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Carnet du lecteur Une Vie Maupassant CS

SPOLTI

Created on April 24, 2022

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Transcript

Carnet du LECTEUR

Une Vie de Maupassant
Edition d'Alain Buisine

start

Cassandre SPOLTI

index

Chapitre X Meurtre et mort

Chapitre XI Un fils indigne

Chapitre XIV Le renouveau

2. Présentation de l'oeuvre

Biographie

1. Journal du lecteur

Analyse du titre

Chapitre I Une famille heureuse

Peinture sociale

Chapitre II. La vie au château des peuples

Une vie , un roman réaliste ou naturaliste ?

Chapitre III Julien de Lamare

3. Travail d'écriture

Chapitre IV Les noces

Chapitre V Voyage de noces en Corse

Chapitre VI Une vie monotone

4. Vocabulaire

Chapitre VII Premiéres infidélités de Julien

Chapitre VIII La naissance de Paul

5. Sources

Chapitre IX Nouvelles infidélités de Julien

1. Journal du lecteur

Dans cette prison dorée , elle s’est construit un idéal de vie dont les fondements ne sont que rêverie…Sa naïveté et son manque d’ expérience dans la vie aideront-ils Jeanne à affronter ce monde nouveau qu’elle convoite tant ? La légende de Pyrame et Thisbé : Dans la mythologie grecque et romaine, Pyrame et Thisbé sont deux jeunes gens qui s’aiment tendrement. Leur amour s’achève de manière tragique : Pyramé se donne la mort, croyant , à tort, que sa bien-aimée a été dévorée par une lionne.Thisbé se tue à son tour par désespoir . Dès le premier chapitre , Maupassant fait référence à ce mythe . Dois-je comprendre que son personnage si démuni , sera à son tour "dévorée" par d’horribles moments d’ une vie ?

Chapitre I Une famille heureuse

Jeanne Le Perthuis des Vauds est une jeune fille de 17ans qui sort du couvent de Rouen le 2 mai 1819, « libre enfin pour toujours ». Ses parents avaient choisi pour elle une éducation religieuse sans pour autant la destiner à une vie religieuse . En effet, « il (son père ) l’avait tenue là sévèrement enfermée, cloîtrée, ignorée et ignorante des choses humaines ». Jeanne est impatiente de quitter le couvent et de rejoindre enfin la demeure familiale. Elle est issue d’une famille de nobles catholiques. Elle est décrite comme une adolescente « mure de poitrine et ondulante de taille. », « radieuse » ,pleine « d’appétit de bonheur » Je vois une adolescente qui respire la santé et qui déborde de bonheur .Je ne peux m’empêcher de penser aux adolescents qui souffrent de l’absence de bonheur avec un corps bien différent de celui de Jeanne.
Lien littéraire / mes lectures: Maupassant est natif de Normandie. A travers ses descriptions , je ressens l’ attachement à ses racines, mais aussi comme une invitation au voyage . Il évoque la pluie , la mer, les pêcheurs, les marées, la plage ,les falaises etc. à la manière de Pagnol dans son roman testimonial , « la gloire de mon père » avec sa Provence natale , ses senteurs, sa garrigue , ses collines, ses anecdotes… La Normandie ça sent bon le dépaysement ! Figure de style Oxymore : « une sorte de poésie raisonnable ». Cette oxymore traduit dans le texte une critique à l’égard du Baron, qui est fier d’avoir « une fille heureuse , bonne, droite et tendre » à sa manière de père . Une poésie n'a rien de raisonnable bien au contraire. Elle laisse libre court à l'imagination.Il n'y a pas de barrières contrairement à la raison.
Anorexie mentale chez les adolescents: Cela me renvoie à un terrible problème de santé publique actuel qui concerne les adolescents , à savoir l’anorexie mentale. Cette maladie mentale touche 3 à 4% des adolescents, principalement les jeunes filles âgées de 14 à 20 ans .Selon les spécialistes , ce fléau s’installe de plus en plus précocement.

Chapitre III Julien de Lamare

Chapitre II La vie au château des Peuples
De retour au château , Jeanne est enfin libre de concrétiser ses rêves de jeune fille . D’une grande naïveté sentimentale , elle va pouvoir enfin rencontrer l’homme rêvé , son idéal. La voilà libre : elle lit , elle rêve et se promène seule aux environs du château. C’est alors que l’abbé Picot rend visite à la famille . Il fait l’éloge d’un voisin , Julien de Lamare . Il est présenté à la famille comme étant un jeune noble et économe .Il est cependant sans argent . Qu’importe, il est du même rang !
Julien se rend au château .La Baronne , mère de Jeanne, y voit un jeune homme « très comme il faut ». Jeanne, quant à elle, tombe sous le charme de la courtoisie, de la délicatesse de Julien. Lors d’une promenade en mer en compagnie de Julien, elle se lance dans ses premières conversations intimes .Les falaises d’Etretat semblent faire leur effet , le cadre est idéal pour une idylle amoureuse. Plus tard , Julien la demande en mariage ; sans grande surprise , Jeanne déborde de joie !
Falaises d'étretat
Par ailleurs , nous sommes deux siècles plus tard et les mœurs ont bien évolué notamment avec l’entrée en vigueur de certaine lois . Le mariage pour tous 17 mai 2013 La France devient le 9 ème pays européen et le 14 ème pays au monde à autoriser le mariage homosexuel. Cette loi a ouvert de nouveau droit pour le mariage , l’adoption et la succession, au nom des principes d’égalité et de partage des libertés. En 2014, les mariages de couples de même sexe ont représenté 4% du total des unions. Divortialité en France /PACS loi du 13 octobre 1999 Le taux de divortialité , c’est-à-dire le rapport du nombre de divorces prononcés au nombre de mariage actés dans l’année , est d’environ 1,9 en France. Il faut nuancer ce chiffre puisqu’on constate depuis plusieurs années une baisse du nombre de mariages dans notre pays .En effet , de nos jours, les couples vivent en union libre ou apporte une légitimité à leur couple en regard de la loi en se pacsant. Je reste convaincue que Maupassant aurait été séduit par le principe de liberté que l’on retrouve dans ces lois. Fin de réflexion de la comtesse Cassandre De Spolti pour ce chapitre…
Cette rencontre , on ne plus protocolaire , est à mon sens quelque peu dépassée de nos jours. Cependant, Il existe encore quelques familles aristocrates qui ont conservé cette pratique ; choisir un futur époux du même rang que soi . Fort heureusement pour les jeunes femmes de notre ère , ces familles ne représentent qu’une minorité . Aristocratie française de nos jours : Le nombre de familles subsistantes de la noblesse française est généralement évalué à un peu plus de 3 000. En ce qui concerne le nombre de personnes, les estimations varient de 50 000 ou de 100 000 à 140 000 individus, ce qui représente environ 0,1 à 0,2 % de la population française. Dans notre société , les mariages de raison n’ont plus lieu d’être. Place aux mariages mixtes qui reposent plutôt sur l’amour entre deux êtres d’origine culturelle et ou de rang social différents.

