Pouvoir

Man Rey Man Ray est un peintre, photographe et réalisateur américain, naturalisé français, du 20ème sciècle. Il a fait partie du mouvement surréaliste.

Les Mains Libres est un recueil de Man Ray et Paul Éluard paru en 1937. Ce recueil s'organise d’une manière originale : c’est le poète qui vient illustrer les dessins de Man Ray .

Surréaliste !

Ce recueil est une parfaite illustration de la démarche et des recherches des Surréalistes qui refusent les catégories esthétiques et qui envisagent l’art comme un instrument de libération et de révolution. Dessins et poèmes font référence au rêve et à l’activité inconsciente. Quelques mots parfois suffisent au poète pour illustrer l’image.

Paul Eluard Paul Eluard est un écrivain, poète, homme politique et résistant français. Il adhère au dadaïsme et devient l'un des piliers du surréalisme

La main est un thème récurant dans le recueil, comme l'indique son nom : Les Mains Libres.

L'action et la main

Dessin de la main - Il y a un fort contraste entre ce corps féminin qui est frêle et la main qui est imposante - Nous ne savons pas lequel mais soit la main, soit le corps de la femme est démesuré - Elle ressemble à la main droite d’un humain, et plus exactement d’un homme. - Elle est imposante, avec des veines et des nervures qui ressortent, - Les doigts sont crispés autour du corps de la femme.

Interprétation C’est la main qui a le dessus sur la femme et qui la domine, de façon menaçante. La main est pour la femme ce que l’homme est sur la femme et ce que le violeur est sur sa victime. Le pouvoir de la main est concentré dans cette compression qui est le point ultime de l’action.

Texte sur l'action et la mainComposition d'un quatrain qui est la description pure du dessin avec la force et la violence du désir de l'homme dans son action. C'est un acte de dominance, de désir et d'un viol ou recherche de puissance. Le tercet dépeint plutôt l'immobilisation. Allitérations en P et S représentent un geste sec, violent et brutal. C'est un vocabulaire assez dur et violent qui réduit la femme à un objet. Les verbes sont de plus en plus violents.

Le corps Le corps de la femme est fin et frêle, signe d’impuissance et de fragilité. Cela qui fait ressortir la disproportion main-femme réduisant la femme au rang d’objet possédé. De plus, la femme est nue, ce qui transmet sa vulnérabilité. Elle est courbée, penchée dans le sens inverse de la main comme si elle était "attrapée au vol". Ses mains et sa tête sont coupées comme si elle essayait de s'enfuire par le haut de la page.

La femme

Bouche Sa bouche est ouverte, elle émet un cri muet qu’on semble entendre à travers le dessin

Les doigts Le majeur converge vers un point central de l’image : la partie intime de la femme. Celle-ci constitue l'objet de toute la convoitise et du désir de l’homme-assaillant. Les deux autres doigts tendent aussi vers ce point aussi.

Texte sur la femmeOn constate la présence du lexique de la force : "proie" "impuissance" "empoigne". Le terme "proie" renvoie pour nous à la chasse et donc à l'animal sans vie qui vient d'être exécuté. C'est une image violente qui montre le statut du corps de la femme. Le poème parle très peu d'elle, elle est complétement absente des actions que ce dessin illustre. Avec les termes "au vol" nous pouvons penser qu'elle était en train de s'échapper, de s'envoler avant d'être capturée.

Conclusion Tant dans le poème que par l’illustration, les artistes nous depeingent une femme réduite à un objet, dans une situation de prédation. Elle est faible par sa nudité, sa taille et son encerclement. Nous pouvons juste l’imaginer tentée de s’enfuir et de crier.

Conclusion

L'illustration

Cette illustration a un pouvoir cathartique et une fonction libératrice. En effet, ce dessin souligne les fantasmes érotiques et personnels ainsi que les désirs de son auteur, Man Ray. On peut aussi le voir comme le fantasme du pouvoir. Dans cette œuvre, on voit le point de vue du prédateur, soulevant sa proie à la hauteur de son regard.

Le Symbole

Sur le plan symbolique, ce poème traite des concepts de pouvoir, de contrôle et de domination, qu’on peut retrouver dans divers contextes tels que les relations personnelles, sociales et politiques. Il met en lumière la nature parfois oppressante du pouvoir, mettant en relief la manière dont un individu peut exercer un contrôle absolu sur une situation ou une personne, laissant peu de marge de manœuvre pour la liberté ou la résistance.

Le spectateur

En tant que spectateur, on assiste à un cauchemar. En effet, on voit la terreur d'une proie prise au piège qui va se faire violer. La femme est impuissante, c’est un objet, une victime, une captive. Le pouvoir est synonyme de brutalité ici.