Vincenzo Camuccini, La Mort de César (1798), huile sur toile (112 x 195 cm), Museo Nazionale di Capodimonte (Naples).
César
Les couleurs rouge et ocre de son habit font écho à celles du siège vide. Ce siège, qui lui est réservé lors des sessions du Sénat, symbolise la crainte de certains sénateurs, qui redoutent que César devienne roi. Il s'agit d'un des motifs possibles de son assassinat.
César porte une couronne de lauriers et une toge pourpre, deux privilèges que lui confèrent son titre d’Imperator et sa fonction de dictateur à vie.
Comme dans le texte de Suétone, il semble chercher à recouvrir son corps à l’aide de sa toge, dans un dernier geste de pudeur digne.
Un genou à terre, le corps penché vers l’arrière, il est représenté dans une position de faiblesse.
Pourtant son regard, déterminé et fier, n'exprime aucune peur.
Les conjurés
Le peintre n'a pas respecté la vérité historique : les sénateurs ne portent pas la toge prétexte (blanche bordée de rouge). Il a préféré créer des jeux de contraste et de lumière.
Les poignards, pugiones, pointés vers lui et prêts à frapper, soulignent l’imminence de l’attaque.
Comme dans le texte de Suétone, l’un des conjurés a agrippé sa toge.
Regroupés autour de César, les conjurés s’apprêtent à l'assassiner.
Les instigateurs
Son voisin détourne le regard au moment de frapper, comme s’il n’assumait pas le crime qu’il s’apprête à commettre. Il s’agit sans doute de Brutus, le protégé de César, et à qui César aurait adressé ses dernières paroles : tu quoque, mi fili.
Cet homme est sans doute Cassius, l’un des principaux opposants à César et instigateurs de la conspiration. Sa posture dynamique et l’élan qu’il prend pour frapper montrent sa haine.
La lumière met en valeur deux personnages.
Les témoins de la scène
Des sénateurs qui ignoraient tout du complot assistent à la scène. Leur visage et leur posture, bras levés pour certains, montrent leur surprise et leur peur.
D'autres semblent se précipiter pour mieux observer la scène, comme le suggère le mouvement insufflé par l’artiste dans le drapé de la toge.
Celui-ci enfouit son visage dans sa toge pour ne pas voir la scène.
La composition du tableau
Certaines lignes de force du tableau isolent les conjurés des autres sénateurs, opposant ainsi les partisans aux opposants de César.
Le motif du carrelage au sol accentue cette composition par un effet de perspective : il dirige le regard du spectateur vers la scène du meurtre.
L’assassinat se déroule dans la curie de Pompée où siégeait le Sénat. La statue de Pompée domine la scène et l’inscrit dans un triangle bien délimité. Le général semble prendre sa revanche sur César qui fut son grand rival au cours de la guerre civile.