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Textes mythologie 6ème
Anais EXERTIER
Created on October 18, 2023
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Lecture - Contes de la mythologie grecque
Voici 5 contes tirés de la mythologie grecque. Clique sur les livres pour accéder à chacun d'eux. Une fois que tu as lu chaque conte, fais le QCM pronote qui lui est associé.
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Clique sur le point d'interrogation pour obtenir la définition des mots surlignés dans chaque texte.
Texte 1 : Narcisse et Écho
L'Air et la Terre avaient une fille : Écho. Cette charmante nymphe vivait dans les bois aux côtés de la déesse Artémis. Elle allait de rivières en torrents ; les arbres lui servaient de toit, la mousse et les jeunes pousses de lit. Elle ne connaissait ni tourment ni ennui. Un jour qu'elle babillait avec les autres nymphes, Écho fut accusée par la grande déesse Héra d'aimer son époux infidèle. C'était une injustice, mais Héra, aveuglée par la colère, refusa d'écouter Écho, qui l'implorait. « Tu veux donc avoir le dernier mot ! », clama la déesse, folle de rage. Son châtiment ne tarda guère : bientôt, la nymphe devint incapable de parler. Ni phrase ni rire ne sortait plus de sa bouche. Elle répétait seulement les derniers mots qu'elle entendait. Écho était au désespoir. Cette punition était d'autant plus cruelle que notre jolie nymphe tomba éperdument amoureuse… Écho aimait Narcisse. Ce garçon était tellement plaisant que toutes les nymphes et toutes les jeunes filles espéraient recevoir de sa part un baiser. Mais le jeune homme était indifférent aux beautés qu'il croisait. Et jamais il ne sentait la présence d'Écho, qui le suivait pourtant aussi fidèlement que son ombre. La nymphe l'observait sans pouvoir lui parler, avec l'espoir pourtant d'en être un jour aimée. Un beau matin, elle tenta toutefois de se faire remarquer. Narcisse, à la recherche de ses amis, appelait : « Êtes-vous ici ? Y a-t-il quelqu'un par ici ? », et Écho lui répondait de sa jolie voix : « Ici, ici, ici… ». Narcisse lui demanda alors de venir et Écho, le cœur battant, apparut au jeune homme.
Suite du texte
Mais celui-ci s'en détourna immédiatement. Et sans la regarder, il cria : « Jamais, jamais… Penses-tu qu'un jour il se pourrait que je te donne pouvoir sur moi ? » Et la voix de la nymphe, entrecoupée de larmes, répéta, suppliante : « Je te donne pouvoir sur moi. » Mais déjà, Narcisse s'éloignait. Méprisée par celui qu'elle aimait, Écho s'enfuit à travers bois, jusqu'à trouver une grotte dans laquelle elle voulut cacher sa honte et son désespoir. Émue par le chagrin sincère de la nymphe, la déesse Némésis se résolut à la venger… Narcisse se promenait comme à son habitude, lorsqu'il fut soudain pris d'une soif terrible. Il se laissa alors guider par Némésis jusqu'à une fontaine et il s'y pencha pour prendre une gorgée d'eau. Lorsqu'il vit son propre reflet, Narcisse en tomba amoureux. Dès lors, il ne cessa plus de contempler son beau visage dans l'eau limpide. Il se désespérait de ne pouvoir ni toucher ni aimer cette image, et il n'arrivait pas à s'en éloigner. Sa douleur était si grande qu'il appelait la mort, espérant ainsi se libérer d'un amour impossible. « Hélas, gémissait-il, je comprends bien maintenant toute la peine que j'ai causée à ces jeunes filles ! » Le temps s'écoulait et, progressivement, les pieds de Narcisse se changeaient en racines, son corps en tige, et sans qu'il s'en aperçût, le jeune homme se transforma en une jolie fleur, qui porte encore son nom. La folie de Narcisse n'avait pas apaisé la douleur d'Écho. Elle continuait à veiller sur lui. Et lorsque Narcisse dit adieu à son propre reflet, Écho répéta doucement, tristement : « Adieu… » Aujourd'hui, la nymphe a tant maigri qu'il ne reste que sa voix. Et, du fond de sa caverne, Écho répète encore les derniers mots des paroles qui lui sont adressées.
Fin du texte.
