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HLP Terminales
Eric Hantute
Created on July 2, 2023
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Transcript
Hlp Terminales
Programme
CHAPITRE I La recherche de soi : Du romantisme au XXe siècle
01
Les expressions de la sensibilité
02
Les métamorphoses du moi
03
Education, transmission et émancipation
01
CHAPITRE II L’Humanité en question : Période contemporaine (XXe -XXIe siècles)
Création, continuités et ruptures
02
Histoire et violence
03
L’humain et ses limites
Epreuve de spécialité
Soit un texte littéraire accompagné d’une question d’analyse littéraire + un essai philosophique
Soit un texte philosophique et une question d’étude de texte philosophique + un essai littéraire
Chapitre I La recherche de soi
Le soi, c'est l'identité, ce que l'on est vraiment, peu importe notre enveloppe charnelle ou l'image que les autres ont de nous. Pour avoir une chance de se trouver, il faudra donc se poser une question fondamentale : Qui suis-je ?
Mais au fait : Qui suis-je ?
La réponse à cette question est complexe. Pourquoi ? Cependant elle est utile. Pourquoi ?
a) Elle est complexe parce que je suis multiple. D'où la question : jusqu'où va l'identité ?
Je suis multiple car mon identité a de multiples aspects. Ces aspects peuvent être réels (factuels) ou imaginaires (rêvés). Parfois, ils sont contradictoires. De plus, je peux inventer certains aspects qui ne correspondent pas vraiment à ce que je suis...
b) Elle est complexe parce que je change, que j'évolue : mon identité n'est pas statique.
Ces changements peuvent être comparés à des métamorphoses.
Les métamorphoses du moi
Qu’est-ce que la métamorphose ? La métamorphose vient du grec, composé de deux racines : meta, et morphe. Méta veut dire « au-delà », « après », « avec », et « morphe » veut dire « forme ». Cela désigne un changement de forme (cf. Les Métamorphoses d’Ovide racontent des changements de forme, des personnages changés en objet, animaux ou végétaux). Les métamorphoses impliquent un changement, ici un changement concernant le moi.
Tout cela suppose que notre moi profond existe et qu'il est caché sous des couches de métamorphoses.Se connaître va alors consister à se débarasser de ces couches de façon à atteindre notre moi profond.
Sainte Thérèse d'Avila dit qu'il s'agit d'entrer dans "la pièce principale de son château intérieur".
c) Elle est complexe parce que, pour y répondre sérieusement, il faut être objectif. Est-ce possible ? Comment ? Jusqu'où ?
Référence : Auguste Comte
d) Enfin, il y a le problème du langage. Autrement dit : peut-on exprimer précisément ce qui fait notre identité ? A-t-on toujours les mots pour y parvenir ? Les mots ne trahissent-ils pas nos sentiments, nos émotions ?
Référence : Henri Bergson
Dernier élément. La réponse à la question "Qui suis-je?" est utile.
Si on ne se connaît pas, on ne peut pas savoir qui on est, ce que l'on veut (d'où des difficultés pour être heureux). On est alors facilement manipulable et, surtout, il nous est alors très facile d'être déçu, insatisfait, voire agressif. On ne peut pas s'accepter ni s'aimer tel que nous sommes vraiment puisque nous ne savons pas qui nous sommes vraiment.
Mais l'identité, c'est quoi exactement ? C'est une notion très complexe car protéiforme et évolutive.
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La vidéo insiste sur l'ambivalence de l'identité : elle regroupe et elle distingue. Elle signifie aussi bien la collectivité (ce qui me rattache à d'autres) que la singularité (ce qui me différencie des autres). L'identité, c'est ce que je partage (et qui fait de moi quelqu'un comme les autres) mais aussi que ce qui n'appartient qu'à moi (et qui me rend unique).
On peut distinguer l'identité de l'individu : il s'agit de toutes les caractéristiques propres à une personne. Cette identité évolue et se recompose sans cesse. Elle dépend aussi de comment les autres me voient. Il existe aussi l'identité culturelle. Il s'agit de ce qu'on partage avec d'autres individus jugés semblables à nous. C'est la culture commune. Cette dimension de l'identité est multiple.
Essentiel : Qu'il s'agisse de celle de l'individu ou de l'identité culturelle, l'identité est toujours en construction.
Sujet de réflexion : L'identité : "Choix ou destin ?"
Vous donnerez 5 arguments pour chacune des options.
Mais cette quête d'identité, la "recherche de soi" est un phénomène très récent.
De l'identité assignée à l'identité choisie
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1. Les expressions de la sensibilité
1) Qu'est-ce que la sensibilité ?
