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Transcript

Victor Hugo sous la Deuxième République et le Second Empire

Analyse de documents

Comment Victor Hugo devient-il une figure majeure des républicains entre 1848 et 1870 ?

problÉmatique de l'Étude :

Dates clés

Victor Hugo (1802-1885)
Un poète romantique1 engagé
1802 > Naissance à Besancon. 1825 > Victor Hugo, proche des monarchistes, est fait Chevalier de la légion d'honneur par le roi Charles X (1824-1830) sous la Restauration. 1831 > Publication de Notre-Dame de Paris qui constitue une réflexion sur la justice et la peine de mort. 1841 > Victor Hugo est élu à l'Académie française et défend la monarchie constitutionnelle lors de son discours d'entrée. 1845 > Le roi Louis-Philippe (1830-1848) nomme Victor Hugo à la Chambre des pairs (une des deux assemblées du Parlement). Juin 1848 > Après la révolution de février 1848, Victor Hugo se rallie à la République. Il est élu député de Paris et siège parmi les conservateurs. Décembre 1848 > Victor Hugo soutient Louis-Napoléon Bonaparte lors de l'élection présidentielle. 1848-1851 > Victor Hugo prononce plusieurs discours à l'Assemblée pour la liberté de la presse, à propos de la peine de mort, contre la misère et la restriction du suffrage universel. Décembre 1851 > Après le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte, Victor Hugo prend la tête de la résistance, puis s'exile pour 20 ans. 1859 > Napoléon III accorde une amnistie (pardon) aux proscrits (bannis), mais Victor Hugo refuse de rentrer. 1862 > Publication des Misérables commencé en 1845 et terminé en exil. Septembre 1870 > Proclamation de la IIIe République et retour triomphal en France. Victor Hugo devient une autorité morale pour les républicains. 1885 > Décès à Paris et funérailles nationales. Plus de 2 millions de Français assistent à son entrée au Panthéon qui accueillent "les restes des grands hommes qui ont mérité la reconnaissance nationale".
« Millions ! millions ! châteaux, liste civile² ! Un jour je descendis dans les caves de Lille ; Je vis ce morne enfer. Des fantômes sont là sous terre dans des chambres Blêmes, courbés, ployés ; le rachis³ tord leurs membres Dans son poignet de fer. Sous ces voûtes on souffre, et l'air semble un toxique ; L'aveugle en tâtonnant donne à boire au phtisique⁴ ; L'eau coule à longs ruisseaux ; Presque enfant à vingt ans, déjà vieillard à trente, Le vivant chaque jour sent la mort pénétrante S'infiltrer dans ses os. » 1. Mouvement littéraire et artistique qui met en avant l'expression des sentiments et la liberté des hommes et des peuples. 2. Somme ou biens attribués au souverain. Napoléon III fut ainsi doté de palais, de musées et de manufactures d'État. 3. Colonne vertébrale ; par extension, maladie de cette partie du corps. 4. Atteint de maladie pulmonaire. Victor Hugo, « Joyeuse vie » (extrait), Les Châtiments, livre III, 1853
Un défenseur des idées républicaines
Discours de Victor Hugo sur la misère du peuple à l’Assemblée nationale, le 9 juillet 1849 (Extrait de la série "Victor Hugo, Ennemi d’État" en 2018).
« Messieurs, je ne suis pas de ceux qui croient que l’on peut supprimer la souffrance. La souffrance est une loi divine. Mais, je suis de ceux qui pensent et qui affirment que l’on peut détruire la misère. Je ne dis pas diminuer, je ne dis pas amoindre, je dis détruire. La misère est une maladie du corps social comme la lèpre, une maladie du corps humain. La misère peut donc disparaître comme la lèpre a disparu. Oui, oui, détruire la misère est possible. Et, nous devons y songer sans cesse, gouvernant comme législateur, car en pareil matière, tant que le possible n’a pas été fait, le devoir n’est pas rempli. Non, vous n 'avez rien fait tant qu’il y a, au-dessous de nous, une partie du peuple qui désespère. Vous n’avez rien fait tant que ceux qui sont dans la force de l’âge et qui travaillent peuvent être sans pain. Vous n’avez rien fait tant que ceux qui sont vieux et qui ont travaillé peuvent être sans asile. Vous n’avez rien fait tant qu’on meurt de faim dans nos villes. Vous n’avez rien fait. Rien fait, messieurs. Aussi, messieurs, je ne peux vous laisser affirmer que dans les temps de troubles, comme ceux que nous vivons, la force est tout et que toute mesure sociale serait du socialisme déguisé. Une société de progrès, messieurs, ne peut reposer sur la souffrance publique, sur un système d’aumône qui dégrade celui qui la reçoit. Il faut remplacer l’aumône par l’assistance qui fortifie celui qui en bénéficie. Et, n’oublions pas, messieurs, que ces avancées sociales font partie du programme sur lequel a été élu le président de la République. »

