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Séquence 3 : Sur le front de la grande guerre

JOUBERT

Created on May 11, 2023

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Transcript

Thème 1 : Se raconter Thème 2 : Dénoncer les travers de la société

..

Sequence 3 :SUR LE FRONT DE LA GRANDE GUERRE : des temoignages pour la paix

Pourquoi témoigner des horreurs de la guerre ?

index

Séance 1 : Etablir une banque de mots sur le thème de la guerre

Séance 2 : Représenter la guerre par la photographie

Séance 3 : Réfléchir aux origines de la guerre

Séance 4 : Identifier le point de vue d'un auteur sur la guerre

Séance 5 : Exprimer le tragique de la guerre

Séance 6 : Lire le souvenir d'un poète

Séance 7: Le guerrier du héros épique au soldat brisé,…

Lexique : La vie du soldat

Procédés d'écriture : donner de l'intensité au récit : îlot bonifié

Grammaire : Les propositions

Conjugaison : les temps du récit

Orthographe : les adverbes en ment

Production écrite : jeu de rôle

Séance 1 : Etablir une banque de mots sur le thème de la guerre

  • Brainstorming et nuages de mots
  • Observation d'un tableau d'Otto Dix
  • Lecture d’un extrait du roman Au revoir là-haut
  • Visionnage du début du film Un long dimanche de fiançailles
  • Enrichissement de la banque de mots

GUERRE

Banque de mots

Les joueurs de skatOtto Dix - 1920

Huile sur toile avec photomontage et collage, aujourd’hui conservée à la Neue Nationalgallery de Berlin (Allemagne)

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Au revoir là-haut, Pierre Lemaître
On retrouve l'idée de la violence et de la sauvagerie de la guerre, ainsi que l'angoisse du personnage. Toutefois, le narrateur, à travers Albert, ne semble pas se désolidariser de la masse des soldats (il suit l’action, il semble être le représentant de la masse des soldats choisi par un narrateur omniscient pour suivre l’action en cours

Champ lexical de la guerre :

Séance 2: Témoigner de la guerre par la photographie

S'entrainer à l'analyse de l'image: 1ère étape = décrire précisément.
portrait anonyme
Les Champs Élysées lors de la guerre 1870-1871
La fleur au(x) fusil(s)Le 21 octobre 1967, une marée humaine se forme dans la capitale des États-Unis. Avec un message : non à la guerre ! Depuis plusieurs années, l'Amérique envoie ses jeunes citoyens combattre au Vietnam, théâtre de l'affrontement à distance entre les États-Unis et l'URSS. Et de cela, les pacifistes ne veulent pas. Hippies en tête. Pour interpeller le président Lyndon Johnson, ils sont 100.000 à se rassembler autour du bassin du Lincoln Memorial, puis 50.000 à marcher sur le Pentagone.Parmi eux, une adolescente, Jan Rose Kasmir. Du haut de ses 17 ans, elle s'est jointe à la foule bruyante des contestataires et défile avec sa robe à fleurs.
« La fille à la fleur » Marc Riboud - 21 octobre 1967

Séance 3: Réfléchir aux origines de la guerre

La guerre a pour elle l’antiquité ; elle a été dans tous les siècles : on l’a toujours vue remplir le monde de veuves et d’orphelins, épuiser les familles d’héritiers, et faire périr les frères à une même bataille. Jeune Soyecour (1)! je regrette ta vertu, ta pudeur, ton esprit déjà mûr, pénétrant, élevé, sociable ; je plains cette mort prématurée qui te joint à ton intrépide frère, et t’enlève à une cour où tu n’as fait que te montrer : malheur déplorable, mais ordinaire ! De tout temps les hommes, pour quelque morceau de terre de plus ou de moins, sont convenus entre eux de se dépouiller, se brûler, se tuer, s’égorger les uns les autres ; et pour le faire plus ingénieusement et avec plus de sûreté, ils ont inventé de belles règles qu’on appelle l’art militaire ; ils ont attaché à la pratique de ces règles la gloire ou la plus solide réputation ; et ils ont depuis renchéri de siècle en siècle sur la manière de se détruire réciproquement. De l’injustice des premiers hommes, comme de son unique source, est venue la guerre, ainsi que la nécessité où ils se sont trouvés de se donner des maîtres qui fixassent leurs droits et leurs prétentions. Si, content du sien, on eût pu s’abstenir du bien de ses voisins, on avait pour toujours la paix et la liberté. « Du Souverain ou de la République », Les Caractères, La Bruyère. (1) Nom d’un jeune homme aristocrate.

