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Carte interactive MELH projet collectif CNRD 2024

Clémence THUILLIER

Created on March 16, 2024

Carte représentant un juste par département en France

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Sources : yad vashem, wikipedia

Georges Rouquet, Eva Rouquet, Ginette Fournier RouquetJustes parmi les nations

Sous l’Occupation, Eva et Georges Rouquet tenaient une épicerie à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne). Vétéran de la guerre de 1914-1918, il s’était engagé dans la Garde Républicaine à Paris après sa démobilisation, mais rêvait d’élever des vaches et des chevaux à la campagne. Sa femme était secrétaire de direction à la revue La Vie à la campagne. Le couple avait alors acquis une propriété dans le Lot. En 1941, Georges, refusant de servir le régime de Vichy, avait donné sa démission, vendu sa propriété et acheté un commerce de fruits et légumes, situé à la Tour de Paris dans la vielle ville de Villeneuve. Leur fille Ginette vint s’installer avec son mari Jean, dans l’appartement du premier étage au-dessus du magasin. Les Rouquet se lièrent alors d’amitié avec un couple de réfugiés juifs, les Friedman, dont le fils Jacques, 14 ans, pensionnaire au collège de la ville était protégé par son proviseur, Gaston Bourgeois*. A l’automne de l’année 1943, le meilleur ami des Friedman fut arrêté et le couple décida de plonger dans la clandestinité. Les Rouquet proposèrent de le cacher au deuxième étage au-dessus de l’épicerie qui était de fait la soupente de l’horloge de la Tour qu’un employé venait régulièrement régler tous les mois. Ils prenaient leurs repas au premier étage avec Ginette, son bébé nouveau-né, et Jean qui, appelé au STO, était réfractaire. Mais bientôt, la pharmacie mitoyenne de la boutique devint le siège de la Milice et la cache des Friedman s’avéra dangereuse. Georges contacta un ancien collègue de la Garde Républicaine, M. Barbe, reconverti dans l’agriculture à Gos, un hameau du Tarn, qui accepta d’héberger les Friedman et leur fils ainsi que Ginette, son mari et le bébé. Ginette procura aux Friedman, grâce à ses liens avec la Résistance, des faux papiers et fit la navette pour les convoyer à Cos, l’un après l’autre. Jean partit pour le maquis et tous les autres restèrent cachés à Cos jusqu’à la Libération. Le 30 janvier 2005, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Eva et Georges Rouquet et leur fille Ginette le titre de Juste parmi les Nations.

Ginette Fournier Rouquet Année de nomination : 2005 Date de naissance : 11/02/1922 Date de décès : // Profession : Lycéenne, mariée à 17 ans

Eva Joséphine Rouquet Laberrigue Année de nomination : 2005 Date de naissance : 18/02/1904 Date de décès : 19/05/1994 Profession : Sténo dactylo, secrétaire de Direction dans une revue agricole, puis marchande de légumes

Georges Rouquet Année de nomination : 2005 Date de naissance : 22/11/1897 Date de décès : 26/01/1972 Profession : Garde Républicaine au Ministère de la guerre puis marchand de légumes

Thimothée Durandy, Marie Durandy, Yves Massa, Auguste Massa, Marie Auguste MassaJustes parmi les nations

Auguste Massa était cantonnier et résidait avec sa femme à Nice. Il connaissait Yves Durandy, jeune secrétaire au poste de police du 6ème arrondissement de la ville. Auguste croisait à l’occasion les membres de la famille Nekhom, des Juifs déchus de leur nationalité française, assignés à résidence à Nice. Ils avaient loué une villa dans le quartier où il travaillait. En février 1944, la Gestapo fit une descente à la villa des Nekhom. Par chance, leur fils Marc, 12 ans, était au lycée Massena et leur fille Irène, 20 ans, occupée ailleurs. Les parents échappèrent par miracle à l’arrestation. Profitant d’un moment d’inattention des policiers, M. Nekhom sauta par la fenêtre et dans sa fuite croisa Auguste qui le prit sous sa protection et le cacha chez lui. Ce dernier repartit ensuite sortie au point de ralliement convenu par la famille pour les cas de danger, afin de chercher Mme Nekhom et ses enfants. Il hébergea le couple et Marc pour la nuit alors qu’Irène trouva refuge auprès de connaissances. Le lendemain, il fit venir à son domicile Yves Durandy, affilié au «Réseau Tartare» de la Résistance. Le policier enregistra une plainte pour vol à la villa comme si les Nekhom s’étaient rendus eux-mêmes au commissariat, de sorte qu’ils puissent revendiquer des réparations ultérieurement. Ensuite, il hébergea le couple chez ses parents, Thimothée et Marie Durandy, qui mirent à leur disposition une maison ancestrale qu’ils possédaient à Sausses, un village de 60 habitants perché dans les Alpes de Haute Provence. Marie, employée des chemins de fer, organisa d’abord le transfert des parents en train et ensuite celui des enfants. Yves revint lui-même à Sausses leur apporter des faux papiers et les recommander au curé pour qu’il leur fournisse des titres de ravitaillement. Ils y restèrent jusqu’à la Libération. Rescapés d’une chasse-poursuite dramatique, le couple Nekhom et ses deux enfants ont survécu grâce à la bravoure héroïque de leurs sauveurs. Le 20 octobre 2002, Yad Vashem a décerné à Marie et Thimothée Durandy et leur fils Yves ainsi qu’à Auguste Massa et sa femme le titre de Juste parmi les Nations.

Auguste Massa Année de nomination : 2002 Date de naissance : // Date de décès : // Profession : Cantonnier

Louis Gosselin Juste parmi les nations

Pendant l’Occupation, l’abbé Louis Gosselin était l’aumônier de l’hôpital Louis Pasteur à Cherbourg. Du fait de ses fonctions, il était en mesure de venir en aide à des personnes qui se cachaient ou étaient en fuite; il donna également asile à des jeunes Français réfractaires du S.T.O., dont des Juifs. L’un d’eux témoigna après la guerre que le prêtre leur avait apporté à tous un grand soutien moral et matériel. En octobre et novembre 1943, le père Gosselin aida trois Juifs à échapper aux Allemands, et grâce à lui ils survécurent à l’Occupation. Son action courageuse lui valut d’être décoré par François Mitterand alors que ce dernier était ministre de l’Intérieur. Le port de Cherbourg occupait une position stratégique vitale sur le front ouest; l’armée allemande avait ordonné à tous les Juifs de quitter ce qu’elle appelait « le mur de l’Atlantique ». Tout Juif découvert dans cette zone risquait les peines les plus graves et il en était de même pour ceux qui leur venaient en aide ou les hébergeaient. L’abbé Gosselin connaissait le danger mais poursuivit son activité sans se laisser intimider, mu par son ardent désir de voir l’Occupation et la persécution des Juifs prendre fin. Le 7 septembre 1971, Yad Vashem a décerné au père Louis Gosselin le titre de Juste parmi les Nations.

Louis Gosselin Année de nomination : 1971 Date de naissance : 19/12/1915 Date de décès : 20/06/2001 Profession : Abbé, aumônier de l’hôpital Louis-Pasteur à Cherbourg

Bernard Gandrey-RétyJuste parmi les nations

Léon Nerville, né à Paris, y vivait avec ses parents et ses frères. Pendant l’Occupation, certains de ses amis s’engagèrent dans la Résistance. A l’hiver 1943, ils lui firent faire la connaissance de Bernard Gandrey-Réty. Le jeune homme, qui avait dix-neuf ans, vivait seul dans l’appartement parisien de ses parents. Son père, soupçonné de faire de la Résistance, avait été arrêté; sa mère s’était enfuie à Marseille. Lorsque la persécution des Juifs contraignit les Nerville à se cacher, le jeune homme leur offrit l’hospitalité dans son appartement, en les présentant à la concierge comme des parents. Ils vécurent chez lui trois semaines, à l’abri des rafles et des arrestations. Pendant ce temps, Bernard leur faisait faire de faux-papiers et organisait leur fuite de Paris. Il était aidé par des fonctionnaires du ministère de l’agriculture. Ces derniers, qui avaient l’habitude de déplacer, en fonction des besoins, la main d’oeuvre agricole, laissaient parfois les résistants introduire des fugitifs dans les convois. C’est ainsi qu’en février 1943, Bernard Gandrey-Réty réussit à faire quitter Paris aux Nerville, pour les envoyer dans la spacieuse propriété de ses parents, à Aix-les-Bains en Savoie. La villa était une plaque tournante pour les activités clandestines et Aix grouillait de réfugiés. Bernard Gandrey-Réty essaya ensuite, mais en vain, de faire passer la frontière suisse à la famille Nerville. Il craignait pour leur vie. Finalement, il leur suggéra de rester à la villa, où se trouvaient déjà tant de Juifs qu’ils auraient pu y tenir des services religieux, le minyan, quorum de dix hommes, étant largement atteint. Toutefois, au bout d’un mois, les Nerville rentrèrent à Paris où ils se trouvèrent une autre cachette, tandis que Bernard Gandrey-Réty rejoignait un maquis en Haute Savoie. Le contact entre les deux hommes reprit après la Libération. Léon Nerville et Bernard Gandrey-Réty demeurèrent amis.

Année de nomination : 1992 Date de naissance : 21/01/1924 Date de décés : 15/01/1996 Profession : étudiant, 19 ans

Georges VigoureuxJuste parmi les nations

En novembre 1942, lors de l’occupation du sud de la France par les Allemands, Georges Vigoureux est commandant du commissariat de Bagnères-de-Bigorre, dans le département des Hautes-Pyrénées. Bagnères n’est qu’à une quarantaine de kilomètres de la frontière espagnole. En conséquence, les réfugiés juifs s’y sont rassemblés, dans l’espoir de passer en Espagne. Les Allemands, conscients de cela, ont gardé la ville sous surveillance étroite et ont fréquemment mené leurs propres raids et arrestations de Juifs, ne faisant pas confiance à la gendarmerie française locale pour les aider. Chaque fois qu’ils parlaient à Vigoureux de raids et d’arrestations prévus, il transmettait cette information aux victimes visées, leur permettant de s’échapper à temps. À la fin de l’année 1942, Vigoureux envoie régulièrement son fils Jacques, âgé de quinze ans, alerter les Juifs visés par la déportation. Un certain nombre de Juifs ont été sauvés de cette manière, y compris André Pariente, âgé de dix-huit ans, la famille Kopf et le chef d’orchestre Werner Blumann. Après avoir été avertis par Vigoureux et son fils, ils ont fui Bagners, se sont cachés dans les montagnes jusqu’à ce que le danger soit passé, et ont survécu à l’occupation. Ce n’est là qu’une des activités de Vigoureux dans la Résistance locale. La Gestapo finit par découvrir ses activités et, le 6 mai 1944, il est déporté à Dachau. Cependant, son fils Jacques échappe au piège de la Gestapo et rejoint les résistants.

Date de Naissance : 1927 Date de Décès : inconnu Date de Nomination : 22/05/1994 Département : Hautes-Pyrénées

Alice Caron Bontemps Juste parmi les nations

Pendant l’occupation, Alice Caron, qui n’était pas juive, travaillait dans un foyer pour enfants de l’organisation juive OSE. Celle-ci avait fait l’acquisition d’un château, au Masgelier dans la Creuse. Transformé en maison d’enfants, le château abritait des petits Juifs de Paris et des enfants qu’on avait fait sortir de camps d’internement tels que le camp de Gurs. La jeune fille travaillait aux cuisines et le reste du temps aidait de son mieux. Lorsque les Allemands occupèrent le sud de la France, l’OSE passa progressivement dans la clandestinité. Pourtant, grâce au concours d’organisations tant juives que non juives, et parfois avec l’aide de religieux protestants ou catholiques, elle continua à mettre à l’abri des milliers d’enfants. Au printemps 1944 le home du Masgelier dut fermer, et ses pensionnaires furent dispersés dans des cachettes plus sûres. Alice Caron accompagnait les enfants à la gare, d’où on les emmenait chez les familles françaises chrétiennes qui avaient accepté de les héberger. La jeune fille prenait ainsi de grands risques; en effet, lorsqu’ils étaient pris, les employés non juifs de l’OSE risquaient gros. Pourtant, elle remit sa propre carte d’identité à Denise Baumann, une juive qui avait exercé les fonctions de conseillère au home. Denise qui partit se réfugier à Lyon quand l’établissement ferma ses portes substitua sa photo à celle d’Alice. Elle put ainsi arriver à bon port et survivre à la guerre. Le 6 juillet 1992, Yad Vashem a décerné à Alice Caron, épouse Bontemps, le titre de Juste des Nations.

Année de nomination : 1992 Date de naissance : 16/03/1924 Date de décès : 17/03/2012 Profession : Employée dans un foyer pour enfants de l’OSE

Henriette BeaudiotJuste parmi les nations

Henriette Beaudiot, âgée de 46 ans, originaire de Lorraine, habitait avec sa mère Lucie Wilhem et sa fille Lucie, alors âgée de 18 ans, au lieu-dit Chauveau, près de la gare de Monts situé à 10 km au sud de Tours. Grâce à un couple d’origine hongroise, elles font la connaissance de la famille Danemans. Patrick, Sonia et leur fils Sacha (dit Alexandre), des juifs de Lettonie qui avaient été raflés à Bordeaux et dirigés vers le camp de La Lande, près de Monts. Sonia et son fils avaient eu l’autorisation de résider à Tours alors que Patrick y était encore interné. Cependant, Patrick qui nécessite des soins médicaux, obtient le droit de résider à Tours avec sa famille. Lors de la rafle du 16 juin 1942, Patrick et Sonia Danemans sont arrêtés à leur domicile, les scellés sont posés, l’officier allemand n’emmène pas leur fils car il n’a pas d’ordres concernant les enfants de moins de 14ans. Leur voyage sera malheureusement sans retour, convoi N°8 du 20 juillet 1942. Sacha reçoit quelques rares lettres de sa mère, jetées des camions ou des wagons. Ces lettres écrites sur des papiers d’emballage ou des morceaux de carton avaient été ramassées et postées par des gens bienveillants. Sacha se cache toute la nuit, puis prend le train pour Monts où il rejoint la maison d’Henriette Beaudiot, située près de la gare. Henriette et Lucie sont veuves de guerre. Elles vivent dans une maison entourée d’un jardin et d’un potager, elles perçoivent une petite pension. Sacha est présenté comme un neveu à la santé fragile. Le docteur Mercier, maire de Monts, remet à Sacha Danemans un certificat de dispense scolaire afin qu’il ne soit pas obligé de fréquenter l’école communale. Une dame viendra lui donner des cours à domicile deux à trois fois par semaine. Pour ne pas éveiller les soupçons il va à la messe avec ces trois femmes qui sont désormais sa seule famille. A la Libération, Sacha reste chez Henriette Beaudiot et reprend ses études au lycée Descartes. Il est toujours resté en contact avec sa famille d’adoption. Le 20 février 2008, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Mme Henriette Beaudiot, le titre de Juste parmi les Nations Documents annexes

Henriette Beaudiot Wilhelm Année de nomination : 2008 Date de naissance : 03/03/1895 Date de décès : 21/09/1986 Profession : Retraitée

Nous n’avons pas trouvé de Juste parmi les Nations dans ce département.

Nous n’avons pas trouvé de Juste parmi les Nations pour ce département.

Théophile Gay, Juste parmi les Nations

Joseph Joly était tailleur à Agde (Hérault). Ancien combattant de la guerre de 1914, ce héros de Verdun reprit les armes en 1939. Il fut démobilisé à l’armistice. En septembre 1942, David Blum, un jeune juif qui se cachait avec son frère et sa mère dans une ferme non loin d’Agde, vint demander secours aux Joly. Il fallait transporter d’urgence à l’hôpital sa mère, victime d’une hémorragie cérébrale. Mme Blum avait un passeport polonais et une carte d’identité portant le cachet « juif ». Il n’y avait pas d’ambulance disponible; aussi ce fut littéralement à bout de bras que les Joly emmenèrent la pauvre femme, en car et en train. En cours de route, elle subit une deuxième hémorragie et perdit connaissance. Les voyageurs furent contrôlés plusieurs fois mais, par miracle, l’identité de la malade ne fut pas découverte. Les Joly faisaient preuve d’un héroïsme extraordinaire : il arrivait en effet que la gendarmerie fasse déporter des Juifs malades ou infirmes. Malheureusement, Mme Blum ne survécut pas. Joseph Joly et sa femme proposèrent alors à la soeur de David Blum de recueillir sa petite fille, encore un bébé, jusqu’à la fin de la guerre. Ne voulant pas s’en séparer, elle refusa. Par la suite, elle fut arrêtée avec d’autres membres de la famille. Tous périrent dans les camps. Le 4 juin 1989, Yad Vashem a décerné à Joseph Joly et à sa femme le titre de Juste parmi les Nations.

Année de nomination : 1989 Date de naissance : 18/06/1875 Date de décès : 06/07/1952 Profession : Maire

Nous n’avons pas trouvé de Juste parmi les Nations dans ce département.

Camille Gaillard et Camille Alla Gaillard Justes parmi les nations

Camille Gaillard vivait avec sa fille à Marvejols dans la Lozère. Ils étaient propriétaires d’un immeuble de rapport dont ils louaient les appartements meublés. M. Gaillard, qui avait une soixantaine d’années, le gérait pendant la guerre avec l’aide de sa fille Camille Alla dont le mari, prisonnier de guerre, se trouvait dans un stalag en Allemagne. De 1940 à 1945, le père et la fille dissimulèrent l’identité de leurs locataires juifs en falsifiant leurs noms, leurs pays d’origine et leur nationalité. La gendarmerie locale, qui opérait régulièrement des vérifications, ne s’aperçut jamais que le registre qui leur était présenté était truqué; le vrai était caché au grenier. Camille Gaillard et sa fille savaient très bien qui, parmi leurs locataires, étaient juifs et leur venaient en aide sciemment, en maquillant leur identité et en leur demandant un loyer dérisoire. Chaque fois qu’une descente de la Gestapo ou de la gendarmerie locale était prévue, M. Gaillard cachait les adultes dans des granges et fermes des alentours et envoyait les enfants au couvent de la ville. Les locataires juifs lui témoignaient une confiance totale et lui avaient confié leurs papiers et leurs bijoux, qu’ils récupérèrent en totalité après la guerre. Pendant l’Occupation, sept familles eurent la chance d’être logées chez les Gaillard pour de longues périodes. Citons notamment la famille Stapler-Lévy, composée de la grand- mère, juive polonaise, sa fille Lucie et sa petite-fille Hélène qui avait deux ans et demi. L’enfant considérait Camille Gaillard comme son grand-père : il avait une petite fille de son âge et jouait avec les deux gamines. Les Stapler-Lévy habitèrent dans l’immeuble Gaillard de 1942 à septembre 1945. Parmi les autres locataires se trouvaient Robert et Inès Benbassat, venus de Tchécoslovaquie, et leur petit garçon, Billy; les Lehman de Strasbourg (de 1940 à 1945), Madame Greenwood de Belgique (jusqu’en 1945) et Mme Leventer, qui s’était enfuie de Paris en 1943. Le 22 novembre 1989, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Camille Gaillard et sa fille Camille Alla le titre de Juste parmi les Nations.

Camille Gaillard Année de nomination : 1989Date de naissance : 10/12/1882Date de décès : 11/06/1977Profession : Bailleur de biens Camille Alla GaillardAnnée de nomination : 1989Date de naissance : 22/04/1915Date de décès : 25/04/1998Profession : Institutrice

Eusebie Llinares et Fanny Llinares Mandon Justes parmi les nations

Les parents d’Adolphe Zadek, Chaim et Sheva, ont émigré de Pologne en Belgique après la Première Guerre mondiale. Après l’invasion allemande en 1940, la famille – les parents et leurs quatre enfants âgés de 18 à 8 ans ont fui vers la France où ils ont été internés dans un camp pour réfugiés. L’Assistance Publique, organisation dont la mission était de sortir les enfants de moins de 14 ans pour les transférer au Secours Suisse, louait une maison appartenant à Monsieur Argoud au Chambon-sur-lignon. Trois des enfants Zadek y furent amenés au printemps 1943, dont Adolphe âgé de 17 ans. On l’envoya travailler chez un fermier, mais l’hiver il n’y avait rien à récolter et il revint à la maison du Chambon.Le Directeur refusa de le reprendre vu son âge. Monsieur Argoud qui avait aussi une ferme à Cannes-et-Clairan dans le Gard, s’arrangea pour y envoyer Adolphe et l’employer. Peu après l’arrivée d’Adolphe à Cannes, Monsieur Argoud mourut. Sa belle-sœur Fanny Llinarès et son mari Eusébie le remplacèrent pour diriger la ferme. Les Llinarès savaient qu’Adolphe était juif et le seul à qui ils le dirent fut le maire pour obtenir l’autorisation de le garder à la ferme. Adolphe passait la plupart de son temps à travailler dans les vignes ou avec les chevaux. Les dimanches, il accompagnait ses hôtes à l’église et il fut présenté aux villageois comme un membre de la famille. Il était important de cacher son identité juive car les soldats allemands venaient souvent à la ferme pour avoir des produits et il y avait des collaborateurs parmi les villageois. Malgré le danger toujours présent, les Llinarès accueillirent Adolphe jusqu’à la libération de la région en août 1944. Il retourna alors en Belgique où il découvrit que ses parents avaient été déportés. Il resta en Belgique, s’y maria et eut des enfants. Le 15 octobre 2009, l’Institut Yad Vashem Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur Eusébie Llinarès et à son épouse Madame Fanny Llinarès.

