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Du génocide rawandais aux exactions armées en RDC
ludovic barrois
Created on January 19, 2024
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Transcript
Le génocide Rwandais la cause de la déstabilisation de la région
L’Afrique en 1887
Le génocide des Tutsis trouve son origine dans la politique développée par les pays occidentaux au cours du XIXe siècle. En créant de toutes pièces des catégories ethniques et une hiérarchie au sein des colonisés, les colons ont développé le mythe d’une race Tutsi supérieure, dominante par rapport au Hutu.
Les tensions entre les groupes hutu et tutsi ont été aggravées par les dirigeants coloniaux du Rwanda. L'Allemagne à partir des années 1890, puis la Belgique à partir de la Première Guerre mondiale. Ils ont tous deux renforcé la position de pouvoir des Tutsis au sein de la société rwandaise, ce qui a renforcé le ressentiment des Hutus". Ryszard Kapuscinski
Rapport sur l’administration Belge du Ruanda-urundi par le Ministère des Colonies en 1925. « Les Bahutu (…) sont en général petits, trapus, ont une grosse tête, une figure joviale, le nez largement épaté*, les lèvres énormes. Ils sont expansifs, bruyants, rieurs et simples. (…) Le Mututsi de bonne race n’a, à part la couleur, rien de nègre. (….) Ses traits, dans la jeunesse, sont d’une grande pureté : front droit, nez aquilin, les lèvres fines s’ouvrant sur des dents éblouissantes. »
En 1933-1934, les Belges ont procédé à un recensement afin de délivrer des cartes d'identité "ethniques", qui désignaient chaque Rwandais comme Hutu (85%), Tutsi (14%) ou Twa (1%).
Les cartes d'identité ont rendu pratiquement impossible la transformation des Hutus en Tutsis et ont permis aux Belges de perfectionner l'administration d'un système d'apartheid ancré dans le mythe de la supériorité des Tutsis... ". Philip Gourevitch
Page de garde "Histoire générale des races humaines. Introduction à l'étude des races humaines", par A. de Quatrefages, ed. A Hennuyer (Paris), 1889
Les colons créent des groupes ethniques. Ce qui ne correspond à aucune réalité. L'ensemble de la population partage la même langue, la même religion et la même culture, critères employés habituellement pour définir l'ethnie. Les catégories Hutu (agriculteurs), Tutsi (propriétaires de troupeaux), Twa (ouvriers et artisans) n'étaient pas figées et il était fréquent de passer d'une classe à l'autre selon les mariages ou la richesse.
Extrait du livre de Gaël Faye, Petit pays.
En 1919, le Traité de Versailles attribue le Rwanda à la Belgique. En 1922 la Belgique instaure un protectorat, qui s'appuie sur la minorité Tutsi.
Au début des années 1960, le mouvement de libération coloniale repose en grande partie sur le rejet de la « classe dominante » Tutsi. Les Hutus dominent durant la première et la deuxième république du Rwanda. Les Tutsis sont régulièrement pourchassés et tués et ils fuient le Rwanda. En 1980, environ 600 000 Tutsis vivent en exil, essentiellement en Ouganda. ils fondent le Front patriotique rwandais (FPR) en 1987.
1er octobre 1990 : début de la guerre civile rwandaise Le Président Habyarimana aidé par la France et le Zaire parvient à repousser les Tutsis qui essayent de rentrer de leur exil. Des massacres de Tutsis s’en suivent, dans le nord du Rwanda.
Le régime entre les mains des Hutus se démocratise sous la pression intérieure et extérieure. Mais, les durs du régime créent en mars 1992 la Coalition pour la défense de la République (CDR), hostile aux Tutsis et à toute négociation avec le FPR et en même temps une milice nommée « Impuzamugambi » (ceux qui poursuivent le même but).
Les milices Interahamwe, « personnes qui s'entendent fort bien » sont aussi créées pendant cette période par le MRND, le parti du président. Cette milice est responsable de la plupart des massacres pendant le génocide en 1994. .
Le Rwanda vit au gré d’avancées démocratiques et de reculs. Les tensions entre Hutus et Tutsis sont toujours très présentes. L'assassinat par des militaires tutsi, le 21 octobre 1993, du président du Burundi voisin – premier chef d’État hutu élu démocratiquement – donne le coup d'envoi d'une escalade supplémentaire dans la radicalisation des extrémistes rwandais.
Sous la houlette de Froduald Karamira, les différentes factions extrémistes racistes et leurs milices se rassemblent sous la bannière du « Hutu Power ».
La mobilisation de la population Hutu s'est accompagnée d'une propagande féroce à l'encontre des "ennemis" du régime. Organisée, cette propagande est relayée par l'ensemble des médias existants : journaux, radios, télévision, meetings politiques... Alors qu'aucune rivalité religieuse, linguistique ou territoriale ne cloisonne la société rwandaise. "Ces gens sont une sale race ! Nous devons les exterminer. Nous devons nous en débarrasser. C'est la seule solution. Ces cafards, qui m'ont appelé, où sont-ils ? Ils ont sûrement été exterminés. Chantons : réjouissons-nous, mes amis ! Les cafards ont été exterminés. Réjouissons-nous, amis ! Dieu ne se trompe jamais ! Annonceur de la radio RTLM
Extrtait d'une émission de radio
"Nous allons écraser l'infestation. Nous allons tuer les cafards". Annonceur de la radio RTLM "Il ne faut pas baisser la garde ! Ces serpents tutsis se cachent dans l'herbe et les buissons, alors préparez votre machette pour couper les serpents en deux. Mieux encore, prenez votre fusil et tirez sur eux ! Si vous n'avez pas d'arme, le gouvernement vous en apportera une. Si vous travaillez dans votre champ et que vous apercevez une femme tutsie dans les buissons en train d'allaiter son bébé, ne gaspillez pas une occasion en or :Prenez votre arme, abattez-la et retournez au travail en sachant que vous avez fait votre devoir. Mais n'oubliez pas de tuer le bébé - l'enfant d'un serpent est un serpent, alors tuez-le aussi". Annonceur de la radio RTLM
La mort des présidents Juvénal Habyarimana du Rwanda et Cyprien Ntaryamira du Burundi, tués dans un accident d’avion (toujours inexpliqué), près de la capitale, Kigali, est le prétexte à un coup d’État des extrémistes hutus.
