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Portfolio Latin
Julie Desmarecaux
Created on August 27, 2023
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Team Retrospective
Transcript
Masculin et Feminin
Les rapports hommes-femmes au travers de la thématique du viol
Portfolio de Tom Molina et Julie Desmarécaux
Introduction
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Qu'est-ce que le portfolio ?
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La thématique du viol pour questionner
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c'est parti
Qu'est-ce que le portfolio ?
Le portfolio est un travail de recherche permettant une réflexion personnelle en rapport avec un objet d’étude; il s’agit d’un approfondissement du cours, d’un prolongement de celui-ci. Il confronte deux textes ; l’un antique, l’autre contemporain, de manière à engager une analyse de la singularité ou de la proximité des thèmes et variables culturelles.
La thématique du viol pour questionner
Les conceptions du masculin et du féminin sont aujourd’hui, plus que jamais, discutées et questionnées. Découvrir les représentations antiques, dans leur diversité, nous invite à enrichir notre réflexion sur les modèles familiaux, le mariage, la sexualité… Nous avons donc choisi d'étudier au moyen de deux textes ; Ab urbe condita de Tite Live et Mémoire de fille d'Annie Ernaux, les rapports entre hommes et femmes au travers de la thématique du viol et, plus particulièrement, les réactions et ressentis de chaque genre après le viol d'une femme.
L'analyse
C'est parti
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présentation de l'auteure
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présentation de l'oeuvre
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présentation de l'auteur
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présentation de l'oeuvre
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présentation de l'extrait
Annie Ernaux
Annie Ernaux, née Duschene en 1940, est une écrivain et professeure de lettres francaise. Née dans un milieu modeste, elle passe son enfance et sa jeunesse à Yvetot en Haute-Normandie puis fait ses études à l’université de Rouen puis à celle de Bordeaux. Elle devient successivement professeure certifiée, puis agrégée de lettres modernes en 1971. Annie Ernaux fait son entrée en littérature en 1974 avec Les Armoires vides, un roman autobiographique. Elle obtient en 1984 le prix Renaudot pour La Place, également autobiographique. Le prix Nobel de littérature lui est décerné en 2022 pour « le courage et l’acuité clinique avec laquelle elle découvre les racines, les éloignements et les contraintes collectives de la mémoire personnelle ».
Mémoire de fille
Mémoire de fille est un roman autobiographique de 2016 qui raconte l’année des 18 ans de l’autrice (1958). Ses premières expériences dans la vie en collectivité ainsi que ses premières relations sexuelles sont les principaux thèmes abordés. Elle a écrit ce livre comme une manière d’accepter et d’exprimer cette honte qu’elle a ressenti depuis toutes ces années. En écrivant ce livre, elle a revécu cette année, est redevenue "la fille de 58".
Tite-Live
Tite-Live est un historien de la rome Antique qui a vécu entre le premier siècle avant J-C et le premier siècle après J-C. Il est l'auteur de la monumentale œuvre d'Histoire romaine Ab Urbe condita libri dont nous allons étudier un passage du premier livre. Issu d’une famille riche, Tite-Live est né et a grandi en province à Padoue, près de Venise. Il a ensuite poursuivi des études de rhétorique qui l’ont fait venir à Rome. Il a consacré sa vie à l’histoire jusqu’à sa mort en 17 aprés J-C. Selon Sénèque Tite-Live est l'auteur de traités de philosophie ainsi que de dialogues qui unissent l’histoire et la philosophie. De plus, Sénèque l'Ancien ainsi que Quintilien rapportent que Tite-Live avait écrit des œuvres rhétoriques et une correspondance, ces écrits ont disparus Contemporain d’Auguste, Tite-Live aurait au travers de ses écrits aidé à faire renaître le sentiment de grandeur romaine.
Ab Urbe Condita
Ab Urbe condita libri (L’histoire de Rome depuis sa fondation), littéralement « les livres depuis la fondation de la Ville » est une œuvre de l'historien Tite-Live composée de 142 livres qui furent écrits aux alentours de 31 av. J.-C. Tous ces livres font une description de l’histoire de Rome, de ses origines jusqu'à la mort de Drusus en 9 av. J.-C.Seul le quart, soit environ trente-cinq livres de cette œuvre immense est parvenu à traverser les époques, nous ne connaissons du reste que des résumés.
