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Escape Game au temps de Louis XVI

profcormy

Created on August 24, 2022

Travail d'histoire à réaliser en 1ère générale en groupes : les élèves ont accès à différents documents d'époque qui leur permettent de rédiger une plaidoierie en faveur ou contre Louis XVI à l'occasion de son procès.

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Transcript

Nous sommes le 10 octobre 1792. L'orage gronde sur Paris depuis déjà plusieurs années. Un vent de révolution est en train de balayer un millénaire d'organisation politique et sociale du royaume de France.

Il y a 2 mois, le palais des Tuileries a été attaqué par les sans-culottes et le roi a été emprisonné dans la prison du Temple.

Il y a 2 mois, le palais des Tuileries a été attaqué par les sans-culottes et le roi a été emprisonné dans la prison du Temple. Après avoir rencontré les personnages de cette histoire, rendez-vous à l'église pour méditer sur les deux propositions qui vous ont été faites.

Citoyen, la patrie a besoin de vous !Louis Capet, ci-devant le roi Louis XVI, sera jugé à partir du 21 frimaire an I (11 décembre 1792 si vous en êtes resté au calendrier grégorien). Le procès sera rapide et la patrie doit être sauvée de ce tyran qui, à l’instar de sa famille depuis des siècles, tient la France sous son joug arbitraire. Nous avons rassemblé pour vous une série de documents concernant les événéments qu’a connus la France depuis quelques années et dans lesquels il est impliqué. Consultez-les et servez-vous en pour préparer un réquisitoire contre lui qui saura convaincre le maximum de députés de la Convention qui voteront sur sa culpabilité et sa peine.Soyez persuasif en développant des arguments précis que Malesherbes, l’avocat de Louis Capet, ne pourra contrer.Nous comptons sur vous.Merci de nous envoyer un coursier pour nous faire savoir si vous acceptez cette mission. Si tel est le cas, vous devrez me rendre le fruit de votre travail dans trois heures.

Fidèle sujet de Votre Sire Dieu et de votre bon roi Louis XVI,la France a besoin de vous !Notre Roi Très Chrétien Louis XVI, après avoir été lâchement et injustement arrêté le 10 août dernier, est désormais jugé comme un vulgaire homme de rien par l’assemblée révolutionnaire de la Convention. Nous, François Denis Tronchet, Raymond de Sèze et Chrétien-Guillaume de Lamoignon de Malesherbes, avons été appelés par lui en tant que juristes pour constituer son « conseil de défense ». Malheureusement, le temps dont nous disposons est très court puisque le 26 décembre prochain – le 6 nivôse de l’an I selon ces révolutionnaires – il doit à nouveau comparaître devant le soi-disant tribunal. Nous avons rassemblé pour vous une série de documents concernant les événéments qu’a connus la France depuis quelques années et dans lesquels il est impliqué selon ses juges. Consultez-les et servez-vous en pour préparer une plaidoierie qui pourra nous aider à le blanchir et par suite, à le restaurer dans ses hautes fonctions qu’il tient de Notre Seigneur Dieu Tout Puissant.Soyez persuasif en développant des argument précis que les accusateurs ne pourront remettre en cause.Merci de nous envoyer un coursier pour nous dire si vous acceptez de nous aider, puis pour nous rendre le fruit de votre travail d’ici 3 heures. Malesherbes

Après avoir écouté votre coeur, vous prenez votre décision. Si vous décidez de suivre Malesherbes et de défendre le roi, allez voir la jeune femme qui fait ses dévotions avec sa fille. Si vous vous sentez plus d'accord avec Robespierre, interpelez cet homme barbu qui vous attend.

Voici notre pièce d'archives. Vous avez 7 documents à trouver répartis dans la salle. Lisez et relisez-les pour trouver des arguments qui vous serviront à rédiger la plaidoierie en faveur de notre bon roi. Attention, certains desserviraient notre cause. Lorsque vous aurez fini, abaissez la 1ère hallebarde sur la gauche et vous découvrirez un passage secret qui vous mènera vers votre correspondant.