Propriété d'un être humain qui lui permet de percevoir et d'être transformé par l'information reçue (donc de ressentir des émotions, d'éprouver des sentiments).
Aptitude à s'émouvoir, à éprouver des sentiments d'humanité, de compassion, de tendresse pour autrui (un enfant très sensible, un roman d'une grande sensibilité, etc.). Caractère d'une personne qui est réceptive psychologiquement, moralement, esthétiquement.
2) Les différentes formes de sensibilité
a) physiologique b) psychologique c) morale d) esthétique
- Physiologique : elle fait qu'une personne sera plus ou moins sensible aux odeurs, aux bruits, aux goûts, au toucher, aux couleurs.
- Psychologique : elle fait qu'une personne sera plus ou moins sensible à autrui (aux problèmes des autres, à leurs questions).
- Morale : elle fait qu'une personne sera plus ou moins sensible aux valeurs, aux règles, aux actes moraux et immoraux.
- Esthétique : elle fait qu'une personne sera plus ou moins sensible aux arts, à la beauté.
La sensibilité est parfois atypique. C'est ce qu'on appelle l'hypersensibilité.
3) Exprimer sa sensibilité
Il existe des expressions de la sensibilité élémentaires, plus ou moins spontanées, et d'autres, plus profondes et plus complexes.
L''histoire des sensibilités
Parmi les plus complexes :
L'art
L’art est une activité humaine qui consiste à créer des œuvres ayant une valeur esthétique, c'est-à-dire capable de provoquer des émotions esthétiques.
Questions philosophiques : L'artiste doit-il chercher à plaire ? L'artiste est-il nécessairement un homme de génie ? L'artiste est-il un rêveur ? L'artiste se situe-t-il nécessairement en marge de la société ? L'artiste travaille-til ?
1er texte : RODIN
Auguste Rodin, né en 1840 et mort en 1917, est l'un des plus importants sculpteurs français de la seconde moitié du XIXᵉ siècle, considéré comme un des pères de la sculpture moderne.
L'art n'est que sentiment. Mais sans la science des volumes, des proportions, des couleurs, sans l'adresse de la main, le sentiment le plus vif est paralysé. Que deviendrait le plus grand poète dans un pays dont il ignorerait la langue ? Dans la nouvelle génération d'artistes, il y a nombre de poètes qui malheureusement refusent d'apprendre à parler. De la patience ! Ne comptez pas sur l'inspiration. Elle n'existe pas. Les seules qualités de l'artiste sont sagesse, attention, sincérité, volonté. Accomplissez votre besogne comme d'honnêtes ouvriers.
THEME ?THESE ?
THEME : Le texte traite de l'art et plus précisément de ce qui est nécessaire pour parvenir à créer une oeuvre d'art. Il oppose l’idée romantique de l’inspiration à une vision plus rigoureuse de l’art comme travail exigeant, fondé sur la technique, la patience et la volonté.THESE : L’auteur soutient que le sentiment seul ne suffit pas pour créer de l’art. Sans maîtrise technique, l’émotion est impuissante. Il affirme que l’inspiration est un mythe et que les véritables qualités de l’artiste sont la sagesse, l’attention, la sincérité et la volonté. L’artiste doit travailler comme un ouvrier honnête, avec rigueur et humilité.
POURQUOI PEUT-ON PENSER QUE "L'ART N'EST QUE SENTIMENT " ? QUE VEUT-IL DIRE QUAND IL PARLE DE : "LA SCIENCE DES VOLUMES ET DE L'ADRESSE DE LA MAIN " ? QUE VEUT-IL DIRE QUAND IL ECRIT : - LES POETES MODERNES "REFUSENT D'APPRENDRE A PARLER" ? - SOYEZ "ACCOMPLISSEZ VOTRE BESOGNE COMME D'HONNETES OUVRIERS" ?
2ème texte : Bergson
Henri Bergson, né en 1859 et mort en 1941 est un philosophe français. Sa thèse sur la nature de l'artiste est célèbre : l'artiste révèle les choses.
