NOURRIR LA POPULATION MONDIALE
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Activité crée par Yann-Gaël Nadaud-Girardin (Collège Jean Macé, Villeneuve le Roi, 94) inspirée par Julien Ferrand (collège Montjoie, Saran, 45)
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Vous êtes envoyés par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) afin d'enquêter sur les différentes façons de se nourrir dans le monde. A votre retour, vous présenterez oralement votre rapport au conseil réuni à Rome qui prendra des notes pour faire ses propositions à l'ONU.
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Pour pouvoir présenter votre rapport, vous vous rendez dans le pays qui vous a été assigné (cliquez au bon endroit sur la carte)
Avant d'atterir dans le pays indiqué, vous cherchez à en savoir un peu plus sur lui à l'aide de la tablette fournie dans l'avion.
A votre descente d'avion, vous êtes accueilli par la famille Ahmed. Vous découvrez alors comment on se nourrit en Egypte.
Avant d'atterir dans le pays indiqué, vous cherchez à en savoir un peu plus sur lui à l'aide de la tablette fournie dans l'avion.
A votre descente d'avion, vous êtes accueilli par la famille Madsens. Vous découvrez alors comment on se nourrit au Groenland.
Avant d'atterir dans le pays indiqué, vous cherchez à en savoir un peu plus sur lui à l'aide de la tablette fournie dans l'avion.
A votre descente d'avion, vous êtes accueilli par la famille Brown. Vous découvrez alors comment on se nourrit en Australie.
Avant d'atterir dans le pays indiqué, vous cherchez à en savoir un peu plus sur lui à l'aide de la tablette fournie dans l'avion.
A votre descente d'avion, vous êtes accueilli par la famille Namgay. Vous découvrez alors comment on se nourrit au Bhoutan.
Avant d'atterir dans le pays indiqué, vous cherchez à en savoir un peu plus sur lui à l'aide de la tablette fournie dans l'avion.
A votre descente d'avion, vous êtes accueilli par la famille Moines. Vous découvrez alors comment on se nourrit en France.
Avant d'atterir dans le pays indiqué, vous cherchez à en savoir un peu plus sur lui à l'aide de la tablette fournie dans l'avion.
A votre descente d'avion, vous êtes accueilli par la famille Mendozas. Vous découvrez alors comment on se nourrit au Guatemala.
Avant d'atterir dans le pays indiqué, vous cherchez à en savoir un peu plus sur lui à l'aide de la tablette fournie dans l'avion.
A votre descente d'avion, vous êtes accueilli par la famille Ukita. Vous découvrez alors comment on se nourrit au Japon.
Avant d'atterir dans le pays indiqué, vous cherchez à en savoir un peu plus sur lui à l'aide de la tablette fournie dans l'avion.
A votre descente d'avion, vous êtes accueilli par la famille Aboubacar. Vous découvrez alors comment on se nourrit au Tchad.
De retour à Rome, vous rédigez votre rapport sur votre cahier en respectant la lettre de mission qui vous a été confiée pour pouvoir par la suite en faire la présentation orale dans l'hémicycle.
L'échec du Bhoutan
À l’époque, André Leu, président de l’Ifoam et conseiller auprès du gouvernement bhoutanais, estimait que « ce ne sera pas très difficile, étant donné que la majorité des terres agricoles sont déjà biologiques par défaut ». Comme l’a reconnu le ministère de l’Agriculture du Bhoutan, atteindre l’autosuffisance alimentaire nationale tout en maintenant les systèmes agricoles largement biologiques, s’est révélé impossible Deux ans plus tard, en 2014, lors de la conférence mondiale de l’Ifoam qui a eu lieu au Bhoutan, le ministre de l’Agriculture du pays a annoncé que l’objectif du 100 % biologique serait réalisé en 2020. L’échéance atteinte, le gouvernement bhoutanais n’a pu que constater son échec et a repoussé l’objectif à 2035. En effet, comme l’a reconnu le ministère de l’Agriculture du Bhoutan, atteindre l’autosuffisance alimentaire nationale tout en maintenant les systèmes agricoles largement biologiques, s’est révélé impossible, le pays important 45 à 50% de ses besoins nationaux en riz d’Inde et d’autres pays. Une étude réalisée en 2017 par un groupe de chercheurs allemands, intitulée « Is Bhutan destined for 100 % organic ? Assessing the economy-wide effects of a large-scale conversion policy », a par ailleurs révélé que les rendements des cultures biologiques du Bhoutan étaient en moyenne inférieurs de 24 % aux rendements conventionnels : « Sur la base de nos données, la conversion de l’agriculture conventionnelle du Bhoutan à l’actuel système d’agriculture biologique par défaut semble insuffisante pour tenir la promesse d’une agriculture biologique à 100 % comme système d’agriculture durable. » Avec plus de sévérité encore, les chercheurs ajoutent : « Nous avons pu montrer que des rendements inférieurs et des besoins en main-d’œuvre plus élevés dans l’agriculture biologique pour remplacer l’utilisation antérieure de pesticides et d’engrais dans l’agriculture conventionnelle ont entraîné une forte contraction de la production agricole, des pertes substantielles de bien-être et des implications négatives pour la sécurité alimentaire. » Enfin, cette même étude souligne que l’utilisation de pesticides a augmenté au Bhoutan avec un taux de croissance annuel moyen de 11,8%.
