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EMC Seconde - LA LIBERTÉ, LES LIBERTÉS
guillaume colomba
Created on September 12, 2023
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EMC - SECONDE LA LIBERTÉ, LES LIBERTÉS
Guillaume COLOMBA - Lycée Jean Mermoz - Saint-Louis
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Introduction Qu'est-ce que la liberté ?
I. LaïcitÉ et libertÉ de conscience
II. La libertÉ d'expression : l'exemple de la caricature
III. Liberté d'expression et liberté de conscience sont-elles compatibles
I. LaïcitÉ et libertÉ de conscience en France
I. Laïcité et libertÉ de conscience
A. La laïcité en France : qu'est-ce que c'est ?
Info
I. LaïcitÉ et libertÉ de conscience en France
I. HISTOIRE DE LA LAICITÉ EN FRANCE
B. La laïcité et l'école
I. LaïcitÉ et libertÉ de conscience en France
I. Laïcité et libertÉ de conscience
C. Qu'en est-il de la laïcité dans le monde
La France a développé une forme particulière de laïcité. Cette notion existe également dans d'autres pays du monde mais sous d'autres formes. D'autres termes sont alors employés car celui de " laïcité " n'existe pas dans toutes les langues mais partout les équilibres trouvés entre pouvoir politique et pouvoir religieux sont interrogés par le renouveau et l'affirmation des identités religieuses, parallèlement à l'affirmation de personne se présentant comme " sans religion ".
Les Etats organisant une collaboration entre un Etat neutre et certaines communautés religieuses
Les Etats ayant une stricte séparation entre religion et pouvoir religieux
Les Etats ayant une ou plusieurs religions officielles
II. La libertÉ d'expression : l'exemple de la caricature
A. LIbertÉ d'expression : la caricature et le dessin de presse, une longue histoire
Le dessin de presse : C’est un dessin publié dans un média qui traite de façon artistique l’actualité. Le but d’un dessin de presse est d'informer, de faire réfléchir en suscitant une émotion (le rire, l'empathie, la chez le lecteur et donc le pousser à s’interroger, dénoncer, communiquer (le dessin est parfois universellement compréhensible). En ce sens, le dessin de presse réagit bien souvent à une actualité récente. Les dessinateurs de presse sont parfois eux-mêmes des journalistes. → Parmi les dessins de presse, la caricature.
La caricature, de l’italien caricare signifiant « charger, exagérer », est une forme d'expression artistique la plus significative de la satire (critique) dans le graphisme, la peinture et même la statuaire. Si on trouve des caricatures dès l'antiquité, elle connaît un véritable essor au XIXe siècle, période au cours de laquelle l’instabilité des institutions et l’agitation politique engendrée par les multiples changements de régime nourrissent l’inspiration de dessinateurs talentueux tels que Traviès, Daumier, Grandville, Gavarni, Cham, Gill ou Alfred le Petit. À cette époque en effet, les journaux satiriques prolifèrent, comme par exemple La Silhouette, La Caricature, Le Charivari, La Lune ou L’Éclipse, etc.
II. La libertÉ d'expression : l'exemple de la caricature
A. LIbertÉ d'expression : la caricature et le dessin de presse, une longue histoire
Exemples de l'utilisation de la caricature comme satire au XIXe siècle et début XXe siècle Sous le second empire avec Napoléon III, de 1852 à 1870, la censure est appliquée. En effet, si une quelconque personne est visée, il faut son accord avant de publier le dessin satirique. Même les caricatures de mœurs, épargnées jusque-là, ne peuvent être publiées sans autorisation. Ce n’est que quelques mois après la chute de l’empire, que des caricatures font leur apparition.
