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Carte interactive de la région PACA

Dans le cadre du CNRD, huit élèves de 3e volontaires du collège Jean Cavaillès de Figanières ont réalisé ce travail de recherche et de rédaction autour de la résistance en PACA.

Résister à la déportation

Concours National de la Résistance et de la déportation

Les rédacteurs

Conclusion

Les sources

Contexte historique

Introduction

Introduction

La Seconde Guerre mondiale débute le 1er septembre 1939 lorsque l’Allemagne nazie puis l’URSS de Staline envahissent la Pologne. Ce conflit est caractérisé par la violence de masse et la volonté d’anéantir totalement l’adversaire. La France, choquée par l’effondrement de son armée en juin 1940, se déchire entre résistance et collaboration. Résister c’est penser, s’organiser, agir dans le but de nuire à l’Occupant, à l’État vichyste, aux collaborateurs. Déporter c’est être déplacé et être interné dans un camp de concentration situé à l’étranger dirigé par les Nazis. Nous allons étudier ces deux notions à l’échelle locale : la région Provence Alpes Côte d'Azur. Nous allons lister quelques évènements, quelques acteurs, quelques lieux marquants de cette période trouble illustrant, montrant ainsi la résistance à la déportation, en déportation et au retour de celle-ci par le biais du devoir de mémoire.

Photo de la une du journal Paris-soir, annonçant la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, le 4 septembre 1939. AFP

Contexte historique

Contexte historique général :1940 : La France défaite et occupée « La déroute militaire de mai-juin 1940 débouche sur une double crise politique. Le premier acte se joue à Bordeaux le 16 juin avec la démission du président du Conseil Paul Reynaud qui veut continuer le combat : il est remplacé par le maréchal Pétain, prêt à conclure un armistice avec l'Allemagne. » L’armistice est signé le 22 juin : la France est coupée en deux. Le deuxième acte se joue à Vichy le 10 juillet quand sont votés les pleins pouvoirs pour Pétain (…). Ce vote révèle une profonde érosion de la foi dans les institutions de la République. Un sentiment largement partagé, y compris par les opposants à l'armistice. Bientôt le pays sera invité à « collaborer » et participera activement à la politique antisémite voulue par les Nazis.D'après Julian Jackson, L'Histoire n°352.Comment vont réagir les Français face à cette situation ? Certains vont l’accepter, d’autres vont la refuser. Le général de Gaulle refuse la défaite et l'armistice. Il lance depuis la BBC de Londres son appel du 18 juin 1940. S'appuyant sur une partie de l'empire colonial et sur les volontaires qui l'ont rejoint, il crée les F.F.L (Forces françaises libres). La Résistance est alors lancée.1941 : La zone sud voit naître assez rapidement des réseaux de résistance tels que « Combat », « Libération Sud » ou « Franc-tireur » mais ils manquent de moyen et surtout d’organisation. Ces résistants sont mal implantés, divisés voir même concurrents et cette situation dure jusqu’en 1941, année où Jean Moulin quitte la France pour Londres, dans l’espoir d’y rencontrer le général de Gaulle. C’est le commencement de l’unification de la Résistance.

La France coupée en quatre : zone libre, zone occupée, zone annexée (Alsace-Moselle) et zone placée sous administration militaire allemande de Bruxelles (Nord de la France). Wikipédia

1942-1944 : Jean Moulin parvient à rejoindre l’Angleterre où il s’entretient avec le général de Gaulle sur les nécessités de la résistance française. Le général fait de lui son porte-parole auprès du peuple français. Il est parachuté en France dans la nuit du 30 décembre 1942 et dès lors il coordonne les différents mouvements de la résistance française. Il est parvenu à convaincre les mouvements « Combats », « Libération-Sud » et « Franc-tireur » de se réunir pour former le « Mouvements Unis de la Résistance » surnommé M.U.R (1943) et parvient même à fonder le CNR (=Conseil National de la Résistance), le 27 mai 1943.Contexte historique PACA :La région PACA pendant la Seconde Guerre Mondiale a connu trois périodes distinctes. Elle est située en zone libre placée sous l’autorité de Vichy après juin 1940. Ensuite entre 1942 et 1943, une grande partie de la région est placée sous autorité italienne. Enfin, elle passe totalement sous l’autorité allemande jusqu’à la Libération. Dans ce contexte particulier , la question juive a un écho particulier : politique antisémite appliquée sous Vichy, population juive protégée sous l’occupation italienne et reprise après l’arrivée des Allemands : les persécutions, les rafles, les arrestations et les transferts reprennent dans tous les départements jusqu’à la Libération.

Contexte historique

La carte interactive de la région PACA

Cliquez sur les points interactifs afin de découvrir des parcours, des événements, des acteurs de la Résistance en région PACA.

Saint-Raphaël : Portrait d'Hélène Dolla

Marseille : La rafle du Vieux-Port

Nice : Portrait de Denise Jacob

Sorgues : Le train fantôme

Avignon : Portrait d'Yvonne de Komornicka

Aix-en-Provence : Le camp des Milles, résister à travers l'Art

Figanières : Cérémonie d'hommage à Jean Cavaillès

Alpes-Maritimes : L'occupation italienne

Boulouris-sur Mer : La Feuilleraie, lieu de sauvetage

Saint-Martin-Vésubie : Les résidences forcées

Figanières : Rencontre avec des enfants de Résistants

Nice : Le réseau Marcel

Draguignan : Les tracts, résister par l'écrit

Arles : Portrait de Joseph Imbert

Marseille : Joseph Bass "Le service André"

Toulon : "Justes parmi les Nations"

Collobrières : Les familles Kettschau et Hepner, unies dans la Résistance

Digne-les-Bains : Portrait de Jean Carrara

Rosans : Le Lastic, lieu de sauvetage

Denise Jacob (1924-2013)

La famille Jacob s’installe à Nice en 1924. Quand débute le conflit, les enfants sont mis en sécurité dans la famille à Toulouse. Ils reviennent à Nice en juin 1940. La Gestapo arrive dans la cité des Anges, le 09 septembre 1940 ainsi que le nouveau décret sur le « statut des Juifs » mis en place par Vichy. Dès 1941, elle réalise ses premiers actes de résistance en diffusant les nouvelles de la radio anglaise dans son lycée, et des tracts.En 1942, à Nice, on assiste à une augmentation des rafles pur arrêter les Juifs. Denise Jacob (épouse Vernay) rejoint à la suite de cela l’Union générale des israélites de France (UGIF) à Nice, elle aide à cacher les enfants et leurs parents juifs venus de tous les pays et bloqués à Nice, dans des familles qui risquent leur vie.En juillet-août 1943, la chasse aux Juifs s’intensifie. Elle est dans un camp d’éclaireuses et décide d’entrer dans la clandestinité pour intégrer un réseau de résistance après que son père l’a prévenue de l’augmentation des rafles. Elle se fait accueillir par les parents d’une camarde cheftaine à Saint-Marcellin et elle intègre le mouvement Franc-Tireur* (qui fait partie des Mouvements Unis de la Résistance avec Combat et Libération). Elle devient donc agent de liaison au sein du mouvement sous le nom de « Miarka » son nom de totem aux Éclaireuses Éclaireurs de France (EEDF) elle reprend alors la mission de Mme Clarence, une dame qu’elle a connue via les Éclaireurs de France. D’octobre 1943 à mai 1944, elle est chargée de faire glisser le courrier clandestin dans toutes les boîtes aux lettres de la ville de Lyon et elle est aussi chargée de diffuser tous les journaux sur le clandestin de Franc-Tireur. Le 18 mars 1944, elle décide de rendre visite à toute sa famille pour fêter les 21 ans de sa sœur Milou à Nice. C’est la dernière fois qu’elle voit toute sa famille, cette dernière est arrêtée et déportée dix jours plus tard comme tous les autres Juifs.

Photo Denise Jacob - France 3

Denise Jacob : résister en déportation

Après le débarquement du 6 juin 1944, Denise décide de rejoindre Annecy où sa mission est de récupérer pour le maquis du plateau de Gilières, deux radios et de l’argent. Le 18 juin 1944, elle est arrêtée sur la route d’Aix-les-Bains. Elle est transférée à la Gestapo de Lyon où elle est torturée. Denise est enfermée au fort de Montluc, puis prisonnière à Romainville ensuite elle est déportée au camp de Neue-Bremm puis transférée à Ravensbrück le 26 juillet 1944. Ayant donné un faux nom, elle est déportée comme résistante et non juive. Elle part dans le convoi 46 800. Dans le camp, elle fait la connaissance de Germaine Tillion ; Florentine Sueur. Denise continue à faire de la résistance dans le camp : elle travaille pour le transport de briquettes de charbon, secteur moins surveillé. Elle vole tout ce qu’elle trouve : crayons, peignes, papiers, brosses à dents... qu’elle partage avec les Françaises du camp. Elle réalise également un « livre de poésies » à partir de toile de jute, de bouts de laine. Elle crée avec ses camarades des poèmes. Elle y reste jusqu'au 2 mars 1945 puis elle est transférée à Mauthausen avec 2000 femmes destinées à être assassinées dans un convoi nommé « Nuit et Brouillard ». Elle est libérée du camp par une mission de la Croix-Rouge le 21 avril 1945 qui l’amène en Suisse puis la conduit à Annecy où elle vit pendant quelques temps.Toute sa vie, avec sa sœur Simone Veil, elles perpétue la Mémoire des déportés et celle de la Résistance.

