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Un secret, Philippe Grimbert

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Created on May 5, 2023

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Transcript

Un secret

Philippe Grimbert

"Écrire est le moyen que j'ai trouvé pour faire mon travail de deuil"

Introduction

Roman autobiographiqueÉcrit à la première personne Histoire d'un enfant né au sortir de la Seconde Guerre Mondiale à travers son propre témoignage et ses propres pensées

Personnages

  • Hannah, première femme de Maxime, déportée et gazée à Auschwitz,
  • Robert, premier mari de Tania, mobilisé pendant la Seconde Guerre Mondiale, fait prisonnier et tué dans un camp en Europe de l’Est,
  • Simon, fils de Tania et Robert, déporté et gazé à Auschwitz
  • Auteur-narrateur, Philippe Grimbert, Maxime, père du narrateur,
  • Tania, mère du narrateur,
  • Louise, voisine et amie de longue date de Maxime, Tania ; confidente et amie du narrateur,

Début du roman

On assiste à la représentation que le narrateur se fait de lui-même, ses peurs, ses doutes et ses insécurités. Il invente un frère aîné imaginaire qui sera le contraire du narrateur: il sera fort, grand, beau et il devient une fierté pour sa famille et les personnes de son entourage. Le narrateur invente également leur passé.

Début du roman

Ce travail d'imagination dure jusqu'à la révelation, par Louise, fidèle amie de ses parents, d'une vérité longtemps dissimulée. Cette découverte constitue un bouleversement dans la vie du jeune narrateur et il se présente pour lui une possibilité de se construire en tant qu'homme.

Vidéo résumé et analyse

Chapitre 1

Le roman débute sur un préambule en guise d’introduction. On peut y suivre les pensées du narrateur, Philippe Grimbert, sur sa propre condition. Le narrateur est un petit garçon né en 1948, quelques années après la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Le petit garçon ressent d’intenses complexes vis-à-vis de son physique chétif et de sa santé très fragile qui lui impose de recevoir des soins très réguliers. C’est Louise, vieille infirmière dont le cabinet est voisin du magasin d’article de sport de ses parents, qui le prendra en charge. Louise est une vieille dame de 60 ans, qui est, elle aussi, fournie d’un physique abîmé : elle boite sévèrement et fume énormément. Les complexes du narrateur sont d’autant plus grands qu’ils font face à la prestance magnifique de ses parents, tous deux passionnés et pratiquants assidus de sport. Par un phénomène de compensation de ses complexes, le narrateur s’invente un frère aîné qu’il imagine comme son strict opposé. Son frère est grand, il est beau, courageux et fort et fait très rapidement office de référence pour le jeune garçon. Son frère imaginaire devient un exemple qui le guide dans la vie et le réconforte dans ses moments de doute. Mais petit à petit, ce frère idéal devient très envahissant et ne fait qu’accentuer les complexes du petit garçon. Le narrateur retrouve également une vieille peluche dans le grenier de ses parents, qu’il adopte et nommera « Sim », ce qui provoquera un surprenant rejet de la part de son père. Le narrateur en vient donc à développer de profonds questionnements sur sa propre identité, presque sous forme de rejet de lui-même. Pourquoi son prépuce a-t-il été coupé ? Pourquoi est-il baptisé si tard ? Pourquoi ce nom, Grimbert, et non pas Grinberg qui aurait été plus simple ? Autant d’interrogations et de doutes auxquels les parents du narrateur ne réagissent que par le silence, mais dont il se réfugiera dans son imaginaire, mais également auprès de Louise qui devient sa confidente.

Chapitre 2

Le silence de ses parents se fait toujours plus pesant à mesure que le narrateur s’interroge sur sa propre existence. Pour combler ce silence, le garçon tentera de reconstituer par son imaginaire l’histoire de sa famille à parti des quelques éléments qu’il a pu glaner. Dans l’esprit du jeune garçon, ses parents sont des modèles de courage et d’abnégation, mais sont également la représentation de ce que l’amour a de plus beau et de plus fort. Son père, Maximele est le fils d’un émigré originaire de Roumanie. Faute de moyen, Maxime a dû mettre de côté ses désirs d’études pour travailler dans la boutique familiale de fabrication de bonnets. Par esprit de revanche, il se consacrera corps et âme à la lutte et à la gymnastique pour devenir un athlète accompli. Maxime rencontre sa mère, Tania, à la piscine. Elle est championne de plongeon, mais également mannequin, vivant avec sa mère couturière. Les deux jeunes gens tombent amoureux l’un de l’autre, se marient, et dédient leur vient à leur passion commune : ils transforment la boutique de fabrication de bonnets en magasin de sport. Maxime et Tania fuient le péril Nazi et se réfugient en zone libre en 1942 et confient leur boutique à Louise restée en zone occupée. Cette période est une période paradoxalement heureuse pour le couple, en contradiction avec les horreurs de la guerre. À la Libération, une fois la guerre terminée, ils retrouvent leur magasin de sport. Malgré des débuts difficiles, ils relancent leur affaire et donnent alors naissance à Philippe.