Qu’est-ce que l’artiste ? C’est un homme qui voit mieux que les autres, car il regarde la réalité nue et sans voiles. Voir avec des yeux de peintre, c’est voir mieux que le commun des mortels. Lorsque nous regardons un objet, d’habitude, nous ne le voyons pas ; parce que ce que nous voyons, ce sont des conventions interposées entre l’objet et nous ; ce que nous voyons, ce sont des signes conventionnels qui nous permettent de reconnaître l’objet et de le distinguer pratiquement d’un autre, pour la commodité de la vie. Mais celui qui mettra le feu à toutes ces conventions, celui qui méprisera l’usage pratique et les commodités de la vie et s’efforcera de voir directement la réalité même, sans rien interposer entre elle et lui, celui-là sera un artiste. H. Bergson
Explication du texte
- le regard de l'artiste : un regard exceptionnel qui voit les choses directement
- Le regard du non-artiste : un regard banal qui ne voit pas réellement les objets
- L'artiste : un être capable de se débarrasser des habitudes sociales acquises
- Sujet : le regard de l'artiste
L'artiste a un regard exceptionnel car il voit les choses tellles qu'elles sont. Le non-artiste ne voit pas les choses : il voit des signes entre lui et les choses. Seul l'artiste peut se libérer des conventions (des habitudes sociales acquises) ; il peut voir au-delà des signes.
L'artiste regarde les choses de manière non habituelle ; il s'intéresse à ce qu'elles sont en elles-mêmes. Le non-artiste voit les choses de manière habituelle, c'est-à-dire utilitaire ; il les désigne grâce à des mots mais ne les regarde pas. L'artiste est le seul capable de contempler les choses ; il est capable d'être dans un rapport non habituel, non utilitaire avec elles.
Méthodologie de l'essai :
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1. Définir les termes du sujet 2. Reformuler le sujet 3. Ordonner ses idées (souvent de la moins à la plus intéressante) et les illustrer par des exemples 4. Construire un plan
A quoi sert l'art ?Faut-il être cultivé pour apprécier une oeuvre d'art ? Une oeuvre d'art a-t-elle toujours un sens ?
Analyse et définitions : 1. Servir : être utile, avoir un intérêt, aider, apporter quelque chose Art : les différents domaines artistiques 2. Etre cultivé : avoir des connaissances précises Apprécier : aimer mais aussi juger objectivement Une oeuvre d'art : la création d'un artiste 3. Un sens : un message à faire passer, une signification rationnelle, un sens caché
Reformulations : 1. Quelles sont les fonctions de l'art ? A quoi les oeuvres picturales, musicales, théâtrales, romanesques, cinématographiques, etc. sont-elles utiles ? Que nous apportent-elles ? 2. A-t-on besoin d'être cultivé, d'avoir des connaissances, pour prendre plaisir et comprendre une oeuvre d'art ? 3. Y a-t-il toujours quelque chose à comprendre dans une oeuvre d'art ?
1. Il existe des fonctions évidentes: s'exprimer (pour l'artiste) et se divertir (pour le public). Mais il y en a beaucoup d'autres: dénoncer, faire prendre conscience, critiquer, choquer, témoigner, embellir le monde.
2. Pour prendre plaisir à une oeuvre d'art, on n'a pas besoin d'être cultivé. Cependant, des connaissances peuvent permettre de comprendre le sens d'une oeuvre et ainsi d'être capable de la juger à sa juste valeur.
3. Une oeuvre d'art peut n'avoir aucun sens pour le public, surtout quand il s'agit d'art contemporain : on n'y comprend rien. Cependant, l'oeuvre a bien été créée et elle ne peut pas l'avoir été par hasard. Donc elle doit avoir un sens pour l'artiste, même si ce sens est caché ou difficile à saisir.
Nouveaux sujets : 4. L’art doit-il forcément provoquer une émotion pour être reconnu comme tel ? 5. La sensibilité est-elle une faiblesse ou une force ? 6. Peut-on être soi-même dans un monde qui nous classe ? ou : Peut-on inventer son identité comme on invente un personnage ?
Dernier exemple
Être dans la nature ainsi qu’un arbre humain, Étendre ses désirs comme un profond feuillage, Et sentir, par la nuit paisible et par l’orage, La sève universelle affluer dans ses mains. Vivre, avoir les rayons du soleil sur la face, Boire le sel ardent des embruns et des pleurs, Et goûter chaudement la joie et la douleur Qui font une buée humaine dans l'espace. Sentir dans son cœur vif l’air, le feu et le sang Tourbillonner ainsi que le vent sur la terre
S’élever au réel et pencher au mystère, Être le jour qui monte et l’ombre qui descend. Comme du pourpre soir aux couleurs de cerise Laisser du cœur vermeil couler la flamme et l’eau, Et comme l’aube claire appuyée au coteau Avoir l’âme qui rêve, au bord du monde assise... Anna DE NOAILLES, Le cœur innombrable, « La vie profonde » (1901)
Essai philosophique : Selon vous, la nature est-elle le seul moyen d’éveiller notre sensibilité ?
