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Devoir Pastoureau
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Transcript
Devoir commun 3e 15 novembre 2025
Michel Pastoureau, Les Couleurs de nos souvenirs
Index
Sujet
Texte
d'après le sujet de français donné pour l'Amérique du Nord en 2023
Questions de compréhension et d'interprétation
4-7
1-3
8 (image)
Questions linguistiques et grammaticales
Dictée
Réécriture
adolescents étaient d’un bleu marine moins marine que les blazers croisés. A peine, certes, mais j’avais déjà le sens des couleurs et de leurs nuances et je sentais confusément qu’un bleu marine qui n’était pas très foncé n’était pas un vrai bleu marine. Plusieurs de mes camarades, appartenant à des familles plus bourgeoises que la mienne, portaient déjà des blazers, et je savais que le bleu était différent de celui qui m’était proposé : plus sombre, plus dense, moins violacé ; pour tout dire, moins « vulgaire ». Les adolescents ont sur la vulgarité des idées qui leur sont propres. Ils seraient souvent bien en peine de les expliquer ou de les faire partager à des adultes, mais le vulgaire – leur vulgaire – a pour eux quelque chose d’absolument rédhibitoire3. C’était le cas de ce « presque bleu marine », à mes yeux importable, hideux et probablement grossissant ! Essayage, refus, discussion, comparaison, réessayage, intervention d’un autre vendeur, puis du chef du rayon, personnage considérable qui à ma grande surprise soutint mon point de vue. Mais rien n’y fit : je n’obtins pas gain de cause. Un saut dans la rue, à la lumière du jour, convainquit ma mère que ce blazer droit était d’un bleu très acceptable, parfaitement classique, et que mes caprices chromatiques4 – qui n’étaient pas les premiers – n’avaient pas de raison d’être. Le vendeur ricanait. Le chef de rayon un peu moins, car les blazers croisés étaient vendus plus cher que les droits. Je dus donc revêtir ce maudit vêtement le jour du mariage et j’en ressentis une honte comme j’en ai rarement éprouvé. Aucun de mes camarades n’était présent, peu de gens me connaissaient, et personne évidemment ne s’aperçut que ce bleu marine ne l’était pas tout à fait. Mais moi je le sentais, je le savais, et cet infime écart de nuance me bouleversait : j’imaginais tous les regards portés sur ce blazer odieux et méprisable.
Michel Pastoureau est un historien de l’art, spécialiste des couleurs.
Notes
Je ne me souviens pas d’avoir porté de veste avant l’âge de 13 ans. Cette liberté prit fin au printemps 1960, lorsque je fus invité avec mes parents au mariage de l’ancienne préparatrice en pharmacie de ma mère, une jeune femme qui s’était beaucoup occupée de moi quand j’étais enfant et qui m’avait fait profiter d’un regard sur le monde et la société différent de celui de ma famille. Il fut décidé que pour l’occasion on m’achèterait un pantalon gris et un blazer1 bleu marine. Je portais déjà des pantalons longs mais pas de veste ni de blazer. L’achat se fit dans un magasin de vêtements pour hommes, le plus grand de la ville de banlieue sud où nous habitions alors. J’entends encore la voix obséquieuse2 du vendeur soulignant ironiquement : « ce jeune homme est cambré ». Il voulait dire par là que j’avais de grosses fesses pour mon âge. Le choix du pantalon se fit néanmoins sans problème. Il n’en alla pas de même du blazer, et j’en fus responsable. J’aurais préféré un blazer croisé, auquel je trouvais un petit air « amiral », voire « aviateur », mais l’odieux vendeur convainquit ma mère que j’étais trop grassouillet pour un tel vêtement. Ce serait donc un blazer droit, ce qui me déplaisait. Non pas tant à cause de la forme qu’en raison de la couleur. J’avais en effet observé que dans ce magasin, pourtant bien fourni, les blazers droits pour
Michel Pastoureau, Les Couleurs de nos souvenirs, 2010
Je ne me souviens pas d’avoir porté de veste avant l’âge de 13 ans. Cette liberté prit fin au printemps 1960, lorsque je fus invité avec mes parents au mariage de l’ancienne préparatrice en pharmacie de ma mère, une jeune femme qui s’était beaucoup occupée de moi quand j’étais enfant et qui m’avait fait profiter d’un regard sur le monde et la société différent de celui de ma famille. Il fut décidé que pour l’occasion on m’achèterait un pantalon gris et un blazer bleu marine. Je portais déjà des pantalons longs mais pas de veste ni de blazer. L’achat se fit dans un magasin de vêtements pour hommes, le plus grand de la ville de banlieue sud où nous habitions alors.
