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Esclavage et résistances dans le sud de Bourbon/La Réunion
afac974
Created on December 11, 2022
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Transcript
Esclavage et résistances
Dans la première moitié du 19e siècle, le plus grand nombre d'esclaves se trouve dans le sud de l'île. Venus d'Afrique, ou des autres îles de l'océan Indien, ils travaillent dans les plantations comme dans les usines ou les grandes demeures. Gabriel Le Coat de K/véguen n'est pas le seul propriétaire d'esclaves, mais c'est celui qui en déclare le plus en 1848, au moment de l'abolition
dans le sud de Bourbon/La Réunion
Résistances
Travaux et peines
Dénombrement
La traite
20 décembre 2022
Nombre d'esclaves K/véguen à Saint-Pierre- Le Tampon
637
407
31
1828
1837
1848
Le nombre des travailleurs s'accroît considérablement en lien avec l'achat et/ou la construction des sucreries
Répartition ethnique des travailleurs
Leur nombre dépasse celui des Cafres à partir de 1840
50,5%
Créoles
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On désigne ainsi tout esclave en provenance du continent africain, qu'il soit d'Angola ou du Mozambique
34%
Cafres
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Second groupe après les Cafres vers 1830, leur nombre diminue: marronage? affranchissements?
13,5%
Malgaches
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Leur nombre est quasiment stable depuis 1830
2%
Indiens
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D'où venaient les esclaves ?
A partir de 1817, le trafic des esclaves est interdit. La traite illégale se poursuit néanmoins, et explique peut-être le grand nombre de Cafres "nés à la côte d'Afrique de parents inconnus" que l'on trouve mentionnés dans les registres de 1848
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Arrivées et départs
Esclaves et marchandises transitent par la rade de Saint-Pierre. En 1848, il n'existe pas encore de véritable port: les navires accostent en remontant l'embouchure de la Rivière d'Abord. Après l'abolition, le trafic s'intensifie et il deviendra nécessaire de construire un asile pour les affranchis devenus trop vieux, du côté de Bassin Plat, et un lazaret pour éviter les épidémies mortelles, comme celle du choléra en 1859.
Au travail !
Le rendement d'un travailleur est ordinairement calculé à un produit de 2500 kg de sucre par an,
Rapport d'expertise BRUN-DUPARCHY, et Chambre d'Agriculture de la Réunion
Le travail de la terre est confié aux "noirs de pioche". Cette catégorie de travailleurs est la plus nombreuse, variant de 54 à 60% de la main d'oeuvre servile. Gabriel de K/véguen n'hésite pas à échanger soit une mère esclave et ses deux enfants, soit un adolescent de 14 ans contre un ou deux noirs de pioche. Le prix d'un noir de pioche est de 1500 Francs, mais est inférieur à celui d'un esclave à talents .
Le travail à l'usine
En 1848, on dénombre environ 500 esclaves à Saint-Pierre pour 5 sucreries:
- Les Cazernes
- Le Tampon
- Mon Caprice
- Terre rouge
- Ravine des Cabris
Le développement industriel qui accompagne la mise en vapeur des sucreries favorise la multiplication des tâches spécialisées dans les usines. Rapidement, le nombre d'ouvriers nécessaires dau bon fonctionnement et à la rentabilité des sucreries dépasse, en période de roulaison, celui des noirs de pioche. C'est une des nombreuses raisons qui font aboutir le processus d'émancipation: il est en effet indispensable de former les ouvriers, avant de leur confier usage, entretien et maintenance, voire réparation/confection de machines ou de morceaux de machines de plus en plus complexes et délicates
Peines et châtiments
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Les articles 24 à 33 du code de 1724 sont explicitement dévolus à la question de la gradation des peines, et châtiments, en fonction des délits commis par les esclaves. Certains maîtres se sont montrés outranciers dans les châtiments infligés aux fuyards, aux femmes qui leur résistent, et aux travailleurs estimés paresseux ou voleurs. La plupart cependant modèrent les coups de fouet et évitent de mutiler une main d'oeuvre qui leur a coûté cher, d'autant plus que d'autres articles du Code de 1724 infligent aussi des peines aux maîtres inutilement cruels. Chez les K/véguen, on trouve mention d'une barre de justice, mais pour ce qui concerne la prison, ou le Bloc, on utilise de fait une pièce de l'hôpital. Cela dissuade aussi les esclaves de se faire porter pâles...