Eusebie Llinares Année de nomination : 2009 Date de naissance : 18/04/1919 Date de décès : // Profession : Ouvrier agricole, régisseur du Mas de Coste

Fanny Llinares Mandon Année de nomination : 2009 Date de naissance : 02/12/1919 Date de décès : // Profession : servante et régisseur du Mas de Coste

Amédée et Suzanne François Justes parmi les nations

Esther et Aaron Goldstein sont arrivés en France après la première guerre mondiale, en venant d’Egypte. Leurs trois enfants sont nés à Paris. Léon en 1924, Adèle en 1925, Victoria en 1928.La famille déménage ensuite à Caen où le père est marchand en bonneterie. Les parents divorcent en 1937 et la mère Esther se remarie en 1939. Le père obtient la garde des deux ainés, la dernière Victoria reste avec sa mère et son nouveau mari. En 1940, Esther, son mari et Victoria quittent Caen pour fuir les allemands et arrivent à Pau. Aaron Goldstein, le père des enfants est arrêté à Caen le 1er mai 1942 et déporté à Auschwitz où il décédera. Les deux enfants Léon et Adèle qui vivaient avec lui réussissent à franchir la ligne de démarcation et à rejoindre leur mère, le mari de celle-ci ainsi que la jeune sœur Victoria. La famille reste à Pau encore quelques temps, mais beaucoup de gens savent qu’ils sont juifs. Ils décident donc de quitter la ville. Une connaissance des parents leur donnera le nom et l’adresse d’un membre de la résistance à Romans-sur-Isère. Ils partent tous à Romans, où leur contact les amène chez des fermiers qui pourraient éventuellement héberger les deux filles. En octobre 1942 les filles sont accueillies dans une ferme à Châteauneuf-sur-Isère dans la Drôme, à plusieurs kilomètres de Romans. La ferme appartenait à monsieur et Madame Amédée François et elle avait une position plutôt isolée. Monsieur François a trouvé aussi d’autres fermiers qui ont caché la mère et le beau-père des enfants. Léon le fils, est parti au Vercors pour rejoindre la résistance. Les deux filles sont restées à la ferme jusqu’en septembre 1944. Elles aidaient les François pour les différents travaux, mais elles étaient considérées comme des membres de la famille et Roger le fils des François qui avait 7 ans en 1942 était comme un petit frère pour elle. Elles étaient présentées au voisinage comme des petites cousines de Paris qui habitaient à la ferme parce qu’à Paris, elles avaient à peine de quoi manger. Quand des allemands s’approchaient de la ferme, elles se cachaient dans la grange sous le foin. Après la libération, les deux sœurs ont retrouvés les leurs à Romans. La ville de Caen ayant été détruite pendant la libération, la famille Goldstein s’est installée à Paris. Le 25 mai 2011, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur François Amédée et son épouse Suzanne.

Amédée François Année de nomination : 2011 Date de naissance : 16/06/1904 Date de décès : 30/09/1975 Profession : Cultivateur

Suzanne François Reynaud Année de nomination : 2011 Date de naissance : 19/02/1911 Date de décès : 11/04/2000 Profession : Cultivatrice

Renée Malé Besnard et Fernand MaléJustes parmi les nations

Fernand et Renée Malé vivent à Pithiviers dans le département du Loiret avec leurs quatre enfants pendant la guerre. Le 14 mai 1941, Paul Lederer, Jean Csonka et Willy Gross, trois juifs autrichiens sont envoyés dans le camp de Pithiviers, affectés tous les trois dans la baraque 18. En effet, ce même jour, 6 500 convocations sont envoyées à des juifs étrangers de Paris et sa proche banlieue et malheureusement pour ceux qui ont répondu à cette convocation, soit 3 700 hommes, ils vont être arrêtes et envoyés dans les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande. Paul, Jean et Willy sont vaguemestres c’est-à-dire qu’ils ont la charge d’aller apporter et récupérer le courrier et les colis à la gare de Pithiviers. Ayant le droit de sortir du camp, ils vont chercher de la nourriture pour améliorer leur ordinaire. Ils viennent donc souvent dans l’épicerie tenue par Fernand et Renée Malé. Le 7 mai 1942, ils décident de s’enfuir du camp et se réfugient alors chez Fernand et Renée qui ont gardé le silence même quand les gendarmes sont venus enquêter sur leur disparition. Ils devaient ne rester que quelques jours avant de passer la ligne de démarcation mais sont restés 2 ans jusqu’à la Libération. Ils dormaient tous les trois dans la chambre de leur fils Edmond qui était pensionnaire au collège catholique de Pontlevoy dans le Loir-et-Cher et ne rentrait que pour les vacances scolaires. Quand il rentrait, Edmond à qui ils avaient expliqué la situation, dormait dans la chambre parentale et savait qu’il ne devait rien dire sur ces réfugiés de peur de représailles. Renée Malé a aussi trouvé une cachette pour la mère de Jean Csonka, sous un faux nom dans une pension de famille à Orléans. A la fin de la guerre Jean Csonka et Paul Lederer ont épousé deux des filles Malé, Mireille et Madeleine. Quant à Willy, il est retourné s’installer à Paris. Le 17 juin 2021, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de Juste parmi les nations à Renée et Fernand Malé.

Renée Malé Besnard Année de nomination : 2021 Date de naissance : 09/05/1894 Date de décès : 31/03/1988 Profession : Epicière Fernand Malé Année de nomination : 2021 Date de naissance : 03/08/1890 Date de décès : 06/07/1977 Profession : Epicier

Maria CorbatJuste parmi les nations

Maria Corbat vivait à Villes-les-Blamont, petite localité du Doubs (Jura) à proximité de la frontière suisse. Cette paysanne, sans enfants, âgée et frêle, prenait soin de son mari, plus âgé encore et paralysé. Un soir d’hiver, trois femmes frappèrent à la porte. C’était Sonia Winischki et ses filles, Inge et Baerbel. La famille Winischki, des Juifs qui s’étaient enfuis de Berlin en Belgique, puis à Roubaix, avaient eu la vie sauve grâce à la bonté d’un policier français, Léon Coghe (q.v) et de sa femme Germaine (q.v) ainsi que du pasteur Marcel Pasche (q.v). M. Winischki et son fils avaient réussi à passer la frontière suisse mais sa femme et ses deux filles avaient échoué par deux fois. La première, parce que le guide les avait trahies, la seconde parce que les garde-frontières avaient tué le guide d’un coup de fusil. Les trois femmes réussirent à échapper aux tirs mais se retrouvèrent seules du côté français, ne sachant où aller dans la glaciale nuit d’hiver. C’est ainsi qu’elles arrivèrent à la porte de la maison des Corbat, de parfaits inconnus. Maria Corbat leur répondit d’abord – sans ouvrir la porte – qu’elle ne pouvait les laisser entrer : le couvre-feu était en vigueur et les patrouilles allemandes prêtes à tirer sur tout ce qui bougeait. Elle finit par se laisser convaincre et accueillit les trois femmes. Elle les hébergea pendant près de dix jours avant de les accompagner jusqu’à Selencourt, où elle les confia au pasteur Rufenach, car elles avaient renoncé à toute nouvelle tentative de passage en Suisse et décidé de retourner à Roubaix. Maria Corbat n’appartenait à aucun réseau. Elle avait agi seule, n’écoutant que la voix de sa conscience pour recueillir puis accompagner les trois femmes, au mépris du danger. Le 2 juin 1992, Yad Vashem a décerné à Maria Corbat le titre de Juste des Nations.

Maria Corbat Année de nomination : 1992 Date de naissance : // Date de décès : // Profession : Agricultrice

Etienne EspinelJuste parmi les nations

Etienne Espinel est né le 22 mai 1902 et est mort le 8 avril 1971. Étienne Espinel était buraliste dans la ville thermale de Vichy pendant la seconde guerre mondiale. Au péril de sa vie il a protégé et caché toute une famille juive, les Tannenbaum (actuellement la famille OREN), pourchassée par la Gestapo en avril 1944. Les Oren vivaient dans un appartement situé juste en face du tabac. Un jour d’avril 44, en pleine fêtes de Pessah, la Gestapo et la milice française s’arrêtent juste devant leur appartement. Étienne Espinel qui connaît bien le père TANNENBAUM, qui était un grand fumeur. Il se démène et parvient à sauver les 5 membres de la famille, les mettre à l’abri puis leur trouver une cachette à quelques kilomètres de là, à Longepré dans l’Allier. Aujourd’hui Moshé vit en Israël et a une famille de plus de 300 personnes. Le 21 juin 2022, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Étienne Espinel, le titre de Juste parmi les Nations.

Année de nomination : 2022 Date de naissance : 22/05/1902 Date de décès : 08/04/1971 Profession : Buraliste

Jeanne TalonJuste parmi les nations

En 1943, Jeanne Talon est ouvrière dans un atelier de tricotage à Paris. Elle a cinq enfants. Cette année-là elle recueille quatre jeunes filles dont les parents viennent d’être arrêtées par la Gestapo et envoyés en déportation : les deux sœurs Allatini, Donatella et « Titon », puis leurs cousines Violaine et Laurence Reinach. Les adolescentes ont échappé à une rafle grâce à une tierce personne, Raymonde Grumbach qui les a extraites in extremis de leur lycée parisien. Recherchée à son tour par les nazis, Jeanne Talon est bientôt contrainte de fuir Paris. Flanquée de ses neuf enfants, elle se réfugie dans un village du Calvados, Basseneville. Elle participait à un réseau de ravitaillement pour les réfractaires du STO et envoyait des colis à des familles juives emprisonnées. Les sœurs Reinach portent un faux nom. Pour donner le change, tous les enfants allaient à l’école et au catéchisme. La famille au grand complet allait à la messe le dimanche. A la maison, le mot « juif » est banni pour raison de sécurité. La famille Talon reste en Normandie jusqu’au débarquement le 6 juin 1944 qui se déroule quasiment sous ses yeux. Quelques jours après, la famille Talon est contrainte à un nouvel exode, de centre d’accueil en centre d’accueil. La famille séjourne durant l’été 1944 dans l’Eure. En août, les sœurs Reinach, rentrées chez elles, assistent à la Libération de Paris. Elles ont l’immense chance de retrouver leurs parents qui ont survécu. En revanche, les parents Allatini sont morts à Auschwitz. Le 3 mai 1999, l’Institut Yad Vashem Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Madame Jeanne Talon.

Jeanne Talon Michau Année de nomination : 1999 Date de naissance : 03/06/1907 Date de décès : 12/03/1995 Profession : Artisane, ouvrière dans un atelier de tricotage

Philémon Dumoulin Juste parmi les nations

Sous l’Occupation, l’Abbé Philémon Dumoulin était le curé du village de Vimenet (Aveyron) et adjoint au maire. Ordonné en 1924, il avait enseigné à Graves et ensuite tenu le poste de Vicaire à Marcillac jusqu’en 1936, date à laquelle il s’installa à Vimenet. Un jour de l’année 1943, deux inconnus se présentèrent à la mairie de Vimenet et demandèrent à voir le maire. Ce dernier étant absent, l’Abbé Dumoulin les reçut à sa place. Ils se présentèrent. L’un s’appelait Henri Lieber, un réfugié juif de Sète, et l’autre était Raymond Bloch, son gendre, réfugié juif de Bordeaux. Ils étaient accompagnés de leurs familles, dix personnes au total, qui comprenaient entre autres, la femme Gertrude dite Camille et une fille d’Henri, Suzanne, 22 ans, ainsi que la mère Malvina, la femme Andrée et le fils de Raymond, Jean, 9 ans. Henri et Raymond exposèrent leur situation à l’Abbé. Ils étaient juifs et fuyaient les persécutions. Ils s’étaient d’abord réfugiés à Sète. De là, ils étaient repartis pour Saint-Geniez d’Olt. Poursuivis par les arrestations, quelqu’un leur conseilla de s’éloigner des grands axes fréquentés par les Allemands. Aussi les deux familles reprirent-t-elles leur fuite jusqu’à Vimenet. L’Abbé Dumoulin se chargea alors de leur trouver où loger, de leur procurer de nouveaux papiers d’identité et de régulariser leurs titres de ravitaillement. Il leur conseilla de se présenter comme des réfugiés de Sète fuyant la menace de bombardements, de se faire passer pour catholiques et d’assister à la messe tous les dimanches afin de ne pas éveiller les soupçons. À l’église, Suzanne et Jean avaient d’ailleurs l’impression qu’ils n’étaient pas les seuls réfugiés à bénéficier de la protection de l’Abbé. Jean attribua son action à sa passion de la justice et à son catholicisme fervent. Les deux familles restèrent à Vimenet jusqu’à la Libération. Ensuite elles maintinrent des liens durables avec leur sauveur. Le 13 février 2003, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à l’Abbé Philémon Dumoulin, le titre de Juste parmi les Nations.

Philémon Dumoulin Année de nomination : 2003 Date de naissance : 16/06/1897 Date de décès : 02/10/1983 Profession : Abbé

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Alphonse Elie Puech Juste parmi les nations

Alphonse Puech était tailleur à Figeac (Lot). Mobilisé en 1914, il fit la connaissance d’un soldat juif nommé André Vormus et les deux hommes gardèrent le contact après la guerre. En 1943, lorsque la situation des Juifs de Paris devint intenable, Alphonse offrit à son ami André l’hospitalité à Figeac. Mais André, qui avait près de soixante ans, ne voulut pas quitter sa maison et sa famille. Il accepta l’invitation pour Jean-Claude Lajeunesse, le fils de sa sœur qui avait épousé son associé. Agé de 18 ans, le jeune homme était en classe terminale. Alphonse l’accueillit à bras ouverts, lui procura de faux papiers et l’inscrivit sous un faux nom au collège catholique de la ville où il put terminer son année scolaire et passer le baccalauréat. Ensuite, Alphonse lui obtint une dérogation, de sorte qu’il put suivre, par correspondance, les cours de la Faculté de Droit de Toulouse. André Vormus et son associé Lajeunesse furent arrêtés lors d’un voyage d’affaires à Brive. Internés à Drancy, ils furent déportés vers les camps de l’est. Une autre sœur d’André, Victorine Lévy, demanda alors l’aide d’Alphonse Puech pour elle et pour sa fille. Bien qu’hébergeant déjà le professeur Simon Blum et sa femme Yvonne, née Vormus, il accepta de les recueillir. Les réfugiés se trouvaient tous à Figeac chez les Puech le 12 mai 1944, lorsque la division allemande Das Reich opéra une rafle massive de Juifs. Seul Jean-Claude, qui était sorti ce jour là, fut arrêté; il fut déporté à Auschwitz avec plusieurs autres étudiants. Victorine, sa fille et les Blum se trouvaient à l’abri chez Alphonse Puech, où ils vécurent jusqu’à la Libération, malgré le danger et les difficultés. Notamment d’approvisionnement, car les fugitifs n’avaient pas de cartes d’alimentation. Alphonse assura néanmoins leur subsistance. Jean-Claude eut la chance de survivre à Auschwitz et de retrouver sa famille après la guerre. Le 28 novembre 1978, Yad Vashem -Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Alphonse Puech, qui venait d’avoir 97 ans, le titre de Juste parmi les Nations.

Année de nomination : 1978 Date de naissance : 19/01/1887 Date de décès : 25/09/1981 Profession : Marchand tailleur

Madeleine MichelisJuste parmi les nations

Au mois de décembre 1941, Jean-André Bloch, architecte et collectionneur d’art est arrêté et interné à Drancy, puis déporté vers les camps de l’Est où il périt. Son épouse reste seule avec sa fille de 19 ans Claude. Madeleine Michelis, amiénoise, militante, catholique, est professeur agrégée en Lettres Classiques. Elle enseigne au Lycée d’Etat de Jeunes Filles du Havre et les fins de semaines elle rentre chez ses parents à Neuilly. Septembre 1942, Madeleine est mutée à Amiens (Somme) où elle retrouve Claude, une ancienne élève connue dans un autre lycée. En parallèle à son métier d’enseignante, elle appartient au réseau de résistance « Libération-Nord ». Sans aucune hésitation, elle met tout en œuvre pour servir la résistance, sauver des juifs, au péril de sa vie et notamment celle de la jeune adolescente Claude Dalsace, la fille de Jean-André Bloch. Quand il y a des risques de rafles, Madeleine récupère Claude à la sortie du lycée. Dans un premier temps, elle l’envoie chez des amis, tout en s’efforçant d’aller y passer la nuit pour lui tenir compagnie lorsque des rafles étaient prévues. En été 1942, Claude Dalsace réussit à franchir la ligne de démarcation et à passer en zone sud. Elle continue à correspondre avec Madeleine Michelis. Dans l’une de ses lettres, datée du début de l’année 1944, elle se plaint de son sentiment d’insécurité. Madeleine va alors la confier à une amie d’enfance, Betty Orlhac, qui avait une ferme à Cazaubon (Gers) isolée au milieu des vignes et des champs et au bord d’une forêt où il était aisé de s’enfuir. Même si le travail à la ferme était pénible et qu’il n’y avait ni eau potable ni électricité elle a pu y vivre plus sereinement. Parent de deux enfants en bas âge, sans aucune ressource, le couple Orlhac n’a pas hésité à l’héberger et la choyer. Peu de temps après, le 12 février 1944, alors qu’elle rentre du lycée, Madeleine est abordée par deux femmes. Après une courte conversation, elle a le sentiment qu’elles ont besoin d’aide et leur fait signe de la suivre. Quelques instants plus tard, des agents de la Gestapo arrêtent Madeleine. Elle est jetée dans un train pour Paris, et incarcérée au lycée Montaigne, devenu le quartier-général de la Gestapo. Elle subit alors les pires sévices et rend son dernier souffle sous la torture trois jours plus tard sans trahir aucun de ses compagnons d’armes. Il semble que les deux femmes aient été des collaboratrices travaillant pour la Gestapo d’Amiens.Le 24 novembre 1997, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Madeleine Michelis le titre de Juste parmi les Nations.

Madeleine Michelis Année de nomination : 1998 Date de naissance : 22/08/1913 Date de décès : 15/02/1944 Profession : Professeur agrégée de Lettres Classiques

Louis DallièreJustes parmis les nations

Louis Dallière, pasteur protestant, faisait partie d’un réseau de résistance à Charmes en Ardèche. André Chouraqui l’avait connu avant la guerre. Dans son témoignage, l’illustre auteur israélien évoque cet homme profondément conscient de la mission du peuple juif qui exhortait ses paroissiens à protéger les Juifs fuyant les persécutions allemandes. Le pasteur ne se contentait pas de bonnes paroles. Il apportait une aide précieuse aux réseaux juifs clandestins. André Chouraqui était chargé de trouver des abris sûrs pour les enfants en Haute-Loire; Louis Dallière lui disait qui contacter et lui signalait les endroits dangereux à éviter. André Chouraqui insiste sur le fait que sans ces informations vitales, il n’aurait pas survécu. Anne Trachtenberg, née à Saint-Petersbourg en Russie, dut aussi la vie à Louis et Marie Dallière. A partir de 1939, la jeune femme vécut en effet au foyer des Dallière à Charmes, donc en zone non occupée. Lorsque la persécution des Juifs commença, Louis et Marie Dallière fournirent à Anne des faux papiers et l’inscrivirent à la paroisse, sous un faux nom, en tant que protestante dûment baptisée. Au début, de 1939 à 1940, la jeune femme fut employée comme secrétaire à la mairie. Les voisins étaient habitués à sa présence, la considéraient comme la locataire du pasteur et ne lui prêtaient aucune attention. Toutefois, en 1944 deux officiers allemands se présentèrent au domicile des Dallière pour leur poser des questions sur leur pensionnaire. Le pasteur était absent mais Marie réussit à convaincre les visiteurs qu’Anne n’était pas juive, leur montrant le registre des baptêmes, qui faisait mention de la cérémonie, intervenue le 31 décembre 1934. La jeune femme échappa ainsi à la déportation. Elle vécut chez les Dallière jusqu’à la Libération, sans que ses hôtes lui aient jamais demandé la moindre contrepartie. Après la guerre, elle resta en contact avec la fille du pasteur. A la mort de ce dernier, un institut fut créé pour éditer et diffuser ses écrits religieux. Le 29 juillet 1990, Yad Vashem a décerné au pasteur Louis Dallière et à son épouse Marie, le titre de Juste des Nations.

Louis Dallière Année de nomination : 1990 Date de naissance : // Date de décès : // Profession : Pasteur protestant

Thérèse et Georges DUCHESNE Justes parmi les nations

Herz Cynamon et son épouse Riwka étaient tous deux nés en 1903 et originaires de Pologne. Ils se marient en 1927 à Radom et leur premier enfant Charles-Israël naît en 1928. Les conditions de vie devenant très dures pour les Juifs, ils émigrent en France en 1931 et rejoignent à Paris Joseph Cynamon, un frère de Herz. Herz est tailleur et Riwka travaille aussi dans la couture. La famille s’installe à Paris dans le 19ème arrondissement. Rosa naît en 1934. Le couple confie souvent ses enfants à de braves gens, Thérèse Duschesne et son mari Georges qu’ils avaient connus grâce à des amis. Malheureusement Riwka décède en 1935 alors que Rosa n’a que onze mois. Herz se remarie avec une jeune femme arrivée de Pologne et ils ont une petite fille Elisabeth en 1939. La jeune femme confie très souvent Rosa à Thérèse Duchesne. Au début de la guerre, les Duchesne décident de quitter Argenteuil en région parisienne où ils résident. Ils achètent une ferme à Champcheur dans la Nièvre près de Château-Chinon. Le 14 mai 1941, comme d’autres Juifs étrangers, Herz répond à la convocation dite du « billet vert » et il est immédiatement interné au camp de Beaune-la-Rolande dans le Loiret. Le 28 juin 1942, il est déporté par le convoi N° 5 à Auschwitz où il est assassiné. Début 1941, Thérèse Duchesne avait proposé aux Cynamon d’emmener Rosa et son frère pour les mettre à l’abri. Elle emmène seulement Rosa et Charles-Israël continue à aller à l’école. Le 16 juillet 1942, Charles-Israël, sa belle-mère et la petite Elisabeth sont arrêtés lors de la rafle du Vel d’Hiv et déportés par le convoi N° 22 du 21 août 1942. Eux aussi sont assassinés à Auschwitz. Rosa va vivre presque cinq ans chez les Duchesne. Elle les appelle Papa et Maman. Elle va à l’école sous le nom de Rosette Duchesne. Georges Duchesne, ancien cheminot, communiste, participe à la Résistance. Son fils est dans le maquis. L’un des petits-fils Maurice, qui a deux ans de plus que Rosette, joue avec elle à l’école. Il est persuadé qu’elle est sa sœur. Après la fin de la guerre, une tante qui a pu retrouver la fillette vient la récupérer à Champcheur. La séparation est très douloureuse. Rosa a continué à avoir des relations avec les Duchesne jusqu’en 1948. Quand elle a souhaité les revoir en 1968, ils étaient décédés. Rosa a renoué des contacts suivis avec les petits-enfants des Duchesne, notamment Maurice. Le 20 janvier 2015, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Georges Duchesne et à son épouse Madame Thérèse Duchesne.

Thérèse Duchesne Rossi Année de nomination : 2015 Date de naissance : 26/06/1888 Date de décès : 07/04/1952 Profession : Retraitée

Georges Duchesne Année de nomination : 2015 Date de naissance : 28/05/1886 Date de décès : 16/05/1966 Profession : Retraité

Jacques René BouldoireJuste parmi les nations

Jacques René Bouldoire (né en 1914) a vécu à Soissons (Aisne), France, où il a travaillé comme secrétaire de mairie. En 1941, il épouse sa fiancée, Germaine Lewkowicz (née en 1923), une juive française. Germaine est l'aînée des enfants de Rubin et Ruchla Lewkowicz, qui vivaient également à Soissons et possédaient un magasin de vêtements. Les autres enfants de la famille Lewkowicz étaient Huguette (née en 1929), Nathan (né en 1931), Micheline (née en 1934), Clairette (née en 1937) et Claudine (née en 1940). En juillet 1942, Jacques entend parler au bureau d'arrestations à venir et décide immédiatement de prévenir ses beaux-parents. Malheureusement, ceux-ci ne se croient pas visés et décident de rester à la maison. Ils acceptent néanmoins de faire partir les enfants. Jacques les prend tous et les héberge, d'abord chez lui, puis chez un oncle à Saint-Amand-Montrond. Le 17 juillet 1942, la police française se présente à l'appartement des Lewkowicz et arrête Rubin. Sa femme est à l'hôpital, car elle vient d'accoucher d'un bébé (mort à la naissance). Jacques et Germaine - qui, à cette époque, ont également déménagé à Saint-Amand-Montrond, où ils ont acheté un petit hôtel dans l'espoir de subvenir aux besoins de tous les enfants Lewkowicz - tentent de faire sortir Ruchla de l'hôpital. Jacques envoie sa sœur avec de faux papiers pour Ruchla, mais malheureusement, lorsqu'elle arrive, il est déjà trop tard. Rubin et Ruchla ont été envoyés à Auschwitz, où ils ont péris.

