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Dickey Chapelle, war photo journalist (1919-1965) - Flickr - CC BY NC
Reporters 
de guerre

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Dickey Chapelle, war photo journalist (1919-1965) - Flickr - CC BY NC

Reporters de guerre

ROYAUME-Uni | Presse écrite

POUR ALLER PLUS LOIN

« William Russel, du "travelling gentleman" au "special correspondent", 1850-1880 », par Michael Palmer, Le Temps des médias 4, 2021.

C’est à l’occasion de la guerre de Crimée, qui oppose, de 1853 à 1856, les Russes à plusieurs nations européennes venues au secours de l’Empire ottoman en déclin, que naissent les premiers reporters de guerre. Parmi ceux-ci, William Howard Russell, correspondant du Times de Londres, qui a suivi de 1848 à 1850 la guerre entre la Prusse et le Danemark. Les dépêches de Russell sur l’armée britannique, dont il critique l'incompétence et la désorganisation en Crimée, sont engagées et sans compromis. Utilisant le télégraphe pour transmettre ses reportages, il permet à l’opinion publique anglaise de découvrir la situation désastreuse de son armée, ce qui cause la chute du gouvernement du Premier ministre Lord Aberdeen. Sa carrière se poursuit sur d’autres champs de batailles : il suit entre autres la rébellion indienne (1857), la guerre de Sécession américaine (1861-1865), et la guerre franco-allemande de 1870-1871. Reconnu à la fin de sa vie et décoré du titre de Chevalier, son épitaphe le décrit comme « le premier et le plus grand correspondant de guerre ».

William Howard Russell of The Times - 1855 Bibliothèque du Congrès - via Wikimedia Commons

William Howard Russell (1820-1907)

FranCE | Presse écrite

POUR ALLER PLUS LOIN

Gallica vous conseille : « Albert Londres » Site du Prix Albert-Londres

Né en 1884, Albert Londres se lance dans le journalisme en 1906, en suivant d’abord l’actualité parlementaire. Sa carrière de reporter commence véritablement en 1914, lorsqu’il couvre la Première Guerre mondiale pour le journal Le Matin. Réformé pour raison de santé, il rejoint néanmoins le front à Reims, d’où il publie un reportage remarqué sur l’incendie de la cathédrale. Il suit les combats sur le front français avant de rejoindre les Dardanelles pour le compte du Petit Journal. Ses articles ne s’en tiennent pas au récit des événements, ils témoignent aussi de l’histoire vécue au quotidien par les soldats sur le front. Son style vif et direct, sa capacité à retranscrire avec exactitude les batailles comme les sentiments des troupes, lui valent vite un grand succès auprès des lecteurs. En revanche, sa lucidité est moins appréciée par la hiérarchie militaire qui lance contre lui une plainte pour insubordination, à l’époque où sévit le « bourrage de crânes ». Il poursuit sa carrière à distance des champs de bataille, mais toujours au plus près des hommes et des situations douloureuses : il s’intéresse ainsi aux bagnards, aux travailleurs africains, aux fous, etc. Considéré par ses contemporains comme « le prince des reporters », il a laissé son nom à un prix prestigieux qui récompense les reporters de moins de quarante ans.

La Grande Guerre, Albert Londres, Arléa, 2010 À la Bpi, niveau 2, 930.723 LON

Albert Londres (1884 - 1932)