Fidèle sujet de Votre Sire Dieu et de votre bon roi Louis XVI,la France a besoin de vous !Notre Roi Très Chrétien Louis XVI, après avoir été lâchement et injustement arrêté le 10 août dernier, est désormais jugé comme un vulgaire homme de rien par l’assemblée révolutionnaire de la Convention. Nous, François Denis Tronchet, Raymond de Sèze et Chrétien-Guillaume de Lamoignon de Malesherbes, avons été appelés par lui en tant que juristes pour constituer son « conseil de défense ». Malheureusement, le temps dont nous disposons est très court puisque le 26 décembre prochain – le 6 nivôse de l’an I selon ces révolutionnaires – il doit à nouveau comparaître devant le soi-disant tribunal. Nous avons rassemblé pour vous une série de documents concernant les événéments qu’a connus la France depuis quelques années et dans lesquels il est impliqué selon ses juges. Consultez-les et servez-vous en pour préparer une plaidoierie qui pourra nous aider à le blanchir et par suite, à le restaurer dans ses hautes fonctions qu’il tient de Notre Seigneur Dieu Tout Puissant.Soyez persuasif en développant des argument précis que les accusateurs ne pourront remettre en cause.Merci de nous envoyer un coursier pour nous dire si vous acceptez de nous aider, puis pour nous rendre le fruit de votre travail d’ici 3 heures. Malesherbes

TITRE III - Des pouvoirs publics Article 1. - La Souveraineté est une, indivisible, inaliénable et imprescriptible. Elle appartient à la Nation ; aucune section du peuple, ni aucun individu, ne peut s'en attribuer l'exercice. Article 2. - La Nation, de qui seule émanent tous les Pouvoirs, ne peut les exercer que par délégation. - La Constitution française est représentative : les représentants sont le Corps législatif et le roi. Article 3. - Le Pouvoir législatif est délégué à une Assemblée nationale composée de représentants temporaires, librement élus par le peuple, pour être exercé par elle, avec la sanction du roi, de la manière qui sera déterminée ci-après. Article 4. - Le Gouvernement est monarchique : le Pouvoir exécutif est délégué au roi, pour être exercé sous son autorité, par des ministres et autres agents responsables, de la manière qui sera déterminée ci-après. Article 5. - Le Pouvoir Judiciaire est délégué à des juges élus à temps par le peuple. […] CHAPITRE II - DE LA ROYAUTÉ, DE LA RÉGENCE ET DES MINISTRES Section première. - De la Royauté et du roi. Article 1. - La Royauté est indivisible, et déléguée héréditairement à la race régnante de mâle en mâle, par ordre de primogéniture, à l'exclusion perpétuelle des femmes et de leur descendance. Article 2. - La personne du roi est inviolable et sacrée ; son seul titre est Roi des Français. Article 3. - Il n'y a point en France d'autorité supérieure à celle de la loi. Le roi ne règne que par elle, et ce n'est qu'au nom de la loi qu'il peut exiger l'obéissance. Article 4. - Le roi, à son avènement au trône, ou dès qu'il aura atteint sa majorité, prêtera à la Nation, en présence du Corps législatif, le serment d'être fidèle à la Nation et à la loi, d'employer tout le pouvoir qui lui est délégué, à maintenir la Constitution décrétée par l'Assemblée nationale constituante, aux années 1789, 1790 et 1791, et à faire exécuter les lois. - Si le Corps législatif n'est pas assemblée, le roi fera publier une proclamation, dans laquelle seront exprimés ce serment et la promesse de la réitérer aussitôt que le Corps législatif sera réuni. Article 5. - Si, un mois après l'invitation du Corps législatif, le roi n'a pas prêté ce serment, ou si, après l'avoir prêté, il le rétracte, il sera censé avoir abdiqué la royauté. Article 6. - Si le roi se met à la tête d'une armée et en dirige les forces contre la Nation, ou s'il ne s'oppose pas par un acte formel à une telle entreprise, qui s'exécuterait en son nom, il sera censé avoir abdiqué la royauté. Article 7. - Si le roi, étant sorti du royaume, n'y rentrait pas après l'invitation qui lui en serait faite par le Corps législatif, et dans le délai qui sera fixé par la proclamation, lequel ne pourra être moindre de deux mois, il serait censé avoir abdiqué la royauté. - Le délai commencera à courir du jour où la proclamation du Corps législatif aura été publiée dans le lieu de ses séances ; et les ministres seront tenus, sous leur responsabilité, de faire tous les actes du Pouvoir exécutif, dont l'exercice sera suspendu dans la main du roi absent. […]

