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Thème 2 L'humanité en question(Période contemporaine (XXe -XXIe siècles)

i. Création, continuités, et rupture

2. Création , continuités et ruptures en art

a) Art, philosophie et humanitE

b) La "question esthétique"

c) Les mouvements artistiques

II. histoire et violence

1. Informations générales - Définition Dérivé du latin violentia, lui-même issu de vis (force) : « traiter avec brutalité », « transgresser ». La violence désigne la force exercée pour soumettre quelqu’un contre sa volonté. C’est une atteinte portée à la personne humaine (ou à un groupe d’individus) de manière physique ou psychique et qui cause des souffrances traumatisantes.

Attention : on ne peut pas réduire la violence à la force

Si on prend violence avec comme origine latine "vis"qui signifie force, on va utiliser le terme violence pour parler d'une agression physique ou d'un conflit armé. Le problème de cette étymologie : elle ne rend pas compte de la complexité de ce qu'on désigne par le terme violence. D'une part, tout usage de la force n'est pas assez nécessairement violent. On utilise la force pour soulever des matériaux et aussi construire des bâtiments. Certains sports impliquent un engagement physique sans qu'on puisse pour autant parler de violence. D'autre part, certaines situations sont dites violentes quand bien même aucune force physique ne s'y déploie. L'insulte, la moquerie, le harcèlement, l'emprise, n'impliquent pas nécessairement l'usage de la force physique mais sont néanmoins des situations violentes. On parle alors de violence verbale, morale ou psychologique.

- Un concept protéiforme Tenter de la cerner suppose de prendre en compte son caractère protéiforme : violences physiques, sexuelles , verbales, psychologiques ; maltraitances – de la simple négligence aux maltraitances graves – ; violences interindividuelles, familiales, violence collective, suicides ; violences à l’école, au travail, violences politiques ; crimes et délits – de la petite délinquance à la grande criminalité.

La violence traverse le temps, les cultures, les classes sociales et, dès que l’on cherche à la contenir ou à la canaliser, elle resurgit ailleurs sous une autre forme. Aujourd’hui, elle semble omniprésente : impossible d’ouvrir un journal, Internet ou la télévision sans en entendre parler.

2. Les différents angles d'approche

- La tradition philosophique Les philosophes s’interrogent prioritairement sur l’origine de la violence. Alors qu’elle est naturelle aux yeux de Machiavel ou de Hobbes, elle provient de l’organisation sociale et de l’histoire pour Rousseau ou Marx.

Dire qu'elle est naturelle, cela revient à dire qu'elle fait partie de la nature humaine, qu'elle est inhérente aux humains, que c'est une caractéritique innée.Conséquence ?

Le point de vue psychanalytiquePour Freud, la violence humain est naturelle; elle réside dans ce qu'il nomme "la pulsion de mort". Cette pulsion existe en chacun de nous et elle agit aussi bien du point de vue psychique que comportemental.

La première acception de la pulsion de mort : l’aspiration fondamentale de tout être humain à retrouver le repos absolu de l’anorganique, c’est-à-dire se fondre dans le néant qui aurait précédé la vie. Seconde définition : thanatos (la pulsion de mort) se manifeste par des orientations agressives, des mouvements d’emprise et de volonté de puissance. Tournée vers toutes les formes d’autodestruction et de destruction, cette pulsion comprend les tendances à l’anéantissement d’autrui aussi bien qu’à la destruction de soi, ce en quoi elle présente une dimension éminemment régressive. La pulsion de mort tire l’humain vers l’en-deçà, l’infraculturel, voire l’infrahumain ; celle qui maintient les hommes dans un état antérieur à la civilisation, un état pré-culturel, celui de la barbarie.

La légitimité de la violence (la violence peut-elle se justifier ?)Elle est comprise par les gouvernants comme un moyen nécessaire pour maintenir l’ordre. Ainsi Weber définit-il l’État comme l’instance qui a « le monopole de la violence physique légitime ».Inversement, elle est revendiquée par ceux qui estiment que l’État abuse de son pouvoir et ne peut pas être réformé par des moyens pacifiques.

