Biographie Victor Hugo

Notre-Dame de Paris

Roman historique publié en 1831, Notre-Dame de Paris conte, dans le Paris du XVème siècle, l'histoire de la belle Esmeralda, une gitane qui danse sur le parvis de la cathédrale. Sa beauté bouleversera le coeur et le destin de trois hommes, l'archidiacre Frollo, l'abominable sonneur de cloches Quasimodo et le capitaine de la garde Phoebus, dont les destins vont s'entrecroiser au coeur des plus sombres ruelles de Paris. Avec Notre-Dame de Paris, Victor Hugo ne signe pas seulement un roman historique mais une véritable épopée romantique où se mêlent l'amour et la mort.

Victor Hugo apprend seul les règles d'écriture de la poésie. Il est encouragé par sa mère à qui il lit ses œuvres, ainsi qu’à son frère Eugène. Ses ambitions sont immenses. Âgé de quatorze ans à peine, Victor note dans un journal : « Je veux être Chateaubriand ou rien ». Dès 1817, il participe avec succès à des concours d'écriture. Encouragé, Victor Hugo délaisse les mathématiques et embrasse la carrière littéraire. Son premier recueil de poèmes, Odes, paraît en 1821 : il a alors dix-neuf ans.

Portrait de Victor Hugo sur fond de Notre-Dame de Reims. Toile de Jean Alaux, maison de Victor Hugo, 1822.

Hernani

De 1830 à 1843, Victor Hugo se consacre presque exclusivement au théâtre. En 1830, se joue Hernani. Lors de la première représentation, la pièce déclencha de vives et surprenantes réactions entre les défenseurs du théâtre traditionnel et les auteurs romantiques venus soutenir Hugo. En effet, ces derniers souhaitent s'extraire des règles qui codifient le théâtre classique. Si jusqu'ici on ne mêlait pas les genres, les romantiques sont partisans d'un théâtre qui associe le grotesque de la comédie et le sublime de la tragédie. Malgré les vives contestations, Hernani fut un succès.

Victor Hugo assis sur les conventions, Benjamin Roubaud, « Panthéon charivarique », Le Charivari, 10 décembre 1841.

Les Misérables

La rédaction des Misérables débute en 1845 mais, en 1848, il interrompt sa tâche qu'il ne reprend qu'en 1860. Publiée en 1862, l'oeuvre fut vivement critiquée par les auteurs de l'époque mais aussi un grand succès populaire. Dans une lettre au poète Lamartine, Victor Hugo explique : "Oui, autant qu’il est permis à l’homme de vouloir, je veux détruire la fatalité humaine ; je condamne l’esclavage, je chasse la misère, j’enseigne l’ignorance, je traite la maladie, j’éclaire la nuit, je hais la haine. Voilà ce que je suis, et voilà pourquoi j’ai fait Les Misérables." À la frontière du Réalisme, du drame romantique et de la dénonciation sociale, Les Misérables résonnent encore aujourd'hui dans notre société.

La mort de Léopoldine

Léopoldine meurt noyée à dix-neuf ans. Le 4 septembre 1843, Léopoldine, Charles Vacquerie, son compagnon, ainsi que l'oncle et le neveu de ce dernier embarquent sur un canot pour traverser la Seine. Mais le canot, pris dans un tourbillon de vent, chavire : Léopoldine se noie et Charles, voyant qu'il ne pourra pas sauver sa bien-aimée, se laisse emporter à son tour.

La mort prématurée et tragique de sa fille aura une très grande influence sur l’œuvre et la personnalité de Victor Hugo. L'écrivain, sur le chemin de retour après un voyage en Espagne avec sa maîtresse Juliette Drouet, n'apprendra la mort de sa fille que quatre jours plus tard en lisant un exemplaire du journal Le Siècle, le 9 septembre 1843. Le recueil poétique Les Contemplations lui rend hommage, en particulier par le poème Demain, dès l'aube…. Ce recueil est divisé en deux parties, Autrefois (1830-1843) et Aujourd'hui (1843-1855), l'année qui les sépare étant celle de la mort de Léopoldine.

Manuscrit du poème « Demain, dès l'aube... » de Victor Hugo (1847), publié dans Les Contemplations (1856).

Le Dernier jour d'un condamné

Victor Hugo s'oppose aussi à la peine de mort rencontre plusieurs fois le spectacle de la guillotine et s’indigne de ce que la société se permet de faire de sang-froid ce qu’elle reproche à l’accusé d’avoir fait. Publié en 1829, Le Dernier jour d'un condamné est un plaidoyer politique pour l'abolition de la peine de mort. Ce roman se présente comme le journal d'un condamné à mort écrit durant les vingt-quatre dernières heures de son existence dans lequel il raconte ce qu'il a vécu depuis le verdict de son procès jusqu'au moment de son exécution, soit environ cinq semaines de sa vie.

