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Nuit_Cristal

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Created on July 7, 2023

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Transcript

LA NUIT DE CRISTAL

Introduction

Le 7 novembre 1938, le secrétaire de l'ambassade d'Allemagne à Paris, Ernst Vom Rath, est assassiné par Herschel Grynspan, un Juif d'origine polonaise. Dans la nuit du 9 au 10 novembre, de nombreuses émeutes antijuives éclatent dans tout le Reich, présentées alors par le gouvernement nazi comme spontanées. Les vitrines des magasins juifs expliquent le nom de "nuit de Cristal". Cependant, les historiens allemands préfèrent parler, depuis 1978, de "Reichspogromnacht", la "nuit du pogrom du Reich", pour que les évènements de cette nuit-là ne soient pas limités à de simples dégâts matériels. Comment la nuit de Cristal marque-t-elle le passage à la violence physique contre les Juifs ?

CHRONOLOGIE

18 novembre 1938

Interdiction faite aux Juifs d'exercer un métier dans le commerce ou le transport et d'être à la tête d'une entreprise

Les jours suivants

Emprisonnement, torture et déportation des Juifs à Dachau : nombreux d éparts en exil des Juifs allemands

9 novembre 1938

27 et 28 octobre 1938

Décès de vom Rath des suites de ses blessures.

Environ 16 000 Juifs polonais sont arrêtés en Allemagne et convoyés jusqu'à la frontière polonaise.

12 novembre

Nuit du 9 au 10 novembre

7 novembre 1938

Contribution d'un milliard de reichsmarks imposée à l'ensemble des Juifs

Nuit de Cristal

Attentat à Paris commis par le Polonais de confession juiveHerschel Grynszpan contre Ernst vom Rath, secrétaire à l'ambassade d'Allemagne, en réponse à la déportation des Juifs polonais.

Le prétexte de l'attentat de Paris du 7 novembre 1938

On sentait bien, d'une manière générale, que la situation allait s'aggravant mais ce qui se produisit en novembre dépassa en horreur tout ce que l'on avait pu craindre. Le meurtre du decrétaire d'ambassade vom Rath, en poste à l'ambassade à Paris, fournit aux autorités allemandes l'occasion rêvée d'exercer contre les Juifs allemands des représailles d'une violence extrême. Dès qu'on sut dans tout le pays que l'auteur de cet attentat était un Juif polonais, le gouvernement annonça que les Juifs seraient sévèrement punis pour ce meurtre et que la nature de cette punition, qui ne pourrait jamais être assez sévère compte tenu du forfait perpétré à Paris, serait rendue publique dans les tous prochains jours. Personne n'imaginait quels tournants on pouvait encore infliger aux Juifs déjà si fortement éprouvés. Témoignage de Toni Lessler cité par Uta Gerhardt et Thomas Karlauf, Jamais nous ne retournerons dans ce pays, trad. Bernard Kreiss, Albin Michel, 2010

La nuit de Cristal à Leipzig

C'est le 10 novembre 1938 à 3 heures du matin que se déchaïna un tourbillon de cruauté sans égal en Allemagne et dans le monde depuis les temps anciens de la barbarie. Les logements juifs furent envahis, leur contenu détruit et pillé [...]. Les vitrines des magasins juifs furent démolies systématiquement par centaines, les dégâts étant estimés à quelques millions de marks. D'après des témoignages dignes de foi, les actions violentes furent menées par des SS et des SA en civil - chaque groupe étant muni de marteaux, de haches, de leviers et de bombes incendiaires. [...] Bien que cela ne paraisse pas croyable, les propriétaires des magasins furent accusés d'avoir eux-mêmes mis le feu et tirés de leur lit à six heures du matin pour être jetés en prison. [...] La phase la plus terrible de "l'action spontanée" concerne les arrestations massives et l'envoi des hommes juifs de 16 à 60 ans de nationalité allemande ou apatrides dans les camps de concentration. [...] Parmi les victimes, il y avait des hommes, des femmes et des enfants. Il existe de nombreuses preuves de violence physique, y compris quelques cas mortels. Témoignage de David H. Buffum, consul des Etats-Unis présent à Leipzig lors du pogrom, cité par Rita Thalmann, Emmanuel Feinermann, La Nuit de Cristal, 1972

Bilan chiffré du pogrom

Bilan chiffré du pogrom

La "nuit de Cristal" relatée dans un quotidien français

Berlin, 10 novembre 1938 - Une espèce de folie s'est emparée de la population allemande et la haine de la race israélite a atteint aujourd'hui son paroxysme. Des Juifs de tout âge, hommes ou femmes, ont été pourchassés jusque dans leurs maisons. Deux seulement ont été tués mais, à Vienne, une telle vague de désespoir s'est emparée de la population juive que l'on peut compter vingt suicides. A Berlin, une foule haineuse s'est répandue depuis le matin à travers la ville, détruisant tous les étalages des magasins juifs, pillant, volant, brûlant avec acharnement, avec joie, tout ce qu'elle pouvait trouver sur son passage. Peu d'agents dans les rues et ceux qu'on pouvait rencontrer assistaient indifférents au terrible pillage. Si des arrestations ont été effectuées, ce sont sur la personne de Juifs essayant de défendre leurs biens. Parmi les milliers de magasins, de bureaux, et d'entrepôts qui ont été pillés aujourd'hui, citons les salles d'exposition et de vente de Citroën à la Kufurstendam; les vitrines ont été défoncées et plusiuers voitures ont été sérieusement endommagées. [...] Toutes les synagogues importantes, aussi bien à Berlin qu'à Hambourg et dans les villes de moindre importance, ont été soit incendiées, soit absolument vidées de tous les objets précieux qu'elles contenaient. Les étrangers qui ont essayé de prendre des photographies des synagogues en flammes ont été amenés aux postes de police où leurs appareils ont été confisqués. [...] A Munich, 6 000 Juifs ont reçu l'ordre de quitter le territoire du Reich dans les quarante-huit heures.Le Figaro, 11 novembre 1938