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Art et textile
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Le textile, tout un art
Huit portraits d'artistes textiles
Photo by hp koch on Unsplash
Anni Albers (1899-1994)
Allemagne - États-Unis Tissage - Gravure
Annelise Fleischmann intègre en 1922 l’atelier de tissage de l’école du Bauhaus, vers lequel sont alors dirigées toutes les étudiantes. Elle apprécie la réflexion et les expérimentations offertes par ce nouveau médium reposant sur le croisement de deux systèmes de fils. Elle épouse en 1925 Josef Albers, membre du Bauhaus, et obtient son diplôme en 1930. En 1933, Anni et Josef Albers fuient l’Allemagne nazie et s’installent aux États-Unis, où ils enseignent au Black Mountain College. Anni Albers poursuit son travail sur le tissage, y intégrant des matériaux inhabituels comme le plastique. En 1949, le Museum of Modern Art (MoMA) lui consacre une exposition personnelle – une première pour une artiste textile. Anni Albers imagine aussi des tissus d’ameublement pour des productions industrielles et signe deux ouvrages théoriques, On Designing (1959) et On Weaving (1965). Son œuvre a largement contribué à la reconnaissance du travail textile comme forme d’art au 20ᵉ siècle.
En tissant, en créant, par Anni Albers, Flammarion, 2021. À la Bpi, niveau 3, 70"19" ALBE.A 1
POUR ALLER PLUS LOIN
« Anni Albers. Tisse ! Prouve que tu existes », Le Cours de l’histoire, France Culture, 18 novembre 2021.
Magdalena Abakanowicz (1930-2017)
Pologne Sculpture - Art textile
Magdalena Abakanowicz est née en Pologne, dans la banlieue de Varsovie en 1930. Inscrite en sculpture à l'Académie des beaux-arts, elle n’est pas autorisée à poursuivre car jugée trop avant-gardiste par le régime communisme en place et s’oriente vers la peinture. Elle enseigne de 1965 à 1990, à l’académie de Poznan, en Pologne. Magdalena Abakanowicz peint à la gouache sur des draps cousus ensemble puis se tourne à nouveau vers la sculpture. Elle travaille la pierre et le bronze, mais surtout les fibres comme la laine, le chanvre, le lin ou le sisal qu’elle teint et tisse en plan, puis en relief et en volume. Elle travaille souvent à grande échelle, avec des techniques innovantes qu’elle met au point. Elle se fait connaître dès les années soixante par ses Abakans, installations de sculptures souples, qui lui valent la médaille d’or à la Biennale de São Paulo en 1965. Le Centre Pompidou achète en 1979 Abakan grand noir (1967), une œuvre monumentale en volume réalisée à partir de sisal et chanvre tissés et cousus, tirée d’une série qui révolutionne la tradition européenne du tissage et témoigne de l’obsession de l’artiste pour la vie organique. Ses œuvres, exposées en ensembles, démontrent l’impossibilité naturelle de reproduire à l’identique. Hurma (1994-2002) rassemblait 250 sculptures.
Hurma : Magdalena Abakanowicz, catalogue d’exposition à l’Espace d’art contemporain André Malraux de Colmar et à la chapelle Saint-Louis de la Salpêtrière à Paris, par Isabelle de Montfurmat et Martine Thiellement (dir.), Somogy, 2004. À la Bpi, niveau 3, 70"19" ABAK 2
POUR ALLER PLUS LOIN
« Magdalena Abakanowicz ». Vidéo Ja2 Dernière, archive INA, 1982.
