Introduction :
Deux grandes crises financières et leurs caractéristiques
Une définition à noter
Une crise financière est une crise dont l'origine se trouve dans le système financier (banques, marchés financiers) et qui se transmet à l'économie réelle.
A. La crise de 1929
En octobre 1929, les Américains assistent à l'effondrement du cours des actions cotées à la bourse de Wall Street. L'indice Dow Jones, qui fait office de «baromètre» de la valeur des sociétés, baisse de 20 % en une matinée. Cet effondrement se poursuivra jusqu'en 1932, pour atteindre une perte totale de 85 %.
Comment commence-t-elle ?
La crise de 1929 commence donc sous la forme d'une crise financière liée à une intense spéculation sur les valeurs boursières. Ces valeurs sur lesquelles on spécule sont le plus souvent des actions, c'est-à-dire des titres de propriété représentant une fraction du capital d'une société. A partir de 1923, la valeur des actions ne cesse de progresser sous l'effet de la très bonne situation économique des Etats-Unis mais surtout du fait de la présence d’une bulle spéculative, c’est-à-dire une situation dans laquelle le cours d’une action n'a plus de rapport avec sa valeur réelle.
Une crise financière causée par la spéculation
Une bulle spéculative
Les investisseurs empruntent pour acheter des actions, car on anticipe une hausse de leurs cours (leurs prix), ce qui garantira, lors de leur revente, le remboursement du prêt et la réalisation d'une plus-value. Cette possibilité d’emprunter pour acheter des actions fait augmenter la demande de titres et fait augmenter les cours. Cela attire bien sûr de nouveaux spéculateurs, persuadés de pouvoir eux aussi rembourser leurs emprunts et réaliser des plus-values, car la valeur des actions s'élève continuellement. Au fil des mois, une bulle spéculative se forme et le cours des actions ne reflète plus du tout la valeur réelle des entreprises, mais juste la valeur future anticipée.
Lorsque le marché s’effondre, l'effondrement des cours conduit à la ruine de nombreux spéculateurs, car ils ne peuvent plus faire face au remboursement de leurs emprunts. Mais leur ruine entraîne également celle de leurs créanciers (les prêteurs). En effet, les banques qui avaient massivement prêté aux spéculateurs ne récupèrent pas leurs créances et font donc faillite. La crise devient bancaire.
Eclatement de la bulle
Entre 1929 et 1933, plus de 40 % des banques américaines font faillite, entraînant la ruine de leurs clients. Les autres font face à des "bank run" (paniques bancaires) au cours desquels les ménages se précipitent en masse aux guichets pour récupérer leurs liquidités.
Les dépenses de consommation des ménages diminuent fortement (effet de richesse négatif et thésaurisation). Les banques qui survivent à la crise cessent d’accorder des emprunts. Devant cette baisse du crédit et la baisse de la consommation des ménages, les entreprises cessent d'investir, baissent leur prix pour écouler leurs stocks et licencient du personnel. La crise devient économique.
Conséquences sur l'économie
La récession s'amplifie au fil du temps et se transforme en une dépression économique, qui aura des effets sur l’économie mondiale pendant plusieurs années.
B. La crise de 2008
C'est dans le secteur immobilier aux Etats-Unis que la crise de 2008 prend naissance.
Les subprimes
🎥
Le marché immobilier était très dynamique avant 2008, ce qui encourage la construction de nouveaux biens. On voit alors se développer des prêts spécifiques pour des ménages à faibles, voire très faibles revenus : les prêts subprimes. Pour inciter les plus modestes à s'endetter, les remboursements de ces prêts, à taux variables, commencent par des mensualités très légères, qui augmentent par la suite. Ces crédits subprime, comme tous les prêts hypothécaires, autorisent la saisie du bien immobilier en cas de défaut de remboursement, ce qui représente une solide garantie pour le créancier. Dans ce contexte, même des ménages pauvres font figure de « bons emprunteurs ».
Les subprimes
🎥
Cependant, les banques qui distribuent ces crédits ne les conservent pas dans leur bilan. Elles les transfèrent à des sociétés qui procèdent à leur titrisation. Cette opération consiste à transformer ces crédits en titres financiers qui rapportent des intérêts à ceux qui les acquièrent et dont la valeur dépend de la qualité des créances qu'ils rassemblent. Ces titres, souvent d'une très grande complexité, mélangent de manière opaque des créances de natures très différentes, d'échéances variées et porteuses de risques de défaut de remboursement très inégaux. Cependant, ils rapportent des intérêts supérieurs à la moyenne du marché et sont donc largement souscrits par toutes les institutions qui cherchent à placer leurs liquidités et qui vont même emprunter pour en acheter.