4) La sensibilité dans l'art a) Une sensibilité spiritualisée
« De la main du peintre ne doit sortir aucune ligne qui n’ait été formée auparavant dans son esprit. » Nicolas Poussin
b) Une sensibilité réglementée
c) Clacissisme et romantisme
La sensibilité artistique s'est exprimée de façon très différente selon les siècles. On oppose ainsi souvent deux époques : l'époque classique (17 et 18èmes) et l'époque romantique (19ème). Ce qui revient à deux manières d'exprimer sa sensibilité.
Le classicisme C'est une tendance artistique qui se caractérise par le sens des proportions, le goût des compositions équilibrées et stables, la recherche de l'harmonie des formes, une volonté de pudeur dans l'expression. La règle des trois unités imposée aux œuvres classiques doit être respectée : unité de temps, unité de lieu, unité d'action.
Référence : Nicolas Poussin
Le romantismeLe romantisme explore toutes les émotions données par de nouveaux sujets, en privilégiant souvent la couleur et le mouvement. Dominent la sensibilité, l'émotion et de l'imagination. Les artistes délaissent la raison et la morale pour laisser apparaître leurs impressions, leurs sentiments personnels à travers leurs œuvres.
Le romantisme
Le pouvoir des sentiments Twist | ARTE
Théâtre classique : Le Misanthrope de Molière (1666) Théâtre romantique : Roméo et Juliette de Shakespeare (1597)On ne badine pas avec l'amour d'Alfred de Musset (1834)
II. Les métamorphoses du moi
La métamorphose vient du grec. Méta veut dire « au-delà », « après », « avec », et « morphe » veut dire « forme ». Cela désigne un changement de forme (cf. Les Métamorphoses d’Ovide). Les métamorphoses impliquent un changement. Ici ce qui va nous intéresser, ce sont les changements concernant le moi.
1. Le moi : un concept récent a) "Connais-toi toi-même"
L'expression célèbre « Connais-toi toi-même » inscrite au fronton du temple de Delphes est souvent mal comprise. Le moi renvoie à identité. Mais l'identité à deux sens : ce qui singularise ce qui rend identique, ce qui est partagé et rend semblable aux autres. Or l'identité au sens de ce qui différencie, de ce qui singularise, de ce qui rend unique, est un problème assez récent. C'est l'identité au second sens qui intéresse les hommes dans l'Antiquité.
Il ne faut pas entendre l'expression dans un sens psychologique ou existentiel : « Découvre ta véritable personnalité » mais philosophique : « Découvre ce qui te rend humain et que tu partages avec tous les autres êtres humains ». Il s'agit donc de découvrir un élément commun et non pas propre. Ainsi quand on part à la recherche de son identité dans l'Antiquité, ce n'est pas pour découvrir ce qu'on a d'unique mais au contraire ce qui fait de nous un être humain comme les autres.
Cette idée du moi demeure jusqu'au 17ème siècle. Par exemple Descartes cherche à savoir ce qui constitue l'identité humaine universelle (ce que nous partageons tous et qui nous permet de dire « Je »). Selon lui, elle consiste dans le fait que tout être humain (n'importe quel moi) est doué de raison.
b) Le moi singulier: une découverte du 17ème
On peut considérer que le moi singulier - synonyme d'identité personnelle unique – apparaît dès le 17ème avec Pascal. Contrairement à Descartes, Pascal ne cherche pas à savoir ce qui constitue l'identité humaine universelle (ce que nous partageons tous et qui nous permet de dire « Je »). Il s'intéresse à ce qu'on appelle aujourd'hui « moi », c'est-à-dire identité singulière, personnalité, unicité, ce qui permet à chacun de se définir soi-même.
On se posera donc 2 questions:1) Est-il facile de connaître ce moi? 2) Comment peut-il demeurer le même et évoluer sans cesse?
Pour répondre à la 1ère, on présentera une liste des principaux obstacles qui rendent la tentative difficile.Pour répondre à la seconde, on réfléchira sur la nature profonde du moi. Les deux réponses nous permettront de clarifier la notion de métamorphose du moi.
2. La connaissance du moi
Elle va obligatoirement rencontrer de nombreux problèmes :
- La complexité
- L'évolution
Le psychanalyste Erik Erikson (20ème) a proposé une théorie des stades de développement. Cette théorie repose sur l'idée que les individus sont confrontés, tout au long de leur vie, à des "crises d'identité".
Pour Erikson, une crise, c’est un moment important dans la vie où une personne doit faire un choix ou relever un défi pour grandir. Erikson pense que chaque étape de la vie (enfance, adolescence, âge adulte…) apporte un défi psychologique. Ce défi peut être difficile, mais il aide à construire notre identité et notre personnalité.
