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Introduction

La mise en oeuvre de l'enseignement du vocabulaire

L'enseignement du vocabulaire

L'apprentissage de la langue

Parution février 2020

Entre 3 et 5 ans : temps de l'explosion lexicale Les corrélations entre réussite scolaire et connaissances lexicales plus importantes que celles établies entre réussite scolaire et niveau intellectuel. Les mots connus par l'élève conditionnent ses capacités de compréhension orale et donc sa capacité future d'apprentissage de la lecture.

Le développement du vocabulaire : un enjeu fondamental à l'école maternelle

Mais une simple exposition à un langage de qualité ne suffit pas : l'enrichisssement lexical nécessite un enseignement explicite et dirigé, avec des séances dédiées, des activités régulières de classification et de mémorisation de mots, de réutilisation de vocabulaire et d'interprétation de termes inconnus.
1 - L'apprentissage de la langue

Le langage oral est un système à la fois conceptuel (les idées que l'on veut transmettre) et social (les destinataires de nos messages).

L'acquisition du langage

Le rôle de l’école maternelle est d’agir sur trois niveaux : — améliorer l’aisance de l’enfant dans sa manipulation du système linguistique.— enrichir les concepts et donc le vocabulaire — favoriser le sentiment de confiance chez l’enfant

De nombreuses expériences ont montré que les enfants utilisent un faisceau d’indices pour deviner le sens des mots qu’ils entendent : — le contexte linguistique : la phrase dans laquelle le mot se trouve ; — le contexte visuel : ce qui se trouve autour d’eux ; — des indices sociaux : la direction du regard de leur interlocuteur.

L'acquisition du sens des mots

De nombreuses expériences ont montré que les enfants utilisent un faisceau d’indices pour deviner le sens des mots qu’ils entendent : — le contexte linguistique : la phrase dans laquelle le mot se trouve ; — le contexte visuel : ce qui se trouve autour d’eux ; — des indices sociaux : la direction du regard de leur interlocuteur.

Le développement de l'attention de l'enfant

L'enfant suit l’attention de l’adulte (expérience du téléphone) : Un expérimentateur joue avec deux objets, un objet familier (par exemple, une balle) et un objet nouveau. Dans une situation, après avoir joué avec la balle et l’avoir nommée, il regarde le nouveau jouet et le nomme avec un mot nouveau (« oh regarde, c’est une bamoule !). Dans l’autre situation, juste au moment où il allait nommer le nouveau jouet, le téléphone sonne ; l’expérimentateur se lève, et parle au téléphone sans regarder l’enfant ni le nouveau jouet, et il dit exactement la même chose. Dans les deux conditions, l’enfant prête attention au nouveau jouet. Mais quand on teste si l’enfant a appris le sens du mot « bamoule », seuls les enfants de la première condition l’ont appris. Ceux de la deuxième condition ont inféré que puisque l’adulte parlait au téléphone, il n’était pas en train de s’adresser à eux et que ce n’était pas le moment d’apprendre quelque chose.

Le développement de l'attention de l'enfant

L’apprentissage du sens des mots est le résultat d’un cercle vertueux, où la connaissance d’un petit nombre de mots permet d’apprendre certains éléments de syntaxe, qui permettent d’apprendre plus de mots.

Le développement de l'attention de l'enfant

Parler plus et parler mieux La différence de niveau verbal entre enfants dépend non seulement de la quantité de langage auquel ils ont été exposés mais surtout de sa nature. Il existe une relation significative entre la fréquence de phrases complexes utilisées par les parents, mais aussi par les enseignants, et celles produites par les enfants de 4 ans.

L'inégale acquisition du langage par les élèves

Pour qu’un enfant apprenne, il ne doit pas être confronté à trop d’éléments nouveaux à la fois dans l’activité proposée. Avec de très jeunes enfants, il faut éviter les messages ambigus et ne pas surestimer leur capacité à comprendre le second degré de la langue ou certaines références culturelles.