HONGRIE - ÉTATS-UNIS | Photographie

POUR ALLER PLUS LOIN

Capa, connu et inconnu, exposition à la BNF

Robert Capa, de son vrai nom Endre Ernő Friedmann, naît en 1913 à Budapest. Sa jeunesse agitée et sa sympathie pour les idées révolutionnaires lui valent l’exil à Berlin, où il commence à s'intéresser à la photographie. À l’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler, quittant Berlin pour Paris, il choisit le pseudonyme de Robert Capa, censé désigner un célèbre reporter américain, ce qui facilite ses contacts avec les agences de presse et favorise la vente de ses photos. C’est en Espagne qu’il entre dans la légende du photojournalisme, grâce à ses reportages sur les brigades internationales et la bataille de Teruel. Il suivra ensuite la guerre sino-japonaise puis la Seconde Guerre mondiale. Fidèle à sa maxime « Si vos photos ne sont pas assez bonnes, c’est que vous n’êtes pas assez près », il se rend sur le théâtre de nombreuses batailles en Sicile, Afrique du Nord, Normandie, etc. Après guerre, il fonde l'agence Magnum et continue ses reportage en Israël puis en Indochine, où il trouvera la mort. Mondialement célèbre de son vivant, Capa est aussi controversé pour certaines de ses photographies : « La Mort d'un soldat républicain » pourrait être le fruit d’une mise en scène, tandis que les photos du débarquement de Normandie auraient pu être prises dans des conditions moins héroïques que le récit qu’il en a laissé. Néanmoins, par son courage comme pour la qualité de ses photos, il a marqué l’histoire des reporters de guerre.

Juste un peu flou, Robert Capa, Delpire, 2003 À la Bpi, niveau 3, 770 CAPA

Robert Capa (1913 -1954)

« Martha Gellhorn – Raconter la guerre, toute sa vie (1908-1998) », Une vie, une œuvre, France Culture, 12 décembre 2016

ÉTATS-UNIS | presse écrite, littérature

POUR ALLER PLUS LOIN

Martha Gellhorn commence à vingt-et-un ans sa carrière de journaliste en se rendant d’abord en Europe où elle travaille pour divers journaux. Après avoir documenté la Grande Dépression américaine, en collaborant entre autres avec la photographe Dorothea Lange, elle se rend en Espagne pour un reportage sur la guerre civile. Elle y retrouve Ernest Hemingway, dont elle admire l’écriture ; ils seront mariés de 1940 à 1945. Durant toute la Seconde Guerre mondiale, on la retrouve en Finlande, en Birmanie, en Angleterre, etc. Le jour J en Normandie, elle est une des rares reporters à débarquer avec les Alliés. Elle assiste à la fin de la guerre à la libération du camp de Dachau. Après 1945, Martha Gellhorn poursuit ses reportages sur tous les fronts : Israël, Viêt-nam, Salvador, jusqu’à l’invasion américaine du Panama en 1989 – elle a alors plus de quatre-vingts ans. Elle laisse de nombreux livres tirés de sa vie et de ses reportages : La Guerre de face, Mes Saisons en enfer, Le Monde sur le vif, ainsi que plusieurs romans. Pour elle, c’est l’écriture qui caractérise le travail du reporter : la sienne est directe et sobre. Elle s’attache aux détails, aux civils, à tout le hors-champ de la guerre, dont elle parvient par contraste à montrer la violence.

La Guerre de face, Martha Gellhorn, Les Belles Lettres, 2015 À la Bpi, niveau 3, 821 GELL 2

Martha Gellhorn (1908-1998)

« Madeleine Riffaud, la mémoire sauve », Les Nuits de France Culture, France Culture, 11 juillet-31 août 2015

FRANCE | PRESSE écrite

POUR ALLER PLUS LOIN

Jeune résistante pendant l’Occupation, Madeleine Riffaud devient journaliste après la guerre. Avec l’appui de Paul Éluard et de Louis Aragon, elle commence à écrire pour le quotidien communiste Ce soir. En 1947, elle couvre la grève des mineurs et travaille dans la presse syndicale notamment avec La Vie ouvrière, organe de la Confédération générale du travail (CGT). Dès 1954, Madeleine Riffaud est envoyée en Algérie où elle rend compte des dysfonctionnements de l’administration coloniale. En 1961, elle relate dans L’Humanité le massacre de Bizerte dont elle photographie les huit cents corps de civils tués. Victime d’un attentat organisé par l'Organisation armée secrète (OAS), elle passe plusieurs mois de convalescence à l’hôpital. Durant la Guerre Froide, elle voyage à Moscou et à Pékin puis est envoyée au Viêt-Nam pour couvrir la seconde période de la guerre d’indépendance. Elle s’infiltre dans les maquis vietcongs pour suivre les agissements de la république socialiste du Nord. De ces guerres de décolonisation, elle tire des récits cliniques et visuels, qui font d’elle une « conteuse populaire ». Son style d’écriture est à la fois « militant et intimiste, empreint de foi et de loi » (Reportères de Guerre, Denis Ruellan).