La crise d'identité la plus célèbre de la théorie d'Erikson est celle qui survient pendant l'adolescence. Une résolution positive de cette crise mène à une identité claire et stable, tandis qu'une résolution négative peut entraîner une confusion des rôles et des difficultés à définir un sens clair de soi.
- L'objectivité
- Autrui
- La mémoire
- Les mécanismes psychologiques
- La peur
3. Le moi : un concept problématique
On vient de le voir : il est très difficile, voire impossible, de connaître notre moi. Mais il y a plus gênant : le moi lui-même semble insaisissable. Pour le comprendre, il faut passer par Pascal (17ème).
Pascal réfléchit sur la nature du moi et il se demande : si on le cherche, sur quoi tombe-t-on ?
Celui qui aime quelqu’un à cause de sa beauté, l’aime-t-il ? Non ; car la petite vérole, qui tuera la beauté sans tuer la personne, fera qu’il ne l’aimera plus. Et si on m’aime pour mon jugement, pour ma mémoire, m’aime-t-on, “moi” ? Non ; car je puis perdre ces qualités sans me perdre moi-même. Où est donc ce “moi”, s’il n’est ni dans le corps, ni dans l’âme ? Et comment aimer le corps ou l’âme, sinon pour ces qualités, qui ne sont point ce qui fait le moi, puisqu’elles sont périssables ? Car aimerait-on la substance de l’âme d’une personne, abstraitement, et quelques qualités qui y fussent ? Cela ne se peut, et serait injuste. On n’aime donc jamais personne, mais seulement des qualités. Qu’on ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices, car on n’aime personne que pour des qualités empruntées.
Les qualités du corps : la beauté, la force, la perfection, les formes, etc. Celles de l'âme : l'intelligence, la patience, la persévérance, l'empathie, et.
Or, ces qualités sur lesquelles nous tombons ne cessent de changer. Elles peuvent même disparaître. Pour autant, cela ne nous empêche pas de rester nous-mêmes. Mais alors en quoi consiste ce moi ?
Le bateau de Thésée
Imaginez l’histoire suivante : Thésée est un héros grec. Son bateau est conservé dans un musée en hommage à ses exploits. Mais avec le temps, certaines planches du bateau commencent à pourrir. On les remplace, une par une, par des planches neuves. Au bout de plusieurs années, toutes les pièces du bateau ont été changées. Plus aucune partie d’origine ne reste.
🤔 La question qui dérange : Est-ce que c’est toujours le même bateau ?
Le bateau de Thésée
Résolutions du problème du bateau de Thésée
Le problème posé par le bateau de Thésée rejoint notre seconde question : Comment le moi peut-il demeurer le même et évoluer sans cesse? Nous évoluons, nous nous transformons même. Mais alors qu'en est-il de notre moi ? Comment et pourquoi avons-nous l'impression de rester le même ?
Deux philosophes célèbres ont proposé des solution possibles : John Locke (17-18èmes) et Paul Ricoeur (20ème).
John Locke (1632-1704)
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Locke et l'identité personnelle
Paul Ricoeur (19132-2005)
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Pour Paul Ricoeur, l'identité personnelle est mentale. D'où le concept d'identité narrative inventée par le philosophe.
L'identité narrative
🚀 L’idée de base. Pour Ricoeur, notre identité (le fait de savoir qui nous sommes) n’est pas quelque chose de fixe comme une carte d’identité. 👉 Elle se construit à travers les histoires qu’on raconte sur nous-mêmes et sur notre vie. 📖 Pourquoi "narrative" ? Parce que notre moi est le résultat d'un récit. On se comprend soi-même en racontant notre vie comme une histoire, avec un début, des événements, des choix, et une direction.
Ricoeur distingue deux aspects : Idem (même) : ce qui reste stable en nous (par ex. ton nom, certains traits de caractère). Ipse (soi) : ce qui peut changer, évoluer, se transformer (par ex. tes projets, tes valeurs). 👉 L’identité narrative sert à relier ces deux dimensions : elle montre comment tu restes "le même" tout en changeant au fil du temps.
📝 L’identité narrative chez Ricoeur : se comprendre soi-même comme le personnage principal d’une histoire qu’on raconte, qui relie ce qui ne change pas (idem) et ce qui évolue (ipse).
Le militantisme prend lui aussi une tournure identitaire. Si hier, les luttes militantes s'axant sur la classe sociale, aujourd'hui la classe sociale s'efface au profit du genre, du sexe, de la race, en un mot de la reconnaissance identitaire. Ce sont moins les conditions sociales qui semblent au cœur des combats actuels que le respect des fiertés et des singularités. La victoire de l'individu et la compulsion à l'identité ont triomphé. » Julia de Funès, Le siècle des égarés, 2023.