Si cette « révolution biologique » s’est faite indéniablement au mauvais moment et de façon trop radicale au Sri Lanka, l’exemple du Bhoutan révèle cependant que, même dans des circonstances favorables, l’objectif du 100% bio n’est pas réalisable. Longtemps fermé aux étrangers, le Bhoutan est devenu à date récente le haut lieu du tourisme pour bobos, grâce à la stratégie élaborée par son roi, qui a été formé, à l’instar de l’élite du pays, à Oxford. L’idée directrice était de construire un secteur touristique privilégiant « durabilité et qualité », selon les concepts des travaux menés par les universités anglo-saxonnes et américaines. « Afin d’attirer une clientèle haut de gamme, la monarchie parlementaire développe un habile plan de communication inspiré des tantras bouddhistes mettant en avant des concepts nouveaux tels que celui de “bonheur national brut”, susceptible de “créer une effervescence médiatique” et d’aiguiser la curiosité occidentale », indiquait un article publié en 2015 dans Téoros, une revue spécialisée dans le tourisme. Grâce à sa stratégie de communication, le Bhoutan a réussi à attirer les voyageurs bobos en appliquant le principe de « Low Volume, High Value Tourism », qui revendique un tourisme de haute qualité avec un faible impact négatif sur le pays. Des éléments de langage qu’on a retrouvés intégralement dans le documentaire intitulé Bhoutan : à la recherche du bonheur, réalisé en 2014 par la journaliste militante Marie-Monique Robin, mais aussi dans la communication de certaines ONG, comme le WWF. Avec, à la clé, des résultats considérables, puisque le nombre de touristes, qui s’élevait à moins de 30 000 en 2008-2009, est passé à plus de 315 000 en 2019. Dans le cadre de sa stratégie de communication, le pays a lancé, dès 2003, la promotion de l’agriculture biologique. Neuf ans plus tard, lors de la Conférence des Nations unies sur le développement durable qui s’est tenue à Rio en 2012, le chef du gouvernement a déclaré que le Bhoutan serait le « premier pays au monde à vivre d’une agriculture 100 % biologique ». Ce petit royaume himalayen, qui compte moins d’habitants que la ville de Marseille, constituait, selon les partisans du bio, le laboratoire idéal pour atteindre cet objectif.
Nourrir la population mondiale
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Created on March 30, 2022
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Avant d'atterir dans le pays indiqué, vous cherchez à en savoir un peu plus sur lui à l'aide de la tablette fournie dans l'avion.
A votre descente d'avion, vous êtes accueilli par la famille Ahmed. Vous découvrez alors comment on se nourrit en Egypte.
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A votre descente d'avion, vous êtes accueilli par la famille Madsens. Vous découvrez alors comment on se nourrit au Groenland.
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A votre descente d'avion, vous êtes accueilli par la famille Brown. Vous découvrez alors comment on se nourrit en Australie.
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A votre descente d'avion, vous êtes accueilli par la famille Namgay. Vous découvrez alors comment on se nourrit au Bhoutan.
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De retour à Rome, vous rédigez votre rapport sur votre cahier en respectant la lettre de mission qui vous a été confiée pour pouvoir par la suite en faire la présentation orale dans l'hémicycle.