Photo Denise Jacob - Wikipedia

Jean Carrara (1924-1944)

Jean CARRARA, nom de code dans la Résistance : COLLOMP Jean (9 décembre 1924 à Fréjus - 28 mars 1944 à Digne), issu d’une famille italienne qui a fui l’Italie après l’arrivée au pouvoir de Mussolini. La famille s’installe à Fréjus. Il devient l’un des membres les plus actifs du groupe FTP-MOI (Les Francs-Tireurs et partisans-main-d’œuvre immigrée) de Fréjus-Saint-Raphaël créé en 1942. Il est arrêté avec ses camarades par l’OVRA (en Italien : Organizzazione di Vigilanza e Repressione dell'Antifascismo ; en Français : L'Organisation de la Surveillance et de la Répression de l'Antifascisme, c’est le service secret de la police politique italienne, fondée par Arturo Bocchino en 1927, chargée dans un premier temps de lutter contre les communistes et autres opposants au régime fasciste. En Corse, elle traque les Hommes des réseaux de renseignement comme Pearl Harbour et R2 Corse. À Nice, elle occupe deux villas de Cimiez : Nobili et Lynwood (qui est le principal centre de torture). Le 13 mai 1943, Jean Carra est torturé. Il est libéré le 25 mai. Jean Carrara rallie la première compagnie FTP (Francs-Tireurs et Partisans : créés en 1942, par le Parti Communiste français, ils regroupent de organisations paramilitaires placées sous la direction du « Front National » et d’un Comité militaire dirigé par Charles Tillon. Ils pratiquent la guérilla urbaine. En 1944, ils intègrent les FFI = Forces Françaises de l’Intérieur). Ensuite, il rejoint le FTP-MOI de Nice où il devient chef de groupe. Il participe à de nombreuses opérations tant dans le Var qu’à Marseille où il intègre le FTP-MOI Marat (fondé en 1942 selon la décision du Parti Communiste 1943. Le groupe est rejoint par toutes les organisations juives communistes qui se sont unies dans l'Union des Juifs pour la Résistance et l'Entraide (UJRE). Les groupes de combat juifs attaquent des objectifs bien précis et en tant que FTP-MOI, participent aux actions militaires générales. Ils peuvent être au besoin épaulés par des FTP.

Photo Jean Carrara - fonds personnel

Jean Carrara

Le détachement Marat opère dans une région qui couvre les Bouches-du-Rhône, le Var et les Alpes-Maritimes. Il réalise plusieurs actions entre 1943 et 1944 et participe à la libération de la ville de Marseille à partir du 21 août 1944). À Marseille, il participe notamment à la destruction du ficher de l’UGIF (Union Générale des Israélites de France fondée sur ordre des Nazis, par une loi du gouvernement de Vichy en 1941. Sa mission est de rendre repérable les Juifs de France, « dont l’appartenance religieuse n’est plus mentionnée dans les recensements depuis 1872 ». Cette loi marque donc la fin des traditions républicaines et laïques. La loi met un terme au processus d’assimilation à la nation française et crée une communauté juive en France.L’État français et les Allemands mettent en place des organismes d’aide pour assister les Juifs exclus de la société) où il y avait les noms des Juifs de cette ville. Jean Carrara est ensuite déplacé dans les Basses-Alpes, avec son chef Menicucci. Il devient responsable du deuxième secteur FTP du département. Le 27 mars 1944, Jean Carrara est tombé dans une embuscade tendue aux Allemands par les maquisards, au col des Lèques, au-dessus de Castellane, afin de délivrer Marcel Battaglia (1917-1944).Marcel Battaglia a fondé le maquis des Maures en 1943. Responsable de la 2e Cie FTPF des Basses-Alpes en 1944, il est arrêté par les Allemands à Castellane. Il est malheureusement tué dans cette opération du 27 mars 1944, et Jean CARRARA, grièvement blessé, meurt le lendemain à l’hôpital de Digne. Il allait être père d’une fille prénommée Jeannine Bresson (dont nous avons pu obtenir le témoignage lors d'une rencontre le jeudi 18 janvier 2024). Pour rendre hommage à Jean Carrara et Marcel Battaglia, le groupe FTP-MOI de Lorgues adopte le nom de Jean Carrara.

Extrait du Mémorial de la Résistance et des combats de la Seconde guerre mondiale dans les Basses Alpes

Pourquoi Jean Carrara est-il entré en Résistance ? (témoignage de sa fille Jeannine Bresson)​

La destruction du fichier UGIF par Jean Carrara (témoignage de sa fille Jeannine Bresson)

Portrait de Jean Carrara par Cléa et Andrea

Rafle du Vieux Port de Marseille

Elle est la deuxième rafle la plus importante de France, après celle du Vel d’Hiv (juillet 1942) à Paris. Elle se déroule du 22 au 24 janvier 1943, à Marseille. Appelée Opération Sultan (décidée fin 1942 par Himmler), elle se solde par l'arrestation de plusieurs milliers de personnes, s'accompagne de la destruction du quartier du Vieux-Port et par l’évacuation des Vieux Quartiers (aux abords de l’Opéra). C’est un projet de grand nettoyage urbain, se débarrasser de ce quartier, puisque c’est le lieu où vivaient « les Italiens, des Noirs, des artistes, la pègre, les prostituées et donc aussi les Juifs ». Dès 6 heures du matin, 20 000 personnes sont évacuées de force. Les trois quarts d'entre elles rejoindront les camps militaires désaffectés de Fréjus (Var). 1642 personnes sont déportées : 786 Juifs (580 ont la nationalité française) sont envoyés à Drancy dans des conditions horribles, inhumaines. Ils sont entassés dans des wagons à bestiaux plombés, sans eau, sans nourriture, sans hygiène... Ils sont, ensuite, déportés pour Sobibor par les convois 52 du 23 mars 1943 et 53 du 25 mars 1943. À la fin de la guerre, il ne reste aucun survivant du convoi 52 et seulement 5 rescapés du convoi 53. Ils prennent alors le nom de « convois des Marseillais »

Photo Bundesarchiv_Bild - Wikipedia

La rafle du Vieux Port racontée par Simone Pittavino, présidente de la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes (FNDIRP)

Rafle du Vieux Port de Marseille

Le couple Costa a été reconnu Juste parmi les Nations en 2009.

La population marseillaise, scandalisée par les actions menées par les Nazis, décide d’aider les Juifs à échapper à leur triste sort. Elle leur porte assistance et n’hésite pas à les cacher, au péril de sa vie, pour leur éviter la déportation. C'est le cas du couple Jean-Baptiste et Marie-Jeanne Costa, qui a accepté de « prendre en charge femmes et enfants juifs avec leur grand-mère quand les hommes de la famille Fresco et Misrahi » ont été arrêté.Ainsi que celui du couple Marius et Marie-Jeanne Amphoux, propriétaires d’un café à Marseille. Ce dernier a été fermé pendant l’Occupation. Le couple continue à vivre dans l’appartement situé au-dessus de ce dernier. En 1941, il loue l’appartement à Adolphe et Max Scher (Juifs qui résidaient au Vieux-Port). En janvier 1943, leur petite sœur Odette revient de l’école. Elle trouve le quartier vidé de ses occupants. Ses parents et sa cousine, Rebecca Sendyk, ont été enfermés dans un camp à Fréjus. Son père est transféré à Drancy et envoyé à Auschwitz d’où il ne revient pas.

Le couple Amphoux a été reconnu Juste parmi les Nations en 1998.

Photo Famille Amphoux - collections.yadvashem.org

Odette, ne trouvant plus sa famille, décide de rejoindre ses grands frères. Ils la confient au couple Amphoux qui l’accueille volontiers. Sa mère, Feiga Scher, sort de détention après une opération, rejoint sa fille chez les Amphoux qui ont déjà recueilli la cousine d’Odette. Le couple trouve une cachette pour la famille Scher dans les Hautes-Alpes à Romollon. Feiga est encore fragile, dans leur périple, Marie-Jeanne décide de les accompagner. Lors d’un contrôle de police à la gare, Feiga est arrêtée. Marie-Jeanne refuse de la laisser seule, elle se retrouve elle aussi au commissariat. Grâce à son courage, elle fait libérer Feiga. Elles rejoignent le village de Romollon. La famille se rejoint et y vit jusqu’à la libération. Le couple a sauvé cinq personnes : Adolphe, Feiga, Max, Odette Scher et Rébeccca Sendik.

Le train fantôme de Sorgues

Parti le 3 juillet 1944, l’un des derniers trains de déportation en direction de Dachau (en Allemagne) part de Toulouse, avec à son bord 750 déportés (403 détenus du camp du Vernet d’Ariège et 150 de la prison Saint-Michel, plus d’autres lieux) : Juifs, Espagnols (considérés somme des étrangers indésirables), résistants, communistes. Il passe par Bordeaux (où il reste en gare pendant 28 jours), Sorgues, Lyon, Sarrebrück, Dachau. Ce voyage est marqué par de nombreuses évasions. 536 prisonniers arrivent à Dachau et seulement la moitié en revient.Les déportés voyagent dans des conditions épouvantables : ils sont entassés dans des wagons à bestiaux et n’ont ni nourriture ni eau. Le périple se termine le 28 août 1944. Ce trajet est long parce qu’il a de nombreuses fois été interrompu par des actes de résistance : comme la destruction des voies, des ponts... et par les bombardements des avions alliés. Pour ne pas se faire bombarder, les déportés doivent agiter des mouchoirs blancs aux fenêtres des wagons. À cause de toutes ces péripéties, le train finit par zigzaguer entre les gares encore en état et arrive à Roquemaure (dans le Gard), le 18 août 1944. Le convoi est de nouveau bloqué car le pont traversant le Rhône a été saboté. Les déportés sont alors obligés de marcher 17 kilomètres, encadrés par les troupes allemandes, sous la chaleur écrasante du soleil du mois d'août, assoiffés, affamés et épuisés par le voyage. Quand les déportés passent dans le village de Sorgues, les habitants de celui-ci sont touchés et choqués de l’état des déportés et, face à cette barbarie, cheminots et Sorguais font acte de courage et vont aider une trentaine de déportés à s’enfuir. Malheureusement, le convoi est quand même reparti, contenant toujours à son bord environ 540 personnes. Seulement environ 200 personnes ont survécu au camp de concentration. Le convoi est appelé “train fantôme” car son chemin est impossible à retracer tant il a été interrompu et changé.