Texte 2 : Icare et Dédale
Icare avait grandi parmi les inventions de son père Dédale, célèbre artisan de Crète. La plus fameuse de ses créations avait permis à la reine Pasiphaé de séduire un taureau, revêtant pour cela le faux costume d'une belle génisse. Mais cette curieuse union avait donné le jour à une bête monstrueuse, mi-homme, mi-taureau, que l'on nomma le Minotaure. Minos, roi de Crète, se sentit humilié par l'abominable fruit de la trahison de son épouse. Il en conçut une immense honte et voulut dissimuler l'horrible animal. Il fit appel à Dédale qui, après avoir aidé la reine, vola donc au secours du roi… Celui-ci lui demanda de construire un labyrinthe afin d'y enfermer le Minotaure. Convaincu du talent de son illustre architecte, son indignation fut quelque peu apaisée. Après des jours d'intense labeur, Dédale déposa enfin ses plans et fit débuter les travaux. Le labyrinthe était l'une de ses plus ingénieuses mais aussi la plus inquiétante de ses inventions. Il consistait en une interminable suite de détours et de lacets qui rendaient impossible à quiconque y pénétrait d'en trouver l'issue… Ainsi, le Minotaure y fut complètement pris au piège. Ses rugissements s'élevaient au-dessus des hautes murailles et son ombre terrifiante arpentait sans fin les méandres de son vaste enclos. Pour calmer ses accès déchirants de rage, Minos devait lui livrer de la chair humaine. Puisqu'il ne pouvait sacrifier ses citoyens, il ordonna aux Athéniens, qu'il avait vaincus lors d'une précédente expédition, de lui livrer sept jeunes hommes et autant de jeunes filles afin de les donner en pâture au Minotaure. Les jeunes gens qui avaient eu écho de cette effrayante bête, pénétrèrent apeurés dans le labyrinthe.
Suite du texte
C'est alors que Thésée, héros célébré et reconnu de tous, décida de mettre un terme au massacre et se rendit en Crète. Minos accueillit le jeune homme avec mépris et l'écouta distraitement, convaincu qu'il n'avait aucune chance de sortir vivant du labyrinthe. Mais Ariane, la ravissante fille du roi, apercevant le beau jeune homme en tomba amoureuse. Elle ne souhaitait pas voir son nouvel amant succomber sous les griffes du redoutable monstre et alla implorer Dédale afin qu'il lui vienne en aide. Celui-ci la convainquit de nouer au poignet de Thésée un long fil qui se déroulerait derrière ses pas, lui indiquant le chemin qu'il aurait à emprunter pour retrouver la sortie. Grâce à ce stratagème, Thésée terrassa le Minotaure et un soupir de soulagement s'éleva du cœur de la cité athénienne. Quant à Minos, il se sentit une fois de plus trahi et s'empressa d'aller trouver Dédale qu'il enferma avec son fils dans son propre labyrinthe ! Dédale était au désespoir : sans fil attaché à son poignet, il ne savait que trop bien ce à quoi il était condamné tant son œuvre était infaillible. Il regrettait amèrement d'avoir inventé ce terrible piège ! Il leva les yeux au ciel dans l'espoir d'y voir poindre la clémence des dieux et s'apprêta à les implorer quand lui vint une brillante idée : il n'y avait aucune chance de trouver l'issue terrestre du tortueux labyrinthe, certes, mais la voie des airs, elle, s'offrait à eux dans toute son étendue ! Il avait avec lui de la cire et n'eut pas de mal à se procurer des plumes… Il se mit donc à confectionner pour lui et son fils de majestueuses ailes assez résistantes pour les soulever de terre.
Suite du texte
Après les avoir fixées sur le dos d'Icare, il prit son visage entre ses mains et lui dit : « Mon fils, écoute les sages conseils de ton père afin de mener au mieux notre évasion. Lorsque tu seras transporté par les airs, surtout ne t'avise pas de prendre trop d'altitude, la chaleur du Soleil risquerait de te brûler les ailes. De même, ne t'approche pas trop de l'océan et de ses hautes vagues qui pourraient t'ensevelir. » Exalté, Icare piaffait d'impatience, car comme la plupart d'entre nous, il avait maintes fois rêvé de fendre les airs comme un oiseau. Ils s'élancèrent hors du labyrinthe et atteignirent le ciel grâce à leurs ailes amples et légères. Porté par le vent, Icare se laissait enivrer par le plaisir de sentir la brise le bercer. Le père et le fils volèrent ainsi un long moment, surplombant les sublimes paysages de la Grèce, mais lorsqu'ils atteignirent le détroit qui les séparait de l'Asie Mineure, Icare ne put résister à son désir et désobéit aux sages paroles de son père. Grisé par le goût de la liberté, il s'élança vers les hauteurs. Il s'approcha dangereusement du Soleil et n'entendait pas les cris désespérés de son pauvre père qui percevait trop bien où risquait de le mener son imprudence. Icare jouissait de sa puissance aérienne et, prenant de plus en plus d'altitude, se pensait l'égal des oiseaux. Mais, ne résistant pas à l'intense chaleur de l'astre, la cire de ses ailes se mit à fondre, et le jeune garçon fut précipité dans le vide avant de plonger dans la mer qui porte aujourd'hui son nom.Dédale, fou de douleur, alla repêcher le corps sans vie de son fils. Le jeune homme, par défaut d'expérience et de sagesse, avait brûlé l'innocence de son jeune âge à l'attirante chaleur de l'astre solaire.
