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Dossier pédagogique - Dominique Duplantier

affaires.culturelles

Created on January 3, 2024

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DOSSIER PÉDAGOGIQUE

DOMINIQUE DUPLANTIER

Exposition du 01/03/23 au 21/04/24

Éléphants jaunes ©Dominique Duplantier

DIDAM Espace d'art contemporain 6 chemin de quai de Lesseps didam.bayonne.fr

Ouvert du mardi au dimanche de 13H à 18H30. Entrée libre, sans réservation préalable.

Avant-propos

De Dominique Duplantier, beaucoup connaissent les superbes plans de villes et élévations où le trait précis et détaillé vient donner vie aux motifs architecturaux les plus fouillés. Pourtant, sa carrière ne se résume pas à ces créations qui ont fait la fierté de nombreuses villes de France, au premier rang desquelles se trouve Bayonne. L’œuvre de Dominique Duplantier est foisonnante : depuis les années 1970, il dessine au crayon, à l’encre, en noir et blanc et en couleurs, donnant vie à des planches de bande dessinée, des aquarelles et des gravures incroyables. Il nous emporte tour à tour dans le monde de l’humour, dans celui de l’illustration ou encore de l’édition. Il nous fait plonger dans des scènes incroyables où se croisent onirisme, architectures en fuite, multitudes envahissant la page et personnages drolatiques. Mêlant l’intime à la grande Histoire, il interprète le monde par son esthétique unique. Il en fait son monde et nous le partage avec discrétion et humour, mais surtout avec grand talent. Bayonne est heureuse de vous inviter à cette étonnante et merveilleuse rétrospective de son œuvre !

Jean-René Etchegaray, Maire de Bayonne Président de la Communauté d’agglomération Pays Basque

Objectifs

  • Fréquenter un lieu culturel.
  • Provoquer la rencontre avec les œuvres.
  • S'approprier les outils de lecture d'une oeuvre.
  • Découvrir de nouvelles pratiques artistiques comme l'encre, l'aquarelle, la gravure et la perspective axonométrique
  • Aborder la représentation du corps dans l'histoire de l'art.

SOMMAIRE

Dominique Duplantier

Formation artistique

Le dessin comme entrée en matière

Des débuts en gravure Quand l'écrit envahit le dessin Le dessin humoristique La période des plans de ville
Rêveries esthétiques
L'onirisme des personnages et des scènes de vie Le mouvement des corps Les foules et leurs pendants solitaires

I. Dominique Duplantier

A. Formation artistique

1945- Dominique Duplantier naît à Bordeaux d’un père landais et d’une mère d’origine basque. La famille s’installe à Pau en 1950. Après des études d’histoire à l’université de Bordeaux, il s’initie à la gravure aux Beaux-Arts de Paris. 1973- « Drôle de solitude » au centre Pompidou réunit des dessinateurs d’humour. Il y expose au côté de Reiser, Chaval, Bretécher, Mose, Topor... Il s’essaie à la bande dessinée mais la délaisse pour privilégier le travail à la plume, les grands formats et l’aquarelle. 1977- Il s’installe avec sa famille à Ondres. Claude Aubert, architecte chargé de la rénovation du quartier Saint-Pierre de Bordeaux lui commande un plan de ce quartier. Suivent le plan axonométrique de Bayonne et les dessins de rues qui seront exposés au Musée Bonnat. Parallèlement, il crée des œuvres puissantes comme Les ponts suspendus, Les lanciers, Le jardin fleuri.

1988- Duplantier ouvre un atelier à Bayonne pour répondre à la demande de Pierre Marchand qui dirige la collection des Guides Gallimard : plans de villes, dessins d’élévation, puis posters et diverses commandes d’édition font sa renommée. Il poursuit son travail personnel dans la solitude de l’atelier de Gayères tout en organisant des expositions d’art contemporain à Bardos. 2008- L’ouvrage Maisons du Pays basque publié aux Éditions Cairn retient l’attention de Guy Néplaz qui débute alors une collaboration avec l’artiste. C’est la naissance d’une collection « Architecture et patrimoine » aux éditions KOEGUI.