« Le départ de Sa Majesté pour Montmédy, arrêté d’abord pour la nuit du 19 au 20 juin [1791], ne put avoir lieu que dans celle du 20 au 21. Mais, ô destinée fatale ! le Roi, dont sans doute on avoit trahi le secret, fut arrêté à Varennes par ses propres sujets, et se vit contraint de retourner à Paris, escorté d’un grand nombre de gardes nationaux. Son évasion qui devoit sauver la France, ne servit qu’à précipiter les malheurs de Sa Majesté. Monsieur et Madame, partis dans la nuit du 20 juin, dans deux voitures séparées et par des routes différentes, étoient heureusement sortis du royaume. […] Le 21 au matin, toutes les voix répétèrent dans Paris la nouvelle de l’évasion du Roi. L’inquiétude, la crainte, la stupeur, se peignirent sur les visages. Chacun, cédant à ses affections personnelles, fut en proie à la crainte ou à l’espérance. L’Assemblée seule, ou plutôt la majorité factieuse, affecta un air de sécurité. Dans le cours de la séance de ce jour, il fut apporté à l’Assemblée une déclaration trouvée sur la table du Roi ; elle étoit écrite en entier de sa main. [cf. document suivant] […] Cependant l’Assemblée nationale avoit décrété que les ministres viendroient, à l’instant, recevoir ses ordres ; […] en vertu de ces ordres, les routes furent aussitôt couvertes de courriers : le tocsin [cloche qui annonce une catastrophe] sonna d’un bout de la France à l’autre. L’incertitude des esprits sur le voyage du Roi fut de courte durée : le 22 au soir, un courrier dépêché par la municipalité de Varennes apporta à l’Assemblée la nouvelle que le Roi étoit arrêté et qu’on le ramenoit sous escorte à Paris. Trois commissaires furent députés pour aller sur la route, prescrire les mesures de précaution qu’ils croiroient nécessaires, et assurer le retour du Roi dans la capitale. Quel retour ! Les roues de sa voiture étoient teintes de sang. Le marquis de Dampierre, instruit du nouveau malheur de la Famille royale, étoit accouru à Sainte-Menehould, au moment où le Roi alloit entrer dans la ville. N’écoutant que son zèle, il fendit la presse [foule], s’approcha de la voiture, et, s’inclinant avec respect, baisa la main de son maître : plusieurs coups de fusil le renversèrent. Le marquis de Dampierre expira en criant : Vive le Roi ! Ce meurtre, commis sous les yeux de Sa Majesté, l’affecta plus que son propre malheur.