Compréhension et compétences d’interprétation ( 20 points) 1. Lignes 1 à 10 a) Où et quand se situe ce souvenir ? (2 points) b) Qui est le personnage principal ? Qui est le narrateur ? (2 point) c) Selon vous, à quel genre littéraire appartient ce texte ? (1 points)
1. a. Le souvenir se situe dans un magasin de la ville de banlieue sud où habite le narrateur au printemps 1960.b. Le personnage principal et le narrateur sont Michel Pastoureau, alors âgé de 13 ans. c. Le personnage principal et le narrateur sont l'auteur, comme le montre le pronom de première personne « je ». Il s’agit donc d’un texte autobiographique.
Je ne me souviens pas d’avoir porté de veste avant l’âge de 13 ans. Cette liberté prit fin au printemps 1960, lorsque je fus invité avec mes parents au mariage de l’ancienne préparatrice en pharmacie de ma mère, une jeune femme qui s’était beaucoup occupée de moi quand j’étais enfant et qui m’avait fait profiter d’un regard sur le monde et la société différent de celui de ma famille. Il fut décidé que pour l’occasion on m’achèterait un pantalon gris et un blazer bleu marine. Je portais déjà des pantalons longs mais pas de veste ni de blazer. L’achat se fit dans un magasin de vêtements pour hommes, le plus grand de la ville de banlieue sud où nous habitions alors.
2. Les deux éléments qui montrent que l’achat du blazer est un événement important dans la vie du jeune homme sont que le magasin choisi est « le plus grand de la ville » et l'évènement est qualifié d'« occasion » car c'est le mariage d'une personne qu'il affectionne. Par ailleurs, c'est la première fois qu'il achète ce type de vêtement. De plus, le paratexte indique que l'auteur est devenu « historien des couleurs » , c'est donc un évènement fondateur.
2. Qu’est-ce qui montre dans le texte que l’achat du blazer est un événement important dans la vie du personnage ? Vous relèverez deux éléments de réponse différents. (2 points)
J’entends encore la voix obséquieuse du vendeur soulignant ironiquement : « ce jeune homme est cambré ». Il voulait dire par là que j’avais de grosses fesses pour mon âge. Le choix du pantalon se fit néanmoins sans problème. Il n’en alla pas de même du blazer, et j’en fus responsable. J’aurais préféré un blazer croisé, auquel je trouvais un petit air « amiral », voire « aviateur », mais l’odieux vendeur convainquit ma mère que j’étais trop grassouillet pour un tel vêtement.
3. Que pensez-vous de l’attitude du vendeur ? Vous justifierez votre réponse en vous appuyant sur le texte. (2 points)
3. L’attitude du vendeur est méprisante et moqueuse à l’égard du jeune homme, comme le montrent le GN COD « la voix obséquieuse » ligne 8, l’adverbe « ironiquement » l 9 ou encore « l’odieux vendeur convainquit ma mère que j’étais trop grassouillet » l 13. Il se permet des réflexions sur son physique contre son intérêt commercial.
« Essayage, refus, discussion, comparaison, réessayage, intervention d’un autre vendeur, puis du chef du rayon, personnage considérable qui à ma grande surprise soutint mon point de vue. »
4. Lignes 26 à 28 « Essayage, refus, discussion, comparaison, réessayage, intervention d’un autre vendeur, puis du chef du rayon, personnage considérable qui à ma grande surprise soutint mon point de vue. ». Qu’est-ce qui vous paraît comique dans ce passage ? (2 points)
4. Ce qui paraît comique dans ce passage est l’accumulation par juxtaposition de noms communs et la gradation syntaxique (les groupes de mots sont de plus en plus longs). Le comique réside aussi dans le vocabulaire appréciatif qui permet de rendre compte des sentiments du narrateur : « personnage considérable » pour désigner un simple vendeur qui lui donne raison. De plus, la scène et les réactions des personnages semble démesurées par rapport à l'évènement.
C’était le cas de ce « presque bleu marine », à mes yeux importable, hideux et probablement grossissant ! [...] Je dus donc revêtir ce maudit vêtement le jour du mariage et j’en ressentis une honte comme j’en ai rarement éprouvé. Aucun de mes camarades n’était présent, peu de gens me connaissaient, et personne évidemment ne s’aperçut que ce bleu marine ne l’était pas tout à fait. Mais moi je le sentais, je le savais, et cet infime écart de nuance me bouleversait : j’imaginais tous les regards portés sur ce blazer odieux et méprisable.