Les approches contemporaines de la violenceElles sont nombreuses car on tente d'avoir une vue d'ensemble du phénomène. Or, le phénomène étant protéiforme, il faut multiplier les angles d'approche possibles. On va par conséquent s'aider des sciences suivantes :

- La philosophie- La psychologie- L'éthologie- L'histoire- L'archéologie- La médecine- La sociologie

a) La tradition philosophique

La violence : innée ou acquise ?

Thomas Hobbes (17ème)

auteur du Léviathan (1651)

Le chapitre 13 du Léviathan s'intitule “De la condition du genre humain à l’état de nature concernant sa félicité ou sa misère”. Hobbes y expose son idée selon laquelle la violence est liée à l’état de nature : c’est le moment d’une guerre de chacun contre chacun qui conduira à l’instauration de l’Etat par le contrat. Autant dire que la violence est naturelle.

mais qu'est-ce que l'état de nature ?

1ER EXTRAIT

La Nature a fait les hommes si égaux pour ce qui est des facultés du corps et de l'esprit que, quoiqu'on puisse trouver parfois un homme manifestement plus fort corporellement, ou d'un esprit plus vif, cependant, tout compte fait, globalement, la différence entre un homme et un homme n'est pas si considérable qu'un homme particulier puisse de là revendiquer pour lui-même un avantage auquel un autre ne puisse prétendre aussi bien que lui. Car, pour ce qui est de la force du corps, le plus faible a assez de force pour tuer le plus fort, soit par une machination secrète, soit en s'unissant à d'autres qui sont menacés du même danger que lui-même.

2eme extrait

De cette égalité de capacité résulte une égalité d'espoir d'atteindre nos fins. Et c'est pourquoi si deux hommes désirent la même chose, dont ils ne peuvent cependant jouir tous les deux, ils deviennent ennemis; et, pour atteindre leur but (principalement leur propre conservation, et quelquefois le seul plaisir qu'ils savourent), ils s'efforcent de se détruire ou de subjuguer l'un l'autre. Et de cette défiance de l'un envers l'autre, il résulte qu'il n'existe aucun moyen pour un homme de se mettre en sécurité aussi raisonnable que d'anticiper, c'est-à-dire de se rendre maître, par la force ou la ruse de la personne du plus grand nombre possible d'hommes, jusqu'à ce qu'il ne voit plus une autre puissance assez importante pour le mettre en danger; et ce n'est là rien de plus que ce que sa conservation exige.

3eme extrait

De plus, les hommes n'ont aucun plaisir mais au contraire, beaucoup de déplaisir à être ensemble là où n'existe pas de pouvoir capable de les dominer tous par la peur. Car tout homme escompte que son compagnon l'estime au niveau où il se place lui-même, et, au moindre signe de mépris ou de sousestimation, il s'efforce, pour autant qu'il l'ose (ce qui est largement suffisant pour faire que ceux qui n'ont pas de pouvoir commun qui les garde en paix se détruisent l'un l'autre), d'arracher une plus haute valeur à ceux qui le méprisent, en leur nuisant, et aux autres, par l'exemple.

resume

- Il existe une égalité fondamentale entre les hommes qui compense les différences de force ou d'esprit.A cause de cette égalité 1ère, une second égalité apparaît; "une égalité d'espoir d'atteindre nos fins". Tous les hommes partagent le même désir : celui d'arriver à leurs fins, celui d'obtenir ce qu'ils désirent. Et, surtout, ils partagent le même espoir ; celui d'y parvenir car chacun sait qu'il peut y arriver (à cause de la 1ère égalité).

- Or, les choses que les hommes désirent sont les mêmes : leur propre conservation (rester en vie) et le plaisir (et surtout celui d'acquérir toujours plus de pouvoir).Hobbes pense que ces 2 égalités expliquent le climat qui règne dans l'état de nature, c'est-à-dire le fait que beaucoup d'hommes deviennent ennemis. Dès qu'ils ne peuvent obtenir une chose à cause d'autrui, les hommes deviennent violents.

Enfin, la violence est un moyen d'être en sécurité. En effet, dominer les autres est la meilleure façon de ne pas en avoir peur.