Avant, l'autorité était assignée. Elle était imposée par différentes autorités transcendantes : Dieu, la tradition, la patrie. On la recevait et on l'acceptait sans discussion. Ces repères s'étant affaiblis, aujourd'hui, l'identité ne repose plus que sur le volonté du sujet. Chacun se définit comme il veut. A partir de là, chacun va lutter pour que ce qu'il a défini comme étant son identité soit reconnu. Cela va donner naissance à une nouvelle forme de militantisme.
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THEME II L’Humanité en question (Période contemporaine (XXe -XXIe siècles)
Chapitre I Création, continuités, et rupture
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1. Créer : un pouvoir ambivalent
2. Création , continuités et ruptures en art
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Le programme insiste sur les 20 et 21 èmes siècles. Cependant, rien n'aurait été possible sans
Nous sommes au début des années 1860. A cette époque, la majorité des artistes doivent leur carrière à l'Académie royale de peinture et de sculpture, créée en 1648. Parmi les principes immuables imposés par l’académie aux futurs peintres, on trouve ce genre de règles :Les thèmes ne sont pas tous égaux : les sujets les plus nobles sont les scènes de genre (mythologie, religion, histoire) parce qu’elles véhiculent un message moral. A l’inverse, les scènes de la vie quotidienne, les natures mortes et les paysages sont boudés car on les considère futiles. Savoir dessiner des nus, partout, tout le temps : puisque comme pendant la Renaissance, on considère que l’homme est au centre de tout, il faut s’entrainer à glorifier en permanence la beauté son corps. Du dessin oui, mais pour la couleur on verra : pour les académiciens, s’il n’y a pas de dessin, alors la peinture ne peut pas exister. Les lignes et les courbes doivent être parfaites, et la couleur doit correspondre au réel. Peindre en atelier ou ne pas peindre : pour l’académie, peindre en plein air d’accord, mais seulement pour les dessins préparatoires et les esquisses. Les vrais artistes doivent peindre à la lueur de la bougie dans leurs ateliers. Imiter plutôt qu’innover : parce que les Anciens avaient tout compris, il suffit généralement d’imiter l’art antique pour être considéré comme un artiste valable.
Or, les impressionnistes arrivent et vont tout bousculer. Les académiciens privilégient le travail en atelier, les impressionnistes préfèrent le travail en plein air. Les académiciens respectent de nombreuses conventions morales et picturales, les impressionnistes n’ont aucune ligne de conduite. Ils se détachent des règles héritées de la religion et jouissent d’une particulière liberté dans le traitement de leurs sujets. Les académiciens tentent de capturer la beauté statique d’une époque révolue, les impressionnistes essayent de capturer l’évolution de la vie. Les académiciens croulent sous les commandes royales et bourgeoises, les impressionnistes survivent sans le sou ou profitent de leur fortune familiale pour évoluer face à l’incompréhension générale.
Les impresionnistes inaugurent la rupture avec la figuration. Ils restent préoccupés par la beauté mais celle-ci n'est plus indexée sur le réel objectif (ce n'est plus une question de ressemblance/ de correspondance); elle est dorénavant fondée sur les impressions. La liberté qu'ils prennent avec les conventions leur permet, non pas de faire de l'abstrait, mais de considérer que, même si l'oeuvre ne ressemble pas précisément au modèle, elle peut être belle. La beauté devient une question beaucoup plus subjective et elle a désormais beaucoup plus à voir avec le ressenti (les impressions) de l'artiste.
Sysley, une cour à Chaville, 1879
Camille Pissarro, Le boulevard de Montmartre la nuit, 1898
Les coquelicots (Claude Monet, 1873)
Les nymphéas (Claude Monet, 1899)
1905 - 1910 : L'expressionnisme allemand 1907 - 1914 : Le cubisme 1910 : L'art abstrait 1907 : La musique atonale 1915 : Le dadaïsme 1919 - 1940 : Le surréalisme 1950 : Le théâtre de l'absurde 1960 : Le pop art
L'expressionnisme allemand
L'expressionnisme est un mouvement artistique qui a surtout prédominé en Allemagne de 1910 à 1930 environ et dont l'influence se fait encore sentir dans l'art d'aujourd'hui. Les impressionnistes ont ouvert la voie vers un art où l'artiste peut interpréter la réalité qui l'entoure en ayant liberté de geste et de couleurs. Les expressionnistes pousseront encore plus loin la subjectivité de l'artiste. Ils cherchent à révéler au public leurs propres états d'âme et à rendre visible l'état d'âme de la société en général. Les oeuvres expressionnistes sont des oeuvres d'angoisse, d'insécurité, de révolte et d'injustice.