De 1942 à 1944, Jacques s'occupe entièrement de ses beaux-frères et belles-sœurs. Lorsque leur oncle est arrêté à son tour, Jacques va immédiatement les chercher et leur trouve une place dans une école catholique de Montluçon. Germaine se cache chez des paysans à Château-Meillan. Jacques et sa famille, venus eux aussi apporter leur aide, subviennent à tous les besoins des Lewkowicz. Jacques était conscient du danger pour lui et sa famille, mais il n'a jamais hésité. Il hébergea également dans son hôtel une autre famille juive, Jacques Arouette, sa femme et leurs deux enfants. En 1944, Claudine Lewkowicz meurt d'une crise d'asthme et Jacques s'occupe de l'enterrement. Après la libération, la famille est réunie : Jacques et Germaine adoptent le frère et les sœurs de Germaine et les élèvent comme les leurs. En 1952, Jacques meurt dans un accident de voiture, laissant sa famille brisée. Les Lewkowicz sont devenus une grande famille avec la famille de Jacques et se sont toujours souvenus de ce que leur beau-frère avait risqué pour eux. Le 27 novembre 2013, Yad Vashem a reconnu Jacques René Bouldoire comme Juste parmi les Nations.

Juliette et Pierre-Aimé LANEURIE Justes parmi les nations

Pierre-Aimé et Juliette Laneurie habitaient Saint-Amand-Montrond (Cher). Il avait été conseillé à Juliette de ne pas avoir d’enfants, compte tenu d’une maladie héréditaire dans sa famille. Le couple prit donc la décision d’adopter un enfant. Ils s’adressèrent à un établissement privé de Montauban qui disposait d’un certain nombre de petits candidats à l’adoption, dont des enfants en danger du fait de leur origine. Leur choix se porta sur Jean-Yves, un garçonnet asthmatique de trois ans, fils de Juifs parisiens. Ils l’adoptèrent en bonne et due forme et rentrèrent avec lui à Saint-Amand au printemps 1943. L’enfant fut baptisé. Jean-Yves témoigna plus tard que ce baptême lui permit de survivre. Tous les Juifs de la ville étaient en effet enregistrés auprès des services de la mairie conformément à la législation anti-juive de 1940. En 1944 une unité de SS fit son entrée à Saint-Amand; les Juifs furent rassemblés et exécutés. On ignore le sort des parents naturels de l’enfant adopté et élevé par les Laneurie. Lorsque Jean-Yves leur annonça qu’il avait décidé de retourner à la religion de ses ancêtres et d’épouser une femme juive, ils donnèrent très chaleureusement leur consentement. Cette décision ne modifia nullement la qualité du lien entre les époux Laneurie et leur fils adoptif Jean-Yves, qui porte leur nom. Le 24 novembre 1992, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Juliette et à Pierre-Aimé Laneurie, le titre de Juste parmi les Nations.

Pierre-Aimée Laneurie Année de nomination : 1992 Date de naissance : 01/01/1921 Date de décès : 19/06/1971 Profession : Fabriquant de machines agricoles

Juliette Laneurie Brunet Année de nomination : 1992 Date de naissance : 01/01/1904 Date de décès : 24/10/1993 Profession : mère au foyer

Marie-Josèphe Marquehosse juste parmi les nations

Pendant la guerre, Marie-Josèphe Marquehosse habite avec ses deux filles Elisabeth et Etiennette à Pau dans le département des Pyrénées-Atlantiques. Son mari est engagé dans l’armée française et elle s’occupe seule de ses enfants. En septembre 1942, elle héberge deux fillettes juives, Fanny Molho née en 1932 et Gentille Massarano née en 1930 qui sont accueillies par Marie-Josèphe et ses filles avec beaucoup d’affection. Elles vont à l’école sous leur véritable identité, mais excepté Marie-Josèphe, personne ne sait qu’elles sont juives. Fanny et Gentille deviennent rapidement les amies d’Elisabeth et Etiennette et les quatre filles dorment dans la même chambre. Marie-Josèphe prend en charge les deux fillettes juives jusqu’à la Libération. Agir ainsi comportait des risques, mais Marie-Josèphe assuma cette responsabilité. Elle s’occupa d’Elisabeth et Etiennette comme si elles étaient ses propres filles. Gentille se souvient que sa mère traitait les quatre filles de façon égale, sans faire de différence. Les parents de Gentille réussirent à survivre à la guerre. Mais cela ne fut pas le cas pour les parents de Fanny. Après la Libération, parler de la période de la guerre devint difficile, mais les familles de Gentille et de Fanny furent reconnaissantes à Marie-Josèphe, qui avait risqué sa propre vie pour sauver deux fillettes juives d’une déportation quasi certaine. Le 29 septembre 2014, Yad Vashem – Institut International pour l Mémoire de la Shoah, a décerné à Madame Marie-Josèphe Marquehosse, le titre de Juste parmi les Nations.

Marie-Josèphe Marquehosse Larradet Année de nomination : 2014 Date de naissance : 12/03/1903 Date de décès : 28/03/1957 Profession : Dactylographe

Ernestine Desplanque et Amélie Mergoux Justes parmi les nations

Les parents de Danielle ZELDINE sont nés tous les deux à Paris. Sa mère Eva Baron est née en 1917, ses parents étaient d’origine Polonaise et étaient arrivés en France en 1905 comme les parents de son père. Ce dernier Henri était né en 1911 de parents d’origine Russe. Avant la guerre la maman était secrétaire et le papa ouvrier fourreur, ils habitaient au 1bis rue Carpeaux 75018 Paris. Quand la guerre éclate le père après avoir été fait prisonnier s’évade de la citadelle de Cambrai, il se réfugie à Lyon ou il trouve un travail. La mère reste avec Danielle à Paris mais en 1940 elles sont dénoncées par la concierge elles déménagent à la cloche de bois. Comme il était dangereux de vivre à Paris pour une enfant de cet âge sa mère décide de l’envoyer à la campagne. En fait bien avant la guerre des cousins du père connaissaient Ernestine DESPLANQUE et son mari qui tenaient un hôtel au village. En 1940 Ernestine était veuve avait vendu l’hôtel et habitait avec sa maman. La mère et la fille acceptent de prendre l’enfant. Personne ne savait qu’elle était juive, elle va à l’école c’est là se souvient-elle qu’elle a appris à lire et écrire. Par sécurité la deuxième fille de Madame MERGOUX, Renée ATIN (cultivatrice) l’a fait baptiser par le curé du village mais elle ne se souvient pas d’avoir assisté une fois à la messe. Tout naturellement Madame MERGOUX et sa fille Ernestine acceptent de cacher Jean et Michel mais tout le monde au village les connaissaient et savaient qu’ils étaient juifs. Jean arrive en septembre 1943 il reste caché jusqu’en aout 1944, Michel venait passer toutes les vacances scolaires. Michel raconte dans son témoignage comment il se rendait pendant les vacances au village : il prenait le train sans porter l’étoile jaune descendait à la gare de Montreuil station suivante de celle de Villers et se rendait de nuit et à travers les champs à son lieu de destination. Il avait 13 ans. Danielle retrouve ses deux parents elle n’avait jamais revu son père pendant cette période et sa mère qui vivait dans la clandestinité a pris le risque que deux fois pendant toutes ces années. La mère des deux garçons est revenue du camp. Les deux dames ont pris les enfants sans aucune rétribution et les trois témoins ont gardé des souvenirs heureux de cette période et ont gardé des contacts avec la famille. Le 13 Novembre 2012, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné, à Ernestine Desplanque et à Amélie Mergoux , le titre de Juste parmi les Nations.

Ernestine Desplanque Mergoux Année de nomination : 2012 Date de naissance : 18/02/1892 Date de décès : 12/01/1970 Profession : Hôtelière (avant guerre) Amélie Mergoux Defossé Année de nomination : 2012 Date de naissance : 16/10/1865 Date de décès : 02/03/1962 Profession : Retraitée, mère de 2 enfants

Jean-Baptiste Rogalle, Jean-Pierre Acgouau et sa fille JeanneJustes parmi les nations

Jean-Baptiste Rogalle, Jean-Pierre Acgouau et sa fille Jeanne (épouse Rogalle) résidaient à Aulus-les-Bains (Ariège). Jean-Pierre dit «Job» était berger et Jeanne l’aidait à l’élevage des moutons. Il était vétéran de la Guerre de 1914-1918 et son fils, 20 ans, avait été fait prisonnier de guerre à Dunkerque en 1940 par l’armée allemande. Ils ne supportaient pas l’Occupation allemande et avaient été révoltés par la première rafle des Juifs effectuée à Aulus-les-Bains au mois d’août 1942. De par leur profession, ils connaissaient très bien la montagne entre Aulus et l’Espagne et s’improvisèrent passeurs bénévoles pour aider des Juifs persécutés à échapper à l’arrestation. Ils firent aussi passer clandestinement de nombreux résistants et réfractaires. Dans la nuit du 4 au 5 décembre 1942, Jean-Pierre et Jeanne convoyaient vers l’Espagne un groupe de 9 personnes, tous Juifs étrangers assignés à résidence à Aulus. Ils se mirent en marche et, en cours de route, rencontrèrent un second groupe guidé par Jean-Baptiste, composé lui de quatre personnes: le couple Henlé, leur bébé, Claude, 8 mois, et la grand-mère, Meta Weiler, Juifs originaires de Belgique et d’Allemagne. Les deux groupes fusionnèrent. Ils avançaient lentement et tout le monde était épuisé. Pour relayer M. Henlé, Jeanne prit le bébé dans ses bras et le convoya jusqu’en Espagne. Pendant 60 ans, elle a gardé le souvenir du bébé sans en connaître l’identité. « Sa fragilité au cœur de ces montagnes si rudes » l’avait marquée. Soixante ans plus tard, Alain Zipper, un jeune lyonnais venu passer ses vacances à Aulus, prit connaissance de l’histoire et partit à la recherche du bébé. Une équipe de chercheurs a confronté les listes des Juifs assignés à résidence à Aulus jusqu’au 5 décembre 1942 et celles du registre d’écrou de Sort (Espagne) et reconstitué la composition des groupes guidés par Jean-Pierre, Jeanne et Jean-Baptiste. Grâce à une recherche sur l’internet, les traces du bébé d’alors, Claude Henlé, furent retrouvées au Canada. En cette nuit de décembre 1942, les trois passeurs ont sauvé la vie de 13 Juifs pourchassés, à titre gracieux et en dépit de risques majeurs. Le 30 janvier 2005, l’Institu Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Jeanne et Jean-Baptiste Rogalle ainsi qu’à Jean-Pierre Acgouau le titre de Juste parmi les Nations.

Jean-Pierre Acgouau Année de nomination : 2005 Date de naissance : 18/10/1881 Date de décès : 24/03/1956 Profession : Agriculteur, berger Jean-Baptiste Rogalle Année de nomination : 2005 Date de naissance : 10/03/1914 Date de décès : 15/04/1993 Profession : agriculteur, berger Jeanne Rogalle Acgouau Année de nomination : 2005 Date de naissance : 23/11/1921 Date de décès : 28/08/2015 Profession : Agricultrice, bergère

Anne Beaumanoir,Jean Beaumanoir et Marthe Beaumanoir Brunet Justes parmi les nations

Lorsqu’on lui demanda, après la guerre, pourquoi elle avait sauvé deux Juifs, risquant ainsi sa vie et celle de ses parents, Anne Beaumanoir répondit simplement : « Je hais le racisme; c’est physique. » Née à Dinan dans les Côtes d’Armor, Anne était étudiante en médecine à Paris. Elle militait dans un mouvement clandestin communiste. Ses parents, qui partageaient ses vues, tenaient un petit restaurant à Dinan et lui envoyaient régulièrement des colis de nourriture par l’intermédiaire d’amis de Paris. Un jour, ces amis lui dirent qu’une rafle aurait lieu au cours de la nuit prochaine dans le 13ème, et lui demandèrent d’en avertir Victoria, une femme qui cachait une famille juive. Bien qu’elle sût que le Parti communiste interdisait toute opération de sauvetage n’ayant pas reçu l’aval du groupe, Anne décida de se rendre à l’appartement de Victoria. De là elle fut conduite auprès de la famille Lisopravski. Deux seulement des membres de cette famille, Daniel, le fils, et Simone, la fille, acceptèrent de partir avec elle. Elle les conduisit dans un endroit où de nombreux membres de la Résistance avaient trouvé refuge. Peu après, la Gestapo fit irruption, sans doute sur dénonciation, et arrêta tout le monde, sauf les deux jeunes Juifs et le chef du groupe, qui avaient réussi à se sauver par le toit. Comme Anne n’était pas à Paris à ce moment-là, le chef du groupe trouva une cachette provisoire pour les deux Juifs dans le 18ème. A son retour Anne Beaumanoir décida de leur trouver une retraite plus sûre : la maison de ses parents à Dinan. Lorsqu’elle arriva à la gare de la ville avec ses deux protégés, Marthe, sa mère l’attendait. Au même moment, en effet, Jean Beaumanoir était interrogé au poste de police; il était soupçonné de faire la Résistance. La police avait découvert son nom et son adresse au cours d’une perquisition au domicile parisien d’Anne. L’interrogatoire ne révéla rien de compromettant et Jean fut relâché. Marthe, sa femme, décida tout de même de placer Daniel et Simone dans deux cachettes séparées pendant les quinze jours suivants. Ensuite elle alla les chercher et les garda chez elle pendant près d’une année. Simone donnait un coup de main au restaurant et Daniel, bien que ne connaissant rien en la matière, travaillait avec le jardinier qui se montrait indulgent envers lui. Après la Libération, les deux jeunes gens restèrent en contact avec leurs sauveurs, et particulièrement avec Anne Beaumanoir, qui devait devenir professeur en neurologie. Le 27 août 1996, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Anne Beaumanoir et ses parents, Jean et Marthe Beaumanoir, le titre de Juste parmi les Nations.

Anne Beaumanoir Année de nomination : 1996 Date de naissance : 30/10/1923 Date de décès : 04/03/2022 Profession : Etudiante en médecine

Jean Beaumanoir Année de nomination : 1996 Date de naissance : // Date de décès : // Profession : Restaurateur

Marthe Beaumanoir Brunet Année de nomination : 1996 Date de naissance : // Date de décès : // Profession : Restauratrice

Emile Pasquette et Marie-Jeanne Pasquette Navarre Justes parmi les nations

Marie-Jeanne Pasquette nommée par les enfants « maman Jeanne ou encore MJ » était nourrice, son époux Emile « Tonton Emile ou PM » était couvreur et postier. Emile disposait d’un petit jardin dont il tirait des légumes et élevait quelques poules. C’était un couple au grand cœur et ont gardé 4 enfants. Marcel Pakowski n’avait qu’un an lorsqu’il est arrivé chez les Pasquette en 1934. En effet ses parents devenus forains pour gagner leur vie après leur arrivée en France, étaient itinérants et ne pouvaient donc pas s’occuper de lui. C’est dont tout naturellement que ses parents le confièrent au couple Pasquette à Cosne-sur-Loire. Les parents de Jeanne Taragan née Miszkowski étaient des amis de la famille Pakowski. L’arrivée d’Yvette Hamon née Swerc, cousine de Jeanne fut plus difficile car elle fut d’abord confiée à une autre nourrice mais les conditions de vie étaient désastreuses que lors d’une visite, la maman supplia Madame Pasquette de garder aussi sa fille. Les enfants allaient à l’école sous leur vrai nom, les voisins savaient aussi que ces 4 petits parisiens étaient juifs mais n’ont rien dit. Après la guerre, les enfants sauvés restèrent en très bon termes avec les Pasquette, qu’ils considéraient comme leurs grands parents et s’occupèrent d’eux dans leur vieillesse et ce jusqu’à leurs décès. Le 26 juillet 2007, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Emile Pasquette et sa femme Marie-Jeanne, le titre de Juste parmi les Nations.

Emile Pasquette Année de nomination : 2012 Date de naissance : 20/06/1892Date de décès : 19/03/1967Profession : Couvreur, Plombier

Marie-Jeanne Pasquette Navarre Année de nomination : 2012 Date de naissance : // Date de décès : 11/0001/ Profession : Nourrice

Marthe Barnet CambouJuste parmi les nations

Marthe Cambou, épouse Barnet, était une jeune professeur de français au collège/internat de Murat (Cantal). Elle logeait dans le pensionnat. Marthe travailla en étroite collaboration avec Marie Sagnier*, directrice de l’établissement pour filles, et Alice Ferrières*, professeur de mathématiques. Alice, résistante de la première heure elle aussi, Marie et Marthe accueillirent au collège, dès l’année 1943, des jeunes filles d’origine juive envoyées par la branche clandestine des Eclaireurs Israélites de France. L’une de leurs convoyeuses, Franceline Bloch, participa activement à ces opérations de sauvetage. Des garçons, convoyés par Raymond Winter et Marcel Gradwohl qui payèrent leur engagement de leurs vies, bénéficièrent aussi de leur protection et furent cachés par elles, munis de faux papiers, chez des familles d’accueil, des fermiers ou dans d’autres institutions aux alentours de Murat. Le père de Marthe était directeur du cours complémentaire pour garçons à Aurillac et accepta sur sa demande d’inscrire Pierre Schwab, un jeune juif de 11 ans, dans son établissement. Marthe se chargea de garder un contact permanent avec les enfants cachés, de les visiter pendant ses jours de congés, n’hésitant pas à faire de longs trajets afin de les réconforter. Elle prodigua son affection à plus d’une dizaine de protégées qui se souviennent de ses promenades, de ses goûters agrémentés de gâteries et des anniversaires avec cadeaux qu’elle n’oubliait jamais. Durant les dûrs combats de la Libération qui se déroulèrent dans la ville, elle cacha dans la cheminée de sa chambre le journal de bord d’Alice Ferrières ainsi que de nombreux documents, ce qui lui causa une grande frayeur car les Allemands avaient investi le bâtiment où elle logeait et avaient posté un soldat armé à chaque étage. Six de ses anciens protégés ont témoigné de son action et de la grande reconnaissance qu’ils lui vouèrent. Le 3 février 2003, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Marthe Barnet-Cambou le titre de Juste parmi les Nations.

Marthe Barnet Cambou Année de nomination : 2003 Date de naissance : 19/11/1919 Date de décès : 21/11/2018 Profession : Professeur de français

Daniel BacheJuste parmi les nations

Au mois de juillet 1941, Serge Ejnes et son ami Daniel Bachet obtinrent leur dipôme de commerce dans une école de Reims et furent embauchés par la firme de textile Lelange. Lorsque les lois raciales commencèrent à être appliquées à Reims et que les premiers juifs furent arrêtés, Bachet déclara à son ami qu’il était prêt à l’aider en cas de besoin. Toutefois S. Ejnes passa à Lyon, en zone non-occupée en été 1942, échappant ainsi aux rafles massives de Juifs dans la zone occupée par les Allemands. Ce n’est que vers la fin de l’année 1943, alors que la France tout entière était occupée, qu’il accepta l’offre de son ami. La Gestapo recherchait son frère; Serge craignait d’être arrêté car il portait le même nom de famille. Il demanda donc à Daniel Bachet de lui fournir de faux papiers. Après en avoir discuté avec sa mère, Daniel arriva à la conclusion que la meilleure façon de sauver son ami juif serait de lui envoyer sa propre carte d’identité – en remplaçant sa photo par celle de Serge. La carte, enfouie dans un sac de pommes de terre et envoyée par la poste de Reims à Lyon par la mère de Daniel arriva à bon port et permit à Serge Ejnes de rester à Lyon jusqu’à la Libération. Personne ne le recherchait, nul ne savait qu’il était juif. Il fut plusieurs fois contrôlé, notamment à la gare et dans les transports en commun, mais sa carte d’identité ne souleva aucun soupçon. Parallélement, Bachet, resté à Reims, se présenta au commissariat de police pour déclarer la perte de sa carte d’identité et s’en fit délivrer une nouvelle. Ainsi, deux personnes ayant la même identité vivaient en deux endroits différents. Si l’un avait été pris, il ne fait pas de doute qu’ils auraient été tous les deux arrêtés et déportés. Daniel Bachet et Serge Ejnes demeurèrent amis après la guerre, même après que Serge se fut installé en Israël. Le 21 juillet 1993, Yad Vashem a décerné à Daniel Bachet le titre de Juste des Nations.

Suzanne Babut Planchon Juste parli les nations

Suzanne Babut Planchon Année de nomination : 1976Date de naissance : 22/02/1897Date de décès : 28/02/1976Profession : Gérante d’une pension de famille

Suzanne Babut, veuve depuis 1916, du fils du Pasteur protestant de Nîmes, transforme sa maison natale à Montpellier en pension de famille. Lorsque les persécutions des Juifs commencent dans la région, elle devient membre d’une organisation clandestine. Utilisant sa position au sein de la communauté protestante, elle rend visite aux détenus juifs dans la prison de la ville. A l’automne 1942, elle décide de ne plus prendre de clients dans sa pension et de réserver toutes ses chambres aux Juifs persécutés. Jusqu’en 1945, elle héberge et nourrit au moins une cinquantaine de Juifs, à différentes périodes ; dont vingt d’entre eux pendant près de deux ans. Serge Radzyner, qui lui doit la vie, témoigne après-guerre que lui, ses parents et ses frères et sœurs avaient été hébergés à la pension Babut de 1943 à la fin de la guerre, y restant en fait jusqu’en juin 1945. Même après la Libération Suzanne Babut les a aidés jusqu’à ce qu’ils puissent reprendre une vie normale. En cachant les Juifs Suzanne Babut risquait sa propre vie, d’autant que la pension se trouvait non loin du quartier général de la Gestapo et des bureaux de la gendarmerie française. En outre, Suzanne allait, au nez et à la barbe des Allemands et des gendarmes, ravitailler des réfugiés juifs, ayant fui la Belgique, qui se cachaient dans la forêt. Pourtant elle ne chercha aucune contrepartie, uniquement mue par des considérations idéologiques et humanitaires. Le 22 juin 1976, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Suzanne Babut le titre de Juste parmi les Nations.