II. Le dessin comme entrée en matière

A. Des débuts en gravure

Dominique Duplantier intègre les Beaux-arts de Paris en 1969. L’atelier de gravure dans lequel il est élève est alors dirigé par Lucien Coutaud et Jacques Lagrange. Tous deux sont des peintres et graveurs français associés au mouvement de la Nouvelle École de Paris. Cette période est marquée par les événements de mai 68. La jeunesse française revendique ses droits, accordant une grande importance à la liberté individuelle et à l’épanouissement personnel. Initialement lié à des questions universitaires, le mouvement s’élargit rapidement pour inclure des préoccupations politiques, sociales et économiques plus larges. Au coeur des grèves, les cours se font rares et professeurs et élèves sont dans la rue pour protester. Dominique Duplantier se retrouve alors à plusieurs reprises avec des étudiants plus âgés qui vont lui transmettre leurs connaissances et leurs techniques. La gravure : « c’est une cuisine qui le passionne » . S’inspirant de la technique de Goya, il travaille essentiellement la gravure à l’eau-forte appelé aquatinte.

El gigante, 1814-1818, gravure à l'aquatinte ©Fransisco Goya

L'histoire de la gravure se résume à trois grands noms : - Dürer au 16e siècle avec la technique du burin ; - Rembrandt au 17e siècle avec la technique de l'eau-forte et la pointe-sèche ; - Goya au 19e siècle avec la technique de l'aquatinte et du souffre. Technique, la gravure consiste à faire apparaître un dessin sur un matériau tel que le métal, le bois, la pierre etc. en creusant ou en incisant celui-ci pour obtenir un jeu de reliefs et d'espaces vides, mettant en valeur la création artistique. Historiquement, on retrouve les procédés de gravure à l'époque préhistorique, sans but de reproduction. On retrouve des dessins ou des marques gravées sur des os, des pièces d'ivoire, des parois de cavernes. C'est en 800 que l'on trouve le premier document imprimé, à savoir un livre de prières bouddhistes, le Sûtra du Diamant. La gravure se propage en Europe avec la diffusion du papier venu de Chine au 14e siècle et l'invention de Gutenberg de l'imprimerie à caractères mobiles, ou typographiques au 15e siècle. Les premières gravures de Duplantier illustrent des personnages casqués, rassemblés en défilés. Cette influence pourrait s'expliquer par son emploi à la Cartoucherie de Vincennes. Ancien lieu de fabrication d’armement et de poudres, il est reconverti en 1970 par la metteuse en scène Ariane Mnouchkine en lieu de création théâtrale. Duplantier assiste aux répétitions de la pièce "1789" et déjeune avec les comédiens casqués pour les besoins de la mise en scène. Comme l’explique Odile Contamin historienne de l'art et auteure de l'ouvrage "Encre et Aquarelle", peut-être y voit-on là un lien avec les personnages casqués qui défilent sur les estampes ?

B. Quand l'écrit envahit le dessin

Dans les œuvres de Dominique Duplantier, on retrouve de l’écriture. Tantôt apparente, tantôt dissimulée, il joue avec ses écrits et la graphie devient un dessin en elle-même. L'écriture revêt différentes formes. Elle est présente dans ses BD, accompagne les illustrations d'oeuvres littéraires (cf. Les lettres persanges), ou elle envahit complètement ses oeuvres ( cf. l'Amiral, Chateaubriand).

Chateaubriand ©Dominique_Duplantier

Présente dans l’art, elle peut revêtir différentes formes et avoir diverses significations. On retrouve l’écriture dans la calligraphie, les phylactères dans les peintures du Moyen-Age, les collages surréalistes etc.La graphie ("représentation écrite d'un mot ou d'un énoncé" d'après le dictionnaire Larousse) est présente dans les arts depuis des dizaines de milliers d'années. On la retrouve dans les arts rupestres, l'art aborigène, les glyphes, les peuples amérindiens et l'Egypte antique. Puis, apparaît l'art de l'écrit : la calligraphie. - La calligraphie chinoise apparaît aux environ de 2500 av J-C. ; - La calligraphie arabe se développe aux origines de l'Islam au 7ème siècle ; - La calligraphie perse apparaît enfin à la fin du 14ème siècle. Le phylactère au Moyen-Age

Pierre le Fruitier, dit Salmon, Réponses à Charles VI et Lamentation au roi sur son état. » par Pierre Salmon, date d’édition 1405-1415

Collage surréaliste

Collage surréaliste ©André Breton

C. Les dessins humoristiques

Dominique Duplantier a également développé une partie de sa carrière dans la BD. À travers des scénarios humoristiques, ses dessins vont être publiés dans "ZINC" et dans "Charlie Mensuel" en 1975 et 1976. En 1970, il participe à l’exposition « Drôle de Solitude », organisée par le centre Pompidou aux côtés d’artistes comme Jean-Marc Reiser ou encore Claire Bretecher.