Pendant la Première Guerre mondiale, la caricature prend un ton résolument polémique et alimente la propagande contre l’ennemi. Elle est largement utilisée dans tous les pays belligérants comme le montrent les trois exemples suivant :
II. La libertÉ d'expression : l'exemple de la caricature
B. Analyser un dessin de presse ou une caricature
La caricature est donc une représentation (dessin / marionnettes) dont les traits sont déformés et exagérés. Elle n’est pas réaliste. Le but n'est pas de blesser mais de déranger, de créer le débat, de dénoncer une situation, d'éveiller l'esprit critique du lecteur. Tous les sujets sont traités : politique, société, religion, économie, sport, etc. La liberté d’expression est indispensable.La caricature nécessite un référentiel de symboles commun entre le dessinateur et son public pour permettre la compréhension des éléments porteurs de sens. Ses limites : incitation à la haine et diffamation. L'auteur d'un dessin de presse ou d'une caricature utilise des procédés humoristiques parmi ceux présentés ci-dessous :
II. La libertÉ d'expression : l'exemple de la caricature
B. Analyser un dessin de presse ou une caricature
Méthode pour analyser un dessin de presse ou une caricature Etape 1 → Présenter le dessin de presse ou la caricature en identifiant : son auteur, sa date, son contexte historique (que s’est-il passé avant la publication de la caricature ?) Etape 2 → Analyser l'image : identifier les personnages, le lieu , et le ou les procédés humoristiques utilisés (voir tableau ci-dessous), le référentiel de symboles communs utilisés. Etape 3 → Analyser le message de la caricature : expliquer le message que l’auteur a voulu transmettre dans la caricature ; expliquer la portée de la caricature ; qui touche-t-elle ? Contre quoi est-elle ? Une personne bien particulière ? Un groupe social ? Un parti politique ? Des idées politiques ? etc.
Plantu, Une du Monde, le 10 janvier 2015. Après les attentats contre le journal Charlie Hebdo à Paris, à Montrouge et porte de Vincennes les 7 et 9 janvier 2015, des manifestations – « marches républicaines » rassemblant plus de 4 millions de personnes – sont organisées dans tout le pays les 10 et 11 janvier.
II. La libertÉ d'expression : l'exemple de la caricature
C. Focus sur charlie hebdo : une remise en cause de la liberté d'expression
Charlie Hebdo est un journal hebdomadaire satirique français, crée en 1970, à la suite de l'interdiction du mensuel Hara-Kiri et de son dérivé hebdomadaire L'Hebdo Hara-Kiri. Ces deux publications sont alors interdites à la vente aux mineurs et à l'exposition publique, c'est-à-dire la vente en kiosque à journaux, par le ministre de l'Intérieure de l'époque, Raymond Marcellin. Sans possibilité d'être distribuées et vendues, ces publications sont vouées à disparaitre. Ces décisions gouvernementales ont été prises à la suite de la parution de la une du journal "Bal tragique à Colombey - 1 mort" réagissant à l'annonce de la mort de Charles de Gaulle, le 10 novembre 1970. Cette interdiction suscite un véritable débat posant la question de la liberté d'expression, de la liberté de la presse et de la censure dans un régime démocratique.
II. La libertÉ d'expression : l'exemple de la caricature
C. Focus sur charlie hebdo : une remise en cause de la liberté d'expression
Depuis sa création, Charlie Hebdo défend ces libertés que sont la liberté d'expression et la liberté de la presse. Les dessinateurs de Charlie Hebdo qui sont aussi des journalistes adoptent volontairement un ton provocateur pour dénoncer et faire réagir. Le journal défend plutôt un point de vue politique proche des idées d'extrême-gauche. Les dessins et caricatures publiées traitent de tous les sujets d'actualité notamment politique et religieux. La religion est un thème particulièrement caricaturé par le journal. En effet les trois monothéismes principaux sont critiqués par le journal, aussi bien le christianisme, le judaïsme ou l'islam. En défendant les libertés d'expression et de la presse, Charlie Hebdo est également attaché à défendre le droit de la critique de la religion comme la critique d'une idée et non pas pour insulter les fidèles de ces religions. Lorsque les journalistes de Charlie Hebdo caricaturent les religions, ils traitent avant tout une actualité d'un point de vue critique. Il est donc essentiel de replacer les caricatures dans leur contexte pour comprendre leur sens. Ces caricatures peuvent être choquantes et le public a le droit d'être choqué et de ne pas aimer ces caricatures, tout en respectant les libertés d'expression et de la presse.