Effondrement
Mais au cours de l'année 2007, le relèvement des taux d'intérêt entraîne une augmentation du coût du crédit et des mensualités des prêts à taux variables. De plus en plus de ménages se retrouvent alors dans l'incapacité de rembourser leur emprunt. Les expulsions et les saisies de logements se multiplient et leurs reventes massives accélèrent le retournement du marché immobilier, dont les prix baissent fortement. Cette situation affecte ensuite les prêteurs qui ne récupèrent plus le montant des prêts accordés en revendant les logements, et provoque aussi l'effondrement de la valeur des titres adossés à ces prêts. En juillet 2007, plusieurs banques détenant massivement ces titres font faillite. La crise devient bancaire.
Petit à petit, la plupart des banques révèlent des pertes considérables et les compagnies d'assurances, censées garantir le remboursement de ces prêts hypothécaires, sont au bord de la faillite. La banque Lehman Brothers fait faillite. En quelques semaines, la bourse américaine perd près de 30 %. Pour compenser toutes ces pertes, les banques réduisent les prêts qu'elles accordent. Tous les secteurs économiques qui dépendent du crédit vont alors être touchés : de bancaire la crise devient économique.
Cette réduction du crédit entraîne une baisse de l'investissement. Par ailleurs, avec la baisse des prix de l'immobilier, le patrimoine des ménages se dévalorise. Tous ces effets de richesse négatifs freinent la consommation des ménages, ce qui, conjugué à la baisse des investissements, provoque la récession.
- 3,5 %
X 2
Chômage
PIB
le taux de chômage double, pour atteindre 10 % de la population active.
Le PIB baisse de 3,5 %.
We love data
Ressources complémentaires
Pour aller plus loin - schéma
Vidéo explicative sur la crise des subprimes
Film
Le film The Big Short, disponible sur Netflix
TLE C7 - Introduction
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Introduction :
Deux grandes crises financières et leurs caractéristiques
Une définition à noter
Une crise financière est une crise dont l'origine se trouve dans le système financier (banques, marchés financiers) et qui se transmet à l'économie réelle.
A. La crise de 1929
En octobre 1929, les Américains assistent à l'effondrement du cours des actions cotées à la bourse de Wall Street. L'indice Dow Jones, qui fait office de «baromètre» de la valeur des sociétés, baisse de 20 % en une matinée. Cet effondrement se poursuivra jusqu'en 1932, pour atteindre une perte totale de 85 %.
Comment commence-t-elle ?
La crise de 1929 commence donc sous la forme d'une crise financière liée à une intense spéculation sur les valeurs boursières. Ces valeurs sur lesquelles on spécule sont le plus souvent des actions, c'est-à-dire des titres de propriété représentant une fraction du capital d'une société. A partir de 1923, la valeur des actions ne cesse de progresser sous l'effet de la très bonne situation économique des Etats-Unis mais surtout du fait de la présence d’une bulle spéculative, c’est-à-dire une situation dans laquelle le cours d’une action n'a plus de rapport avec sa valeur réelle.
Une crise financière causée par la spéculation
Une bulle spéculative
Les investisseurs empruntent pour acheter des actions, car on anticipe une hausse de leurs cours (leurs prix), ce qui garantira, lors de leur revente, le remboursement du prêt et la réalisation d'une plus-value. Cette possibilité d’emprunter pour acheter des actions fait augmenter la demande de titres et fait augmenter les cours. Cela attire bien sûr de nouveaux spéculateurs, persuadés de pouvoir eux aussi rembourser leurs emprunts et réaliser des plus-values, car la valeur des actions s'élève continuellement. Au fil des mois, une bulle spéculative se forme et le cours des actions ne reflète plus du tout la valeur réelle des entreprises, mais juste la valeur future anticipée.
Lorsque le marché s’effondre, l'effondrement des cours conduit à la ruine de nombreux spéculateurs, car ils ne peuvent plus faire face au remboursement de leurs emprunts. Mais leur ruine entraîne également celle de leurs créanciers (les prêteurs). En effet, les banques qui avaient massivement prêté aux spéculateurs ne récupèrent pas leurs créances et font donc faillite. La crise devient bancaire.