La mixité des couples vue par les publicitaires. (Publicité pour vêtements de la marque Benetton diffusé en 1991) .

Chapitre IV Les noces

Comment se projeter pour une vie entière avec cet être abjecte ? Trouvera-t-elle les ressources pour s’affirmer à l’avenir ? Dans tous les cas , ce sera sans compter sur ses parents .Son père la voulait « ignorante » et obéissante, mission accomplie ! Quant à sa mère , je ne peux que la « féliciter » pour son immense lâcheté ! Le viol conjugal de nos jours ( Extrait d’un rapport d’enquête du ministère de la santé) Les chiffres sont effarants !!!
Jeanne est sortie du couvent le 2 mai 1819, la voilà mariée le 15 août de la même année ! C’est un peu précipité pour une jeune femme de son âge d’autant plus précipité qu’elle n’a aucune expérience en amour … Elle rêve de l’amour tendre, il rêve de la dominer.
• Une prise de conscience récente En 1997, le service des droits des femmes et de l’égalité commandite une Enquête Nationale sur les Violences Envers les Femmes en France ( ENVEFF). Les données sont collectées en 2000, et les résultats publiés en 2003. L’enquête estime qu’environ 50 000 femmes entre 20 et 59 ans sont victimes de viol chaque année. Parmi ces agressions, le viol conjugal occupe une place importante et méconnue : près de la moitié des femmes victimes de viol l’ont été de la part d’un conjoint. L’ENVEFF a ainsi mis en évidence l’ampleur du silence et l’occultation des violences sur les femmes qui les subissent. Elle a permis de lever le tabou sur les violences subies par les femmes, particulièrement au sein du couple. • L'évolution de la législation dans la période récente En 1980, le viol est devenu un crime passible de 15 à 20 ans d’emprisonnement. Le viol entre conjoints est reconnu par la jurisprudence à partir de 1990 !!!
Dessin humoristique vignette extraite de la Bande Dessinée le chat par P.Geluck
La nuit de noces tourne au drame .Bien qu’elle refuse le contact charnel de son époux qu’elle voyait si délicat, celui-ci s’obstine . Jeanne doit se soumettre bien malgré elle à cette relation sexuelle forcée . En effet Julien la viole . Dès lors , la réalité de ce monstrueux événement met un terme à l’idéal de ses rêves de jeune fille. En une nuit la voilà devenue une jeune femme meurtrie . Julien représente alors à ses yeux « un étranger qu ‘elle connaissait à peine ».

Chapitre V Voyage de noces en Corse

Bon gré malgré , Jeanne partira en voyage de noces avec Julien. Destination : l’île de beauté connue pour ces paysages splendides et uniques au monde, mêlant mer et montagnes, plages et forêts, rivières et maquis. Le cadre étant paradisiaque , Jeanne ressentira-t-elle à nouveau les mêmes sentiments qu’ à Etretat ?
• Une réponse pénale croissante Pour prévenir et sanctionner ce phénomène, un important arsenal législatif s’est peu à peu constitué et cinq plans interministériels de lutte contre les violences faites aux femmes ont été adoptés. Le 5 ème plan visait en particulier à lutter contre le sexisme et la culture des violences et du viol. Six nouvelles mesures ont été annoncées en septembre 2021 : entre autres, création d'un fichier des auteurs de violences conjugales et renforcement de la gouvernance locale de la politique de lutte contre les violences conjugales . Belle avancée pour la conditions des femmes , crime toutefois dénoncé par l’auteur deux siècles auparavant !
Elle ressentira effectivement du plaisir dans le bras de son mari car , « soudain Jeanne eut une inspiration d’amour » . Un plaisir bien éphémère car « le reste du voyage ne fut qu’un songe, un enlacement sans fin ,une griserie de caresses ». Durant le séjour , rien ne semble s’arranger . Elle découvre à présent que cet homme dépourvu de délicatesse en amour se révèle être un avare. Il la prive, sans aucun scrupule de l’argent que sa mère leurs avaient généreusement donné pour leur voyage.

Chapitre VI Une vie monotone

De retour au château, Jeanne est seule, délaissée par un mari indifférent. Elle plonge dans une profonde solitude qui ne fait que s’accentuer par le départ de ses parents .En effet , ces derniers quittent le château pour les besoins du jeune couple. « Alors , elle s’aperçut qu’elle n’avait plus rien à faire , plus jamais rien à faire ».Julien devient ainsi le maître des lieux. Un certain mal de vivre s’installe en elle à l’image de la froideur de l’automne. Elle mène une vie monotone bien loin de la vie qu’elle avait imaginée dans ses rêves les plus fous . Quant à Julien qui était un jeune homme « très comme il faut », il se comporte « comme un acteur qui a fini son rôle et reprend sa figure ordinaire ».Son vrai visage nous apparaît au fur et à mesure du roman. Il est tout d’abord un jeune homme délicat et séducteur, puis intéressé, brutalement violent , désormais avare et prétentieux. Quel spectacle désolent ! Alors Julien de Lamare est-il plutôt un Dom Juan ou un Harpagon ? Pire encore « Un Dom Juan de l’Harpagonerie » ?
Je retiens pour ce chapitre la domination de Julien sur Jeanne aussi bien physiquement que moralement. Je prends conscience de l’intérêt d’être instruite au sens large du terme mais également d’être indépendante financièrement .Je souhaite réussir ma scolarité mais également mes études supérieures. Découvrir de nouveaux horizons par les voyages notamment.Merci à mes parents de me guider sur cette voie.
Recherche littéraire : • L’avare de Molière Cette pièce a pour personnage principal un riche bourgeois vivant dans la capitale et soucieux d'une seule chose : son confort matériel personnel. Son amour pour l'argent prend des proportions incroyables : il ne craint pas de se mettre à dos son entourage pour économiser le moindre sou.