Victor Hugo sous la Deuxième République et le Second Empire

Un défenseur des idées républicaines
Discours de Victor Hugo contre la révision de la Constitution, le 17 juillet 1851 (Extrait de l'émission "Victor Hugo, politique" diffusée le 6 juin 2013 sur France Culture).
« Qu’espérez -vous ? Détruire la République ? Vous entreprenez là une besogne rude. Et avez-vous bien songé ? Quand un ouvrier a travaillé 18 heures, quand un peuple a travaillé 18 siècles, et qu’ils ont enfin l’un et l’autre reçu leur paiement, allez donc essayer d’arracher à cet ouvrier son salaire et à ce peuple sa République. Savez-vous ce qui fait la République forte ? Savez-vous ce qui l’a fait invincible ? Savez-vous ce qui l’a fait indestructible ? Je vous l’ai dit en commençant et en terminant, je vous le répète. C 'est qu’elle est la somme du labeur des générations, c’est qu’elle est le produit accumulé des efforts antérieurs, c’est qu’elle est un résultat historique, autant qu’un fait politique, c’est quelle fait pour ainsi dire, partie du climat actuel de la civilisation, c’est qu’elle est la forme absolue, suprême, nécessaire, du temps où nous vivons, c 'est quelle est l’air que nous respirons. »
Un opposant en exil
Victor Hugo au rocher des Proscrits, de Charles Hugo, vers 1853, BNF. Dramaturge, romancier, poète, Victor Hugo est devenu un monstre sacré de la littérature française. Il est d’abord attaché aux idéaux royalistes jusqu’au milieu de la Restauration, mais la censure qu’exerce Charles X sur la presse comme sur les œuvres littéraires le fait évoluer vers le libéralisme. Après avoir soutenu le régime de Louis-Philippe, il devient républicain conservateur au début de la Deuxième République. En 1848, il est élu député et siège à l’Assemblée. Effaré par la répression qui s’abat sur les insurgés lors du soulèvement populaire de juin 1848 provoqué par la fermeture des Ateliers nationaux, il s’inquiète des atteintes aux libertés et bascule à gauche.
Il se pose ensuite en principal opposant au régime et à la personne de Louis-Napoléon Bonaparte (discours contre la révision de la Constitution, le 17 juillet 1851), dont il avait pourtant soutenu la candidature à la présidence de la République. Au moment du coup d’État, en décembre 1851, Victor Hugo prend spontanément la tête de la résistance et tente, en vain, de soulever le peuple de Paris. Cet échec lui vaudra vingt ans d’exil. Victor Hugo doit donc s’exiler pour fuir la répression qui s’abat sur les républicains : 26 000 arrestations, 9 500 déportations en Guyane et en Algérie et 1 500 expulsions. Il continue de manifester son opposition au régime en publiant le pamphlet Napoléon le Petit (1852), dont le titre est plus qu'une provocation, puis Les Châtiments (1853). La photographie exprime l’image du poète en exil, fidèle défenseur des idéaux républicains de 1848 et rejetant tout compromis (amnistié en 1859, il refusera de rentrer en France).
Victor Hugo dénonce le contrôle de la presse
Victor Hugo a été proscrit¹ du pays parce qu'il a organisé la résistance au coup d'État du 2 décembre 1851. Il s'exile d'abord à Bruxelles d'où il rédige ce pamphlet² puis sur l'île de Jersey³. « Et la liberté de la presse ! Qu'en dire ? N'est-il pas dérisoire seulement de prononcer ce mot ? [...] À Paris, vingt journaux anéantis ; dans les départements, quatre-vingts; cent journaux supprimés […]. Les trois quarts des journalistes républicains déportés ou proscrits, le reste traqué par les commissions mixtes, dispersé, errant, caché ; à peine çà et là, dans quatre ou cinq journaux survivants, dans quatre ou cinq journaux indépendants, mais guettés, sur la tête desquels pend le gourdin de Maupas⁴, quinze ou vingt écrivains courageux, sérieux, purs, honnêtes, généreux, qui écrivent, la chaîne au cou et le boulet au pied. » 1. Condamner à l'exil. 2. Texte littéraire qui attaque un pouvoir ou une personne. 3. Île anglo-normande situé dans la Manche à proximité de la France. 4. Ministre de la Police. Victor Hugo, Napoléon le Petit (extrait), 1852.