L'inégale acquisition du langage par les élèves

2- L'enseignement du vocabulaire

L'’enseignant doit adopter une posture d'écoute active dans l’échange pour conduire l’élève à dire ce qu’il veut dire. Il faut donc lui laisser le temps, ne pas le couper, ni terminer son propos à sa place, sans quoi, très vite, le très jeune élève s’adapte et se contente d’évoquer au lieu de dire, ou de dire ce qu’il croit que l’enseignant attend. (P.Péroz-M. Delaborde / La pédagogie de l'écoute)

Compétences langagières attendues

En fin de grande section, tous les élèves devraient :— s’appuyer sur des verbes très fréquents (dire, faire, mettre, aller, prendre, avoir, être, etc.) et des pronoms  ;— s’emparer du vocabulaire travaillé en classe et l’utiliser à bon escient — corriger et reprendre leurs propos pour remplacer un mot par un autre, plus précis ;— employer un vocabulaire usuel — réutiliser dans un autre contexte les mots appris — utiliser régulièrement des adjectifs et des adverbes — s’interroger sur un mot dont on ignore le sens ;— utiliser des connecteurs logiques et temporels.

Compétences langagières attendues

La classe offre de nombreuses situations rituelles, de jeux, de conversations, qui permettront à l’élève de :— ritualiser certaines paroles (l’accueil, l’appel, l’habillage, le rangement, la présentation des activités et la passation des consignes, les synthèses et les bilans) et de mémoriser des mots et des structures syntaxiques ;— entrer dans un vrai échange lors d'activités où adulte et enfant(s) auront des rôles complémentaires (jeux de construction, jeux de 7 familles, jeu de la marchande, etc.)— entrer dans une communication par l’activité gestuelle (chansons à gestes), ou par l’activité entre pairs.

Compétences langagières attendues

Le vocabulaire est au cœur des apprentissages langagiers à l’école maternelle et doit être enseigné explicitement. Au-­delà des mots découverts incidemment, un corpus choisi par le professeur doit être construit de manière réfléchie, planifiée et progressive.

Pour un enseignement explicite

Les séances de vocabulaire s’appuient sur des situations motivantes qui contextualisent les apprentissages et les construisent dans les interactions entre pairs et avec les adultes. L’élève est capable d’inférer les significations des mots à partir des contextes dans lesquels ils sont entendus. À l’école maternelle, ce processus est encouragé et explicité par le professeur.

Pour un enseignement explicite

Ces situations de départ permettront ensuite de concevoir des séances spécifiques où les mots seront réutilisés, comparés et enfin mémorisés. Dans le cadre d’un apprentissage répété, qui consiste à répartir selon des intervalles réguliers les rappels des mots nouveaux, le professeur facilite la mémorisation des mots et crée les situations propices à leur réutilisation.

Pour un enseignement explicite

Extrait de conférence de Micheline Cellier "Enseignement du vocabulaire - Principes didactiques pour une pratique efficace"

Acquérir / mémoriser / structurer

3 - La mise en oeuvre de l'enseignement du vocabulaire

Les outils d’aide à l’apprentissage du vocabulaire doivent être structurants, organisés, récapitulatifs et évolutifs. Comme les élèves ne déchiffrent pas encore et qu’il ne faut pas encourager la reconnaissance globale du mot, les outils concerneront exclusivement des images. Ces outils évoluent tout au long des apprentissages, s’enrichissent, se réorganisent, passent du mur au cahier, du jeu à l’affichage.

De l'importance des outils

— Les imagiers — Les images, dessins, photographies...— Les jeux (loto, d’appariement, 7 familles, de société...) — Les jeux de dominos constitués d’images — Les jeux kinesthésiques — Les albums échos —Les dictionnaires de la classe, musées de la classe...— Les boîtes thématiques — Les tapis de conte — Les boîtes à histoires— Les images séquentielles

Des outils pour s'approprier et mémoriser

— Les fleurs lexicales

Des outils pour réfléchir sur la langue

— Les maisons de familles de mots

Des outils pour réfléchir sur la langue

— Les jeux de catégorisation (Jeux sur les contraires, de drivation, sur les mots polysémiques, sur les homophones...)