Chapitre VII Premières infidélités de Julien

Résumons : nous avions Julien le violent, Julien l’intéressé , Julien l’avare , Julien le prétentieux mais pas seulement . Nous découvrons à présent une autre facette de cet être abjecte : Julien l’infidèle… En effet, Jeanne découvre horrifiée la liaison de son époux avec Rosalie la bonne qui est aussi sa sœur de lait ... Mais l’horreur ne s’arrête pas là : Rosalie met au monde un enfant qui n’est autre que celui de Julien. Plus tard , Jeanne se découvre à son tour enceinte… Elle est trahie par sa sœur de lait et son époux . Pauvre Jeanne ! Ses rêves s’effritent et laissent place à la désillusion . Selon moi , cette situation dramatique aurait sans aucun doute sonner la fin d’un couple marié de nos jours. Comment accorder sa confiance à un époux détestable et devenu père d’un enfant illégitime ? Le poids de la moral au XIXème siècle est si fort que tout fini par s’arranger pour Julien.
Harpagon est un protagoniste détestable, seulement intéressé par ses intérêts privés et ne prenant jamais en compte les désirs de ses enfants. Sa passion pour l'argent l'a même éloigné de tous : d'où le sentiment de vide qu'il éprouve lorsqu'il perd sa cassette. Il n'a plus personne, il est seul au monde. Tel est l'immense problème d'Harpagon : sa fâcheuse tendance à préférer l'argent aux humains l'a enfermé dans un univers parallèle où le contact avec l'autre n'existe plus. • Dom Juan de Molière Dom Juan est un personnage aux milles facettes et aux milles couleurs. Grand séducteur, il vit dans l'instant et dans la jouissance immédiate. Seule la conquête lui importe et le mariage ne l'intéresse pas. C'est de cette manière qu'il bafoue et blasphème les valeurs de la religion. J’en conclus donc qu’il est indispensable de s’ouvrir au monde , de le comprendre, de l’apprivoiser pour ne jamais devenir l’épouse « d’ un Dom Juan de l’Harpagonerie ».
Le divorce au XIX siècle : (extrait d’un document rédigé par le Ministère de la Justice ) Quand le divorce était interdit (1816 - 1884) Au gré des régimes politiques successifs, la législation sur le divorce a été l'objet de nombreux remaniements. Il a fallu passer par de nombreuses étapes d'évolution du droit avant d'aboutir à l'actuelle dédramatisation du divorce. Au cours de cette histoire mouvementée, l'interdiction du divorce au XIXème siècle constitue un épisode méconnu : admis très provisoirement sous la Révolution, le divorce est aboli dès 1816 et ne sera rétabli que 68 années plus tard, en 1884. Mais cette interdiction a provoqué de fortes critiques.
Figure de style L’opposition : « avenir » , « songerie » , « espérance », « attente d’amour », « espoirs indéfinis » / « plus rien à faire aujourd’hui, ni demain , ni jamais ». J’ai relevé le champs lexical du rêve qui s’oppose à celui de la monotonie, à l’ennui. Cela traduit une vie de jeune fille au couvent pleine de rêve qui s’oppose à une vie de femme au château dans l’ennui.

Chapitre VIII La naissance de Paul

Jeanne vit sa grossesse sans le moindre épanouissement .Le couple fait connaissance avec les Fourville. Entrent en scène une ravissante comtesse , un comte sans trop d’allure et enfin « Dom Juan » de Lamare armé de son pouvoir de séducteur . Vers la fin juillet Jeanne accouche dans d’atroces douleurs d’un enfant prénommé Paul. Déçue dans sa vie de femme , Jeanne reporte tout son amour sur son enfant. Quant à Julien , il n’est plus sa priorité , ce qui l’irrite profondément . Jeanne va –t-elle s’épanouir dans son rôle de mère ? Accouchement sans douleur aujourd’hui : Il existe 9 techniques pour accoucher sans douleur ( ou presque ) : les massages , le chant prénatal, l’hypnose, la sophrologie , les bienfaits de l’eau, bouger/ marcher/danser !, la méthode Bonace , le soutient du conjoint et enfin la péridurale :
En témoigne un dossier conservé dans les archives du ministère (direction des affaires civiles et du sceau, sous la cote provisoire FA1240). Pendant toute la période de 1816 à 1884, de nombreuses pétitions réclament aux autorités des changements de législation et le rétablissement du divorce. Lire l'introduction au dossier de pétitions relatives au divorce. Ce recueil est riche de 164 lettres. L'intégralité de ces pétitions est aujourd'hui inventoriée et accessible au public, chacune ayant fait l'objet d'une retranscription complète. Quand la loi se mêle à la moral , Maupassant s’indigne de la condition des femmes de son temps : il crée ainsi le personnage de Jeanne ! L’interruption volontaire de grossesse ( IVG) , loi Veil du 17 janvier 1975: La loi du 17 janvier 1975 relative à l'interruption volontaire de grossesse, dite loi Veil, est une loi encadrant une dépénalisation de l'avortement en France. Elle a été préparée par Simone Veil, ministre de la Santé sous la présidence de Valery Giscard d’Estaing . La loi est promulguée le 17 janvier 1975, pour 5 ans à titre expérimental. Elle est reconduite sans limite de temps par une loi du 31 décembre 1979. L’IVG n’est et ne sera jamais un moyen de contraception , elle permet aux femmes bafouées, entre autres, d’être libres de ne pas subir une grossesse . Alors , qu’aurait fait Jeanne ? Pour ma part , je pense qu’un enfant est le fruit de l’ amour d’un couple. Il m’est inconcevable de penser qu’il puisse être un moyen de réparer la santé d’un couple… Figure de style La comparaison :Le corps de Jeanne est décrit comme « une voile qu’agite le vent ». Cela traduit une agitation intérieur , son mal-être.