Chapitre 3

Le narrateur, bon élève, mais mauvais en sport, se pose toujours autant de questions sur lui-même. Un épisode le marquera très fortement et alimentera encore plus ses interrogations : la réaction de rejet de son père face à un film sur la Shoah. Un jour de sortie de classe au cinéma pour voir un reportage sur la Shoah pendant la guerre, le garçon le plus populaire de la classe lui envoie des moqueries à caractère antisémite. Le narrateur s’en amuse pour plaire au garçon, mais est soudain pris d’une profonde rage et se bat violemment avec lui ; pour la première fois de sa vie. Le narrateur parvient à dissimuler à ses parents l’origine de ses blessures physiques, mais confiera toute l’histoire à Louise qui lui livrera un terrible secret pesant sur sa famille ; malgré la promesse de silence que celle-ci avait faite à Maxime et à Tania. Le narrateur avait un frère qui est mort pendant la guerre.

Chapitre 4

Aidé par Louise, le narrateur entreprend donc de reconstruire l’histoire sa famille. Cette fois-ci, la version ne correspond plus à une reconstitution fondée sur l’imaginaire du narrateur, mais à la vérité. Au fur et à mesure du dévoilement de cette vérité, le narrateur prend conscience que celle-ci était partiellement présente en lui, à travers les éléments de son imaginaire. Et cette vérité est pour le moins troublante. Tout d’abord, ses parents ainsi que toute sa famille et Louise, sont juifs. En outre, ses parents ont été mariés une première fois. Son père, Maxime, était marié à Hannah, tandis que sa mère, Tania, était marié au frère d’Hannah, Robert. En dépit de ces unions respectives, le narrateur dévoile l’attirance réciproque qui existait entre Maxime et Tania. Mais cette attirance doit être mise de côté lorsque Hannah donne naissance à Simon. Au début de la guerre, Robert est mobilisé, puis capturé et enfermé dans un camp de prisonniers tandis que Tania reste à Lyon. Les mesures anti-juifs s’intensifient, et, après avoir nié le danger qui pesait sur sa famille parce qu’il n’était pas pratiquant, Maxime décide de fuir avec sa famille en zone libre. Davantage exposé parce qu’ils sont des hommes, Maxime et son père fuient les premiers avant que Hannah et son fils ne les rejoignent. Lors de leur passage, Hannah présente ses papiers d’identité originels indiquant son origine juive. Elle et son fils sont arrêtés. Maxime est meurtri par la douleur de la perte de sa femme et de son fils dont il était si fier. Maxime et Tania deviennent amants et, lorsqu’à la fin de la guerre, aucun des disparus ne revient, ils se marient et ouvrent un magasin de sport, non sans ressentir une intense culpabilité.

Chapitre 5

La fin du roman retrouve le présent du narrateur, qui gagne en confiance en lui tandis qu’il a fait la lumière sur son passé familial. Passionné par les études, il devient psychanalyste malgré un échec en terminale en raison d’une question sur Pierre Laval. Il apaise ses parents de leur culpabilité en leur avouant certains détails qu’ils ne connaissaient pas mais qu’il a lui-même découvert grâce à des recherches d’archives : Hannah et Simon ont été gazés dès leur arrivée à Auschwitz. Tania et Maxime, vieillissants, finiront par se donner la mort et seront enterrés au carré juif du cimetière du Père-Lachaise.

Épilogue

Après plusieurs années, Philippe Grimbert et sa fille, Rose, visitent le parc qui se situe non loin de leur résidence. Ils y font la découverte du cimetière pour chiens de la fille et ambassadrice de Pierre Laval. Repensant à Simon, qui, lui, n’avait pas eu droit à une sépulture à la différence des chiens de cette dame, Philippe Grimbert est pris d’une vague d’intense émotion. Il envoie la photo de son frère disparu à la fondation Klarsfeld.

