Nos paysages communs
Mme Brosse
Created on February 4, 2023
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Transcript
Nos paysages communs
1ère Spé-2023/2024 Mme Brosse
Qu’est-ce qu’un paysage ? Est-ce une fenêtre ouverte sur le monde ?
Colette Garraud , historienne de l'art dit :"Si l'on cherche la définition du mot paysage dans les anciens dictionnaires, on trouvera : " étendue de nature vue sous un seul aspect", c'est-à-dire que, par rapport au paysage, c'est le regard qui est sollicité, même si, après, on parlera aussi de paysage sonore. Et, quand on dit "sous un seul aspect", ça veut dire selon un point de vue, et cette idée, d'un point de vue donné, c'est celle qui a fondé l'histoire de la perspective. Par rapport à un art pictural où l'on se plaçait "devant" le paysage et où l'on place le spectateur "devant" l'image du paysage, on peut dire que les artistes vont aller travailler "dans" le paysage."
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Paysage
"Lorsque nous "voyons" un paysage, nous nous situons dedans" John Berger; Voir le voir.
Podcast " L'art et la matière" France CultureL'art est l'environnement.
Podcast France Culture Monet-Mitchell, des peintres et des paysages
Pour bien cerner la notion de paysage, il faut concevoir la définition de ce concept dans toutes ses acceptions. Selon le Vocabulaire d'esthétique, un paysage est autant une "configuration physique générale d'une région géographique" que "l'aspect qu'on en découvre d'un point donné". Il est aussi "l'oeuvre d'art représentant un tel aspect". Il ressort de cette définition une triple conception de la notion de paysage : le paysage en lui même ( qu'Alain Roger, dans Court traité du paysage, nomme le "pays", dépourvu de valeur esthétique), le paysage à voir ( auquel on a donné une valeur esthétique), le paysage à représenter. Il convient cependant d'en rajouter uen quatrième : le paysage à faire.Il n'est en effet pas aussi simple que cela d'analyser les relations qu'entretiennent le "pays", la peinture de paysage comme représentation et le paysage comme point de vue. En effet, le moyen-âge ne connait pas le concept de paysage. Il n'a de conscience de son milieu naturel qu'en terme de danger potentiel. Il semble avéré que ce soit l'art et les artistes de la Renaissance qui ont modifié le regard de l'homme sur son environnement. Le paysage comme schème* de vision va alors trouver son fondement dans le modèle pictural. Pour reprendre la pensée d'Alain Roger, la puissance esthétique a "artialisé" la nature " in visu".Le paysage comme genre pictural: un concept inventé à la Renaissance.Alain Roger, dans son traité, rappele l'origine du concept de paysage en occident. De tout temps, la peinture a représenté des élèments naturels. Cependant, on ne peut pas parler de "paysage" au sens fort du terme. En effet, il ne faut pas confondre la présence d'éléments organiques éparses schématiques et ornementaux ( dont la présence est surtout signifiante et édifiante) avec une représentation homogène et naturaliste de l'environnement.Il revient aux peintres du XIIIème siècle de tenter les premières représentations de paysage dans un espace analogue à celui de l'espace réel ( avec un souci descriptif objectif et naturaliste, Giotto , Saint François recevant les stigmates.) Selon Alain Roger, il faut attendre deux conditions pour que le concept de paysage se développe. Ces deux conditions émergent avec la Renaissance. D'une part, les élèments naturels se "laïcisent" en s'éloignant du motif principal ( grâce à l'apparition de la perspective qui étage en profondeur l'organisation de la toile.) D'autre part, cet éloignement des élèments naturels vers le lointain est source d'autonomie, d'homogénéité et d'unification. Le naturalisme l'emporte sur le symbolique ( Lorenzetti, Les effets du bon gouvernement, vers 1340, Le Château au bord du lac et Ville sur la mer.) Que ce soit avec une volonté descriptive de vues de villes ou de campagnes, ou à partir de composantes imaginaires, le XVème siècle va cristallisaer ces découvertes ( Giovanni Bellini, La vierge et l'enfant, Vinci, Dûrer, Breughel), Giorgione, La tempête) On citera à la suite les paysagistes hollandais du XVIIème, dont les oeuvres font étalage d'une précision quasi documentaire ( Ruisdael), ainsi que les paysages à l'antique ( à la fois précis, poétique et métaphysique) de Poussin ( Et in Arcadia Ego) et Le Lorrain. Il ne faut pas oublier les représentations mettant en avant la variabilité et l'inconstance du paysage issues des modifications atmosphériques. Les peintres de l'école de Barbizon ( Camille Corot, LéEglise de Marissel) autant que les impressionnistes ( Monet, Les Meules) vont en effet transcrire leurs différentes expériences du paysage. Le XXème siècle, lui, réinvestira l'expression de la personnalité du peintre dans le grandes productions abstraites gestuelles (Joan Mitchell, Ladybug, W.de Kooning, M;Rothko, J.Pollock, Number 1)*schème: Représentation abstraite, structure d'ensemble
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Paysage
PETIT HISTORIQUE DE LA NOTION DE PAYSAGE EN OCCIDENT
La Veduta.Il faut noter aussi le rôle prépondérant de l'invention de la "veduta", fenêtre ouverte dans la scène du tableau, offrant un point de vue sur un paysage autonome et homogène ( Jan Van Eyck, La Vierge au chancelier Rolin, vers 1433). C'est une sorte de "tableau dans le tableau" avant de devenir un motif à part entier. Cette veduta place le spectateur dans un rôle doucle : il voit la scène principale tout en bénéficiant d'un point de vue sur un paysage.Le paysage à faire et à voir : les activités artistiques de l'homme dans le nature.L'appartition du paysage homogène amène les artistes à se rendre " sur place" pour établir des relevés objectifs. Les activités artistiques de l'homme dans le paysage sont de deux sortes : travailler " sur le motif" ( imprssionnistes, Monet) et travailler avec le paysage et ses matériaux. Alain Roger nomme cette seconde pratique " l'artialisation in situ" ( par opposition à in visu). En effet , une tendance majeure de l'art contemporain a été d'investir la nature. Ces différentes démarches regroupées sous le terme de Land Art ont des origines très diverses. L'art des jardins se présente comme une origine apparemment directe. Pensons aux jardins à la française de Le Nôtre ( Verseilles) qui "architecture" totalement le paysage. Pensons aussi aux jardins du XVIIIème siècle qui sont conçus comme une imitation de la peinture"romaine" ( Jardin de Stowe par William Kent ) de Claude Lorrain, d'Hubert Robert ou de Fragonard ( L'île d'amour). Le jardin contemporain devient de même une pratique artistique à part entière ( Ian Hamilton Finlay, Little Sparta) Earthworks et Land Art, mouvement artistique américain et anglais des années 60 et 70 s'inscrivent dans la tradition du "non-art". Les Land artistes font des interventions en pleine nature, loin de toutes activités humaines ( particulièrement artistiques). Le fait de quitter les lieux institutionnels se double de la volonté de s'affranchir de la représentation. Pour cela, ils travaillent " dans le paysage" ( interventions spectaculaires et mécanisées, R. Smithson et sa Spiral Jetty, M;Heizer) ou "avec le paysage" ( interventions douces et éphémères, R.Long et Une ligne faire en marchantn A. Goldworthy, Nils Udo) Ils revendiquent souvent une prise de conscience écologique à travers des sentiments proche du Romantisme.
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Paysage
PETIT HISTORIQUE DE LA NOTION DE PAYSAGE EN OCCIDENT
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L'impressionisme
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L'impressionisme
« Je sais seulement que je fais ce que je peux pour rendre ce que j'éprouve devant la nature(...) j'en oublie totalement les règles les plus élémentaires de la peinture(...) Bref, je laisse apparaître bien des fautes pour fixer mes sensations. » Claude Monet, lettre du 7 Juin 1912 adressée à Gustave Geffroy depuis Giverny
« Le motif est quelque chose de secondaire, ce que je veux reproduire, c’est ce qu’il y a entre le motif et moi ». Monet
Musée de l'Orangerie
Fondation Monet
Musée Marmottan Monet
Claude Monet
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Sortir de l’atelier et peindre la nature telle qu’elle se présente à nous : c’est ainsi que l’on peut résumer l’impressionnisme. Son plus célèbre représentant, Claude Monet, a tout au long de sa carrière cherché à rompre avec l’académisme au profit d’une approche novatrice.