1994, Le Génocide L’assassinat planifié des Tutsis s’est déroulé dans l'espace du quotidien, au coin d'une rue, dans des lieux familiers, voir sacrés,comme par exemple les églises, jusque-là synonymes de sanctuaires, d’asiles. Les Tutsis sont mis à mort sur l'ensemble du territoire rwandais.
Le magazine hutu "Kangura" a utilisé des publicités politiques et des dessins humoristiques pour encourager la violence des Hutus contre les Tutsis. La couverture de ce magazine (à gauche) se traduit par: "Quelle arme utiliser pour vaincre les cafards une fois pour toutes ?" Et contient un dessin d'une machette, qui est devenue le symbole du génocide rwandais.
C'est sur les voisins que repose la réussite du « projet génocide » élaboré par les dirigeants rwandais. Encouragés par l'Etat, des amis de longue date, des parents et des familiers des victimes, baignés d'une idéologie raciste, s'associent et mènent à bien l'entreprise d'extermination. Les armes utilisées s'inscrivent principalement dans l'univers du quotidien et se rattachent à une société rurale, fondée sur l'agriculture, la chasse et l'élevage.
Rwanda année zéro L'arrêt des massacres, marqué par la victoire militaire du FPR lors de la prise de Kigali le 4 juillet 1994, révèle un pays en état de désolation. Véritable charnier à ciel ouvert, 800 000 Tutsis et Hutus modérés ont été massacrés. !
Regardez cette vidéo et répondez aux questions.
Les conséquences du génocide rawandais un conflit qui s'exporte en RDC
En quatre jours, en juillet 1994, un million et demi de Hutus rwandais convergèrent vers la ville frontalière de Goma. Ils fuyaient les conséquences de la tragédie que certains d’entre eux avaient provoquée. Le choléra décima en peu de temps 50.000 personnes.
Emission de radio RFI
La catastrophe représentée par cet afflux dans les deux Provinces de l’Est sera le signal du transfert de l’ancestral conflit ethnique rwandais au Congo.
Regardez la vidéo et répondez aux questions.
Le Zaïre, qui devint ensuite la RDC, n’est pas parvenu, trente ans après, à traiter ce que la journaliste belge Colette Braeckman nomme « les métastases du génocide rwandais » *
Colette Braeckman, Les nouveaux prédateurs. Politique des puissances en Afrique centrale. Paris, Fayard, 2003. Voir également Pierre Cappelaere, Congo (RDC). Puissance et fragilité, Paris, L’Harmattan, 2011, p. 117 et s.
Sitographie: https://www.un.org/fr/preventgenocide/rwanda/historical-background.shtml https://www.memorialdelashoah.org/upload/minisites/rwanda/comprendre/comprendre-l-evenement.html https://enseignants.lumni.fr/parcours/0192/le-genocide-des-tutsi-au-rwanda.html https://descendresdanslatete.be/outil-pedagogique/histoire-du-rwanda/la-region-des-grands-lacs/ Revue: Stéphane Audoin-Rouzeau, Hélène Dumas, « Le génocide des Tutsi rwandais, vingt ans après », Dossier, Vingtième siècle. Revue d’histoire, n°122, avril-juin 2014. Rapport du projet Mapping
Images Wikipédia
« Je ne sais vraiment pas comment cette histoire a commencé. Papa nous avait pourtant tout expliqué, un jour, dans la camionnette. - Vous voyez au Burundi c’est comme au Rwanda. Il y a trois groupes différents, on appelle ça les ethnies. Les Hutu sont les plus nombreux, ils sont petits avec de gros nez. - Comme Donatien ? j’avais demandé. - Non, lui c’est un Zaïrois, c’est pas pareil. Comme Prothé, par exemple, notre cuisinier. Il y a aussi les Twa, les pygmées. Eux, passons, ils sont quelques-uns seulement, on va dire qu’ils ne comptent pas. Et puis il y a les Tutsi, comme votre maman. Ils sont beaucoup moins nombreux que les Hutu, ils sont grands et maigres avec des nez fins et on ne sait jamais ce qu’ils ont dans la tête. Toi Gabriel, avait-il dit en me pointant du doigt, tu es un vrai Tutsi, on ne sait jamais ce que tu penses. Là moi non plus je ne savais pas ce que je pensais. De toute façon, que peut-on penser de tout ça ? Alors j’ai demandé : - La guerre entre les Tutsi et les Hutu, c’est parce qu’ils n’ont pas le même territoire ? - Non ce n’est pas ça, ils ont le même pays. - Alors …. ils n’ont pas la même langue ? - Si, ils parlent la même langue. - Alors, ils n’ont pas le même dieu ? - Si, ils ont le même dieu. - Alors…. pourquoi se font-ils la guerre ? - Parce qu’ils n’ont pas le même nez. …. »