Analyse de l'oeuvre

L’auteur est également psychanalyste et ce détail possède toute son importance pour l’analyse du texte. Car cette œuvre est une œuvre qui est profondément psychanalytique, c’est-à- dire, elle sert à l’auteur de méthode de recherche sur les processus inconscients qui l’ont habité toute sa vie. Le narrateur est donc un alter ego non dissimulé de l’auteur (les deux sont homonymes) qui lui permet de témoigner de son histoire personnelle et familiale. Un Secret est donc un roman qui, s’il se distingue par sa petite taille (191 pages seulement), est extrêmement fourni dans les thématiques qu’il aborde. Un Secret est ainsi avant toute chose un roman sur la perception que l’on peut avoir de soi et sur l’évolution de cette perception au fur et à mesure que des éléments de vérité viennent compléter la connaissance que nous avons de notre propre histoire. À ce titre, le roman est donc également un roman qui traite de la question de l’incidence que peut avoir le passé familial – notamment un passé familial aussi troublé que celui des juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale – sur sa propre construction ; en d’autres termes ce roman traite de la résurgence des blessures du passé et de la manière de se les approprier dans son existence présente. Par là même, Un Secret est également un roman qui s’interroge sur une dimension presque métaphysique en ce qu’il traite de l’indicible ; de ce qui, dans une existence, ne se voit pas, mais influence notre existence. Cette question est, par ailleurs, une thématique très contemporaine sur laquelle des études tout à fait sérieuses et scientifiques se penchent depuis plusieurs années ; notamment dans le cadre de génocides comme le génocide des juifs d’Europe pendant la Seconde Guerre Mondiale ou le génocide arménien de 1915. Ces études tendent à déterminer si un événement aussi traumatique que l’extermination d’une population peut avoir des conséquences psychologiques cachées sur les descendants des personnes visées. Mais le roman de Philippe Grimbert est aussi très largement un roman sur le thème de la famille, et plus précisément sur les silences qui peuvent peser au sein même de la structure familiale. C’est donc un appel à briser ces tabous qui ne font que perpétuer certaines blessures : la parole comme exutoire (thème central de la méthode psychanalytique). Parallèlement à cette réflexion sur la famille – et c’est aussi là une grande force de ce roman –, le texte développe une réflexion sur la perception que nous développons de nous-même en fonction de notre environnement.

Amour

Guerre

Nazisme

Autobiographie

Exemples de questions pour l'examen B

Exemple 3

Exemple 2

Exemple 1

En quoi l'incipit met-il en place une "inquiétante étrangeté"?

Comment ce roman pousse à nous interroger, à connaître, à nous souvenir de notre histoire personnelle et familiale, au sein de la grande Histoire?

Pourquoi ce roman est une oeuvre autobiographique et psychanalitique?

Exemple de réponse partielle

Le déni des origines. Quels sont les détails et événements qui témoignent que les parents du narrateur ont tout fait pour effacer les traces de leur généalogie ?

  • Le père du narrateur a fait modifier l’orthographe du patronyme après sa naissance pour en faire un nom écrit-il « bien de chez nous…qui permettait de planter des racines profondes dans le sol de France » Grinberg, qui trahit trop la judéité, est devenu Grimbert : voir l’interprétation psychanalytique des deux lettres changées. (p.15, 16 et 17 et p.154)
  • Les parents ont fait baptiser leur fils. La circoncision n’a rien d’un rituel ; c’est une simple intervention médicale.
  • Maxime, le père du narrateur, « aurait voulu devenir médecin ou avocat …ce qui aurait fait oublier la consonance étrangère de son patronyme. » Devenu un sportif de haut niveau poussé par un idéal de perfection : « sa carrure d’athlète fait oublier ses origines. » de même que son physique séduisant (P. 36, 37, 38).
  • Joseph le grand-père paternel a émigré de Bucarest ; il ne dit rien de son pays natal. (P.61). Il redoute les persécutions qu’il a fuies en Roumanie, évoque la Nuit de Cristal ( p. 100)
  • Martha, la mère de Tania a des « aïeux immigrés » et « l’accent de la Lithuanie, province russe ». Le père de Tania, qui les a abandonnées, « lui a transmis un nom à consonance anglaise, irréprochable » (p..40).
  • On a caché à l’enfant ses origines, son appartenance à la religion juive. Oncles, tantes, grands-parents, apparaissent au narrateur comme « une société secrète, liée par un deuil impossible. » (P.63) Des raisons historiques liées au génocide des Juifs et l’histoire singulière de ses parents expliquent et alimentent le silence et le secret dont il va tenter de se délivrer. Mais ce n’est pas un roman historique : le narrateur ne s’intéresse qu’aux éléments contextuels qui ont une incidence sur l’histoire familiale. Il souligne les effets du silence après la Shoah sur les survivants de la 2ème génération et comment l’Histoire peut peser sur l’histoire des individus. (p.16)

Fin