Fin du texte.
Texte 3 : La boite de Pandore
Lorsque Zeus créa le monde, seuls les hommes peuplaient la Terre. Ils étaient protégés par Prométhée, un Titan farouchement opposé au pouvoir suprême du père des dieux. Dans la guerre qui opposait Zeus aux Titans, le rusé Prométhée parvint à dérober le feu aux divinités de l'Olympe et le donna aussitôt aux hommes. C'est ainsi qu'il subit le terrible châtiment qui l'enchaînait au Caucase. Mais Zeus ne pouvait en rester là et voulut se venger des êtres humains en leur offrant le plus bel objet de leur désir, afin de leur inspirer passions et tourments. Il créa la première femme, aussi fascinante que capricieuse. Pandore. Pandore, c'était son nom, fut façonnée à partir de l'argile. Zeus dut demander à Héphaïstos de l'aider, et ils mirent au jour la créature la plus parfaite au monde. Ainsi, après des jours et des jours de labeur, les dieux, impatients, se pressèrent pour admirer enfin la ravissante jeune femme. Zeus avait intimé l'ordre à Athéna de lui insuffler la vie, et Pandore s'anima, gracieuse et sublime. Mais elle ne pouvait se présenter ainsi aux hommes, et la déesse dut dissimuler sa nudité sous un voile vermeil et étincelant, alors qu'Aphrodite la parait de somptueux atours et donnait à ses traits le privilège de la beauté, auquel nul être ne saurait résister. Tous les dieux ajoutèrent à la nouvelle égérie un de leurs agréments pour atteindre à la perfection. Ainsi douée de tous les talents, elle excellait aussi dans l'art du mensonge, telle que l'avait voulu Hermès. Zeus n'était que trop fier de son admirable créature dont la tendresse n'avait pas d'égal, et il décida de la présenter à l'homme. Or, Prométhée avait un frère, Épiméthée, connu pour être quelque peu déraisonnable. Zeus décida de lui offrir la main de la douce Pandore. À sa vue, Épiméthée fut aussitôt envoûté par le charme de cette créature. Un sentiment jusque-là inconnu l'étreignit.
Suite du texte
L'éclat du regard de la jeune femme suffisait à inspirer la passion et l'émerveillement. Elle était si somptueuse qu'il en oublia la promesse faite à son frère : il avait fait le serment à Prométhée de ne jamais accepter de présents provenant de Zeus. Mais il avait été foudroyé par l'amour et aurait donné sa vie pour passer le restant de ses jours auprès de la belle Pandore, qu'il gardait alors jalousement près de lui, loin des regards envieux des autres hommes, s'évertuant à satisfaire le moindre de ses désirs. Avant d'envoyer Pandore sur Terre, les dieux lui avaient remis une boîte, sans lui dire ce qu'elle contenait, et ils lui ordonnèrent de ne jamais l'ouvrir. Aux côtés de son époux, Pandore jouissait de la vie et savourait son bonheur. Elle avait dissimulé la cassette des dieux, mais ses regards intrigués se portaient souvent sur elle, et comme celle-ci n'avait pas de serrure, il lui était difficile de réprimer son désir de connaître son contenu. Elle passait et repassait devant le coffret sans oser y porter la main, attirée par l'envie de lui ôter son couvercle, mais aussitôt arrêtée par le souvenir de l'interdiction formelle des dieux. Un jour, n'y tenant plus, elle s'approcha irrésistiblement de la boîte, et piquée par une trop vive curiosité, Pandore sentit grincer le délicat objet sous sa main. À peine eut-elle entrouvert la mystérieuse boîte que tous les maux de l'humanité qu'elle renfermait s'échappèrent. Ainsi, la guerre, la maladie, le vice, la vieillesse, la perfidie, la misère et tant d'autres fléaux encore se répandirent. Figée par l'effroi, consciente de son impardonnable faute, Pandore se décida à refermer le funeste coffret, mais en vain, car tout s'était envolé… Tout, à l'exception de l'espérance qui s'éveillait lentement au fond de la boîte, fragile et solitaire. Pandore - Ainsi l'espérance peut être perçue comme un terrible mal, le plus atroce tourment que l'homme garde au fond de lui-même. Pour certains, au contraire, elle suggère que l'homme, lorsqu'il se voit frappé par le malheur, ne doit jamais perdre espoir…
Fin du texte.