Des outils pour réfléchir sur la langue

— Les réseaux de mots

Des outils pour réfléchir sur la langue

Un exemple de réalisation à la fin de l'école maternelle :

Pour catégoriser, il faut être en capacité de se représenter les propriétés des objetsLa catégorisation, qui se fait assez spontanément pour des catégories simples (animaux par exemple), devient consciente à l’école maternelle. Plus le système conceptuel de l’élève est riche, tant du point de vue de son contenu que du point de vue de son organisation, plus l’activation en mémoire des objets est facile.

L'importance de la catégorisation en PS

La mémorisation s’exerce très régulièrement, à l’aide de rituels où les élèves : — prononcent ;— miment les mots ;— sollicitent leur mémoire à partir d’un imagier ;— emploient les mots appris ;— écoutent une histoire ou un document et reformulent ;— s’entraînent à écrire des mots simples

Faire réutiliser les mots

Il est primordial de valoriser le plurilinguisme, qui est une véritable richesse pour l'enfant. Il faut permettre une exposition au français plus importante, privilégier les moments en tête-à-tête (avec l'enseignant, l'ATSEM, un autre élève...) pour faciliter le démarrage de l'apprentissage du français.

Et les élèves très éloignés du français ?

Dans une classe à plusieurs niveaux, les programmations en vocabulaire sont différenciées. Les supports d’apprentissage, en particulier les albums de littérature étudiés, ne sont pas les mêmes pour l’ensemble de la classe. La construction de grilles d’observation des productions langagières (lexique, syntaxe, en émission et en réception) sur des objectifs ciblés de séance, est un outil de suivi efficace.

Intégrer la différenciation

— faire preuve de patience (accepter les refus, différer les demandes) ;— savoir profiter de moments d’échange (relation duelle) ; — ne pas forcer l’enfant à répéter afin d’éviter un blocage ;— éviter de demander à l’enfant de s’exprimer pour ne pas le placer en difficulté ;— utiliser un langage adapté (consignes simples), reformuler fréquemment pour lui seul les consignes ;— privilégier l’écoute de l’enfant et répondre systématiquement à ses sollicitations ;— accepter la communication non verbale pour éviter de décourager l’enfant— reformuler ses demandes, ses paroles en utilisant un langage accessible ;— aider l’enfant à s’approprier le mot qui lui fait défaut en nommant à sa place l’objet ; proposer, stimuler sans obliger ;— valoriser les prises de parole pour restaurer la confiance en soi ;— varier les supports pédagogiques (objets, affiches, albums) et privilégier le recours à des accessoires (marionnette).

En cas de difficultés passagères

Si un enfant n'est pas compréhensible et ne progresse pas après quelques semaines d'enseignement et d'observation, un entretien avec la famille est nécessaire. Si les difficultés persistent malgré l'aide apportée en classe, solliciter le RASED, le psychologue scolaire ou le médecin scolaire, qui invitera peut-être la famille à faire réaliser un bilan. Certains élèves sont porteurs d'un trouble du langage. Il revient au médecin spécialisé d'établir le diagnostic.

Et les difficultés qui perdurent ?

Pour aller plus loin...
  • En PS : autour de l'album Va-t-en, Grand Monstre vert !
Vocabulaire des émotions, du portrait, des couleurs, noms/adjectifs/verbes présents dans l'album.
  • En MS : autour de l'album Nuit noire
Répertoire de la peur, lexique autour du corps et de la maison.
  • En GS : autour de l'album Le noir
Enrichissement du lexique de la peur, corpus de mots de la maison et de l'espace.

Des exemples de séquences :

  • En PS : autour de l'album Je m'habille et...je te croque !
Champ lexical des vêtements
  • En MS-GS : autour du conte Le vilain petit canard
Exprimer des émotions, parler de la naissance, utiliser des expressions.
  • En MS-GS : à partir d'un texte documentaire et autour
de l'album Abeille et épeireCaractéristiques du vivant, les insectes.
  • En PS-MS-GS : à partir d'une oeuvre d'art, Etude de couleurs-Carrés avec cercles concentriques
Vocabulaire des couleurs et des formes, des nuances, grandeurs et outils, des nuances et caractéristiques,grandeurs et techniques.

Version intégrale du guide

De très nombreuses références bibliographiques sont disponibles en pages 97 à 100 du Guide.

Bibliographie