II. La libertÉ d'expression : l'exemple de la caricature
C. Focus sur charlie hebdo : une remise en cause de la liberté d'expression
L'affaire des caricatures de Mahomet :
En 2006 - 2007, Charlie Hebdo est secoué par une polémique suite à la parution de caricature du prophète de l'islam, Mahomet. Ces publications sont à replacer dans un contexte bien précis qui dépasse les frontières de la France. Le 2 novembre 2004, Théo van Goth un réalisateur de films danois est assassiné par un terroriste islamiste, suite à la diffusion d'un court-métrage faisant apparaitre un personnage présenté comme le prophète Mahomet. Ce court-métrage n'est que très peu diffusé et vu par un très petit nombre de personnes. Cet assassinat a une grande répercussion aux Pays-Bas et dans le monde de la presse. Un écrivain danois se plaint ainsi d'une auto-censure sur le sujet de l'islam et de Mahomet dans la presse et se plain que personne ne veut illustrer son livre sur le prophète de l'islam. En réponse, un quotidien danois Jyllands-Posten décide d'organiser un concours de dessinateurs et publie au final douze caricatures de Mahomet. Cette publication entraine des manifestations et réactions violentes certains pays musulmans contre le Danemark avec des appels au boycott et des menaces de morts proférés envers les dessinateurs. C'est dans ce contexte, en solidarité avec les dessinateurs danois et pour défendre la liberté de la presse que Charlie hebdo publie le 8 février, les caricatures de Mahomet initialement publiées dans le quotidien danois.
Mise au point historique : la question des représentations du prophète Mahomet dans l'islam
II. La libertÉ d'expression : l'exemple de la caricature
C. Focus sur charlie hebdo : une remise en cause de la liberté d'expression
Quelques unes et dessins de Charlie Hebdo qui interpellent :
N°1310 - 30 août 2017 / Riss / "Dieu existe ! Il a noyé tous les néo-nazis du Texas", peut-on lire sur cette une de Riss. Émergeant de l’eau, des bras effectuent le salut nazi juste devant des drapeaux arborant la croix gammée. Le dessin fait référence à deux évènements : le rassemblement des suprémacistes blancs et des incidents qui s’y sont déroulés le 12 août à Charlottesville en Virginie, mais aussi à la tempête Harvey, qui a causé la mort de près de plus de 30 personnes à Houston au Texas. L’association des deux événements n’avait pas faire rire du tout outre-Atlantique.
N°1211 - 7 octobre 2015 / Riss / Le 7 octobre 2015, Charlie Hebdo consacre sa une à Nadine Morano, après les propos controversés de la députée européenne sur la France pays de “race blanche”. Elle est représentée comme la "fille trisomique cachée" du général de Gaulle. La une avait valu au journal de comparaître devant la justice. Le collectif contre l'handiphobie avait perdu en appel le procès.
N°817 - 13 février 2008 / ©V.Cabut / En février 2008, Le Nouvel Obs publie sur son site internet un SMS du président de l’époque, Nicolas Sarkozy. Il est destiné à son ex-femme et propose d’annuler son mariage si elle revient. De nombreux magazines people reprennent à leur tour l’information et Le Nouvel Obs, qui n’est pas censé être de ce type de presse, est moqué par Charlie pour s’être mis à son niveau.
N°712 - 8 février 2006 / Cabu / Une du journal publiant les douze caricatures de Mahomet en solidarité avec le quotidien danois Jyllands-Posten, au nom de la liberté de la presse. Ce dessin en une de Charlie Hebdo lui vaudra d’être poursuivi par l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), la Ligue islamique mondiale et la Grande Mosquée de Paris.
II. La libertÉ d'expression : l'exemple de la caricature
C. Focus sur charlie hebdo : une remise en cause de la liberté d'expression
Exercice oral noté (/10 pts) : analyser une caricature de Charlie Hebdo
Consigne : Choisissez une caricature parmi les unes proposées ci-dessous (cliquez-dessus pour les agrandir) et analysez-la en suivant les étapes indiquées. Etape 1 → Présenter la caricature en identifiant principalement son contexte, c'est-à-dire l'actualité (ou le fait) taitée. Astuce : essayez d'identifier à partir la date visible sur la une du journal ou des indications données par la caricature et le titre. Etape 2 → Décricre la caricature en identifiant : les personages et les détails puis en expliquant les procédés humoristiques utilisés. Etape 3 → Expliquer le message de la caricature. Aide : faite le lien entre le dessin et le titre et paroles des personnages. Passage à l'oral : notes autoriées (Attention, il ne faut pas écrire tout son texte), la présentation de la caricature dure environ 3 à 4 minutes.