Madeleine Quinquet TouraineJustes parmi les nations

Sous l’Occupation, Madeleine Quinquet dirigeait, avec son fils Jacques, 20 ans, la «Bella Vista», une pension-internat à Champigny-sur-Marne (Val de Marne), comptant jusqu’à 60 pensionnaires. Parmi eux, elle recueillit 17 enfants juifs qui y séjournèrent entre six mois et deux ans. La question de la filière par laquelle les enfants furent orientés vers son institution est restée sans réponse. Onze de ses protégés ont témoigné de l’action de Madeleine Quinquet, de sa discrétion mais aussi de sa détermination à parvenir à ses fins. Elle réussit, à l’aide d’un fonctionnaire de la mairie de Champigny, à obtenir des titres d’alimentation omettant la mention «Juif », sous le prétexte qu’il s’agissait d’enfants victimes de bombardement. La plupart avaient perdu l’un ou leurs deux parents ainsi que des proches, arrêtés et déportés au cours des rafles; d’autres avaient leur père en captivité. Les enfants conservèrent leur nom et se rendaient à l’école publique. Ils étaient donc facilement identifiables et bénéficièrent de la complicité de leur entourage. Le seul à ne pas être scolarisé fut Henri Salomon Eskenazi, 10 ans, pris en charge à l’internat par un pensionnaire plus âgé. Après l’arrestation de l’un de ses frères et sa fuite avec sa mère, il était resté caché dans une cave dans des conditions inhumaines pendant six mois. Cette expérience traumatisante l’avait rendu aphasique. Il ne recouvrit l’usage de la parole que longtemps après la Libération. Les risques encourus en cachant des enfants juifs étaient énormes du fait de la présence des Allemands dans la ville. L’action de Madeleine fut motivée par son patriotisme et ses valeurs humanitaires. Selon l’un de ses protégés, elle sut prouver avec d’autres que « l’esprit de la France n’était pas celui de Vichy ». Le 21 janvier 2002, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné à Madeleine Quinquet-Touraine le titre de Juste parmi les Nations.

Madeleine Quinquet Touraine Année de nomination : 2002 Date de naissance : 03/08/1890 Date de décès : 29/01/1975 Profession : Dirigeante de la pension Bella Vista

Nous n’avons pas trouvé de Juste parmi les Nations dans ce département.

Odette BergoffenJuste parmi les nations

Odette Bergoffen Blanchet Année de nomination : 1994 Date de naissance : 19/10/1924 Date de décès : //

Le docteur Ephraïm Moscovici, un Juif originaire de Roumanie, était venu s’établir dans un petit village de 1000 habitants, à Vernoil (Maine et Loire) avec son épouse dans le courant des années trente. En été 1942, ses frères et le frère de sa femme, fuyant Paris se réfugient chez lui. Aucun d’eux n’avait la nationalité française. Vont naître 2 enfants Jean-Claude en 1936 et Liliane en 1940. A l’aube du 16 juillet 1942, des gendarmes français viennent arrêter le médecin et ses deux frères, Léon et Lazare dans le cadre d’une grande rafle. Ce matin-là, 824 Juifs furent arrêtés dans la région et envoyés à Angers, puis déportés à Auschwitz. Six semaines plus tard, lors d’une seconde rafle début septembre 1942, les Allemands accompagnés de gendarmes français reviennent chez les Moscovici chercher les autres membres de la famille dont Mme Moscovici et son frère Michel Schwartz. Au dernier moment, Mme Moscovici réussit à mettre ses deux enfants, âgés de deux et six ans, en sûreté chez des voisins ; elle-même parvient à prendre la fuite en trompant la vigilance des gendarmes. Odette Bergoffen, une énergique jeune fille de Vernoil qui a alors dix-huit ans, vient à son secours. Le lendemain de l’arrestation, elle vient la chercher de nuit et les deux femmes partent à bicyclette vers une gare voisine. De-là, par le train, gagnent Tours (Indre et Loire), à une centaine de kilomètres à l’est de Vernoil. Odette ne voulait pas aller chez ses parents de peur qu’on les trouve. Le plan était donc de laisser la fugitive chez une connaissance qui lui donnerait asile. Malheureusement cette personne venait elle aussi d’être arrêtée. Madame Moscovici souhaitait dans un premier temps gagner la zone libre puis trouver un moyen pour que ses deux enfants la rejoignent grâce à la Croix Rouge.Odette la conduit aussitôt chez sa tante, qui habite aux environs de Tours. Puis elle contacte Jean Meunier, voisin de ses parents, qui est un des chefs de la Résistance, qui a à Angers une imprimerie « recyclée » dans l’impression de fausses pièces d’identité. Il fabriquait aussi les journaux pour le groupe LIBERATION-NORD. Il sera nommé Juste parmi les Nations en 1994. Il fournit à la fugitive des papiers au nom de Madame Moreau pour lui permettre de passer en zone sud. Environ deux mois plus tard, le 9 octobre 1942, les petits Moscovici, qui vivaient toujours chez les voisins, sont arrêtés et internés dans une prison d’Angers puis envoyés au camp de Drancy. Par miracle, un de leur oncle est toujours à Drancy et arrive à les faire libérés et les envoyer à l’OSE (Œuvre du secours aux enfants) . Ils sont sortis du camp avec condition d’être toujours à la disposition des Allemands. Madame Moscovici demande à Odette de tout faire pour que ces enfants puissent partir s’installer à la campagne. Odette Bergoffen vient encore une fois à la rescousse. Elle était en contact avec Jean Meunier et conservait tous les cachets et tampons. Elle était la dépositaire de documents compromettants. Elle kidnappe littéralement les petits et les conduit en lieu sûr à Tours, les sauvant ainsi de la déportation et probablement de la mort. Jean Meunier leur trouve un passeur qui les conduit en zone libre et Madame Moscovici retrouve donc ses enfants. Il leur fournit aussi de vrais faux papiers. Pendant les derniers mois de l’Occupation, pendant 18 mois exactement, Odette vit avec les trois Moscovici chez son oncle et sa tante au village de Morannes. Sa tante tenait une épicerie donc les enfants n’étaient privés de rien. Les Allemands ne les ont jamais retrouvés. La famille rentre à Vernoil en mars 1945. Le 10 mai 1994, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Odette Bergoffen le titre de Juste parmi les Nations.

Albert et Juliette Chaussée Justes parmi les nations

Albert et Juliette Chaussée sont un couple d’agriculteur ayant reçu le titre de juste parmi les nations le 16 février 2011. Ils habitaient dans une ferme à Saint-Fulgent-des-Ormes et avaient 3 enfants. Albert est né le 12 septembre 1905 et est décédé 15 juillet 1984. Sa femme Juliette est née le 7 avril 1911 et est décédée le 5 décembre 1995. Alors qu’en 1942 les rafles devenaient de plus en plus fréquentes à Paris, la famille Naoun décida de mettre leurs enfants en sécurité à la campagne. C’est alors que Albert et Juliette Chaussée firent le choix d’accueillir Irma, une jeune fille juive âgée de 12 ans. Malgré les risques, ils lui firent vivre une vie de jeune fille normale, elle était scolarisée à l’école du village et allait à l’église pour ne pas attirer de soupçons.

Nous n’avons pas trouvé de Juste parmi les Nations dans ce département.

Raoul Laporterie Justes parmi les nations

Raoul Laporterie était le maire de la ville de Bascons (Landes) qui se trouvait en zone sud. Il était également le propriétaire d’un magasin à Mont-de-Marsan, dans le même département mais en zone occupée. Il disposait d’un laisser-passer lui permettant de franchir la ligne de démarcation pour se rendre d’une ville à l’autre. Il fut ainsi en mesure de sauver des centaines de réfugiés – chrétiens ou juifs – en les faisant passer en zone sud à bord de sa vieille Juvaquatre, dont il se servait également pour transporter du courrier, des vêtements, des bijoux, de l’argent et même, un jour, le trousseau d’une mariée. Il ne refusait jamais son aide, qu’il s’agisse de réunir des amoureux séparés par la ligne de démarcation, de faire passer des fugitifs ou des hommes d’affaires d’une zone à l’autre, ou plus simplement d’aider ceux qui cherchaient des renseignements sur le sort de parents ou d’amis dans l’autre secteur. Pour franchir la ligne, les passagers de sa voiture avaient besoin eux aussi d’un laisser-passer. Le maire disposait d’un grand nombre de formulaires en blanc; il y apposait la photo de ses passagers, auxquels il recommandait de rester calmes et de paraïtre naturels lors des contrôles. Les Allemands, qui le connaissaient bien, le laissaient passer sans problème. Pourtant, s’il avait été pris en flagrant délit d’utilisation frauduleuse de documents officiels, il risquait la prison et la déportation. Raoul Laporterie ne demanda jamais la moindre contrepartie à ceux qu’il aidait. Parfois, il hébergeait des fugitifs, en instance de passage, venus le voir à Mont-de- Marsan, ou leur payait l’hôtel. En novembre 1945 Raoul Laporterie se vit décerner la Croix de Guerre pour ses activités pendant l’Occupation. Pour marquer cette occasion, plusieurs Juifs qui devaient la vie au maire courageux lui remirent une lettre de remerciements et de louange. Le 18 mars 1976, Yad Vashem a décerné à Raoul Laporterie le titre de Juste parmi les Nations.

Année de nomination : 1976 Date de naissance : 13/08/1897 Date de décès : // Profession : Maire, propriétaire d’un magasin (commerçant)

Georges SeurreJuste parmi les nations

Georges Seurre dirigeait un petit sanatorium pour tuberculeux « Le Faucigny » au plateau d’Assy, dans la commune de Passy, en Haute Savoie, près de la frontière suisse. Il faisait partie d’un réseau de renseignements GLORIA S M H de décembre 1941 à septembre 1942. Le réseau fut capturé à Paris et la plupart des membres influents furent envoyés à Mauthausen. En 1943, beaucoup de Juifs se soignaient ou se cachaient dans la région. L’établissement de Georges Seurre hébergeait des Juifs. Une opération fut organisée pour faire passer une vingtaine de Juifs en Suisse. Georges Seurre transporta dans sa camionnette gazogène jusqu’à Annemasse des hommes, dont notamment un rabbin à qui il demanda de couper sa barbe qu’il avait très noire et qui le faisait repérer de loin. Le lieu de rassemblement était le presbytère d’Annemasse où un jeune prêtre s’occupait du passage nocturne du groupe en Suisse. Avec son ami Pierre Capdevielle, il faisait des faux papiers ou de vrais papiers, mais sans la mention « Juif ». Il fait ainsi passer Melle Paule Benyoumoff, le Docteur Aranovitch (sous le nom d’Arnaud). Avec André Feigenheimer, il fait passer pas mal de Juifs par la montagne. Le passeur était Henri Baud. Jacques et Jano Aron et leur enfant Daniel, André et Guido Levy, un couple de Juifs autrichiens, un tailleur juif polonais, sa femme et leur bébé purent grâce à eux traverser la frontière suisse. Dans le sanatorium, avec l’aide du Docteur Jean Wellhoff, il « hospitalisait » des Juifs malades et d’autres qui l’étaient moins, notamment Jean Krepick et sa sœur Paula, Mr Jaselmann et Louis Dreyfus. Le désintéressement de Georges Seurre et son mépris du danger permirent de sauver une vingtaine de Juifs. Le 28 mars 1988, l’Institut Yad Vashem Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations Monsieur Seurre Georges.

Année de nomination : 1988Date de naissance : 16/03/1913 Date de décès : 04/09/2002 Profession : Directeur d’un petit sanatorium « Le Faucigny »

Personnes sauvées :-M. Dreyfus Louis -Mme Benyoumoff Paule -M. Aron Jacques -M. Aron Jano -M. Aranovitch Serge

Victoria cordierJuste parmis les nations

Victoria Cordier est une femme française catholique. Elle vivait à Champagnole dans le Jura pendant la Seconde Guerre Mondiale. Elle est née en avril 1919 à Sous-le-Risou et est morte en 2003. Après la guerre, elle exerçait le métier de comptable. Elle a sauvé quatre juifs en leur permettant de passer la frontière suisse.

Elle a été reconnue le 10 juillet 1990. Par la suite, elle a écrit un livre intitulé « Ce que je n’oublierais jamais » qui raconte son expérience en tant que résistante.

Elle a secouru Edith Goldaper, Walter Kamlet, Flora Schlesinger et son fils Paul Schlesinger. Ses personnes fuiraient le régime de Vichy et les autorités d’occupation. La jeune femme utilisait le transfert illégal comme mode de sauvetage. Elle a formé avec ses amis un groupe de résistants. Dans son groupe, elle était agent de liaison et fabriquait des fausses pièces d’identité. Toute sa famille s’y est mise et à l’aide de sa mère et de ses deux sœurs, elles accueillaient des réfugiés dans leur maison

Maurice Couairon Juste parmi les nations

Maurice Couairon était commandant de la police d’Auch, chef-lieu du département du Gers. En juillet 1944, il recommanda à ses voisins juifs, Julia Wittman, sa fille Nicole et ses parents, M. et Mme Haker, de quitter la ville. Il savait en effet qu’à l’approche des forces alliées les autorités d’occupation feraient tout pour arrêter les Juifs locaux. Il leur proposa d’aller se réfugier dans une petite ville du sud-est de la France. Par ailleurs, il savait que d’autres familles se cachaient dans la région et ne fit rien pour les arrêter. Madame Hann, une femme juive qui elle aussi avait été cachée, rapporta dans son témoignage qu’avant même d’être nommé commandant de la police à Auch, Maurice Couairon avait risqué sa vie – sans parler de sa carrière – pour sauver des Juifs. Il avait, écrit elle, personnellement escorté jusqu’à la gare une famille juive qui cherchait à fuir Paris, s’assurant qu’elle montait dans le train sans être inquiétée. Plus tard, transféré à Marseille, il vint rendre visite à cette famille et continua à la protéger. Après la Libération, Maurice Couairon obtint une promotion, hommage rendu à sa conduite irréprochable pendant l’Occupation. Le 12 décembre 1989, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Maurice Couairon le titre de Juste parmi les Nations.

Année de nomination : 1989Date de naissance : 04/04/1913 Date de décès : // Profession : Commandant de police

Jeanne Beuque Anthoine, Juste parmi les Nations

Jeanne Odette BEUQUE est née à Clichy le 16 novembre 1921 et décédée à Villeneuve le 12 décembre 2009. La mère des deux enfants Lise & Gisèle née Hodchak en 1905 à Lublin en Pologne, a émigré en France en 1928. Plusieurs de ses sœurs y habitaient déjà. Le père Abraham Behar né en Istanbul en 1900 a émigré en France et s’est marié avec Haya Hodchak. Il gagne sa vie comme tailleur et son épouse l’assiste. En 1940, il s’engage volontairement dans l’armée française pour une période de six mois ; Il rentre après à son domicile pour y rester jusqu’en 1943. La même année, il est arrêté et amené à Drancy puis Auschwitz d’où il ne reviendra pas. La mère et ses filles changent de domicile pour se mettre en sécurité ainsi que le raconte Lise : « Nous avions faim, nous avions peur et nous étions pourchassées. Maman est restée seule pour nous garder et a ressentie qu’elle n’arriverait pas à nous cacher. Elle s’est tournée vers l’OSE et leur a demandé de l’aide ; Un jour on est venu nous chercher Gisèle et moi et on nous a amené chez une famille chrétienne dans un village en France. Dans ce village, elles ont été accueillies chez Madame Beuque et y sont restées toutes jusqu’à al fin de la guerre. Sachant que sa famille comportait plusieurs enfants et bébés, Madame Beuque s’est dévouée envers les deux petites filles avec beaucoup de tendresse et d’humanité. Elle fit preuve d’un grand courage jusqu’à la fin de la guerre. A la libération, les filles reviennent chez leur mère mais celle-ci ne peut s’occuper d’elles à son grand désarroi. Lise et Gisèle sont donc confiées à des organismes crées après guerre et elles y restent jusqu’à leur majorité. Lise est la première à partir vivre en Israël, sa mère et sa sœur la rejoindront ultérieurement.Le 31 juillet 2012, l’Institut Yad vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Jeanne Odette Beuque.

Année de nomination : 2012Date de naissance : 16/11/1921 Date de décès : 12/12/2009 Profession : Femme au foyer

Marianna Orzakiewicz et Karol OrzakiewiczJustes parmi les nations

M. et Mme Fingerhut, des Juifs émigrés de Pologne, s’étaient installés à Strasbourg avant la guerre avec leurs deux filles et leur fils. Lorsque la guerre éclata, ils furent évacués, comme le reste de la population civile. Les Fingerhut arrivèrent ainsi à Chatillon-sur-Indre avec plusieurs autres familles chrétiennes et juives. Leur plus jeune fils, Efraim, qui avait sept ans, fut inscrit à l’école communale. Des activistes antisémites sévissaient dans la ville. Au cours de l’été 1940 Mme Fingerhut, se rendant au marché, surprit une conversation entre deux paysans qui parlaient polonais. Elle comprit qu’ils cherchaient un jeune vacher et leur proposa d’embaucher Efraim. Les paysans – Karol et Maria Orzakiewicz – acceptèrent. Ce jeune couple d’une vingtaine d’années avait deux jeunes enfants, et un troisième naquit pendant la guerre. La famille vivait dans la petite commune de Luchet. Lorsqu’Efraim vint habiter chez eux ils lui donnèrent le nom de Ati et le firent passer pour leur fils aîné. Ils savaient trés bien qu’il était juif et pour ne pas attirer les soupçons des habitants du village, ils l’emmenaient à la messe tous les dimanches. Efraim vécut chez eux jusqu’en 1945 puis retourna à Strasbourg. En 1949 il immigra en Israël. Vingt-trois ans après avoir quitté Luchet, Efraim-Ati revint en France avec sa femme et ses enfants nés en Israël et partit à la recherche de ceux qui l’avaient sauvé. Les retrouvailles avec Karol et Maria Orzakiewicz furent émouvantes. Ils n’avaient pas oublié le « fils » qui avait vécu avec eux pendant la guerre et lui racontèrent beaucoup d’histoires qu’il n’avait pas sues ou comprises à l’époque. C’est ainsi qu’il apprit que Karol et Maria avait un jour caché son père dans l’étable pendant une rafle, et qu’ils avaient trouvé du travail pour ses soeurs aînées à l’hôpital tenu par des religieuses à Chatillon-sur-Indre. Ils n’avaient jamais demandé quoi que ce soit en contrepartie de leur aide. Efraim resta longtemps en contact avec eux.

Karol Orzakiewicz Année de nomination : 1983 Date de naissance : 23/02/1918 Date de décès : 24/07/1999 Profession : Agriculteur Marianna Orzakiewicz Année de nomination : 1983 Date de naissance : // Date de décès : 10/08/2007 Profession : Agricultrice

Albert Moreau et Marguerite Moreau Gasselin Justes parmi les nation

Noah Ringart était né à Lodz en Pologne et émigra en Allemagne à l’adolescence. Il devint photographe de presse et fit plusieurs séjours à Paris. Il s’y installa définitivement en 1933 et épousa Paule Oistrach, venue d’Allemagne la même année. Le couple vivait avec leur fille Anna née en 1937 à Gif-sur-Yvette dans l’Essonne. Paule ouvrit un atelier de tissage de laine avec son professeur de tissage, Germaine Volpe, qui n’était pas juive. Vers la fin de l’année 1942, Paule contacta la femme d’un de ses fournisseurs de laine, Geneviève Gastelais et parla de la terreur dans laquelle vivait sa famille devant les vagues d’arrestations qui se déroulaient à Paris. Avec l’accord de son mari René, Geneviève Gastelais conduisit Anna, Paule et sa mère Rosa Oistrach chez elle au Mesnil-sur-Estrées. Noah trouva refuge dans l’atelier de Paule et Germaine Volpe s’occupa de lui jusqu’à la fin de la guerre. Geneviève Gastelais présenta les réfugiés au beau-frère de sa sœur Madeleine, Aimé Breton qui était à la tête de la Résistance locale et s’engagea immédiatement à assurer leur sécurité, leur trouvant des cachettes sûres et leur fournissant des faux papiers d’identité, des tickets de rationnement et des denrées alimentaires qu’il achetait dans des magasins municipaux. Aimé Breton installa d’abord les femmes dans la maison de Geneviève Gastelais et plus tard pour éviter tout soupçon, elles déménagèrent chez les parents de Geneviève, Albert et Marguerite Moreau, à Abondant dans l’Eure et Loir. Elles trouvèrent un autre abri dans une ferme voisine appartenant à la famille Marteau. Puis Aimé Breton les installa chez son fils et sa femme, Roger et Thérèse Breton qui habitaient à Boissy Saint Laurent la Gâtine dans l’Eure-et-Loir. Une fois de plus, par crainte d’être dénoncée, la famille dut bouger et sous-loua un appartement chez Constant et Odette Guyot, des commerçants près de Dreux, où elle resta jusqu’à la Libération de la région en 1944, quand Noah les rejoignit. Après la guerre, les familles Oistrach-Ringart restèrent en relation étroite avec tous leurs sauveurs et leurs descendants leur rendant souvent visite. Le 27 octobre 2008, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Aimé Breton, Albert et Marguerite Moreau, René et Geneviève Gastelais, ainsi qu’à Roger et Thérèse Breton.

Albert Moreau Année de nomination : 2008 Date de naissance : 11/06/1878 Date de décès : 30/03/1963 Profession : agriculteur retraité

Marguerite Moreau Gasselin Année de nomination : 2008 Date de naissance : 19/06/1882 Date de décès : 07/07/1955 Profession : Agricultrice retraitée

Bernardus Zoetelief-Tromp et Agnès Zoetelief-Tromp De Sitter Justes parmi les nations

Agnès et Bernardus Zoetelief-Tromp, couple de Hollandais approchant la quarantaine et sans enfants, s’étaient installés comme agriculteurs au lieu-dit « Bordigny », commune de Breteuil-sur-Iton (Eure). Ils entretenaient des relations amicales avec les Rakhovsky, Juifs de Tchécoslovaquie, et leurs enfants Jean, 11 ans, et Jacqueline, 10 ans. M. Rakhovsky travaillait comme mécanicien à l’usine de la Madeleine à proximité de Breteuil où sa famille résidait. En octobre 1943, le couple Rakhovsky fut arrêté, déporté dans l’Est et mis à mort. Au moment de l’arrestation, Jacqueline rentrait juste à la maison. Du pas de la porte, elle vit un attroupement de personnes en uniformes et ses parents faisant leurs valises. Sa mère lui fit comprendre par un signe de la tête qu’elle devait s’enfuir. Elle enfourcha sa bicyclette et se précipita chez les Zoetelief-Tromp avec lesquels les Rakhovsky avaient convenu qu’ils hébergeraient leurs enfants en cas d’arrestation. Jacqueline y reçut un accueil chaleureux et y trouva refuge pendant plusieurs mois jusqu’à ce qu’un oncle vint la chercher pour l’héberger jusqu’à la Libération. Au moment de l’arrestation, Jean se trouvait à son école à Breteuil où les policiers vinrent le cueillir. Alerté par le principal, il réussit à prendre la fuite. Sur la route, le vétérinaire de la région le prit en moto jusqu’à la place de Breteuil où il eut l’imprudence de lui indiquer à haute voix en présence des badauds qu’il allait à Bordigny, imprudence qui l’empêcha d’utiliser la ferme des Zoetelief-Tromp comme cache possible. Le couple lui trouva alors plusieurs autres alternatives sûres avant que son oncle vienne le rechercher. Bernardus avait déjà été emprisonné pour faits de résistance et relâché. Il faisait en effet partie d’un réseau qui cachait des parachutistes anglais et d’autres fugitifs du régime de Vichy. Le sauvetage de Jean et Jacqueline augmentait grandement les risques courus par le couple. Après la guerre, il servit de famille d’accueil à Jean, scolarisé au pensionnat de Verneuil-sur-Avre.