Sheila Hicks (née en 1934)
États-Unis - Mexique - France Peinture - Tissage - Sculpture textile
Sheila Hicks est née en 1934 à Hasting dans le Nebraska. Elle suit une formation artistique à l’université de Yale de 1954 à 1959 pour devenir peintre. L’un de ses professeurs est Josef Albers, figure historique du Bauhaus, qui lui présente sa femme, Anni Albers, grande tisserande du Bauhaus pour encourager son intérêt naissant pour l’art textile. En 1957, elle part peindre au Chili et en profite pour étudier les traditions ancestrales de tissage d’Amérique du Sud. Puis elle s’installe au Mexique pour enseigner la couleur et le design tout en développant son œuvre textile, après un passage à Paris pour rencontrer Raoul d’Harcourt, spécialiste des textiles précolombiens. Sa rencontre avec les architectes Luis Barragán et Felix Candela donne une troisième dimension à son œuvre, à l’image de Prayer Rug (1964), une sculpture murale de fibres. En 1964, elle fonde son atelier parisien et s’installe en France. Elle travaille les fibres textiles en jouant avec les techniques, les matières et les couleurs. Elle incorpore de la vie dans son art, insérant des fragments de vêtements de ses proches ou des linges du quotidien, de petits objets dans ses œuvres dont certaines sont monumentales. Ses sculptures évoluent en fonction du lieu d’exposition, comme vivantes. Sheila Hicks expose dans le monde entier. Au printemps 2018, le Centre Pompidou accueillait son œuvre et l’artiste dans le cadre de l’exposition « Lignes de vie ».
Sheila Hicks. Lignes de vie, Lifelines, catalogue d’exposition au Centre Pompidou, par Michel Gauthier (dir.), Centre Pompidou, 2018. À la Bpi, niveau 3, 70"19" HICK 2
POUR ALLER PLUS LOIN
« Rencontre avec Sheila Hicks ». Vidéo du Centre Pompidou, 2018.
Francis Wilson (né en 1935)
États-Unis Sculpture textile - Peinture
Né aux États-Unis en 1935, Francis Wilson est un artiste autodidacte installé en France depuis la fin des années soixante. Il commence à travailler le textile dans les années soixante-dix, encouragé par sa rencontre avec des artistes de l’association Textile/Art. Il façonne de petites sculptures puis de larges pièces nouées en fibre de coco. Francis Wilson y voit une confrontation entre l’artiste et la matière : la fibre de coco est un matériau rêche, dont la manipulation en grand format mobilise tout le corps, ce qui induit un rapport très physique à l’œuvre. Les créations de Francis Wilson font alors écho à la Nouvelle Tapisserie, un courant artistique qui renouvelle cette pratique en travaillant la forme plutôt que la représentation picturale. L’œuvre de Francis Wilson fait l’objet d’une première exposition à Aix-en-Provence en 1979. Il se tourne ensuite progressivement vers la peinture, avec plusieurs années de transition qui donnent naissance à ses bag paintings, des panneaux noués recouverts de toile peinte.
Francis Wilson : du nœud à la couleur, 1978-2020, catalogue d’exposition au Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine, par Françoise de Loisy et al., Musées d’Angers, 2020. À la Bpi, niveau 3, 743.32 LOI
POUR ALLER PLUS LOIN
« Francis Wilson : du nœud à la couleur, 1978-2020 ». Vidéo des Musées d’Angers, 2021.
Simone Pheulpin (née en 1941)
France Sculpture textile
Née à Nancy en 1941, Simone Pheulpin a grandi dans les Vosges. Comme il est dit sur son site : « Sa technique repose sur le pliage minutieux et répétitif de bandes de coton non blanchi, non décati, rêche ». Simone Pheulpin, autodidacte, a créé sa propre technique, originale et inédite. Elle utilise exclusivement du coton issu des dernières manufactures de sa région. L'œuvre de Simone Pheulpin est une ode aux merveilles qu’offre la nature, minérale, végétale. Chaque pièce est travaillée dans la même matière, la même couleur, et pourtant toutes ses créations regorgent d’originalité et d'invention. Ces sculptures, qui tiennent grâce à des épingles, demandent un travail minutieux et délicat. Simone Pheulpin a été saluée par le Grand Prix de la Création de la Ville de Paris en 2017 et le prix d’honneur du Loewe Foundation Craft Prize en 2018. Une exposition lui a été consacrée en 2021 au Musée des arts décoratifs.
Simone Pheulpin, catalogue d’exposition au Musée des arts décoratifs, par Christophe Pradeau, Cercle d’art, 2021.
POUR ALLER PLUS LOIN
« Simone Pheulpin - Grand Prix de la Création de la Ville de Paris - Métiers d’art ». Vidéo Métiers d’art, 2018.