Carte - lesdeportesdutrainfantome.org

Hélène Dolla : le devoir de mémoire

Hélène Dolla (née Roux) est née le 1er avril 1920 à Paris. Elle meurt le 26 janvier 2021 à Cogolin (Var).Hélène passe sa jeunesse à Nice où ses parents travaillaient. Élève de l'école primaire supérieure de Nice, elle entre à l'École Normale d'Institutrices de Draguignan en 1939. Elle épouse en décembre 1942 à Montauroux Martial Dolla avec lequel elle a trois fils (Jean-Marie, Gérard et Noël).Membre d'un groupe des Jeunes Antifascistes, elle adhère au Parti Communiste en décembre 1943. Hélène est institutrice à Montauroux (1942-1944), à Fréjus (1944-1945) puis à Saint-Raphaël. Elle est activement engagée dans la Résistance puisqu’elle va même cacher des armes sous l’estrade de sa classe, refuse de faire chanter à ses élèves, chaque matin, "Maréchal nous voilà", lui préférant "Flotte Petit Drapeau" (chant patriotique de son vrai nom Ce que c’est un drapeau d’Edgard Favart, 1909), accueille des illégaux et diffuse des tracts. Après la guerre, elle n’a jamais cessé d’être une militante engagée dans la vie sociale, politique de Saint-Raphaël.

Photo Hélène Dolla - Nice Matin

Hélène Dolla s’est engagée dans le Devoir de Mémoire en témoignant dans les établissements scolaires pour que jamais ne soient oubliés les actes horribles de la Seconde Guerre Mondiale.

Yvonne de Komornicka (1898-1994)

Veuve depuis 1930, Yvonne de Komornicka élève seule ses trois filles : Christiane, Wanda et Hélène quand la Seconde Guerre Mondiale éclate. Elle s’engage aux côtés du Maréchal Lyautey dans le mouvement appelé « les Françaises au service de la Nation ». Elle assiste à la défaite française en 1940 et elle poursuit cependant son action. Elle organise un « réseau d’évasion pour les prisonniers de guerre français » depuis la ville de Nancy. Dans sa mission, elle est aidée par ses filles. Elles doivent chercher les prisonniers, qu’elles amènent jusqu’aux passeurs qui les conduisent vers le Sud. Dénoncée par une voisine, elle est contrainte de fuir pour gagner la zone Sud en 1941.Le 9 septembre 1941, elle atteint avec ses filles Avignon. Elle se met tout de suite en relation avec la Mairie où elle obtient un poste d’Agent d’Enquêtes Administratives. Elle va être en contact avec les réfugiés mais aussi les responsables de la résistance locale notamment l’Abbé Krebs dit « Victor », qui est le chef départemental du mouvement « Combat Vaucluse ». Elle rencontre également Bertin-Chavance, Jacques Renouvin, Auricourt (de son vrai nom Aubry).L’abbé Krebs lui confie ainsi qu’à ses filles des missions comme « écouter la BBC, diffuser des tracts, cacher des papiers ». Elle devient un rouage essentiel de l’Armée des Ombres de la région R2 (Sud Est de la France) quand l’abbé Krebs est obligé de fuir après dénonciation. Elle prend non seulement en charge le R.O.P (Recrutement, Organisation, Propagande) de Combat mais aussi la responsabilité de lui succéder sous le pseudonyme de Kléber. À partir de ce moment, ses missions sont de plus en plus primordiales pour non seulement réunir les différents réseaux mais aussi libérer le territoire national. Elles vont de l’art de maîtriser la fabrication des faux papiers (fausses cartes d’identité, faux livrets de famille...) à créer un GF (Groupes Francs) dans le Vaucluse (dans cette tâche, elle est aidée par Jean Garcin alias « Bayard »). Ce dernier prend le nom de Groupe Franc Kléber qui s’illustre avec le Maquis du Chat dans de nombreuses actions commandos.Sa rencontre avec Jean Moulin est déterminante, il lui confie une nouvelle mission : celle de fédérer tous les mouvements de résistance et de les réunir dans un seul groupe. Elle devient ainsi le chef des Mouvements Unis de la Résistance (MVR) du Vaucluse.

Portrait d'Yvonne de Komornicka réalisé par S. Aubertin, codétenue, camp de Ravensbrück, 1945 Archives du Vaucluse

Dénoncée, elle est déportée à Ravensbrück.

Yvonne de Komornicka : résister en déportation

Ravensbrück : Dénoncée une deuxième fois, Yvonne de Komornicka est arrêtée à la mairie d’Avignon, le 20 octobre 1943 par la Gestapo. Elle est internée dans un premier temps aux Baumettes. Puis, elle est déportée au camp de Ravensbrück où elle continue de résister selon le témoignage de Simone Frouin née Aubertin. Yvonne est sa compagne de Déportation dans les Block 32 et 24 à Ravensbrück. Elle témoigne de l’action du Capitaine Kléber lors de son internement au péril de sa vie : Yvonne de Komornicka est par exemple allée dans le Block 25 récupérer les bidons de soupe non consommés pour les donner à celles du Block 32. Elle a aussi organisé des discussions, des chorales pour qu’elles gardent l’espoir. C’est une N.N « Nacht Und Nebel » (= une Nuit et Brouillard), cela indique qu’elle est condamnée à mort. Elle survit aux expériences pseudo-médicales de septembre 1944 où elle est empoisonnée, des glandes lui sont ôtées. Dans ce « lieu maudit », elle survit dans ce camp dénommé « l’Enfer des femmes » et « le camp de la mort lente », elle survit : c’est son acte de résistance. Elle fait partie des 3000 rescapées (10 000 Françaises ont été déportées dans ce camp) rapatriées par la Croix Rouge. Elle retrouve sa famille, le 14 juillet 1945, à l’hôtel Lutetia à Paris.Ses filles : Pendant son internement, ses filles restées à Avignon, poursuivent la lutte. Elles sont agents de liaison. Elles participent activement à la Résistance. En septembre 1944, elles apprennent que leur mère est toujours en vie. Christiane et Wanda s’engagent alors dans les équipes chargées de l’aide au retour des Déportés. Elles sont déployées, l’une, en 1945, une zone canadienne, l’autre en zone britannique. C’est à ce moment qu’elles apprennent que leur mère est en transit en Suède. La famille est à nouveau réunie à Paris, en 1945.

Carte d'agent de liaison de Christiane de Komornicka vers 1945 - Archives du Vaucluse

Cérémonie d'hommage à Jean Cavaillès

Mercredi 3 avril 2024, une cérémonie d'hommage à Jean Cavaillès sera organisée au collège de Figanières, l'occasion de rendre hommage à Jean Cavaillès mais aussi à ces femmes et ces hommes de l’ombre qui ont participé aux actions clandestines menées au nom de la Liberté de la Nation et de la dignité de la personne humaine pour lutter contre la domination et le plus souvent contre l’Occupation de leur pays par le régime nazi...Une plaque à sa mémoire sera installée sur un des murs du collège et un poème de Micheline Maurel sera lu à cette occasion.

Qui était Micheline Maurel ?

Micheline Maurel (1916-2009)

Micheline Maurel est un des symboles de la Résistance et partage quelques points communs avec Jean Cavaillès. Elle est née en 1916, à Toulon. En 1939, elle a 23 ans quand la guerre débute et prépare l’agrégation de Lettres Classiques à Lyon. En 1940, elle entre dans la Résistance, d’abord dans un réseau d’évasion et d’informations organisé par des aviateurs polonais en poste à Lyon, puis dans le réseau Marco Polo, mis en place par le Bureau Central de Renseignements et d’Action. Elle a pour missions de transmettre des informations concernant les transformations du littoral méditerranéen, convoyer des pilotes anglais ou alliés tombés en France...

Elle est arrêtée le 19 juin 1943 à Amélie-les-Bains par la Gestapo qui va l’interroger et la torturer pendant deux jours. Elle parvient à se débarrasser des documents qu’elle a en sa possession, s’en rien dévoiler aux SS. Elle est ensuite conduite à la citadelle de Perpignan où elle reste enfermée pendant 3 semaines. Elle rejoint enfin le Fort de Romainville à Paris. Son nom est inscrit sur liste des déportés en partance pour Ravensbrück, elle part le 29 août 1943. Elle est transférée dans son annexe de Neubrandenburg, sous le matricule 22 410. Pendant les 20 mois où elle survit dans des conditions extrêmes, elle se met à écrire notamment des poèmes, qu’elle rapporte avec elle quand le camp est libéré en avril 1945. Elle gardera toute sa vie des séquelles des privations et sévices subis au camp.Pendant les dernières années de sa vie, elle est souvent intervenue dans les classes pour parler de la résistance et de la déportation. Elle racontait les camps comme s’ils existaient encore et transmettait aux plus jeunes la mémoire de ceux qui avaient défendu leur pays et ses valeurs, pour ne pas oublier et éviter que cela ne se reproduisent.

Photo Micheline Maurel - Wikipedia

Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne de la solidarité entre détenues dans les camps.

Micheline Maurel : "Il faudra que je me souvienne"

« Il faudra que je me souvienne », écrit à l’automne 1944 lors de sa captivité.Il faudra que je me souviennePlus tard, ces horribles tempsFroidement, gravement, sans haine,Mais avec franchise pourtant.De ce triste et laid paysageDu vol incessant des corbeaux,Des longs blocks sur ce marécage,Froids et noirs comme des tombeaux.De ces femmes emmitoufléesDe vieux papiers et de chiffonsDe ces pauvres jambes geléesQui dansent dans l’appel trop long.Des batailles à coups de louche,A coups de seau, à coups-de-poing,De la crispation des bouchesQuand la soupe n’arrive point.De ces « coupables » que l’on plongeDans l’eau vaseuse des baquets,De ces membres jaunis que rongentDe larges ulcères plaqués.De cette toux, à perdre haleine,De ce regard désespéréTourné vers la terre lointaine,O mon Dieu, faites-nous rentrer.Il faudra que je me souvienne….Micheline MAUREL, La Passion selon Ravensbrück, Paris, Editions de Minuit, 1965,

Des femmes prisonnières travaillant dans le camp de concentration de Ravensbrück en janvier 1945 -AFP

Poème lu lors de la cérémonie d'hommage à Jean Cavaillès au collège de Figanières le 3 avril 2024

