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Voltaire & Montesquieu

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Deux philosophes des Lumières pour une nouvelle société au XVIIIème siècle

Voltaire & Montesquieu

Voltaire

Montesquieu

4. Extrait des « Lettres persanes » Les « Lettres persanes » sont un livre écrit par Montesquieu. Il invente plusieurs personnages venus de Perse (aujourd'hui l'Iran, au Moyen-Orient) qui visitent la France et qui envoient des lettres à leur famille restée en Perse pour décrire la société. Avec de l'humour et de l'ironie, il critique la société française telle qu'elle serait vue par un étranger. « Le roi de France est le plus puissant prince de l'Europe. Il n'a point de mines d'or comme le roi d'Espagne son voisin; mais il a plus de richesses que lui, parce qu'il les tire de la générosité de ses sujets, plus inépuisable que les mines. On lui a vu entreprendre ou soutenir de grandes guerres, n'ayant d'autres fonds que des titres d'honneur à vendre; et, par un prodige de l'orgueil humain, ses troupes se trouvaient payées, ses places munies, et ses flottes équipées. D'ailleurs ce roi est un grand magicien : il exerce sa domination sur l'esprit même de ses sujets; il les fait penser comme il veut. S'il n'a qu'un million d'écus [pièces d'argent] dans son trésor et qu'il en ait besoin de deux, il n'a qu'à leur persuader qu'un écu en vaut deux, et il le croient. S'il a une guerre difficile à soutenir, et qu'il n'ait point d'argent, il n'a qu'à leur mettre dans la tête qu'un morceau de papier est de l'argent, et ils en sont aussitôt convaincus. Il va même jusqu'à leur faire croire qu'il les guérit de toutes sortes de maux en les touchant, tant est grande la force et la puissance qu'il a sur les esprits. » Montesquieu, « Lettres persanes », 1721

Montesquieu

3. Portrait de Charles-Louis de Secondat, comte de Montesquieu (1720), gravure Montesquieu est souvent représenté comme on représentait les hommes politiques de la république romaine de l'Antiquité pour montrer qu'il désirait une république et non pas une monarchie.

2. La séparation des pouvoirs Pour le philosophe français Montesquieu (1689-1755), le droit de commander appartient au roi, mais doit être partagé avec des assemblées représentant le peuple. « Il y a, dans chaque État, trois sortes de pouvoirs [...]. Tout serait perdu, si le même homme, ou le même corps des principaux, ou des nobles, ou du peuple, exerçaient ces trois pouvoirs. Celui de faire des lois, celui d’exécuter les résolutions publiques et celui de juger les crimes ou les différends des particuliers. Dans la plupart des royaumes de l’Europe, le gouvernement est modéré ; parce que le prince, qui a les deux premiers pouvoirs, laisse à ses sujets l’exercice du troisième [...]. Ainsi, la puissance [de faire des lois] sera confiée au corps des nobles et au corps qui sera choisi pour représenter le peuple, qui auront chacun leurs assemblées. [...]. » Montesquieu, « De la constitution d’Angleterre », De l’esprit des lois, 1772.

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3. L'admiration pour l'Angleterre La nation anglaise est la seule de la terre qui soit parvenue à régler le pouvoir des rois en leur résistant, et qui, d’efforts en efforts, ait enfin établi ce gouvernement sage où le Prince, tout-puissant pour faire du bien, a les mains liées pour faire le mal, où les seigneurs sont grands sans insolence et sans vassaux et où le peuple partage le gouvernement sans confusion. Voltaire, Lettres philosophiques, 1734.

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4. Pour la tolérance religieuse « Lorsque le chevalier de La Barre [...] fut condamné pour avoir chanté des chansons qui insultent la religion et même d’avoir passé devant un défilé de religieuses sans avoir ôté son chapeau, les juges d’Abbeville [...] ordonnèrent non seulement qu’on lui arrachât la langue, qu’on lui coupât la main, et qu’on brulât son corps à petit feu, mais ils l’appliquèrent encore à la torture pour savoir précisément combien de chansons il avait chantées, et combien de processions il avait vues passer, le chapeau sur la tête. Ce n’est pas dans le XIIIe ou le XIVe siècle que cette aventure est arrivée, c’est dans le XVIIIe. Les nations étrangères jugent de la France pour ses beaux spectacles, pour ses beaux romans, pour ses arts [...]. Elles ne savent pas qu’il n’y a point au fond de nation plus cruelle que la française. Les Russes passaient pour des barbares en 1700, nous ne sommes qu’en 1769 ; une impératrice vient de donner à ce vaste État des lois [...]. La plus remarquable est la tolérance universelle, la seconde est l’abolition de la torture. » Voltaire, article « Torture », Dictionnaire philosophique portatif, Genève, 1764.

2. La critique de l’esclavage Afin de contourner la censure, les philosophes écrivent des contes philosophiques (fictions critiquant le pouvoir et la société). Candide est un personnage naïf qui découvre la brutalité du monde. En approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre étendu par terre, n’ayant plus que la moitié de son habit, c’est-à-dire un caleçon de toile bleue ; il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite. « Eh ! mon Dieu ! lui dit Candide en hollandais, que fais-tu là, mon ami, dans l’état horrible où je te vois ? – J’attends mon maitre, M. Vanderdendur, le fameux négociant, répondit le nègre. – Est-ce M. Vanderdendur, dit Candide, qui t’a traité ainsi ? – Oui, monsieur, dit le nègre, c’est l’usage. On nous donne un caleçon de toile pour tout vêtement deux fois l’année. Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis trouvé dans les deux cas. C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe.» Voltaire, Candide ou l’Optimisme, 1759.