Les piliers de la société, George Grosz, 1926
Assaut sous les gaz, Otto Dix, 1924.
La guerre, Otto Dix, 1929-1932.
Egon Schiele, mère et enfant, 1912.
Le cubisme
Les volumes sont représentés grâce à des formes géométriques simplifiées, des "cubes". La perspective est malmenée. Les objets (natures mortes) ou figures humaines sont représentés selon différents points dans l'espace en même temps, en une seule image. Les corps sont déformés. Les œuvres contiennent souvent des caractères d'imprimerie, des lettres, des papiers collés ou encore des trompes l’œil.
Les demoiselles d'Avignon, Picasso, 1907.
Le viaduc àl'Estaque, Braque, 1908.
L'art abstrait
Il est en contradiction avec l'art traditionnel (qui consiste à imiter la nature et à faire une représentation plus ou moins exacte des choses). L'art abstrait est un mélange de formes et de couleurs, dans un style parfois géométrique. De ce fait, son interprétation est libre et laisse place à l'imaginaire. Il ne reflète pas la réalité. Il ne raconte pas non plus une histoire. Pour réaliser des peintures abstraites, les artistes n'ont pas besoin de modèle. Ils créent une expérience visuelle en suscitant des émotions propres à chacun.
1ère aquarelle abstraite (Kandinsky, 1910)
La musique atonale
La musique atonale résulte de l’emploi de l’atonalité comme élément de composition. C’est une technique d’écriture qui se caractérise par l’émancipation des dissonances et le rejet de toute hiérarchie tonale — hiérarchie qui la base de la grammaire musicale sur laquelle repose la musique classique et la quasi-totalité des musiques occidentales.
Arnold Schoenberg, Prémonition, 1909
Dada et le surréalisme
Le mouvement Dada et le surréalisme sont deux expériences artistiques totales : littérature, poésie, peinture. Elles contestent et remettent en cause les valeurs traditionnelles de l’art : Dada est un cri de révolte contre l’ordre bourgeois, le surréalisme conteste les conventions esthétiques.
Marcel Duchamp et les ready-made
Le Ready-made, le "déjà fabriqué", c’est quand un artiste décide qu’un objet qu’il n’a pas créé devient une œuvre d’art. Face à l’absurdité de la Deuxième Guerre mondiale, les artistes cherchent à tester les limites de l’art jusqu’à basculer dans l’absurde du mouvement Dada qui naît en 1916. Le créateur et quasi unique pratiquant reconnu du Ready-Made était Marcel Duchamp, un membre du mouvement Dada.
André Breton, le chef de file du mouvement surréaliste, définit le Ready-made comme « objet usuel promu à la dignité d’objet d’art par le simple choix de l’artiste ».
Duchamp dira que 4 critères doivent être réunis : un objet du quotidien sorti de son contexte, un artiste qui décide que l’objet doit devenir une œuvre d’art, un observateur qui accorde du sens à l’œuvre ainsi créée et une institution qui réagit. Ainsi l’objet devient œuvre d’art par la décision du créateur, le regard du spectateur et le jugement d’une institution, sans qu’aucune action ne soit nécessaire. L’exemple le plus célèbre et le plus choquant à l’époque a été la Fontaine de Duchamp. Il s’agit d’un urinoir posé simplement sur le côté avec la signature du nom d’artiste de Duchamp, Richard Mutt.
Les ready-made de Marcel Duchamp posent plusieurs problèmes philosophiques perturbants, notamment autour de la nature de l'art, du rôle de l'artiste, et de la réception de l'œuvre d'art.
Le surréalisme
Les principes de l'esthétique surréaliste : Rejet de la rationalité du monde. Intérêt pour le rêve, le merveilleux, l'inconscient. L'écriture automatique. Le hasard. Des éléments inattendus qui n'ont pas forcément de liens les uns avec les autres. Les phénomènes extraordinaires, l'évasion au-delà de la réalité. L'humour.
Magritte, Le blanc-seing, 1965.
Dali, La tentation de saint Antoine, 1946.
Nadja, André Breton, 1926.
"J'ai vu ses yeux de fougères s'ouvrir le matin sur un monde où les battements d'ailes de l'espoir immense se distinguent à peine des autres bruits qui sont ceux de la terreur et, sur ce monde, je n'avais vu encore que des yeux se fermer."