Le camp des Milles : résister à travers l'Art

Rappel : Le Camp des Milles est un camp au sein d’une tuilerie désaffectée sous commandement militaire français. Il est situé entre Marseille et Aix-en-Provence. Dans ce lieu, 10 000 prisonniers de 38 pays différents ont séjourné. Il a la particularité d'avoir accueilli de nombreux intellectuels et artistes comme Max Ernst et Hans Bellmer. De multiples traces de leur passage subsistent sur les murs de l'ancienne tuilerie. Son histoire est marquée par trois périodes : • En septembre 1939, le gouvernement Daladier ouvre un camp pour y interner les ressortissants du Reich (Allemands, Autrichiens, Tchèques) au commencement de la Seconde Guerre Mondiale. Alors que ces derniers ont fui le régime nazi et sont venus se réfugier en France, ils sont incarcérés sous prétexte qu’ils peuvent être des éléments infiltrés donc des espions du régime nazi. Ils sont considérés comme des ennemis. • De juillet 1940 à juillet 1942, il devient un camp pour indésirables. Le régime de Vichy fait transférer des camps du Sud-Ouest des prisonniers, notamment ceux ayant appartenu aux Brigades internationales d’Espagne ainsi que les Juifs expulsés de certaines régions du Reich (Palatinat, Wurtemberg, Bade). Il devient un camp de transit Outre-Mer. Le camp est rapidement surpeuplé et les conditions de vie se dégradent. • D’août 1942 à septembre 1942 : le premier camp de déportation de Juifs en zone non occupée. Avec la mise en place de la Solution Finale, la France de Vichy accepte de livrer aux Nazis 10 000 Juifs de la Zone Libre mais aussi les enfants de moins de 16 ans. Pendant cette période, plus de 2 000 Juifs sont déportés vers Auschwitz en passant par Drancy ou Rivesaltes. Face à cette horreur, des associations laïques, religieuses (CIMADE : Comité Inter-Mouvements auprès des évacués, créé en 1939 par des mouvements de jeunesse chrétienne de confession protestante) vont aider les internés à s’échapper. Le camp ferme le 15 mars 1943 et est transformé en dépôt de munitions.

Le camp des Milles : résister à travers l'Art

Né en Allemagne le 2 avril 1891 à Brühl et mort le 1er avril 1976 à Paris, Max Ernst est un peintre et sculpteur. En 1939–1940, il est déclaré « étranger ennemi » après la déclaration de la Seconde Guerre mondiale et il est interné à plusieurs reprises dans des camps en France notamment au Camp des Milles. En Allemagne, son œuvre est discréditée comme « art dégénéré ».

Max Ernst

Photo Max Ernst - Wikipedia

Hans Bellmer

Né le 13 mars 1902 à Kattowitz (Allemagne) et meurt le 24 février 1975 (France). Il est peintre, photographe, graveur, dessinateur et sculpteur. Fuyant le régime nazi, Hans Bellmer se réfugie en France en 1938. Il est arrêté en tant que ressortissant allemand et par conséquent suspecté par les autorités françaises. Bellmer est emprisonné aux Camp des Milles. Il parvint à s’échapper du camp dans lequel il était interné et rejoignit le Sud de la France en 1939. Sa première exposition personnelle eut lieu en 1943.

Photo Hans Bellmer- Wikipedia

Le camp des Milles : résister à travers l'Art

Chacun d'eux décrit, à travers son œuvre, son expérience de l’internement et les conditions de vie difficiles dans le camp. Max Ernst évoque son désir de fuir le camp en dessinant des curieuses créatures faites de limes et intitule le dessin : les Apatrides (beaucoup de ces artistes juifs allemands ont perdu leur nationalité, sans en obtenir une nouvelle). Hans Bellmer utilise des briques pour représenter son obsession des femmes (ici figurée sous la forme d’une tête) et de l’enfermement (symbolisé par les briques). Finalement, ces artistes réussissent à quitter ce camp : - Après cinq mois de captivité, Hans Bellmer est envoyé le 30 janvier 1940 à Forcalquier pour travailler. Cette fois, il trouve l'isolement dans une cellule de la prison de la ville. En mai 1940, les prestataires (= « travailleurs étrangers accomplissant un service paramilitaire pour l’armée française ») de Forcalquier, sont affectés dans la Sarthe, puis au camp de Meslay-du-Maine. Après sa démobilisation, il part à Castres où l'héberge un ancien "gardien" du Camp. Pour échapper à sa funeste condition de "juif oisif errant", il jette son passeport et grâce à ses talents artistiques, rend des services à la Résistance en confectionnant de faux papiers d'identité au nom de Jean Bellmer. - Les réseaux d’aide aux internés se mettent en place pour tenter de libérer les internés. En juin 1940, Max Ernst prend le « train de la liberté » affrété par le commandant Goruchon, pour fuir l’avancée allemande à San Nicolas (près de Nîmes), il est sauvé par Varian Fry. Il quitte la France et rejoint les Etats-Unis en juillet 1941.

Apatrides de Max Ernst (1939) campdesmilles.org

Tête de femme sur une tour de Hans Bellmer (1940) - campdesmilles.org

L'occupation italienne

La population juive augmente sur la Côte d’Azur depuis l’invasion de la zone libre par les Allemands. Cette population préfère l’arrivée des Italiens à celle des Allemands malgré l’adoption en 1938 des Lois Raciales et l’expulsion des Juifs (1939-1940) vers les Alpes Maritimes de la part des Italiens. Cependant, le Comando Supremo promet à l’OKW de livrer les Juifs avec la nomination du commissaire Barranco rattaché auprès du commandement de la 4ème armée qui a pour mission de négocier avec le chef de la Gestapo de Lyon. Il doit communiquer des renseignements sur les Juifs. La situation change après les incidents survenus à Nice entre la préfecture et les autorités italiennes. Le préfet a mis en place des mesures voulues par Vichy et se heurte aux responsables des autorités de l’Occupation. Angelo Donati (Banquier italien juif) a rejoint le PNF, il sensibilise les autorités italiennes sur le sort réservé aux Juifs : la circulaire du 06 décembre 1942 prévoit l’éloignement de la zone côtière des Juifs étrangers établis après le 1er janvier 1938 vers les départements occupés totalement (Ardèche) ou partiellement (Drôme) par l’armée allemande ; celle du 8 décembre 1942 prévoit l’incorporation dans des Compagnies de travailleurs étrangers des Israélites de 18 à 50 ans ; la loi du 11 décembre 1942 exige l’inscription sur les cartes d’identité et les cartes d’alimentation de la mention « Juif ».

Donati se rend donc chez le Consul Alberto Calisse, le 20 décembre 1942, pour lui faire prendre conscience du danger pour l’Italie de laisser partir vers la zone occupée par les Allemands plusieurs milliers de Juifs établis dans la zone d’occupation italienne. Le Consul transmet un rapport à son ministère où il énumère les différentes mesures mises en place par les autorités françaises sans en référer aux autorités italiennes. L’armée italienne convoque l’officier de liaison français afin de lui transmettre les directives arrêtées à Rome. De cette opposition naît une législation applicable à tous les départements du Sud-Est occupés par les Italiens : un renforcement de la sécurité aux abords des lieux de culte juifs et autres, interdiction faite aux policiers français d’interpeler les Juifs, veto des autorités italiennes au sujet de la mention « Juif » sur les papiers officiels. Le préfet fait un courrier au Président du Conseil, Pierre Laval, pour l’informer de la mauvaise volonté des Italiens.

Carte de la zone d'occupation italiennemuseedelaresistanceenligne.org

L'occupation italienne

Pourquoi les Italiens ont-ils une telle attitude envers les Juifs ?Ils démontrent une certaine indépendance vis-à-vis des Allemands en adoptant une législation plus humaine.Ils veulent affirmer la souveraineté transalpine sur une région faisant partie des territoires revendiqués depuis 1938. Ils subissent la pression américaine exercée sur le Vatican comme sur des personnalités de la famille royale mais aussi du régime fasciste. Absence d’antisémitisme parmi les responsables d’un État totalitaire. Les Juifs deviennent ainsi les pions d’un conflit germano-italien. Pour les Italiens, ils sont une monnaie d’échange avec les Allemands et un atout dans une négociation avec les Alliés.Les autorités d’occupation prennent de décisions. Elles instaurent un Comité d’aide aux Réfugiés qui ouvre un centre d’accueil au Boulevard Dubouchage. Il crée des documents avec photos, les réfugiés sont placés sous la protection des carabiniers et deux autres organismes de la communauté juive : une commission politique chargée de négocier avec les autorités italiennes et une commission sociale chargée des questions financières, de l’installation des réfugiés dans la région niçoise puis les résidences forcées, de l’ouverture des écoles et de centres de reclassement professionnel, présidé par le docteur Vidal Modiano. Le Boulevard Dubouchage devient « une micro-Palestine » et Nice un « centre politique et culturel juif sous le regard bienveillant de l’armée d’Italie ».Le Père Marie Benoît aide des Juifs à quitter Marseille pour rejoindre les Alpes-Maritimes. Il rencontre les représentants du bureau de la Synagogue de Nice ou avec l’UGIF pour le faire. Les autorités allemandes surveillent l’évolution de la « question juive ». Knochen adresse à Berlin une copie de la lettre du préfet des Alpes-Maritimes pour être présentée à Himmler et présente également l’attitude des Italiens au sujet de cette question. Les Allemands en parlent alors au Duce. Ils n’obtiennent pas réellement satisfaction. Mussolini est d’accord pour une intervention française. Cependant, il y a une intervention du ministère des Affaires étrangères italiennes (Bastianini) et du chef d’État-Major (Ambrosio) qui lui montrent des documents sur le traitement des Juifs dans les territoires de l’Est. Il se ravise. Il prévient l’ambassadeur que ce sont les Italiens qui vont superviser la question juive en France occupée. Il nomme alors un Inspecteur Général de la Police raciale : Guido Lospinoso qui négocie avec le chef de la police Carmine Senise. Il prévoit la remise aux autorités allemandes ou françaises des juifs ayant tenté de quitter la zone d’occupation allemande pour se réfugier dans la zone italienne. Les Allemands sont satisfaits de cette décision.