- De plus, les hommes partagent un même désir qui va aggraver les choses; celui d'être estimés comme ils pensent qu'ils doivent l'être. Dès qu'ils n'obtiennent pas cette considération, ils n'hésitent pas à nuire aux autres. Autant dire que la violence est toujours latente (même dans l'Etat)..Hegel (19ème) insistera beaucoup sur ce désir de reconnaissance dans sa célèbre dialectique du maître et de l'esclave.

ViDEO

Conséquence : tant qu'ils ne sont pas forcés à vivre ensemble en ayant peur des lois, les hommes n'aiment pas vivre ensemble. Au mieux, ils se supportent. Au pire, ils s'agressent. La loi (c'est-à-dire l'Etat et ses institutions : la justice, la police et l'armée surtout) les oblige à être sociables et rend leurs relations vivables.

4ème extrait (fondamental)

Nous pouvons trouver dans la nature humaine trois causes principales de querelles : premièrement, la rivalité ; deuxièmement, la méfiance ; troisièmement, la fierté. La première de ces choses fait prendre l’offensive aux hommes en vue de leur profit. La seconde, en vue de leur sécurité. La troisième, en vue de leur réputation. Dans le premier cas, ils usent de la violence pour se rendre maîtres de la personne d’autres hommes, de leurs femmes, de leurs enfants, de leurs biens. Dans le second cas, pour défendre ces choses. Dans le troisième cas, pour des bagatelles, par exemple pour un mot, un sourire, une opinion qui diffère de la leur, ou quelque autre signe de mésestime, que celle-ci porte directement sur eux-mêmes, ou qu’elle rejaillisse sur eux, étant adressée à leur parenté, à leurs amis, à leur nation, à leur profession, à leur nom.

- 3 raisons de se quereller amènent 3 types de violence possibles :la rivalité provoque la violence pour le profit (on est violent pour acquérir des choses),la méfiance provoque la violence pour la sécurité (on est violent pour défendre ces choses acquises),la fierté provoque la violence pour la réputation (on est violent pour un rien).

Il apparaît clairement par là qu’aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tienne tous en respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est guerre de chacun contre chacun.

Jean-Jacques Rousseau (18ème)

Rousseau s'oppose à Hobbes. Selon lui, la violence n'est pas inhérente à l'homme. Elle ne fait pas partie de son essence. Elle n'est pas naturelle. Par conséquent, l'état de nature décrit par Hobbes n'est pas l'état de nature originel.Selon Rousseau, si Hobbes le décrit comme la « guerre de tous contre tous », c'est qu'il y a projeté la violence de la société moderne. La véritable nature de l'homme est paisible et innocente selon Rousseau. Par conséquent, l'état de nature originel également.

La question, c'est : pourquoi ?

« Il ne faut pas confondre l'amour-propre et l'amour de soi-même ; deux passions très différentes par leur nature et par leurs effets. L'amour de soi-même est un sentiment naturel qui porte tout animal à veiller à sa propre conservation et qui, dirigé dans l'homme par la raison et modifié par la pitié, produit l'humanité et la vertu. L'amour-propre n'est qu'un sentiment relatif, factice et né dans la société, qui porte chaque individu à faire plus de cas de soi que de tout autre, qui inspire aux hommes tous les maux qu'ils se font mutuellement et qui est la véritable source de l'honneur. Ceci bien entendu, je dis que dans notre état primitif, dans le véritable état de nature, l'amour-propre n'existe pas. [...] Il est donc bien certain que la pitié est un sentiment naturel qui, modérant dans chaque individu l’activité de l’amour de soi-même, concourt à la conservation mutuelle de toute l’espèce. C’est elle qui nous porte sans réflexion au secours de ceux que nous voyons souffrir : c’est elle qui, dans l’état de nature, tient lieu de lois, de mœurs, et de vertu, avec cet avantage que nul n’est tenté de désobéir à sa douce voix : c’est elle qui détournera tout sauvage robuste d’enlever à un faible enfant, ou à un vieillard infirme, sa subsistance acquise avec peine, si lui-même espère pouvoir trouver la sienne ailleurs : c’est elle qui, au lieu de cette maxime sublime de justice raisonnée, Fais à autrui comme tu veux qu’on te fasse, inspire à tous les hommes cette autre maxime de bonté bien moins naturelle, bien moins parfaite, mais plus utile que la précédente, Fais ton bien avec le moindre mal d’autrui qu’il est possible. C’est, en un mot, dans ce sentiment naturel, plutôt que dans des arguments subtils, qu’il faut chercher la cause de la répugnance que tout homme éprouverait à mal faire, même indépendamment des maximes de l’éducation. Quoiqu’il puisse appartenir à Socrate et aux esprits de sa trempe, d’acquérir de la vertu par raison, il y a longtemps que le genre humain ne serait plus, si sa conservation n’eût dépendu que des raisonnements de ceux qui le composent ».

