Je m'appelle Scapin ! Mon nom vient de l'italien scappare qui veut dire "s'échapper" ! Pourquoi ? Parce qu'on me poursuit pardi ! Pourquoi ? C'est plus fort que moi, "je me plais à tenter des entreprises hasardeuses". Les ignorants appellent ça des bêtises, des ruses, des farces, des coups fourrés ou même des fourberies ! Mais pour moi c'est plus que ça, c'est mon art, mon métier, je ne peux pas m'en empêcher, je suis fait pour ça... Allez, je dois filer ! J'ai des coups de bâton à distribuer !
Par groupes de 4 personnes (deux 6e / deux CM2) cherchez le maximum de mots ou d'expressions en rapport avec la ruse !
Vous venez de construire un champ lexical !
D'après cet exercice, et selon vous, qu'est-ce donc qu'un champ lexical ?
Peut-on classer ces mots ? Si oui, proposez votre classement !
roublard
audace
stratagème
finesse
tour
perfide
subtilité
fourbe
dissimuler
habileté
duper
subterfuge
attrape-nigaud
malin
piège
persuader
faux
ingénieux
déguisement
leurre
tromperie
complot
tactique
feinte
escroquerie
intelligent
tricherie
astuce
génie
hypocrisie
farceur
machination
Traîtrise
malice
fort
intrigue
blague
traitre
mensonge
fourberie
ingéniosité
arnaqueur
manoeuvrer
invention
déloyauté
dissimuler
duperie
machiavélique
sournois
art
perfidie
supercherie
adroit
persuasion
astucieux
trompeur
sournoiserie
tromper
futé
vilain tour
Qu'est-ce qu'un synonyme ? Un antonyme ? Associez-les mots de la colonne de gauche à leurs antonymes.
se moquer
faux
sincère
franchise
méfiant
respecter
hypocrisie
crédule
Malin commun singe
Rusé comme un renard
Jouer un tour
Tel est pris qui croyait prendre
Rouler quelqu'un dans la farine
La scène se passe au port de Naples, dans un hommage constant à la Commedia dell’arte. Au loin, on aperçoit la mer, au premier plan, des échafaudages, des mâts, des filets, le fond d’une cale ou la fosse du théâtre, au choix. Octave et Léandre, paniqués, demandent l’aide de Scapin alors que leurs pères (Argante et Géronte) ignorent leurs unions avec Hyacinthe (femme pauvre, à la filiation inconnue) et Zerbinette (belle égyptienne), et les rejetteraient sans aucun doute.
Parfois caché dans le trou du souffleur, Scapin est prêt à bondir comme un diable, à surprendre, à faire rire et à manipuler. Car il va mettre en place toute la machinerie théâtrale pour manipuler les pères, les tromper, et faire accepter les unions, tel un Machiavel pour qui la fin justifie les moyens. Pourtant, ce n’est pas par altruisme qu’il va aider les jeunes gens, puisqu’il est animé par le ressentiment, par un désir de destruction envers une société qui n’est pas la sienne et qui le rejette. En un renversement surprenant des rôles, le simple valet va soumettre les bourgeois. Scapin devient un personnage totalement ambigu, marginal, qui entretient peu à peu un rapport de complicité avec le public. Le spectateur se souviendra ainsi de la scène des coups de bâton, extrêmement drôle mais également violente, d’où cet étrange sentiment de malaise faisant en partie le charme de la pièce. Avec la machinerie mise au point par Eric Ruf, Géronte (formidable Didier Sandre) se retrouve enfermé dans un sac, suspendu au dessus de la scène et de l’orchestre. Animé par une pulsion de revanche, Scapin fait croire à Géronte qu’il le protégera d’une armée de spadassins à sa recherche. Le vieil homme est alors pris au piège dans le sac : les voix changent, les masques tombent, les coups pleuvent, les cris résonnent. Scapin invente des ennemis, des voix, ne retient pas ses coups contre son maître. Les personnes assises au premier rang sont invitées à venir porter les coups. Un véritable défouloir. Géronte en sort grièvement blessé, le sang coulant sur son visage. La farce déploie alors toute sa puissance, bercée par un sentiment de malaise. Scapin, le personnage marginal, dévoile à lui seul la puissance du théâtre capable de bouleverser l’ordre social. Une pièce drôle, jouissive, noire, à vocation universelle, dans une mise en scène mémorable… par Daviv, Alchimie du verbe.