JOURNAL DE LECTURE : DDFC d'OLYMPE DE GOUGES

DECLARATION DES DROITS DE LA FEMME ET DE LA CITOYENNE

Olympe de Gouges

Genre littéraire

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"INCLASSIFIABLE !"

La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d'Olympe de Gouges peut être considérée comme un texte inclassable en genre littéraire pour plusieurs raisons.

Un pamphlet

Le texte présente une tonalité pamphlétaire et argumentative, propre aux écrits politiques de l'époque, tout en exprimant une voix féministe avant-gardiste. Et cela débute, dès l'article I ,où elle déclare: "La femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits."En effet, le ton incisif et provocateur utilisé par l'auteure est typique des pamphlets. Par exemple, dans l'article X, elle déclare : "Nul ne doit être inquiété pour ses opinions , la femme a le droi de monter sur l'échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune." Ce choix de formulation souligne l'aspect percutant du texte. De plus, les critiques directes envers le système politique et social de l'époque, fréquentes dans les pamphlets, sont présentes dans la Déclaration. Dans l'article VIII, Olympe de Gouges affirme : "La Loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut être puni qu'en vertu d'une Loi établie et promulguée antérieurement au délit." Cette déclaration critique le système judiciaire de manière directe. Enfin, le caractère militant et la volonté de provoquer le débat public, inhérents aux pamphlets, se retrouvent dans la Déclaration. Par exemple, dans l'article III, elle proclame : "Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation, qui n'est que la réunion de la Femme et de l'Homme." Ainsi, par ces caractéristiques propres au pamphlet , la DDFC vise à susciter le débat et à influencer l'opinion publique

Un texte juridique

La DDFC d’Olympe de Gouges fusionne des éléments proprement juridiques avec une dimension littéraire engagée Premièrement, la structure formelle du texte ressemble à celle d’une déclaration de droits, avec des articles énonçant des principes fondamentaux. Par exemple, l’article VI établit : “La Loi doit être l’expression de la volonté générale ; toutes les Citoyennes et Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation.” De plus, l’utilisation de termes juridiques spécifiques, tels que “Loi”, “Droit”, "Devoir", et “Justice”, renforce le caractère légal du texte. L’article IX affirme : “Toute femme étant déclarée coupable, toute rigueur est exercée par la loi.” Ou encore, dans l'article IV lorsqu'elle déclare: "La femme a le droit de monter sur l'échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la tribune." Enfin, la volonté de codifier des droits et des devoirs pour les femmes, similaire à une constitution ou une déclaration des droits, confère à la Déclaration un aspect juridique. Dans l’article I, elle stipule : “La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits.”

Un discours

Tout d'abord, le discours suppose une adresse à un public, et dans ce cas, la Déclaration est clairement destinée à la société de l'époque, revendiquant des droits pour les femmes. Par exemple, dans le préambule, l'auteure s'adresse aux "mères, filles, sœurs" en évoquant la nécessité de reconnaître les droits des femmes. De plus, le discours se caractérise par une argumentation structurée et une présentation logique des idées. La Déclaration suit une organisation formelle, énonçant des principes et des revendications de manière cohérente. Un exemple peut être trouvé dans l'article VII qui proclame : "Nulle femme n'est exceptée; elle est accusée, arrêtée et détenue dans les cas déterminés par la loi." Enfin, le caractère persuasif de la Déclaration, visant à convaincre le public de la justesse des revendications féministes, renforce son statut en tant que discours. En exprimant des droits égalitaires pour les femmes, elle cherche à influencer l'opinion publique de son temps. Ainsi, la nature adressée, la structure argumentative et la dimension persuasive de la Déclaration en font un texte qui peut être considéré comme un discours.