PRESENTATION DE L'EXTRAIT
L'extrait que nous allons analyser, et comparer à l'oeuvre du prix Nobel de littérature Annie Ernaux, prend place dans le premier livre d'Ab urbe condita. Ce premier livre commence aux origines de Rome et se termine avec la fin de la royauté, événement historique que notre extrait permet de recontextualiser. L’instauration de la République romaine ne pouvait se passer d’un récit fondateur. Cette histoire édifiante qui convoque la morale et la politique se déroule en 509 avant Jesus-Christ, sous le règne de Tarquin le Superbe, septième et dernier roi romain. L’extrait sélectionné présente le viol de Lucrèce, épouse de l'homme politique Tarquin Collatin, par le cousin de celui-ci, Sextus le fils du roi Tarquin le Superbe, et les conséquences de cet acte. L'extrait commence à Collatie, lieu de résidence de Lucrèce. Elle y est seule puisque son mari et son père assiègent la ville d'Ardée. Sextus Tarquin profite alors de ces absences et se glisse dans le lit de Lucrèce en pleine nuit. Les menaces de mort et de destruction de l'honneur de la jeune femme la font céder. Une fois Sextus parti, Lucrèce prévient son père et son mari. Elle s'enfonce ensuite un poignard dans le ventre en faisant jurer aux hommes présents de la venger. Ils promettent alors tour à tour de faire justice, de chasser les Tarquin et d'abolir la royauté à Rome.
L'extrait
EXTRAIT 1/5
Peu de jours après, Sextus Tarquin, à l'insu de Collatin, revient à Collatie, accompagné d'un seul homme. Comme nul ne soupçonnait ses desseins, il est accueilli avec bienveillance, et on le conduit, après souper, dans son appartement. Là, brûlant de désirs, et jugeant, au silence qui l'environne, que tout dort dans le palais, il tire son épée, marche au lit de Lucrèce déjà endormie, et, appuyant une main sur le sein de cette femme : « Silence, Lucrèce, dit-il, je suis Sextus Tarquin : je tiens une épée, vous êtes morte, s'il vous échappe une parole. » Tandis qu'éveillée en sursaut et muette d'épouvante, Lucrèce, sans défense, voit la mort suspendue sur sa tête, Tarquin lui déclare son amour; il la presse, il la menace et la conjure tour à tour, et n'oublie rien de ce qui peut agir sur le coeur d'une femme. Mais, voyant qu'elle s'affermit dans sa résistance, que la crainte même de la mort ne peut la fléchir, il tente de l'effrayer sur sa réputation. Il affirme qu'après l'avoir tuée, il placera près de son corps le corps nu d'un esclave égorgé, afin de faire croire qu'elle aurait été poignardée dans la consommation d'un ignoble adultère. Vaincue par cette crainte, l'inflexible chasteté de Lucrèce cède à la brutalité de Tarquin, et celui-ci part ensuite, tout fier de son triomphe sur l'honneur d'une femme. Lucrèce, succombant sous le poids de son malheur, envoie un messager à Rome et à Ardée, avertir son père et son mari qu'ils se hâtent de venir chacun avec un ami sûr; qu'un affreux événement exige leur présence.
Paucis interiectis diebus Sex. Tarquinius inscio Collatino cum comite uno Collatiam venit. Ubi exceptus benigne ab ignaris consilii cum post cenam in hospitale cubiculum deductus esset, amore ardens, postquam satis tuta circa sopitique omnes videbantur, stricto gladio ad dormientem Lucretiam venit sinistraque manu mulieris pectore oppresso "Tace, Lucretia" inquit; "Sex. Tarquinius sum; ferrum in manu est; moriere, si emiseris vocem." Cum pavida ex somno mulier nullam opem, prope mortem imminentem videret, tum Tarquinius fateri amorem, orare, miscere precibus minas, versare in omnes partes muliebrem animum. Ubi obstinatam videbat et ne mortis quidem metu inclinari, addit ad metum dedecus: cum mortua iugulatum servum nudum positurum ait, ut in sordido adulterio necata dicatur. Quo terrore cum vicisset obstinatam pudicitiam velut vi victrix libido, profectusque inde Tarquinius ferox expugnato decore muliebri esset, Lucretia maesta tanto malo nuntium Romam eundem ad patrem Ardeamque ad virum mittit, ut cum singulis fidelibus amicis veniant; ita facto maturatoque opus esse; rem atrocem incidisse.
EXTRAIT 2/5
Sp. Lucretius cum P. Valerio Volesi filio, Collatinus cum L. Iunio Bruto venit, cum quo forte Romam rediens ab nuntio uxoris erat conventus. Lucretiam sedentem maestam in cubiculo inveniunt. Adventu suorum lacrimae obortae, quaerentique viro "Satin salve?" "Minime" inquit; "quid enim salvi est mulieri amissa pudicitia? Vestigia viri alieni, Collatine, in lecto sunt tuo; ceterum corpus est tantum violatum, animus insons; mors testis erit. Sed date dexteras fidemque haud impune adultero fore. Sex. est Tarquinius qui hostis pro hospite priore nocte vi armatus mihi sibique, si vos viri estis, pestiferum hinc abstulit gaudium." Dant ordine omnes fidem; consolantur aegram animi avertendo noxam ab coacta in auctorem delicti: mentem peccare, non corpus, et unde consilium afuerit culpam abesse. "Vos" inquit "uideritis quid illi debeatur: ego me etsi peccato absolvo, supplicio non libero; nec ulla deinde impudica Lucretiae exemplo vivet." Cultrum, quem sub veste abditum habebat, eum in corde defigit, prolapsaque in volnus moribunda cecidit. Conclamat vir paterque.