Eclatement de la bulle
Entre 1929 et 1933, plus de 40 % des banques américaines font faillite, entraînant la ruine de leurs clients. Les autres font face à des "bank run" (paniques bancaires) au cours desquels les ménages se précipitent en masse aux guichets pour récupérer leurs liquidités.
Les dépenses de consommation des ménages diminuent fortement (effet de richesse négatif et thésaurisation). Les banques qui survivent à la crise cessent d’accorder des emprunts. Devant cette baisse du crédit et la baisse de la consommation des ménages, les entreprises cessent d'investir, baissent leur prix pour écouler leurs stocks et licencient du personnel. La crise devient économique.
Conséquences sur l'économie
La récession s'amplifie au fil du temps et se transforme en une dépression économique, qui aura des effets sur l’économie mondiale pendant plusieurs années.
B. La crise de 2008
C'est dans le secteur immobilier aux Etats-Unis que la crise de 2008 prend naissance.
Les subprimes
🎥
Le marché immobilier était très dynamique avant 2008, ce qui encourage la construction de nouveaux biens. On voit alors se développer des prêts spécifiques pour des ménages à faibles, voire très faibles revenus : les prêts subprimes. Pour inciter les plus modestes à s'endetter, les remboursements de ces prêts, à taux variables, commencent par des mensualités très légères, qui augmentent par la suite. Ces crédits subprime, comme tous les prêts hypothécaires, autorisent la saisie du bien immobilier en cas de défaut de remboursement, ce qui représente une solide garantie pour le créancier. Dans ce contexte, même des ménages pauvres font figure de « bons emprunteurs ».
Les subprimes
🎥
Cependant, les banques qui distribuent ces crédits ne les conservent pas dans leur bilan. Elles les transfèrent à des sociétés qui procèdent à leur titrisation. Cette opération consiste à transformer ces crédits en titres financiers qui rapportent des intérêts à ceux qui les acquièrent et dont la valeur dépend de la qualité des créances qu'ils rassemblent. Ces titres, souvent d'une très grande complexité, mélangent de manière opaque des créances de natures très différentes, d'échéances variées et porteuses de risques de défaut de remboursement très inégaux. Cependant, ils rapportent des intérêts supérieurs à la moyenne du marché et sont donc largement souscrits par toutes les institutions qui cherchent à placer leurs liquidités et qui vont même emprunter pour en acheter.
Effondrement
Mais au cours de l'année 2007, le relèvement des taux d'intérêt entraîne une augmentation du coût du crédit et des mensualités des prêts à taux variables. De plus en plus de ménages se retrouvent alors dans l'incapacité de rembourser leur emprunt. Les expulsions et les saisies de logements se multiplient et leurs reventes massives accélèrent le retournement du marché immobilier, dont les prix baissent fortement. Cette situation affecte ensuite les prêteurs qui ne récupèrent plus le montant des prêts accordés en revendant les logements, et provoque aussi l'effondrement de la valeur des titres adossés à ces prêts. En juillet 2007, plusieurs banques détenant massivement ces titres font faillite. La crise devient bancaire.
Petit à petit, la plupart des banques révèlent des pertes considérables et les compagnies d'assurances, censées garantir le remboursement de ces prêts hypothécaires, sont au bord de la faillite. La banque Lehman Brothers fait faillite. En quelques semaines, la bourse américaine perd près de 30 %. Pour compenser toutes ces pertes, les banques réduisent les prêts qu'elles accordent. Tous les secteurs économiques qui dépendent du crédit vont alors être touchés : de bancaire la crise devient économique.
Cette réduction du crédit entraîne une baisse de l'investissement. Par ailleurs, avec la baisse des prix de l'immobilier, le patrimoine des ménages se dévalorise. Tous ces effets de richesse négatifs freinent la consommation des ménages, ce qui, conjugué à la baisse des investissements, provoque la récession.
- 3,5 %
X 2
Chômage
PIB
le taux de chômage double, pour atteindre 10 % de la population active.
Le PIB baisse de 3,5 %.
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Pour aller plus loin - schéma
Vidéo explicative sur la crise des subprimes
Film
Le film The Big Short, disponible sur Netflix