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Article Nicolas Beaupré
victoria.mouleyre1503
Created on March 26, 2022
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Transcript
Fiche de lecture sur l'article
Fiche technique de l’article :La Grande Guerre : du témoin à l’historien, de la mémoire à l’histoire ? Article extrait du n°118/ Septembre 2014 de la revue pluridisciplinaire de la Fondation Auschwitz. Son auteur est Nicolas Beaupré, un historien français spécialiste de la 1ère Guerre Mondiale, il est maître de conférences à l’université Blaise Pascal
Comment ont évolué les rapports entre historiens et témoins dans le cas de l’histoire de la Grande Guerre ? I. La décomposition de l’historiographie de la Première Guerre Mondiale II. Une intégration du témoin non-linéaire III. Le témoignage placé au centre de l’écriture de l’histoire de la Grande Guerre
Dans cette première partie, Nicolas Beaupré évoque la vision de Jay Winter et Antoine Prost sur l’historiographie de la 1ère Guerre Mondiale, selon eux, cette historiographie se décompose en 3 périodes. La 1ère est celle qui débute durant la guerre elle-même, elle se caractérise essentiellement par les thèmes militaires et politiques, elle a pour but « d’étudier les causes, les conséquences et le déroulement du conflit ». Cette 1ère période ne s’appuie pas sur les témoignages des anciens combattants jugés peu exacts. La 2ème période débute à la fin des années 50, elle étudie principalement les « acteurs sociaux de la guerre », principalement les combattants, mais également l’arrière-front. Durant cette période, les témoignages prennent plus de place et sont considérés comme des documents. Enfin, la 3ème période est celle des années 80-90, elle est sociale et culturelle. Ainsi, elle s’intéresse particulièrement aux histoires individuelles, en étudiant par exemple les conséquences psychologiques que la guerre a engendrées. Ainsi, le témoin est mis au centre de cette historiographie, alors même que ces témoins commencent à disparaître.
Toutefois, « on ne passe pas progressivement et de manière linéaire du temps des témoins à celui des historiens ». En effet, certains historiens critiquent la vision selon laquelle cette 1ère période aurait accordé peu d’importance aux témoignages. En effet, durant la 1ère Guerre Mondiale, la parole des combattants est écoutée et est légitimée et de nombreux témoignages sont publiés. Néanmoins, durant l’après-guerre, un désintérêt général est ressenti, et à partir des années 30, les anciens combattants recommencent à écrire mais sous forme de fiction. De plus, à la fin des années 20, l’écrivain Jean Norton Cru publie deux ouvrages dans lesquels il critique plus de 300 ouvrages de témoignages du la Grande Guerre, ce qui marque la distance prise entr19e historiens et témoins. Enfin, après la Seconde Guerre Mondiale, l’intérêt des historiens se rapprochent de la parole des témoins. Toutefois, cette dernière est moins entendre et la production décline, ce qui « contribuent à un certain effacement de la figure mémorielle du « témoin moral » de la Grande Guerre ». Enfin depuis les années 90, la relation entre les témoins et les historiens a de nouveau changé. D’abord car de nouvelles manières d’écrire l’histoire et la multiplication de témoignages inédits se sont développés remettant ainsi la place des témoignages au centre de cette écriture, ce qui a permis de renforcer l’intérêt du public et des historiens pour l’histoire de la Grande Guerre.
Depuis les années 90, les témoignages ont ainsi pris une place centrale et deviennent indispensable dans l’écriture actuelle de la 1ère Guerre Mondiale, certains ouvrages y font massivement recours, mais cet intérêt pour les témoignages et la figure du combattant s’est étendue à d’autres domaines comme la bande dessinée ou le cinéma. Toutefois, ce recours est jugé excessif par certains historiens comme Stéphane Audoin-Rouzeau et Annette Becker qui souhaitent avertir contre « l’usage du témoignage comme preuve dans une argumentation ». Ainsi, la place du témoin dans l’écriture de l’histoire de la 1ère guerre mondiale provoque un débat chez les historiens, notamment sur le travail de Jean Norton Cru. Même si souvent les témoignages peuvent être controversés, ils sont tout de même appréciés par le grand public.
À travers cet article, Nicolas Beaupré montre principalement l’évolution historique de la place du témoin dans l’écriture de la 1ère guerre mondiale. L’auteur expose les différentes visions qui ont pu s’opposer sur la question de l’histoire et de la mémoire au fil des générations, même si finalement l’auteur reste assez neutre tout au long de cet article. Selon moi, cet article a réussi à montrer à quel point l’historiographie d’un même événement peut évoluer en fonction des époques et que Nicolas Beaupré a su montrer la complexité de la question. On peut donc se demander si notre vision actuelle et notre intérêt actuel pour les témoignages peut-il encore évoluer, et jusqu’à quel point il le peut.