La Méditerranée, un espace de contact (XIe-XIIIe siècle)

La méditerranée, un espace de contact entre Orient et Occident du XIe au XIIIe siècle

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1. Les Affrontements militaires en méditerranée du XIe au XIIIe siècle

2. Les echanges commerciaux en méditerranée du XIe au XIIIe siècle

3. Les echanges culturels en méditerranée du XIe au XIIIe siècle

Source : https://www.schoolmouv.fr/

Reconstitution de la carte du géographe Muhammad al-Idrisi, intitulée Tabula Rogeriana, dessinée pour Roger II de Sicile en 1154. La carte est orientée vers le sud.

I. Les Affrontements militaires en méditerranée du XIe au XIIIe siècle

Les affrontements en Méditerranée (jusqu'en 1204)

L'appel à la croisade du pape Urbain II en 1095

Au XIe siècle, la Palestine, la Terre Sainte pour les chrétiens et Jérusalem, haut lieu de pèlerinage chrétien, sont conquis par les Turcs en 1071, de religion musulmane. Ces derniers bloquent l’accès du tombeau du Christ aux pèlerins chrétiens. Cette situation nouvelle conduit le pape à lancer en 1095 un appel aux chrétiens.

https://www.herodote.net/

Les croisés s’emparent de Jérusalem en 1099.

Jérusalem est prise le 15 juillet 1099 après un assaut de deux jours. Une fois les croisés entrés dans la ville, de nombreux habitants furent tués jusqu'au matin suivant. Le bilan humain varie selon les sources : pour les auteurs chrétiens, 10 000 morts, pour les musulmans, de 30 000 à 50 000.

Source : https://www.laclassedhistoire.fr/

Prise de Jérusalem par les croisés en 1099

Source : https://jeanmarieborghino.fr/

Après la prise de Jérusalem, les croisés s'installent en Syrie-Palestine et créent les Etats latins d'Orient (Royaume de Jérusalem, Comté de Tripoli, Principauté d'Antioche et Comté d'Edesse)

La défense des Etats latins d'Orient va motiver les sept autres croisades (1147 à 1291) date de la perte du dernier port encore contrôlé par les chrétiens en Orient, Saint-Jean-d'Acre. Toutefois, dès 1187, les musulmans reprennaient définitivement Jérusalem grâce à Saladin.

Prise de Jérusalem par Saladin en 1187

Etats Latins d'Orient

La Reconquista en Espagne

En 711, les Arabes franchissent le détroit de Gibraltar et conquièrent presque toute la péninsule Ibérique où ils fondent une nouvelle province musulmane : alAndalus. Au VIIIe siècle, presque toute la péninsule Ibérique est musulmane (carte 1). L’Espagne musulmane devient vite l’une des régions les plus importantes du monde islamique et le second pôle de sa civilisation. Seuls quelques petits royaumes catholiques subsistent dans le nord : Asturies, Castille, León, Navarre, Aragon, Catalogne (carte 2). Au nom de la foi chrétienne, ces petits États entreprennent la reconquête du territoire : c’est la Reconquista (carte 3). La victoire chrétienne à Las Navas de Tolosa (1212) marque le début de la reconquête de l'Andalouisie. La prise de Grenade en 1492 marque la fin de la présence musulmane en Espagne (carte 4).

La Reconquista

II. Les echanges commerciaux en méditerranée du XIe au XIIIe siècle

Les guerres n'empêchent toutefois pas les relations commerciales entre l'Occident chrétien, l'Empire byzantin et le monde musulman.

Le commerce en Méditerranée au XIIe siècle

Jusqu'au IXe siècle, les échanges commerciaux en Méditerranée sont dominés par les Byzantins et les arabes. À partir du XIe siècle, ces échanges s'intensifient, la Méditerranée devient alors un carrefour économique entre l'occident chrétien, l'Empire byzantin et le monde musulman où des milliers de navires y circulent ainsi que de nombreux produits (or, huile, épices, soie...)

Source : https://www.lelivrescolaire.fr/

L'Empire commercial de Venise

Un chargement de marchandises dans le port de Venise

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A partir du XIIe siècle, les villes italiennes comme Gênes, Pise mais surtout Venise dominent le commerce en Méditerranée. Elles signent des accords commerciaux avec les califes et l'empereur byzantin qui donnent le droit à leurs marchands d'installer des comptoirs à Constantinople et dans les ports musulmans comme Alexandrie. Les marchands italiens y achètent alors des produits de grande valeur tel que la soie, les épices et les pierres précieuses venues d'Asie, qu'ils revendent ensuite en Occident, où ces marchandises sont très convoitées.