L'occupation italienne

Les Résidences forcéesAvant même la nomination de Guido Lospinoso, les militaires ont placé en résidences forcées des Juifs (février 1943), elles sont financées par le Comité Juif d’Assistance de Nice. Il y a une première vague qui concerne les Basses-Alpes (320 unités), Vence (87 unités), Saint Martin Vésubie (410 unités). Lospinoso applique scrupuleusement les décisions de Rome : réduire au maximum les contacts avec la Gestapo, la police française, et met en place des mesures d’internement pour maintenir l’ordre et soustraire les Juifs de Nice pour les installer dans les villages de l’arrière-pays niçois. Son action est fortement critiquée par les autorités allemandes. Il est convoqué à Rome où un nouvel accord est signé : affecter en résidence surveillée tous les Juifs étrangers entrés en zone italienne mais cela est impossible d’établir leur date d’arrivée puisqu’ils ont tous des faux papiers. Cependant, 4 400 personnes sont assignées en résidences forcées dans deux communes maralpines (Vence, Saint Martin Vésubie), trois communes bas-alpines (Castellane, Moustiers- Sainte Marie, Barcelonette) et quatre communes de Haute-Savoie. On assiste à une dispersion de juifs de la région côtière.

Le 11 novembre 1942, vers 15 heures, les premières troupes italiennes entrèrent dans le chef-lieu des Alpes-MaritimesCollection Acadèmia Nissarda, cliché Jules Dognibene

Saint-Martin-Vésubie : Les résidences forcées

À Saint-Martin-Vésubie, les Juifs réfugiés doivent signer le registre de présence à l’hôtel Terminus. Un agent immobilier les répartit, voire règle les frais de leur séjour avec les fonds reçus du Comité Dubouchage, de l’UGIF, de la Fédération des Sociétés juives et de l’œuvre de secours aux enfants, du Mouvement des jeunesses sionistes... Il y a même la formation d’un autogouvernement. Il y a aussi l’ouverture d’un hospice juif, d’une école hébraïque, d’un atelier de l’ORTF et d’une synagogue. Ils sont sous la protection des Italiens. Avec la chute de Mussolini, les animateurs du MJS présents à Saint Martin Vésubie demandent à ce que les résidents forcés accomplissent le parcours montagneux franchissant la crête du Mercantour avec les soldats italiens. Ils fabriquent des sacs à dos, se munissent de chaussures adaptées pour franchir les entiers escarpés. La plupart des résidents forcés acceptent de faire cette marche en direction des villages de Valdieri par le col de Cerise et d’Entracque par le col de Fenestre : un parcours de 30 km avec un dénivelé de 1 500 mètres. L’exode dure deux jours accompagné d’une météo difficile et de la faim. 980 personnes ont emprunté cet itinéraire. Les Allemands les poursuivent, le 18 septembre, ils en arrêtent 344 qu’ils internent à la caserne de Borgo San Dalmazzo et les déportent le 21 novembre vers le camp d’Auschwitz. 12 seulement en reviendront.

Exode des Juifs étrangers par le col de Cerise le 10 septembre 1943Collection MRA, fonds Michèle Raiberti

Plaque commémrorativeajpn.org

La Feuilleraie : lieu de sauvetage à Boulouris-sur-Mer

L’OSE dit « œuvre au secours des enfants » est une association est fondée en 1912 en Russie pour aider les populations juives. Son modèle se diffuse en Europe centrale et de l’est.Avec la montée du nazisme, son siège social se déplace à Paris. En 1934, est fondé le Comité français de l’Union OSE. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, l’OSE met en place un « réseau de sauvetage clandestin » symbolisé par la création des maisons d’enfants pour accueillir les enfants venus d’Allemagne et d’Autriche arrivés en France après le 10 novembre 1938 (Nuit de Cristal) dans un premier temps. Ensuite, le 1er septembre 1939, la guerre éclate. L’OSE ouvre de nouvelles maisons en Creuse, en Haute-Vienne, dans le Var. Elles accueillent les enfants allemands, autrichiens devenus « ressortissants ennemis », les enfants des juifs étrangers de Paris et les réfugiés Belges. La Feuilleraie est une colonie de vacances installée à Boulouris-sur-Mer. Elle accueille au début de la guerre une centaine d’enfants venus de Paris pour fuir les bombardements. Ils s’installent pendant quelque temps dans cette villa. Ensuite, ils déménagent à Saint-Raphaël et occupent la villa Mariana dès 1940. C’est une jolie maison dans un cadre verdoyant. Très vite, elle est bondée. Elle accueille plus d’une quarantaine d’enfants. Les enfants mènent une vie presque normale : ils s’occupent « en restaurant la maison », en créant des fresques, en jardinant, en jouant des pièces de théâtre, en organisant des fêtes. Ces maisons de l’OSE ont été efficaces. Elles ont sauvé pour l’ensemble de la France plus de 5 000 enfants de la déportation.

La Feuilleraie - Archives départementales du Var

Rencontre avec des enfants de Résistants

Le jeudi 18 janvier 2024, les élèves volontaires travaillant sur le Concours national de la Résistance et de la Déportation ont rencontré quatre enfants de résistants venus de Fréjus : Jeannine Bresson (fille de Jean Carrara), Simone Pittavino (présidente de la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes), Huguette Gonghora et Michel Parmentier. Une rencontre riche en découvertes et transmissions pour nos élèves.

Le réseau Marcel

Le réseau Marcel (ou réseau Abadi) est un réseau de Résistance Française des plus importants dans le sauvetage des enfants juifs dans la zone Sud. Le réseau commence à Nice en 1942 lors de l'occupation italienne mais devient opérationnel par Moussa Abadi et Odette Rosenstock en 1943 lors de l'arrivée des Allemands.À la veille de l'invasion allemande, Moussa Abadi est témoin d'une scène épouvantable : une jeune femme a été battue par des miliciens sous les yeux de son enfant en pleurs et d'un groupe de passants inactif. Moussa décide d'agir à la suite de cet évènement. Cette volonté de vouloir sauver les enfants Juifs est confortée par le récit réalisé par l’aumônier Dom Giulo Penitenti, rencontré grâce au banquier Donati, à Nice. Celui-ci lui raconte les exécutions perpétrées par les Einsatzgrüppen sur le front de l’Est. Avec Odette Rosenstock, il décide de trouver une structure pour mettre en place le réseau. Il se tourne alors vers Monseigneur Rémond, évêque de Nice, ancien combattant ayant participé aux combats de Verdun et de la Somme (Croix de guerre, Légion d’Honneur) et fait partie du clergé proche du Maréchal Pétain. Même s’il est proche de ce dernier, il a toujours été opposé à la mise en place d’une politique raciale profondément antisémite. Monseigneur Rémond confie à Moussa et Odette un bureau à l'évêché pour gérer le réseau. Leur projet est de placer des enfants juifs dans des familles d'accueil. L'évêque aide le couple à établir une liste des lieux où les enfants vont être accueillis : couvents, institutions, collèges... Dans leur entreprise, ils sont également aidés par les pasteurs de la ville qui dressent une liste de lieux et de familles susceptibles d’accueillir les enfants.Le réseau se structure, à l’évêché, M. Marcel établit les fiches en trois exemplaires récapitulant les identités des enfants (une série est gardée à l’évêché, une autre enterrée dans le jardin du comptable de l’évêché et une dernière est confiée normalement à la Croix-Rouge) avec le plus de détails possibles sur la famille ainsi que la nouvelle identité. Il reçoit des financements de la part des associations humanitaires comme l’U.G.I.F : des valises traversent la frontière entre la Suisse et la France pour payer les pensions aux personnes réfugiées.

Biographie de Monsieur Rémond, évêque de Nice

Monseigneur Rémond www.lesenfantsetamisabadi.fr

Le réseau Marcel

Le couple et l'évêque vont se procurer, aussi, de faux certificats de baptême indiquant de nouvelles identités ainsi que d’autres documents avec l'aide de différentes personnes, notamment, Monsieur Brès (Intendant de Ravitaillement Général des Alpes Maritimes) qui leur fournit des cartes vierges d’alimentation et de textile afin de gérer le quotidien de ses enfants et des familles souvent pauvres qui les accueillent. Le couvent des Clarisses possède une villa inoccupée qui va permettre la dépersonnalisation des enfants c’est-à-dire qu’ils apprennent leur nouvelle identité, ils doivent effacer leur famille, c’est une question de survie. Le couple assure le placement des enfants de l’arrivée des Allemands jusqu’en août 1944 au moment où Nice est libérée. Odette Rosentstock se charge de placer les enfants dans des familles et à l'école. Les premiers placements sont délicats, le réseau est encore balbutiant et la surveillance de la Gestapo est pesante. Pour devenir encore plus insoupçonnable Moussa et Odette décident de changer de nom, ils deviennent Sylvie Delattre et M. Marcel. Elle parcourt toutes les Alpes-Maritimes. Elle assure le suivi des enfants placés dans la clandestinité, elle est le seul lien avec leur ancienne identité. Ses déplacements sont risqués, Odette rend visite aux enfants afin de s’assurer qu’ils ne manquent de rien et aussi pour les réconforter.

Odette et Moussa raconte la dépersonnalisation des enfants

L’année 1943-1944 est marquée par une augmentation des persécutions alors que le nombre d’enfants à cacher ne cesse de croître. La Gestapo est à l’affût. Elle tente de démanteler le réseau. La pression est forte autour de Monseigneur Rémond qui est obligé d’intervenir personnellement pour sauver des enfants : Joseph et Maurice Joffo. Les alertes se multiplient confirmant que la Gestapo est au courant des agissements de Marcel et Odette. Malgré tous leurs efforts, ils ne peuvent empêcher l’arrestation et la déportation de certains de leurs protégés. Odette est arrêtée par des miliciens en avril 1944. Elle subit plusieurs interrogatoires au cours des jours qui suivent, elle ne compromet pas le réseau (M. Marcel se trouve seul pour gérer le réseau et assurer les visites aux enfants, à trouver l’argent nécessaire pour le faire fonctionner... il y arrive) Elle part pour Drancy le 2 mai 1944. Elle est déportée par le convoi n° 74, le 20 mai, pour Auschwitz-Birkenau, elle n’est pas conduite à la chambre à gaz grâce à son statut de médecin. Devant l’arrivée de l’Armée Rouge, les nazis évacuent le camp vers Bergen-Belsen. Elle y attrape le typhus, elle s’en remet difficilement. Elle est enfin libérée le 15 avril 1945. Elle est rapatriée en France où elle rejoint Marcel pour l’aider à rendre les enfants à leurs parents.

