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Oral de littérature comparée
Ludivine Bellecave
Created on March 6, 2022
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Transcript
ORAL DE LITTERATURE COMPAREE
Faire l'Aventure de Fabienne Kanor
Editions JC Lattès, publié en 2014
BRUNEL BOUTIN Maëlys, BEAUCHAMP Gabriel, BELLECAVE Ludivine
Comment l'oeuvre Faire l'Aventure de Fabienne Kanor traite-t-elle de la migration sous ses différents aspects ?
1. Les facteurs propices à l'imigration
1.1 Une inégalité sociale et économique 1.2 Une fracture identitaire et personnelle 1.3 Une vision idéaliste de la migration 1.4 L'omniprésence de la crise et de la pauvreté
3. Après la migration, la "nouvelle vie" des migrants
3.1 La pluralité etchnique dans les pays d'accueil 3.2 La mondialisation au service de la migration 3.3 Le souvenir : un moyen de ne pas oublier sa terre natale
2. Le processus migratoire
2.1 Un voyage difficile et dangereux 2.2 L'arrivée dans le pays d'accueil 2.3 Les conséquences de la migration
4. La migration, seule solution ?
4.1 La migration : un processus naturel 4.2 L'inégalité du système migratoire 4.3 La possibilité de rester dans son pays
Les facteurs propices à la migration
1.1
Une inégalité sociale et économique
Une rencontre qui s'inscrit dans une dynamique de la différence :
- Dans Faire l'Aventure de Fabienne Kanor ;
- Biram originaire de Mbour, Marème originaire de Dakar
- Deux modes de vie différents, comment nouer des liens ?
- Des difficultés à s'adapter
Des distances sociales qui peuvent créer une crainte d’autrui :
- Marème qui méprise les touristes occidentaux :
« Alors [Marème] se mit à râler contre tous ces étrangers qui s’accaparaient les rues et les trottoirs du pays. À fustiger leur mépris, leur impudence, leur désinvolture » (p.81)
- Pourquoi acceuillir les occidentaux, quand ils ne font
Le fossé économique met en conflit les personnages :
- Biram qui ramène Marème chez sa tante, ce qui le pousse à la réflexion :
"Ils n'étaient pas du même monde" (p.67)
1.2
Une fracture identitaire et personnelle
Dans Faire l'Aventure de Fabienne Kanor :
- La volonté de partir chez les plus jeunes, face à la sagesse des plus anciens, les "aventuriers"
« lui aussi se mit à creuser l’horizon […] sans s’encombrer des mémoires et des chimères de ces aventuriers »
Dans Le Ventre de l'Atlantique de Fatou Diome :
- Rupture générationnelle ; Madické qui refuse d'écouter son instituteur et sa soeur
Rupture au sein de la famille :
- Difficuté à trouver sa place
- Subvenir aux besoins de la famille :
« subvenir comme un homme aux besoins de sa famille. N’être plus seulement un ventre à nourrir mais des bras ».
1.3
Une vision idéaliste de la migration
Une Europe présentée comme un Eldorado où tout est possible :
- Les jeunes qui pensent pouvoir devenir ce qu'ils veulent
- L'espoir de réussir, d'avoir plus dans Faire l'Aventure :
« Il avait rêvé à l’argent, à l’amour, à la vie en général » « Moi je dis qu’ils ont raison, les gens, d’espérer plus. »
Biram ou l'incarnation parfaite de cet espoir :
- Une imagination débordante :
« La fille aux boucles se figea, un silence mélodramatique s’installa. Après quoi, Biram visa le cœur du héros et tira »
Le rôle de la télévision :
- Dans Faire l'Aventure : la seule vision de l'Europe vient de la télévision
« Le ciel télé était mille fois plus beau que celui de Mbour. Il donnait des idées : partir, disparaître »
- Dans Le Ventre de l'Atlantique : l'Europe à travers le football
1.4
L'omniprésence de la crise et de la pauvreté
Comment subvenir aux besoin de sa famille quand son pays est en crise ?