Texte 4 : Orphée et Eurydice
Orphée avait reçu de sa mère le don merveilleux de la musique, alors les dieux lui avaient fait cadeau d'une lyre. Depuis, il jouait de l'instrument au gré de ses envies ou de sa mélancolie, pour le plus grand plaisir des êtres qui l'entouraient. Le poète n'avait aucun ennemi, pas même les bêtes féroces : charmées, elles finissaient toujours par s'étendre à ses pieds. Bien sûr, aucune jeune fille ne pouvait résister aux notes tendres et apaisantes que faisait naître Orphée, mais aucune ne trouvait grâce à ses yeux, jusqu'au jour où il rencontra l'envoûtante Eurydice. Leur amour était si profond et si pur qu'ils décidèrent très rapidement de se marier. Mais ce bonheur fut de courte durée… Le mariage fut une fête pour tous les invités, chacun se réjouissant du bonheur des jeunes époux. Mais tandis qu'elle prenait l'air avec ses amies, Eurydice fut mordue par un serpent, et dans la prairie résonnèrent les cris des jeunes filles épouvantées. Bientôt, Orphée parvint auprès de sa bien-aimée, inanimée. Le visage du jeune homme était transformé ; il ne pouvait laisser échapper ni larme ni cri tant sa douleur était grande. Comment pouvait-il perdre son épouse le jour même de leurs noces ? Et comment pouvait-il vivre sans celle qu'il aimait avec passion ? Cette idée lui était insupportable, aussi décida-t-il de descendre aux Enfers – le Royaume des morts – pour en ramener sa bien-aimée. Les Enfers étaient peuplés de créatures terrifiantes, toutes soumises à Hadès, le dieu des profondeurs de la Terre. C'est lui qui régnait sur les morts, interdisant à quiconque ayant pénétré dans son royaume d'en ressortir vivant. Ce dieu était si terrible, que les vivants n'osaient pas même prononcer son nom ! L'entrée de son royaume était gardée par Cerbère.
Suite du texte
Certains disent qu'il avait trois têtes, d'autres cinquante, et d'autres encore, plus de cent ! Ce chien effroyable restait enchaîné devant la porte des Enfers pour terrifier les âmes qui cherchaient à s'y introduire. Mais Orphée n'eut aucun mal à adoucir le monstre… Une simple mélodie suffit à l'endormir, et il put passer la porte sans souci. Ce qu'il découvrit ensuite n'était guère réjouissant : les Enfers étaient un monde sombre, où coulaient de larges fleuves sans fond, un monde où les menaçantes Érinyes semaient la discorde, terrorisaient et punissaient à leur guise… Mais jamais Orphée ne fut inquiété. Il progressait, protégé par le son de sa lyre, et bientôt vit apparaître le palais d'Hadès et de son épouse Perséphone. Il entra sans peur et se présenta devant les dieux. « Que viens-tu faire ici ? » demanda Hadès de sa voix forte. Alors, pour toute réponse, Orphée entonna un chant incroyablement triste. Les notes de sa lyre emplissaient toutes les salles du palais, d'abord douces et mélancoliques, puis fortes et vibrantes, semblables à la douleur du poète. L'ensemble, bien sûr, était si enchanteur que les divinités infernales s'apaisèrent… Hadès et Perséphone consentirent à laisser partir Eurydice. Mais ils y mirent une condition : tant qu'il serait dans le Royaume des morts, Orphée ne chercherait pas à voir celle qu'il était venu quérir. Le jeune homme acquiesça avec joie et se mit en marche, suivi de sa jeune épouse. Orphée aperçut rapidement la lumière du jour : ils allaient enfin quitter les Enfers. Mais, tandis qu'il songeait au bonheur qui les attendait, le jeune homme oublia sa promesse, et il se retourna pour contempler sa bien-aimée… Pour son plus grand malheur, car la jeune fille retomba aussitôt dans les abîmes. Orphée avait vu Eurydice pour la dernière fois ! Le pauvre garçon en fut désespéré. Il tenta à nouveau de convaincre Hadès de lui rendre son aimée. Mais il n'eut pas de seconde chance ; le dieu resta insensible à ses supplications. Le poète se retira alors dans un lieu isolé où il chanta sa peine. Et nulle jeune fille ne put jamais le consoler.