Maison de dépersonnalisation www.lesenfantsetamisabadi.fr

L’année 1943-1944 est marquée par une augmentation des persécutions alors que le nombre d’enfants à cacher ne cesse de croître. La Gestapo est à l’affût. Elle tente de démanteler le réseau. La pression est forte autour de Monseigneur Rémond qui est obligé d’intervenir personnellement pour sauver des enfants : Joseph et Maurice Joffo.Les alertes se multiplient confirmant que la Gestapo est au courant des agissements de Marcel et Odette. Malgré tous leurs efforts, ils ne peuvent empêcher l’arrestation et la déportation de certains de leurs protégés.Odette est arrêtée par des miliciens en avril 1944. Elle subit plusieurs interrogatoires au cours des jours qui suivent, elle ne compromet pas le réseau (M. Marcel se trouve seul pour gérer le réseau et assurer les visites aux enfants, à trouver l’argent nécessaire pour le faire fonctionner... Il y arrive).Elle part pour Drancy le 2 mai 1944. Elle est déportée par le convoi n° 74, le 20 mai, pour Auschwitz-Birkenau, elle n’est pas conduite à la chambre à gaz grâce à son statut de médecin. Devant l’arrivée de l’Armée Rouge, les nazis évacuent le camp vers Bergen-Belsen. Elle y attrape le typhus, elle s’en remet difficilement. Elle est enfin libérée le 15 avril 1945 et rapatriée en France où elle rejoint Marcel pour l’aider à rendre les enfants à leurs parents.

Le réseau Marcel

Odette Rosenstock et Moussa Abadi ont sauvé plus de 500 enfants.

Photos Wikipedia

Le tract, résister avec l'écrit

Ces tracts sont issus des archives départementales du Var. Les Résistants diffusaient ces tracts afin d'informer la population, de résister à la propagande et lutter contre la déportation....

Tract - Archives départementales de Draguignan

Le tract, résister avec l'écrit

Tracts - Archives départementales de Draguignan

Joseph Imbert (1903-1945)

Joseph Imbert réalise d’excellentes études au collège d’Arles, il obtient son baccalauréat et peut ainsi entrer à l’école de médecine de Marseille, puis poursuit ses études à Montpellier. Il obtient son doctorat de médecine en 1927. Après son service militaire, il ouvre son cabinet à Arles. Il est un médecin très apprécié par sa clientèle qui le surnomme le « médecin des pauvres ». Il est adhérent à la SFIO et décide de s’engager dans la vie politique de sa cité. En 1934, il obtient son premier mandat de conseiller général. Ensuite, il est désigné maire d’Arles, en 1935. Il arrive à mener de front ses vies professionnelles et personnelle.En 1939, la guerre éclate. Il est mobilisé comme médecin-major à Besançon. Il revient à Arles après sa démobilisation, en 1940, il réendosse sa blouse de médecin et revêt son écharpe de maire jusqu’au 11 novembre où il démissionne avec l’ensemble du conseil municipal. Dès lors, il s’engage dans un nouveau combat : il intègre la Résistance. Il participe à la reconstruction clandestine du parti socialiste puis adhère au mouvement Libération (qui fusionne en janvier 1943 avec les mouvements Combat et Francs-Tireurs pour former les Mouvements Unis de Résistance : MUR)

Joseph Imbert - Centre de la résistance et de la déportation du Pays d'Arles

Joseph Imbert : résister en déportation

En 1942, l’opération Attila est lancée : les troupes allemandes franchissent la ligne de démarcation et envahissent la zone libre. En novembre, les Allemands arrivent à Arles. Ils sont très vite renseignés sur les activités du Docteur. Joseph Imbert arrive à s’échapper de l’hôpital où il exerce. Le 2 mars 1943, Joseph Imbert est arrêté par les Allemands. D’abord, il est interné aux Baumettes, transféré à la prison de Fresnes. Puis, il est transféré au KL de Neue Bremm avec le statut « Nuit et Brouillard ». En 1944, il est déporté à Buchenwald et déplacé de camp en camp par la suite. « Il apporte ses soins et son aide morale aux autres déportés, gardant toujours intacte sa confiance dans la victoire finale », malgré les horreurs et les souffrances qu’il côtoie et subit chaque jour. Le 4 avril 1945, il est au camp de Nordhaussen, plus spécifiquement dans un kommando de Dora quand celui-ci est bombardé par l’aviation américaine (Le kommando de Dora est un camp extérieur qui a été créé, en août 1943, pour accueillir la construction des V2 après la destruction de l’usine Peenemünde sur la Baltique. C’est une usine-camp, elle est le symbole d’une des périodes les plus noires de l’exploitation des déportés dans le système concentrationnaire nazi. L’ordre donné par Himmler étant que personne ne doit en sortir vivant) Lors du bombardement, Joseph Imbert, resté debout et chantant le Chant du départ, disparaît.

Entrée sous la colline d’un des deux tunnels de Dorawww.les-plats-pays.com

Joseph Bass : le Service André

La question juive en France : quelques repères • En 1940, on compte 330 000 Juifs, en France : 200 000 Juifs français et 130 000 Juifs étrangers (Europe centrale, orientale). Ils fuient l’antisémitisme et pensent trouver la paix et la sécurité en France. Après la défaite, en 1940, les Juifs est une population sous haute surveillance, privée de moyens d’existence, fragilisée et sous la menace des arrestations et des déportations. • En 1942, après l’invasion de la zone Sud, par la Wehrmacht, la situation des Juifs est devenue extrêmement délicate. Beaucoup d’entre eux vont se réfugier dans les Alpes et sur la Côte d’Azur qui sont administrés par les Italiens moins concernés par la répression antisémite. • Cependant, en 1943, la situation se complexifie. Les Italiens ont signé l’armistice avec les Alliés et se retirent. L’armée allemande et la Gestapo prennent le relais dans ces départements. • De mars 1942 à août 1944, plus de 76 000 déportés juifs ont été emmenés vers des camps de concentration et de mise à mort (Dachau, Auschwitz, Ravensbrück, Mauthausen...).

Moins de 3 000 Juifs déportés ont survécu. Un quart de la population juive vivant en France en 1940 a disparu en déportation.

Rafles de 1943 à Marseille - www.marseille.fr

Joseph Bass : le Service André

L’aide apportée au peuple juif pendant le conflit est le fait d’organisations juives, d’organisations chrétiennes plus ou moins aidées par leurs églises mais aussi des initiatives personnelles comme le réseau clandestin mis sur pied par Joseph Bass : le Service André. Joseph Bass s’engage rapidement dans l’aide aux réfugiés politiques. En 1941, il est interné par la police lyonnaise considéré comme « agent soviétique très dangereux » (la Lituanie ayant été annexée par l’URSS). Il est transféré au camp d’Argelès-sur-Mer, il arrive à s’en échapper et revient à Marseille. En 1942, la zone Sud est envahie. Marseille est occupée par l’armée allemande. Il se lance dans l’action de sauvetage des Juifs après les rafles et les arrestations de ces derniers. Il fonde le « Groupe d’action contre la déportation » plus connu sous le nom de « Service André » pour les sauver. Il est entouré par une petite équipe constituée du Père de Parseval, Adrien Benvéniste, le Père Marie-Benoît, le Pasteur Lemaire, Théo Klein, Anne-Marie Quillici et Denise Sikierski (membres de l’OSE). Leur mission est de constituer un réseau de cachettes, de fabriquer des faux papiers grâce à des policiers et des fonctionnaires, et d'organiser le trajet jusqu’au lieu du refuge définitif. Ce lieu est trouvé, en fin d’année 1942, dans la région du Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire). Joseph Bass peut mettre en place sa filière d’évasion. Le « Service André » agit également à Nice et sa région après l’occupation de la zone italienne. Il est alors aidé par l’abbé Daumas, qui lui fournit un bureau et des contacts.

Biographie de Joseph Bass

Le Pasteur Lemaire a été reconnu Juste parmi les Nations en 1976.

L'abbé Daumas a été reconnu Juste parmi les Nations en 1997.

Joseph Bass (à gauche)Service historique de la Défense, Vincennes

"Justes parmi les Nations"

En 1953, l’Institut Commémoratif des Martyrs et des Héros de la Shoah, Yad Vashem, est fondé, à Jérusalem. En 1963, une Commission de l’État d’Israël est chargée d’accorder le titre de « Juste parmi les Nations ». Elle est la plus haute distinction civile décernée par l’État hébreu à des personnes non juives qui, ont sauvé, au péril de leur vie, les membres de la communauté juive pendant la Seconde Guerre Mondiale. Ces personnes doivent avoir aidé, au risque de leur vie, de celles de leur famille ou autres, et sans demande de contrepartie, un vrai soutien à une ou plusieurs personnes juives en situation de danger. Les personnes sauvées doivent en apporter la preuve par écrit complété par d’autres témoignages si possibles et documents. Puis le dossier est envoyé au Comité où il est étudié. Une fois le titre de Juste parmi les Nations attribué, le Comité organise une cérémonie officielle au cours de laquelle un représentant de l’Ambassade d’Israël en France (si la cérémonie se déroule en France) remet aux « Justes parmi les Nations » ou à leurs ayants droit, une médaille gravée à leur nom et un diplôme d’honneur.Leurs noms sont inscrits sur le mur d’honneur du Jardin des « Justes parmi les Nations » de Yad Vashem, à Jérusalem. Les noms des « Justes parmi les Nations » français sont également inscrits à Paris, dans l’Allée des Justes située près du Mémorial de la Shoah. Au 1er janvier 2016, 3 925 individus ont été reconnus « Justes parmi les Nations » en France, dont 317 personnes ayant agi dans la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur notamment Mère Marie-Thérèse Roux et Jeanne Hertel qui ont obtenu le titre en 1984. En 1943, Mère Marie-Thérèse Roux et sœur Jeanne Hertel du Couvent de la Visitation recueillent trois femmes de la famille Samuel, les autres membres ayant été arrêtés par les Allemands. Leur sort est entre les mains de la Mère supérieure et celles de la Famille Teillard qui cache d’autres membres. Pendant, quelques temps, la famille Samuel va passer de la maison des Teillard au couvent pour échapper aux tentatives d’arrestation jusqu’à ce qu’un refuge plus sûr leur soit trouvé : Langogne, en Lozère, est ce lieu qu’ils occupent jusqu’à la fin de la guerre.