SAUVEE !!!

(pour ma part )
Plus qu’accoucher sans douleur, on peut apprendre à l’apprivoiser grâce à l’accompagnement d’une sage-femme . J’ai une pensée pour ma mère , sage –femme, qui accompagne les femmes dans ce moment de leur vie. Elle respecte le choix des gestantes, certaines d’entre elles décident d’accoucher sans péridurale .C’est un métier sans doute formidable mais qui ne m’attire pas pour autant.

Chapitre IX Nouvelles infidélités de Julien

Et ce qui devait arriver , arriva ! Jeanne découvre des preuves d’une liaison entre Julien et la ravissante comtesse de Fourville. Encore plus déçue par la comtesse que par son époux, Jeanne reporte son besoin d’amour sur Paul , son fils. Sa mère , vieillie et malade meurt quelques semaines après son retour au château. C’est alors que Jeanne découvre, stupéfaite, les correspondances secrètes de sa mère preuve d’une relation adultère passée. Trompée par son père, son époux , sa sœur de lait et à présent sa mère… Décidément , le sort s’acharne contre cette malheureuse Jeanne. Espérons que son fils soit l’exception à la règle … Mes parents sont pour moi des guides en qui j’ai entière confiance .J’aime en eux leur simplicité, leur authenticité , leur bienveillance . Je me construis sereinement autour de ces valeurs qui sont si chères à l’équilibre de notre famille. Découvrir une trahison de mon père et plus encore de ma mère , ce serait pour moi une immense déception .
Analgésie péridurale en France Sauf contre-indication médicale (trouble de la coagulation, fièvre, tatouage), la péridurale peut être proposée à toutes les femmes. Mise au point au début du XXe siècle, la technique s'est développée à partir des années 1970. Schéma de l’espace péridural :un peu de naturalisme !

Chapitre X Meurtre et mort

Chapitre XI Un fils indigne

C’est le chapitre de toutes les horreurs !!! Jeanne ne croit plus en rien , mais elle veut un deuxième enfant, comme pour réparer l’irréparable . Julien s’y oppose fermement. Mais grâce à un stratagème, avec la complicité de l’abbé Picot , Jeanne attend un deuxième enfant. L’abbé Tolbiac, successeur de l’abbé picot , détesté de tous , apprend la relation adultère de Julien. Son extrémisme, son fanatisme le plonge dans une colère noire lorsqu’il en prend connaissance . Incontrôlable , il bat à mort une chienne en « gésine » avec une rare violence. Un véritable carnage ! Le seul chiot survivant à cette monstrueuse attaque sera recueilli par Jeanne et portera le nom de « Massacre » ; comment est-ce possible ! Le comte de Fourville apprend par l’abbé Tolbiac que son épouse vit une relation avec Julien .Fou de rage , le comte les surprend et pousse la roulotte dans le ravin . Fin tragique des deux amants supposés avoir trouvé la mort par accident. Le soir même Jeanne accouche. Mais comme c’est le chapitre de toutes les horreurs, elle met au monde une fille mort-née. La décadence de Jeanne est à son paroxysme .A quel sain va-t-elle se vouer ? L’abbée Tolbiac la fascine… Il m’est difficile de trouver les mots justes. Je suis tout simplement bouleversée par tant de violence… Figure de style : La métaphore : « cinq petits grouillaient déjà autour de la mère qui les léchait avec tendresse ». Le grouillement des chiots évoque l’image d’ un grouillement de vers de terre . Cela nous renvoie au monde animal puis suivent les termes « mère » et « tendresse » qui evoquent celui des humains . La chienne qui met bas est ainsi humanisée.
Jeanne « se demandait naïvement pourquoi la destinée la frappait ainsi ». En effet, le sort s’acharne sévèrement sur Jeanne ; elle perd son père et tante Lison . Il ne lui reste plus que son fils. L’éducation manquée de Paul, enfant despotique , prend forme . Il grandit et causera la ruine de la famille. Il est fainéant , irresponsable . Il commet des fraudes, s’endette et se lance dans des hypothèques ruineuses. Jeanne s’enferme , alors, dans une solitude pathétique. Mais Rosalie, servante au grand cœur refait surface. Elle reprend en main la situation pour venir en aide à Jeanne et la sortir de cette descente aux enfers. En plein désastre financier causé par les agissement de son fils, Jeanne est contrainte de vendre le château.(Chapitre XII) . Elle s’installe dans une petite maison à Batteville avec l’aide de Rosalie et son fils (fils illégitime de Julien). Bien que ruinée par son fils, Jeanne éprouve de vifs sentiments d’amour pour Paul son petit « poulet » et de la haine à l’égard de celle qui lui a volé son fils. Paul l’informe qu’il va se marier. Jeanne se rend à Paris pour rencontrer le couple. En vain (Chapitre XIII).