Dans les maquis "vietcong", Madeleine Riffaud, Julliard, 1965 À la Bpi, niveau 2, 953.35 RIF

Madeleine Riffaud (1924 - ...)

Histoire d'un regard : à la recherche de Gilles Caron, un film de Mariana Otero, Archipel 33, 2019, 1h39. À la Bpi, sur la Médiathèque numérique Arte VOD

FRANCE | Photographie

POUR ALLER PLUS LOIN

Légende du photojournalisme, Gilles Caron connaît une carrière fulgurante : avant sa disparition, à trente ans, il a suivi pendant quatre années tous les grands conflits qui ont marqué l’actualité des années soixante et laissé pas moins de 100 000 images, dont certaines sont devenues iconiques. Après des études de journalisme, et une première expérience de la guerre en tant qu’appelé en Algérie, Gilles Caron apprend son métier bien loin du grand reportage : il est d’abord, au début des années soixante, photographe pour la publicité et la mode. Il ne cesse d’ailleurs jamais de réaliser des clichés des stars du cinéma ou de la chanson, en marge de ses reportages de guerre. Entre 1967 et 1970, il couvre la Guerre des Six jours en Israël, la guerre du Viêt-Nam, celle du Biafra, Mai 1968 à Paris, les émeutes d'Irlande du Nord et le Printemps de Prague. En 1970, en reportage au Tchad avec Raymond Depardon, il est retenu un mois prisonnier. La même année, il se rend au Cambodge où sévit la guerre civile conduite par les Khmers rouges : il disparait le 5 avril 1970, son corps n’a jamais été retrouvé.

Gilles Caron, scrapbook, Lienart, 2011 À la Bpi, niveau 3, 770 CARO

Gilles Caron (1939 - 1970)

« Jean Hatzfeld », Masterclass BnF/Centre national du livre/France Culture, 2019.

FRANCE | presse écrite, littérature

POUR ALLER PLUS LOIN

D’abord journaliste au service des sports dans le quotidien Libération, Jean Hatzfeld devient reporter dans les années quatre-vingt, et va suivre plusieurs conflits au Proche-Orient. Il se rend ensuite dans les Balkans, au début des années quatre-vingt-dix, pour couvrir la guerre qui fait rage en ex-Yougoslavie. Blessé, il écrit un premier ouvrage, entre reportage et récit : L'Air de la guerre, en 1992. Horrifié par le génocide rwandais, lors d’un reportage qu’il réalise sur place peu après la guerre civile, il consacre plusieurs récits et romans à cette tragédie. Faisant témoigner victimes et bourreaux avec Dans le nu de la vie puis Une saison de machettes, il s’attache à recomposer les évènements, non pas pour les expliquer, mais pour en livrer le récit le plus juste possible. Il poursuivra ce travail de mémoire, dans plusieurs de ses ouvrages suivants, jusque dans Là où tout se tait paru en 2021, dans lequel il rencontre quelques uns des Hutus qui ont sauvé des Tutsis. Estimant que la littérature permet de décrire le réel plus efficacement que le journalisme, Jean Hatzfeld a tiré de ses expériences sur différents fronts plusieurs récits magistraux et quelques romans, inspirés par la guerre et son horreur.

Dans le nu de la vie : récits des marais rwandais, Jean Hatzfeld, Le Seuil, 2000 À la Bpi, niveau 2, 328(673) HAT

Jean Hatzfeld (1949 - ...)

« Christophe de Ponfilly (1951-2006), journalisme et aventure », Une vie, une œuvre, France Culture, 16 décembre 2017.