Bernardus Zoetelief-Tromp Année de nomination : 2002 Date de naissance : 24/06/1904 Date de décès : 21/12/1990 Profession : Exploitant agricole

Agnès Zoetelief-Tromp De Sitter Année de nomination : 2002 Date de naissance : 14/05/1908 Date de décès : 02/10/1995 Profession : Exploitant agricole

Olga St. Blancat-BaumgartnerJuste parmi les nations

Olga St. Blancat-Baumgartner était capitaine dans l’Armée du salut. Lorsque la guerre éclata, elle habitait à Belfort avec une collègue de l’Armée du salut, capitaine elle aussi. En juillet 1942, le directeur du poste de la Croix-Rouge à la frontière suisse vint lui parler des petites Mohrer. Leurs parents, des Juifs de Bruxelles, avaient engagé un guide pour faire passer la famille en Suisse. Après avoir empoché l’argent, l’homme avait dénoncé les fugitifs aux Allemands. Les parents et la grand-mère avaient été internés; les fillettes, Marianne, trois ans et Gisèle, huit mois, remises à la Croix-Rouge. C’était en effet la première fois qu’une famille avec des petits enfants était arrêtée et les Allemands n’avaient pas ordre, à ce stade, d’emprisonner les enfants. Ne disposant pas de structure nécessaire pour s’en occuper, la Croix-Rouge demanda à Olga St. Blancat si l’Armée du salut était prête à le faire. Olga, ne faisant confiance à personne, décida de prendre elle-même en charge les petites. Le directeur de la Croix-Rouge persuada le garde allemand – moyennant finances – de permettre aux fillettes, accompagnées par Olga St. Blancat, de dire au revoir à leurs parents. Elle rapporta plus tard combien la séparation fut douloureuse, et qu’elle avait pris l’engagement de veiller sur elles jusqu’au retour des parents. Le policier français de garde au poste-frontière prit soin de détruire le dossier Mohrer, de sorte que, pour les autorités, retrouver les enfants allait devenir quasiment impossible. Olga dut engager une nurse pour pouvoir continuer ses activités à l’Armée du salut. Lorsque la situation des Juifs s’aggrava et que toute personne leur venant en aide se vit menacée de lourdes peines, Olga décida de mettre les enfants en sécurité en les envoyant avec leur nurse chez sa mère, qui habitait Badavel, un petit village non loin de Belfort. Son frère acheta une vache pour que les petites aient assez de lait; la bonne tailla des pantoufles dans de vieux manteaux et les vendit pour gagner un peu d’argent et permettre de couvrir les dépenses. Olga St. Blancat venait voir sa mère tous les lundis, en apportant ce qu’elle pouvait. Les gens du village, qui savaient que les fillettes étaient juives, gardèrent le silence et protégèrent la famille, malgré la proximité des Allemands, Après la guerre, Olga écrivit : « Tout le monde au village connaissait la situation des enfants. Je ne pouvais pas mentir. Je comptais sur le secours divin. Les enfants étaient tellement délicieuses! Elles gagnaient le cœur de tous. Marianne, dès le deuxième jour m’avait appelée « Maman », la jeune fille était « tati ». Maman était Maman-Grand, son frère, « Oncle Fritz » Ce fut terrible pour nous de nous en séparer. » Elle s’était également occupée de deux des filles de la famille Granat, dont les parents et les frères avaient été arrêtés et déportés. Les enfants avaient été placées dans un pensionnat et Olga les invita régulièrement à venir passer leurs vacances à Badavel. A la Libération, Marianne et Gisèle Mohrer allèrent vivre chez leur grand-mère maternelle en Angleterre et les petites Granat furent recueillies par des parents en Suisse. Le 24 mars 1988, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Olga St. Blancat-Baumgartner le titre de Juste parmi les Nations.

Année de nomination : 1988 Date de naissance : 27/11/1913 Date de décès : 22/02/2013 Profession : Capitaine dans l’Armée du Salut

David et Liba NatansonJustes parmi les nations

En 1941, David et Liba Natanson, des émigrants nés en Pologne furent envoyés en France pour travailler comme ouvriers agricoles dans le village de Bulson dans les Ardennes, sous contrôle allemand. Leurs conditions de vie étaient très difficiles et quand des rumeurs circulèrent que les Juifs allaient être déportés, les Natanson décidèrent de chercher une cachette pour leur fille Raymonde âgée de six ans. Ils en parlèrent à un membre de la Résistance qui contacta Gabriel et Sara Cailac. Les Cailac habitaient à La Besace dans les Ardennes avec leur fille Eveline. Sara tenait un café fréquenté par les Allemands et Gabriel avait une affaire de matériel agricole ce qui lui permettait de voyager d’un village à l’autre pour livrer ses produits aux fermiers. Par ses contacts d’affaires, aussi bien Gabriel que Sara purent obtenir des informations importantes pour la Résistance française. Lors d’une de ses visites à Bulson en octobre 1942, Gabriel mit Raymonde dans son camion et l’emmena chez lui. Le couple introduisit la petite fille auprès des clients et des soldats allemands comme un membre de leur famille de Paris, où la nourriture se faisait rare. Pendant son séjour chez les Cailac, Raymonde alla à l’école et à l’église avec sa “famille”. Un jour, un Allemand dans le café demanda son nom à Raymonde. Elle se trompa et donna son véritable nom. Par chance, le soldat ne réagit pas et l’incident n’eut pas de répercussion. Les Cailac continuèrent à s’occuper de leur petite protégée jusqu’à ce que son oncle vienne la chercher après la guerre. C’est alors qu’elle apprit que ses parents avaient été arrêtés et déportés à Auschwitz, où ils furent assassinés. Raymonde vécut chez son oncle et sa tante à Paris jusqu’à son mariage avec Philip Fiol et son départ aux USA. Le 14 avril 2010, l’Institut Yad Vashem Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur Gabriel Cailac et à sa femme Madame Sara Cailac.

Gabriel Cailac Année de nomination : 2010 Date de naissance : 29/04/1890 Date de décès : // Profession : cafetier et propriétaire d’une entreprise de produits agricoles Sara Cailac Mourin Année de nomination : 2010 Date de naissance : 16/04/1898 Date de décès : 05/01/2000 Profession : Cafetière

Le père Lucien BunelJuste parmi les nations

Le père Jacques est un Homme de foi, opposant au nazisme, il est déporté à Mauthausen et meurt à Linz le 2 juin 1945, dans un couvent qui entretient son souvenir. Le film de Louis Malle, Au revoir les enfants est une adaptation de son action au sein du collège d’Avon. L’État d’Israël l’a élevé au rang des Justes parmi les nations.

1. Le sens d’un engagement:Lucien Bunel, né le 28 janvier 1900 à Barentin dans un milieu modeste, le père Jacques entre au petit séminaire en 1912. Ordonné prêtre en 1925, il entre chez les Carmes en 1931. En 1934, il est nommé directeur du Petit Collège d’Avon que les Carmes viennent d’ouvrir. Il y révèle un talent d’éducateur. Le père Lucien était tout dévoué à Jésus et particulièrement au Cœur Sacré.

2. Contre le matérialisme: Cette spiritualité explique en partie les prises de positions du père Jacques vis-à-vis du nazisme. Le matérialisme, le culte du chef et le racisme, heurtèrent sa conscience et la vision de la vie que se foi lui dictait. C’est bien ainsi qu’il faut comprendre sa lucidité. Plusieurs prêtres avaient eu la même attitude et avaient compris dès le milieu des années trente, ce que sous-tendait le nazisme, au-delà du redressement économique allemand et du patriotisme.

3. Un patriotisme largement partagé par le clergé catholique: Le père Jacques était animé par un patriotisme profond et comme beaucoup de catholiques, il est attaché à la France. L’humiliation de la défaite militaire est pour lui une épreuve. Au contraire de nombreux de ses compatriotes et de ses coreligionnaires, le père Jacques rompt assez vite avec le régime de Vichy, dès lors que celui-ci collabore avec les Allemands. Sa foi et sa compréhension aiguë de la réalité du nazisme, et de fait, des risques que le régime prend en collaborant, expliquent bien sa réserve, et son attitude par la suite.

4. L’éducation ou la reconquête de la France: Évoquer le père Jacques, c’est aussi se pencher sur son action éducative. Les photographies qui présentent les activités au collège d’Avon rappellent avant tout que le père Jacques avait des liens avec le scoutisme.

5. Résistance spirituelle et déportation:Le patriotisme, la foi et les méthodes novatrices de l’éducation de père Bunel fondent l’engagement du père Jacques, qui, loin d’être isolé, organise des mouvements de jeunesse et des initiatives qui tentent de rénover le catholicisme français de l’entre-deux-guerres. Il cache des enfants juifs et se tourne vers la résistance. Démobilisé après la défaite, il retourne au collège d’Avon. L’occupation, la déportation, le STO questionnent sa foi au point qu’il fait de l’établissement un refuge pour des réfractaires, des résistants et des enfants juifs. Mais, en 1944, il est arrêté par la Gestapo, avec 3 enfants juifs cachés au collège. Il aura cette phrase, immortalisée par le film de Louis Malle : « Au revoir, les enfants, continuez sans moi ». Il donna du travail à un professeur juif, puis accueille des enfants juifs. Il est transféré au camp de Mauthausen où il garde sa foi.

6. Conclusion: Ce prêtre reste une belle figure de l’engagement des religieux catholiques français durant l’occupation. Il garda toujours une foi inébranlable, ce qui lui apportait beaucoup de réconfort dans sa lutte. En plus d’être entré en Résistance, il accomplit beaucoup d’actions pour cacher et protéger les Juifs.

Auguste et Clély BrochierJuste parmi les nations

Auguste et Clély Brochier vivaient dans une ferme à Charance, dans les environs de Gap (Hautes Alpes), avec leurs six enfants, Clélie, Bernard, Marie Thérèse, Eugène, Cécile et Claude (né en 1935). En janvier 1943, la famille juive Vorms loue la maison voisine et les deux familles se lient d'amitié. En juillet 1942, Jean et Andrée Vorms et leur fille Michèle, âgée de quatre ans, avaient échappé aux grandes rafles qui se déroulaient dans le Paris occupé et, avec l'aide d'un passeur, ils avaient atteint Marseille. Peu après l'occupation du sud de la France par les Allemands, la famille est avertie par un policier de l'imminence d'une rafle. Ils quittent précipitamment Marseille et se rendent à Gap, où le cousin de Jean, Gérard Vorms, et sa famille sont arrivés plus tôt. Après avoir passé quelques jours à l'hôtel, Jean loue la maison de Charance. En mars 1944, lorsque toute la famille de Gérard est arrêtée et envoyée dans un camp de concentration, Jean Vorms décide qu'il est trop dangereux pour sa famille de rester dans la maison louée. Bernard Brochier déplace la famille juive vers une adresse plus sûre, mais Jean et Andrée veulent bientôt retourner se cacher à Gap. Bien que prêts à prendre des risques, ils préfèrent ne pas emmener Michèle avec eux dans la clandestinité. Ils demandent donc à Auguste et Clély si elle peut vivre avec eux. Les deux couples conviennent que si les parents de Michèle ne survivent pas à la guerre, les Brochier l'adopteront. Pendant les deux derniers mois de l'occupation allemande, Michèle vit avec les Brochiers comme un membre de la famille, malgré le grand risque que représente la dissimulation de Juifs au moment de la retraite allemande. Elle a même pris l'habitude d'appeler Auguste "mon papanou" et s'asseyait sur ses genoux lorsque des Allemands visitaient la maison. Les parents de Michèle ont évité d'être arrêtés et ont retrouvé leur fille à la libération. Dans les années qui ont suivi la guerre, Michèle (plus tard Chouraqui) est restée en contact avec la famille Brochier, et elle a appelé son fils aîné Bernard, en l'honneur de Bernard Brochier. Le 7 mars 2010, Yad Vashem a reconnu Auguste et Clély Brochier comme Justes parmi les Nations.

Auguste BrochierAnnée de nomination : 2010 Date de naissance : 18/05/1895 Date de décès : 18/10/1973 Profession : agriculteur

Clély Brochier DisdierAnnée de nomination : 2010 Date de naissance : 03/12/1898 Date de décès : 25/01/1988 Profession : agricultrice

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Henriette et François Dhollandejustes parmi les nations

Henriette et François Dhollande étaient agriculteurs et tenaient un café-épicerie-boucherie attenant à leur ferme située à Ostreville (Pas-de-Calais). Ils avaient 11 enfants. En 1942, leurs deux fils aînés étaient èloignés du domicile familial: l’un était prisonnier de guerre, l’autre déporté en Allemagne pour faits de résistance. Quand les Dhollande accueillirent les deux petits juifs, Jacques Krystal, 2 ans, et sa sœur Hélène, 4 ans, « ils remplacèrent les deux frères partis » écrivit l’un des fils. Lors d’un contrôle allemand, François présenta avec sang froid le livret de famille contenant la liste des 11 noms. Avec les deux petits réfugiés, l’officier trouva que le compte était bon. Jacques et Hélène avaient perdu leur père en février 1942, décédé en camp d’internement. La situation des Juifs s’aggravant, leur mère, veuve avec deux enfants en bas âge à sa charge, demanda à sa cousine, commerçante à St-Pol près de Lille, de leur trouver une famille d’accueil. Des relations l’adressèrent aux Dhollande qui l’assurèrent que « les deux orphelins seront à l’abri et choyés ». François prit aussitôt le train pour Paris pour ramener les petits qui furent accueillis et élevés « comme leurs propres enfants ». De fait, comme le couple était très occupé par ses affaires, les deux petits furent pris en charge par les plus grands. Clara, la fille aînée, s’occupa d’Hélène et lui faisait tous les jours ses anglaises. Léontine sa cadette, 22 ans, s’occupa de Jacques et lui apprit le français car il ne parlait que le yiddisch. Pour le garçon, Léontine avait toujours été « sa maman ». Malgré la présence constante des Allemands au café du fait de la proximité d’une base de lancement de V1 et V2, les enfants coulèrent une vie heureuse auprès des Dhollande qui voulaient les adopter. Quand leur mère revint les chercher après la guerre, la séparation fut très douloureuse. Ils gardèrent pour les Dhollande une gratitude durable et une vive affection. Le 24 octobre 2002, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Henriette et François Dhollande le titre de Juste parmi les Nations.

François Dhollande Année de nomination : 2002 Date de naissance : // Date de décès : // Profession : Cultivateur, boucher Henriette Dhollande Raux Année de nomination : 2002 Date de naissance : // Date de décès : // Profession : Cultivatrice, bouchère, mère de 11 enfants

Routier AlbertJuste parmi les nations

Pendant la guerre, Albert Routier était Directeur d’une entreprise de construction à Lyon, la société Jangot Bonneton. Il était également Consul Honoraire de Turquie depuis plusieurs années, activité bénévole qu’il exerçait à son bureau rue Boileau à Lyon 6ème. Il s’occupait de quelques ressortissants turcs et dépendait de l’Ambassade de Turquie à Marseille. Jusqu’à la guerre, c’était une sinécure mais c’est devenu très vite, du fait de son accueil, une adresse pour les Turcs ou assimilés, en butte aux difficultés administratives pour les certificats de nationalité, réquisitions, familles séparées. Excipant de son titre de Consul, il n’hésitait pas à aller à la gestapo pour régler certaines affaires. L’envahissement de la zone sud n’a fait qu’amplifier les problèmes et son activité qui, de neutre, est devenue très résistante. Il a rejoint un mouvement de la Résistance dans le milieu du bâtiment. Il faisait des missions dans le sud. Le bombardement de Lyon et du siège de la gestapo avait fait disparaître son dossier et lui avait probablement sauvé la vie. En novembre 1942, il prend connaissance d’une lettre de dénonciation parvenue au Consulat général de Turquie à Marseille, s’insurgeant contre « [son] activité débordante en faveur des Juifs, qu’ils soient citoyens turcs, anciens citoyens turcs ou juifs non turcs ». Ses agissements sont devenus suspects en 1943 et il a perdu son titre de Consul en 1944. Albert Routier était un « taiseux », un homme très discret qui n’a jamais cherché à se mettre en avant. Son humanisme, dénué de tout intéressement, est unanimement salué, en des termes élogieux qui dévoilent en filigrane les risques qu’il a pu encourir. Il a aidé de nombreuses familles juives pendant la guerre. Il a, entre autres, fourni de faux papiers au rabbin Benjamin Assouline, originaire d’Algérie et à son épouse Sarah et sauvé ainsi que Alexandre Mersel, Mendel et Perle Mersel, ainsi que Vitalis Behar, juif qu’il a fait passer pour un Grec orthodoxe. Les nombreuses lettres de remerciements adressées à Albert Routier après la guerre attestent du capital de sympathie et de la confiance dont il a bénéficié, du bien qu’il a semé autour de lui. Pour preuve, les Routier ont reçu une dinde de la famille Semmelmann à chaque Noël pendant vingt ans en remerciement de l’aide qu’il leur avait apporté pendant la guerre. Le 1er novembre 2016, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Albert Routier.

Albert Routier Année de nomination : 2016 Date de naissance : 27/12/1902 Date de décès : 16/05/1977 Profession : Ingénieur, gérant de la société Jangot, Bonneton & Cie

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Nicolas Duhr Juste parmi les nations

Nicolas Duhr habitait à Sierck les Bains (Moselle) dans le nord de la France, à proximité des frontières de l’Allemagne et du Luxembourg. Lorsque la guerre éclata, tous les habitants de la localité et de ses environs furent évacués vers St.Georges-les-Baillargeaux dans la Vienne. Nicolas, qui ne trouvait pas de mots assez durs pour condamner les partisans de la politique anti-juive de Vichy, s’engagea dans la Résistance. Il devint le chef du réseau local, qui fournissait de faux papiers aux fugitifs – Juifs et prisonniers de guerre qui s’étaient échappés. Il était le responsable de la région du Poitou, où se trouvaient de nombreux évacués. En sa qualité de secrétaire de mairie de la ville de Sierck, il pouvait se procurer des cartes d’alimentation destinées aux habitants de la ville. Pendant l’Occupation, la mairie fut cambriolée trois fois et des cartes d’alimentation volées ; l’un de ces cambriolages avait été organisé par Duhr lui même. Il fit parvenir les cartes ainsi dérobées à des Juifs qui se cachaient. Les Marx, un couple évacué de Sierck, témoignèrent après la guerre que les faux papiers et les cartes d’alimentation que leur avait fournis Nicolas Duhr leur permirent de tenir bon de janvier 1944 à la libération au mois d’août de la même année, et que, par conséquent, ils lui devaient la vie. Des membres d’autres familles ainsi sauvées évoquèrent eux aussi après la guerre le travail de Nicolas Duhr, en soulignant que si ses activités en faveur des Juifs avaient été découvertes, il aurait été exécuté par les Allemands. Le 8 septembre 1970, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Nicolas Duhr le titre de Juste parmi les Nations.

Année de nomination : 1970 Date de naissance : 24/12/1915 Date de décès : // Profession : secrétaire de mairie

Louise OsterbergerJuste parmi les nations

Louise Osterberger naquit en 1890 à Munster, en Alsace, province qui était alors annexée par l’Allemagne. Elle parlait donc couramment l’allemand. Pendant l’Occupation, elle vivait à Laignes (Côte d’Or) avec trois de ses six enfants. La population locale et les autorités d’Occupation avaient souvent recours à ses services d’interprète. Faisant preuve d’un grand courage et de beaucoup d’éloquence, elle réussit plus d’une fois à persuader les Allemands de renoncer à des représailles ou des châtiments collectifs. Dans le courant du printemps 1943, sa fille Suzanne, qui travaillait chez le docteur Bourgeois à Paris, lui amena une fillette juive de cinq ans, Jacqueline Schochat. Le père de l’enfant avait été arrêté en 1941 et avait fait partie du premier convoi de déportés vers l’est. Sa mère, qui connaissait bien les Bourgeois, leur avait demandé de recueillir l’enfant, ce qu’ils avaient accepté. Cependant, pour assurer sa sécurité, ils préférèrent l’envoyer à la campagne. C’est ainsi qu’elle arriva chez Louise Osterberger, qui s’en occupa avec dévouement et la choya comme sa propre fille. Après la Libération, Jacqueline retrouva sa maman. Un fils de Louise combattait dans le maquis. Elle lui envoyait des colis de ravitaillement ainsi qu’à ses camarades de la Résistance. Elle servit aussi d’agent de renseignement à la Résistance. Le 6 janvier 1997, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Louise Osterberger le titre de Juste parmi les Nations.