« Tant que le Roi a pu espérer voir renaître l'ordre et le bonheur du royaume par les moyens employés par l'Assemblée nationale, et par sa résidence auprès de cette Assemblée dans la capitale du Royaume, aucun sacrifice personnel ne lui a coûté ; il n'aurait pas même argué de la nullité dont le défaut absolu de liberté entache toutes les démarches qu'il a faites depuis le mois d'octobre 1789, si cet espoir eût été rempli. Mais aujourd'hui que la seule récompense de tant de sacrifices est de voir la destruction de la royauté, de voir tous les pouvoirs méconnus, les propriétés violées, la sûreté des personnes mise partout en danger, les crimes rester impunis, et une anarchie complète s'établir au-dessus des lois, sans que l'apparence d'autorité que lui donne la nouvelle Constitution soit suffisante pour réparer un seul des maux qui affligent le royaume, le Roi, après avoir solennellement protesté contre tous les actes émanés de lui pendant sa captivité, croit devoir mettre sous les yeux des Français et de tout l'Univers le tableau de sa conduite, et celui du Gouvernement qui s'est établi dans le royaume. Lorsque les États Généraux s'étant donnés le nom d'Assemblée nationale, ont commencé à s'occuper de la Constitution du royaume, qu'on se rappelle les mémoires que les factieux ont eu l'adresse de faire venir de plusieurs provinces, et les mouvements de Paris, pour faire manquer les députés à une des principales clauses portées dans tous leurs cahiers, qui portait que — la confection des lois se ferait de concert avec le Roi —. Au mépris de cette clause l'Assemblée a mis le Roi tout à fait hors de la Constitution en lui refusant le droit d'accorder ou de refuser sa sanction aux articles qu'elle regarde comme constitutionnels, en se réservant le droit de ranger dans cette classe tous ceux qu'elle juge à propos, et en restreignant sur ceux purement législatifs, la prérogative royale à un droit de suspension jusqu'à la troisième législature, droit purement illusoire, comme tant d'exemples ne le prouvent que trop. […] Français, est-ce là ce que vous attendiez en envoyant vos représentants à l'Assemblée nationale ? Désiriez-vous que l'anarchie et le despotisme des Clubs remplaçât le gouvernement monarchique sous lequel la nation a prospéré pendant quatorze cents ans ? Désiriez-vous voir votre Roi comblé d'outrages et privé de sa liberté pendant qu'il ne s'occupait que d'établir la vôtre ? […] D'après tous ces motifs, et l'impossibilité où le Roi se trouve à présent d'opérer le bien et d'empêcher le mal qui se commet, est-il étonnant que le Roi ait cherché à recouvrer sa liberté et à se mettre en sûreté avec sa famille ? Français, et vous surtout Parisiens, vous habitants d'une ville que les ancêtres de Sa Majesté se plaisaient à appeler la bonne ville de Paris, méfiez-vous des suggestions et des mensonges de vos faux amis, revenez à votre Roi, il sera toujours votre père, votre meilleur ami. Quel plaisir n'aura-t-il pas d'oublier toutes ses injures personnelles, et de se revoir au milieu de vous lorsqu'une Constitution qu'il aura acceptée librement fera que notre sainte religion sera respectée, que le gouvernement sera établi sur un pied stable et utile par son action, que les biens et l'état de chacun ne seront plus troublés, que les lois ne seront plus enfreintes impunément, et qu'enfin la liberté sera posée sur des bases fermes et inébranlables. Le Roi défend à ses ministres de signer aucun ordre en son nom jusqu'à ce qu'ils aient reçu ses ordres ultérieurs, et il enjoint au Garde du Sceau de l'Etat, de le lui renvoyer d'abord qu'il en sera requis de sa part. » A Paris, le 20 juin 1791, Louis.

« Sa Majesté l’Empereur et Sa Majesté le roi de Prusse appellent et invitent à retourner sans délai aux voies de la raison et de la justice, de l’ordre et de la paix. C’est dans ces vues que moi, soussigné général commandant en chef des deux armées déclare : Que les généraux, officiers, bas-officiers et soldats des troupes de la ligne française sont tous sommés de revenir à leur ancienne fidélité et de se soumettre sur le champ au roi leur légitime souverain. Que la ville de Paris et tous ses habitants sans distinction seront tenus de se soumettre sur le champ et sans délai au roi, de mettre ce prince en pleine et entière liberté et de lui assurer, ainsi qu’à toutes les personne royales, l’inviolabilité et le respect auxquels le droit de la nature et des gens obligent les sujets envers les souverains ; leurs Majestés impériale et royale rendant personnellement responsables de tous les évènements, sur leur tête, pour être jugés militairement sans espoir de pardon, tous les membres de l’Assemblée Nationale, du département, du district, de la municipalité et de la garde nationale de Paris, les juges de paix et tous autres qu’il appartiendra, sur leur foi et parole d’empereur et de roi. Que si le château des Tuileries est forcé ou insulté, que s’il est fait la moindre violence, le moindre outrage à Leurs Majestés, le roi, la reine et la famille royale, s’il n’est pas pourvu immédiatement à leur sûreté, à leur conservation et à leur liberté, elles (note : l’empereur et le roi de Prusse) en tireront une vengeance exemplaire et à jamais mémorable en livrant la ville de Paris à une exécution militaire et à une subversion totale, et les révoltés coupables d’attentats aux supplices qu’ils auront mérités. »