Question n°1 – Selon l’auteur, depuis quand la guerre existerait-elle ? Qu’est-ce que cela signifie ? Question n°2 – Citez les conséquences de la guerre. Qu’en pensez-vous ?
 Question n°3 – Relevez une des causes de la guerre évoquée : commentez cette cause. Question n°4 – Pourquoi l’Homme est-il toujours en guerre ? Nommez ce trait de caractère et justifiez votre réponse. Question n°5 – D’après l’auteur, comment peut-on éviter la guerre ? Cela semble-t-il difficile ? Question n°6 – Quel point de vue l’auteur adopte au sujet de la guerre ? Semble-t-il la vanter ou la critiquer ? Justifiez votre réponse.

JE RETIENS:

La Bruyère traite la thématique de la guerre. Il explique qu’elle a toujours existé et sous-entend qu’elle existera toujours. Il critique les causes de ces évènements destructeurs : l’avidité et la cruauté des Hommes qui veulent toujours avoir que ce les autres ont et n’arrivent pas à apprécier ce qu’ils possèdent déjà. La guerre est une machination de l’Homme qui veut voler injustement ce qu’il désire et crée des conflits violents et meurtriers. L’auteur rappelle que c’est en apprenant à se contenter de ce qu’on récolte qu’on pourra trouver la paix. Cependant, jusqu’à aujourd’hui, personne n’a accédé à ce mode de fonctionnement.

Séance 4: Identifier le regard d’un auteur sur la guerre

  • Travail en îlot
  • Choisir un mot du texte qui caractérise le regard porté sur la guerre
  • Echange oral : Quel message l'auteur essaie-t-il de faire passer ? Par quels procédés d'écriture ?
  • Travail de synthèse à l'écrit : Comment dans ce texte sont dénoncées la violence et l’absurdité de la guerre ?
1932

Le choix de l'anti-héros pour dénoncer l'absurdité de la guerre

Ces Allemands accroupis sur la route, têtus et tirailleurs, tiraient mal, mais ils semblaient avoir des balles à en revendre, des pleins magasins sans doute. La guerre décidément, n’était pas terminée ! Notre colonel, il faut dire ce qui est, manifestait une bravoure stupéfiante ! Il se promenait au beau milieu de la chaussée et puis de long en large parmi les trajectoires aussi simplement que s’il avait attendu un ami sur le quai de la gare, un peu impatient seulement. Moi d’abord la campagne, faut que je le dise tout de suite, j’ai jamais pu la sentir, je l’ai toujours trouvée triste, avec ses bourbiers qui n’en finissent pas, ses maisons où les gens n’y sont jamais et ses chemins qui ne vont nulle part. Mais quand on y ajoute la guerre en plus, c’est à pas y tenir. Le vent s’était levé, brutal, de chaque côté des talus, les peupliers mêlaient leurs rafales de feuilles aux petits bruits secs qui venaient de là-bas sur nous. Ces soldats inconnus nous rataient sans cesse, mais tout en nous entourant de mille morts, on s’en trouvait comme habillés. Je n’osais plus remuer. (...) Serais-je donc le seul lâche sur la terre ? pensais-je. Et avec quel effroi !... Perdu parmi deux millions de fous héroïques et déchaînés et armés jusqu’aux cheveux ? Avec casques, sans casques, sans chevaux, sur motos, hurlants, en autos, sifflants, tirailleurs, comploteurs, volants, à genoux, creusant, se défilant, caracolant dans les sentiers, pétaradant, enfermés sur la terre, comme dans un cabanon, pour y tout détruire, Allemagne, France et Continents, tout ce qui respire, détruire, plus enragés que les chiens, adorant leur rage (ce que les chiens ne font pas), cent, mille fois plus enragés que mille chiens et tellement plus vicieux ! Nous étions jolis ! Décidément, je le concevais, je m’étais embarqué dans une croisade apocalyptique. On est puceau de l’Horreur comme on l’est de la volupté. Comment aurais-je pu me douter moi de cette horreur en quittant la place Clichy ? Qui aurait pu prévoir avant d’entrer vraiment dans la guerre, tout ce que contenait la sale âme héroïque et fainéante des hommes ? À présent, j’étais pris dans cette fuite en masse, vers le meurtre en commun, vers le feu... Ça venait des profondeurs et c’était arrivé. Voyage au bout de la nuit - Louis-Ferdinand Céline

