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Transcript

par Emilie kuentz

Collège du Fort de Sucy-en-Brie

La rencontre entre Martine Delerm et Pierre-Paul Prud'hon

Le poème poignant "Antigone peut-être" évoque la liberté des femmes.

Une autrice et illustratrice de littérature de jeunesse

2007

Publication de son poème "Antigone peut-être"

Naissance de Martine Delerm à Paris.

5 Novembre 1950

2024

Le poème "Antigone peut-être" de Martine Delerm

Il y a longtemps que les fenêtres n'ont plus de verre. Fenêtres vides aux regards aveugles, fenêtres barrées de fer, Trous béants dans les crânes de béton. Il y a longtemps. Toujours et encore. Mille éclats jonchent les rues. La petite fille derrière la fenêtre, c'est toujours la même. Elle a trois ans, sept ans, parfois treize. Sait-on jamais combien de temps on est enfant ? Des nattes brunes, des boucles blondes, Des yeux sans larmes qui brillent comme des pupilles de chat errant. La petite fille sort le soir à pas d'orteils fragiles sur les gravats du jour. La petite fille glisse au long des couloirs. Elle va chercher de l'eau, Frêle silhouette noire sous des cruches obèses. Elle se lave les mains, accroupie près du fleuve, les genoux près des joues.

Antigone peut-être

Il y a des hommes qui rient trop fort dans ce qui reste des miroirs. Les petites filles traînent des petits frères braillards accrochés à leurs jupes Pleines d'une inutile sagesse, elles traversent des gués glacés, Laissent des trous dans des sables brûlants... Mais l'eau ne garde pas les traces et le vent du désert les efface. Les petites filles, dans l'ombre des fenêtres, le pas assez, le trop, C'est toujours pour elles. Elles sont belles. Elles ont des regards qu'on accroche aux murs parisiens. On les plaint. Sait-on jamais quand un regard s'éteint ? Elles vivent sous des tentes de toile, Derrière des grilles, en haut des cages d'escalier. Elles ont dix ans depuis la nuit des temps, les mêmes yeux trop grands. Des rêves plein la tête, des rêves barrés de fer, quadrillés de barbelés. Des rêves blessés d'éclats de verre.

Elles chantent des chansons qu'on entend au pied de l'Himalaya, Près des torchères en feu, des centrales éventrées... Des chansons qui parlent d'un oiseau, d'un amour, d'un printemps. Une chanson légère. Peut-être une prière. Et quand l'air à la mort se marie, on les entend parfois qui rient. D'un rire qui jamais ne grandira, D'un rire en mille éclats qui finit par se taire. Un rire sans anniversaire. Petites filles aux silhouettes de femmes, aux corps brûlants, Aux yeux fatigués de trop voir, qui voudraient certains soirs Juste un peu de silence autour de leur enfance. Petites filles à l'ombre austère des murs, qui aimeraient danser. Mais la terre a recouvert les dessins des marelles. Les rondes ont cessé de tourner. Elles ont perdu leurs ailes, les petites filles ne savent plus voler.

Au fond des caves, derrière les portes cadenassées, Elles soignent à jamais des blessures de verre, des coeurs barrés de fer, Des vies cernées de barbelés. Elles s'appellent Tatiana, Fatia, Juliette, Dolma, Keïko, Emilie, Antigone peut-être... Restent des pans de mur avec des carrés d'ombre en guise de fenêtres. Remplacer le verre, scier les barres d'acier, on a tout essayé. Il n'y a rien à faire... Derrière les petites filles, il y a les hommes. Martine Delerm

quatrain
quintil
quintil

Il y a longtemps que les fenêtres n'ont plus de verre. Fenêtres vides aux regards aveugles, fenêtres barrées de fer, Trous béants dans les crânes de béton. Il y a longtemps. Toujours et encore. Mille éclats jonchent les rues. La petite fille derrière la fenêtre, c'est toujours la même. Elle a trois ans, sept ans, parfois treize. Sait-on jamais combien de temps on est enfant ? Des nattes brunes, des boucles blondes, Des yeux sans larmes qui brillent comme des pupilles de chat errant. La petite fille sort le soir à pas d'orteils fragiles sur les gravats du jour. La petite fille glisse au long des couloirs. Elle va chercher de l'eau, Frêle silhouette noire sous des cruches obèses. Elle se lave les mains, accroupie près du fleuve, les genoux près des joues.