Chapitre XIV Le renouveau

A son retour , Jeanne vit cloîtrée dans cette petite maison , avec pour seule raison de vivre des souvenirs… Je me souviens d’une adolescence volée, d’ une vie de femme violentée, d’ une vie d’épouse bafouée et d’ une vie de mère anéantie par son fils . Dernier rebondissement dans ce chapitre qui clos le roman ; Jeanne reçoit un courrier de Paul lui annonçant la naissance de sa fille et la maladie de sa femme ( une prostituée). La mère de l’enfant meurt , Rosalie se rend à Paris pour aller chercher l’enfant de Paul. Jeanne emportée par tant de joie d’être grand -mère , accepte de s’occuper de sa petite fille. Figure de style : • Les périphrases :les termes « petit-être », « l ‘enfant », « la fille de son fils », « la frêle créature » sont utilisés pour désigner la fille de Paul . Autrement dit, cette enfant n’a pas de prénom ! • Les métaphores : « l’or des colzas » , « sang des coquelicots », « le vol des hirondelles » , et les « plaines verdoyantes ». Ces éléments du paysage orientent le lecteur vers une lueur d’espoir d’ une vie meilleure.Une certaine joie de vivre s’annoncerait-elle? Est-ce la fin d’ une vie rythmée par la malédiction ? Jeanne trouvera-t-elle les ressources pour rebondir et sortir de son état de léthargie ?
La Résilience ou l’art de rebondir à tout âge : La résilience est la capacité d’un être humain ou d’une communauté à faire face à des expériences difficiles et à en sortir renforcé. Et ce, grâce à un processus lié à des facteurs internes et externes qui conduit à l’acquisition de nouveaux apprentissages. Des apprentissages qui amènent l’être humain ou la communauté à s’adapter positivement à la nouvelle réalité, à grandir. Ainsi, la cicatrice est toujours présente ; elle fait partie de cette nouvelle vie, mais avec un autre niveau de profondeur (S. Vanistendael, 2005). Parmi les éléments qui contribuent à la résilience, il y a par exemple le sentiment d’être fondamentalement accepté par une autre personne – sans que cela implique nécessairement d’approuver ses comportements -, la capacité de trouver un sens à sa vie, l’estime de soi ou encore un sens de l’humour constructif. Ainsi, la résilience reste difficile à étudier. Car nous ne l’observons pas en tant que telle, mais nous en observons les conséquences : des parcours de vie qui nous surprennent. Des personnes dont la vie a été très difficile et qui malgré cela restent positives, souriantes, engagées, sans prétention. Jeanne avait ses rêves de jeune fille, j’ai mon rêve de lecteur et Maupassant m’ autorise à le faire. En effet, la fin est floue et sans trop de précisions ; on ne connaît pas le prénom de la petite fille de Jeanne . Il y a également le champs lexical de la paix symbolisée par « la quiétude infinie » ,et la « terre tranquille ». Jeanne aurait enfin trouvé une sorte de paix intérieure. Ainsi , je peux y voir une ouverture, une liberté de penser librement la fin d’ une vie qui ne pourrait être que meilleure pour Jeanne.
« La Résilience , c’est l’art de naviguer dans les torrents »
Il y a également le champs lexical de la paix symbolisée par « la quiétude infinie » ,et la « terre tranquille ». Jeanne aurait enfin trouvé une sorte de paix intérieure. Ainsi , je peux y voir une ouverture, une liberté de penser librement la fin d’ une vie qui ne pourrait être que meilleure pour Jeanne. Je suis terriblement bouleversée par tous les malheurs que Jeanne a subi dans les différentes étapes de sa vie . Je souhaite pour elle une vie de grand-mère où l’amour , le respect, la complicité avec sa petite fille seraient l’essence même de leur relation. Les traumatismes du passé , le désespoir, le solitude seraient comme partiellement soulagés par un avenir prometteur avec l’arrivée de ce « petit-être ». Maupassant m’ invite sur cette voie car « la vie, voyez vous, ça n’est jamais si bon ni si mauvais qu’on croit » . En effet , les cicatrices de Jeanne seraient toujours présentes mais pourraient devenir moins profondes dans une vie nouvelle avec le personnage de Jeanne plus résiliente que jamais. Avec toutefois le respect du genre littéraire de Maupassant à savoir réalisme sans romantisme. Rien ne semble faire obstacle à mon rêve de lecteur…
Boris Cyrulnik