Question n°1 – Quels camps s’opposent dans ce texte ? Question n°2 – Comment le narrateur décrit-il le camp adverse ? Citez le texte. Question n°3 – Relevez les commentaires qu’il fait sur la campagne. Qu’en pensez-vous ? Question n°4 – Quelle image nous donne-t-il du commandant ? Question n°5 – Cette description ressemble-t-elle à celle du bataille ordinaire ? Question n°6 – Quelles sont les conclusions du narrateur sur sa présence à la guerre ? Vous semble-t-il satisfait ? Question n°7 – Pourquoi peut-on dire qu’il est un anti-héros ? Question n°8 – Quelle idée l’auteur véhicule-t-il de la guerre ?

JE retiens

Dans cette scène de bataille, l’auteur met en avant un personnage principal qui est un anti-héros. Il a peur de la guerre, refuse d’y participer et se cache pour observer. Il délivre alors de manière comique un avis surprenant sur les évènements. A travers son langage familier, le ridicule des allemands et du colonel, il montre que les hommes sont stupides et aussi enragés que des chiens. Selon lui la guerre est un « meurtre collectif », soit un évènement monstrueux et les participants sont tous fous. L’auteur cherche à décrédibiliser la guerre en la dénonçant d’une manière contournée pour faire réfléchir les lecteurs.

Séance 5 : Exprimer le tragique de la guerre

Dans A l'ouest, rien de nouveau, l'écrivain allemand Erich Maria Remarque témoigne de son expérience du front pendant la Première Guerre Mondiale. Le personnage principal se nomme Paul Braumer ; il est âgé de 19 ans lorsque la guerre commence. C'est un roman pacifiste qui dénonce la tragédie de la guerre. Quand les nazis arrivent au pouvoir en 1933, ils condamnent le roman qui est brûlé en place publique avec d'autres livres.

"Nous sommes des morts insensibles qui, par un stratagème et un un ensorcellement dangereux, sont encore capables de courir et de tuer."

Quels commentaires vous inspire cette phrase extraite du roman ?

  • Texte de Remarque pages 68-69 du manuel
  • Questions page 69
"Nous sommes devenus des animaux dangereux, nous ne combattons pas, nous nous défendons contre la destruction. Ce n'est pas contre des humains que nous lançons nos grenades, car à ce moment là nous ne sentons qu'une chose: c'est que la mort est là qui nous traque, sous ces mains et ces casques.[...] La fureur qui nous anime est insensée: nous ne sommes plus couchés, impuissants, sur l’échafaud, mais nous pouvons détruire et tuer, pour nous sauver... pour nous sauver et nous venger."
Exercice d'écriture :

Sujet : Dans une lettre adressée à ses parents, Paul raconte la souffrance physique, l’horreur du spectacle, la violence du champ de bataille, la peur, le désespoir face à la perte progressive de son identité.