FRANCE | Télévision, écriture

POUR ALLER PLUS LOIN

En 1979, Christophe de Ponfilly découvre l’Afghanistan. Au cours de ses voyages et reportages, au cœur de la guerre contre l’URSS, il rencontre les moudjahidines et le commandant Massoud. Il réalise en 1981 son premier documentaire Une vallée contre un empire. Une dizaine d’autres reportages suivent pour dénoncer cette guerre méconnue en Occident et célébrer la résistance afghane. Il écrit plusieurs ouvrages en marge de ces reportages, comme Massoud, l’Afghan, Poussières de guerre ou Vies clandestines. Peu de temps avant sa mort en 2006, il réalise un film de fiction L'Étoile du soldat, toujours au sujet des guerres afghanes. Outre l’Afghanistan, Christophe de Ponfilly réalise de nombreux reportages et documentaires, entre autres au Tigré et en Angola, pour faire connaître des conflits lointains et ignorés. Il est également l’auteur, pour la télévision, de documentaires sur des sujets de société (À nos profs bien aimés, GIGN, le temps des secrets), et de portraits (Antoine Blondin, Joseph Brodsky). Passionné et engagé, Christophe de Ponfilly connaît une tardive reconnaissance après les attentats du 11 septembre 2001. Ses travaux et réflexions sur la guerre oubliée d'Afghanistan et ses répercussions sur le monde occidental apportent un éclairage inédit sur le terrorisme qui a ouvert le 21ᵉ siècle.

Massoud, l'Afghan, Christophe de Ponfilly, Arte éditions, 2001 À la Bpi, niveau 2, 328(55) PON

Christophe de Ponfilly (1951-2006)

« Joe Sacco par Gilles Suchey & Cécile Mathey », Du9, 2011

états-unis | Bande-dessinée

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Depuis les années quatre-vingt-dix, Joe Sacco publie des bandes dessinées de reportages qui traitent de thématiques environnementales et sociologiques. Avec Palestine : une nation occupée (1993), roman graphique de non-fiction sur Israël, il critique les accords d’Oslo et commente l’actualité israélo-palestinienne, notamment la libération de la ville d’Hébron, capitale méridionale de la Cisjordanie. Lors de la Guerre de Bosnie, Joe Sacco brosse le portrait d’un bosniaque qui s’interroge sur son avenir et sur le passé de son pays. Derniers jours de guerre, Bosnie (1996) montre une Europe des Balkans prise dans des conflits politiques intérieurs où se mêlent crise humanitaire et aspects religieux. Dans Payer la terre (2020), il mène une enquête journalistique sur l'exploitation des hydrocarbures et l’impact environnemental sur les populations locales. Il aborde notamment les problématiques de la colonisation des territoires, de la politique d'assimilation et de la christianisation des populations autochtones par le Canada. Il signe dans cette veine trois autres reportages sur Malte, le Caucase, et l'Irak, dans lesquels il mêle les genres de la non-fiction et du journalisme, faisant de lui un pionnier de la bande dessinée de reportage.

Reportages, Joe Sacco, Futuropolis, 2011 À la Bpi, niveau 1, RG SAC R

Joe Sacco (1960- ...)

« Florence Aubenas : l'aventure du réel », À voix nue, France Culture, 2021

France | presse écrite

POUR ALLER PLUS LOIN

En 1994, Florence Aubenas acquiert sa première expérience de reporter de guerre au Rwanda, en suivant pendant trois mois les réfugiés hutus sur le chemin de l'exil. D’autres reportages suivent sur les crises humanitaires liées à des conflits armés. Lors du conflit au Kosovo en 1999, un reportage la mène dans un camp d’exilés au nord de l’Albanie. Ensuite, pendant sept ans, elle parcourt l’Algérie et rencontre les déplacés de guerre, suit les élections de 2004 et met en lumière les séquelles de la colonisation française. En 2004, alors qu’elle suit le quotidien des réfugiés de Falloujah, elle est enlevée avec son traducteur à l’Université de Bagdad. Elle sera libérée en juin 2005. En 2012, pour le journal Le Monde, Florence Aubenas couvre le conflit syrien au côté des rebelles de l'armée syrienne libre. Au-delà du reportage de guerre, Florence Aubenas inscrit son travail dans la tradition du journalisme « d’immersion », ou stunt journalism, né aux États-Unis dans les années trente.Avec Le Quai de Ouistreham (2010), récit autobiographique sur la précarité de l'emploi et la misère, elle revendique un reportage qui s’attache à raconter le quotidien des « gens ordinaires confrontés à l’extraordinaire ».

Tous les reportages de Florence Aubenas sont disponibles sur Europresse, en ligne à la Bpi

Florence Aubenas (1961 - ...)

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