Spurius Lucrétius arrive avec Publius Valérius, fils de Volésus, et Collatin avec Lucius Iunius Brutus. Ces deux derniers retournaient à Rome de compagnie lorsqu'ils furent rencontrés par le messager de Lucrèce. Ils la trouvent assise dans son appartement, plongée dans une morne douleur. À l'aspect des siens, elle pleure; et son mari, lui demandant si tout va bien : « Non, répond-elle; car, quel bien reste-t-il à une femme qui a perdu l'honneur ? Collatin, les traces d'un étranger sont encore dans ton lit. Cependant le corps seul a été souillé; le coeur est toujours pur, et ma mort le prouvera. Mais vous, jurez-moi que l'adultère ne sera pas impuni. (8) C'est Sextus Tarquin, c'est lui qui, cachant un ennemi sous les dehors d'un hôte, est venu la nuit dernière ravir, les armes à la main, un plaisir qui doit lui coûter aussi cher qu'à moi-même, si vous êtes des hommes. » (9) Tous, à tour de rôle, lui donnent leur parole, et tâchent d'adoucir son désespoir, en rejetant toute la faute sur l'auteur de la violence;ils lui disent que le corps n'est pas coupable quand le coeur est innocent, et qu'il n'y a pas de faute là ou il n'y a pas d'intention. (10) -- C'est à vous, reprend-elle, à décider du sort de Sextus. Pour moi, si je m'absous du crime, je ne m'exempte pas de la peine. Désormais que nulle femme, survivant à sa honte, n'ose invoquer l'exemple de Lucrèce ! » (11) À ces mots, elle s'enfonce dans le coeur un couteau qu'elle tenait sous sa robe, et, tombant sur le coup, elle expire. Son père et son mari poussent des cris.
EXTRAIT 3/5
Brutus illis luctu occupatis cultrum ex volnere Lucretiae extractum, manantem cruore prae se tenens, "Per hunc" inquit "castissimum ante regiam iniuriam sanguinem iuro, vosque, di, testes facio me L. Tarquinium Superbum cum scelerata coniuge et omni liberorum stirpe ferro igni quacumque dehinc vi possim exsecuturum, nec illos nec alium quemquam regnare Romae passurum." Cultrum deinde Collatino tradit, inde Lucretio ac Valerio, stupentibus miraculo rei, unde novum in Bruti pectore ingenium. Ut praeceptum erat iurant; totique ab luctu versi in iram, Brutum iam inde ad expugnandum regnum vocantem sequuntur ducem.
Tandis qu'ils s'abandonnent à la douleur, Brutus retire de la blessure le fer tout dégoûtant de sang et, le tenant levé : « Je jure, dit-il, et vous prends à témoin, ô dieux ! par ce sang, si pur avant l'outrage qu'il a reçu de l'odieux fils des rois; je jure de poursuivre par le fer et par le feu, par tous les moyens qui seront en mon pouvoir, l'orgueilleux Tarquin, sa femme criminelle et toute sa race, et de ne plus souffrir de rois à Rome, ni eux, ni aucun autre. » Il passe ensuite le fer à Collatin, puis à Lucrétius et à Valérius, étonnés de ce prodigieux changement chez un homme qu'ils regardaient comme un insensé. Ils répètent le serment qu'il leur a prescrit, et, passant tout à coup de la douleur à tous les sentiments de la vengeance, ils suivent Brutus, qui déjà les appelait à la destruction de la royauté.
EXTRAIT 4/5
Ils transportent sur la place publique le corps de Lucrèce, et ce spectacle extraordinaire excite, comme ils s'y attendaient, une horreur universelle. Le peuple maudit l'exécrable violence de Sextus; il est ému par la douleur du père, par Brutus, lequel, condamnant ces larmes et ces plaintes inutiles, pro- 53 pose le seul avis digne d'être entendu par des hommes, par des Romains, celui de prendre les armes contre des princes qui les traitent en ennemis. Les plus braves se présentent spontanément tout armés; le reste suit bientôt leur exemple. On en laisse la moitié à Collatie pour la défense de la ville, et pour empêcher que la nouvelle de ce mouvement ne parvienne aux oreilles du roi; l'autre moitié marche vers Rome sur les pas de Brutus. À leur arrivée, et partout où cette multitude en armes s'avance, on s'effraie, on s'agite; mais, lorsqu'on les voit guidés par les premiers citoyens de l'état, on se rassure sur leurs projets, quels qu'ils soient.
Elatum domo Lucretiae corpus in forum deferunt, concientque miraculo, ut fit, rei novae atque indignitate homines. Pro se quisque scelus regium ac vim queruntur. Movet cum patris maestitia, tum Brutus castigator lacrimarum atque inertium querellarum auctorque quod viros, quod Romanos deceret, arma capiendi adversus hostilia ausos. Ferocissimus quisque iuvenum cum armis voluntarius adest; sequitur et cetera iuventus. Inde patre praeside relicto Collatiae [ad portas] custodibusque datis ne quis eum motum regibus nuntiaret, ceteri armati duce Bruto Romam profecti. Ubi eo ventum est, quacumque incedit armata multitudo, pavorem ac tumultum facit; rursus ubi anteire primores civitatis vident, quidquid sit haud temere esse rentur.
