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Le baroque

BROCELIAND

Created on December 27, 2023

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Transcript

  • Le théâtre baroque se caractérise par le mouvement, les effets de surprise, l'exacerbation de l'élan amoureux, les machines, le spectaculaire…
  • Le roman prend la forme du roman pastoral, picaresque, précieux ou parodique.
  • La poésie est marquée par un lyrisme inquiet.

1762

Prométhée enchaîné Nicolas-Sébastien Adam

1636

L'Illusion comique Pierre Corneille

1635

La Vie est un songe Pedro Calderón

1595

Le Songe d'une nuit d'été William Shakespeare

« Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil. » Shakespeare, La Tempête.

1584

Église du Gesù à Rome

#mort, #mouvement, #transformation, #déséquilibre, #illusion, #miroir

Le baroque

  • Le monde apparaît comme un théâtre où les frontières entre rêve et réalité sont ténues.
  • La vanité est un motif récurrent.

Qui ?

Formes et procédés

  • « Baroque » vient de barroco qui désigne en portugais une « perle de forme irrégulière ». Le terme fut utilisé pour désigner ce qui est démesuré voire excentrique.
  • Le baroque est un mouvement artistique et littéraire européen qui privilégie l'irrégularité, le jeu des apparences, l'illusion, le déséquilibre et la profusion.
  • Le baroque pratique volontiers la mise en abyme et le clair-obscur.
  • Le baroque privilégie les thèmes de l'illusion, de la métamorphose, de la mort, de la fuite du temps, de l'inconstance des choses et des êtres.

Principes

Thèmes

Mots-clés

Dans une Europe bouleversée par les guerres de Religion, la révolution copernicienne et les Grandes découvertes, les certitudes s'effondrent et le monde paraît plus que jamais instable. Le courant baroque, né en Italie dès le milieu du XVIe s., interroge ces troubles avec angoisse et sensibilité.

Contexte historique

Un célèbre texte baroque, le dénouement de Dom Juan de Molière (1665) ... Oui, mais pourquoi ?

ACTE V, SCÈNE IV, DON JUAN, SGANARELLE. SGANARELLE, apercevant un spectre.- Ah, Monsieur, c’est le Ciel qui vous parle, et c’est un avis qu’il vous donne. DON JUAN.- Si le Ciel me donne un avis, il faut qu’il parle un peu plus clairement, s’il veut que je l’entende. SCÈNE V, DON JUAN, UN SPECTRE en femme voilée, SGANARELLE. LE SPECTRE, en femme voilée.- Don Juan n’a plus qu’un moment à pouvoir profiter de la miséricorde du Ciel, et s’il ne se repent ici, sa perte est résolue. SGANARELLE.- Entendez-vous, Monsieur ? DON JUAN.- Qui ose tenir ces paroles ? Je crois connaître cette voix. SGANARELLE.- Ah, Monsieur, c’est un spectre, je le reconnais au marcher. DON JUAN.- Spectre, fantôme, ou diable, je veux voir ce que c’est. Le Spectre change de figure, et représente le temps avec sa faux à la main. SGANARELLE.- Ô Ciel ! voyez-vous, Monsieur, ce changement de figure ? DON JUAN.- Non, non, rien n’est capable de m’imprimer de la terreur, et je veux éprouver avec mon épée si c’est un corps ou un esprit. Le Spectre s’envole dans le temps que Don Juan le veut frapper. SGANARELLE.- Ah, Monsieur, rendez-vous à tant de preuves, et jetez-vous vite dans le repentir. DON JUAN.- Non, non, il ne sera pas dit, quoi qu’il arrive, que je sois capable de me repentir, allons, suis-moi. SCÈNE VI, LA STATUE, DON JUAN, SGANARELLE. LA STATUE.- Arrêtez, Don Juan, vous m’avez hier donné parole de venir manger avec moi. DON JUAN.- Oui, où faut-il aller ? LA STATUE.- Donnez-moi la main. DON JUAN.- La voilà. LA STATUE.- Don Juan, l’endurcissement au péché traîne une mort funeste, et les grâces du Ciel que l’on renvoie, ouvrent un chemin à sa foudre. DON JUAN.- Ô Ciel, que sens-je ? Un feu invisible me brûle, je n’en puis plus, et tout mon corps devient un brasier ardent, ah ! Le tonnerre tombe avec un grand bruit et de grands éclairs sur Don Juan, la terre s’ouvre et l’abîme , et il sort de grands feux de l’endroit où il est tombé. SGANARELLE.- Mes gages ! mes gages ! mes gages ! Voilà par sa mort un chacun satisfait, Ciel offensé, lois violées, filles séduites, familles déshonorées, parents outragés, femmes mises à mal, maris poussés à bout, tout le monde est content ; il n’y a que moi seul de malheureux… Mes gages ! mes gages ! mes gages !