©DR

L'oeuvre de Dominique Duplantier s'interroge sur l'humain, ses traits et expressions caricaturales, sa perdition dans les foules ou les mondes aux architectures mouvantes ou écoulement. À ce titre, sa satire sociale s'inspire des plus grands peintres et dessinateurs. Ainsi, on peut retrouver dans son travail une certaine influence du graveur et caricaturiste d’Honoré Daumier (19e), de Marius Escher (20e) ou encore du célèbre peintre flamand Jérôme Bosch (15-16e) dans les œuvres de Dominique Duplantier, illustrant ainsi, une diversité d’inspirations allant du réalisme satirique de Daumier à la géométrie complexe d’Escher, ainsi que les éléments fantastiques et symboliques caractéristiques de l’art de Jérôme Bosch.

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Louis Philippe en Gargantua ©Honoré Daumier

La relativité, 1957 ©Escher

La renaissance nordique ©Jérôme Bosch

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D. La période de plans de ville

La cartographie « Je plane sur des cités nouvelles ! Je vole avec la rapidité d’un ouragan, tantôt au plus haut désert, tantôt à cent pieds du sol, et la carte africaine se déroule sous ses yeux dans le plus grand atlas du monde ! » Arthur Rimbaud. Défini comme un ensemble des techniques et des méthodes permettant de représenter graphiquement et de manière détaillée la surface de la Terre et d’autres objets géographiques, la cartographie c’est l’art et la science de créer des cartes. En utilisant des dessins, des couleurs, des symboles, la carte permet d’indiquer et de communiquer des données spatiales de manière accessible. Dominique Duplantier va cartographier un ensemble important de villes de France. Ami de la fille de Claude Aubert, architecte chargé par Chaban-Delmas de rénover le quartier St Pierre à Bordeaux, celui-ci le met au défi de faire un dessin pour représenter le quartier. Pour ce faire, il va s’inspirer du plan Turgot de Paris. Il s’agira de la toute première commande de sa carrière.

Plan de Turgot, 1734 ©BNF

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Ses premiers plans, il les dessine à genoux sur une grande table pendant des mois entiers et achète des papiers cansons de 10 mètres pour les réaliser. Pour la mise en couleur de ses plans, il se rend dans une société basée à Angoulême « Agrandissime ». À l’aide d’un aspirateur géant, le dessin est plaqué contre le mur et un cliché est réalisé avec un négatif. Puis le positif est tiré sur un transparent sur lequel on ne voit que le dessin au trait. L’imprimeur s’en sert pour réaliser une impression en noir et blanc sur un papier spécial aquarelle d’un format 70 cm x 100 cm. La coloriste met le plan en couleurs, le dessin est numérisé pour être finalement imprimé à plus de 500 exemplaires. À la suite de la publication de son plan de Toulouse dans le magazine GEO en 1988, Dominique Duplantier reçoit un appel des éditions Gallimard pour réaliser le plan des 200 plus belles villes de France. C’est un travail collectif et herculéen qui s’organise avec des dessinateurs et des collectifs jusqu’au début des années 2000 au sein d'un atelier qu'il crée spécifiquement à Bayonne pour cela. La carte fait converger trois variables : - le support, qui est l'espace de représentation ; - le référent, qui est l'espace représenté ; - le regard de l'usager, de l'utilisateur de la carte ou du spectateur. À la fin du 20e siècle, une génération d'artiste s'empare notamment de la cartographie comme outil de représentation premier. Une exposition Mapping organisée par Robert Storr a notamment eu lieu en 1994 au MoMA de New York. Lien : https://www.moma.org/calendar/exhibitions/436

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EXTRAIT DE L'EXPOSITION MAPPING DE 1994