EXTRAIT 5/5
Nec minorem motum animorum Romae tam atrox res facit quam Collatiae fecerat; ergo ex omnibus locis urbis in forum curritur. Quo simul ventum est, praeco ad tribunum celerum, in quo tum magistratu forte Brutus erat, populum advocavit. Ibi oratio habita nequaquam eius pectoris ingeniique quod simulatum ad eam diem fuerat, de vi ac libidine Sex. Tarquini, de stupro infando Lucretiae et miserabili caede, de orbitate Tricipitini cui morte filiae causa mortis indignior ac miserabilior esset. Addita superbia ipsius regis miseriaeque et labores plebis in fossas cloacasque exhauriendas demersae; Romanos homines, victores omnium circa populorum, opifices ac lapicidas pro bellatoribus factos. Indigna Ser. Tulli regis memorata caedes et invecta corpori patris nefando vehiculo filia, invocatique ultores parentum di. His atrocioribusque, credo, aliis, quae praesens rerum indignitas haudquaquam relatu scriptoribus facilia subicit, memoratis, incensam multitudinem perpulit ut imperium regi abrogaret exsulesque esse iuberet L. Tarquinium cum coniuge ac liberis. Ipse iunioribus qui ultro nomina dabant lectis armatisque, ad concitandum inde adversus regem exercitum Ardeam in castra est profectus: imperium in urbe Lucretio, praefecto urbis iam ante ab rege instituto, relinquit. Inter hunc tumultum Tullia domo profugit exsecrantibus quacumque incedebat invocantibusque parentum furias viris mulieribusque.
L'atrocité du crime ne produisit pas moins d'effet à Rome qu'à Collatie. De toutes les parties de la ville, on accourt au Forum, et la voix du héraut rassemble le peuple autour du tribun des Célères. Brutus était alors revêtu de cette dignité. (8) Il harangue le peuple, et sa parole est loin de se ressentir de cette simplicité d'esprit qu'il avait affectée jusqu'à ce jour. Il raconte la passion brutale de Sextus Tarquin, et la violence infâme qu'il a exercée sur Lucrèce, la mort déplorable de cette femme, et la douleur de Tricipitinus, qui perdait sa fille, et s'affligeait de cette perte moins encore que de l'indigne cause qui l'avait provoquée. Il peint le despotisme orgueilleux de Tarquin, les travaux et les misères du peuple, de ce peuple plongé dans des fosses, dans des cloaques immondes qu'il lui faut épuiser; il montre ces Romains, vainqueurs de toutes les nations voisines, transformés en ouvriers et en maçons(10) Il rappelle les horreurs de l'assassinat de Servius, et cette fille impie faisant passer son char sur le corps de son père; puis il invoque les dieux vengeurs des parricides. (11) De pareils forfaits et d'autres plus atroces sans doute, qu'il n'est pas facile à l'historien de retracer avec la même force que ceux qui en ont été témoins, enflamment la multitude. Entraînée par l'orateur, elle prononce la déchéance du roi, et condamne à l'exil Lucius Tarquin, sa femme et ses enfants. (12) Brutus lui-même, ayant enrôlé et armé tous les jeunes gens qui s'empressaient de donner leurs noms, marche au camp devant Ardée, afin de soulever l'armée contre Tarquin. Il laisse le gouvernement de Rome à Lucrétius, que le roi lui-même avait nommé préfet de la ville quelque temps auparavant. (13) Au milieu du tumulte général, Tullia s'enfuit de son palais, recueillant partout sur son passage les exécrations de la foule, et entendant vouer sa tête aux furies vengeresses des parricides.
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L'analyse
La honte
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SENTIMENT D'impuissance ?
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Effets psychologiques
I. L'expérience de la victime
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APPEL à l'aide ?
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Comment supporter la peine ?
