NOTICE INTERACTIVE PATEL

Le paysage idéal Sujet artistique autonome depuis la Renaissance, la peinture de paysage se développe au Grand Siècle. Avec leurs représentations idéalisées de la nature, Poussin et surtout Le Lorrain donnent à cette peinture de paysage ses lettres de noblesse. Ces compositions idéalisées inspirées de l’Antique, proposent des représentations inventées qui ne reproduisent pas un endroit particulier. L’ajout de ruines librement inspirées de la réalité, confère à la composition une grande poésie.

L’usage de la lumièreSi la composition de l’œuvre peut évoquer l’art de Le Lorrain, elle s’en distingue par la lumière cristalline qui baigne la scène. Celle-ci souligne au premier plan les verticales de l’architecture où elle crée des contrastes entre zones sombres et zones claires. La lumière s’atténue à l’arrière-plan pour laisser place à des lointains bleutés.

L’atticisme parisienCe tableau poétique de Pierre Patel s’inscrit dans une période faste de la peinture du XVIIe siècle appelée l’« atticisme parisien ». Réalisé vers 1650, il appartient au genre du paysage idéal défini à Rome au début du siècle et mis à l’honneur à Paris grâce à l’interprétation qu’en font les peintres français d’Italie, Nicolas Poussin, Le Lorrain, ou Gaspard Dughet.

Pierre PATEL (1605-1676) Fils d’un maçon, Pierre Patel se forme à la peinture probablement en Picardie, puis à Paris. Passé par l’atelier de Simon Vouet, il participe comme peintre de paysage à d’importants chantiers, en particulier à la décoration du « Cabinet de l’Amour » à l’hôtel Lambert (Paris). Passé par l’atelier de Simon Vouet, il participe comme peintre de paysage à d’importants chantiers, en particulier à la décoration du « Cabinet de l’Amour » à l’hôtel Lambert (Paris). En 1660, il contribue au décor de l’appartement d’Anne d’Autriche au Louvre. Devenu en 1665 « peintre ordinaire pour les maisons royales », il exécute jusqu’en 1676, date de sa mort, une série de vues des résidences du roi.

Une évocation de l’ArcadieLa composition est peuplée de petits personnages occupés à diverses tâches agricoles. Au centre de la toile, un berger guide son troupeau vers l’intérieur de l’édifice antique qui le domine, réduit pour l’occasion au rôle d’étable. Ce pays du bonheur où l’homme vit en harmonie avec la nature, évoque l’Arcadie, monde pastoral idéal, vanté par le poète romain Virgile (70 – 19 avant notre ère), et largement représenté par les peintres à partir de la Renaissance.

Un peintre rareFigure essentielle de l’art du paysage en France au XVIIe siècle, Pierre Patel est un peintre rare, longtemps méconnu. Seules une cinquantaine de ses œuvres sont conservées. La toile acquise par le musée en juin 2023 est empreinte d’une poésie bucolique caractéristique de la maturité de l’artiste.