« En honorant ceux qui ont refusé de se plier à la fatalité de la volonté exterminatrice de l’idéologie nazie, la médaille des Justes contribue à rétablir l’Histoire dans sa vérité. »Simone Veil

Mère Marie-Thérèse Roux a été reconnue Juste parmi les Nations en 1984.

Jeanne Hertel a été reconnue Juste parmi les Nations en 1984.

Photos - yadvashem-france.org

Famille Kettschau et Famille Hepner : des familles unies dans la Résistance

Rappel du contexte : Les dirigeants nazis déclenchent une série de pogroms (massacres et pillages de la communauté juive) contre les Juifs d’Allemagne et des nouveaux territoires occupés. L’année 1938 est, ainsi, marquée par la « Nuit de Cristal » nommée ainsi par les débris de verre qui jonchaient le sol après les destructions des vitrines de commerces, synagogues... Le bilan matériel est très lourd (destruction des synagogues, commerces, maisons...) à celui-ci s’ajoute l’assassinat (91 Juifs), l’arrestation, la déportation de plus de 30 000 hommes à Dachau et à Buchenwald. La communauté juive est gravement atteinte : nombreux suicides (680 à Vienne) et une très forte vague d’immigration en Europe occidentale et en Palestine.

C’est dans ce contexte que la famille Hepner quitte l’Allemagne pour Paris. En 1940, après l’armistice, elle déménage à Bandol (Var). En 1941, Jakob Hepner et son fils Elie sont arrêtés, déplacés à Collobrières (village isolé, relié par une unique route qui va de Pierrefeu-du-Var à Grimaud, entouré de vignes, de profondes forêts de châtaigners et de chênes lièges) où ils sont rejoints par le reste de la famille. Ils sont surveillés par la police. Jakob, installé dans sa nouvelle vie, entretient de bonnes relations avec les gendarmes et crée une amitié avec Charles Kettschau qui est un Allemand naturalisé français avant la guerre. Il est contremaître dans une mine de charbon. Grâce à ses relations, il fournit à Jakob de faux papiers notamment un permis de travail qui lui permet de le rejoindre à la mine. En 1942, les gendarmes viennent le prévenir que lui et sa famille vont être arrêtés le 26 août. La famille se hâte de partir, elle est accompagnée de deux autres Juifs : Fritz Hirsh et Martin Strauss. Ils rejoignent la maison des Kettschau où ils demandent de l’aide, si la famille peut cacher au moins l’un d’entre eux. Charles répond : « pas seulement un mais tous », soit 7 personnes en tout.

Carte postale du village - mairie de Collobrières

Famille Kettschau et Famille Hepner : des familles unies dans la Résistance

Le couple Kettschau est d’origine modeste : leur maison est petite et leur qualité de vie est moindre. Cependant, pendant cinq mois, ils partagent leur maison et leurs repas avec tous. Jusqu’au bout, ils tentent de protéger cette famille. Les gendarmes viennent même chez eux pour récupérer la famille et leurs amis, Charles s’y oppose : « comment pouvez-vous chercher des Juifs chez moi, je suis Allemand ! »Dans leur « mission », ils sont rejoints par leur fils Kurt Kettschau qui les aide à gérer les réfugiés (engagé dans les FTPF du maquis de Saint-Martin-de-Boubaux en Lozère, connu sous le pseudo « Cornu », Kurt Kettschau est arrêté le 21 août 1944 à Brignon et abattu entre Pont-de-Ners et Pont-Saint-Nicolas).Jusqu’en 1943, la famille reste chez Marthe et Charles Kettschau (excepté Fritz Hirsh qui a souhaité passer en Suisse, il est arrêté et est déporté dans le convoi n° 50 pour Majdanek d’où il ne revient pas). Les conditions de vie sont de plus en plus compliquées et les risques de dénonciation omniprésents dans le village. Martin Strauss, accompagné de la famille Hepner fuient, aidés par les gendarmes, en direction de la Savoie. Ils s’y cachent jusqu’à la fin de la guerre.

La famille Kettschau a été reconnue Juste parmi les Nations en 1971.

Publication de la Mission Interdépartementale Mémoire et Communication Provence-Alpes-Côte d’Azur

Le Lastic dans la Commune du Rosans (Hautes-Alpes)

Face à l'aggravation des persécutions antisémites, un front de résistance spirituelle s'établit au sein des ecclésiastiques lyonnais. Parmi eux se distingue l'abbé Glasberg, né en Ukraine dans une famille juive non pratiquante. Alexandre Glasberg émigre en France en 1931. Il est nommé prêtre en 1938 à Saint Alban. En 1940, le Cardinal Gerlier de Lyon, qui est interlocuteur privilégié de Vichy dans la zone sud, le nomme délégué du comité d'aide aux réfugiés. Cela l'autorise à pénétrer dans les camps. Sur place, il découvre que le Gouvernement de Vichy livre des opposants politiques allemands réfugiés en France aux Nazis. Il contribue alors à faire passer certains d'entre eux vers l’Afrique du Nord et la Suisse. C'est au printemps 1941, qu'il crée, avec Nina Gourfinkel et le soutien de docteur Weil, une direction des centres d’accueil (DCA) qui doivent servir de refuge à des individus libérés des camps d’internement de Rivesaltes et de Gurs. Le projet est enfin accepté par Vichy le 13 juin 1941, après plusieurs mois de travail. Cependant, ces établissements sont très contrôlés, surveillés : les pensionnaires ne sont pas libérés, mais en « congé non libérables ».

Alexandre Glasberg - www.fondationcos.org

Biographie de l'abbé Glasberg

Le Lastic dans la Commune du Rosans (Hautes-Alpes)

Cinq centres sont ouverts, plutôt dans les lieux discrets et isolés, comme la montagne ou le milieu rural. Pour l’abbé Glasberg, les centres d’accueil sont des « maisons communautaires ». On privilégie « les hommes et femmes viables ». Pour que les centres soient autonomes économiquement, deux tiers des pensionnaires sont accueillis gratuitement, et le dernier tiers, composé de ceux qui peuvent payer une pension alimentaire ou ceux soutenus financièrement par leur famille. Pour rentrer dans un camp d’accueil, les pensionnaires ont besoin d’une triple autorisation : celle du ministre de l’Intérieur, puis celles des préfets d’internement et d’accueil. Le Lastic à Rosans est l’un des cinq centres ouverts. À l’origine un préventorium (centre de cure pour les tuberculeux), situé à l’écart du chef-lieu de Rosans et inoccupé pendant la guerre, il est repéré par la DCA qui envoie, le 20 janvier 1942, une demande d’autorisation de création du centre à la préfecture des Hautes Alpes : « Cette maison serait destinée à des jeunes de 15 à 19 ans, qui y recevraient une éducation professionnelle complète, en vue d’un travail manuel à l’industrie à et à l’agriculture nationales, dans un esprit de loyauté et d’amour du travail. Ils seraient dirigés par des cadres spécialisés dont la moralité est à toute épreuve. » Le projet accepté, Le Lastic ouvre alors et reçoit ses premiers pensionnaires le 11 mai 1942.

Localisation des centres DCALivre "Alexandre Glasberg" de Nick Lampert

Le Lastic dans la Commune du Rosans (Hautes-Alpes)

La vie quotidienne de l’établissement, qui est placé sous la responsabilité de deux membres de l’équipe de la DCA proches de Glasberg (Ninon Haït, à la direction et Théodore Bernheim, économat), est organisée sur la base d’un règlement intérieur très rigoureux. Les cartes d’alimentation et les papiers d’identité des pensionnaires leur sont retirés dès leur entrée au centre, et celui-ci reçoit des appels fréquents, de jour comme de nuit. Il est interdit de quitter la commune, d’écouter la TSF (radio) et de parler de politique. Aussi, il est obligatoire de participer à l’entretien des lieux et à la corvée du bois.

Carte postale du Lastic de Rosans - Le Dauphiné libéré

Malgré ce règlement sévère, le centre offre à ses pensionnaires des conditions de vie plutôt agréables. Un atelier de menuiserie est installé, dans lequel des cours de travail du bois, de langues, de photographie et d’instruction générale sont dispensés. Les premières semaines, les pensionnaires doivent travailler à la réfection du bâtiment, puis une quinzaine sont affectés à des fermes aux alentours. Cela n’est pas prévu à l’origine, mais le fait de mettre les pensionnaires à la disposition du monde paysan les protègent des risques de déportation. Le monde paysan français étant en difficulté (les paysans représentant environ un tiers des prisonniers Français en Allemagne), Vichy a mis en place un projet de restauration paysanne. Cette organisation est devenue très utile pour le centre, car on y embauche des réfugiés, aussi bien que des réfractaires du STO (Service de Travail Obligatoire), ou même des Juifs. Les pensionnaires du Lastic vont donc travailler dans les fermes voisines en journée, avec obligation de rentrer au centre le soir.

Le Lastic dans la Commune du Rosans (Hautes-Alpes)

Malheureusement, un événement viens perturber la tranquillité du centre. En août 1942, la préfecture des Hautes Alpes fait une liste « d'Israélites étrangers » à regrouper. Parmi les quarante-trois personnes de la liste, trente-trois sont des pensionnaires du Lastic. L’abbé Glasberg se rend alors à Rosans. Il y rencontre le préfet, et lui demande de rayer les pensionnaires du centre de la liste. Celui-ci accepte, mais il doit demander l’autorisation au préfet de Région qui lui, refuse la demande de Glasberg, et ordonne de procéder aux arrestations. Le 19 août au soir, Theo Bernheim (le trésorier du centre) reçoit un télégramme lui demandant de se présenter le lendemain à la gendarmerie d’Aspres-sur-Buech, accompagné des neuf travailleurs étrangers adultes, pour un « transfert à court terme », sans motif. Trois ont réussi à disparaître. Les six autres apprennent qu’ils vont partir dans un convoi en direction de Paris. Ils sont autorisés à récupérer leurs bagages au Lastic. Ils réussissent à s’échapper en sautant du camion qui les transportait. Seulement, deux sont arrêtés le lendemain à Nyons. Dès lors, le Centre est surveillé. Le 24 août, les 33 jeunes présents sont arrêtés et embarqués dans un autobus réquisitionné et transporté sous escorte au Camp des Milles. Le 2 septembre, 28 sont conduits à Drancy et déportés à Auschwitz. 23 sont exterminés à leur arrivée.