© Alighiero Boetti Map of the World 1989

Guillermo Kuitca. Untitled. 1992. Mixed media on canvas, 8′ 4 1/2″ × 6′ 1 1/4″ (255.7 × 186.1 cm). Gift of Patricia Phelps de Cisneros in memory of Thomas Ammann. © 2016 Guillermo Kuitca

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Dominique Duplantier travaille ses plans en suivant la technique axonométrique. Le plan axonométrique est une représentation graphique qui permet de visualiser des objets en trois dimensions sur un plan en deux dimensions. Le processus de création d'une œuvre est le suivant : 1. arpenter les villes pour photographier chaque rue et les répertorier dans un calepin ; 2. décalquer le plan cadastre pour avoir l'emplacement exact des rues ; 3. avoir une vue globale avec quelques plans aériens. Puis, l'artiste entre dans le vif du sujet en travaillant au crayon puis à l'encre de Chine à main levée. Cette technique lui permet de dessiner des objets tridimensionnels de manière précise et proportionnée. Contrairement à la perspective conique traditionnelle, la perspective axonométrique ne déforme pas la taille des objets en fonction de leur distance par rapport au spectateur. Les plans créés présentent des étages, des élévations, des coupes et d'autres types de dessins nécessaires à la compréhension et à la construction d'un projet architectural. Son objectif est de donner vie aux concepts architecturaux en produisant des dessins détaillés et précis qui serviront de base pour la conception et la construction des bâtiments.

Strasbourg©Dominique Duplantier
Briançon ©Dominique Duplantier
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Pour aller plus loin – La cartographie dans l’histoire de l’art De nombreux artistes ont créé des cartes détaillées de régions géographiques, souvent dans un contexte topographique. À la Renaissance, les cartes médiévales sont richement décorées et leurs représentations plus réalistes de cette époque. Ces œuvres réflètent la compréhension du monde au fil du temps. La réalisation des cartes du monde émerge lors de grandes navigations exploratrices, telles que celles menées par des navigateurs célèbres comme Christophe Colomb et Vasco de Gama. Ces explorations ont été cruciales pour la cartographie mondiale, car elles ont permis de découvrir de nouvelles terres, d'établir des routes maritimes et de tracer avec plus de précision les contours des continents. Les connaissances acquises lors de ces voyages ont conduit à la production de cartes plus détaillées et plus exactes, aidant ainsi les epxlorateurs suivants dans leur expéditions et contribuant à l'expansion des empires européens à la travers le monde.

L’apparition des romans d’aventure au 19ème siècle, couplés à l’expansion de la presse illustré voient apparaître l’importance des illustrations dans les romans d’aventure : les cartes fictionnelles. On peut citer en exemple la carte de l’île au trésor de Robert Louis Stevenson, 1920 ou encore, la carte de la terre du milieu de JRR Tolkien, véritable carte humaine, géographique et linguistique. Elles transcendent les limites de la réalité et invitent les spectateurs à explorer des territoires fantastiques.

La terre du milieu ©JRR Tolkien
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La cartographie scientifique Elle consiste à utiliser des méthodes précises et des techniques avancées pour représenter de manière exacte et complète les caractéristiques physiques, géographiques et topographiques de la Terre. Les atlas et les cartes sont des outils essentiels de la cartographie scientifique, fournissant des informations détaillées sur les différents aspects du monde. Les atlas sont des recueils de cartes qui couvrent une gamme variée de sujets géographiques, culturels, politiques et environnementaux. Les cartes, quant à elles, peuvent être spécialisées dans un domaine particulier ou représentatives d'une région spécifiques. Interprétations artistiques L'appropriation des cartes et leur interprétation artistique constituent un domaine dans lequel la cartographie rencontre l'expresssion créative. Des artistes tels que Matthew Cusick, Paula Scher et Grayson Perry sont connus pour leur utilisation innovante des cartes dans leur rtavail. Par exemple, Matthew Cusick crée des collages en utilisant des morceaux de cartes pour former des paysages et des portraits, tandis que Paula Scher utilise des cartes comme toile de fond pour ses peintures abstraites.