Les paysages impressionnistes constituent l’apport le plus caractéristique et le plus parfait accomplissement du genre. Ils en marquent aussi l’apogée: sous l’influence des précurseurs que sont Boudin, Corot, Courbet et Turner, les artistes impressionnistes, Monet, Pissaro, Sisley, Renoir, vont définitivement imposer l’évocation de la nature comme genre majeur de la peinture.Le paysage impressionniste propose une vision nouvelle de la nature coïncidant avec des techniques originales en même temps qu’un témoignage d’un monde qui change, physiquement et intellectuellement. Pour l’artiste impressionniste, la gageure est de fixer sur la toile un reflet fugitif, de donner forme au spontané. La peinture se fait dès lors en plein air, en peignant rapidement, par touches successives, en points ou en virgules, formant un empâtement ou un glacis.
Empâtement :couche épaisse de pâte colorée, produisant un relief. Un glacis :est une couche de peinture transparente que l’on superpose à une autre déjà sèche. Son but est de créer un effet lumineux, qui va donner un effet de profondeur et de subtiles nuances. Il ne doit pas recouvrir un fond, mais uniquement modifier ou sublimer la teinte déjà présente, afin d’apporter une ambiance chromatique particulière à l’oeuvre.
Claude Monet
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Monet a 74 ans quand il commence ce décor et son élaboration coïncide avec le début de la Première Guerre mondiale. Ce projet de peinture a une mission ambitieuse : réaliser une œuvre de paix dans un monde en guerre. L’artiste plonge le spectateur dans une nature pure et silencieuse propice à la rêverie et à la réflexion. L’indéterminé stimule l’imaginaire même si le regard est arrêté par quelques nymphéas, dont le rythme pourrait suggérer une douce musique. Ce paysage, sans présence humaine ni animale, pose une question sur le lien entre l’homme et la nature, un lien perdu, peut-être, avec l’ère industrielle et la civilisation urbaine. Plus on avance dans les salles, plus le calme et le silence nous entourent. Le temps s’écoule avec la course des nuages et la scansion des arbres. Une tonalité bleue, propice à la méditation et chère aux symbolistes, y domine. L’Orangerie prend, au cœur de Paris, une dimension paisible : c’est un havre où l’on s’abrite des trépidations de la vie moderne. Un message universel d’espoir et de recommencement possible est induit par le cycle rassurant de la course du soleil.
Claude Monet (1840-1926), Cycle des nymphéas du musée de l'Orangerie, entre 1897 et 1926, huile sur toile, H. : 1,97 m, L. : environ 100 m linéaires, surface environ 200 m2, Paris, musée de l'Orangerie
Joan Mitchell
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Joan Mitchell est l’un des plus grands peintres abstraits du XXe siècle. Entre 1950 et 1958, elle travaille et expose à New York aux côtés des autres peintres expressionnistes abstraits comme Willem De Kooning, Robert Motherwell et Jackson Pollock. Elle s’installe à Paris en 1959. En 1967, à la mort de sa mère, elle achète une maison à Vétheuil, à quelques kilomètres seulement de Giverny, deux villages clés dans le développement de l’art de Claude Monet.La peinture abstraite qu ’elle met au point, immense, lumineuse, dynamique, fait profondément référence à la nature (comme en témoigne les séries de La Grande Vallée, Les Tournesols ou encore les Champs), nature qui entourait de toute part son atelier de Vétheuil, avec ses larges points de vue sur la Seine.
« Je peins des paysages remémorés que j’emporte avec moi, ainsi que le souvenir des sentiments qu’ils m’ont inspirés, qui sont bien sûr transformés… » , Joan Mitchell.
Joan Mitchell
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LA GRANDE VALLEEPeint entre 1983 et 1984, le cycle de La Grande Vallée se compose de vingt et un tableaux-dont cinq diptyques et un triptyque- qui se distinguent par la densité et l'effet all-over de la surface picturale. La rareté des blancs et l'absence de perspective y sont uniques. On retrouve la gamme chromatique caractéristique de l'artiste : le bleu cobalt et le jaune colza dominent à côté d'une multiplicité de verts, toses, violets. Des touches noires se concentrent dans la partie basse des toiles, les marques cramoisies dynamisent les compositions. Le titre fait référence au souvenir d'un lieu d'enfance d'une amie de Mitchell, Gisèle Barreau. Celle)ci lui décrit le paysage où elle se rendait avec un cousin qui, peu avant sa disparation, luiavait exprimé son désir d'y retourner. C'est à la même époque que Mitchell perd sa soeur très aimée. Dans la souffrance partagée de ces deuils, l'artiste peint une vision révée de cette vallée: " La peinture c'est l'inverse de la mort, elle permey de survivre, elle permet aussi de vivre."