Rousseau distingue 2 passions : l'amour soi et l'amour propre . La première est synonyme d'instinct de conservation. Ce n’est pas une spécificité humaine. C’est un instinct naturel fondamental commun à tous les animaux. L’amour de soi dans l’homme naturel ne porte pas celui-ci au mal.L’amour-propre, au contraire, est un sentiment social : il n’est pas présent en l’homme dès sa naissance, ni même dans l’état naturel de l’homme. Il est fabriqué par la société, autrement dit il apparaît quand les hommes vivent les uns avec les autres. Il est synonyme d'orgueil.

Ensuite, on apprend que dans l'état de nature, une deuxième passion agit. Il s'agit de la pitié. Elle tempère l'amour de soi. Elle nous porte au secours des autres et s'oppose au mal que l'amour de soi pourrait nous pousser à commettre.Elle est ainsi à la base de la morale naturelle.Ce sont ces deux passions naturelles qui expliquent l'absence de violence dans l'état de nature originel.

Le passage de l'état de nature à l'état civil n'avait rien de nécessaire. Voici ce qu'écrit Rousseau dans le Discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes :Pour le faire sortir de son isolement, il a fallu un "concours fortuit de plusieurs causes étrangères, qui pouvaient ne jamais naître et sans lesquelles il fût demeuré éternellement dans sa condition primitive". Dans l'Essai sur l'origine des langues, il affirme :

"Les associations d'hommes sont en grande partie l'ouvrage des accidents de la nature : les déluge meurtriers, les mers extravasées, les éruptions des volcans, les grands tremblements de terre, les incendies allumés par la foudre et qui détruisaient les forêts, tout ce qui dut effrayer et disperser les sauvages habitants d'un pays, dut ensuite les rassembler pour réparer en commun les pertes communes : les traditions des malheurs de la terre, si fréquents dans les anciens temps, montrnte de quels instruments se servit la Providence pour forcer les humains à se rapprocher".

Tout cela a stimulé la faculté de réflexion humaine et mis en route le processus de perfectibilité : les hommes ont engagé un processus d'évolution parce qu'ils y ont été forcés. Des besoins nouveaux s’éveillent qui exigent le concours d’autrui. Des groupements se constituent, le langage apparaît, des idées nouvelles aussi concernant les engagements que les hommes contractent entre eux. Avec cette vie sociale, chacun découvre qu’il vit sous le regard d’autrui : les hommes se comparent, se jalousent. La concurrence, la convoitise font des ravages. L’autarcie initiale, l’autonomie de l’homme naturel que rien n’unit ni n’asservit à son semblable, est brisée. La transparence, l’équilibre parfait de la « vie immédiate » font place à l’opacité, à la tromperie généralisée.

b) Violence et pulsion de mort

La pulsion de mort, Thanatos, est un concept développé par Freud dans son ouvrage intitulé “Au-delà du principe de plaisir” en 1920. La pulsion de mort est une force inconsciente qui pousse l’individu vers la destruction, la désintégration et le retour au repos absolu de la non-existence.

Elle se manifeste par des comportements destructeurs, des tendances autodestructrices, des pulsions violentes et des répétitions de traumatismes. Mais il existe un complément à Thanatos: la pulsion de mort coexiste avec la pulsion de vie (Eros) qui cherche à préserver la vie et à créer des liens sociaux.