Louise Osterberger Morganti Année de nomination : 1997 Date de naissance : 03/03/1890 Date de décès : 15/06/1971 Profession : employée de maison

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Marie-Louise CHARPENTIER Juste parmi les nations

La famille Engelstein avait quitté la Pologne au début du siècle pour venir s’installer à Metz. Lorsque les Allemands annexèrent la ville en 1940, les Engelstein durent s’enfuir. Après avoir erré pendant de longs jours, ils arrivèrent à Rennes, en Ile-et-Vilaine. Ils y furent rejoints par la femme du plus jeune de leurs trois fils, Joseph, qui, mobilisé dans l’armée française, avait été fait prisonnier de guerre par les Allemands. Elle était accompagnée de leurs deux enfants, Raymond, deux ans, et Catherine, trois ans. Un jour, en 1943, des agents de la Gestapo firent irruption dans leur maison, saccagèrent tout et arrêtèrent le père, Fishel Engelstein, et sa belle-fille. Avant de partir, ils menacèrent de revenir chercher la vieille madame Engelstein et les deux petits. Affolée, madame Engelstein, qui ne parlait pas le français, se rendit au bureau d’assistance aux familles des prisonniers de guerre. En larmes, elle raconta ce qui s’était passé à l’assistante sociale, Marie-Louise Charpentier. Cette dernière, sans tarder, l’accompagna chez elle pour chercher les enfants. Ensuite, elle emmena les trois Juifs chez l’un de ses amis, qui possédait une ferme à une quinzaine de kilomètres. Le fermier accepta d’héberger temporairement la vieille dame et ses deux petits enfants à la condition que ce soit Marie-Louise qui s’en occupe. Les réfugiés vécurent à la ferme environ un mois. Chaque jour, le frère de Marie-Louise venait leur apporter de la nourriture avec l’aide de deux amis. Pendant ce temps, l’assistante sociale leur cherchait une cachette durable. Finalement elle décida de les envoyer chez des amis de Paris actifs dans la Résistance. Dès que cela fut possible, Madame Engelstein, se faisant passer pour une Française sourde, fut accompagnée avec les deux petits jusqu’à la capitale par deux jeunes gens qui voulaient rallier les forces du général de Gaulle en Afrique du nord. Restée à Rennes, Marie-Louise attendait impatiemment le télégramme en code qui devait signaler le succès de l’opération : « les cinq lapins sont bien arrivés. » Un membre d’un réseau clandestin transféra ensuite les trois Juifs chez des parents de madame Engelstein dans le sud de la France. Marie-Louise devait apprendre plus tard que la Gestapo de Rennes était revenue au domicile des Engelstein pour chercher la grand-mère et les deux petits. Fishel Engelstein mourut dans le train qui le conduisait à Auschwitz. Sa belle-fille survécut à Bergen-Belsen mais revint en France à la fin de la guerre brisée physiquement et moralement. Elle eut la joie de retrouver son mari et ses enfants, et alla même voir Marie-Louise Charpentier pour la remercier d’avoir sauvé ses petits. Toutefois, elle ne se remit jamais des horreurs subies et mourut cinq ans après la guerre. Le 15 mai 1990, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Marie-Louise Charpentier le titre de Juste parmi les Nations.

Année de nomination : 1990 Date de naissance : 1905 Date de décès : 1998 Profession : Assistante sociale

Joseph Galloy et Julienne Galloy Doucet Justes parmi les Nations

Joseph Galloy Année de nomination : 1990 Date de naissance : 14/01/1910 Date de décès : 28/08/1998 Profession : Commerçant Julienne Galloy Doucet Année de nomination : 1990 Date de naissance : 14/09/1909 Date de décès : 27/12/1996 Profession : mère de 9 enfants

La famille Zabloski, des Juifs polonais, était arrivée à Paris en 1932 et avait obtenu la nationalité française. Abram Zabloski, orthopédiste, trouva un emploi dans une pharmacie. En 1941, il s’enfuit de Paris et arriva aux Grands Lemps, un village des environs de Grenoble (Isère). En avril 1942, il fut rejoint par sa femme qui s’était sauvée de Paris cachée dans un wagon citerne d’eau attelé à une locomotive. Leurs enfants arrivèrent un mois plus tard, escortés par un passeur professionnel. Abram Zabloski commença à travailler à la pharmacie du village, où il fit connaissance de Joseph Galloy, le beau-frère du pharmacien. En mai 1944, la situation des Zabloski devint intenable : les rafles de Juifs s’intensifiaient et quelqu’un avait écrit « Ici habitent des Juifs » sur le mur de leur maison. Il leur fallait fuir à nouveau. Joseph Galloy et sa femme Julienne vinrent à leur secours. Ils les munirent de faux papiers et les conduisirent dans une forêt des alentours. Ils y possédaient une cabane isolée, qu’ils avaient pourvue de lits, d’un poële, de quelques objets de première nécessité ainsi que d’un stock de nourriture. M. et Mme Galloy savaient qu’ils prenaient d’énormes risques; ils connaissaient les peines encourues par ceux qui aidaient les Juifs, et n’ignoraient pas que la région était pleine de mouchards. Ces catholiques pratiquants n’hésitèrent pas à mettre en danger leur propre vie et celle de leurs neufs enfants pour sauver une famille juive. Ils ne cherchaient aucune rétribution. Après la guerre, les Zabloski restèrent très liés avec leurs sauveteurs. Le 12 février 1990, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Joseph Galloy et à son épouse Julienne le titre de Juste parmi les Nations.

Jean Villot et Jeanne Villot Boulin Justes parmi les nations

En 1940, Génia Ways, veuve d’un ingénieur juif polonais, fut expulsée d’Alsace annexée où elle habitait avec ses filles : Blanche (26 ans) et Sonia (22 ans) . Elle se replia à Périgueux où le gouvernement de Vichy l’avait assignée à résidence. Elève en terminale au lycée, Sonia fut prise en amitié par Jeanne Villot son professeur de philosophie. Les Villot avaient choisi leur camp dès qu’avaient débuté les persécutions antisémites. Catholiques pratiquants, hostiles aux nazis, c’est eux qui engagèrent les Ways à ne pas se faire recenser comme juives et qui se procurèrent pour elles de fausses attestations d’appartenance à la religion chrétienne orthodoxe. Un cousin policier les prévenait des rafles ; dès que l’une d’elles se préparait, les Villot, faisaient venir chez eux la mère et les deux filles, jusqu’à ce tout danger soit écarté. En juin 1944, ils hébergèrent Sonia plusieurs semaines lorsque celle-ci qui était entrée comme aide-infirmière à l’hôpital, apprit qu’elle figurait sur une liste de personnes recherchées. Le 10 Janvier 2012, l’Institut Yad Vashem Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Villot Jean et son épouse Jeanne.

Jeanne Villot Boulin Année de nomination : 2012 Date de naissance : 05/08/1899 Date de décès : 19/09/1957 Profession : professeur de philosophie

Jean Villot Année de nomination : 2012 Date de naissance : 25/06/1906 Date de décès : 10/05/1990 Profession : professeur

August Steinmetz et Suzanne Steinmetz, Justes parmi les nations

Arthur Lévy habite à Strasbourg avant la deuxième guerre mondiale. Quand les Allemands envahissent la France, ils annexent l’Alsace à l’Allemagne et tous les Français de cette région, incluant les Juifs, sont expulsés. Arthur Lévy est en relation professionnelle avec August et Suzanne Steinmetz. Une amitié naît entre les deux hommes. Arthur Lévy a été caché de novembre à décembre 1942 chez August et Suzanne Steinmetz à Strasbourg. Personne n’était au courant que le couple hébergeait et cachait un Juif. Les Steinmetz ont agi par charité, sans aucune compensation financière. Les risques encourus étaient grands car les Steinmetz auraient pu être emprisonnés avec l’homme qu’ils cachaient. Les liens d’amitié ont perduré après la guerre entre Arthur Lévy et les Steinmetz. Le 4 mars 1985, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur August Steinmetz et à son épouse Madame Suzanne Steinmetz.

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Le pasteur protestant André Trocmé Juste parmi les nations

André Trocmé est le pasteur de la communauté protestante du village du Chambon-sur-Lignon. Pendant la guerre, le village et ses environs ont servit de refuge aux Juifs fuyant les nazis et leurs collaborateurs français. Lorsque les déportations commencent en 1942, Trocmé demande à ses fidèles à cacher et abriter les Juifs. Des centaines de Juifs arrivent alors sur le territoire. Certains trouvent un abri permanent dans le Chambon, d'autres se cachent dans un refuge temporaire en attendant de pouvoir quitter la France, principalement en direction de la Suisse. En dépit du danger, les Juifs sont logés chez les villageois et les fermiers, dans des institutions publiques et des maisons d'enfants. Certains Juifs tentent de dangereux voyages en espérant gagner la Suisse, avec l’aide des habitants. Tous les membres de la communauté s'unissent pour sauver les Juifs, considérant qu'il s'agit pour eux d'un devoir en tant que chrétiens. Les autorités de Vichy se doutent de ce qui se passe ; il est impossible en effet de dissimuler pendant si longtemps de telles opérations de sauvetage. Les autorités exigent que le pasteur cesse ses activités. Ni les pressions exercées par les autorités ni les perquisitions des forces de sécurité n'affaibliront la détermination des Trocmé et de leur équipe. Le 15 août 1942, Trocmé exprime son point de vue en présence de Georges Lamirand, un ministre du gouvernement de Vichy. Quelques jours plus tard, des gendarmes viennent s'installer au Chambon pour débarrasser la ville des Juifs. Deux semaines s'écoulent et la tension monte jusqu’au 30 août, alors que des rumeurs circulent au sujet de la délivrance d'un mandat d'arrestation contre le pasteur. Trocmé exhorte ses fidèle à résister et à offrir toujours plus d’abris aux réfugiés juifs. Aucune arrestation n'aura lieu ce jour-là et les gendarmes se retireront de la ville quelques jours plus tard, après avoir échoué dans leur mission. En février 1943, Trocmé et deux de ses auxiliaires sont arrêtés et internés au camp de Saint-Paul d’Eyjeaux, près de Limoges. Trocmé est emprisonné pendant cinq semaines. Le commandant du camp tente de le forcer à signer un document l'engageant à obéir à tous les ordres du gouvernement. Le pasteur refuse de céder, mais se trouve contraint, une fois remis en liberté, d'entrer dans la clandestinité. Malgré son absence, les habitants du Chambon ne fléchiront pas et resteront unis dans leur volonté d'accomplir ce qu'ils considèrent comme un devoir moral suprême. Ils perpétueront l'héritage du pasteur Trocmé en accueillant chez eux des Juifs persécutés et permettront ainsi à un grand nombre d'entre eux de vivre dans une relative quiétude jusqu'à la fin de la guerre.

Julien Bouyou, Rose Bouyou Delmonnd,Adrien Bouyssou et Marie-Louise BouyssouJustes parmi les nations

Julien Bouyou Année de nomination : 2019 Date de naissance : 12/01/1898 Date de décès : 20/10/1968 Profession : Facteur

La famille Shiffmann, originaire de Belfort avait trouvé refuge à Tulle au cours de la seconde guerre mondiale. De confession juive, elle dut très vite se cacher et vivre dans la clandestinité. Le père Isidore André était réfractaire au STO et membre d’un réseau local de Résistance. En 1944, le danger se faisant plus pressant en raison de la présence dans le ville de la Gestapo et de la Milice, Il fit appel à Monsieur Adrien Bouyssou, président de l’Union Corréziennes des Amputés de Guerre, pour qu’il leur trouve un lieu d’hébergement plus sur. C’est ainsi que connaissant bien le secteur, Monsieur Bouyssou contacta des amis domiciliés dans la commune d’Argentat-sur-Dordogne: Messieurs Aubertie et Bouyou également amputés de guerre. Ces derniers n’écoutant que leur conscience, prirent de grands risques pour eux-mêmes et leurs proches en cachant et protégeant la famille Shiffmann. Ainsi mis en sécurité à Argente-sur-Dordogne, tous survécurent et échappèrent à la déportation. Le 21 janvier 2019, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Rose et Julien Boyou ainsi qu’à Marie-Louise et Adrien Bouyssou le titre de Juste parmi les Nations.

Rose Bouyou Delmonnd Année de nomination : 2019 Date de naissance : // Date de décès : // Profession : ?

Adrien Bouyssou Année de nomination : 2019 Date de naissance : 13/01/1888 Date de décès : 22/02/1951 Profession : Secrétaire de Mairie

Marie-Louise Bouyssou Année de nomination : 2019 Date de naissance : 21/06/1898 Date de décès : 15/02/1963 Profession : ?

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Henri et Thérèse DebaugeJustes parmi les nations

Henri et Thérèse Debauge residaient à Brueil-en-Vexin (Yvelines). Henri était maire du village, charge qu’il remplit pendant quarante ans. Leur fils avait 21 ans en 1944. Au mois de février de cette même année, le couple accueillit sous son toit Marguerite Tyger, 25 ans, et sa mère. Il hébergea les deux femmes jusqu’en septembre 1944, à titre gracieux. Marguerite et sa mère, d’origine juive, résidaient à Paris. Leur appartement se trouvait au 5ème étage de leur immeuble. Dès le début des rafles, elles avaient pris l’habitude de dormir dans une chambre de bonne prêtée par une amie et située au 6ème étage, juste au-dessus de chez elles. Le 5 février 1944, les gendarmes s’étaient présentés à leur domicile pour les arrêter. Ne trouvant personne, ils avaient mis l’appartement sous scellés. Marguerite et sa mère restèrent cloîtrées dans la chambre de bonne pendant trois semaines. Leurs voisins les ravitaillèrent et firent le guet pour les avertir des dangers. Avec leur aide, elles réussirent à forcer les scellés et à soustraire de leur appartement quelques vêtements et quelques biens. Une amie non-juive prit alors contact avec sa cousine demeurant au Vésinet et avec l’aide d’un voisin, employé de la RATP, elle s’y rendirent en train. Cette cousine connaissait le couple Debauge et lui demanda d’héberger les deux fugitives. Il accepta et fit preuve d’un courage exemplaire, en les protégeant jusqu’à la Libération, leur manifestant respect et attention. Le 3 mars 2005, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Thérèse et Henri Debauge le titre de Juste parmi les Nations.

Thérèse Debauge Jacques Année de nomination : 2005 Date de naissance : 05/10/1892 Date de décès : 25/05/1974 Profession : Sans profession

Henri Debauge Année de nomination : 2005 Date de naissance : 07/04/1894 Date de décès : 26/03/1981 Profession : maire

Anne Beaumanoir, juste parmi les nations.

Membre du cabinet du ministre de la Santé du gouvernement Anne Beaumanoir Anne Beaumanoir est née le 30 octobre1923 à Créhen et est morte le 4 mars 2022 à Quimper. Elle a été nommée Juste parmi les nations en 1996. Pourquoi est-elle juste ? Avertie d’une rafle potentielle dans le 13e arrondissement, elle prévient une dame, Victoria, qui cache une famille juive. Ne parvenant pas à les convaincre, elle sauve uniquement les 2 enfants de la famille (Daniel et Simone Lisopravski). Elle emmène les enfants dans une cachette où logent de nombreux membre de la résistance mais, pour plus de sureté et éviter le risque de se faire prendre, elle les emmène chez ses parents en Bretagne, dans leur maison à Dinan ; ce qui leur vaudra, à ses parents de la mention de « Juste parmi les nations ». Après la Libération de la France, les deux enfants sauvés gardent contact avec Anne Beaumanoir et ses parents. Son parcours pendant et après la guerre : Issue d’une famille de milieu modeste, elle était interne au collège de Dinan puis étudiante en médecine pendant la seconde GM. Durant celle-ci, elle remplit des missions pour la résistance en zone « libre ». Après la guerre, elle reprend ses études qu’elle avait interrompu à Marseille puis devient neurologue et professeur de neurologie. Elle prend partie pour le FLN (Front de Libération National) algérien et finira par se faire arrêter et condamner à 10 ans de prison en 1959. Libérée provisoirement pour son accouchement elle en profite pour s’évader en Tunisie. Elle rejoint alors l’armée algérienne et s’y engage en tant que neurologue. Après les accords d'Évian et la fin de la guerre d'Algérie, Anne Beaumanoir devient ernement. Lorsque ce dernier est renversé, en 1965, elle est exfiltrée vers la Suisse, où elle prend la direction du service de neurophysiologie à l'hôpital universitaire de Genève. Retraitée, elle écrit une autobiographie, le Feu de la mémoire, la Résistance, le communisme et l’Algérie, 1940-1965, qu'elle publie en 2000. Puis en 2020, elle fait partie, en tant que co-présidente d'honneur, du Conseil national de la Nouvelle Résistance (CNNR). Après une vie à s’être démenée à sauver des enfants juifs pendant la 2ème Guerre Mondiale, et de s’être battue pour l’indépendance de l’Algérie au sein de son armée en tant que neurologue et d’avoir eu un parcours très brillant en étude de médecine Anne Beaumanoir est morte le 4 mars 2022 à Quimper.

Elisabeth EidenbenzJuste parmi les nation

Elisabeth Eidenbenz, institutrice de formation, s’engagea en 1938 en tant que bénévole au service de la Croix-Rouge suisse. Envoyée en Espagne, elle s’occupa d’enfants victimes de la guerre civile dans le cadre du Secours aux enfants. Au moment du retrait des forces républicaines, elle se replia sur la France. Déterminée à poursuivre son œuvre d’assistance, elle ouvrit la Maternité suisse du Secours aux enfants à Elne (Pyrénées Orientales), dont elle fut la directrice de 1939 à 1944. Elle n’avait pas la moindre idée des soins à prodiguer aux nourrissons et encore moins du travail de sage-femme. Mais après un bref cours de formation, « une grande confiance en Dieu » et la conviction que ce qu’elle pouvait offrir aux femmes valait mieux que le régime des camps, elle s’attela à sa tâche. La Maternité abrita d’abord des réfugiées espagnoles et ensuite des femmes juives du camp de Rivesaltes, en sursis de déportation, le temps de l’accouchement, des Tziganes et autres étrangères menacées. Six cents enfants y virent le jour. Guy Eckstein y naquit le 10 octobre 1941. Son acte de naissance qui lui permit de retrouver sa protectrice comporte la mention: « …dressé le 11 octobre 1941, sur la déclaration de Elisabeth Eidenbenz, 28 ans, Directrice de la Maternité suisse à Elne ». Les parents de Guy, Juifs de nationalité polonaise, s’étaient enfuis de Belgique en 1940 avec l’intention de passer en Espagne. Ils s’ étaient arrêtés à Perpignan, sa mère étant enceinte. Elle accoucha à la Maternité d’Elne et y séjourna plusieurs mois avec son bébé. Menacés de déportation, les Eckstein s’enfuirent ensuite à Thuir où un couple de fermiers, les Capdet, cacha son père dans un grenier jusqu’à la Libération. Guy et sa mère y vécurent à découvert jusqu’au jour où ils apprirent leur déportation imminente. Sa mère contacta alors Elisabeth, qui les cacha à la Maternité malgré de périlleuses perquisitions . Elle offrit aussi un lit de convalescente à Rosa Heymann, juive allemande extraite du camp de Rivesaltes et fournit un emploi à sa fille Erna, 16 ans, ce qui les sauva toutes deux de la déportation. D’autres encore bénéficièrent de sa protection. Elisabeth a toujours considéré que « c’était normal, c’était une nécessité d’aider les opprimés et les gens poursuivis ». Le 18 décembre 2001, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Elisabeth Eidenbenz le titre de Juste parmi les Nations.

Elisabeth Eidenbenz Année de nomination : 2001 Date de naissance : 12/06/1913 Date de décès : 23/05/2011 Profession : Enseignante et infirmière

Gabriel Piguet Juste parmi les nations

Mgr. Gabriel Piguet, ancien combattant de la Guerre de 1914-1918, avait été grièvement blessé et décoré de la Croix de guerre. À la tête de l’évêché de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) depuis 1933, il apporta, après la débâcle de 1940, un soutien affiché au maréchal Pétain, « le vainqueur de Verdun », et s’inscrivit à La Légion française des combattants, un des supports de la « Révolution Nationale ». Mais grand patriote, l’invasion de la zone libre par l’armée allemande et l’intensification de la répression contre les opposants au régime et les Juifs, lui révélèrent une autre réalité qui l’amena à favoriser le sauvetage de Juifs par des institutions catholiques de son diocèse. Nadine Faïn, 11 ans, ses deux sœurs et une cousine furent placées par ses soins au pensionnat « Sainte Marguerite » à Clermont-Ferrand, pendant un an. La directrice laïque de l’institution, Marie Lafarge*, était la nièce de Mgr. Piguet. Y furent hébergées aussi Claudine Goetschel, 9 ans, et ses deux sœurs durant l’année 1943-44. Après l’arrestation de leurs parents, l’Ècole libre de filles de Vernet-la-Varenne, supervisée par Sœur Marie-Angélique, prit le relais. Maurice Jonas, 15 ans, et son frère Joseph, 13 ans, furent inscrits, pour l’année 1942-43, à « Saint-Pierre » de Courpière. Les deux garçons furent suivis par le directeur, le Père Delaire, et Mgr. Virollet, vicaire général de l’évêché, sur recommandation de Mgr. Piguet qui avait promis à leur mère qu’ils ne seraient pas convertis. Le petit Jean-Pierre Berkovitz, 1 an, et ses grands-parents furent cachés, sur l’intervention de Mgr. Piguet, chez les Sœurs de « Saint-Joseph du Bon Pasteur » à Lezoux. De même, les deux jumeaux Chaimowicz, 10 ans, furent hébergés par les Frères des Ècoles Chrétiennes, à Chapdes-Beaufort, pendant deux ans. Arrêté à la cathédrale de Clermont en mai 1944, Mgr. Piguet fut déporté à Dachau pour avoir protégé des prêtres résistants. Seul évêque de France à avoir subi la déportation, il en revint en 1945. Le 7 novembre 2000, l’Institut Yad Vashem de jérusalem a décerné à Monseigneur Gabriel Piguet le titre de Juste parmi les Nations.