Synthèse de la première partie :
Les deux récits apportent des descriptions complémentaires de l'expérience d'une victime d'un viol. Les ressentis et les réactions de la femme violée évoluent au fil des ans. Lucrèce et Annie Ernaux montrent bien au travers de leurs différences cette évolution. Les sentiments de honte et d'impuissance se manifestent chez les deux femmes, cependant, ils ne sont pas similaires. En effet, la honte a une place importante dans les deux oeuvres, mais surtout chez Annie Ernaux. Elle entraîne chez le futur prix Nobel une forte culpabilité mais ne survient que plus tard dans le temps. La honte chez Lucrèce est elle immédiate et se rattache non pas à la culpabilité mais à la perte de l'honneur. Le deuxième sentiment fort est l'impuissance. Lors de l'expérience d'Annie Ernaux, ce sentiment d'impuissance face à la douleur ressentie et la brutalité de cet homme est omniprésent, elle subit. D'ailleurs, son esprit ne trouve d'autre solution que de se déconnecter, elle ne pense rien, ne ressent rien. Au contraire, Lucrèce se dit qu'elle n'est pas impuissante face à cet homme qui vient dans son lit et lui résiste, se débat. Cependant, elle restera impuissante face aux menaces sur son honneur et cèdera malgré elle. On peut interpréter son suicide comme un acte visant à contrer cette impuissance, une volonté de reprendre son destin en main. Cet acte physique entraîne de graves conséquences psychologiques. Tandis que Lucrèce est remplie d'une douleur psychologique intense, insurmontable et la menant à un appel à l'aide puis à son suicide, la fille de 58" ne demande aucune aide, elle est complètement déboussolée et dans l'incapacité de réfléchir. Ce viol créera notamment un sentiment d'infériorité ainsi que des troubles psychosomatiques. Suite à une expérience aussi traumatisante les deux femmes ont différentes récations quant à comment supporter la peine. Annie Ernaux fait face à une volonté d'oubli, une dissociation d'elle et de la jeune fille qu'elle était cette année là. L'écriture fut également un moyen pour elle de "guérir". Lucrèce elle ne peut supporter cette peine. Elle appelle à la vengeance et ne peut vivre après ce qu'elle a vécu.
L'analyse
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Coupable ou victime ?
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II. L'expérience de l'entourage
Cacher ou faire savoir ?
Synthèse de la deuxième partie :
Cette seconde partie sur l'expérience de l'entourage met en lumière le fait qu'entre l'Antiquité et notre époque, la société a commencé à inverser les rôles après un viol. La victime est plus critiquée que le coupable, que ce soit pour sa tenue, son comportement qui serait qualifié "d'aguicheur", ou bien seulement le fait de ne pas s'être défendue coûte que coûte. Tandis que l'entourage de Lucrèce était revolté contre Sextus et l'a reconnu comme le coupable d'un crime, celui d'Annie Erneaux l'a harcelée et elle est devenue une femme qui valait moins que les autres dans le regard des gens. De plus, la honte ressentie par la mère d'Annie Erneaux qui cherche à faire taire cette événément comme si sa fille avait deshonoré la famille et le code moral de l'époque renforce cette idée que le viol serait la faute de la victime. Au contraire, le sentiment de révolte que partagent les proches de Lucrèce ainsi que le peuple romain amène à des changements durables dans la société romaine de l'époque. Nous pourrions rapprocher cette envie d'en parler, de faire connaître les agresseurs dans le but qu'ils répondent de leurs actes à des mouvements comme "#MeToo" ou "#BalanceTonPorc" Les deux femmes victimes sont d'ailleurs conscientes de ce que la société va penser. Lucrèce se hate d'avertir son entourage de ce qui lui est arrivé. Au contraire, Annie Ernaux reste dans le silence.
Conclusion
Nous avons donc confronté deux textes, l'un antique et l'autre moderne, afin d'étudier et de questionner les rapports masculin/féminin. Avant même d'analyser le contenu une différence est à noter entre les deux textes. En effet, Ab Urbe condita de Tite Live est un récit historique dans lequel l'auteur raconte l'histoire de Rome. L'histoire de Lucrèce, racontée par un étranger à la victime, n'est qu'un passage du livre. Au contraire, Mémoire de fille d'Annie Ernaux, est un récit autobiographique, dans cette oeuvre l'auteure raconte ce qui lui est arrivé personnellement ; De plus, l'intégralité du livre est consacrée à cette partie de sa vie. Dans un premier temps, en confrontant le vécu de la victime dans les deux textes, nous avons pu observer que les mêmes sentiments survenaient : la honte et l'impuissance, accompagnées d'effets psychologiques intenses. Cependant, ces émotions ne se sont pas manifestées de la même manière. Les principales différences que nous avons pu soulever sont la culpabilité et l'impuissance. Là où annie Ernaux se sent coupable, Lucrèce sait qu'elle ne l'est pas. Et là ou Annie Ernaux est totalement impuissante, tétanisée, Lucrèce se débat et tente de résister à son violeur. Selon nous, le sentiment de culpabilité pourrait s'expliquer par la différence de morale dans la société d'Annie Eranux par rapport à celle de Lucrèce mais nous y reviendrons. Lorsque nous avons relevé les réactions des deux victimes nous n'avons trouvé que des différences qui, pour certaines, peuvent encore être expliquées par les sociétés différentes dans lesquelles évoluent les deux femmes. L'appel à l'aide est un réflexe chez Lucrèce qui ne peut pas surmonter la douleur et sa perte d'honneur et en vient à la décision extrème du suicide. Annie Ernaux, elle, subit les jeux de son esprit et passe par le déni, l'oubli, la dissociation d'elle du présent et d'elle du passé... Elle essaie de guérir par l'écriture.Dans un second temps, les réactions des entourages des victimes sont d'autant plus révélatrices de cette évolution des mentalités qu'elles montrent que dans l'Antiquité le viol est reconnu comme un crime commi par un criminel sur une victime, tandis que la vision contemporaine a tendance à considérer le viol comme un acte dont la victime serait la plus coupable (Justifications du comportement du criminel, jugement portés sur la tenue de la victime, sur son comportement, idée de "fille facile", ...). Il est possible dans ces textes d'entrevoir le portrait d'une masculinité tant poussée à l'extrême dans son concept qu'elle en devient dangereuse, "le seul avis digne d'être entendu par des hommes, [...], celui de prendre les armes", cette phrase tirée du livre de Tite-Live propose une masculinité qui trouve son honneur et son pouvoir dans la démonstration de force. Deux millénaires plus tard, Annie Erneaux a écrit : "ce n'est pas à lui qu'elle se soumet, c'est à une loi indiscutable, universelle, celle d'une sauvagerie masculine, qu'un jour ou l'autre il lui aurait bien fallu subir.", désormais la masculinité est synonyme de violence et de "sauvagerie".