JE Retiens:

La description de l’horreur, dans le texte de Remarque, s’appuie sur plusieurs procédés: -le champ lexical de la souffrance et de la destruction -des énumérations et des phrases longues qui donnent un souffle épiqe au récit -une déshumanisation des soldats (comparaison avec des objets...) -le registre fantastique qui tend à rendre la scène irréelle A travers cette fiction, l'auteur interroge la guerre et ses conséquences déshumanisantes, violentes, destructrices.

Séance 6: Lire le souvenir d'un poète

« La guerre et ce qui s'ensuivit » (Le Roman inachevé, 1956), Louis Aragon Le poète se souvient des frères d'armes de son régiment qui a pris le train à la gare de Verberie dans l'Oise pour rejoindre le front.

Question n°1 – Présentez ce poème avec le vocabulaire adapté. (= comment est-il composé ? Strophes, rimes, vers etc.) Question n°2 – A quel moment le poète s’est-il rendu compte que ce n’était « plus du jeu » ? Justifiez votre réponse à l’aide du texte. Question n°3 – Quelle périphrase utilise-t-il pour nommer les soldats ? Commentez-la. Question n°4 – Relevez les propos dits sur les victimes de guerre. Quel sentiment cherche-t-il à nous faire ressentir ? Question n°5 – A quoi sont destinés les soldats ? (dernière strophe). Selon vous est-ce vrai ?

JE RETIENS:

Dans son texte, le poète illustre le départ à la guerre des soldats. Il rappelle à quel point ce moment est marquant mais aussi traumatisant car, au début, ils ne se rendent pas exactement compte de ce qu’il va se passer. Ils savent qu’ils vont à la guerre mais n’ont pas conscience de l’ampleur des évènements. Ils comprennent cela au moment où ils apprennent qu’ils remplacent des hommes sûrement blessés. Ce qui les attendent sont les blessures, la douleur, la mort et la disparition complète de la terre et de la mémoire des autres. Aragon dénonce cette condition finale des soldats qui finissent oubliés de tous alors qu’ils se sont sacrifiés. On peut aussi dire qu'il leur rend hommage.

Séance 7 : du héros épique au soldat brisé

Otto Dix, Sodat blessé, 1916

Achille tuant penthésilée, vase grec, VIème siècle avant J-C

Texte 1 : L’Iliade, Homère - VIIIème siècle avant J-C Et Achille perça Moilios d’un coup de lance, de l’une à l’autre oreille. Et de son épée à lourde poignée il fendit par le milieu la tête d’échelon, fils d’Agénor ; et l’épée fuma ruisselante de sang, et la noire mort et la moire (1) violente couvrirent ses yeux. Et il frappa Deucalion là où se réunissent les nerfs du coude. La poitrine d’airain (2), lui engourdit le bras et il resta immobile, voyant la mort devant lui. Et Achille, d’un coup d’épée, lui enleva la tête, qui tomba avec le casque. La moelle jaillit des vertèbres, et il resta étendu contre terre. De même qu’un vaste incendie gronde dans les gorges profondes d’une montagne aride, tandis que l’épaisse forêt brûle et que le vent secoue et roule la flamme, de même Achille courait, tel un démon, tuant tous ceux qu’il poursuivait, et la terre noire ruisselait de sang. (1) Moire =divinité représentant la mort dans l’Antiquité grecque (2) Airain = bronze

Texte 2 : A l’ouest rien de nouveau, Erich Maria Remarque - 1929 Nous voyons des gens à qui le crâne a été enlevé, continuer de vivre; nous voyons courir des soldats dont les deux pieds ont été fauchés; sur leurs moignons éclatés, ils se rainent en trébuchant jusqu'au prochain trou d'obus; un soldat de première classe rampe sur ses mains pendant deux kilomètres en trainant derrière lui ses genoux-brisés; un autre se rend au poste de secours, tandis que ses entrailles coulent par-dessous ses mains qui les retiennent; nous voyons des gens sans bouche, sans mâchoire inférieure, sans figure ; nous rencontrons quelqu'un qui, pendant deux heures, tient serrée avec les dents l'artère de son bras pour ne point perdre tout son sang ; le soleil se lève, la nuit arrive, les obus sifflent; la vie s'arrête.