5. Ligne 34 Pourquoi le personnage du jeune homme ressent-il de la « honte » ? Vous expliquerez votre point de vue en vous appuyant sur le texte. (2 points)
5. Le personnage ressent de la honte, car il se sent en décalage social et culturel par rapport aux autres invités du mariage en raison de la couleur de son blazer. Il utilise ainsi l’adjectif « vulgaire » à la fin du 1er paragraphe pour décrire le bleu de son blazer. La gradation de la ligne 25 : « importable, hideux et probablement grossissant » souligne l’exagération du personnage qui déforme la réalité, car il n’est pas à l’aise dans ce blazer « presque bleu marine ». Son apparence physique lui déplaît au point qu'il imagine « tous les regards sur lui. »
Je ne me souviens pas d’avoir porté de veste avant l’âge de 13 ans. Cette liberté prit fin au printemps 1960 [...]. J’entends encore [...]. A peine, certes, mais j’avais déjà le sens des couleurs et de leurs nuances et je sentais confusément qu’un bleu marine qui n’était pas très foncé n’était pas un vrai bleu marine.[...] Je dus donc revêtir ce maudit vêtement le jour du mariage et j’en ressentis une honte comme j’en ai rarement éprouvé. Aucun de mes camarades n’était présent, peu de gens me connaissaient, et personne évidemment ne s’aperçut que ce bleu marine ne l’était pas tout à fait. Mais moi je le sentais, je le savais, et cet infime écart de nuance me bouleversait : j’imaginais tous les regards portés sur ce blazer odieux et méprisable.
6. Pourquoi ce souvenir est-il important pour le narrateur ? Vous expliquerez de manière développée votre point de vue. (3 points)
6. Ce souvenir est important pour le narrateur, car c’est son premier blazer et il s’agit d’une scène fondatrice. Michel Pastoureau est un historien spécialiste des couleurs et il explique dans cet extrait qu’il « avait déjà le sens des couleurs et de leurs nuances» à l’adolescence. Il s'agit de sa première confrontation aux codes vestimentaires et à leur connotation sociale. La notion d'obligation est également importante.
L’attitude du jeune personnage semble quelque peu démesurée et exagérée. Il grossit le trait, car il croit que tout le monde le regarde au mariage à cause de la couleur de sa veste. Le lecteur comprend qu’il s’agit d’un point de vue interne et que cela se joue dans son imagination.
7. a. Décrivez l'image précisément l'image ci-dessous. (2 points) b. Quels liens pouvez-vous établir entre le texte et la photographie ? (2 points)
7.a) La photographie montre une petite fille et sa mère dans un magasin au sol carrelé, devant un comptoir. Le haut de leurs corps et leurs visages sont hors champ, ce qui met l'accent sur leurs chaussures et leur différence de taille. La photographe s'est mise à hauteur d'enfant, ce qui met en valeur le point de vue de la petite fille, ce qui rappelle le point de vue interne du texte. Le jeu sur le contraste du noir et blanc permet aussi une réflexion sur la couleur. 7. b) On retrouve donc les thèmes de l'enfance et de la mode, comme dans le texte de Pastoureau. Par ailleurs, la mère tourne le dos à l'enfant qui l'attrape fermement : on peut y voir une volonté de montrer qu'elle est son modèle, à mettre en parallèle avec l'idéalisation du blazer chez Pastoureau "auquel [il trouvait] un petit air « amiral », voire « aviateur »"
Vivian Maier, Sans titre, 1962
Compétences linguistiques et grammaticales (13 points) 8. « J’entends encore la voix obséquieuse du vendeur […] (ligne 9) « Les adolescents ont sur la vulgarité des idées qui leur sont propres » (ligne 22) a) Quel est le temps et le mode des verbes soulignés ? (1 point) b) Justifiez l’emploi (valeur) de ce temps dans chacune de ces phrases. (2 points)
8. a. « J’entends », « ont », « sont » : présent de l’indicatif. b. « J’entends » est un présent d’énonciation, car il coïncide avec le moment où le narrateur raconte l’histoire.« Ont » et « sont » ont une valeur de vérité générale, car ils énoncent une généralité sur les idées arrêtées des adolescents.
9. Ligne 26, « importable » a) Expliquez la formation de ce mot en détaillant les éléments qui le composent. (2 points) b) Donnez la nature (classe grammaticale) de ce mot. (1 point) c) À partir du verbe « imaginer », proposez un mot construit sur le même modèle qu’« importable ». (1 point)
9. a. « importable » est formé du préfixe privatif im-, du radical verbal « port » et du suffixe de capacité « -able » b. Ce mot est un adjectif qualificatif. c. inimaginable.