- Dans Faire l'Aventure, Biram, au première loge de cette crise, nous dit :
« Ces derniers temps, ils se plaignaient tous de la crise : la crise, la crise, la crise. Mais qu’est-ce qu’il y pouvait si cette crise leur avait pris leur métier ? »
- Marème, contrainte d'abandonner ses études suite à la fermeture de son école
Une crise qui impacte le cadre de vie des habitants :
- La maison de Diabang, décrite simplement :
« Un neuf mètres carrés garnis d’un matelas mousse, d’une chaise de jardin »
Une nouvelle justification de la migration :
- Trouver mieux ailleurs
- Samba qui dit à Salie dans Le Ventre de l'Atlantique :
« Nos parents vont vieillir sans retraite, nos petits frères et nos petites sœurs comptent sur nous ! »
Le processus migratoire
2.1
Un voyage difficile et dangereux
Tout le monde ne peut pas prétendre à la migration :
- Avoir suffisamment d'argent pour traverser la frontière illégalement
- Payer les passeurs qui prennent des risques
- Etre fort : Khady, blessée, dans Trois femmes puissantes
Pendant le voyage, un environnement difficile :
- La menace de la mort dans Faire l'Aventure :
« Quand je marchais, je marchais à côté des cadavres »
- La menace de la mer et de la noyade dans les différents récits et à travers le titre Le Ventre de l'Atlantique
Tout autant de risque en traversant les frontières par la voie terrestre :
- Le témoignage d'un passeur à Biram dans Faire l'Aventure :
« Si tu t’approches [de la frontière], ils te tirent dessus avec du caoutchouc ou ils lâchent leurs chiens »
- Khady qui se fait tirer dessus dans Trois femmes puissantes
2.2
L'arrivée dans le pays d'accueil
La découverte d'une réalité différente de celle imaginée :
- Devoir s'adapter à une nouvelle culture
- Des logements déplorables, à partager avec d'autres personnes
La difficulté de trouver du travail dans ces nouveaux pays :
- Des pays parfois touchés par la crise économique
- Biram dans Faire l'Aventure qui devient vendeur à la sauvette
- Faten dans De l'espoir et autres quêtes dangereuses qui se prostitue
Le risque de racisme et de xénophobie :
- Par les habitants ou la police
- Biram, dans Faire l'Aventure :
« Là où aucun emmerdeur ne viendrait lui signifier ‘rentre dans ton pays’ »
- Aucune garantie de pouvoir rester dans le pays d'accueil sans papiers
2.3
Les conséquences de la migration
Des conséquences physiques :
- Les pieds de Biram, "des pieds d'aventuriers"
- Il se question sur ceux de Marème, si elle l'avait suivi :
« Il se demanda ce que deviendrait ces pieds [à Marème], s’il leur arrivait de faire l’aventure »
Des conséquences psychologiques :
- Nouvelle maturité après les épreuves traversées
- Changement de culture, d'identité ; Marème qui devient Doriane dans Faire l'Aventure. Le père de Moussa, inquiet pour son fils dans Le Ventre de l'Atlantique :
“Maintenant tu ne portes ni thiaya, ni sabador, et cela m’inquiète. Ton accoutrement cache-t-il d’autres changements de ta personnalité ? [...] Je prie donc pour que ton âme soit restée aussi pure qu’à ton départ.”
Une migration parfois positive :
- Biram qui a appris l'espagnol
Après la migration, la "nouvelle vie" des migrants
3.1
La pluralité ethnique dans les pays d'accueil
- Chaque ville voit passer des gens, perpétuel mouvement
- Pluralité ethnique permise par la système migratoire
- Biram dans Faire l'Aventure :
Un monde en mouvement :
« Ce quartier-là était tout à fait ordinaire. Un déroulement de rues, un afflux d’immigrés. »
Mettre l'accent sur les ethnies, plutôt que sur le physique :
- Biram Sénégalais, Marème Dakaroise, un italien, un chinois ... : à l'image des médias, qui ne définissent les migrants qu'à travers leurs origines
- Chaque origine connaît des stéréotypes
Grande difficulté à s'adapter dans les pays d'accueil :
- Manque de repères et flux de personnes important
- Marème dans Faire l'Aventure :
« Elle ne serait jamais d’ici, malgré tout l’argent et la bonne volonté »
3.2
La mondialisation au service de la migration
Une mondialisation mise en avant par la télévision :
- Biram qui regarde une émission sur la diaspora "ouest-africaine"
- Lui rappelle sa condition de migrant et son objectif :
« Si un jour j’arrive à faire ma vie en Europe, je ne veux pas entendre parler de diaspora »
Une mondialisation mise en avant par le téléphone :
- Des familles séparées par la migration, dont le téléphone permet la communication
- La tante de Biram qui l'appelle souvent :
« On a laissé deux messages sur ta boîte. J’imagine que tu les as eus et que, si tu nous as pas téléphoné, c’est parce que tu avais tes raisons »
- Même idée dans Le Ventre de l'Atlantique avec Salie qui échange avec son frère par téléphone
3.3
La place du souvenir : ne pas oublier sa terre natale
Un moyen de ne pas oublier la terre sur laquelle on ne peut retourner :
- Des souvenirs qui permettent de ne pas oublier son identité, son existence
« Ce n’étaient peut-être que des souvenirs […] une partie de son existence, ou bien la preuve que tout n’était pas mort, que l’honneur de Marème pouvait lui être restitué »
Les disparus qui continuent d'exister à travers la parole des migrants :
- Khady dans Trois femmes puissantes qui répète son nom tout au long du récit
Le souvenir est aussi un point d'ancrage :
- La plage de Mbour, motif récurrent
« Le souvenir de la plage de Mbour se représentait à son esprit »
La migration, seule solution ?
