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Orphée et Eurydice

Ambre Ramalho

Created on March 18, 2024

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Transcript

orphée

EURYDICE

INTRODUCTION

Mythe d'Orphée et Eurydice écrit par Ovide dans Les Métamorphoses.

Orphée, fils du roi Oeagre et de la muse Caliope, est un aède qui a le don de charmer les animaux et les objets avec la lyre offerte par Apollon.

Il se marie avec la nymphe Eurydice à son retour d'expédition avec les Argonautes.

Leur idylle est de courte durée puisqu'Eurydice se fait mortellement mordre par un serpent peu de temps après leur mariage et se retrouve aux Enfers.

Orphée, dévasté se rend aux Enfers et tente de convaincre Hadès pour récupérer Eurydice. Il finit par accepter, à une conition : il ne devra pas se retourner pour regarder Eurydice avant qu'ils ne soient arrivés dans le monde des mortels, sinon elle mourra une deuxième fois.

Mais sur le chemin du retour, Orphée désobéit, il se retourne pour regarder sa femme qui rejoint isntantanément les Enfers, pour la deuxième fois.

LES REPRESENTATIONS DU MYTHE

bas relief
sculptures
peintures
opéras
mosaïques
publicités
affiches d'opéra
films

PROBLEMATIQUE

Comment s'effectue la transposition du mythe écrit dans les représentations visuelles ? Comment évoluent t-elles à travers les époques ? Il sera également pertinent de mettre en relation la puissance d'interprétation de ces représentations avec leurs éléments techniques.

SOMMAIRE

Orphée et Eurydice, mosaïque

La mort d'Eurydice, Ary Scheffer

Introduction

Orphée ramenant Eurydice des Enfers, Corot

"The film", publicité Chanel

Les représentations du mythe

Orphée secourant Eurydice, Delacroix

Problématique

Affiches

Orpheus and Eurydice, Caumont

Orphée et Eurydice, bas relief

Orphée et Eurydice, Poynter

Littérature

Paysage avec Orphée et Eurydice, Poussin

Scène mythologique, François Gauzi

Conclusion

Eurydice

ORPHEE ET EURYDICE, BAS RELIEF, 1er siècle ap J-C, Musée de Naples 1,18 x 1 m

scène où Orphée et Eurydice sortent des Enfers et Orphée se retourne vers sa femme.

Hermès est là en tant que guide des âmes des morts vers les Enfers.

On reconnaît Hermès par son pétase (chapeau à large bord) qu'il a dans le dos.

Hermès

Hermès tient la main d'Eurydice comme pour la guider aux Enfers.

Eurydice porte un voile qui peut être celui des mariées mais aussi un linceul.

Elle pose sa main sur l'épaule d'Orphée, en signe d'adieu et lui manifeste son amour.

Présence d'Hermès inédite dans la représentation de ce mythe, renforce le symbole de mort.

Ce bas relief rassemble à la fois Zeus et Hadès par la présence d'Hermès.

Orphée

PAYSAGE AVEC ORPHEE ET EURYDICE, Nicolas Poussin, 1650-53, Musée du Louvre, huile sur toile 124 x 200 x 7 cm

Représentation des noces d'Orphée et Eurydice.

Eurydice s'est fait mordre par un serpent mais personne ne semble le remarquer à part le pêcheur qui se retourne pour observer la scène.

Orphée joue de la lyre pour les naïades qui semblent obnubilées par l'artiste.

Hyménée se trouve devant Eurydice mais ne semble pas faire attention à elle.

Ce tableau comporte de nombreux détails qui permettent différentes interprétations ce qui est particulièrement intéressant.

Eurydice

pêcheur

Hyménée

naïades

Orphée

ANALYSE DU TABLEAU

Au 1er plan : Orphée, Eurydice, les naïades, Hyménée, le pêcheur.

Principaux attributs d'Orphée : lyre, cape rouge.

La vaisselle posée sur le monticule : potentiel indice d'une tradition liée au mariage.

A côté de la vaisselle : 2 couronnes, sans doute celles de la cérémonie.

Eurydice de 3/4, agenouillée : donne l'impression qu'elle est effrayée.

Le serpent semble sortir de l'ombre pour l'attaquer ou bien il l'a déjà fait : plusieurs interprétations possibles.

Panière renversée : annonce une tragédie.

Au 2ème plan : le lac, calme, contrastant avec l'effroi d'Eurydice.

Autour du lac : une groupe de personnes se baignent, des gens sont sur le bâteau, d'autres le tirent, des personnes sont assises sur les monticules d'herbes, elles ont l'air paisibles.

ANALYSE DU TABLEAU

Au 3ème plan : le château et quelques personnes.

Le château est celui de Saint-Ange, à Rome, forteresse et Mausolée d'Hadrien.

