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la complainte du progrès
simoncatherine33
Created on April 6, 2022
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Transcript
La complainte du progrès (Boris Vian - 1956)
Biographie de Boris Vian
Boris Vian, né le 10 mars 1920 à Ville-d'Avray (Hauts-de-Seine) et mort le 23 juin 1959 à Paris .1Il est un écrivain, un poète, un parolier, un chanteur, un critique musical, musicien de jazz (trompettiste) et directeur artistique français.Il a aussi eu des activités de scénariste, de traducteur (anglais américain), de conférencier, d'acteur et de peintre.
Célèbre pour ses romans :
L'écume des jours
Célèbre pour l'écriture de chansons
Contexte historique
Quand Boris Vian écrit ce texte en 1956, nous sommes dans la période des « Trente glorieuses » (1946-1975), marquée par une croissance économique soutenue et ininterrompue, ainsi que par une amélioration générale des conditions de vie. Il faut rappeler que 5 ans plus tôt les français n'avaient accès à la nourriture qu'avec des tickets de rationnement (ils ont été supprimés en 1951).
Analyse
La complainte du progrès, Boris VIAN, 1956
Cette chanson est une critique de la société de consommation du début des années 50. Elle joue sur 2 registres : registre lyrique de la chanson d'amour et registre grotesque.
Les 2 premiers couplets sont construits sur l'opposition "autrefois" et "maintenant".
I La chanson d'amour complainte : Au moyen âge la complainte désigne une chanson qui raconte les malheurs d'un personnage. Ici , c'est le récit d'un amour malheureux. On rencontre le champ lexical des sentiments ; " faire sa cour, parlait d'amour, ardeur, son cœur, cher ange m'embrasser" mais seulement dans les premiers vers, au début de la relation amoureuse. Ce vocabulaire disparaît totalement ensuite dans les 2ème et 3ème couplets où le vocabulaire et le ton employés par le chansonnier deviennent agressifs et familiers " querelle, lugubre, rentre chez ta mère, on la fiche dehors" pour illustrer la dégradation des relations amoureuses jusqu'à la rupture.
La 3ème strophe marque la rupture brutale " on la fiche dehors" et le changement de partenaire " la visite d'un tendre petite" . Cela montre que la consommation touche aussi les relations amoureuses et qu'il n'y a plus de sentiments sincères. C'est donc une satire de la société de consommation et de l'amour moderne fondé sur la recherche du plaisir égoïste et immédiat. Le don d'appareils ménagers a remplacé le don des sentiments. Les relations ne sont plus sincères mais intéréssées. L'argent et les biens matériels sont des gages d'amour.
Analyse
La complainte du progrès, Boris VIAN, 1956
L'anaphore "un" du refrain 1 et remplacée par l'anaphore "mon" (8X) au refrain 2 : la volonté de posséder semble devenir de plus en plus obsessionnelle et frénétique. Les énumérations d'objets débordent sur le couplet suivant et deviennent très violentes. Les expressions "chauffe-savates, canon à patates, éventre-tomate, écorche-poulet" renvoient au champ lexical de la guerre et même de la torture. L'amour dans la société de consommation est donc associé à la violence et à la souffrance. C'est une satire.
II La chanson burlesque. complainte : Au XVIIIe siècle, c'est une chanson populaire triviale (grossière) contenant un récit grotesque (ridicule, caricaturé) sur un événement tragique. L’événement tragique dans cette chanson est le chagrin d'amour traité de manière bouffonne. Le grotesque tient à la composition des refrains, longue énumération de noms d'objets hétéroclites, extravagants et absurdes de la société de consommation. - des mots valises : mot imaginaire formé de 2 mots atome-mixeur >atomixeur. - des mots composés : canon à patates... - le mélange des registres de langue : chauffe-savates, ratatine-ordures... Cette énumération devient de plus en plus mécanique et accentuée par la répétition de la mélodie et le rythme des vers (alternance de 5 syllabes/ 6 syllabes) U/ne /cui/si/nière,/ a/vec un /fou/r en /verre/ 5 -5 Des /tas /de /cou/verts// et /des /pel/les à /gâ/teau!/ 5-6 les allitérations en [t,p,b] marquent le rythme.
Les derniers vers :"Alors on cède. Car il faut qu'on s'entraide" sont ironiques et montrent l'hypocrisie de ces relations. La répétition des derniers vers forme une ritournelle ironique et humoristique.