Avis personnels
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Tom Molina
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jUlie Desmarécaux
Merci !
Merci d'avoir pris le temps de lire avec attention notre travail.
Sources :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tite-Live
Annie Ernaux, Mémoire de fille, 2016
Tite Live, Ab Urbe condita, 1er siècle av. J.-C.
https://www.linternaute.fr/biographie/litterature/1775302-tite-live-biographie-courte-dates-citations/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Annie_Ernaux
https://philo-lettres.fr/latin/tite-live/
https://www.annie-ernaux.org/fr/biographie/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ab_Urbe_condita_libri
https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9moire_de_fille
http://remacle.org/bloodwolf/historiens/Tite/livre1.htm
Effets psychologiques
Pour Annie Erneaux :
Le récit présenté dans Mémoire de Fille est riche en descriptions des conséquences psychologiques : Annie Erneaux voit son esprit être troublé, elle a du mal à réfléchir, à se connecter à la réalité. "(...) elle ne comprend plus rien à l'histoire. Elle n'a jamais été dans cette incapacité de lire."La culpabilité, la honte, la sensation d'avoir été volée de son propre corps créent un sentiment d'infériorité : "Pas l'égale des autres. Elle ne les vaut pas". Elle a également l'impression de ne plus s'appartenir; elle écrira d'ailleurs, en parlant d'avant ce viol, : "C'est la dernière fois que j'ai mon corps." Certaines conséquences sont mêmes psychosomatiques , comme l'aménorrhée ou la boulimie.
Selon Tite-Live :
Lucrèce est immédiatement touchée par une douleur psychologique intense : "elle pleure ", "je ne m'exempte pas de la peine", "succombant sous le poids de son malheur", "plongée dans une morne douleur", les métaphores qui donnent à la douleur un "poids" ou bien l'aspect d'un liquide dans lequel Lucrèce est "plongée" appuient l'idée d'une souffrance écrasante, insurmontable.
Cacher ou faire savoir ?
Selon Annie Erneaux :
L'entourage de Annie Erneaux ressent beaucoup de honte, surtout sa mère qui est indignée par ce qui est arrivé à sa fille, elle va jusqu'à brûler le journal intime que sa fille tenait durant cette époque qu'elle considère comme trop honteuse. Elle cherche un moyen de faire tomber cette période dans l'oubli et veut marrier sa fille, comme pour passer à autre chose.
Selon Tite-Live :
L'entourage de Lucrèce ressent une indignation et une colère fortes : "par ce sang, si pur avant l'outrage qu'il a reçu de l'odieux fils des rois", "l'orgueilleux Tarquin, sa femme criminelle et toute sa race", "passant tout à coup de la douleur à tous les sentiments de la vengeance". Le peuple aussi est indigné "ce spectacle extraordinaire excite, comme ils s'y attendaient, une horreur universelle. Le peuple maudit l'exécrable violence de Sextus", "il est ému par la douleur du père" Brutus lance un appel à la guerre, il ne veut pas que ce crime soit impuni et oublié : "Brutus, lequel, condamnant ces larmes et ces plaintes inutiles, propose le seul avis digne d'être entendu par des hommes, par des Romains, celui de prendre les armes contre des princes qui les traitent en ennemis". Cette guerre permettra le renversement de la Monarchie : "ils suivent Brutus, qui déjà les appelait à la destruction de la royauté".
Pour rappel et dans le but d'être le plus précis et le mieux compris possible, le viol (n.m.) est un acte sexuel (le plus souvent un rapport sexuel) commis sur une personne sans son consentement. Il peut être exercé par la force, la surprise, la menace, la ruse et plus généralement par la contrainte (physique ou psychologique).
