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Ça bugue ! Collège Debussy
T. Péan
Created on June 14, 2022
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Transcript
Expérimentation pédagogique
Analyse de pratique
Productions d'élèves
Verbalisation autour des travaux
Références artistiques
Expérimentation pédagogique
Analyse de pratique
Si par définition le bug renvoie à la notion d'erreur, d'anomalie ou de dysfoncitonnement dans un programme informatique, en élargissant son champ séamantique il peut aussi faire apparaître les notions de perturbation visuelle, parasitage, brouillage ou grésillement. Car le bug peut être à la fois visuel et sonore ! Dans l'univers de la vidéo -et même du jeu vidéo-, le glitch est l'autre nom que l'on donne au bug lorsqu'il s'agit d'évoquer une défaillance visuelle ou une impulsion sonore inopinée. On l'aura compris, derrière le bug se glissent des problèmes de résolution et de définition d'un son ou d'une image, au moment où l'on s'y attend le moins. C'est justement par l'examen visuel et sonore du bug qu'est venue l'idée du scénario pédagogique qui va suivre. L’objectif du travail qui a été proposé à des élèves de 4e, était de questionner la manière dont on pouvait s'emparer de la notion d'erreur pour en faire la matière première d'une production artistique.
Gerhard Richter, Homme au téléphone, 1965 Huile sur toile, 70x130 cm
Éric Rondepierre, DSL n°6, 2005 Courtesy de l'artiste et Galerie Isabelle Gounod © Photo Éric Simon
Expérimentation pédagogique
Analyse de pratique
L'erreur ou le bug visuel, des ingrédients réfléxifs pour construire une séquence pédagogique ? À la notion d'erreur, s'est substituée celle du brouillage qui ouvrait des pistes de travail jugées plus intéressantes en termes de pratiques artistiques avec les élèves. La séquence reposait sur un dispositif simple : après avoir été accueillis en classe dans une ambiance sonore où étaient diffusés de multiples sons et effets sonores autour du glitch, les élèves ont reçu 2 photographies en noir et blanc, imprimées au format A3. L'incitation écrite au tableau indiquait : Il s'agissait pour les élèves de réaliser un photo-collage en utilisant les deux images distribuées, soit de manière traditionnelle (avec colle et ciseaux), soit avec les outils numériques disponibles en classe (quelques ordinateurs sur lesquels sont installés des logiciels tels que Photoshop). Quelle modification peut-on faire subir à une image pour brouiller sa lecture ? Située dans une entrée des programmes du cycle 4 ; "La représentation, : images réalité et fiction", l’incitation proposée devait être l'occasion pour les élèves de brouiller les images proposées dans un travail de photo-collage. La locution « mauvaise connexion » qui renvoie à une technologie défaillante (de nombreux élèves l'ont interprétée avec d'autres équivalents : "ça capte mal", "on n’y voit pas grand chose", "la ligne est mauvaise", "c’est saturé", etc.) devait être mise en relation avec les images elles-mêmes : quelques illustres personnalités photographiées en train de téléphoner. Enfin, puisqu'il s'agissait d'employer deux images en noir et blanc dans le but d'en fabriquer une nouvelle (sous forme de photo-collage), le mot connnexion pouvait prendre un autre caractère et induire certaines actions tels que : lier, fusionner, combiner etc.
Mauvaise connexion : l'image se brouille mais devient artistique !
Quelques exemples de photographies distribuées aux élèves au format A3
Productions d'élèves
Productions d'élèves dans une pratique plus traditionnelle du collage avec usage des ciseaux et de la colle.
Productions d'élèves
Productions d'élèves dans une pratique plus traditionnelle du collage avec usage des ciseaux et de la colle.
Productions d'élèves
Productions d'élèves ayant utilisé les outils numériques
Verbalisation autour des travaux
Cliquez sur les pastilles rouges pour découvrir quelques bribes d'explication prononcées par leurs auteurs
Références artistiques
Si la verbalisation devant les travaux d'élèves a pu faire émerger quelques notions importantes (abstraction/figuration, composition, saturation, espace, rythme, bruit (dans une image), elle a surtout permis de mettre au jour ce qui relève de l'artistique dans la manière de composer et de créer. Pour les élèves, le brouillage qu'ils considéraient au début comme un équivalent de "brouillon" a révéler des gestes et des procédures de travail très inattendus : non pas des gestes précipités, bâclés, rapides ou indéfinis comme certains l'imaginais au départ, mais au contraire, à travers une minutie dans l'exécution, la recherche du détail parfait et la qualité des découpes. C'est un peu comme si la question de l'erreur ou de la défaillance visuelle s'était déplacée du côté de l'adresse et de la délicatesse. Un comble et un sacré paradoxe pour des productions qui se jouent à la frontière de l'abstraction ! Pour provoquer le débat avec les élèves et appuyer le propos sur ce curieux paradoxe, quelques œuvres ont été présentées aux élèves en guise de références artistiques. Elles figurent ici en petit nombre mais peuvent aisément être complétées à partir d'autres médiums.
Gerhard Richter, Danseuses, 1966 Huile sur toile, 160x200 cm
Références artistiques
Gilles Barbier, Melting Town, 2007 Gouache sur papier, 140x250 cm
John Stezaker, Shadow V, 2014 Collage photographique
Garth Weiser, Untitled, 2015 Huile et techniques mixtes sur toile
Jeremy Tourvieille
Matthieu Bourel, Slackness, 2018 Collage photographique
Urs Fischer, Foliage, 2019 Impression sur Aluminium, 243x294cm Photo by Stefan Altenburger