Ghada Amer (née en 1963)
Égypte - FRANCE - États-Unis Broderie - Peinture
Née en Égypte en 1963, Ghada Amer déménage en France avec ses parents à l’âge de onze ans. Elle étudie à la Villa Arson de Nice puis à l’Institut des hautes études en arts plastiques de Paris, et s’installe à New York dans les années quatre-vingt-dix. Ses œuvres interrogent la place et la représentation des femmes dans la culture visuelle. Cet engagement féministe passe d’abord par le choix d’un médium. Dès les années quatre-vingt, Ghada Amer se tourne vers un savoir-faire traditionnellement associé au féminin : la broderie. Elle réalise des toiles dans lesquelles le fil vient remplacer le pigment. Pour Ghada Amer, cette démarche constitue une réponse à la domination du monde de la peinture par les hommes. Les fils lâches et emmêlés évoquent ainsi l’expressionnisme abstrait des années cinquante. Sa réflexion sur la construction sociale du genre est aussi manifeste dans les thématiques abordées. Elle reproduit par exemple en broderie des images de magazines érotiques, afin de se réapproprier ces visuels initialement destinés au regard masculin.
Ghada Amer, par Susan Thompson, Skira, 2021. À la Bpi, niveau 3, 70"20" AMER 2
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« Ghada Amer au CCCOD de Tours ». Vidéo de France 3 Centre-Val de Loire, 2018.
Ernesto Neto (né en 1964)
Brésil Arts plastiques - Sculpture textile
Ernesto Saboia de Albuquerque Neto est né à Rio de Janeiro en 1964, où il vit et travaille depuis. Figure de la jeune création brésilienne, Ernesto Neto a la particularité de créer des installations monumentales, avec des matériaux flexibles et naturels tels que les fibres, la laine, et même parfois organiques. Influencé par l’arte povera et l’art conceptuel, son travail est aussi déterminé par une attirance vers la spiritualité, l’humanisme et l’écologie. Désireux que ses œuvres soient des endroits où le public s’installe et ressente quelque chose, il construit des installations que l’on peut toucher, sentir, et à l'intérieur desquelles on peut se déplacer. Souvent très colorées et faites au crochet, les œuvres d’Ernesto Neto comme L’Arbre-mère de Gaia, sont une ode à la féminité, à la sensualité et au courage des femmes. Neto affirme : « Ce que nous avons en commun est plus important que ce qui nous différencie. J’aime discuter sur la situation de l’Humanité, sur la température des choses que nous vivons. Sur les choses qui passent. Sur le langage. »
A Culpa Civilizada : Ernesto Neto, catalogue d’exposition au Musée des beaux-arts de Nantes, par Blandine Chavanne et al., Musée des beaux-arts de Nantes, 2009. À la Bpi, niveau 3, 70"20" NETO 2
POUR ALLER PLUS LOIN
« Un drôle de jardin suspendu revisité par l’artiste brésilien Ernesto Neto… ». Vidéo de France 3 Lorraine, 2017.
Joana Vasconcelos (née en 1971)
Portugal Sculpture textile - Multimédia
Joana Vasconcelos est une artiste portugaise, née à Paris en 1971. Elle vit et travaille à Lisbonne. Couture, tricot, crochet, Joana Vasconcelos se plaît à utiliser les pratiques artisanales pour détourner des objets du quotidien. Que ce soient un escarpin à talon aiguille, une théière, ou des personnages sortis de la mythologie ou des contes, tels que la Walkyrie ou Mary Poppins, les sculptures de Joana Vasconcelos époustouflent par leur fantaisie et leur aspect baroque. Ces créations empreintes de féminisme mettent en avant la domesticité, la société de consommation et le machisme, toujours avec beaucoup d’humour et d’ironie à l’image de la sculpture A Noiva (La Mariée) fabriquée avec des milliers de tampons hygiéniques. Première artiste-femme contemporaine à exposer au Château de Versailles en 2012, Joana Vasconcelos a représenté le Portugal lors de la 55ᵉ Biennale d’Art de Venise.
Joana Vasconcelos : exagérer pour inventer, catalogue d’exposition à l’Hôtel départemental des expositions du Var, par Jean-François Chougnet et Joana Vasconcelos, Éditions courtes et longues, 2018. À la Bpi, niveau 3, 70"20" VASC 2
POUR ALLER PLUS LOIN
« Mary Poppins, 2010 : Joana Vasconcelos, Château de Versailles ». Vidéo de Joana Vasconcelos, 2012
