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Primo Levi
Aaron Costenberg
Created on February 22, 2024
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Transcript
Primo Levi
CNRD
Biographie
Primo Levi, né le 31 juillet 1919 à Turin et mort le 11 avril 1987 (suicide, accident ?) dans la même ville, est un écrivain et docteur en chimie italien rendu célèbre par son livre Si c'est un homme, dans lequel il relate son emprisonnement au cours de l'année 1944 dans le camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz-Monowitz. Juif italien , chimiste de profession et de vocation, il entre dans une carrière d'écrivain orientée par l'analyse scientifique de cette expérience de survivant de la Shoah, dans le but de montrer, retranscrire, transmettre, expliciter. Il est l'auteur d'histoires courtes, de poèmes et de romans.
Primo Levi, un résistant italien
En septembre 1943, Mussolini est démis de ses fonctions et son successeur, le maréchal Pietro Badoglio, signe l'armistice avec les Alliés. Mussolini est rapidement libéré par les Allemands et installé à la tête de la République de Salò, un État fantoche d'une extrême violence dont le territoire se limite à la partie nord de l'Italie encore occupée par l'Allemagne. Les opposants au fascisme exhortent les Italiens à la révolte active. Primo Levi rentre à Turin pour découvrir que sa mère et sa sœur se sont réfugiées à La Saccarello, leur maison de campagne située dans les collines entourant la ville. Ils embarquent tous pour le val d'Aoste. Arrivés à Saint-Vincent, ils trouvent à se cacher provisoirement. Se sachant repérés par les autorités, ils s'enfuient jusqu'à Amay dans le Col de Joux, étape sur la route qui conduit en Suisse. Ils se retrouvent là parmi de nombreux autres réfugiés alors que les mouvements de la Résistance italienne deviennent de plus en plus actifs dans la zone occupée. Primo Levi et quelques camarades prennent le chemin des alpages et rejoignent en octobre le mouvement partisan Giustizia e Libertà, d'orientation libérale.
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Primo Levi, un résistant en déportation
Le 22 février 1944, les 650 « pièces » (dans le vocabulaire d'un camp, le terme allemand employé était «Stück» : pièce, morceau) du camp de Fossoli sont transportées à Auschwitz dans douze wagons à bestiaux surchargés. L'espérance de vie d'un prisonnier ayant échappé à la Selektion, qui désigne d'emblée les personnes destinées à la chambre à gaz, est de trois mois. De ces 650 Juifs italiens, une vingtaine seulement reverront l'Italie. Parmi eux se trouve Primo Levi dont la déportation deviendra le principal thème de son oeuvre mais aussi l'aune à laquelle il mesurera les événements ultérieurs de son existence. Levi est assigné au camp de Monowitz, un des camps auxiliaires d'Auschwitz, dont la principale mission est de fournir la main-d'œuvre au chantier de construction d'une usine de caoutchouc synthétique appartenant à IG Farben, la Buna. Soumise à de nombreux bombardements, l'usine de la Buna n'entra jamais en activité. Levi attribue sa survie à une « concaténation (enchaînement) de circonstances », entre autres pour avoir été déporté à une période où il avait été décidé de rallonger quelque peu la vie des prisonniers et d'arrêter les exécutions arbitraires. Possédant quelques notions d'allemand grâce à sa formation scientifique, il parvient — à l'aide d'un prisonnier italien plus expérimenté (qu'il paye en rations de pain) — à les développer et à s'orienter dans la vie du camp sans trop attirer l'attention des Prominente, les prisonniers privilégiés du système. Pendant de nombreux mois, dont l'hiver 1944, Levi manque de mourir d'épuisement, de froid et de faim avec les autres prisonniers, employés comme main d'œuvre « esclave » à des travaux forcés et au-dessus de leurs forces. À partir de novembre 1944, sa formation professionnelle lui permet d'obtenir un poste relativement privilégié d'assistant dans le laboratoire de l'usine de production de caoutchouc de la Buna.
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Primo Levi, lutter contre la déshumanisation dans les camps
"Le sens de ses paroles, je l’ai retenu pour toujours : c’est justement, disait-il, parce que le Lager est une monstrueuse machine à fabriquer des bêtes, que nous ne devons pas devenir des bêtes; puisque même ici il est possible de survivre, nous devons vouloir survivre, pour raconter, pour témoigner; et pour vivre, il est important de sauver au moins l’ossature, la charpente, la forme de la civilisation. Nous sommes des esclaves, certes, privés de tout droit, en butte à toutes les humiliations, voués à une mort presque certaine, mais il nous reste encore une ressource et nous devons la défendre avec acharnement parce que c’est la dernière : refuser notre consentement. Aussi est-ce pour nous un devoir envers nous-mêmes que de nous laver le visage sans savon, dans de l’eau sale, et de nous essuyer avec notre veste. Un devoir, de cirer nos souliers, non certes parce que c’est écrit dans le règlement, mais par dignité et par propriété. Un devoir enfin de nous tenir droits et de ne pas traîner nos sabots, non pas pour rendre hommage à la discipline prussienne, mais pour rester vivants, pour ne pas commencer à mourir. " Primo Lévi, Si c’est un homme, Paris, Julliard, 1987
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Ecrire pour laisser un témoignage lucide et humaniste
Primo Levi revient au corso Re Umberto, où personne ne l'attend. À 26 ans, il est méconnaissable. Vêtu d'un vieil uniforme de l'Armée rouge, il a le visage bouffi par la malnutrition et mangé par une barbe hirsute. Si les mois suivants lui permettent de se reconstituer physiquement, de prendre contact avec des survivants et de chercher du travail à Milan, il est traumatisé par son expérience concentrationnaire au cours de laquelle ont péri nombre de ses amis et une personne chère à son cœur. Il raconte des histoires d'Auschwitz aux passagers qu'il rencontre dans le train. Il écrit des poèmes, dont celui qui donnera son titre à son premier livre. Lors de la fête du Nouvel An juif en 1946, il rencontre Lucia Morpurgo qui lui propose de lui apprendre à danser. Primo Levi en tombe amoureux. Le 21 janvier 1946, il commence à travailler à la DUCO, une entreprise en peintures et vernis située en dehors de Turin. Les communications ferroviaires sont si rudimentaires qu'il doit en semaine loger dans le dortoir de l'usine. C'est là qu'il écrit, sans relâche, ses souvenirs et, sans imaginer en faire un livre, le premier jet de Si c'est un homme. D'abord tragique, son écriture sur le Lager change sous l'influence de ses sentiments pour Lucia. D'un témoignage rédigé à la première personne, il passe à une analyse scientifique. Le chimiste tente de produire avec lucidité et détachement une description de l'indescriptible. Il écrit sur tous les bouts de papier qui lui tombent sous la main, y compris les tickets de train. À la fin de février, il a rédigé l'équivalent de dix pages sur les dix jours qui séparent l'évacuation du camp par les Allemands de la libération de celui-ci par l'Armée rouge. Ce qui sera son livre est écrit pendant les dix mois qui suivent.
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Témoignage de Primo Levi