John AMSCHEWITZ, Tuez cet aigle, Museum Europäischer Kulturen (Berlin), 1914. L'auteur alterne allégories humaines (Marianne, John Bull, assisté de soldats du Commonwealth) ou animales (l’aigle allemand, l’ours russe et le coq gaulois), figures humaines existantes (le Kaiser Guillaume II, l’empereur ottoman) et animaux (le chien serbe et la guêpe macédonienne). L’Italien est un chanteur d’opéra qui récite : « Vous m’avez forcé à vous aimer, mais je ne voulais pas le faire. » Le responsable de la guerre est représenté par la figure de Pierrot, qui retient à grand-peine son âne : le clown autrichien perd l’équilibre, entraîne dans sa chute l’aigle percé par la baïonnette de Marianne, pendant que John Bull traverse l’océan sabre au clair, rouge de colère, en piétinant le Business as usual qui sert de maxime à l’isolationnisme anglais.
(Grande-Bretagne - 1914) «Oyez! Oyez! Les chiens aboient», peut-on lire sur cette carte britannique de 1914. L'Europe caricaturée ressemble à un chenil. Quelques bêtes chétives et effrayées à l'Est se trouvent face au féroce bouledogue anglais à l'Ouest mordant le museau d'un teckel allemand. À ses côtés, un hargneux caniche français au bonnet phrygien menace un bâtard austro-hongrois dont la queue est coincée sous le rouleau compresseur soviétique... Tout cela sous l'œil ébahi ou interessé de la Norvège, de la Suède ou de l'Empire ottoman. London Maps Fair
3. Les Etats ayant une stricte séparation entre religion et pouvoir religieux
C'est le cas de la France mais aussi des Etats-Unis. Néanmoins la conception de cette laïcité peut diverger selon les Etats et les sociétés comme on peut le voir avec la conception américaine. La laïcité américaine remonte à la Constitution fédérale de 1791 stipulant que " le Congrès n'adoptera aucune loi relative à l'établissement d'une religion ou à l'interdiction de son libre exercice". Cette clause interdit toute Eglise officielle financé par l'Etat fédéral américain. L'Etat n'a donc pas à se mêler des opinions individuelles de ces citoyens, mais seulement des actions à mettre en place pour le bien commun de la société. La société américaine est caractérisée par un pluralisme religieux. La Déclaration d'Indépendance des Etats-Unis de 1776 est considérée comme inspirée par Dieu mais un Dieu commun, celui de tous sans exception, quelque soit la forme sous laquelle les individus choisissent de l'honorer. Il s'agit donc d'une religion civique qui se manifeste par exemple par la devise " In God we trust" sur les billets d'un dollar ou bien par la traditionnel phrase "God bless America" par laquelle les Présidents des Etats-Unis terminent leurs discours lorsqu'ils s'adressent à la nation américaine. Tout été ou fonctionnaire doit prêter serment sur un livre sacré qui est le plus souvent une Bible. Mais en cas de serment par un non-chrétien la Bible peut être remplacée par un autre livre religieux. C'est par exemple le cas le 4 janvier 2007, lors de l'investiture de Keith Ellison, le premier élu de confession musulmane à la Chambre des Représentants.
(Walter Trier, Prusse - 1914) Changement de pays, changement de vision. Le bouledogue est toujours là, mais il a l'air beaucoup moins fier que dans la première carte. Dans cette création allemande, un Écossais aux dents de lapin représente la Grande-Bretagne. Sous son kilt se cache la Navy. Les Allemands, quant à eux, reconnaissables à leur casque à pointe, luttent contre une tentative d'invasion de toute l'Europe, notamment face à une Russie particulièrement agressive.
La Ménagerie impériale, composée des ruminants, amphibies, carnivores et autres budgétivores qui ont dévoré la France pendant 20 ans est un recueil de caricatures dessinées par Paul Hadol, dit White (1835-1875). Napoléon III est ici représenté en vautour sanguinaire qui tient dans ses griffes une France agonisante.