Gabriel Piguet Année de nomination : 2000 Date de naissance : 24/02/1887 Date de décès : 03/07/1952 Profession : Evêque

Blanche et Pierre ALLART Justes parmi les nations

Au cours de l’année 1942, l’économe des Hospices de Blois et du Loir et Cher, Pierre Allart, fit une visite de routine à l’orphelinat dépendant de l’hôpital de Blois. Sa femme Blanche l’accompagnait. Le sourire charmeur d’une minuscule fillette de 3 ans à peine, nouvelle venue, capta l’attention de Blanche. Le personnel lui révéla que la petite, Léa Goldberg, avait été placée par le chef du camp d’internement de La Motte Beuvron, bien résolu à tenter de la protéger des dangers menaçant les Juifs. Le couple Allart décida aussitôt de prendre lui-même en charge la petite Léa, dénommée dès lors et pendant plusieurs années Lisette Allart. Devenus pour elle Papa Pierre et Maman Blanchette, les Allart vivaient avec leur fils Claude, 17 ans, entourés de domestiques pour l’entretien de leurs fermes, forêts et terrains de chasse. « Ont commencé pour moi de très belles années », a écrit Léa dans son témoignage, « j’ai été la petite fille gâtée et choyée. J’entends encore mon « grand frère Claude » dire : si on prend Lisette, on nous prendra avec… ». Elle se souvient d’insinuations menaçantes proférées « par des voisins disant d’un air hypocrite à Madame Allart : Elle vous ressemble votre petite fille ! ». Commerçant à Trouville, le père de Léa, Isaac Goldberg, fut déporté et exterminé à Auschwitz. Blanche Allart réussit à créer un contact avec Madame Goldberg, ainsi qu’avec la sœur et le frère aînés de Léa, chacun dans une cache différente. Elle s’efforça de leur rendre visite et leur envoya lettres et colis. La séparation fut éprouvante pour les sauveurs, et tout particulièrement pour la petite Léa, passant de l’opulence de la famille Allart au dénuement sévère des rescapés de sa propre famille. Le 11 novembre 1998, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Pierre et Blanche Allart le titre de Juste parmi les Nations

Blanche Allart Vezard Date de naissance : 06/07/1903 Date de décès : 15/03/1976

Pierre ALLART Année de nomination : 1999 Date de naissance : 30/04/1902 Date de décès : 25/12/1984 Profession : Econome des Hospices de Blois

Suzanne et Albert FOURNIER Justes parmi les nations

Juda et Tobe Fechter, originaires de Bessarabie, ont deux filles. Evelyne née en 1934 et sa sœur Dina en 1941. En 1942, Juda Fechter est arrêté et envoyé dans un camp, mais il s’évade et se réfugie dans un hôpital psychiatrique. Il ne retrouvera sa famille qu’à la fin de la guerre. En juillet 1942, la police française arrête Tobe Fechter. Par miracle, le policier qui l’emmène ne prend pas ses deux filles. Evelyne 8 ans, et Dina 1 an. Il accepte qu’elles se rendent à une autre adresse. Leur mère les envoie chez sa soeur Tzipa Zélik. Tandis qu’elle-même est internée à Drancy, puis déportée à Auschwitz dont elle ne reviendra pas. Tzipa Zélik vient de subir un grave traumatisme. En juillet 1942, elle est arrêtée chez elle avec ses trois filles par la police française. Elles sont amenées au Vel d’Hiv puis à Pithiviers où leur déportation est prévue par le convoi 16, le 6 aout 1942. Le père a été réquisitionné, soi-disant pour travailler dans une usine d’uniformes allemands. Mais grâce à un mouvement de Résistance, il a pu se procurer un ausweiss qui libérera sa famille et lui permettra d’obtenir de faux papiers. C’est à la suite de ces évènements que Tzipa Zélik recueillera Evelyne et Ida Fechter, les deux filles de sa sœur. En septembre 1942, la petite Dina doit subir une opération des amygdales. A l’Hôpital, sa voisine de lit est une enfant Fournier. C’est ainsi que Tzipa Zélik fait leur connaissance. Totalement désemparée par les drames survenus dans sa famille, elle se confie aux Fournier, leur expliquant qu’elle ne sait où aller avec cinq enfants. Aussitôt, Abel Fournier promet aide et assistance. Faisant partie du réseau de résistance de la SNCF, il fait le nécessaire pour que celui-ci puisse mettre en lieu sûr ses sept protégés. Soit la famille Zélik : le père, la mère, et trois filles, ainsi que les deux enfants Fechter. Il les amène à 150 km de Paris, au village de Vigny, dans l’Yonne, et les loge dans une maison inoccupée près de la sienne (le propriétaire étant prisonnier en Allemagne) Monsieur et Madame Fournier ont assuré les besoins de cette famille durant deux ans, de 1942 à la libération en aout 1944, leur apportant généreusement soutien moral et matériel, mettant en outre à leur disposition, une parcelle de terre pour leur permettre de planter et de cultiver des légumes. Les habitants du village connaissaient l’identité et la situation de ces réfugiés, mais personne n’a parlé, alors que des troupes allemandes étaient stationnées à 1 km 500 et qu’un poste de commandement où des résistants étaient arrêtés et torturés était installé à 5 km. Suzanne et Abel Fournier ont pris de nombreux risques pour eux- mêmes et leur fille Gisèle, née en 1932, durant cette période très dangereuse, par pure fraternité et noblesse d’âme. Après la libération, les familles Fechter et Zélik ont gardé des sentiments de gratitude et d’amitié pour leurs sauveurs et leur fille Gisèle, entrée dans les ordres en 1957. Le 17 Décembre 2006, Yad Vashem – Institut International pour la mémoire de la Shoah a décerné, à Monsieur Abel Fournier et son épouse Suzanne, le titre de Juste parmi les Nations.

Abel Fournier Année de nomination : 2006 Date de naissance : 15/03/1904 Date de décès : 20/06/1988 Profession : Employé à la SNCF, aiguilleur

Suzanne Fournier Morin Année de nomination : 2006 Date de naissance : 10/06/1906 Date de décès : 13/08/2003 Profession : sans profession, mère de 2 enfants

Arthur Varoquaux Justes parmi les nations

En 1942, Albert Kenisberg, né en 1927 à Nancy était élève au lycée professionnel Loritz à Nancy. Ses parents qui étaient arrivés de Pologne en France au début des années vingt tenaient un magasin à Vaucouleurs dans la Meuse. Ayant été informé par un ami du père d’Albert que les parents Kenisberg avaient été arrêtés par la police française et internés à Ecrouves, le directeur du lycée Monsieur Arthur Varoquaux a logé le jeune Albert Kenisberg dans une chambre à l’intérieur de l’école, en lui assurant le gîte et le couvert. Il lui avait donné une clé qui devait lui permettre, en cas d’alerte, de s’enfuir par le portail. La situation étant devenue trop dangereuse, Albert réussit à gagner la zone libre. Là il fut accueilli dans une troupe de scouts protestants à Lautrec, par un pasteur. Après quelque temps, il trouva refuge chez les EIF à Moissac. Le 16 janvier 2008, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de Juste parmi les nations à Monsieur Arthur Varoquaux.

Arthur Varoquaux Année de nomination : 2008 Date de naissance : 22/12/1879 Date de décès : 06/11/1967 Profession : Directeur du Lycée Loritz

Arthur VaroquauxJuste parmi les nations

En 1942, Albert Kenisberg, né en 1927 à Nancy était élève au lycée professionnel Loritz à Nancy. Ses parents qui étaient arrivés de Pologne en France au début des années vingt tenaient un magasin à Vaucouleurs dans la Meuse. Ayant été informé par un ami du père d’Albert que les parents Kenisberg avaient été arrêtés par la police française et internés à Ecrouves, le directeur du lycée Monsieur Arthur Varoquaux a logé le jeune Albert Kenisberg dans une chambre à l’intérieur de l’école, en lui assurant le gîte et le couvert. Il lui avait donné une clé qui devait lui permettre, en cas d’alerte, de s’enfuir par le portail. La situation étant devenue trop dangereuse, Albert réussit à gagner la zone libre. Là il fut accueilli dans une troupe de scouts protestants à Lautrec, par un pasteur. Après quelque temps, il trouva refuge chez les EIF à Moissac. Le 16 janvier 2008, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de Juste parmi les nations à Monsieur Arthur Varoquaux. Le Lycée Arthur Varoquaux porte désormais le nom d’un Juste Arthur Varoquaux est né le 22 décembre 1879, à Haulmé, un petit village Ardennais. Issu d'un milieu d'ouvriers, il parvient à entrer à l’École Normale d’instituteurs de Charleville-Mézières. Spécialiste en Physique, il rejoint ensuite l’École Normale Supérieure de Saint-Cloud, entre 1903 et 1905. Directeur de l’École Nationale Professionnelle de Nancy depuis 1935, il consacrera toute sa carrière à la promotion de l’enseignement technique au sein de l'École Publique. Pendant l'Occupation, Arthur Varoquaux recueille des enfants Juifs qu'il cache à l'École Professionnelle de la rue des Jardiniers à Nancy, dont Albert Kenigsberg. Zalma Ber Kenigsberg et son épouse Chaja née Balzam à Zarki (Pologne) le 15/08/1904, avaient quitté la Pologne et l'antisémitisme dans les années 1920 et s'étaient installés en tant que commerçants à Vaucouleurs dans la Meuse. Chaja et ses deux enfants, Maurice, né le 08/04/1934 à Vaucouleurs, et Rosa, née en 1930 à Vaucouleurs, sont arrêtés parce que juifs chez eux par la police française. Ils seront déportés de Drancy à Auschwitz par le convoi n° 42 du 06/11/1942. Ber Kenigsberg a échappé à l'arrestation. Au moment de leur arrestation, le fils aîné, Albert, né en 1927 à Nancy était interne au Lycée professionnel Loritz de Nancy. Il se distinguait bien involontairement comme étant le seul élève juif de sa classe... Le directeur du Lycée, Arthur Varoquaux, apprenant l'arrestation des parents Kenigsberg, propose au garçon une chambre individuelle dans le Lycée avec une voie d'évasion protégée en cas de descente de police. S'il reçoit ainsi un gîte protégé, le ravitaillement d'Albert Kenigsberg est également assuré par Arthur Varoquaux. C'est seulement quand la pression allemande sur Nancy devint trop lourde de menaces mortelles que Albert Kenigsberg reçut une fausse carte d'identité au nom de "Korrec" pour gagner le sud de la France. Albert trouva un accueil chaleureux auprès des scouts protestants de Lautrec avant Moissac jusqu'à la Libération. Après la guerre, Albert apprit qu'il était le seul survivant de sa famille... Le Lycée Technique d'État Mixte transféré à Tomblaine en 1973, porte son nom.

Année de nomination : 2008 Date de naissance : 22/12/1879 Date de décès : 06/11/1967 Profession : Directeur du Lycée Loritz

André et Mireille David Justes parmi les nations

André et Mireille David nés respectivement en 1908 et 1916, et leurs deux enfants habitaient à Fenain (Nord), où le mari travaillait comme mineur, au moment où ils ont recueilli la petite Maryse, réfugiée juive. Celle-ci venait de voir arrêtées, le 6 janvier 1943 à Paris, sa mère et sa grand-mère alors que son père, Symcha Inowroclowski, engagé volontaire dans le 21ème régiment, était prisonnier au Stalag 17A. Recueillie ce jour-là par sa tante à la sortie de l’école primaire, elle fut hébergée par elle jusqu’au jour où, par suite d’une dénonciation de la concierge, elle dut quitter ce refuge. Sa tante se confia alors à une voisine, Madame Pépin née David, en présence du frère de celle-ci et de son épouse Mireille venus assister à la communion de leur neveu. Ce couple prit alors la décision intrépide d’accueillir dans leur foyer à Fenain la fillette. Mireille David vint personnellement la chercher en avril 1943 et l’hébergea pendant deux ans et demi gratuitement en dépit d’une situation matérielle difficile. Leurs proches tremblaient à l’idée que la vérité sur l’identité de Maryse puisse être connue de la police. Ses hôtes se sont efforcés d’adoucir la tragédie vécue par la fillette que sa tante venait voir et à laquelle son père adressait des lettres sous le nom de cette tante, Madame Verdier. Mireille a commencé par lui donner elle-même des leçons et la traitait réellement comme un de ses enfants si bien que son fils aîné en devint jaloux au point que sa scolarité en fut perturbée un certain temps. Mais Maryse, enfant docile, gentille et intelligente fut finalement acceptée à l’école des filles grâce à la complicité de la directrice Madame Bambulaghem et tout rentra dans l’ordre. Maryse put ainsi, peu après le retour de captivité de son père, passer le certificat d’études. En 1947 elle fut la marraine du troisième enfant de la famille David. Le 18 juillet 2004, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à André et Mireille David le titre de Justes parmi les Nations.

André David Année de nomination : 2004 Date de naissance : 20/11/1908 Date de décès : 23/04/1998 Profession : Ouvrier Mineur

Mireille David Vanwassenhove Année de nomination : 2004 Date de naissance : 26/11/1916 Date de décès : // Profession : Sans profession

Jean Adrien Juste parmi les nations

Jusqu’en septembre 1943, Werner Epstein, un réfugié juif allemand, avait vécu avec sa femme à Gap, dans la zone occupée par les Italiens au sud de la France. Lorsque les Allemands occupèrent cette région, Epstein décida de prendre la fuite. Au début du mois de novembre 1943, il partit chercher refuge à Lyon. Avant de quitter Gap, il obtint du père Auguste Faure une lettre de recommandation qui lui permit d’être reçu en audience par l’évêque de Lyon. Ce dernier l’orienta vers Sainte-Marie, une école catholique située à Saint Chamond (Loire) qui cherchait un professeur d’allemand. Devant l’accueil chaleureux du directeur de Sainte-Marie, le père Jean Adrien, Epstein évoqua avec émotion et en toute franchise les épreuves qu’il avait subies. Après une brève conversation téléphonique avec le père Faure pour vérifier qu’il connaissait bien Epstein, le père Adrien accepta de lui donner asile dans son établissement et de l’y employer sous un nom d’emprunt. Epstein, artiste de son état, fut embauché pour enseigner l’allemand et l’histoire de l’art; il fut logé avec d’autres professeurs, des prêtres catholiques pour la plupart. Le père Adrien risquait sa vie en prenant cette décision. En effet, la période 1943-1944 fut celle de tous les dangers pour les Juifs de France. Nul lieu n’était sûr; partout la Gestapo et ses collaborateurs français pourchassaient les Juifs sans relâche, ne ménageant pas leurs efforts pour repérer les Français non juifs qui cachaient ou aidaient les Juifs. On arrêtait les gens au hasard, en pleine rue, dans les cafés ou les hôtels pour contrôler leur identité et les interroger. Arrestations et déportations étaient chose courante. Le père Adrien s’était donc mis dans une situation très dangereuse, d’autant que Werner Epstein n’avait jamais été professeur et, de surcroît, ne connaissait rien des coutumes catholiques. Pour ne pas éveiller les soupçons, le prêtre lui apprit la liturgie de l’Eglise ainsi que les principes et pratiques élémentaires de la religion catholique. Il recommanda notamment à Epstein de passer devant l’église le dimanche et de faire semblant de sortir de la messe. Il lui apprit également comment se comporter durant les offices et les bénédictions, prenant la peine de souligner qu’Epstein n’était pas obligé de faire le signe de la croix mais pouvait se contenter de mettre sa main sur la poitrine comme le faisaient les membres de l’aristocratie catholique. Werner Epstein vécut à l’école Sainte-Marie de novembre 1943 à avril 1944. Après la guerre, le père Adrien lui révéla qu’il avait caché deux autres Juifs dans l’établissement ; il leur avait trouvé des postes d’enseignants sous de faux noms. Les deux hommes restèrent en contact pendant de longues années après la guerre. Le 17 mars 1977, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné au Père Jean Adrien, le titre de Juste parmi les Nations.

Jean Adrien Année de nomination : 1977 Date de naissance : // Date de décès : // Profession : Prêtre, directeur d’école

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Marie-Elise Roger Chapeleau Justes parmi les nations

La localité de Chavagnes-en-Paillers (Vendée) a accueilli et sauvé plusieurs dizaines d’enfants juifs sous l’Occupation. Les familles d’accueil observaient chacune la plus grande discrétion, à telle enseigne que chacun des petits cachés à Chavagnes a longtemps cru avoir été le seul Juif recueilli dans ce coin de Vendée. La même discrétion est restée de règle après la guerre, bien entendu pour des raisons différentes : ici, on ne fait pas étalage de ses mérites. Plus de 50 ans après la Libération, ceux qui avaient été sauvés par des habitants de Chavagnes ont commencé à se rencontrer, et ont peu à peu découvert avec surprise qu’ils sont plus de 40 ex-« enfants cachés ». L’époux de Marie-Elise Roger, couturière à Chavagnes en Paillers était en captivité dans un stalag en Allemagne et elle élevait leur fillette, Bernadette. Celle-ci avait 6 ans lorsque sa maman recueillit à leur foyer David Fuchs, un gamin juif parisien âgé de 9 ans. Ses parents avaient été arrêtés en 1942, et par la suite furent assassinés en déportation. Une tante l’avait prise en charge. En décembre 1944, afin de l’éloigner des dangers croissants dans la capitale, elle demanda à une œuvre juive de l’aider à trouver un placement. Ce fut le foyer de Marie-Elise Roger. « Tout a été fait pour moi », a affirmé David bien plus tard, « elle m’a redonné la vie et m’a aimé comme son enfant ». Il n’a jamais cessé de l’appeler « maman ». Le 30 mars 1999, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Marie-Elise Roger le titre de Juste parmi les Nations.

Marie-Elise Roger Chapeleau Année de nomination : 1999 Date de naissance : 16/12/1914 Date de décès : 30/10/2007 Profession : couturière

Georgette et Emile HERPE Justes parmi les nations

Le collège de garçons de Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) et son internat était dirigé par Emile Herpe. Son épouse Georgette en était l’économe. En juillet 1940, une famille juive réfugiée d’Arlon (Belgique) loua une petite maison située en face du collège. Le père, Léon Lévy, trouva un emploi d’ouvrier agricole. Une douzaine d’autres familles juives avaient également trouvé refuge dans la localité. Des liens de bon voisinage, puis d’amitié se nouèrent entre les Herpe et les Lévy et en 1942, le cadet des deux enfants, André Lévy, 12 ans, fut admis à l’externat du collège. Vers la fin de 1943, le directeur Emile Herpe, lié à la Résistance, informa Léon Lévy que le maire avait remis aux autorités la liste des Juifs résidant à Sainte-Foy. Alertés par la même voie, les réfugiés juifs prirent diverses précautions. Près de la moitié d’entre eux quittèrent discrètement la bourgade. Les Herpe procurèrent aux Lévy de faux papiers. Des militaires allemands et des miliciens patrouillaient dans les rues et en mars 1944, Emile et Georgette Herpe persuadèrent les Lévy de partir se cacher. Ils mirent gracieusement à la disposition des réfugiés leur maison de campagne dans un coin isolé, à Le Bloy-Bonneville (Dordogne). Les Herpe leur rendaient visite de temps en temps et leur apportaient des produits alimentaires. A la même période, ils admirent à l’internat du collège une dizaine d’adolescents juifs, qu’ils dissimulèrent sous de fausses identités. Le 4 août 1944, une colonne allemande envahit Sainte-Foy. Ses hommes, assistés de miliciens français, arrêtèrent les six Juifs restés sur place et le lendemain les massacrèrent sauvagement dans le bois de Souléiou. Les parents Lévy, André et sa sœur Jacqueline, 17 ans, demeurèrent cachés dans la maison de campagne des Herpe jusqu’à la Libération. La fille des Herpe, Gisèle, qui avait le même âge que Jacqueline Lévy, expliqua plus tard les motivations de ses parents : « Ils agissaient par pure conviction, inspirée pour l’un par la charte de la Déclaration des Droits de l’Homme, et pour l’autre par charité chrétienne. En outre ils étaient soucieux de leur honneur de Français. » Le 10 août 1999, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Emile et Georgette Herpe le titre de Juste parmi les Nations.

Georgette Herpe Leblanc Année de nomination : 1999 Date de naissance : 25/11/1891 Date de décès : 12/11/1987 Profession : Econome du collège de garçon de son mari

Emile Herpe Année de nomination : 1999 Date de naissance : 17/04/1891 Date de décès : 20/04/1970 Profession : Directeur du collège et de l’internat de garçons

Jeanne BagaradesJuste parmi les nations

Jeanne Bagarades (Sœur Marie-Paule) était enseignante au couvent du Sacré Cœur à Valence d’Albigeois (Tarn). En 1943, elle prit sous sa protection Odette Dawny, 8 ans, une fillette juive fuyant la déportation. Ses parents, Juifs étrangers, et son frère Pierre, 5 ans, menacés par les rafles, s’étaient réfugiés de Paris à Tanus (Tarn) en juillet 1942. Ils y avaient rejoint Henri Steiner, 20 ans, un cousin et neveu autrichien employé comme domestique de ferme chez des agriculteurs, les Douzals. Avec l’appui du maire, les Douzals les aidèrent à s’installer. Leur vie reprit un cours presque normal en dépit de l’arrestation d’Henri, « leur bouée de sauvetage », par la police française en août 1942. Les Dawny ne furent pas inquiétés jusqu’en 1943 et inscrivirent Odette à l’école religieuse de Tanus où Sœur Marie-Régis, son institutrice, se chargea de son éducation. Mais un jour d’août 1943, suite à une dénonciation, des gendarmes vinrent avertir le maire de Tanus de l’arrestation imminente des Dawny le lendemain. Aussitôt, en une nuit, un réseau de solidarité local s’organisa. La famille Dawny fut dispersée : le père d’un côté, la mère de l’autre. Sœur Marie-Régis plaça les enfants: Pierre au Petit Séminaire de Valence d’Albigeois et Odette au couvent du Sacré Cœur, de la même congrégation. La Supérieure la présenta sous le faux nom d’Odette Savy et annonça aux pensionnaires: « Ne lui demandez pas d’où elle vient, elle est timide ». Pour éviter les indiscrétions, Sœur Marie-Paule la fit dormir, en infraction formelle aux règles de l’ordre, dans sa propre chambre et la couvrit de son affection, surtout pendant les vacances scolaires où elle restait seule alors que toutes les autres pensionnaires rentraient chez elles. Sœur Marie-Régis continua à s’inquiéter du sort de sa protégée et servit de messager entre la fillette et ses parents. Odette survécut grâce aux soins généreux de Sœur Marie-Régis et Sœur Marie-Paule et leur voua une immense reconnaisance. Le 5 mai 2003, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Jeanne Bagarades (Sœur Marie-Paule) le titre de Juste parmi les Nations.

Jeanne Bagaradès Année de nomination : 2003 Date de naissance : 05/10/1910 Date de décès : 07/08/1988 Profession : Religieuse

Emile et Marie-Louise Faure Justes parmis les nations

Emile et Marie-Louise Faure vivaient à Limoges (Haute-Vienne) et étaient tous deux enseignants. Le 10 février 1944, ils accueillent et cachent chez eux Jean-Jacques Mirisch, âgé de 17 ans.En 1940, il quitte Paris avec ses parents et s'installe à Limoges, où ils vivent dans un appartement loué. Jean-Jacques fréquente le lycée de la ville et Emile Faure, l'un de ses professeurs, lui accorde une attention particulière et lui donne même des cours particuliers gratuits. Lorsque des agents de la Gestapo se présentent à l'appartement des Mirisch pour les arrêter, seul Jean-Jacques est à la maison et il réussit à s'échapper en sautant du toit. Malgré ses blessures aux jambes, il réussit à rejoindre la maison d'amis qui appellent la famille Faure. Emile est venu chercher Jean-Jacques et l'a emmené chez lui. Là, il apprend que la Gestapo a arrêté sa mère. Elle est déportée à Auschwitz où elle est assassinée. Son père trouve une autre cachette. Marie-Louise soigne ses blessures et toute la famille s'occupe de lui. Emile est actif dans la Résistance et obtient de faux papiers pour Jean-Jacques et pour son père, Salomon. A la fin du mois de février, Jean-Jacques quitte Limoges pour Nantes. Quelques semaines plus tard, le père et le fils se rencontrent lors d'une demande d'engagement dans une unité de partisans. Le commandant se méfie de leur identité jusqu'à ce que Faure prenne leur défense et confirme qu'il s'agit bien de juifs à qui il a fourni de faux papiers. Le 8 novembre 2006, Yad Vashem a reconnu Emile et Marie-Louise Faure comme Justes parmi les Nations

Gabrielle MorinJuste parmi les nations

Gabrielle Morin dirigeait un pensionnait pour filles à Bonnétable dans la Sarthe. Bien que la plupart des élèves soient internes dans l’institution, elle accepta que des jeunes filles viennent la journée et retournent dans leurs familles le soir. Une de ces élèves était Clairette Vigder, une fillette juive de huit ans qui habitait dans une famille chrétienne à Bonnétable sous une fausse identité. Gabrielle Morin accepta également d’autres jeunes filles juives incluant les sœurs Benvéniste, Aline et Nicole, malgré le risque de dénonciation, d’arrestation et de déportation vers un camp de concentration pour de tels actes. Des années après, Clairette Vigder découvrit que les filles juives avaient trouvé refuge en ville grâce aux efforts du Père Théomir Devaux à la tête d’un réseau de sauvetage catholique à Paris et ses représentants locaux étaient les fermiers Albert et Germaine Guilmin. La ferme des Guilmin, située à quelques kilomètres de Bonnétable, servait de point de passage pour des Juifs jusqu’à leur transfert vers d’autres abris. Le 16 juin 2009, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Madame Gabrielle Morin.