4.1
La migration, un processus naturel
L'Homme est depuis son commencement en perpétuel mouvement :
- L'humain doit se déplacer, il ne peut pas rester dans un endroit fixe
« Aussitôt que l’être humain sort du ventre, il cherche à partir »
Des personnages en mouvement dans Faire l'Aventure :
- Récits divisés en plusieurs parties qui se rapportent au nom des villes d'accueil
- Mbour, Tenerife, Lampedouse pour Biram. Dakar, Mbour, Rome, Lampedouse pour Marème.
« Le prophète était un immigré »
- Caractère ancestral de la migration
- Rappelle l'oeuvre de Sylvie Kandé La quête infinie de l'autre rive et son avant-propos
4.2
L'inégalité du système migratoire
Les occidentaux qui peuvent se déplacer librement, face aux migrants :
- Les vacanciers pensent à leur plaisir personnel
« Ils étaient libres de se lever de leur lit sans le faire et de salir les waters sans tirer la chasse »
Un voyage à durer indéterminé pour les migrants :
- Ils partent sans savoir s'ils reviendront chez eux un jour
- Marème a vécu une migration légale par le biais de son diplôme et de son mariage
« Elle n’avait pourtant pas eu à prendre les pirogues pour gagner l’Europe »
Une différence de traitement malgré une migration légale :
- Salie dans Le Ventre de l'Atlantique qui se fait contrôler
- Dévalorisation des migrants à cause des médias qui les traitent comme une masse indifférenciée
« Certains journaux serinaient depuis des mois : que de plus en plus d’immigrés s’entassaient dans des bateaux pour fuir leur pays »
4.3
La possibilité de rester dans son pays
N'existent-ils pas d'autres solutions que la migration ?
- Un avenir est-il possible dans un pays du tiers-monde ?
- Que seraient devenus Biram et Marème s'ils étaient restés à Mbour et Dakar ?
Madické dans Le Ventre de l'Atlantique :
- Il rêvait de venir en Europe pour devenir footballeur
- Grâce à l'argent de Salie, il ouvre une épicerie qui marche bien
- L'aide financièrement vient quand même de l'Europe
L'impossibilité de revenir en arrière :
- Biram qui réfléchit à rentrer à Mbour :
« Il réfléchissait à la possibilité de faire marche arrière. Rentrer chez lui ».
- Revenir sans avoir réussi en Europe, c'est être pointé du doigts : Moussa, exclu socialement après son échec en tant que footballeur
- Biram qui décide finalement de rentrer chez lui, les mains vides, à la fin de Faire l'Aventure
Conclusion
- L'oeuvre Faire l'Aventure traite de la migration sous divers aspects :
Pourquoi les migrants quittent leur pays ? Comment se passe le voyage ? Quelles sont les risques encourus ? Quelles sont les conséquences de ces départs ?
- Deux protagonistes qui évoluent psychologiquement :
Biram qui se questionnent tout au long du récit, Marème qui ne rêve plus d'Europe après son mariage
- La migration a-t-elle une fin ?
Biram qui renoue avec son idendité à la fin de l'oeuvre, en se rendant au "bureau des immigrés" ; il est Sénégalais. Néanmoins, le voyage continuera dans ses rêves.