David Hockney
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Fin 2018, David Hockney se rend à l'Abbaye de Westminster afin d'ignaugurer son vitrail, créé pour commémoréer le règne d'Elizabeth II. L'une des plus anciennes représentations de l'abbaye se trouve sur la Tapisserie de Bayeux. Il n'en faut pas moins pour aiguiser la curiosité de l'artiste qui décide de redécouvrir la broderie millénaire, qu'il n'avait pas vue depuis 50 ans. De ces quelques jours de vacances en Normandie naît le projet d'installer son studio de faàon pérenne dans la campagne augeronne. Entre 2020 et 2021, pendant l'immobilisation mondiale due à la pandémie, sa maison à colombages, son verger et plus généralement les paysages du bocage normand qui l'entournet, se révèlent être de nouvelles formes d'exploration artistique. Il se lance alors le défi de créer une fresque plus longue que la Tapisserie de Bayeux pour raconter l'arrivée du printemps en Normandie.David Hockney s'empresse chaque jour de coucher sur papier ou sur toile toute cette nature en mouvement au fil des saisons. Après quelques essais, sa tablette numérique lui permet finalement d'avancer plus vite son projet et de contourner les contraintes liées à la monumentalité qu'il souhaite pour sa création. Les saisons vont pouvoir ainsi défiler comme dans un film panoramique. Le résultat de ce travail est exposé face à la Tapisserie de Bayeux ( reproduction à l'échelle 1/2) une oeuvre milléniare qui l'a profondément marqué. Ce dialogue entre la célèbre broderie du XIe siècle et la fresque imposante de D.H , invite le spectateur à s'immerger dans ces deux narrations simultanément.
David Hockney
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Nature & ArtificeOrigine de ces recherches au sein du travail de Miguel ChevalierEnfin le thème de la nature est un thème récurent dans l'histoire de l'art. Tout l'art de la peinture à travers les différentes époques a été de s’inspirer de la nature pour la transposer, la réinventer, la sublimer, ou pour la recomposer comme Cézanne par « la sphère, le cône et le cylindre », avec Mondrian en géométrisant ses formes.Monet a tenté à travers la peinture et avec ses variations sur le cycle des saisons, de capter le rapport au temps et au changement de la lumière. Comme les tableaux de Monet, mes compositions numériques évoluent au fil du temps, procèdent d’une rencontre entre lumière et la couleur sur une surface plane. Toutefois, au lieu d’avoir une série de toiles, on se retrouve face à une œuvre qui s’autogénère et se développe à l’infini.”M.C.“Ces recherches ont plusieurs origines. Cette inspiration vient tout d'abord de mon enfance passée au Mexique et de mes voyages en Amérique Latine où la nature est omniprésente et luxuriante.Avec mes parents, nous nous rendions très souvent dans une petite maison de campagne à 150 kilomètres de Mexico. J’étais fasciné par énormément de plantes étranges qui poussaient dans le jardin, en particulier par des plantes carnivores comme les Dionaea Muscipula ou les Pinguiculas.Cette inspiration provient également de mes séjours de plusieurs mois passé à Kyoto au Japon, à l'occasion de ma résidence à la Villa Kujoyama en 1993 et 1994.Kyoto est la ville des temples et des jardins. Le jardin japonais est un monde de l'artifice où tout est maîtrisé dans ces moindres détails : de l'organisation de l'espace à la croissance des fleurs et des arbres. Cette parfaite maîtrise a influencé ma création.
Miguel Chevallier
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Sur-Natures 2003 >2021Les oeuvres de la génération Sur-Natures ont fait l’objet de nombreuses expositions dans des musées, centres d’art, galeries, lors de festivals. Elles ont été présentées dans des espaces intérieurs, mais également extérieurs, dans l’espace public à l’échelle architecturale (prémisse du mapping video-projection architecturale).A chaque présentation, Miguel Chevalier compose un nouveau jardin. Il définit la colorimétrie générale et choisit les graines parmis les 18 de son herbiers, celles qui composeront le jardin. Il choisit le rythme de croissance et de renouvellement.
Miguel Chevallier
Ultra-Nature 2005 - Installation de réalité virtuelle générative et interactive Exposition « Digital Paradise », Daejeon Metropolitan Museum of Art, Daejeon, Corée du Sud 2 PC, 4 videoprojecteurs, 2 caméras infrarouges - 20 x 8 m
Sur-Natures est proche d’une forme d’impressionnisme numérique. L’oeuvre retrouve la sensibilité cosmique de Monet, notamment son exploration de la lumière, du temps et de la nature, son goût des séries comme par exemple avec les Nymphéas. Les différents jardins Sur-Natures reflètent notre monde actuel où réel et virtuel, nature et artifices s’interpénètrent de plus en plus. Ces paradis artificiels cherchent à recréer les conditions d’une symbiose entre l’homme et la nature.