Symbolique forte pour ce château parce qu'une fumée s'en dégage.

Fumée du château : possible incendie donc annonce la destinée tragique qui attend le jeune couple.

Les habitants de la ville derrière le château sont loin de se douter du drame qui se trame.

Ce tableau aux apparences paisibles renferme une tragédie.

Apparences paisibles : ciel dégagé sur la gauche, personnages au premier plan calmes, nature luxuriante et verdoyante.

Signes de la tragédie : corbeille renversée, ombre, visage inquiet d'Eurydice, fumée, nuages.

Cette scène figée prend vie grâce à tous les détails qu'il est possible d'interpréter de diverses manières.

LES POINTS TECHNIQUES

Perspective linéaire permet de créer un effet de profondeur.

Lignes de force : horizontales et veritcales.

Composition géométrique : les arbres forment un triangle ce qui met en valeur les couronnes et les drapés.

Couleurs chaudes : contraste avec les Enfers.

Aplat de couleur vert : côté bucolique.

Variations d'ombres et de lumière créent du relief et du contraste.

Espace ouvert sur l'horizon : peut être un signe de futur donc positif mais cet horizon est empli de fumée.

Règle des tiers met en avant Eurydice, Hyménée et le pêcheur.

LA MORT D'EURYDICE, Ary Scheffer, 1814, Musée des Beaux-Arts, Blois huile sur toile 1,60 x 1,28 m

Mouvement : Romantisme.

Format de la toile : portrait.

Orphée, agenouillé, soutient le corps sans vie de sa jeune épouse.

Sa main gauche retient sa tête, il a l'air désespéré.

Symbolique de la main gauche qui désigne le désespoir : côté du coeur, et par extension celui de l'amour, de la passion et cette main reçoit l'alliance : rappel du mariage qui vient de se dérouler.

Cette main de l'amour, de l'union reçoit désormais la peine liée à la perte de la femme aimée.

ANALYSE DU TABLEAU

Personnages au centre du tableau.

Au 1er plan : lumière vient de la droite, tombe directement sur Eurydice : la met en valeur et crée un contraste avec Orphée.

Orphée dans l'ombre : accentue sa détresse.

Orphée vêtu d'une tunique d'un rouge éclatant : symbole de l'amour, la passion mais aussi le sang donc la mort d'Eurydice et peut aussi symboliser les Enfers.

Eurydice vêtue d'une robe blanche : symbolique de la pureté mais aussi de la mort.

Elle a un sein découvert : symbolise la féminité ou la vulnérabilité.

Elle porte encore sa couronne : symbolise leur mariage.

Son bras est orné d'un bracelet en forme de serpent : manière presque ironique de rappeller la cause de sa mort.

Orphée l'enveloppe d'une cape noire : symbolise un linceul donc la mort.

Attributs d'Orphée : cape rouge, lyre (qui est à côté de son pied gauche)

Ne joue pas de sa lyre : comme s'il était trop affecté par la mort de sa femme et que plus rien d'autre ne comptait.

La nature autour d'eux est paisible : soleil brille, végétation verdoyante, arbres majestueux et feuillus.

Paysage paraît idyllique, seuls les personnages et la légère brume viennent troubler cette plénitude.

Cette brume au troisième plan rend l'atmosphère mystique, confuse : traduit la confusion d'Orphée mais aussi du spectateur.

Groupe de personnes à gauche du tableau : représente peut-être les Enfers

ORPHEE RAMENANT EURYDICE DES ENFERS, Jean Baptiste Camille Corot, 1861, Museum of the fine arts

genre : paysage et scène mythologique.

Orphée et Eurydice à droite du tableau, sont en mouvement, se dirigent vers la lumière qui peut représenter le monde des mortels.

Orphée : tunique blanche, cape rouge, lyre à la main, couronne de laurier, se tient de 3/4, regarde vers la gauche.

Orphée prend Eurydice par la main, l'entraînant avec lui.

Eurydice : robe blanche qui se confond avec le paysage ce qui fait penser à un fantôme.

Tableau scindé en deux , séparation marquée par l'arbre.

Eurydice semble encore avoir un pied dans les Enfers, Orphée s'élance vers le monde des mortels.

Atmosphère brumeuse, vaporeuse : renvoie au côté mystérieux des Enfers.

Groupe de personnes à gauche du tableau : représente peut-être les Enfers

LES POINTS TECHNIQUES

Lignes de force mettent en avant la séparation parce que l'arbre se retrouve au milieu de ces lignes et permettent de poser le regard du spectateur sur le couple.

couleurs : ternes rappellant la noirceur des Enfers, camaïeu de vert

Lignes de fuite convergent vers la droite du tableau, dans le sens de la marche du couple : marque l'idée de passage des Enfers au monde des mortels.

espace ouvert

ORPHEE SECOURANT EURYDICE, Eugène Delacroix, 1862 huile sur toile 61 x 50,5 cm

Esquisse d'un cycle dédiée au 4 saisons : printemps incarné par Orphée et Eurydice.