Les causes qui sont à l’origine de la déclaration de guerre en avril 1792 sont multiples, mais il était évident que les ennemis héréditaires de la France que sont l’Autriche et l’Angleterre, ne tarderaient pas à montrer leur rejet face aux idées de la Révolution française. Ces pays craignent surtout l’effet contagieux qu’elles pouvaient susciter. En revanche, il était plus que douteux d’inscrire le déclenchement de la guerre à l’initiative de la France, elle qui, par un décret du 22 mai 1790 avait juridiquement déclaré la paix au monde : « l’Assemblée nationale déclarant à cet effet que la nation française renonce à entreprendre aucune guerre dans la vue de faire des conquêtes, et qu’elle n’emploiera jamais ses forces contre la liberté d’aucun peuple. » Cette question avait entrainé de nombreux débats au sein de l’Assemblée nationale et divisé ses membres entre ceux favorables à la guerre (principalement les girondins) et ceux qui y étaient fermement opposés (notamment Robespierre). Il faut dire que les arguments de chacun se tenaient : protéger la France contre ses ennemis extérieurs pour garantir les acquis révolutionnaires avait autant de poids que l’idée selon laquelle les ennemis de l’intérieur profiteraient de la situation pour affaiblir le pays et favoriser ainsi la contre-révolution. Ce fut pourtant le parti de la guerre qui l’emporta. Le Roi lui-même y était favorable, parce qu’il avait plus à gagner qu’à y perdre. En cas de victoire de la Maison d’Autriche, cette dernière ferait en sorte que Louis XVI, beau-frère de l’Empereur, soit rétabli dans ses anciennes prérogatives.

Voici notre pièce d'archives. Vous avez 7 documents à trouver répartis dans la salle. Lisez et relisez-les pour trouver des arguments qui vous serviront à rédiger le réquisitoire contre Louis Capet. Attention, certains desserviraient notre cause. Lorsque vous aurez fini, abaissez la dernière hallebarde sur la droite et vous découvrirez un passage secret qui vous mènera vers votre correspondant.

TITRE III - Des pouvoirs publics Article 1. - La Souveraineté est une, indivisible, inaliénable et imprescriptible. Elle appartient à la Nation ; aucune section du peuple, ni aucun individu, ne peut s'en attribuer l'exercice. Article 2. - La Nation, de qui seule émanent tous les Pouvoirs, ne peut les exercer que par délégation. - La Constitution française est représentative : les représentants sont le Corps législatif et le roi. Article 3. - Le Pouvoir législatif est délégué à une Assemblée nationale composée de représentants temporaires, librement élus par le peuple, pour être exercé par elle, avec la sanction du roi, de la manière qui sera déterminée ci-après. Article 4. - Le Gouvernement est monarchique : le Pouvoir exécutif est délégué au roi, pour être exercé sous son autorité, par des ministres et autres agents responsables, de la manière qui sera déterminée ci-après. Article 5. - Le Pouvoir Judiciaire est délégué à des juges élus à temps par le peuple. […] CHAPITRE II - DE LA ROYAUTÉ, DE LA RÉGENCE ET DES MINISTRES Section première. - De la Royauté et du roi. Article 1. - La Royauté est indivisible, et déléguée héréditairement à la race régnante de mâle en mâle, par ordre de primogéniture, à l'exclusion perpétuelle des femmes et de leur descendance. Article 2. - La personne du roi est inviolable et sacrée ; son seul titre est Roi des Français. Article 3. - Il n'y a point en France d'autorité supérieure à celle de la loi. Le roi ne règne que par elle, et ce n'est qu'au nom de la loi qu'il peut exiger l'obéissance. Article 4. - Le roi, à son avènement au trône, ou dès qu'il aura atteint sa majorité, prêtera à la Nation, en présence du Corps législatif, le serment d'être fidèle à la Nation et à la loi, d'employer tout le pouvoir qui lui est délégué, à maintenir la Constitution décrétée par l'Assemblée nationale constituante, aux années 1789, 1790 et 1791, et à faire exécuter les lois. - Si le Corps législatif n'est pas assemblée, le roi fera publier une proclamation, dans laquelle seront exprimés ce serment et la promesse de la réitérer aussitôt que le Corps législatif sera réuni. Article 5. - Si, un mois après l'invitation du Corps législatif, le roi n'a pas prêté ce serment, ou si, après l'avoir prêté, il le rétracte, il sera censé avoir abdiqué la royauté. Article 6. - Si le roi se met à la tête d'une armée et en dirige les forces contre la Nation, ou s'il ne s'oppose pas par un acte formel à une telle entreprise, qui s'exécuterait en son nom, il sera censé avoir abdiqué la royauté. Article 7. - Si le roi, étant sorti du royaume, n'y rentrait pas après l'invitation qui lui en serait faite par le Corps législatif, et dans le délai qui sera fixé par la proclamation, lequel ne pourra être moindre de deux mois, il serait censé avoir abdiqué la royauté. - Le délai commencera à courir du jour où la proclamation du Corps législatif aura été publiée dans le lieu de ses séances ; et les ministres seront tenus, sous leur responsabilité, de faire tous les actes du Pouvoir exécutif, dont l'exercice sera suspendu dans la main du roi absent. […]