Antigone peut-être

quintil
quatrain
quatrain
1 vers

Il y a des hommes qui rient trop fort dans ce qui reste des miroirs. Les petites filles traînent des petits frères braillards accrochés à leurs jupes Pleines d'une inutile sagesse, elles traversent des gués glacés, Laissent des trous dans des sables brûlants... Mais l'eau ne garde pas les traces et le vent du désert les efface. Les petites filles, dans l'ombre des fenêtres, le pas assez, le trop, C'est toujours pour elles. Elles sont belles. Elles ont des regards qu'on accroche aux murs parisiens. On les plaint. Sait-on jamais quand un regard s'éteint ? Elles vivent sous des tentes de toile, Derrière des grilles, en haut des cages d'escalier. Elles ont dix ans depuis la nuit des temps, les mêmes yeux trop grands. Des rêves plein la tête, des rêves barrés de fer, quadrillés de barbelés. Des rêves blessés d'éclats de verre.

tercet
quatrain
huitain

Elles chantent des chansons qu'on entend au pied de l'Himalaya, Près des torchères en feu, des centrales éventrées... Des chansons qui parlent d'un oiseau, d'un amour, d'un printemps. Une chanson légère. Peut-être une prière. Et quand l'air à la mort se marie, on les entend parfois qui rient. D'un rire qui jamais ne grandira, D'un rire en mille éclats qui finit par se taire. Un rire sans anniversaire. Petites filles aux silhouettes de femmes, aux corps brûlants, Aux yeux fatigués de trop voir, qui voudraient certains soirs Juste un peu de silence autour de leur enfance. Petites filles à l'ombre austère des murs, qui aimeraient danser. Mais la terre a recouvert les dessins des marelles. Les rondes ont cessé de tourner. Elles ont perdu leurs ailes, les petites filles ne savent plus voler.

quatrain
tercet
distique

Au fond des caves, derrière les portes cadenassées, Elles soignent à jamais des blessures de verre, des coeurs barrés de fer, Des vies cernées de barbelés. Elles s'appellent Tatiana, Fatia, Juliette, Dolma, Keïko, Emilie, Antigone peut-être... Restent des pans de mur avec des carrés d'ombre en guise de fenêtres. Remplacer le verre, scier les barres d'acier, on a tout essayé. Il n'y a rien à faire... Derrière les petites filles, il y a les hommes. Martine Delerm

"L'âme brisant les liens qui l'enchaînent à la terre" : - Date de création : 1821-1823

Pierre-Paul Prud'hon : peintre françaisNaissance : 4 avril 1758 à Cluny Décès : 16 Février 1823 à Paris

" L'âme brisant les liens qui l'enchaînent à la terre " de Pierre-Paul Prud'hon
  • Peintre : Pierre-Paul Prud'hon
  • Date de création : 1821-1823 (période contemporaine)
  • Peinture à l'huile
  • Dimension de la peinture : 292 sur 203 cm
  • Lieu de conservation : Paris, musée du Louvre
Analyse de la peinture " L'âme brisant les liens qui l'enchaînent à la terre ":

-" Elles ont perdu leurs ailes, les petites filles ne savent plus voler. " vers 43 - Elles aimeraient danser, se divertir - " Elles chantent des chansons qu'on entend au pied de l'Himalaya. " vers 29 loin du monde, haut, envol

Dans le poème :

- ailes : représentent l'envol vers la liberté

Dans le tableau :

La liberté :
Axe de comparaison 1

Dans le poème : -" Derrière les petites filles, il y a les hommes. " vers 52

Dans le tableau : - le serpent représente le mal (le danger et la mort).
L'opprimant représenté :
Axe de comparaison 2

Dans le tableau : - Couleurs sombres en bas - Couleurs claires en haut - L'âme s'envole vers la lumière. Dans le poème : - Les jeunes filles vivent dans l'obscurité " Au fond des caves, derrière les portes cadenassées. " vers 44 - Elles rêvent de lumière, de liberté, d'apaisement - L'Himalaya les caves

Contraste entre l'ombre et la lumière
Axe de comparaison 3
Le poème "Antigone peut-être" est un poème : - triste, poignant - féministe - qui montre l'atrocité que vit certaines filles et femmes - qui dénonce le fait que les femmes et les hommes ne sont toujours pas égaux dans de nombreux pays car " Derrière les petites filles, il y a les hommes" vers 52
Conclusion