La pulsion de vie est une force qui pousse l’individu vers la conservation de la vie, la création de liens sociaux et la recherche du plaisir. Elle se retrouve dans les activités physiologiques de base, la sexualité, les rêves, la créativité, l’amour et l’évitement de la douleur.

Les manifestations de la pulsion de mort comportent le masochisme quand elles se tourne vers l'intérieur,le sadisme et les pulsions violentes et destructrices quand elle se tourne vers l'extérieur. Le sadisme et la destruction auraient donc pour fonction d'éviter l'autodestruction.

1. Les personnes autodestructrices ont souvent des pensées négatives qui les dévalorisent, entravent leur progrès ou déméritent leurs réalisations. Ces pensées affectent leur estime de soi. 2. Les personnes autodestructrices développent souvent des attitudes hostiles envers les autres. Elles créent des conflits inutiles, sont grossières, envieuses, etc. Après ces conflits, elles tombent souvent dans des épisodes d’apitoiement sur elles-mêmes.

3. Certaines personnes se causent délibérément des blessures : elles se coupent, s’arrachent les cheveux, etc. L’automutilation peut être évidente ou subtile, mais elle reflète une tendance autodestructrice.4. Une personne autodestructrice peut réagir avec tristesse ou irritabilité lorsqu’elle atteint un objectif important. Elle peut ressentir un vide sans fond malgré ses réussites.

c) La légitimité de la violence (la violence peut-elle se justifier ?)

On peut légitimer la violence de deux façons totalement opposées.En pensant à l'Etat et à la violence qu'il peut utiliser. C'est la position de Max Weber qui écrit :

"L'Etat est cette communauté humaine qui, à l'intérieur d'un territoire déterminé, revendique pour elle-même et parvient à imposer le monoplole de la violence physique légitime"

Weber définit l'Etat comme celui à qui vous et moi cédons l'exclusivité de l'usage de la violence légitime. Pour maintenir l'ordre et assurer la protection des citoyens sur un territoire donné, il est parfois nécessaire d'exercer une forme de violence physique (intimidation, arrestation, mise hors d'état de nuire, etc) et cette violence physique est exercée par la police qui en est le dépositaire au nom de l'Etat.

Remarque : cette violence étatique n'est pas aveugle. Elle est exercée au nom de valeurs (ou au nom d'une idéologie).

Question : quand l'Etat ne respecte pas les valeurs qu'il doit défendre (et qu'il utilise la violence de façon illégitime), que peut-on faire ?Réponse : il existe des solutions que l'on peut classer en fonction du degré de gravité de l'infraction.

Ce que ne dit pas Max Weber : - que toute violence exercée par l'Etat est légitime- que la violence policière n'existe pas et que c'est un non-sujet

Posons une nouvelle fois la question : face à la violence étatique illégitime. Que faire ?

Toute une série de réponses, très différentes les unes des utares, ont été proposées : cela va de la désobéissance civile à l'attentat en passant par la révolution et la grève générale.

La désobéissance civile

La désobéissance civile peut se définir comme le fait de refuser de manière assumée et publique d’obéir à une loi, un règlement ou un pouvoir jugé injuste de manière pacifique. La désobéissance civile s’apparente donc à une forme de résistance sans violence.

Le fondement philosophique de la désobéissance civile remonte à Etienne de la Boétie (16ème). Il rédige en 1548, le "Discours de la servitude volontaire". Cet essai développe l'idée que la nature de l'homme est d'être libre et que, s'il est esclave, c'est volontairement. L'homme est complice de la servitude qu'il subit. L'esclavage du peuple ne tient pas à la force du tyran mais à sa propre démission. La paresse, la coutume, les habitudes endorment la raison et la vigilance. Le pouvoir du tyran existe parce que le peuple obéit à ses ordres; pour défaire le tyran il faut refuser de le servir.

Henry David Thoreau l’a aussi défendue dans un essai ("La désobéissance civile") paru en 1849. Cet ouvrage fait suite à son refus de payer une taxe devant servir à financer une guerre contre le Mexique, ce qui lui valut une nuit en prison.