Les Châtiments

Les Châtiments est un recueil de poèmes satiriques de Victor Hugo, publié en 1853. Pour Victor Hugo, sa plume devient ici une arme destinée à discréditer et renverser le régime de Napoléon III. Il écrit d'ailleurs à son éditeur : « J'ai pensé qu'il m'était impossible de publier en ce moment un volume de poésie pure. Cela ferait l'effet d'un désarmement, et je suis plus armé et plus combattant que jamais » Victor Hugo dénonce le coup d'état qui est une prise de pouvoir par la force, la trahison de Napoléon III qui avait pourtant juré fidélité à la IIème République, régime qu'il a donc renversé, mais aussi la violence de la répression qui a suivi.

• Un châtiment est une peine sévère, voire violente.
• Un texte satirique utilise la moquerie pour critiquer une idée, une personne.

L'homme politique

D'abord maire du huitième arrondissement de Paris puis député, Victor Hugo n'est pas seulement un écrivain, mais aussi un homme politique qui défend avec ferveur ses convictions. Il réclame la diminution du temps de travail des enfants, de seize heures à dix heures, mais sa proposition est contrée par le baron Louis Jacques Thénard dont il se vengera en formant le nom des Thénardier, ses personnages les plus détestables des Misérables. Il combat aussi la misère et pratique la charité en aidant matériellement ceux qui sont dans le besoin. Il s'est aussi engagé pour le droit des femmes et accepte en 1882 d'être président d'honneur de la Ligue française pour le droit des femmes.

Les Contemplations

Recueil publié en 1856. Il est composé de 158 poèmes rassemblés en six livres.

Ce recueil aborde les thèmes du souvenir, de l’amour, de la joie mais aussi de la mort, du deuil et même d'une certaine foi mystique. Le souvenir, surtout, y prend une place prépondérante, puisque Victor Hugo y expérimente le genre de l'autobiographie versifiée. Ce recueil est également un hommage à sa fille Léopoldine Hugo, morte noyée dans la Seine à Villequier.Comme dans beaucoup d'oeuvres romantiques, Victor Hugo aborde ces thèmes en peignant ses sentiments liés à l'expression de la Nature.

De Jersey à Guernesey

En recherche d'une nouvelle destination, il décide en avril 1852 de s'exiler à Jersey, île située entre la France et l'Angleterre. En octobre 1855, il publie une déclaration de soutien à ses compagnons d'exil expulsés de l'île suite à la publication d'un texte engagé contre le gouvernement français, ce qui amène les autorités à ordonner également son expulsion de Jersey. Le 31 octobre 1855, Victor Hugo s’embarque pour l'île voisine de Guernesey. Le 16 août 1859, Napoléon III décrète une amnistie générale pour tous les condamnés à l'exil. Mais Victor Hugo annonce son refus de rentrer en France, déclarant : « Fidèle à l’engagement que j’ai pris vis-à-vis de ma conscience, je partagerai jusqu’au bout l’exil de la liberté » Dès 1860, il se consacre principalement à la rédaction de son roman Les Misérables qui est publié en 1862 et qui connaît un immense succès.

« Hauteville House », maison de Victor Hugo en exil à Guernesey.

Un destin marqué par la mort et la maladie.

En plus de leur premier enfant mort né et du décès de Léopoldine, Victor Hugo et Adèle endurent aussi la mort de leurs deux autres fils. Le 13 mars 18716, Charles Hugo meurt d'une apoplexie (AVC) foudroyante à Bordeaux. Atteint de tuberculose pulmonaire, François-Victor meurt à quarante-cinq ans le 26 décembre 1873. Victor Hugo leur rend hommage dans Mes fils, texte publié en 1874. Après la mort soudaine de son fils Charles en 1871, Victor Hugo s'occupa des deux enfants de ce dernier, Georges et Jeanne. Le plaisir d'élever ses petits-enfants lui inspira l'écriture de L'Art d'être grand-père, publié en 1877. Adèle Hugo fut profondément bouleversée par la mort de sa grande sœur et ne se remit jamais complètement de cette disparition tragique. Fragile psychologiqueemnt, elle finit ses jours internée dans la maison de santé de Mme Rivet à Saint-Mandé.

Victor Hugo avec ses fils Charles et François-Victor en 1860. Henry Mulling, Maison de Victor Hugo.

La consécration littéraire

Victor Hugo est élu à l’Académie Française le 7 janvier 1841, après quatre échecs. Il réalise ainsi le rêve de son enfance : " Je veux être Chateaubriand ou rien " (Journal intime, 10 juillet 1816). Chateaubriand, lui aussi académicien, écrit à Victor Hugo, le 30 mars 1830 : " Je m’en vais, Monsieur, et vous venez ".