L'échec du Bhoutan
À l’époque, André Leu, président de l’Ifoam et conseiller auprès du gouvernement bhoutanais, estimait que « ce ne sera pas très difficile, étant donné que la majorité des terres agricoles sont déjà biologiques par défaut ». Comme l’a reconnu le ministère de l’Agriculture du Bhoutan, atteindre l’autosuffisance alimentaire nationale tout en maintenant les systèmes agricoles largement biologiques, s’est révélé impossible Deux ans plus tard, en 2014, lors de la conférence mondiale de l’Ifoam qui a eu lieu au Bhoutan, le ministre de l’Agriculture du pays a annoncé que l’objectif du 100 % biologique serait réalisé en 2020. L’échéance atteinte, le gouvernement bhoutanais n’a pu que constater son échec et a repoussé l’objectif à 2035. En effet, comme l’a reconnu le ministère de l’Agriculture du Bhoutan, atteindre l’autosuffisance alimentaire nationale tout en maintenant les systèmes agricoles largement biologiques, s’est révélé impossible, le pays important 45 à 50% de ses besoins nationaux en riz d’Inde et d’autres pays. Une étude réalisée en 2017 par un groupe de chercheurs allemands, intitulée « Is Bhutan destined for 100 % organic ? Assessing the economy-wide effects of a large-scale conversion policy », a par ailleurs révélé que les rendements des cultures biologiques du Bhoutan étaient en moyenne inférieurs de 24 % aux rendements conventionnels : « Sur la base de nos données, la conversion de l’agriculture conventionnelle du Bhoutan à l’actuel système d’agriculture biologique par défaut semble insuffisante pour tenir la promesse d’une agriculture biologique à 100 % comme système d’agriculture durable. » Avec plus de sévérité encore, les chercheurs ajoutent : « Nous avons pu montrer que des rendements inférieurs et des besoins en main-d’œuvre plus élevés dans l’agriculture biologique pour remplacer l’utilisation antérieure de pesticides et d’engrais dans l’agriculture conventionnelle ont entraîné une forte contraction de la production agricole, des pertes substantielles de bien-être et des implications négatives pour la sécurité alimentaire. » Enfin, cette même étude souligne que l’utilisation de pesticides a augmenté au Bhoutan avec un taux de croissance annuel moyen de 11,8%.
Si cette « révolution biologique » s’est faite indéniablement au mauvais moment et de façon trop radicale au Sri Lanka, l’exemple du Bhoutan révèle cependant que, même dans des circonstances favorables, l’objectif du 100% bio n’est pas réalisable. Longtemps fermé aux étrangers, le Bhoutan est devenu à date récente le haut lieu du tourisme pour bobos, grâce à la stratégie élaborée par son roi, qui a été formé, à l’instar de l’élite du pays, à Oxford. L’idée directrice était de construire un secteur touristique privilégiant « durabilité et qualité », selon les concepts des travaux menés par les universités anglo-saxonnes et américaines. « Afin d’attirer une clientèle haut de gamme, la monarchie parlementaire développe un habile plan de communication inspiré des tantras bouddhistes mettant en avant des concepts nouveaux tels que celui de “bonheur national brut”, susceptible de “créer une effervescence médiatique” et d’aiguiser la curiosité occidentale », indiquait un article publié en 2015 dans Téoros, une revue spécialisée dans le tourisme. Grâce à sa stratégie de communication, le Bhoutan a réussi à attirer les voyageurs bobos en appliquant le principe de « Low Volume, High Value Tourism », qui revendique un tourisme de haute qualité avec un faible impact négatif sur le pays. Des éléments de langage qu’on a retrouvés intégralement dans le documentaire intitulé Bhoutan : à la recherche du bonheur, réalisé en 2014 par la journaliste militante Marie-Monique Robin, mais aussi dans la communication de certaines ONG, comme le WWF. Avec, à la clé, des résultats considérables, puisque le nombre de touristes, qui s’élevait à moins de 30 000 en 2008-2009, est passé à plus de 315 000 en 2019. Dans le cadre de sa stratégie de communication, le pays a lancé, dès 2003, la promotion de l’agriculture biologique. Neuf ans plus tard, lors de la Conférence des Nations unies sur le développement durable qui s’est tenue à Rio en 2012, le chef du gouvernement a déclaré que le Bhoutan serait le « premier pays au monde à vivre d’une agriculture 100 % biologique ». Ce petit royaume himalayen, qui compte moins d’habitants que la ville de Marseille, constituait, selon les partisans du bio, le laboratoire idéal pour atteindre cet objectif.