Fin du texte.
Texte 5 : La naissance des saisons
La déesse Déméter, protectrice de la Nature, avait une fille unique qu'elle chérissait. C'était une très belle enfant, fraîche comme un bouton de fleur et rosée comme les fruits qui mûrissent lentement au soleil. Cette jeune fille s'appelait Perséphone. Notre déesse attentionnée passait beaucoup de temps avec l'adolescente ; elle lui enseignait les secrets de la terre, lui parlait des céréales, des légumes et des fruits qu'elle faisait croître. Et la vie suivait son cours… Pendant ce temps, au royaume des morts, le dieu Hadès observait Déméter et sa fille. Il avait remarqué la beauté de Perséphone et il espérait secrètement l'épouser. Il conçut pour cela un astucieux stratagème. Comme cela lui arrivait fréquemment, Déméter partit en voyage. Hadès fit alors fleurir une multitude de narcisses. C'était une belle journée, Perséphone sortit avec une amie. Elle flânait, insouciante, dans la campagne fleurie de narcisses, s'attardait pour en faire un bouquet, s'éloignant ainsi de sa compagne. Cet instant fut propice au dieu des morts… Alors qu'elle se penchait pour ramasser une fleur, le sol s'ouvrit et Hadès surgit dans toute sa splendeur. Perséphone, surprise, ne put alerter son amie et elle fut emportée dans les profondeurs de la Terre. Nul ne pouvait sortir du monde souterrain sans le consentement d'Hadès. C'était un lieu terrible, peuplé de monstres et d'ombres. L'air y était irrespirable, plein de gémissements, de souffrance et de cris, auxquels succédait parfois un sinistre silence. En découvrant cet univers, si différent de celui qu'elle connaissait, Perséphone ne put retenir ses larmes. C'est ainsi qu'elle devint reine des Enfers. En revenant de son voyage, Déméter s'alarma de ne pas trouver sa fille chez elle, comme elle en avait l'habitude. Alors, la déesse de la Nature quitta l'Olympe et partit à la recherche de Perséphone…
Suite du texte
Déméter était si triste d'avoir perdu son enfant qu'elle refusait de faire germer les graines. Plus rien ne poussait et les hommes et les animaux mouraient de faim. Puis un jour, enfin, la déesse apprit le nom du ravisseur. Indignée, elle alla trouver Zeus et demanda qu'on lui rende Perséphone. Depuis longtemps déjà, Zeus était inquiet… La Terre avait trop souffert de cette situation ! Il prit donc parti pour la déesse : « Mais, rappelle-toi, si ta fille goûte aux fruits de l'empire des ombres, elle ne pourra en ressortir. » Et aussitôt, Zeus ordonna au dieu des Enfers de relâcher la captive. Malheureusement, Perséphone avait déjà mangé quelques grains de grenade. Hadès refusa alors de la libérer complètement. Pour revoir sa mère, la jeune fille dut promettre de revenir régulièrement près du puissant dieu. Lorsque Déméter retrouva enfin son enfant, elle laissa éclater sa joie de la plus belle manière qui soit : elle fit reverdir les champs et recouvrit les arbres de fleurs et de bourgeons. Quel soulagement alors pour les hommes, les femmes et tous les animaux ! Mais Perséphone ne pouvait rester plus de quatre mois auprès de cette mère aimante et généreuse, et la séparation qui s'ensuivit fut un nouveau déchirement pour la déesse de la Nature… Elle ne supportait pas de voir la Mort s'emparer de la beauté de son enfant pour la garder si longtemps enfermée dans le triste royaume des Enfers. Perséphone siégeait alors auprès d'Hadès. Elle gardait sa fraîcheur et sa beauté mais, si loin des plaisirs du monde vivant, elle prenait un air sombre et tragique… jusqu'à ce qu'elle retrouve sa mère. Petit à petit, la Nature, les mortels et les animaux se sont habitués aux allées et venues de Perséphone… À chaque printemps, Déméter retrouve sa fille pour une ou deux saisons seulement, et la Nature, si triste en hiver, reprend alors vie.