Des exceptions à la laïcité : le cas de l'Alsace - Moselle
Le principe de séparation des Eglises et de l’Etat ne s’applique pas en Alsace et dans le département de Moselle. Cette entorse au principe de laïcité s’explique par l’histoire. Le Concordat de 1801 s’applique toujours en Alsace et en Moselle et non la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat. Ce concordat organise les rapports entre l'Etat et les différentes religions reconnues à ce moment-là (catholique, luthérien, calviniste et juif). La religion catholique est reconnue comme « religion de la majorité des citoyens ». Le 9 décembre 1905, la loi de séparation entre l'Eglise et l'Etat votée par le Parlement français abroge (annule) ce concordat. Mais la loi de 1905 ne s'appliquent pas sur les territoires d'Alsace-Moselle qui font partie de l’Allemagne depuis la guerre contre la Prusse de 1870. Au lendemain de la Première Guerre Mondiale, ces territoires sont redonnés à la France. Le gouvernement français souhaite alors introduire les lois laïques en Alsace et en Moselle. Cependant, confronté à la farouche opposition de la population. Le Conseil d’Etat déclare dans un avis du 24 janvier 1925 que le concordat tel qu'il a été décidé en 1801 reste en application. Un service des cultes est alors intégré à la Direction générale d’Alsace-Lorraine. En 1944, il est transformé en Bureau des cultes de Strasbourg et rattaché au ministère de l’Intérieur. Il gère aujourd’hui la carrière (leur nomination, et leur avancement) et le traitement d’environ 1500 ministres des quatre cultes reconnus en Alsace-Moselle (catholique, luthérien, calviniste et juif).
Signature du Concordat du 15 juillet 1801 entre les représentants du pape Pie VII et de Bonaparte. Gravure coloriée du XIXe siècle. Ph. Coll. Archives Larbor.
1. Les Etats ayant une ou plusieurs religions officielles
Il s'agit bien souvent d'un héritage historique. Ce modèle s'est effacé progressivement en Europe mais il est encore la norme pour un grand nombre d'Etat dont la majorité de la population est musulmane (Arabie saoudite, Emirats arabes, unis, Pakistan, Tunisie, Maroc, etc.)
Ce que disent les textes saints de l'islam : Le Coran n’interdit pas la représentation du Prophète ni la représentation humaine en général. Le Coran est écrit, en péninsule arabique au VIIe siècle, dans une société où l’image est généralement absente, le texte ne la mentionne qu’une seule fois : « Le vin, les jeux de hasard, les idoles sont des abominations inventées par Satan. Abstenez-vous en » (Sourate V, verset 90). Ce mot « idoles » signifie littéralement les « pierres dressées » (Ansàb) et désigne les statues présentes dans les religions païenne de la péninsule arabique avant la diffusion de l'islam. D'autres textes saints complètent le Coran. Les hadîths sont des recueils des actes et paroles attribués au prophète Mahomet et à ses compagnons, et pouvant servir de modèle de comportement et de relations entre les individus ou entre les groupes. C'est un ensemble de textes distinct du Coran trié et mis par écrit entre le VIIIe et le IXe siècle. Ces textes n’interdisent pas non plus de représenter le Prophète. Mais elle définit une attitude méfiante vis-à-vis de la représentation des humains et des animaux. Ces images sont suspectes, associées aux idoles. . Ainsi d'après certains de ces textes, trois attitudes sont possibles envers les images : les tolérer, mais s’abstenir de les produire, les condamner ou les détruire. Une tradition de représentations hors des lieux de culte (les mosquées) se développe alors dans l'aire culturelle islamique. L'exclusion des images du rite religieux n'est pas propre à l'islam mais aussi présente dans le judaïsme ou le calvinisme (branche du protestantisme). On retrouve donc des images ornant les palais des souverains musulmans comme les califes omeyades de Damas entre 661 et 750 ou figurant dans des chroniques, des ouvrages littéraires, de la poésie, des ouvrages mystiques... comme les exemples ci-dessous.
2. Les Etats organisant une collaboration entre un Etat neutre et certaines communautés religieuses
En Allemagne, par exemple, l’État est neutre mais collabore avec les institutions religieuses. La Loi fondamentale de 1949 instaure la neutralité des institutions étatiques, fédérales et régionales, mais donne aux Églises catholique, protestante, et à la communauté juive, un statut de « corporation de bien publique ». Les Églises sont ainsi subventionnées pour mener à bien des missions d’ordre social et d’enseignement. Elles gèrent des maternelles, des maisons de retraite et des centres d’aide aux réfugiés, au point de devenir les premiers employeurs du pays, et se financent par un impôt, levé par les services publics et payé par leurs membres. En Allemagne, se dire catholique, protestant, juif ou orthodoxe signifie qu’on est membre d’une paroisse précise. Chaque Allemand doit alors déclarer sa religion au service des impôts, environ 8 % de l'impôt sur le revenu étant prélevé par l'Église à laquelle il appartient. Pour lutter contre les financements étrangers, l'Allemagne souhaite élargir l'impôt religieux à l'islam.