©Paula Scherr
Matthew Cusick
Carte de l'île au trésor de Stevenson, 1920
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III. RÊVERIES ESTHÉTIQUES

A. L'onirisme des personnages et des scènes de vie On parle d'art onirique, lorsque le style d'une oeuvre présente une atmosphère qui se rapproche ou s'inspire du rêve. Les oeuvres de Dominique Duplantier nous font voyager dans un univers fantasmagorique où s'entremêlent des scénarios totalement fictifs. Des rats par centaine, des Napoléons dans un défilé, toute une famille dans un bain ou encore des éléphants jaunes ! L'onirisme offre aux artistes un espace créatif pour explorer des concepts abstraits et des réalités alternatives. Des mouvements comme le surréalisme ont particulièrement embrassé cette dimension onirique, avec des artistes tels que Salvador Dalí, et René Magritte créant des oeuvres énigmatiques et fantastiques qui transcendent la réalité. L'imagerie onirique permet d'exprimer des émotions profondes et d'inviter le spectateur à interpréter des oeuvres de manière subjective.
Papillon ©Dominique Duplantier
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"Le faux miroir" ©René Magritte

Sueño causado por el vuelo de una abeja alrededor de una granada un segundo antes del despertar (1944) ©Salvador Dalí

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b. Des corps en mouvement La représentation du corps dans les oeuvres de Dominique Duplantier est présente sur la quasi totalité des oeuvres exposées au Didam. Son univers est ponctué d'hommes et de femmes accompagnés de personnages imaginaires : Mickey, Roger, Napoléon, les Abeilles et les indiens, propres à l'imaginaire de Dominique Duplantier.Des foules, des défilés militaires, des distorsions, des lignes, du mouvement, les corps sont travaillés dans l'espace au sein duquel ils évoluent. Le corps humain a toujours été un sujet central dans l’histoire de l’art, capturé à travers diverses époques et styles. Les artistes de l'Antiquité, du Moyen-Age, de la Renaissance et d'autres siècles aussi, ont exploré la représentation du corps humain dans leurs oeuvres, reflétant les normes esthétiques et les idéaux culturels de leur époque.

À 46 bras de chemise ©Dominique Duplantier
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1. Michel-Ange (1475-1564) - La Création d’Adam sur la voûte de la chapelle Sixtine à Rome est l’une de ses oeuvres les plus célèbres. Michel-Ange a représenté le corps humain avec puissance et grâce, mettant en évidence sa compréhension approfondie de l’anatomie. Les muscles sculptés des figures sont emblématiques de son style. Dans sa sculpture du David, Michel-Ange a créé une représentation idéalisée du corps masculin. La posture héroïque et la perfection anatomique reflètent l’influence des idéaux classiques. 2. Léonard de Vinci (1452-1519) En tant que polymathe (personne aux connaissances variées et approfondies, en, partiulier des connaissances des arts et des sciences), Léonard de Vinci a étudié l’anatomie humaine de manière approfondie. Ses carnets de croquis regorgent de dessins détaillés du corps, illustrant ses observations minutieuses des muscles, des os et des organes. - L’Homme de Vitruve est l’un de ses dessins les plus emblématiques, représentant un homme dans deux positions superposées avec des annotations sur les proportions idéales du corps humain. 3. Sandro Botticelli (1445-1510) Botticello est connu pour ses œuvres empreintes de grâce et d’élégance. Dans La Naissance de Vénus, il représente la déesse émergeant de l’écume de la mer, utilisant la nudité pour symboliser la beauté idéale et la perfection du corps féminin.

Oeuvres marquantes dans l'histoire de l'art

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Ses œuvres explorent souvent des thèmes mythologiques et religieux, mais avec une sensibilité artistique unique. Dans Le Printemps, les figures gracieuses et les formes idéalisées illustrent son talent pour capturer la beauté du corps humain.

Au fil du temps, les mouvements artistiques tels que le classicisme, le romantisme et le modernisme ont également influencé la manière dont le corps est représenté remettant en question les normes établies et explorant de nouvelles perspectives artistiques. Les différentes représentations du corps humain reflètent les changements culturels, philosophiques et sociaux de leur temps. Classicisme (XVIIe au début du XIXe siècle) Caractéristiques : le classicisme était influencé par les idéaux de la Grèce et de la Rome antique. La représentation du corps humain était idéalisée, équilibrée et souvent basée sur des canons esthétiques. Les artistes cherchaient l’harmonie et l’équilibre dans leurs compositions. Jacques-Louis David, peintre néoclassique français, a illustré ces principes dans ses oeuvres comme Le Serment des Horaces, où les corps des hommes sont rigoureusement composés, exprimant une fermeté idéalisée. Modernisme (XIXe au début du XXe siècle) Caractéristiques : Le modernisme a rompu les conventions traditionnelles, explorant de nouvelles formes artistiques et idées. La représentation du corps humain était souvent déformée, stylisée ou fragmentée pour exprimer des concepts abstraits. Les artistes remettaient en question les normes établies et cherchaient l’originalité.