Anna Grinberg Juste parmi les nations

En avril 1943, Anna Grinberg donne naissance à un fils, Gabriel Guy. La situation était difficile. Le père du bébé avait été arrêté et déporté vers l’est, et Anna et son bébé vivaient dans un minuscule appartement. En novembre, Anna a manqué de peu d’être arrêtée. Benoit Rayski, âgé de quatre ans, et Madeleine Barszczewski, âgée de sept ans, avaient été sortis clandestinement de Paris après la grande rafle et étaient restés avec Noémie Fradin jusqu’en novembre 1943. Anna Grinberg a donc fait le long et dangereux voyage avec son bébé jusqu’à la petite gare de Noirvault, où une charrette à chevaux envoyée par Noémie Fradin les attendait. Elle salua chaleureusement la jeune maman, et Anna Grinberg vint l’appeler Mémé. Le fils de Fradin l’avertit de ne pas retourner au village. Avec l’aide du pasteur protestant Casalis, Grinberg s’enfuit et se cache. Son bébé, qui avait été caché chez les voisins de Fradin dans le village, finit par y rester jusqu’à la fin de la guerre.

Date de Naissance : 21/10/1889 Date de Décès : 01/01/1971 Date de Nomination : 10/10/1985

Auguste ChabrolJuste parmi les nations

Edgar Zmiro était un homme d’affaires juif de Paris. En 1936, durant un voyage en Allemagne, il fut témoin des conditions de vie des Juifs et il revint à Paris inquiet pour la sécurité de sa famille. En 1940, quand la guerre éclata, Edgar décida de déplacer sa famille à Aubagne dans les Bouches du Rhône. Il y acheta une maison isolée où il pensait passer la guerre en toute sécurité. Leurs seuls voisins étaient Auguste Chabrol et sa femme. Monsieur Chabrol était ébéniste et les deux hommes devinrent bientôt amis discutant tard dans la nuit d’un grand nombre de sujets, mais plus particulièrement de théologie. En 1942, Edgar reçut une lettre anonyme qui s’avéra plus tard avoir été écrite par Mireille Lauze. La lettre le prévenait que toute la famille avait été dénoncée et que leurs noms avaient été donnés à la Kommandantur à Marseille.

Année de nomination : 2006 Date de naissance : 05/06/1874 Date de décès : 28/06/1955 Profession : Ebéniste

Nous n’avons pas trouvé de Juste parmi les Nations dans ce département.

Germaine Teillard, Suzanne Teillard, Henri Teillard et Alice TeillardJustes parmi les nations

Germaine Teillard Année de nomination : 1984 Date de naissance : // Date de décès : 22/10/2006 Profession : Professeur Suzanne Teillard Année de nomination : 1984 Date de naissance : // Date de décès : 15/04/1990 Profession : Professeur Henri Teillard Année de nomination : 1984 Date de naissance : // Date de décès : 28/04/1954 Profession : Homme d’affaires Alice Teillard Année de nomination : 1984 Date de naissance : 18/12/1874 Date de décès : 28/01/1969 Profession : Femme au foyer

La famille SAMUEL, composée du père de la mère et de deux enfants de 7 et 3 ans, ainsi que la grand-mère et une tante, après leur départ de Paris, en 1940, trouvent refuge à Toulon car les parents de M. Samuel ainsi que sa sœur et sa famille sont déjà dans la région, à La Garde. En septembre 43, quelqu’un étant venu prévenir M. SAMUEL que sa mère avait besoin de lui, il se précipite à La Garde où les Allemands, venus arrêter ses parents, le capturent aussi. Seule, sa jeune sœur, échappe à l’arrestation. Un voisin la conduit chez un de ses professeurs, Germaine TEILLARD, qui accueille également le cousin de la jeune fille, Jean-Claude. Elle se rend immédiatement à Toulon pour prévenir que M. SAMUEL et ses parents ont été arrêtés. Elle conduit les autres membres de la famille chez ses parents, Henri & Alice, à La Garde où elle et sa sœur jumelle Suzanne vivent. Lorsque les enfants SAMUEL arrivent dans la famille TEILLARD, Henri TEILLARD est à la retraite. Durant sa vie professionnelle, il commerçait avec l’Ethiopie puis plus tard, avec le Maroc, l’Algérie et avant sa retraite avec l’Allemagne. La famille est profondément catholique et très patriote. Les deux enfants SAMUEL et leur cousin sont cachés dans la propre maison de la famille TEILLARD. Germaine trouve un asile pour Madame SAMUEL, la grand-mère et la tante au couvent de la Visitation. La mère Supérieure du Couvent, Marie-Thérèse ROUX (reconnue Juste parmi les Nations le 13 novembre 1984) et son assistante, Sœur Jeanne HERTEL (reconnue Juste parmi les Nations le 13 novembre 1984) apportent tous leurs soins aux 3 femmes et cherchent par tous les moyens à adoucir leur sort. Lorsque les Allemands viennent au couvent chercher des Juifs, les fugitives sont conduites de pièce en pièce par des passages secrets. Quand les TEILLARD apprennent que les Allemands sont sur le point de perquisitionner leur maison, les trois enfants sont conduits au couvent, où ils passent environ 2 semaines. Et vice-versa, lorsque le couvent est susceptible d’être « visité » les trois femmes se réfugient chez les TEILLARD. Peu après, conscients de l’énormité du risque, les TEILLARD emmènent les SAMUEL en un lieu plus sûr, d’abord dans un couvent à Montpellier puis à Langogne (Lozère) où ils peuvent rester jusqu’à la Libération. Le 13 novembre 1984, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Suzanne et à Germaine et à leurs parents, Henri & Alice, le titre de Justes parmi les Nations.

Nous n’avons pas trouvé de Juste parmi les Nations dans ce département.

Antonin Costes, Pauline Rey, Juliette Costes Justes parmi les nations

Pendant l’Occupation, Pauline et Antonin Costes vivaient à Puginier, petit village situé à sept kilomètres environ de Castelnaudary, dans l’Aude. Les Allemands occupèrent cette région en novembre 1942. Fermiers, les Costes vivaient de la vente des œufs et autres produits de la ferme. Un de leurs clients était Georges Lévy, dont la famille habitait Castelnaudary. Il faisait partie de la Résistance. Après les premières arrestations de Juifs dans la contrée, le commandant de son réseau l’avertit de mettre à l’abri ses enfants – Nicole, quatre ans, et Philippe, deux ans – lui conseillant de les envoyer chez les Costes. Juliette, la fille de ces derniers, qui avait alors dix-neuf ans, faisait en effet office de courrier pour le réseau. Georges Lévy se présenta donc chez les Costes à Puginier, leur révéla qu’il était juif et demanda aux fermiers d’héberger ses enfants. Le lendemain, Juliette se rendit chez lui à bicyclette. Elle emportait du tissu pour pouvoir prétendre, en cas de contrôle, les routes étant étroitement surveillées, qu’elle se rendait chez une couturière qui habitait l’immeuble des Lévy. Juliette avait l’intention de n’emmener qu’un seul enfant. Mais les petits refusèrent de se séparer, pleurant à chaudes larmes. Emue, elle se laissa convaincre de les prendre tous les deux. Elle les installa dans une petite charrette qu’elle attacha à sa bicyclette et rentra chez elle à la nuit tombée. L’arrivée des deux petits juifs n’éveilla pas les soupçons des voisins, car la Croix-Rouge avait déjà placé plusieurs orphelins à la ferme. Néanmoins, l’endroit était dangereux pour des enfants juifs. La Wehrmacht effectuait des manœuvres dans la région; les soldats allemands avaient réquisitionné le centre communal de Puginier et faisaient souvent des descentes dans les fermes, à la recherche de maquisards ou plus simplement pour se ravitailler. Les petits Lévy, qui avaient pris des noms d’emprunt, vécurent pourtant chez les Costes jusqu’à la Libération, en août 1944. Nicole fréquentait l’école du village et y suivait les cours d’instruction religieuse catholique avec ses camarades. Les Costes cependant, expliquaient aux deux enfants qu’ils devaient garder leur identité et leur enseignaient les principes de la morale et de la justice. A la fin de la guerre, les fermiers firent de grands efforts pour réunir toute la famille Lévy, avec laquelle ils continuèrent à entretenir des relations amicales de longues années durant.Le 27 janvier 1986, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Antonin, Pauline et Juliette Costes, le titre de Juste parmi les Nations.

Madeleine Steinberg White Juste parmi les nations

Madeleine Steinberg White Année de nomination : 2013 Date de naissance : 08/02/1921 Date de décès : 06/06/2008 Profession : Bachelière

Dès l’armistice, Berlin fait procéder à l’arrestation des ressortissants anglais. Madeleine White vit, après la séparation de ses parents, avec sa mère, en France. Elle est âgée de 19 ans lorsqu’elle est arrêtée avec sa mère, internée au camp de Besançon dans des conditions désastreuses. Prenant en compte de possibles mesures de rétorsion contre leurs ressortissants, les internés sont transférés, début mai 1941, dans les hôtels de la ville thermale de Vittel. Ces lieux vont servir de résidence fermée, hermétique, entourée de barbelés de plus de 3m de haut pour ces 3000 internées. Les conditions de vie sont acceptables pour ces ressortissants anglais. Madeleine fait la connaissance de Sofka SKIPWITH, fille d’aristocrates russes, veuve d’un pilote anglais. Ensemble, elles s’engagent dans des formes de Résistance à l’intérieur du camp. Organisation de conférences, cours, bibliothèque, chorale etc…. Elles participent à l’évasion d’un prisonnier néo-zélandais. L’hôtel Vittel Palace est transformé en hôpital avec des médecins prisonniers de guerre comme le Dr Jean Lévy, Le Dr Menteith. En janvier et en mai 1943, deux convois de 198 et 61 juifs polonais, en provenance du ghetto de Varsovie parviennent à Vittel. Ils sont munis de vrais ou faux papiers latino-américains, acquis à prix d’or, en vue d’un échange vers le continent américain. Madeleine White, SofkaSkipwith, et quelques autres organisent des cours d’anglais qui leur permettront de mieux s’intégrer. Madeleine et Sofka apprendront très vite la réalité sur le sort des Juifs en Pologne. Madeleine et son amie Sofka passent leurs nuits à écrire sur du papier à cigarettes une liste de plus de 250 noms de Juifs polonais latino américains. Ces listes, enfermées dans des tubes de médicaments, sortent du camp grâce à la résistance vittelloise et parviennent en Angleterre. Elles alertent entre autres, Balfour, Churchill, des organisations juives. Des gouvernements sud-américains refusent de reconnaître les documents et donc l’immigration. Hélas, les 18 avril et 16 mai 1944, les Juifs polonais sont déportés pour Drancy puis Auschwitz, dont le poète Itzhak Katzenelson et son fils Zwi. Les médecins, les infirmières du camp prennent de grands risques en faisant passer pour mourantes plusieurs femmes hospitalisées. Un bébé, Franklin Geller est exfiltré du camp. Madeleine White aide des juifs ayant échappé à la rafle à se cacher à l’intérieur du camp. Le 2 septembre 1944, les Allemands désertent le camp. Madeleine White est libérée après 42 mois d’emprisonnement. Rapatriée en Grande Bretagne, elle rentre en France en mai 1945. Elle épouse, en 1946, Jean-Louis Steinberg, rescapé des camps. Le 25 août 2013, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné, à Madame Madeleine Steinberg le titre de Juste parmi les Nations.

Charles ThouronJuste parmi les nations

Charles Thouron était un inspecteur de police à Nancy qui servait au bureau des étrangers et était responsable de l'enregistrement des immigrants sans citoyenneté française. Le commandant de ce bureau était Edouard Vigneron, qui a sauvé la vie de nombreux Juifs. Le 19 juillet 1942, une grande rafle de Juifs a lieu à Nancy. Prévenus à temps, M. et Mme Krischer ont pu s'enfuir. Néanmoins, leur fils Henri devait rentrer à Nancy le lendemain. Avec deux autres adolescents juifs, Gaston Ways et Marco Abriata, il avait participé à une colonie de vacances dans les Vosges. Les trois garçons figurent sur la liste des personnes à arrêter. Les parents d'Henri Krischer s'adressent à Thouron, qu'ils connaissent bien. Il accepte de les aider. Il attend les garçons à la gare de Nancy, les intercepte et les conduit directement à la cachette des Krischer. Deux jours plus tard, Thouron les ramène à la gare et leur achète des billets pour Dijon, proche de la ligne de démarcation. Thouron suppose qu'il sera plus facile de fuir vers le sud à partir de Dijon. Pour les aider, il leur donne à chacun une fausse carte d'identité. Il a effectué ce sauvetage malgré le danger encouru. Dans son témoignage d'après-guerre, Henri Krischer a déclaré : "Charles Thouron m'a permis de rester en vie. Ses enfants peuvent être fiers de lui en tant qu'être humain et en tant que patriote".Le 2 juin 1996, Yad Vashem a reconnu Charles Thouron comme Juste parmi les Nations.

Joséphine Bultez Taffin et Olivier Bultez Justes parmi les nations

Après la révolution de 1917, Yanchel Breitburd fuit la Bessarabie et s’installe en France où il travaille dans le milieu du cinéma. Il épouse Agnès Delespaul à Paris en juin 1938. Ils ont une amie Joséphine Bultez qui exploite un cinéma et un café à Hersin-Coupigny dans le Pas de Calais. Le 7 juillet 1942, Yanchel Breitburd est arrêté à son domicile situé Boulevard Exelmans à Paris. Il est déporté de Drancy dans l’île d’Aurigny le 11 octobre 1943. Le 7 mai 1944, les Juifs sont évacués. Lors de son transfert, Yanchel aidé par un cheminot, Pierre Leroy, s’évade à Etaples dans le Pas de Calais. Il s’enfuit à pied vers Hersin-Coupigny et parvient au café tenu par Joséphine et Olivier Bultez. Leur café est fréquenté par les Allemands, la Kommandantur étant proche. Olivier et Joséphine Bultez cachent Yanchel Breitburd pendant deux mois dans leur grenier et prennent soin de lui. Quand dans le café, les Allemands parlent d’un Juif caché, Joséphine détourne la conversation en offrant une tournée générale. Des tracts contre le nazisme sont distribués dans la salle de cinéma gérée par les Bultez. Olivier Bultez est arrêté, torturé, nie la présence d’un Juif chez lui. Il est relâché au bout de trois jours sans avoir dénoncé Yanchel, alias Jean Breitburd. La Libération du Nord-Pas de Calais se déroule début septembre 1944 et fin septembre Jean Breitburd rentre à Paris. Les familles Breitburd et Bultez ont gardé des contacts amicaux pendant des années. Pascal, le fils de Jean Breitburd, né en 1946 passe souvent ses vacances chez le couple Bultez dans son adolescence. Le 16 Juin 2014, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Bultez Olivier et son épouse Joséphine.

Joséphine Bultez Taffin Année de nomination : 2014 Date de naissance : 03/08/1899 Date de décès : 02/02/1978 Profession : Commerçante

Olivier Bultez Année de nomination : 2014 Date de naissance : 21/10/1894 Date de décès : 18/11/1979 Profession : Coiffeur

Friedel Reiter, épouse d’Auguste Bohny (q.v.), de nationalité suisse, faisait partie des cadres du Secours suisse, organisation affiliée à la Croix-Rouge suisse, et qui patronnait et dirigeait dans le sud de la France des programmes d’assistance aux enfants dans le besoin. Maurice Dubois (q.v.), qui supervisait l’ensemble des opérations à partir de son bureau de Toulouse, avait aussi ouvert des centres de jour et des dispensaires pour les enfants juifs internés et mis en quarantaine sanitaire dans d’effroyables conditions dans les camps du sud de la France. Friedel avait pour base le baraquement du Secours suisse au camp de Rivesaltes. Faisant preuve d’une grande ingéniosité, de chaleur et de dévouement, elle veilla à ce que les enfants juifs soient bien soignés et bien suivis. En août 1942 elle déploya d’immenses efforts pour sauver enfants et adolescents des déportations massives du camp de Rivesaltes. Hilda Kreizer, qui avait seize ans, se trouvait avec sa mère et sa jeune sœur dans la file d’attente pour monter dans le train qui les conduirait en déportation. Un policier vérifiait que l’opération se déroulait en bon ordre. Profitant d’un moment d’inattention de sa part, Hilda, qui connaissait bien Friedel, laquelle s’était occupée d’elle dans le cadre du Secours suisse, se précipita avec sa sœur vers la jeune femme, qui lui avait fait signe. Friedel les conduisit dans un hangar obscur où étaient entreposés les stocks de nourriture du Secours suisse. Puis, retournant vers la file d’attente, elle parvint à en extraire d’autres jeunes enfants, qu’elle cacha aussi dans l’entrepôt jusqu’au départ du convoi. Elle les dirigea ensuite vers des familles d’accueil appartenant à l’organisation. Les enfants eurent ainsi la vie sauve, tandis que leurs parents, déportés, furent assassinés à Auschwitz. En agissant ainsi Friedel Bohny-Reiter violait délibérément les ordres de la direction du Secours suisse, qui étaient d’obéir aux instructions du gouvernement français – la direction infligeait de lourdes sanctions aux agents qui les transgressaient. Le 16 juillet 1990, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Friedel Bohny-Reiter le titre de Juste parmi les Nations.

Friedel Bohny Reiter, Juste parmi les nations

Année de nomination : 1990 Date de naissance : 15/05/1912 Date de décès : 18/12/2001 Profession : Infirmière

Lucie Landré Juste parmi les nations

Les Juifs étrangers apatrides qui s’étaient réfugiés à Angoulême (Charente) furent arrêtés lors de la grande rafle déclenchée au lendemain de Yom Kippour, le jour du Grand Pardon, à l’automne 1942. La police vint chercher les Wegner, des Juifs polonais qui s’étaient établis en France à la fin des années vingt, à leur domicile et les fit monter dans le car où s’entassaient déjà les autres juifs arrêtés. Les deux filles du couple, Renée, quatorze ans, et Charlotte, dix ans, dont les noms ne figuraient pas sur la liste des personnes à arrêter, furent laissées dans l’appartement. Deux des professeurs des gamins, Eliette Cordelier (q.v.) et Lucie Landré, avaient assisté à la scène. Les Wegner connaissaient Lucie Landré. Pendant qu’ils attendaient, dans la grande salle de la mairie, leur transfert dans un camp, ils réussirent à lui faire parvenir une lettre lui demandant de s’occuper des petites s’il leur arrivait malheur. Lucie décida courageusement de venir en aide aux enfants et, avec Eliette Cordelier, mit au point un plan d’action qui leur sauva la vie. Il fallait tout d’abord leur faire franchir la ligne de démarcation : c’était la partie la plus dangereuse de l’opération. Elle contacta donc Georges Delaby (q.v.), un passeur, qui accepta de s’occuper des deux soeurs. Ensuite, elle remit à Charlotte et à Renée de faux papiers et les installa dans le train où M. Delaby les attendait. En zone sud, les parents d’Eliette Cordelier s’étaient déclarés prêts à les accueillir. A la suite de cette action, la Gestapo mit Lucie Landré sur sa liste de personnes recherchées; heureusement, la jeune femme ne fut jamais prise. La guerre terminée, Lucie se chargea de remettre Charlotte et Renée, dont les parents avaient été déportés et devenues orphelines, à l’organisation juive OSE qui les plaça dans un cadre familial et éducatif approprié. Lucie resta longtemps en contact avec les enfants qu’elle appelait affectueusement « mes petites juives ». Le 1er août 1993, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Lucie Landré le titre de Juste parmi les Nations.

Année de nomination : 1993 Date de naissance : 20/05/1901 Date de décès : 21/04/2003 Profession : Institutrice

Marie Pech Alard, Marius Dès et Marie Pech AlardJustes parmi les nations

Rachel BIRENBAUM est née en Pologne. Elle arrive en France avec sa famille en 1925. Elle se marie en 1929, a un fils Gaston, et divorce en 1935. Elle se remarie avec Isaac ZLOTNIK ; une fille naît en 1938 : Liliane. Avec son mari et ses deux enfants, elle s’installe dans le 20è et ils exercent le métier de « tailleur à façon » à domicile. Philippine DES est employée dans leur atelier comme finisseuse. Elle est aussi leur voisine, avec son mari, Marius, qui est agent de police dans le 3è arrondissement. (Il procurera d’ailleurs des faux papiers à la famille ZLOTNIK et, après la guerre, il sera décoré comme résistant). Un jour, les Allemands viennent chercher les Juifs de l’immeuble. Philippine et Marius cachent chez eux Rachel et ses deux enfants – Isaac étant parti se réfugier en zone libre. (Il sera pourtant arrêté et déporté à Auschwitz en février 43). M. & Mme DES proposent alors à Rachel de la cacher, avec ses enfants, chez la mère de Philippine, Maria PECH, qui vit avec son autre fille, Henriette et son gendre, Étienne DES, à Arzens (Aude). C’est Philippine et Marius qui emmènent Liliane dans l’Aude par le train. Elle est déguisée en garçon et prend l’identité du fils d’une amie de Philippine. Après la guerre, Rachel ZLOTNIK se remarie avec M. BIRNBAUM. Ils s’installent de nouveau comme entrepreneurs à domicile et Philippine revient travailler pour eux comme finisseuse. Elle le restera jusqu’à sa retraite. Le 15 mars 2009, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de « Juste parmi les Nations » à Marius Dès, Henriette Dès et Marie Pech.

Marius Dès Année de nomination : 2009 Date de naissance : 02/01/1909 Date de décès : 23/04/1977 Profession : Policier Philippine Dès Pech Année de nomination : 2009 Date de naissance : 20/04/1911 Date de décès : 27/04/1993 Profession : finisseuse ouvrière en confection Marie Pech Alard Année de nomination : 2009 Date de naissance : 15/05/1881 Date de décès : 06/03/1958 Profession : Viticultrice