III. Les echanges culturels en méditerranée du XIe au XIIIe siècle

Les guerres et les échanges commerciaux favorisent les échanges culturels entre les mondes chrétien et musulman en Méditerranée.

Les échanges culturels en Méditerranée du XIe au XIIIe siècle

En Méditerranée, les échanges commerciaux et les expéditions militaires favorisent la rencontre des civilisations chrétienne et musulmane. Les œuvres des savants de l’antiquité sont traduites en arabe et en latin. Le coran est traduit en latin. Les connaissances du monde musulman se transmettent à l’occident à partir du XIIe siècle depuis l’Espagne, la Sicile et le Proche-Orient (Syrie-Palestine). Il s’agit de la fabrication du papier, des techniques d’irrigation, des instruments de navigation, des mathématiques, de la médecine, etc.

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C'est à Tolède en Espagne et à Palerme en Sicile que l'on traduit en latin et en arabe, les manuscrits de l'Antiquité grecque. Au XIIe siècle, est créée à Tolède, la première école espagnole de traducteurs de l'arabe en latin sous l'impulsion de Raymond, archevêque de Tolède (1126-1151) qui était convainqu de l'importance de l'oeuvre des philosophes arabes pour la compréhension d'Aristote. C'est grâce à ces traductions que l'Occident chrétien redécouvre un grand nombre de savants de l'Antiquité, jusqu'alors oubliés comme Aristote.

L'ouvrage du médecin musulman Avicenne a été traduit à Tolède, en Espagne, au XIIe siècle. Gérard de Crémone, un savant italien réalisa la traduction de l'arabe vers le latin. L'oeuvre d'Avicenne devient dès lors la base de l'enseignement de la médecine en Occident jusqu'au XVIe siècle. Il redéfinit la discipline en se basant sur le savoir antique oublié dans l'Occident chrétien. Des universités de médecine se développent alors autour du bassin méditerranéen comme à Salerne en Italie ou à Montpellier.

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Le savant arabe Al-Khwarizmi (son nom latinisé est à l'origine du mot algorithme) transmet à l'Occident chrétien la numération décimale avec le zéro ainsi que la résolution des équations du second degré.

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La Tabula Rogeriana, réalisée par le cartographe arabe Al-Idrissi pour le roi de Sicile, Roger de Hauteville, en 1154. Elle représente le monde tel qu'il était connu au XIIIe siècle avec les trois continents (Afrique, Asie et Europe) centrée autour de Jérusalem. La carte est rédigée en arabe, avec des numéros latins et une orientation Sud (le Nord est vers le bas).

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Une partie d'échecs entre un chrétien et un musulman en Espagne au XIIIe siècle.

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Ce mélange des cultures se retrouve particulièrement dans les oeuvres d'art et l'architecture où l'on retrouve tout à la fois les influences byzantine, arabe et occidentale.

Eglise Saint-Jean des Ermites à Palerme, Sicile, XIIe siècle. Bâtie en 1132 par Roger II de Sicile, ses coupoles sont d'inspiration musulmane.

Mosquée de Corduoue. Constuite entre 770 et 996. Le Mihrab (Niche dans le mur d'une mosquée indiquant la direction de La Mecque) est décorée de mosaïques colorées et dorées, qui furent envoyées par l'empereur byzantin à Abd Al-Rahman, émir de Cordoue.

En cas de besoin, visionner attentivement les fiches d'aide et la vidéo sur comment réaliser une carte mentale.

Jérusalem restait pour les chrétiens le centre du monde spirituel terrestre. Le pèlerin pouvait s'y recueillir devant le calvaire du Golgotha et le Saint-Sépulcre. La « vraie Croix » y était vénérée. Parmi les fidèles se répandait même l'idée que le pèlerinage lavait les péchés.

La violence des croisès. Nous sommes parvenus à Jérusalem le 7 juin et nous avons assiégé la ville. Le duc Godefroy prit place à l’ouest. Nos seigneurs étudièrent les moyens d’attaquer la ville afin de pouvoir y pénétrer pour aller adorer le tombeau du Christ. Godefroy fit construire des châteaux de bois et autres engins. L’assaut a été donné le 15 juillet. Les nôtres poursuivirent les infidèles en les tuant jusqu’au temple de Salomon, où il y eut un tel carnage que l’on marchait dans le sang jusqu’aux chevilles. Les croisés coururent bientôt par toute la ville, raflant l’or, l’argent, les chevaux et pillant les maisons qui regorgeaient de richesses. D’après l’Histoire de la première croisade, XIIe siècle