Gandhi

« Nous devons combattre le mal, écrit Gandhi, en cessant d’aider celui qui le fait, directement ou indirectement. […] Si un gouvernement commet une injustice grave, les sujets doivent retirer leur coopération, totalement ou partiellement, dans une proportion suffisante pour arracher le pouvoir au mal ».

Selon Gandhi, la désobéissance civile est légitime afin de lutter contre l’oppression vécue par le peuple indien soumis au colonialisme britannique.Cette désobéissance consistera à ne pas coopérer avec les autorités coloniales.

La non-violence est l’élément central de la non-coopération. Gandhi sait que la violence est un piège qui fournira un prétexte au pouvoir pour réprimer durement le mouvement. Seule la non-violence est à même de canaliser la colère et la révolte de ses compatriotes.

La grève générale

Au tout début du 20ème siècle, Georges Sorel considérait la grève générale comme un mythe nécessaire. Un mythe mobilisateur et un symbole. Mythe pour le prolétariat au sens où Symbole pour les bourgeois au sens où

Selon lui, la violence ouvrière était le seul moyen d'imposer la grève générale. Il s’agissait de répondre à la force de l’État par une violence qui soit une forme d’expression politique à part entière. Dans sa pensée, la grève constitue un acte de guerre : elle devait déboucher sur un mouvement général.

Georges Sorel

LA dictature du proletariat

L'expression renvoie à Karl Marx et à sa thèse concernant le communisme. Elle est exprimée dans le Manifeste du parti communiste publié en 1948.

Marx a un triple projet : que le prolétariat prenne conscience de sa force en tant que classe, qu'il renverse la domination bourgeoise et qu'il exerce le pouvoir politique afin d'établir une société communiste.Pour y parvenir, il est persuadé qu'il n'existe qu'une seule solution: la dictature du prolétariat.

"Entre la société capitaliste et la société communiste se place une période de transformation révolutionnaire de celle-là en celle-ci. A quoi correspond une période de transition où l'Etat ne saurait être chose que la dictature révolutionnaire du prolétariat" Karl Marx, 1875.

Les attentats anarchistes

L'anarchisme

d) LA VIOLENCE AUJOURD'hui

l'ethologie

Lorenz (éthologue) a étudié l'agression chez de nombreuses espèces et il a étendu ses conclusions à l'homme (il faisait comme Spinoza quand celui-ci affirmait l'homme n'est pas un long terme dans un empire). Il montre que l'agressivité est un mécanisme qui a une fonction : elle sert l'espèce.

L'agressivité n'est ni anormale ni pathologique. C'est un fait biologique qui répond à un besoin de l'espèce. Elle est l'un des instincts fondamentaux qui garantissent sa préservation. Son rôle essentiel est d'assurer une répartition harmonieuse des individus dans l'espace vital disponible, en fonction des possibilités de subsistance.

Elle permet l'acquisition et la possession d'un territoire ainsi que l'assurance de disposer d'une réserve de vivres.Chez l’homme, cependant, à qui manque ce dispositif de sécurité, l’instinct d’agression semble avoir dépassé son utilité depuis que les armes modernes ont multiplié les possibilités de destruction.

les sciences humaines et sociales

beaucoup de ces sciences s'interessent a l'histoire. OR, il existe 2 sens DU TERME HISTOIRE :

1er sens : le passé, les événements marquants du passé humain2ème sens : la science qui étudie ce passé (science humaine)

Les philosophes se sont toujours posé la question du sens de l'Histoire : est-ce que les événements passés ont un sens ? Peut-on en conclure que les hommes se dirigent vers un but précis ? En sont-ils conscients ? Et si le passé n'avait aucun sens ?

Or, dès le 17ème siècle, on voit apparaître une thèse forte; celle qui consiste à affirmer que les choses s'améliorent. Autrement dit, les hommes ne se contentent pas d'évoluer. Ils progressent.

La thèse du progrès

La remise en cause de la thèse du progrès

La réponse à ces questions dépend de ce qu'on voit dans le passé, de comment on le lit, comment on l'interprète.

Le terme "idéologie" est souvent utilisé de façon péjorative. L'idéologie, ce sont des valeurs mais qu'on considère comme mauvaises, scandaleuses, dangereuses. L'idéologie, c'est les valeurs de l'autre.