La vie du soldat

Exercices page 80 du manuel

Ilot bonifié : techniques pour donner de l'intensité à son récit

Page 81 du manuel

Production ecrite

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- cadre : toute la pièce- utilisation des chaises, tables, tapis, vêtements pour se cacher- déroulement : * mise en place des conditions d’écriture - les élèves figurent une blessure et recherchent leur cachette et leur position pour écrire cette dernière lettre de leur poilu – ne plus voir personne dans la salle * écriture de la lettre – 30 minutes : en silence – en soignant l’écriture * fin de la lettre : au signal du professeur – terminer sa phrase en cours et reprendre sa place

BILAN SÉQUENCE Dans cette séquence nous avons traité d’une thématique ancrée dans la société : la guerre. Nous avons pu voir que les écrivains engagés, à travers divers supports littéraires (chanson, poème, roman) dénonçaient tous la guerre. Grâce à des registres pathétiques, tragiques ou encore comiques, ils veulent révéler aux yeux de tous que la guerre est un meurtre collectif, injuste faisant beaucoup de morts inutiles, beaucoup de victimes innocentes et que c’est le peuple qui en souffrait le plus car son avis n’était pas pris en compte. Tous espèrent que la population sera en mesure de prendre connaissance de ces travers afin de se rebeller tous ensemble et marcher vers la paix.

Sujet de réflexion:

Fénelon a écrit : « La guerre est un mal qui déshonore le genre humain. » Partagez-vous son point de vue ? Vous donnerez votre réponse en développant 2 arguments et 2 exemples.

Prolongement

14

de Jean Echenoz

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14 est un roman sur la grande guerre. Cinq hommes originaires d'un même village vendéen sont mobilisés dès les premières semaines du conflit. Jean Echenoz ne raconte pas l'horreur des combats, il décrit plutôt comment ces hommes sont frappés par le destin.

1. « Comme sur une planche anatomique » (l.10) : quel champ lexical annonce cette comparaison ? Citez d’autres termes qui confirment votre proposition. 2. a. Quel autre « métier » ce champ lexical peut-il évoquer ? Justifiez. b. En quoi est-ce une prise de position de l’auteur par rapport à la guerre ? 3. Outre le lexique, comment le lecteur traduit-il l’horreur de la guerre ? Essayez de nourrir vos éléments de réponse par des outils d’analyse stylistique. 4. Quels éléments réalistes décrivent les conditions de vie dans les tranchées (trois attendus) ?

Sous-titre

En ce matin de novembre 1915, un fin tapis de neige recouvre la colline de Notre-Dame-de-Lorette et ses alentours. Son sommet, qui culmine à 165 mètres d’altitude, offre par temps clair une vue imprenable sur le bassin minier au nord, et sur la plaine d’Arras. Ce point stratégique est, au début de la Première Guerre mondiale, farouchement disputé par l’armée française et l’armée allemande. Pendant un an, les troupes s’affronteront sans relâche dans des combats d’une violence inouïe. Lorsqu’il arrive au pied de la colline, Emmanuel Mas ne peut que constater l’horreur. L’horreur d’un charnier où périrent, d’octobre 1914 à novembre 1915, 188 000 soldats, et où tout ou presque fut entièrement détruit. Du petit village d’Ablain-Saint-Nazaire, que Mas s’empresse de photographier, il ne reste rien, sinon quelques troncs d’arbres calcinés qui trônent tristement au milieu des ruines et des trous d’obus. Le jeune homme de 23 ans est en mission : c’est un « soldat de l’image » qui, de l’éperon de Notre-Dame-de-Lorette aux tranchées de l’Aisne, en passant par les eaux bleues de la Méditerranée, doit documenter la guerre pour le compte de l’armée.