L'homme baroque : Le Baroque prétend séduire en illusionnant, dire la vérité à l'aide du masque, me convaincre que je ne suis rien en multipliant mes puissances d'extase sensible, définir mon essence par de fuyantes apparences ; les héros qu'il me propose,c'est l'Acteur, ou le paraître, c'est don Juan l'homme de vent, l'homme couvert de masques, c'est encore ce poète au miroir qui ne reconnaît son vrai portrait qu'en cette image inconstante Qui ressemble toujours, et n'est jamais semblable. Ceci me ramène au Bernin : « L'homme n'est jamais plus semblable à lui-même que lorsqu'il est en mouvement ». [ ... ] Jean ROUSSET, « Flânerie romaine », L'Arc, « Le baroque », 1990.

Monsieur, Le ventre couché sur le gazon d'une rivière, et le dos étendu sous les branches d'un saule qui se mire dedans, je vais renouveler aux arbres l'histoire de Narcisse ; cent peupliers précipitent dans l'onde cent autres peupliers, et ces aquatiques ont été tellement épouvantés de leur chute, qu’ils tremblent encore tous les jours, du vent qui ne les touche pas ; je m'imagine que la nuit ayant noirci toutes les choses, le soleil les plonge dans l'eau pour les laver; mais que dire de ce miroir fluide, de ce petit monde renversé, qui place les chênes au-dessous de la mousse, et le ciel plus bas que les chênes ? Ne sont-ce point de ces vierges de jadis métamorphosées en arbres, qui désespérées de sentir encore violer leur pudeur par les baisers d'Apollon, se précipitent dans ce fleuve la tête en bas ? Ou n'est-ce point qu'Apollon, lui-même offensé qu'elles aient osé protéger contre lui la fraicheur, les ait ainsi pendues par les pieds ? Aujourd'hui le poisson se promène dans le bois et des forêts entières sont au milieu des eaux sans se mouiller ; un vieil orme, entre autres, vous ferait rire, qui s'est quasi couché jusque dessus l'autre bord, afin que son image prenant la même posture, il fit de son corps et de son portrait un hameçon pour la pêche. Cyrano DE BERGERAC, Lettres, Lettre 13 (1654). a) Selon quel principe baroque ce texte est-il écrit ? b) Les références mythologiques vous surprennent-elles ? Pourquoi ? c) Quelles réactions cette lettre cherche-t-elle à provoquer ?

Le roman baroque : le hasard, l’aventure, les grands sentiments, l’amour et l’honneur. - Le roman pastoral : des bergers et des bergères amoureux dans un paysage naturel idéalisé. Ex. : L’Astrée, roman pastoral, publié de 1607 à 1627, par Honoré d'Urfé. - Le roman précieux (ou héroïque) : cadre historique, style recherché, personnages idéalisés, intrigues à « tiroirs », idéalisme sentimental ; les naufrages et les retrouvailles sont des motifs fréquents. Ex. : Clélie, histoire romaine est un roman de Madeleine de Scudéry, publié en 10 volumes in-8°, de 1654 à 1660. Les Désordres de l'amour, roman de Madame de Villedieu (1640-1683) publié en 1675. - Le roman parodique : volontiers satirique, porteur d'un intérêt pour les classes sociales populaires et provinciales. Ex. : Le Roman comique, roman de Paul Scarron dont la première partie fut publiée en 1651 et la seconde en 1657.