"Sur le point de m'en aller, je veux lui poser une question qui résume toutes les autres, une question qu'il n'y a que moi pour poser, sans doute, mais qui, au moins une fois, a trouvé une réponse à sa hauteur: "Qui etes-vous?" Et elle, sans hésiter : "Je suis l'âme errante".
Le théâtre de l'absurde
La cantatrice chauve (Eugène Ionesco, 1950)
En attendant Godot (Beckett, 1952)
Le pop art
Ses sujets et ses matériaux sont empruntés au quotidien, à la culture populaire et urbaine (publicité, cinéma, bande dessinée). Bien qu’il soit réputé « facile », le pop art se montre volontiers provocateur, voire politique, et tend à désacraliser l’œuvre d’art en la rendant accessible à tous.
Eight Elvises, Warhol, 1963.
Marilyn, Warhol, 1962.
Crying girl, Roy Lichtenstein, 1963
Tous ces mouvements constituent des ruptures plus ou moins radicales avec les règles de l'art classique. On pourrait se demander pourquoi le 20ème siècle les accumule. On pourrait aussi se demander si aucune continuité n'est présente.
Plusieurs facteurs peuvent permettre d'expliquer pourquoi le 20ème siècle accumule les ruptures.
On pourrait ajouter un autre facteur explicatif : la philosophie. Impossible en effet de ne pas penser à Sartre et au mouvement existentialiste. Aucun mouvement n'a autant insisté sur la liberté. Rappel : pour Sartre, la liberté est une condamnation mais c'est surtout un pouvoir de néantisation.
Si l'on s'inspire de cette philosophie, le 20ème siècle pourrait être vu comme le siècle de toutes les émanciptaions. La liberté s'imposant dans tous les domaines, elle refuserait tout critère, tout repère, tout modèle, voire toute logique.
Cependant, si on s'intéresse maintenant à d'autres mouvements, on s'aperçoit qu'une certaine continuité persiste. On devra d'ailleurs réfléchir sur le sens de cette continuité et sur celui des ruptures...
Le symbolisme
Le symbolisme s'intéresse à la mort, à la religion, à la sensualité, au spirituel. Les compositions sont parsemées de signes et de symboles. Le symbolisme est un art ésotérique, de l’invisible, du mystérieux, de l’occulte.
Böcklin, L'île des morts (1886)
Osbert, Soir antique (1908)
Yoann Lossel, L'âge d'or (2013)
L'art déco
lE style Art déco nait en réaction aux débordements artistiques du style Art Nouveau. C’est en quelque sorte un retour à la raison. C’est un style à la fois rassurant et accessible, un retour à l’ordre, un honneur à l’harmonie et à la symétrie. Ce style intervient juste après les horreurs de la Première Guerre mondiale et tente de faire oublier les millions de morts. Ses caractéristiques sont grandement influencés par le désir d’un retour aux traditions, dans un but : se rassurer.
L'art nouveau
L'art déco
La jeune fille en vert, Tamara de Lempicka, 1930
Le street art
Le street art, ou art urbain, se définit comme toute forme d'art graphique et/ou plastique réalisée de manière libre dans la rue ou l'espace public.
Kobra, Nous sommes tous un (2016)
Comment interpréter cette continuité, c'est-à-dire cette persistance d'une certaine figuration, d'un certain ordre, d'un certain classicisme ?
Tout comme l'homme libre peut se retrouver perdu et angoissé face à la nécessité de choisir, l'artiste peut avoir besoin de repères, se rassurer en suivant la tradition, préférer transmettre qu'innover radicalement. Comme l'écrit le peintre symboliste Maurice Denis : "L'art reste le refuge certain, l'espoir d'une raison dans la vie d'ici-bas" (1895)
Qu'est-ce que la thérapie cellulaire ?
La thérapie génique ?
Les neurotechnologies
Si nous sommes des êtres rationnels, c'est parce que nous possédons une âme.
Ce qui remet complètement en cause le modèle universaliste.
L’hypersensibilité est un trait de personnalité qui se caractérise par une réactivité émotionnelle et sensorielle plus intense que la moyenne. Cela signifie que les personnes hypersensibles perçoivent et ressentent les choses de manière plus profonde, que ce soit dans leurs émotions, leurs sensations ou leurs interactions avec les autres.
C'est le paradoxe de l'identité :on croit rester la même personne tout au long de sa vie, alors que tout en nous — corps, pensées, souvenirs — ne cesse de changer.
Elle date du 19ème, époque à laquelle commence processus qui aboutit au règne de l'individualisme. Avant la question "Qui suis-je ?" ne se posait pas : l'identité était donnée, assignée, non choisie, comme une sorte de destin.