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Pablo Picasso, artiste majeur du mouvement cubiste dans le modernisme, a déconstruit les formes corporelles dans des oeuvres comme Les Demoiselles d’Avignon, montrant une influence africaine et abordant le corps d’une manière fragmentée et géométrique. Lors de ses visites au musée d'ethnographie du Trocadéro de Paris, Picasso découvre les masques et les sculptures de l'art africain traditionnel dont il va majoritairement s'inspire pour la réalisation de cette oeuvre.

Dans les années 2000, la représentation du corps humain dans l’art a été diversifiée, reflétant la pluralité des perspectives culturelles, sociales et individuelles. En s’inspirant de Pablo Picasso et d’autres, certains artistes ont continué la tendance moderniste en déconstruisant le corps, le fragmentant ou le remodelant de manière non conventionnelle avec une réflexion accrue portant sur l’identité, la technologie ou les défis contemporains. L’exploration de la diversité corporelle et des identités de genre a également gagné en importance. Les artistes ont cherché à représenter une gamme plus large de corps, défiant les normes traditionnelles de beauté et mettant en avant la singularité et la variété humaines. D’autres ont souvent utilisé leur propre corps comme médium, s’engageant dans des performances artistiques qui explorent des thèmes tels que la vulnérabilité, la corporalité et la relation entre le corps et l’environnement.

©Woman with dog, 1977, Duane Hanson
©Mauricio Cattelan
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c. La foule et leurs pendants solitaires

Dominique Duplantier insuffle à ses toiles une vie vibrante à travers la représentation captivante de la foule. Ses œuvres transcendent la simple juxtaposition de figures humaines pour exprimer une profonde exploration des émotions collectives et des dynamiques sociales. Il capture l’énergie du mouvement, transformant chaque tableau en une fresque vivante où chaque individu devient un élément essentiel de l’ensemble. L’artiste explore les interactions complexes et les liens invisibles. Dans cet univers pictural Dominique Duplantier invite le spectateur à se perdre dans la richesse émotionnelle et narrative de chaque scène animée par la présence collective.

La grande foire ©Dominique Duplantier
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La représentation de la foule dans l’histoire de l’art a été explorée de diverses manières, reflétant les époques, les styles artistiques et les perspectives culturelles. Des peintures de foules festives aux images de rassemblements sociaux ou politiques.

La Foule comme sujet de Manifestations Sociales
La peinture flamande du 17ème siècle
Les Scènes Bourgeoises
La Musique aux Tuileries, 1862 ©Édouard Manet
La Liberté guidant le peuple d'Eugène Delacroix, 1830, ©Eugène Delacroix
La Ronde de nuit, 1642 ©Rembrandt
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Les défilés et les célébrations
Le désir est partout ©Gérard Fromanger
La fanfare, 1951 ©Raoul Dufy
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A contrario, dans certaines oeuvres de Duplantier, apparaissent d'étranges personnages, solitaires, fruits de l'imagination de l'artiste. Des Mickeys, des abeilles, des Napoléons, des créatures mi-chien mi-cochon appelés les 'Roger". Qui sont-ils ? Les Mickeys Les créations de Duplantier s'inspirent de la célèbre souris imaginée par Walt Disney, qui fit sa première apparition le 18 novembre 1928. Dès lors, cette petite souris est devenue l'un des personnages les plus emblématiques et reconnaissables de l'histoire de l'animation et du divertissement. Odile Contamin, dans son ouvrage "Encre et aquarelle", décrit les Mickeys de Duplantier comme incarnant les multiples facettes de l'humain, avec ses turpitudes, son agressivité, sa complexité, mais aussi ses facéties. Ils se révèlent obsédants, transformant leur représentation en une allégorie tantôt féminine, tantôt inquiétante ou triste, véritable reflet de l'âme de l'artiste.