Sur-Natures (appelé également Ultra-Nature ou Ultra-Natureza suivant le pays où l’oeuvre est présentée), est la première génération de graines et de jardins virtuels créée au début des années 2000 avec la collaboration des informaticiens Music2eye.
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Ce mouvement s’est développé aux États-Unis à la fin des années 60, a essaimé en Europe au début des années 70 et n’a cessé depuis d’inspirer des interventions dans le paysage. Revendiquant une conception minimaliste de la sculpture, s’insurgeant contre une économie de marché et résultant d’une fuite hors des musées et galeries, le mouvement s’associe à une conscience écologique du territoire ainsi qu’à une redécouverte des cultures archaïques.On y découvre un gigantisme avec Jean Verame et ses peintures dans les montagnes du Tibesti, Michael Heizer, Robert Smithson, Robert Morris, Nancy Holt ou Alice Aycock; un art éphémère avec Dennis Oppenheim, Richard Long, Hamish Fulton, plus tard Andy Goldsworthy et Nils Udo, dont seuls les croquis, photographies, vidéos et reportages témoignent de l’œuvre.
LAND ART
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"Mettre le spectateur DANS le paysage" Robert Smithson
C’est au XXe siècle que le paysage se décline en photographie, en vidéo, en installation et sculpture. Les artistes interviennent à l’échelle du paysage, ils oeuvrent, transforment le monde d’une manière éphémère.
LAND ART
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Walter De Maria, The Lightning Field, 1977The Lightening Field, que l’on peut traduire par « champs de foudre », de l’artiste Walter De Maria est une œuvre très connue de ce mouvement. Il s’agit d’une installation permanente de 400 poteaux en acier. Répartis sur un kilomètre, ils se trouvent dans une plaine désertique à Quemado, au Nouveau-Mexique. Cette œuvre, achevée en 1977 est destinée à attirer la foudre. Symbole du land art, The Lightening Field se vit comme une véritable expérience. Les visiteurs, au nombre de 6 par sessions, séjournent dans un cabanon à côté du champ pour attendre impatiemment la tombée de la nuit et les éclairs. Si l’œuvre est permanente, l’expérience est toujours variable. Le visiteur ne peut comprendre l’ampleur de l’installation que si la magie opère et que la foudre frappe les poteaux, par chance.
ARNO BRIGNON
La réflexion sur le « territoire » est intimement liée à la notion de patrimoine. Mais plus tenue encore, à la notion d’héritage : que m’ont léguée mes racines, si profondément ancrées sous terre ? Puis-je adopter cette terre que je décide d’explorer ? Et mon empreinte la transformera-t-elle en retour… ?
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Si la photographie n'est pas une fenêtre ouverte sur le réel, elle s'affirme comme médium et comme intermédiaire entre le modèle, le photographe et le spectateur dans une recherche perpétuelle de la bonne distance.
Arno Brignon est né en 1976 à Paris. Il vit à Toulouse. En 2010, diplômé de l’ETPA (Gd Prix du Jury), il quitte son métier d’éducateur dans les quartiers sensibles pour se consacrer entièrement à la photographie. Il articule alors son travail entre résidences, expositions, enseignement et recherches personnelles. Il travaille également pour la presse et rejoint l’agence Signatures, Maison de photographes en 2013.