« Le départ de Sa Majesté pour Montmédy, arrêté d’abord pour la nuit du 19 au 20 juin [1791], ne put avoir lieu que dans celle du 20 au 21. Mais, ô destinée fatale ! le Roi, dont sans doute on avoit trahi le secret, fut arrêté à Varennes par ses propres sujets, et se vit contraint de retourner à Paris, escorté d’un grand nombre de gardes nationaux. Son évasion qui devoit sauver la France, ne servit qu’à précipiter les malheurs de Sa Majesté. Monsieur et Madame, partis dans la nuit du 20 juin, dans deux voitures séparées et par des routes différentes, étoient heureusement sortis du royaume. […] Le 21 au matin, toutes les voix répétèrent dans Paris la nouvelle de l’évasion du Roi. L’inquiétude, la crainte, la stupeur, se peignirent sur les visages. Chacun, cédant à ses affections personnelles, fut en proie à la crainte ou à l’espérance. L’Assemblée seule, ou plutôt la majorité factieuse, affecta un air de sécurité. Dans le cours de la séance de ce jour, il fut apporté à l’Assemblée une déclaration trouvée sur la table du Roi ; elle étoit écrite en entier de sa main. [cf. document suivant] […] Cependant l’Assemblée nationale avoit décrété que les ministres viendroient, à l’instant, recevoir ses ordres ; […] en vertu de ces ordres, les routes furent aussitôt couvertes de courriers : le tocsin [cloche qui annonce une catastrophe] sonna d’un bout de la France à l’autre. L’incertitude des esprits sur le voyage du Roi fut de courte durée : le 22 au soir, un courrier dépêché par la municipalité de Varennes apporta à l’Assemblée la nouvelle que le Roi étoit arrêté et qu’on le ramenoit sous escorte à Paris. Trois commissaires furent députés pour aller sur la route, prescrire les mesures de précaution qu’ils croiroient nécessaires, et assurer le retour du Roi dans la capitale. Quel retour ! Les roues de sa voiture étoient teintes de sang. Le marquis de Dampierre, instruit du nouveau malheur de la Famille royale, étoit accouru à Sainte-Menehould, au moment où le Roi alloit entrer dans la ville. N’écoutant que son zèle, il fendit la presse [foule], s’approcha de la voiture, et, s’inclinant avec respect, baisa la main de son maître : plusieurs coups de fusil le renversèrent. Le marquis de Dampierre expira en criant : Vive le Roi ! Ce meurtre, commis sous les yeux de Sa Majesté, l’affecta plus que son propre malheur.