La honte :
Selon Annie Erneaux :
La honte a une place très importante dans l'oeuvre d'Annie Erneaux : "la grande mémoire de la honte, plus minutieuse, plus intraitable que n'importe quelle autre. Cette mémoire qui est en somme le don spécial de la honte" ; "Cela reste un évènement sexuel singulier, dont la honte est insoluble dans la doxa du nouveau siècle" ; "la honte (...) d'avoir été "objet sexuel" La honte est d'autant plus forte que Annie Erneaux a souffert d'un véritable sentiment de culpabilité : "elle est une enfant fautive" Et pourtant cette honte ne survient que plus tard, durant cet été elle n'a pas honte "Je ne vois rien dans cette période qui puisse s'appeler honte"
Selon Tite-Live :
La honte est présente aussi dans le récit de Tite-Live : "Désormais que nulle femme, survivant à sa honte, n'ose invoquer l'exemple de Lucrèce ! », mais elle est immédiate. De plus, il y a aussi une idée de destruction de l'honneur d'une personne : "quel bien reste-t-il à une femme qui a perdu l'honneur ?" -> c'est d'ailleurs la menace qui a fait céder Lucrèce, elle a résisté aux menaces de mort mais a abandonné quand Sextus Tarquin l'a menacé d'exposer son corps avec celui d'un esclave ce qui aurait sali l'image de Lucrèce dans la conscience de ses proches. Néanmoins, Lucrèce est consciente qu'elle est la victime de ce viol et non pas la coupable : "Pour moi, si je m'absous du crime, je ne m'exempte pas de la peine." et ne partage pas la culpabilité de Annie Erneaux.
Démarate
Tarquin l'Ancien cinquième des sept rois légendaires de la Rome antique
Arruns
Egérius
Spurius Lucretius Tricipitinus père de Lucrèce
Tarquin le "superbe" ou "le fier"
Sextus Tarquin Violeur de Lucrèce
Tarquin Collatin Mari de Lucrèce
Lucrèce
Avis de Julie sur le portfolio :
Pour ce portfolio j’ai étudié Mémoire de fille, l’œuvre d’Annie Ernaux. J’ai eu beaucoup de mal à lire ce livre. En effet je trouvais que le style de l’auteure imposait une distance entre l’histoire et le lecteur. Ceci est peut-être recherché, puisque l’effet est tel que l’on dirait qu’A. Ernaux a écrit pour elle et non pour qu’il soit publié. On pourrait alors croire que l’on rentrerait donc plus facilement dans l’émotion mais il n’en ai rien. Je n’a pas réussi à ressentir le moindre sentiment en lisant Mémoire de fille. Bien que je n’ai guère apprécié la plume du prix Nobel, j’ai trouvé l’œuvre inintéressante à comparer à l’extrait du texte antique. Les deux textes, tout en ayant des similitudes, sont très différents. De part leur genre, dans un premier temps, mais surtout de part la récation de la société et les mentalités. On aurait pensé tout d’abord que plus l’on remonte le temps, plus l’esprit est fermé et stricte, on constate pourtant que les romains antiques sont, dans cet extrait, plus compréhensifs et bienveillant. Grâce à ce travail, j’ai pu apprendre l’histoire de la fin de la royauté à Rome. Cela m’a permis de développer mon aptitude au travail en équipe à distance et de garder un rythme de travail. J'ai apprécié travailler sur ce sujet car c'est un sujet qui me tient à coeur. Il est, à mon grand regret, d'actualité. L'année passée, 38 400 plaintes pour viol ou tentative de viol ont été déposées. Il m'a plu également, dans l'oeuvre d'Annie Ernaux, que l'auteure aborde la difficulté d'appeler un viol un viol.
"Portfolio"
Le mot "portfolio" vient de l'anglais et signifie... portefeuille ! Il est utilisé pour désigner un groupement de photos ou d'images dans les milieux artistiques et de la mode
Coupable ou victime ?
Pour Annie Erneaux :
Les autres moniteurs de la colonie trouve Annie Erneaux idiote, ils la qualifient de "fille facile". Cet inversement de la situation est fréquent, d'autant plus qu'à cause de l'état de sidération les victimes sont rarement en capacité de se défendre. Cette réputation vaut à Annie Erneaux d'être rejetée par les autres de la colonie et de subir un harcèlement sexuel et moral de la part des jeunes animateurs qui l'entourent. Même sa mère dit qu'elle veut "bien marier" sa fille afin de la remettre sur le droit chemin ce qui pourrait laisser penser qu'Annie Erneaux est une fille qui, à cause de son viol, s'est éloignée de la morale.
Selon Tite-Live :
Contrairement à ce qu'a subit Annie Erneaux, les hommes qui entourent Lucrèce sont compréhensifs vis à vis de de sa peine et elle n’est aucunement tenue coupable de ce qui lui est arrivé "tâchent d'adoucir son désespoir, en rejetant toute la faute sur l'auteur de la violence" ; Cela est d'ailleurs appuyé par la double opposition dans la phrase suivante : "le corps n'est pas coupable quand le coeur est innocent, et qu'il n'y a pas de faute là ou il n'y a pas d'intention."