Code Noir
Retour
Résistances
La fuite
Ralentir le travail
Suicide, ou marronage
Paresse calculée Dégradation des machines et des outils
Séduire le maître
Unions et métissage Ardeur au travail en vue de l'affranchissement
Garder sa culture
Se révolter
Employés de 1844 Moukatage
Danses et chants Conserver les noms
Nord
Les Hauts de la planèze Saint-Pierre-Le Tampon furent le lieu de regroupement d'esclaves fugitifs. Les difficultés sont nombreuses: se protéger du froid, avec des températures de juin à novembre qui peuvent s'abaisser en-dessous de 0° Celsius la nuit; trouver de la nourriture, et de l'eau. Les marrons, en tant que chasseurs-cueilleurs, ont commis des déprédations sur la population de Pétrel de Barau par exemple, mais ils ont aussi contribué, par leurs pratiques herborisantes à mieux connaître les espèces floristiques endémiques et leurs vertus médicinales, ou toxiques (Bois de rempart, par exemple, agarista salicifolia). Depuis 1804, une ordonnance royale a rendu obsolètes les punitions du Code noir pour marronage: les peines sont de police ordinaire. L'arrêté de 1832 finit par interdire désormais aux détachements de tirer sur les Noirs marrons.
Lettre de Gabriel Le Coat de K/véguen au Directeur de l'intérieur, 1848
Aujourd’hui, l’insubordination est à son comble : ils menacent les régisseurs, les assassinent et mettent le feu partout où ils en trouvent l’occasion (…) A mon établissement des Casernes, ils ont cherché à tuer M. Ernest Lallemand, mon employé ; un chinois, employé à la batterie, a enlevé dans ses bras un de mes noirs, pour le précipiter dans une chaudière pleine de sirop bouillant ; il en a été empêché par d’autres noirs de la batterie. Les Chinois ont frappé avec une bûche le nommé Adolphe, commandeur, avec l’intention ainsi de le tuer. Ils ont incendié un grand magasin plein de charbon de terre et de bois de construction (…) Dans la nuit de 8 au 9 février, ils ont conçu le projet d’assassiner les employés et de mettre le feu à l’établissement en commençant par le magasin de rhum. A mon établissement de la Ravine-des-Cabris, ils ont cherché à assassiner mes employés et les ont même frappés. A mon établissement du Tampon, M. Grégoire Retout, mon employé, vient de recevoir plusieurs coups de couteau d’un chinois qui s’est introduit dans sa chambre. A mon établissement de Langevin, Saint-Joseph, ils ont frappé à coups de pioche M. Bonnet, employé. Ils ont donné des coups de couteau à M. Violaine. Ils ont poursuivi et assailli à coups de pierres Monsieur Urbel Baillif, régisseur en chef ; ils ont même tenté d’assassiner leur commandeur qui est un chinois (...)
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Célimène Gaudieux se moque de K/véguen ...
Monsieur de Kerveguen n'est pas riche en vain Il a beaucoup de noirs, treize établissements Mais je vous jure que Dame Nature N'épargnera pas Kerveguen au trépas ...
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Célimène Gaudieux se moque de K/véguen ...
Monsieur de Kerveguen n'est pas riche en vain Il a beaucoup de noirs, treize établissements Mais je vous jure que Dame Nature N'épargnera pas Kerveguen au trépas ...
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Alphonse GARREAU, 1849, Allégorie de l'abolition de l'esclavage
Musée du Quai Branly, 127 cm x 107 cm
Le 20 décembre 1848, ce sont les premiers couplets de La Parisienne, chanson révolutionnaire de 1830, très populaire, qui fut chantée dans les rues de Saint-Denis. Ailleurs dans l'île, on fit la fête au son des ségas et des instruments du maloya
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Portail esclavage du Musée de Villèle, La Réunion