2. Présentation de l’œuvre :

• Biographie Guy de Maupassant est né le 5 août 1850 probablement à Fécamp. Son père a épousé Laure le Poittevin, amie intime de Flaubert , le 9 novembre 1846. Suite aux infidélités du père, le couple de sépare en 1863 , Guy restera avec sa mère. En 1854, la famille s’installe au château de Grainville Ymauville près du Havre. Deux ans plus tard , naîtra son frère Hervé. Guy est quant à lui en sixième au séminaire d’Yvenot et y restera jusqu’en seconde . L’ennui s’installe chez ce garçon dégourdi, habitué aux grands espaces et amoureux de la nature. Il supporte difficilement l’atmosphère religieuse de l’institution. En 1864 pendant les vacances à Etretat , Guy participe au sauvetage de la noyade du poète anglais Swinburne . Pour le remercier, ce dernier l’invite chez un ami. Le jeune Guy est fasciné par une main d’écorché pendue au mur . Il s’inspirera de ce sinistre objet qui lui avait été offert pour deux contes célèbres : La Main d’écorché et La Main. Chassé d’Yvenot pour des vers jugés trop audacieux , le jeune homme termine sa scolarité au lycée de Rouen. Il correspond avec le poète Louis Bouilhet qui le mène chez Flaubert .Reçu bachelier le 27 juillet , à l’automne , il se rend à paris pour des études de droit. En 1870 Guy a vingt ans . La guerre franco-allemande éclate. Il est alors dans l’intendance comme soldat de deuxième classe à Rouen. Les images de guerre inspireront plusieurs contes en particulier Boule de suif. De 1880 à 1890, la vie de Maupassant semble se confondre avec ses œuvres : pendant ces dix années, il publie dix romans, près de trois cents contes et nouvelles, des récits de voyage et des journaux. Il connaît le succès auprès des salons aristocratiques, de la presse et des femmes . Il vit à Etretat, à Paris et sur la côte d’azur. Il entretient ainsi mère, frère enfants et maîtresses.
1883 il publie les Contes de la Bécasse et Une vie son premier roman. 1885 publication des Contes du jour et de la nuit et Bel-ami. De 1886 à 1889 publication de La Petite Roque, Le Horla , Mont-Oriol, Pierre et Jean et fort comme la mort. Les dernières années de sa vie sont marquées par la maladie et les crises de démence.Il s’éteint le 6 juillet 1893. • Analyse du titre : Pour ce roman , l’auteur n’a pas choisi un prénom suivi d’un nom propre ou d’un nom associé à une fonction à la manière des auteurs de son époque .Exemple : Eugénie Grandet chez Balzac (1883) , Germinie Lacerteux (1865) pour les Goncourt , Son Exellence Eugène Rougon (1883) pour Balzac Il ne choisira pas non plus un nom commun désignant clairement la nature du récit ou l’action à venir . Exemple : Mémoire de deux jeunes mariés (1842) pour Balzac, La Conquête de Plassans ( 1874) pour Zola. Il préfère l’article indéfini « une » suivi d’un terme imprécis. Plus tard Maupassant retiendra des titres plus individualisés comme Bel ami , Pierre et Jean. Ici l’héroïne a perdu toute particularité . La vie de Jeanne n’a rien d’unique , rien d’exemplaire . Au contraire , Maupassant nous raconte une vie de femmes de son temps parmi tant d’autres. L’épigraphe* à savoir « l’Humble Vérité » le confirme . Epigraphe* : courte citation qu’un auteur met en tête d’un livre pour en donner l’esprit.
Cette période est marquée par l’accession de la bourgeoisie au pouvoir et la fin de la domination de la noblesse. Et pourtant l’œuvre ne présente pas de bourgeois. Maupassant préfère centrer son regard sur le déclin de la noblesse . Hobereau *: gentilhomme de petite noblesse vivant sur ses terres. En effet , le destin de Paul de Lamare ( fils de Jeanne) symbolise , en un raccourci foudroyant, l’échec de cette aristocratie finissante et son incapacité à s’adapter au monde moderne. 3. Le clergé : Le déclin de la noblesse va de pair avec celui du clergé. Le XIXème siècle , en particulier la Troisième République , voit naître le conflit entre l’Eglise et l’Etat : les lois anticléricales se multiplient pour aboutir en 1905 à la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Dans ce roman deux figures de prêtres s’oppose . Il y a l’abbé Picot qui représente le bon curé du village proche du bas clergé de la société de l’Ancien Régime. Il est d’origine paysanne, il sait vivre près du peuple en leur témoignant compréhension et indulgence . Il propose une image tolérante de l’Eglise . C’est un personnage sympathique malgré sa fâcheuse tendance aux compromis . Il devient un personnage du passé. En effet, il est remplacé par le jeune abbé Tolbiac, qui incarne une nouvelle génération de prêtres. Il est fanatique, intolérant et d’une rare violence mais surtout incapable de comprendre les mœurs des paysans. Son intransigeance ne lui vaut que la perte des fidèles et leur crainte mêlée de fascination ( Jeanne ,en est l’exemple par excellence). On sent toute la répulsion de Maupassant pour cet abbé contre-nature et dogmatique .Il symbolise le raidissement d’une Eglise qui se sent menacée.
• Peinture Sociale Maupassant se désintéresse de la politique et du contexte historique. C’est pourquoi sa peinture sociale reste en arrière plan de l’histoire. Son roman donne cependant une idée assez précise de la société normande du moment. 1. Le peuple : Il est représenté par le monde des paysans, des pêcheurs et des domestiques. Maupassant dépeint les mœurs du peuple dans toute leur âpreté, il n’en trahit pas moins un penchant pour la vitalité des paysans qui vivent proches de la nature et sont acharnés au travail. Ainsi , Rosalie, après sa faute ne passe pas le reste de sa vie à se désoler comme Jeanne. Enfin, Maupassant se refuse à idéaliser les paysans , ils sont pour lui des êtres grossiers et sans d’éducation. Exemple : Couillard et Lecoq: leur gaieté est bruyante , leurs chants tumultueux
2. La noblesse : A l’autre extrémité de l’échelle sociale , se situe les hobereaux *normands. Une vie rend compte du profond déclin d’une classe sociale : l’aristocratie. Son roman ne fait aucune allusion aux événements politiques du temps. L’histoire se déroule de 1819 à 1848, c’est-à-dire lors des règnes de Louis XVIII, Charles X, Louis Philippe, lors des journées de juillet 1830 et de la révolution de février 1848 qui donne naissance à la Seconde république.
3. Le naturalisme : Le mouvement naturaliste , théorisé par Emile Zola, ajoute à ces principes une prétention scientifique .Le romancier naturaliste étudie les espèces humaines , les interactions entre l’individu et son milieu, la part de l’hérédité dans l’environnement. Ainsi après le succès de l’Assommoir en 1877, Zola réuni chaque jeudi un petit groupe de jeunes écrivains adeptes de ses préceptes. Maupassant les rejoint et participe activement. Mais Maupassant se sent moins proche de Zola que de Flaubert.
• Une vie , un roman réaliste ou naturaliste ? 1. Les leçons d’un maître : Maupassant trouve en Flaubert à la fois un maître , un père et un ami. Avant toute chose, Flaubert le convertit au travail opiniâtre de la création romanesque. Pour Une vie , Maupassant se soumet aux exigences du maître. Il travail à son roman sept années consécutives, corrige, supprime , transforme sans cesse. Aucune œuvre ne lui donnera autant de mal . Au culte du travail , de la beauté , du style , ajoutons celui de l’impersonnalité du narrateur, si cher à Flaubert. Le romancier doit être un observateur impassible et s’interdire toute intrusion personnelle et directe .Maupassant applique la consigne à la lettre. Il délègue son regard et ses émotions au seul personnage de Jeanne , véritable écran entre l’auteur et le lecteur. 2. Le réalisme : Il se définit en réaction contre le réalisme qui donne, lui , la première place à l’individu, à l’imagination , aux sentiments, à l’inspiration et à l’idéal. L’esthétique réaliste repose au contraire sur l’observation minutieuse de la réalité et sur la volonté de la reproduire fidèlement sans chercher à l’épurer ou à l’idéaliser.
4. Aspects réalistes et naturalistes d’Une vie Balzac , Flaubert et Zola apparaissent comme les grands noms du roman réaliste ou naturaliste. Maupassant épouse les principes de ses illustres prédécesseurs. Lesquels de ces principes retient-il ? En faveur du réalisme , nous pouvons retenir , l’épigraphe L’humble vérité ; l’auteur annonce d’emblée que son histoire sera banale et simple comme la vie. Les auteurs réalistes et naturalistes délaissent le roman historique et abandonnent les sujets modernes. Ils représentent la réalité qu’ils connaissent , celle de leur époque. Maupassant respecte cette constante en situant son récit entre 1819 et 1848 mais contrairement à Balzac ou Flaubert , Maupassant s’en tient à la strict chronologie de la vie de Jeanne, sans aucune allusion aux évènements historiques pourtant nombreux de cette période .
Maupassant est plutôt un réaliste qu’un naturaliste. En effet , on ne retrouve pas dans son roman les trois grands axes de Zola : le thème de hérédité, le projet scientifique et la volonté militante à la manière de Zola qui se définit comme un écrivain socialiste. Maupassant accorde beaucoup plus de place à l’éducation qu’à l’héritage génétique. Le roman est toutefois parsemé de quelques scènes de ton naturaliste : la nuit de noces de Jeanne, le massacre de la chienne, les corps mutilés de Julien ( époux de Jeanne) et Gilberte ( La comtesse de Fourville, maîtresse de Julien ). Mais ce qui l’emporte dans ces passages, c’est la rigueur de la description.
Pour l’écrivain réaliste, le personnage n’est pas intéressant en soi, la relation à son milieu , à sa classe, à son métier, à ses origines le sont davantage . Jeanne est décrite par l’auteur comme prisonnière d’un code familial, d’un jeu de convention qui la privent de toute liberté .Si Jeanne rate sa vie cela ne tient pas seulement de son tempérament passif , mais aussi et surtout à son éducation , à son milieu, à son époque .En écrivain réaliste, Maupassant accentue le trait en choisissant un personnage féminin non combatif, profil moyen de la femme de ce temps.
La description dans Une vie occupe une place très importante mais est parfaitement intégrée à la narration. Le lecteur n’éprouve jamais , comme chez Balzac, une impression de ralentissement du récit et ceci grâce à un procédé constant :le milieu , les paysages sont toujours décrits en fonction du personnage qui les fréquente ou les observe : « (…) mais la campagne semblait si triste qu’elle sentait en son cœur , rien qu’à la regarder par la fenêtre, une pesanteur de mélancolie ». La description est également réduite à l’essentiel, chez Maupassant , elle ne joue donc pas un rôle de documentaire, elle se fond dans la narration grâce à la référence constante au regard et aux sentiments des personnages. Quelques notions rapides suffisent à Maupassant pour planter le décor : « C’était une de ces hautes et vastes demeures normandes tenant de la ferme et du château , bâties en pierres blanches devenues grises ».Loin de saturer l’esprit du lecteur par un trop plein de détails , la description évocatrice plutôt qu’informative lui laisse le soin de combler les vides .