« Tant que le Roi a pu espérer voir renaître l'ordre et le bonheur du royaume par les moyens employés par l'Assemblée nationale, et par sa résidence auprès de cette Assemblée dans la capitale du Royaume, aucun sacrifice personnel ne lui a coûté ; il n'aurait pas même argué de la nullité dont le défaut absolu de liberté entache toutes les démarches qu'il a faites depuis le mois d'octobre 1789, si cet espoir eût été rempli. Mais aujourd'hui que la seule récompense de tant de sacrifices est de voir la destruction de la royauté, de voir tous les pouvoirs méconnus, les propriétés violées, la sûreté des personnes mise partout en danger, les crimes rester impunis, et une anarchie complète s'établir au-dessus des lois, sans que l'apparence d'autorité que lui donne la nouvelle Constitution soit suffisante pour réparer un seul des maux qui affligent le royaume, le Roi, après avoir solennellement protesté contre tous les actes émanés de lui pendant sa captivité, croit devoir mettre sous les yeux des Français et de tout l'Univers le tableau de sa conduite, et celui du Gouvernement qui s'est établi dans le royaume. Lorsque les États Généraux s'étant donnés le nom d'Assemblée nationale, ont commencé à s'occuper de la Constitution du royaume, qu'on se rappelle les mémoires que les factieux ont eu l'adresse de faire venir de plusieurs provinces, et les mouvements de Paris, pour faire manquer les députés à une des principales clauses portées dans tous leurs cahiers, qui portait que — la confection des lois se ferait de concert avec le Roi —. Au mépris de cette clause l'Assemblée a mis le Roi tout à fait hors de la Constitution en lui refusant le droit d'accorder ou de refuser sa sanction aux articles qu'elle regarde comme constitutionnels, en se réservant le droit de ranger dans cette classe tous ceux qu'elle juge à propos, et en restreignant sur ceux purement législatifs, la prérogative royale à un droit de suspension jusqu'à la troisième législature, droit purement illusoire, comme tant d'exemples ne le prouvent que trop. […] Français, est-ce là ce que vous attendiez en envoyant vos représentants à l'Assemblée nationale ? Désiriez-vous que l'anarchie et le despotisme des Clubs remplaçât le gouvernement monarchique sous lequel la nation a prospéré pendant quatorze cents ans ? Désiriez-vous voir votre Roi comblé d'outrages et privé de sa liberté pendant qu'il ne s'occupait que d'établir la vôtre ? […] D'après tous ces motifs, et l'impossibilité où le Roi se trouve à présent d'opérer le bien et d'empêcher le mal qui se commet, est-il étonnant que le Roi ait cherché à recouvrer sa liberté et à se mettre en sûreté avec sa famille ? Français, et vous surtout Parisiens, vous habitants d'une ville que les ancêtres de Sa Majesté se plaisaient à appeler la bonne ville de Paris, méfiez-vous des suggestions et des mensonges de vos faux amis, revenez à votre Roi, il sera toujours votre père, votre meilleur ami. Quel plaisir n'aura-t-il pas d'oublier toutes ses injures personnelles, et de se revoir au milieu de vous lorsqu'une Constitution qu'il aura acceptée librement fera que notre sainte religion sera respectée, que le gouvernement sera établi sur un pied stable et utile par son action, que les biens et l'état de chacun ne seront plus troublés, que les lois ne seront plus enfreintes impunément, et qu'enfin la liberté sera posée sur des bases fermes et inébranlables. Le Roi défend à ses ministres de signer aucun ordre en son nom jusqu'à ce qu'ils aient reçu ses ordres ultérieurs, et il enjoint au Garde du Sceau de l'Etat, de le lui renvoyer d'abord qu'il en sera requis de sa part. » A Paris, le 20 juin 1791, Louis.