Les abeilles Une tête d'homme, de grandes ailes, des pattes griffues semblables à celles d'un oiseau : les abeilles de Duplantier sont des êtres hybrides à l'allure chimérique. On les retrouve sur le chapeau d'un Napoléon, sur l'épaule d'un personnage ou perchées sur un arbre. Elles semblent veiller sur la scène qui se déroule devant leurs yeux.

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Les abeilles sont souvent associées à divers symboles dans différentes cultures et représentations. Elles peuvent symboliser le travail, la productivité, la vie en communauté en raison de leur nature laborieuse et de la production de miel. Dans l'Égypte ancienne, elles étaient associées à la vie après la mort. Le miel était utilisé dans le processus de préservation des corps. Tandis que dans la mythologie grecque, les abeilles étaient considérées comme les messagères des dieux et étaient associées à l'âme. Dans la culture basque, on annonçait aux abeilles la mort du maître de maison. Lequel de ces symboles Duplantier souhaite-il attribuer à ses abeilles ? Peut-être tous, ou peut-être aucun. L'interprétation de ses oeuvres restent subjectives pour chacun. Napoléon Dominique Duplantier est un grand passionné d'histoire, fasciné par le personnage de Napoléon Bonaparte. On le voit apparaître dans ses dessins, tantôt dissimulé dans la foule ou bien personnage central de son univers fantasmagorique. Il est identifiable à son chapeau et à son long manteau, comme on l'observe dans "La Nuit américaine" accompagné de son armée. Plusieurs chapeaux de Napoléon sont conservés dans les musées napoléoniens ; le plus ancien, porté à Marengo, se trouve au musée de l'Armée de Paris.

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Bibliographie

Ouvrages : S. Cazaumayou, O. Contamin. 2024. Encre et Aquarelle. Éditions Koegui. Site(s) web :

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Will Eisner (scénariste, illustrateur). Delcourt. Consulté le 23/01/24 à l'adresse suivante https://www.editions-delcourt.fr/auteurs/eisner-will. À quoi sert la cartographie ? Solinum. Consulté le 10/01/24 à l'adresse suivante https://www.solinum.org/a-quoi-sert-la-cartographie/ MoMA - Mapping. Consulté le 10/01/24 à l'adresse suivante https://www.moma.org/calendar/exhibitions/436 Cartographie et art. Encyclopédie et Universalis. Consulté le 10/01/24 à l'adresse suivante https://www.universalis.fr/encyclopedie/cartographie/6-cartographie-et-art/ Histoire et secrets de la cartographie. Les carnets d'Igor. Consulté le 10/01/24 à l'adresse suivante https://www.lescarnetsdigor.fr/post/histoire-et-secrets-de-la-cartographie-rencontre-avec-le-fondateur-du-site-carteancienne-com G. Monsaingeon. Mappamundi, art et cartographie. Éditons parenthèses. Consulté le 10/01/24 à l'adresse suivante https://www.editionsparentheses.com/IMG/pdf/P276_MAPPAMUNDI_ART_CARTOGRAPHIE_EXTRAITS.pdf La carte de géographie dans l'art. Consulté le 10/01/24 https://perezartsplastiques.com/2019/09/13/la-carte-de-geographie-dans-lart/ Chagalle et l'art onirique. Le Média culture. Consulté le 11/01/24 à l'adresse suivante https://media.cultureasy.com/art/peinture/chagall-art-onirique/#:~:text=On%20parle%20d'%C2%ABart%20onirique,Chagall%20se%20pose%20en%20visionnaire. Peinture onirique et cauchemardesque : le rêve dans l'art. Artsper magazine. Consulté le 13/01/24 à l'adresse suivante https://blog.artsper.com/fr/la-minute-arty/peinture-onirique-et-cauchemardesque-le-reve-dans-lart/ Magritte et la naissance du surréalisme. Artsper magazine. Consulté le 14/01/24 à l'adresse suivante https://blog.artsper.com/fr/la-minute-arty/magritte-naissance-du-surrealisme/ Qui est Salvador Dali ? Beaux Arts. Consulté le 25/01/24 à l'adresse suivante https://www.beauxarts.com/grand-format/salvador-dali-en-3-minutes/

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