10 . Lignes 2 à 6 « Cette liberté prit fin au printemps 1960, lorsque je fus invité avec mes parents au mariage de l’ancienne préparatrice en pharmacie de ma mère, une jeune femme qui s’était beaucoup occupée de moi quand j’étais enfant et qui m’avait fait profiter d’un regard sur le monde et la société différent de celui de ma famille. »À quels temps les verbes soulignés sont-ils sont conjugués ? (2,5 points
10. "prit" → passé simple "fut invité" → passé simple, voix passive "s'était occupée" → plus-que-parfait "avait fait" → plus-que-parfait "étais" → imparfait
11. Ligne 13 : « L’odieux vendeur convainquit ma mère. » a) Quelle est la classe grammaticale du mot souligné ? (1 point) b) Par quel autre mot de la même classe grammaticale pouvez-vous le remplacer ? (1 point)
11 a) C'est un nom commun. b) L'odieux homme/personnage/ employé
12. Lignes 36 à 37 : « … cet infime écart de nuance me bouleversait : j’imaginais tous les regards portés sur ce blazer odieux et méprisable. » a) Quel lien logique établissez-vous entre les deux propositions séparées par les deux points ? (1 point) b) Réécrivez ce passage en remplaçant les deux points par une conjonction de coordination. (1 point)
12 a) Il est possible d’établir un lien de cause-conséquence entre les deux propositions. b) « … cet infime écart de nuance me bouleversait car j’imaginais tous les regards portés sur ce blazer. » (conjonction de subordination → parce que, puisque)
14. Réécrivez ce passage en remplaçant « les adolescents » par « un adolescent » et « des idées » par « un avis ». Vous ferez toutes les modifications nécessaires. (10 points ) « Les adolescents ont sur la vulgarité des idées qui leur sont propres. Ils seraient souvent bien en peine de les expliquer ou de les faire partager à des adultes, mais le vulgaire – leur vulgaire – a pour eux quelque chose d’absolument rédhibitoire. »
Les adolescents ont sur la vulgarité des idées qui leur sont propres. Ils seraient souvent bien en peine de les expliquer ou de les faire partager à des adultes, mais le vulgaire – leur vulgaire – a pour eux quelque chose d’absolument rédhibitoire.
Les adolescents ont sur la vulgarité des idées qui leur sont propres. Ils seraient souvent bien en peine de les expliquer ou de les faire partager à des adultes, mais le vulgaire – leur vulgaire – a pour eux quelque chose d’absolument rédhibitoire.
L'adolescent a sur la vulgarité un avis qui lui est propre. Il serait souvent bien en peine de l' expliquer ou de le faire partager à des adultes, mais le vulgaire –son vulgaire – a pour lui quelque chose d’absolument rédhibitoire.
15. Dictée à choix multiples. (7 points) Entourez, soulignez ou surlignez le mot orthographié correctement. Cécile avait/avais/avaient lorsqu’elle disait à/a Mme Donzert qu’il fallait laissé/laissait/laisser Martine tranquille, qu’elle savait ce qu’elle voulait. C’était vrai, il y avait chez Martine une détermination presque sinistre, tant on la sentait irrévocable. En toute chose. Si après de longues /longue/longe réflexions qui l’empêchaient/empêchait/ empêcher de dormir, elle se décidait pour un tailleur classique bleu/bleue/bleues marine, des escarpins de la même couleur et un chapeau blant/blanc/blan, il les lui fallait exactement tels qu’elle les avait imaginé/imaginer/imaginés, le tailleur et les escarpins et le chapeau... Un bleu marine franc, ne tirant pas sur le gris et le violet. Elsa Triolet, Roses à crédit, 1959
15. Dictée à choix multiples. (7 points) Entourez, soulignez ou surlignez le mot orthographié correctement. Cécile avait lorsqu’elle disait à/a Mme Donzert qu’il fallait laissé/laissait/laisser Martine tranquille, qu’elle savait ce qu’elle voulait. C’était vrai, il y avait chez Martine une détermination presque sinistre, tant on la sentait irrévocable. En toute chose. Si après de longues /longue/longe réflexions qui l’empêchaient/empêchait/ empêcher de dormir, elle se décidait pour un tailleur classique bleu/bleue/bleues marine, des escarpins de la même couleur et un chapeau blant/blanc/blan, il les lui fallait exactement tels qu’elle les avait imaginé/imaginer/imaginés, le tailleur et les escarpins et le chapeau... Un bleu marine franc, ne tirant pas sur le gris et le violet. Elsa Triolet, Roses à crédit, 1959
préposition qu'on ne peut pas remplacer par "avait'
infinitif → "prendre'
accord sujet-verbe (les réflexions → elles pluriel)
accord dans le GN, adjectif avec le nom "réflexions" au pluriel
accord dans le GN, adjectif avec le nom "tailleur" au masculin singulier
penser à "blanche"
participe passé qui s'accorde avec le COD "les" avant le verbe → "prises"