« Sa Majesté l’Empereur et Sa Majesté le roi de Prusse appellent et invitent à retourner sans délai aux voies de la raison et de la justice, de l’ordre et de la paix. C’est dans ces vues que moi, soussigné général commandant en chef des deux armées déclare : Que les généraux, officiers, bas-officiers et soldats des troupes de la ligne française sont tous sommés de revenir à leur ancienne fidélité et de se soumettre sur le champ au roi leur légitime souverain. Que la ville de Paris et tous ses habitants sans distinction seront tenus de se soumettre sur le champ et sans délai au roi, de mettre ce prince en pleine et entière liberté et de lui assurer, ainsi qu’à toutes les personne royales, l’inviolabilité et le respect auxquels le droit de la nature et des gens obligent les sujets envers les souverains ; leurs Majestés impériale et royale rendant personnellement responsables de tous les évènements, sur leur tête, pour être jugés militairement sans espoir de pardon, tous les membres de l’Assemblée Nationale, du département, du district, de la municipalité et de la garde nationale de Paris, les juges de paix et tous autres qu’il appartiendra, sur leur foi et parole d’empereur et de roi. Que si le château des Tuileries est forcé ou insulté, que s’il est fait la moindre violence, le moindre outrage à Leurs Majestés, le roi, la reine et la famille royale, s’il n’est pas pourvu immédiatement à leur sûreté, à leur conservation et à leur liberté, elles (note : l’empereur et le roi de Prusse) en tireront une vengeance exemplaire et à jamais mémorable en livrant la ville de Paris à une exécution militaire et à une subversion totale, et les révoltés coupables d’attentats aux supplices qu’ils auront mérités. »

Les causes qui sont à l’origine de la déclaration de guerre en avril 1792 sont multiples, mais il était évident que les ennemis héréditaires de la France que sont l’Autriche et l’Angleterre, ne tarderaient pas à montrer leur rejet face aux idées de la Révolution française. Ces pays craignent surtout l’effet contagieux qu’elles pouvaient susciter. En revanche, il était plus que douteux d’inscrire le déclenchement de la guerre à l’initiative de la France, elle qui, par un décret du 22 mai 1790 avait juridiquement déclaré la paix au monde : « l’Assemblée nationale déclarant à cet effet que la nation française renonce à entreprendre aucune guerre dans la vue de faire des conquêtes, et qu’elle n’emploiera jamais ses forces contre la liberté d’aucun peuple. » Cette question avait entrainé de nombreux débats au sein de l’Assemblée nationale et divisé ses membres entre ceux favorables à la guerre (principalement les girondins) et ceux qui y étaient fermement opposés (notamment Robespierre). Il faut dire que les arguments de chacun se tenaient : protéger la France contre ses ennemis extérieurs pour garantir les acquis révolutionnaires avait autant de poids que l’idée selon laquelle les ennemis de l’intérieur profiteraient de la situation pour affaiblir le pays et favoriser ainsi la contre-révolution. Ce fut pourtant le parti de la guerre qui l’emporta. Le Roi lui-même y était favorable, parce qu’il avait plus à gagner qu’à y perdre. En cas de victoire de la Maison d’Autriche, cette dernière ferait en sorte que Louis XVI, beau-frère de l’Empereur, soit rétabli dans ses anciennes prérogatives.

Citoyen, la patrie a besoin de vous !Louis Capet, ci-devant le roi Louis XVI, sera jugé à partir du 21 frimaire an I (11 décembre 1792 si vous en êtes resté au calendrier grégorien). Le procès sera rapide et la patrie doit être sauvée de ce tyran qui, à l’instar de sa famille depuis des siècles, tient la France sous son joug arbitraire. Nous avons rassemblé pour vous une série de documents concernant les événéments qu’a connus la France depuis quelques années et dans lesquels il est impliqué. Consultez-les et servez-vous en pour préparer un réquisitoire contre lui qui saura convaincre le maximum de députés de la Convention qui voteront sur sa culpabilité et sa peine.Soyez persuasif en développant des arguments précis que Malesherbes, l’avocat de Louis Capet, ne pourra contrer.Nous comptons sur vous.Merci de nous envoyer un coursier pour nous faire savoir si vous acceptez cette mission. Si tel est le cas, vous devrez me rendre le fruit de votre travail dans trois heures.

Les lueurs du couchant commencent à colorer la capitale... Ainsi s'achève une bien étrange journée au cours de laquelle vous avez sans doute participé à l'écriture de l'histoire, même si votre nom ne se retrouvera pas dans les manuels utilisés dans 3 siècles !

Réalisation : Hélène Cormy, professeur d'histoire au lycée Val de Garonne de Marmande Site internet : https://profcormy.wixsite.com/methodologieDe nombreux décors et personnages sont empruntés au jeu Assassin's creed