Plaque commémorative - Le Dauphiné libéré

Le Lastic dans la Commune du Rosans (Hautes-Alpes)

Procès-verbal d’arrestation par la gendarmerie de Veynes des jeunes juifs du centre d’accueil de Lastic, lors de la rafle du 26 août 1942

L'équipe de rédaction

Voici la liste des élèves volontaires ayant participé au projet :​- Cléa Imbert - Agathe Pernier- Anice Koenig- Ellie Argiolas- Maïly De Bellis- Inès Faivre- Charlie Wyldbore James- Andrea Toche

Les professeurs ayant participé au projet :​- Christelle Hagenbach, professeur d'histoire-géogaphie- Nadia Pellegrin, professeur de lettres- Jennifer Michard, professeur documentaliste

Le jeudi 18 janvier 2024, les élèves volontaires travaillant sur le Concours national de la Résistance et de la Déportation ont rencontré quatre enfants de résistants venus de Fréjus : Jeannine Bresson, Simone Pittavino, Huguette Gonghora et Michel Parmentier. Une rencontre riche en découvertes et transmissions pour nos élèves.

Les sources

  • Le camp des Milles : résister à travers l'Art
https://www.campdesmilles.org/https://fr.wikipedia.org/wiki/Camp_des_Milleshttps://l-express.ca/les-milles-un-camp-entre-dans-la-memoire/https://encyclopedia.ushmm.org/content/fr/article/les-milles-camphttps://books.openedition.org/pup/6877?lang=fr
  • Joseph Bass
https://maitron.fr/spip.php?article244539https://museedelaresistanceenligne.org/media11266-Joseph-Bass-dit-AndrJoseph Bass, Denise Siekierski, Texte traduit par Georges Loinger, dans Revue d’Histoire de la Shoah 2000/1 (N° 168), pages 140 à 174 https://museedelaresistanceenligne.org/musee/doc/pdf/299b.pdf
  • Denise Jacob
https://www.fondationresistance.org/pages/rech_doc/?p=portraits&iIdPortrait=43https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/rhone/lyon/journee-des-femmes-la-memoire-de-denise-vernay-jacob-agent-de-liaison-dans-la-resistance-lyon-1987393.htmlhttps://www.memorial-montluc.fr/fileadmin/user_upload/memorial_national_prison_montluc/Parcours_biographiques/VERNAY_Denise.pdfhttps://francearchives.gouv.fr/fr/authorityrecord/FRAN_NP_051527
  • Charles Kettschau
https://maitron.fr/spip.php?article198170 https://yadvashem-france.org/dossier/nom/537/ http://vivrebormes.over-blog.com/2019/05/collobrieres.les-justes-de-collobrieres-otcollobrieres.html

Les sources

  • Joseph Imbert
https://maitron.fr/spip.php?article87528&id_mot= ​https://museedelaresistanceenligne.org/media9547-Joseph-Imbert
  • Hélène Dolla
https://maitron.fr/spip.php?article22803https://www.nicematin.com/vie-locale/ancienne-resistante-et-professeure-cette-raphaelloise-fete-ses-cent-ans-malgre-le-confinement-dans-un-ehpad-495186
  • Justes parmi les Nations
https://www.varmatin.com/vie-locale/poignant-hommage-a-deux-heroines-meconnues-861637https://www.yadvashem.org/fr/justes/a-propos-du-programme/hommage-aux-justes.htmlLes « Justes parmi les Nations » de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, brochure réalisée par la Mission interdépartementale Mémoire et Communication PACA de l’Office National des anicens combattants et victimes de guerre et partenariat avec l’Institut Yad Vashem Jérusalem et le Comité français Yad Vashem
  • Réseau Marcel
https://museedelaresistanceenligne.org/ https://www.lesenfantsetamisabadi.fr/
  • La Feuilleraie
https://www.ose-france.org/wp-content/uploads/2021/04/Les-maisons-denfants-de-lOSE-1-1.pdf https://books.openedition.org/pup/6874?lang=fr

Les sources

  • Le Lastic de Rosans
Les centres d’accueil pour juifs étrangers de saint Thomas en Royans et Rosans (1942-1944) par Philippe Hanus, historien chercheur associé au LARHRA https://www.ledauphine.com/actualite/2019/07/16/rosans-la-tragedie-du-lastic Extraits de : « La Formidable histoire d'Alexandre Glasberg » Résistant, pionnier social, prêtre non-conformiste (1902-1981) Par Nick LampertAnnée : 2021 Collection : Signes des Temps Éditeur : Karthala Source de la carte : https://willm4.sg-host.com/wp-content/uploads/2020/08/Web-Alexander-Glasberg-1902-1981-English.pdf
  • Jean Carrara
Témoignage de sa fille Jeannine Bresson (rencontrée le 18 janvier 2024)https://www.cairn.info/revue-le-monde-juif-1994-3-page-112.htm https://maitron.fr/spip.php?article177284 https://www.cairn.info/revue-d-histoire-de-la-shoah-2006-2-page45.htm#:~:text=1L'Union%20g%C3%A9n%C3%A9rale%20des,Vichy%20du%2029%20novembre%201941. Mémorial de la Résistance et des combats de la Seconde Guerre Mondiale dans les Basses Alpes – Imprimerie Vial - 1992
  • Yvonne de Komornicka
https://archives.vaucluse.fr/informations-transversales/toutes-les-actualites-1209/yvonne-de-komornicka-7103.html?cHash=5ed42cd83ceba091c8dc01e66acdd053 https://museedelaresistanceenligne.org/media11606-Portraits-dYvonne-de-Komornicka-en-dportation https://www.ledauphine.com/societe/2023/08/05/yvonne-de-komornicka-mere-de-famille-et-chef-de-guerre https://polejeanmoulin.com/page-28/page-295/ http://cvrduvaucluse.canalblog.com/archives/2019/02/22/37122509.html

Les sources

  • L'occupation italienne
Livres :-L’Occupation italienne : Sud-Est de la France, juin 1940-septembre 1943 Jean-Louis Panicacci (Auteur), Jean-Marie Guillon (Préface) Ed Histoire - Les Alpes maritimes dans la guerre 1939 1945 Jean-Louis Panicacci (Auteur), 52013Sites internet :https://www.cairn.info/revue-histoire-europe-et-relations-internationales-2023-1-page-155.htmhttps://expos-historiques.cannes.com/r/393/occupation-italienne-11-novembre-1942-9-septembre-1943/Vidéo :https://www.youtube.com/watch?v=ln04AeY78-4 → Les villes sous l’occupation nazie : Nice => Reportage RMC
  • Saint-Martin-Vésubie
Livres :-L’Occupation italienne : Sud-Est de la France, juin 1940-septembre 1943 Jean-Louis Panicacci (Auteur), Jean-Marie Guillon (Préface) Ed Histoire- Les Alpes maritimes dans la guerre 1939 1945 Jean-Louis Panicacci (Auteur), 52013- https://books.openedition.org/pup/6875?lang=fr : : Les persécutions antisémites dans les Alpes-Maritimes (été 1940-été 1944) Jean-Louis Panicacci (p. 221-234)Sites internet :https://www.departement06.fr/patrimoine-culturel-des-alpes-maritimes/hommage-aux-justes-de-saint-martin-vesubie-13930.htmlVidéo :https://www.youtube.com/watch?v=ln04AeY78-4 → Les villes sous l’occupation nazie : Nice => Reportage RMCmontluc.fr/fileadmin/user_upload/memorial_national_prison_montluc/Parcours_biographiques/VERNAY_Denise.pdf- https://francearchives.gouv.fr/fr/authorityrecord/FRAN_NP_051527

Conclusion

Participer au CNRD, c’est chercher à comprendre et à définir résister et déporter dans des périodes, dans des lieux totalement différents avec des acteurs d’horizons, d’origines différents. Notre participation a été enrichissante grâce à notre investissement dans le travail de recherches, d’enquêtes que nous avons mené et qui est fort intéressant, intrigant. Elle a, aussi, été riche en émotions grâce à la rencontre de ces enfants de résistants-déportés qui ont subi les conséquences de cette période funeste. Enfin, ils nous ont aussi fait comprendre que le retour à la « vie normale » n’a pas été aussi évident. Notamment, pour ceux qui sont revenus des camps qui ne parlaient pas de ce qu’ils avaient vécu et qui tentaient d’oublier. Et pour la population, en général, qui ne voulait pas savoir, qui voulait oublier la Seconde Guerre Mondiale et reprendre une vie normale. Nous ne devons pas oublier ce qu’il s’est passé, nous devons participer à la transmission du Devoir de Mémoire, notre travail est fait dans ce sens. Nous espérons qu’il trouvera écho auprès d’un large public. Il n’est pas complet et nous espérons pouvoir le compléter, le peaufiner.

Source: Huffpost.com

However, her work wasn't embraced or widely anthologized until nearly 50 years after her novels were published.Here are 5 reasons why Woolf should be one of your feminist icons:

  • She was chiefly interested in and wrote about the inner lives of women.
  • She lived in a time when she was granted few rights, but turned the setback into a strength.
  • She was progressive in her feminism, and even made the connection between a patriarchal society and militarism.
  • She believed deeply in the power of the individual.
  • She saw sexuality and gender as fluid.

Virginia Woolf is now accepted as an extremely important literary figure and an early feminist.

Stravinsky and Proust

Family summers in coastal Cornwall also shaped Woolf indelibly, exposing her to the ocean as a source of literary inspiration and creating memories she would fictionalize for her acclaimed novel, To the Lighthouse.

Woolf's work was influenced by prominent writers and artists of the time such as Marcel Proust, Igor Stravinsky, and the Post-Impressionists.

Source: Huffpost.com

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  • She saw sexuality and gender as fluid.

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Source: Huffpost.com

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