3. Travail d’écriture

Le passage que j’ai sélectionné est une scène relativement banale en milieu rural , il s’agit de la mise bas d’une chienne en présence d’enfants du village et de l’abbé Tolbiac, pouvant paraître au premier abord tout à fait anecdotique. Dans la première partie de mon développement , j’exposerai les éléments en faveur de la beauté de l’événement . La seconde partie sera bien plus sombre. Ce n’est pas tant cette scène de vie qui importe à l’auteur mais davantage le comportement d’un homme d’église de son époque en regard de cette tranche de vie . Maupassant était-il un grand visionnaire quant au devenir du clergé au XIX ? En campagne , de jeunes enfants assistent émerveillés à la naissance de chiots ; il voient sous leurs yeux ébahis arriver « un sixième petit toutou ». Devant cet heureux événement, la « joie » les emporte . Bien que ce soit assez classique en campagne, les « petits galopins » crie leur engouement « en battant des mains ». Le silence serait plutôt de rigueur en de pareilles circonstances mais la naïveté des enfants laissent échapper des paroles comparables à des encouragements bruyants ; « En v’la encore un , en v’la encore un ! » L’auteur quant à lui humanise l’évènement par la personnification . La chienne « toute endolorie » est semblable à une « mère » qui accouche et qui fait preuve d’une grande « tendresse » à l’égard de son « nouveau né » . De plus selon Maupassant, l’accouchement n’a rien « d’impur ». C’est un moment « naturel » dans la vie d’une femme ; une « naissance » c’est comme si on avait « regardé tomber des pommes ». Il porte l ‘accent sur sont attachement à la nature au sens large du terme.
Extrait de la page 228 Une Vie Ils arrivaient alors auprès du groupe des enfants; et le curé s'approcha pour voir ce qui les intéressait ainsi. C'était la chienne qui mettait bas. Devant sa niche cinq petits grouillaient déjà autour de la mère qui les léchait avec tendresse, étendue sur le flanc, tout endolorie. Au moment où le prêtre se penchait, la bête crispée s'allongea et un sixième petit toutou parut. Tous les galopins alors, saisis de joie, se mirent à crier en battant des mains : « En v'là encore un, en v'là encore un ! » C'était un jeu pour eux, un jeu naturel où rien d'impur n'entrait. Ils contemplaient cette naissance comme ils auraient regardé tomber des pommes. L'abbé Tolbiac demeura d'abord stupéfait, puis, saisi d'une fureur irrésistible, il leva son grand parapluie et se mit à frapper dans le tas des enfants sur les têtes, de toute sa force. Les galopins effarés s'enfuirent à toutes jambes ; et il se trouva subitement en face de la chienne en gésine qui s'efforçait de se lever. Mais il ne la laissa pas même se dresser sur ses pattes, et, la tête perdue, il commença à l'assommer à tour de bras. Enchaînée, elle ne pouvait s'enfuir, et gémissait affreusement en se débattant sous les coups. Il cassa son parapluie. Alors, les mains vides, il monta dessus, la piétinant avec frénésie, la pilant, l'écrasant. Il lui fit mettre au monde un dernier petit qui jaillit sous la pression ; et il acheva, d'un talon forcené, le corps saignant qui remuait encore au milieu des nouveau-nés piaulants, aveugles et lourds, cherchant déjà les mamelles.
Fin de l'extrait
L’auteur rend l’abée Tolbiac détestable et détesté de tous .Il incarne une Eglise rigide, puissante et fanatique à l’égard du peuple mais également une Eglise qui se sent menacée. A la fin du XIX ème siècle , l’ Eglise perd de sa suprématie , elle est en plein déclin. Maupassant meurt en 1893 , la loi sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat prendra effet sans plus tarder dès 1905 . Maupassant est un romancier réaliste , mesurément naturaliste mais surtout un grand visionnaire de son temps.
Malheureusement, la chienne en « gésine » a croisé le jeune abbé Tolbiac. C’est ainsi que la joie et la vie symbolisées par la naissance « des cinq petits » laisse place à la haine et à la mort pour la venue du dernier chiot . Alors que les enfants sont euphoriques autour de la chienne, l’abbé Tolbiac est « stupéfait ». Tout porte à croire qu’il a un regard malsain sur cette chienne ce qui provoque en lui « une fureur irrésistible ». Maupassant pousse le lecteur à se pencher sur ce personnage armé d’un « grand parapluie » . Tout d’abord, l’abée Tolbiac s’attaque à plus faible que lui , ce qui renforce sa cruauté .En effet, alors que la chienne est dans un état de grande vulnérabilité, « ne pouvant se dresser sur ses pattes » , il l’attaque en lui donnant « des coups ». De plus, il s’acharne sur cette chienne « enchainée » avec une effroyable férocité. Sa « frénésie » est à son paroxysme comme en témoigne la gradation dans l’emploi des verbes : il commença par l’ « assommer » , puis « monta dessus », « la piétinant », « la pilant », « l’écrasant » et enfin l’ « acheva » . Enfin la métaphore du « corps saignant » , signifiant que la chienne est morte , illustre le carnage orchestré par l’abée. Cela ne fait qu’accentuer l’horreur du moment et de ce fait , le lecteur est emporté par un profond sentiment de dédain à l’égard de cet abée fanatique aux agissements contre nature. En effet la chienne donne la vie , l’abée, la mort.