ARNO BRIGNON
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NOTE D'INTENTION
ARNO BRIGNON
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NOTE D'INTENTION
Fabrice HYBER
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BIOGRAPHIE
Né à Luçon en Vendée en 1961, Fabrice Hyber étudie d'abord les mathématiques avant d'intégrer l'école des beaux-arts de Nantes en 1979, dont il sort diplômé en 1985. Partant de la pratique du dessin et de la peinture, il investit tous les modes d'expression et diffuse son travail d'un médium à l'autre, qu'il s'agisse de la vidéo, de la sculpture ou de la performance.En 1986, il présente sa première exposition personnelle à Nantes, sous le titre Mutation. S'ensuivent des commandes publiques et des expositions en France et dans le monde entier. En 1997, à l'occasion de la 47è Biennale de Venise, il reçoit le Lion d'or pour son projet de studio d'enregistrement et de diffusion d'émissions télévisées, Eau d'or, eau dort, ODOR, conçu pour le pavillon français.Il réalise ensuite l'oeuvre monumentale L'Artère-Le Jardin des dessins, à la demande de l'association Sidaction, qui raconte l'histoire de la lutte contre le Sida. Dessiné à partir de 2002, le sol en céramique est installé dans le parc de la Vilette et inauguré en 2006.La transmission est au coeur du travail de l'artiste. Après avoir crée le programme " Les Réalisations" en 2013, mené en collaboration avec des écoles d'art et de commerce pour amener de jeunes artistes à trouver de nouveaux moyens de production, il lance aujourd'hui plusieurs formations mêlant les disciplines, dont " Hyber-fabrique" à Pantin ( 2021)En Vendée, c'est sur les terres de son enfance qu'il crée à partir des années 1990 " la Vallée", un lieu d'inspiration et de rêverie qu'il a récemment ouvert aux artistes et au public. Dans cette vallée de 100 hectares jouxtant la ferme familiale, Fabrice Hyber sème en un peu plus de vongt ans quelque 300 000 graines qui donnent naissance à une jeune forêt de 100 000 arbres. Progressivement, il transforme ainsi les champs en forêt et le paysage en oeuvre.
Fabrice Hyber en studio, Vendée 2022 - © Lumento / Charles-Hetnri Paisan
"Depuis toujours, je commence par écrire et dessiner pour comprendre, trouver les origines, trouver des possibilités, trouver des solutions, comme dans un laboratoire de recherche ou à l'école."
Fabrice HYBER
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LA VALLEE , L'ECOLE- Fondation Cartier
Du 8 décembre 2022 au 30 avril 2023, la Fondation Cartier présente La Vallée, une grande monographie consacrée à la peinture de Fabrice Hyber. Dans ses toiles peintes « du bout des doigts », l’artiste français donne à voir le déploiement d’une pensée libre et vivante. Réunissant une soixantaine de toiles dont près de quinze œuvres produites spécifiquement pour l’exposition, Fabrice Hyber crée au sein de la Fondation Cartier pour l'art contemporain une école ouverte à toutes les hypothèses. Le visiteur est invité à traverser différentes salles de classe selon un parcours qui suit les méandres de la pensée de l’artiste. Artiste, semeur, entrepreneur, poète, Fabrice Hyber est l’auteur d’œuvres prolifiques précisément répertoriées. Faisant fi des catégories, il incorpore dans le champ de l’art tous les domaines de la vie, des mathématiques aux neurosciences, en passant par le commerce, l’histoire, l’astrophysique, mais aussi l’amour, le corps et les mutations du vivant.
Fabrice HYBER
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LA VALLEE , L'ECOLE-
Si Fabrice Hyber a imaginé son exposition comme une école , c'est en référence à la Vallée où tout converge.Dans cette école, toutes les disciplines sont possibles. Ces toiles-dont près de vingt produites spécifiquement pour l'occasion-sont autant de tableaux noirs de cette école ouverte à toutes les hypothèses. Dessinée par l'artiste, la scénographie évoque les salles de classe, le préau ou le gymnase. Elle encourage le visiteur à sinstruire, se déplacer, ouvrir des portes, regarder par-dessus des fenêtres, enjamber des formes, jouer, mais aussi s'asseoir face à un bureau pour observer les oeuvres ou écouter un des nombreux cours dispensés par des médiatuers scientifiques.Au fil de la visite, le public-élève déambule dans des salles de classe aux dimensions variées où se succède la richesse des thématiques de l'oeuvre de Fabrice Hyber. Au rez-de-chaussée, on étudie ainsi les arbres, la forêt, les migrations, la guerre, le sexe, la science, puis sur de grands formats, le pétrole, le plastique ainsi que les paysages biographiques de ses proches. Au sous-sol, on apprend à regarder la Terre, les "Hyberhéros", les métamorphoses du corps, la génétique, le langage, la nourriture, le jeu, les mesures du monde, ou encore les mutations du vivant. Dans la salle polyvalente qui clôt le parcours, le sport et ses ballons rencontrent la forme des graines.
Fabrice Hyber a imaginé son exposition comme une école, pour partager une autre façon d'apprendre.
Fabrice HYBER
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Paysage biographique de la Vallée, 2022.
Paysage biographique de PierreGiquel,2017.
Fabrice HYBER
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