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le mal rimbaud

joelle.mavel

Created on September 11, 2023

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Transcript

« Le Mal »Tandis que les crachats rouges de la mitrailleSifflent tout le jour par l'infini du ciel bleu ;Qu'écarlates ou verts, près du Roi qui les raille,Croulent les bataillons en masse dans le feu ;Tandis qu'une folie épouvantable broieEt fait de cent milliers d'hommes un tas fumant ;- Pauvres morts ! dans l'été, dans l'herbe, dans ta joie,Nature ! ô toi qui fis ces hommes saintement !… –Il est un Dieu qui rit aux nappes damasséesDes autels, à l'encens, aux grands calices d'or ;Qui dans le bercement des hosannah s'endort,Et se réveille, quand des mères, ramasséesDans l'angoisse, et pleurant sous leur vieux bonnet noir, Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir ! Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir !

le vers débute par un verbe ce qui est permis par l’enjambement avec le vers précédent. « sifflent tout le jour » : le bruit est incessant ce qui est révélé par le CCTps « tt le jour » la longueur incessante est mise en évidence par l’hyperbole contenue par l’adverbe « tout » « par l’infini du ciel bleu » : on note une opposition tranchée entre la beauté du ciel « l’infini du ciel bleu » et l’agressivité/ la violence de la guerre. La « mitraille » a la capacité de changer/ transformer la beauté du ciel en laideur absolue

Le titre est puissant : il s’agit de dire ce qu’est le mal comme l’article défini le supposeles mouvements du texte :1) au coeur du combat : premier quatrain2) un carnage épouvantable3) deux tercets : critique de DieuComment Rimbaud parvient-il dans ce sonnet à montrer l’horreur de la guerre tout en critiquant sévèrement la religion ?

Le premier tercet annonce une nouvelle critique : celle de la religion.On retrouve dans ce tercet la présence d’un Dieu comparable au roi méprisant du vers 3 « roi qui raille » « Dieu qui rit »/ le rire est ici choquant dans une telle désolation. Par ailleurs la présence du luxe : « nappes damassées/ autels/ encens/ grands calices d’or » associé à la quiétude « bercement des hosannah s’endort » vient en confrontation absolue avec l’atrocité des combats : Rimbaud désigne ici un Dieu indifférent à la misère des hommes, un dieu qui se vautre dans la richesse tandis que les hommes sont massacrés

« et se réveille » : toujours le présent de narration : le verbe permet ici de souligner l’indifférence de ce Deu qui dort pendant que les hommes sont exterminés-opposition entre la posture du dieu « qui se réveille » et la détresse des mères « ramassées dans l’angoisse/ pleurant/ vieux bonnet noir »-opposition entre la condition misérable de ces femmes « vieux bonnet noir » « lui donnent un sou » : la pièce qui symbolise ici le passage de leur mort et qui permet au passage à Rimbaud de critiquer la cupidité de ce dieu.Le dernier mot du poème « mouchoir » est à la fois un mot appartenant au vocabulaire prosaïque mais il représente aussi par métonymie la désolation le chagrin la dévastation des mères. Ainsi la guerre détruit tout : elle ôte la vie et elle désole les mères qui perdent leur enfant.

Les vers 7 et 8 introduisent une rupture d’abord contenue dans le tiret en tête de vers : - « Pauvres morts ! « la présence du registre pathétique perceptible par le point d’exclamation, l’adj. « pauvres » permet une intrusion du poète qui condamne bien les conséquences de la guerre.Le vers 7 est scindé en deux d’abord l’exclamation qui est appuyée parce qu’elle débute le vers puis une énumération qui vient par contraste renforcée l’absurdité de ces morts : opposition entre la « mort » et les éléments contenus dans l’énumération « été/herbe/joie »le vers 8 est une adresse directe à la Nature qui est ici déifiée : majuscule + adv « saintement » : le poète s’adresse directement à la nature avec l’apostrophe « Nature ! » et oppose la folie des hommes à la grandeur de la nature. Elle devient ici une présence mystique : mère des origines/ mère créatrice par le verbe « faire »/ seul dieu possible dans cet enfer la fin de l’intervention du poète se traduit par la présence du tiret au vers 8 qui vient fermer la parenthèse.

Les deux vers suivants contiennent à nouveau une allitération n [R] « écarlates/ verts/ près/roi/raille/croulent » → violence du combatLe vers 3 est scindé en deux hémistiches « qu’écarlates ou verts/ près du roi qui les raille »→ tout d’abord au niveau de la construction syntaxique on peut noter qu’il est étonnant de débuter le vers par la reprise du « qu’ » qui est la deuxième partie de la locution conjonctive « tandis que » : la construction est clairement moderne/ provocante.→ la conjonction de coordination place sur un pied d’égalité les deux couleurs « écarlates ou verts » qui ici par métonymie viennent représenter les deux camps opposés dans la guerre. Cette indistinction montre l’absurdité de la guerre, la dénonce tout comme le pluriel montre le nombre important des soldats → le mépris du roi contenu par le verbe « railler » est renforcé par l’allitération en [R]→ le verbe « croulent « en tête de vers est encore une fois la marque de la modernité de Rimbaud. Le présent de narration nous permet de visualiser la scène et le pluriel « les bataillons » reprend l’idée d’indifférence entre les belligérants. « en masse » le GN prépositionnel permet ici la critique de la guerre qui tue massivement/ massacre. Le Cclieu « dans le feu » montre la violence du combat. Le feu connote ici la destruction totale et fait écho au titre « le feu » quelque chose d’infernal dans cette scène.

les mouvements du texte :1) au coeur du combat : premier quatrain2) un carnage épouvantable3) deux tercets : critique de DieuComment Rimbaud parvient-il dans ce sonnet à montrer l’horreur de la guerre tout en critiquant sévèrement la religion ?

premier quatrain : au coeur du combat :le sonnet débute d’emblée par le recours à la conj de sub « tandis que » : on est placé directement au coeur de la guerre. Les allitérations choisies sont rugueuses [K] [R] [T]/ le poème commence avec un vocabulaire prosaïque et laid : « crachat » tant par les sonorités que par sa signification. La métaphore « crachats rouges de la mitraille » renvoie à l’idée de mort, l’adjectif connote donc à la fois la violence des combats de surcroît la mort à venir. Le cdn « de la mitraille » place bien la scène sur un champ de bataille et fait écho au titre → « le Mal »

Dans ce deuxième quatrain nous sommes toujours au coeur du combat.On note la même construction syntaxique avec la reprise anaphorique de la locution conjonctive « tandis que » en tête de vers.→ la critique se fait ici plus directe avec le GN « folie épouvantable » : le poète condamne fermement cette guerre.→ la folie est personnifiée, c’est elle qui « broie »/ le verbe est ici représentatif de la fragilité de l’existence humaine face à la puissance de destruction de la Guerre.→ cette idée est reprise dans le vers 6 « Et fait de cent milliers d’hommes un tas fumant » : dans lequel on retrouve à la fois la destruction massive avec l’indistinction dans les camps : les hommes sont ici tués indifféremment. Par ailleurs il y a une opposition entre le nombre conséquent « cent milliers d’hommes » et l’absurdité de leur été « un tas fumant » inconséquent, ridicule, absurde après les bombardements.