4. Vocabulaire

Chapitre IV virginal : (adj) Qui appartient ou convient aux vierges, qui a quelque chose de chaste. Ex ; candeur , âme virginale. futaille : (n.fem) Récipient de bois en forme de tonneau pour les vins , les alcools et l’huile. Ex : futaille de vin. étreindre : (verbe) Entourer avec les membres, avec le corps, en serrant étroitement. Synonyme : embrasser, enlacer, serrer. importun : (adj) Qui ennuie , gêne par sa présence ou sa conduite. Synonyme : indiscret. Chapitre V argutie : (n .fem) Raisonnement pointilleux, vaine subtilité du langage. phtisique : (adj) Atteint de phtisie Synonyme : tuberculeux placide : ( adj) Qui garde son calme en toute circonstance. Ex : rester placide
Chapitre I déclamatoire : ( adj) Pompeux, emphatique. Ex : style déclamatoire . harde : ( n.fem) Troupe de bêtes sauvages vivant ensemble. Ex : une harde de cerf. hydropisie :(n.fem) Terme médical historique employé pour désigner tout épanchement de sérosité dans une cavité naturelle du corps ou entre les éléments du tissu conjonctif.Il pourrait être synonyme d’œdème. Chapitre II grivois :( adj) Qui est libre sans être obscène ; égrillard, licencieux. Ex : une chanson grivoise. Providence : ( n. propre) Sage gouvernement de dieu ; (avec majuscule) Dieu gouvernant la création. Ex : les décrets de la Providence. plain-chant : (n.masc) Musique vocale à une voix de la liturgie catholique romaine. Chapitre III inextinguible :(adj) Qu’il est impossible d’éteindre (littérature). langoureux : (adj) Qui exprime la langueur, l’abandon de l’amour. Ex : un regard langoureux.
Chapitre VI désillusion : (n.fem) Perte de l’illusion , sentiment de quelqu’un qui constate que la réalité est différente de celle qui était imaginée ; désenchantement, déception , mécompte. être alanguie : (verbe passif) Tomber , être dans un état d’abattement, de faiblesse ( littéraire). enténébrer : ( verbe transitif) Plonger un lieu dans les ténèbres, assombrir ( littéraire). héraldique : ( adj) Relatif au blason . Ex : un ornement héraldique. Chapitre VII bésigue : Jeu de cartes qu’on prétend originaire du Limousin en France. parcimonie : ( n.fem) Action de mesurer quelque chose au compte-gouttes, en s’en tenant au minimum. Ex : faire des éloges avec parcimonie. véhémence : ( n. fem) Force impétueuse des sentiments ou de leur expression (littéraire). bonhomie ou bonhommie : (n.fem) Simplicité dans les manières, unie à la bonté du cœur .
Chapitre VIII convulsion : Contraction violente, involontaire des muscles Synonyme : spasme. allègre : (adj) Plein d’entrain , joyeux et vif. Ex : il marchait d’un pas allègre. loquace : (adj) Qui parle volontiers . Synonyme : bavard. tergiversation : (n.fem) Action de faire trainer les choses en longueur pour éviter une décision.
Chapitre IX coteau : (n.masc) Versant d’une colline , d’un plateau. infamie : ( n.fem) Parole, acte capables de nuire à la réputation. Ex : dire des infamies. perfide : ( adj) Dangereux , nuisible sans qu’il y paraisse. Ex : insinuation perfide. léthargie : (n.fem) Etat de torpeur , d’apathie et d’extrême affaiblissement.

5. Sources

• Profil d’une œuvre : Véronique Ehrsam et Jean Ehrsam , Hatier. • Une vie , Maupassant , livre de poche . Commentaires • Ministère de la Justice : Rapport . • Ministère de la Santé : Enquête. • Obstétrique pour le praticien 7 ème édition ; Jean Lansac , Elsevier Masson: La péridurale • Wikipédia. • Dictionnaire en ligne : Larousse .
Chapitre X promiscuité : ( n.fem) Situation dans laquelle quelqu’un se trouve soumis à un voisinage désagréable ; le voisinage lui-même. promptitude : ( n.fem) Caractère de ce qui survient vite ou survient en peu de temps . Ex : promptitude de la riposte. ecclésiastique : ( adj) Relatif à une Eglise, à son clergé. Ex : état ecclésiastique . Chapitre XI Syncope : (n.fem) Perte de connaissance brutale, parfois causée par un arrêt cardiaque. Synonyme : évanouissement. pleurésie : ( n.fem) Pathologie affectant les poumons, et plus particulièrement la membrane les envelopant appelée la plèvre. transsubstantiation (n.fem) changement du pain et du vin en la substance du corps de Christ ( religion catholique). vindicatif : ( adj) Qui est inspiré par le désir de vengeance . Synonyme : rancunier.

MERCI