Sentiment d'impuissance ?
Selon Annie Erneaux :
Annie Erneaux montre dans sa description du viol un véritable sentiment d'impuissance, de faiblesse face à l'aggresseur mais surtout face à l'acte même du viol : "ce n'est pas à lui qu'elle se soumet, c'est à une loi indiscutable, universelle, celle d'une sauvagerie masculine, qu'un jour ou l'autre il lui aurait bien fallu subir.". Annie Erneaux semble d'autant plus impuissante face à cette violence que sur le moment elle ne ressent rien, elle "subit" et ne pense à rien : "Je suis incapable de trouver dans ma mémoire un sentiment quelconque, encore moins une pensée. La fille sur le lit assiste à ce qui lui arrive (...) c'est tout" De plus, ce sentiment de faiblesse est appuyée par le portrait d'une expérience douleureuse "Il va trop vite (...) Il force. Elle a mal"
Info
Selon Tite-Live :
Lucrèce, elle, se débat dans un premier temps : "voyant qu'elle s'affermit dans sa résistance, que la crainte même de la mort ne peut la fléchir". Mais contre les menaces de Sextus de ruiner sa réputation et bafouer son honneur elle est impuissante et cède. :"Vaincue par cette crainte, l'inflexible chasteté de Lucrèce cède à la brutalité de Tarquin".Il est possible de lire dans le suicide de Lucrèce une manière de prendre son destin et son honneur en main, et donc d'éviter d'être envahie de ce sentiment d'impuissance : "le coeur est toujours pur, et ma mort le prouvera."
Appel à l'aide ?
Pour Annie Erneaux :
Annie Erneaux ne parle sur le moment de cette expérience pas comme d'un viol mais seulement comme d'un rapport sexuel qu'elle aurait eu. Il n'y a pas d'appel à l'aide.
Selon Tite-Live :
Lucrèce fait venir des hommes le plus tôt possible pour les prévenir de ce qu'elle a subit : "avertir son père et son mari qu'ils se hâtent de venir chacun avec un ami sûr" => Elle ne prévient pas beaucoup de personnes, et seulement des personnes de confiance.
Avis de Tom sur le portfolio :
Même si je pensais à l'origine que j'aurais moins apprécié faire ce portfolio que celui de l'année de Seconde car les récits autobiographiques et historiques me tiennent moins à coeur que les histoires fantastiques comme La Métamorphose, j'ai été étonné de la richesse qui était à déceler dans la comparaison entre les deux oeuvres et j'ai pris plus de plaisir dans l'analyse que je ne l'aurais imaginé. J’ai particulièrement aimé le fait de pouvoir enrichir mon vocabulaire, ma compréhension du sujet et du féminisme en général. J’ai aussi apprécié faire ce portfolio car les textes abordent un sujet qui est malheureusement très présent dans notre société actuelle et j’ai trouvé extrêmement intéressantes les différences entre le rapport au viol de l’époque et celui actuel. J’ai notamment été surpris de découvrir que les hommes se montraient plus compréhensifs dans l’extrait antique que dans l’œuvre contemporaine, et de voir contredite l’idée reçue selon laquelle la cause de l’égalité homme-femme ne pourrait que progresser, car il y a visiblement déjà eu des retours en arrière.
Roma
Collatia
Ardea
Petites informations sur la Collatie: Collatie (Latin : Collatia) est une ancienne ville du Latium à environ 15 km au nord-est de Rome, sur un ruisseau tributaire de l'Anio, par la Via Collatina.
Comment supporter la peine ?
Selon Annie Erneaux :
Annie Erneaux a longtemps eu une volonté d'oublier cette période de sa vie : "J'ai voulu l'oublier aussi cette fille" Elle a également dissocié dans son esprit la femme qu'elle est maintenant et "la fille de S" (S étant la ville de la colonie) ou "la fille de 58", notamment en utilisant la troisième personne pour parler d'elle.Mais ce n'est qu'en écrivant ce livre qu'elle peut enfin guérir un peu de ce traumatisme qui la poursuit même 50 ans plus tard : "Cette fois - 28 avril 2015 - je quitte la colonie pour de bon. Tant que je n'y étais pas entrée de nouveau par l'écriture (...) je n'en étais pas partie".
Selon Tite-Live :
Lucrèce demande aux hommes qu'elle a convié de la venger : "jurez-moi que l'adultère ne sera pas impuni", "un plaisir qui doit lui coûter aussi cher qu'à moi-même, si vous êtes des hommes." <- Cette dernière proposition fait d'ailleurs apparaître l'homme comme une sorte de protecteur de la femme, comme un garant de l'ordre dans la société ainsi qu'une figure d'honneur et de courage.Mais car elle ne peut supporter la douleur et l'affront ("le corps seul a été souillé; le coeur est toujours pur, et ma mort le prouvera."), elle se suicide : "À ces mots, elle s'enfonce dans le coeur un couteau qu'elle tenait sous sa robe, et, tombant sur le coup, elle expire"