Aristée poursuit Eurydice, Orphée tente de les rattraper, Eurydice dans sa course ne voit pas le serpent et celui-ci la mord, la figure au deuxième plan pourrait être Hyménée.

Aristée : fils d'Apollon et de la nymphe Cyrène, dieu associé à l'agriculture, tombe amoureux d'Eurydice et la poursuit le jour de son mariage.

Au 1er plan : Eurydice et Aristée

Eurydice a son sein découvert : rappelle tableau d'Ary Scheffer.

Aristée : tunique bleue, cette couleur est associée au deuil.

Double deuil : avant de perdre Eurydice dans la mort il avait déjà perdu son amour.

Les deux rivaux portent des couleurs opposées et qui se font la guerre : Aristée en bleu, Orphée en rouge, couleur du feu, du sang, des Enfers, de l'amour...

Hyménée : tunique rouge, couleur de l'amour car dieu du mariage.

Eurydice : robe blanche, symbole de la pureté, l'innoncence, la mort ou la vie.

ANALYSE DU TABLEAU

Au 3ème plan : silhouette d'Orphée, court pour sauver sa femme mais c'est trop tard, peint dans un aplat de rouge, fait penser à une sorte de torche humaine, flamme immense de la passion ou du désespoir ou même de la haine.

Paysage paisible, insouciant, serein, rappelle le printemps (Delacroix a associé ce mythe au printemps), pourrait représenter une cérémonie de mariage idyllique.

Or, il est le décor d'une tragique cérémonie de mariage : contraste avec l'angoisse des personnages.

Lignes de force : suivent le mouvement des personnages et retracent leur parcours.

Les coups de pinceaux assez flous, propres aux esquisses donnent une atmosphère particulière à la scène.

Les personnages ne possèdent pas de visages : les spectateurs ont une grande liberté d'interprétation.

La nature semble se refermer sur les personnages, comme si la nature était liée à Eurydice et mourrait en même temps qu'elle.

ORPHEE ET EURYDICE, Edward Poynter, 1862 huile sur toile 51,2 x 71,1 cm

Symbolique des couleurs permet différentes interprétations.

SCENE MYTHOLOGIQUE, François Gauzi, 1894, musée Toulouse-Lautrec huile sur toile (pas de dimension)

rappelle une partie du tableau de Poussin.

représente Hyménée et Eurydice.

Hyménée semble être représentée en femme ce qui est innovant, d'autant plus que ce n'est pas le couple qui est présent sur ce tableau donc change des autres représentations.

ORPHEE ET EURYDICE, mosaïque d'après le dessin du peintre Alfred de Curzon, 1870-75, avant-foyer de l'Opéra Garnier

Eurydice tient un voile qui peut être un linceul au-dessus d'elle et d'Orphée : annonce la destinée tragique d'Eurydice et d'Orphée.

"THE FILM" publicité Chanel parfum n°5

AFFICHE de l'opéra de Gluck, Damien Frost, 2015
AFFICHE de l'opéra de Gluck,

ORPHEUS AND EURYDICE, Liliane Caumont, XX-XXIème siècle sculpture en bronze 46 x 44 x 8 cm

Intéressant parce que selon l'angle de vue on a l'impression qu'Orphée se retourne pour voir sa femme ou qu'il s'est déjà retourné et qu'Eurydice est en train de sombrer dans les Enfers et qu'ils se disent adieu.

LITTERATURE

Ce mythe est également repris en littérature par Nerval dans son poème "El desdichado", ou encore par Victor Hugo dans La légende des siècle. Apollinaire a également écrit un bestiaire dans lequel il fait parler les animaux qui sont charmés par les dons d’Orphée. Ce qui est intéressant avec cette oeuvre intitulée Le Bestiaire ou Cortège d’Orphée c'est le fait qu'il mêle à la fois du texte et des illustrations créées par Dufy.

CONCLUSION

Le mythe d’Orphée et Eurydice inspire de nombreux artistes.
Actualisation du mythe
Différents angles de vue et interprétations : fait vivre le mythe à travers les siècles.
Le mythe, à l’origine oral, ne semble avoir rien perdu de sa spontanéité, de sa capacité d'imagination et de son pouvoir de transmission.
Les mythes se sont étendus aux arts visuels et à la musique.
Le mythe d’Orphée et d’Eurydice est interprété par le chanteur américain Vincent Lima dans une chanson intitulée Eurydice.

MERCI POUR VOTRE ECOUTE !