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Les routes de la honte.

CRB

Created on November 10, 2021

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À propos du projet

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Les routes de la honte

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Comprendre la réalité des MENA pour mieux les accompagner

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À propos du projet

Que se passe-t-il aux portes de l'Europe ? Des enfants afghans racontent la route des Balkans

Prenez la route des Balkans depuis l'Afghanistan et arrêtez-vous aux différentes frontières pour entendre les témoignages de quelques jeunes.

Prendre la route

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Un projet mené par :

Crédits/copyright :

Coordination

Danièle Crutzen Bruno Cabral

Traduction/interprétation

Le Centre MENA« Les hirondelles » à Assesse

Hazrat Sadaat

Coordination & écriture

Danièle Crutzen Louisa Constant Catherine Demonty

Coordination & production

Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles dans le cadre du plan d’actions du Conseil de Prévention de Namur, en partenariat avec la direction de la prévention Namur Dinant

Charlotte Cornu

Illustrations

Julien Englebert

Enregistrements audio

Alice Tahon Mathilde Lobet Loïc Warnotte Franck Laisne Tasnim Amdouni

Méthodologie de récolte des témoignages

© 2022 / Les routes de la honte

Belgique

Allemagne

Slovénie

Autriche

Hongrie

Les routes de la honte

France

Croatie

Des bribes de témoignages ont été réparties sur le trajet entrepris par les jeunes Afghans pour rejoindre l'Europe.

Roumanie

Italie

Serbie

Le trajet démarre généralement par l'Iran et la Turquie. Arrivés aux portes de l'Europe, les chemins peuvent diverger : vers le Nord (Bulgarie, Roumanie, Hongrie, Autriche…) ; vers le Sud (Grèce, Albanie, Monténégro, Bosnie, Croatie, Slovénie, Autriche…) ; entre les deux (Grèce, Macédoine ou Bulgarie, Serbie, Croatie, Slovénie, Autriche…). Ce sont là les trois grandes routes des Balkans, mais les chemins peuvent s'entrecroiser selon les circonstances. Il n'y a pas de route unique et figée, c'est pourquoi les témoignages n'ont pas été placés sur un chemin et dans un ordre spécifique, mais à des endroits-clés.

Bosnie

Bulgarie

Macédoine

Grèce

Cliquez sur une étape pour entendre les témoignages rapportés.

Turquie

Iran Turquie

Afghanistan

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frontière irano-turque

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Turquie

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Grèce

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Bulgarie

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Macédoine

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Bosnie

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Serbie

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Roumanie

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Croatie

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Hongrie

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Slovénie

Des organismes spécialisés :

Des outils de formations :

Formation

Formation « L’accompagnementdes mineurs non accompagnés en Europe : les réponses des professionnels » d’Apprentis Auteuil

CRéSaM asbl

Centre de référence en santé mentale

CRILUX et CRIPEL

Centre d'intégrationdes provinces de uxembourg et de Liège

EXIL asbl

centre médico-psychosocial pour victimes de violations des droits de l'homme, de la torture et pour personnes exilées

« J’ai de la chance de te trouver sur ma route, mais toi aussi tu as de la chance que je passe par là… »

Croix-Rouge de Belgique

Les ressources de la

une plate-forme du SDJ dédiée aux MENA

Savoir Être asbl

institut de psychothérapie et de formation

Au rayon des possibles ...

SAJ

les services d'aide à la jeunesse de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Reprendre la route

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Sources

Passer à l'action

Accueil des MENA en Belgique

Balkans

Impact traumatique du parcours migratoire

Pourquoi fuir l'Afghanistan ?

Témoignages complets

Afghanistan

À propos du projet

retour

Balkans

Chapitre 1 :

Quelques éléments historiques du contexte géopolitique des Balkans

Moins médiatisée que la route dite « de la Méditerranée centrale », la route des Balkans est tout aussi dangereuse et meurtrière. Elle est un passage obligé pour les jeunes Afghans qui fuient leur pays pour tenter de rejoindre l’Europe. Une quinzaine d’entre eux ont accepté de témoigner de leur terrible traversée des routes de la honte. Ces témoignages sont documentés en Grèce, en Macédoine, au Kosovo, au Monténégro, en Serbie, en Bosnie, en Croatie, en Slovénie, en Hongrie, en Roumanie, en Italie et en Autriche. La route des Balkans est l’une des routes où sont courantes les pratiques de pushback, c’est-à-dire le fait de refouler les personnes migrantes à la frontière sans leur laisser la possibilité de demander l’asile. C’est en Grèce, en Bulgarie et en Croatie que les jeunes situent les principales exactions qu’ils ont subies. La Croatie se distingue par une généralisation assumée de brutalités extrêmes sur tout son territoire. The Black Book of Pushbacks, rapport accablant de 1500 pages publié en décembre 2020 par le Border Violence Monitoring Network*, confirme l’ampleur et l’intensité des violences. On peut considérer aujourd’hui qu’elles sont systématiques et commises par des représentants de l’ordre public : des milliers de victimes sont concernées.

Violences et tortures sur les routes migratoires

Chapitre 2 :

*Le BVMN est un groupe d’experts indépendants mandaté par 14 ONG portant assistance aux migrants qui tentent d’atteindre l’Europe pour y demander protection.

retour

1992

Quelques éléments HistOriques des Balkans

Les violences évoquées par les jeunes MENA afghans dans leurs témoignages font écho à bien d’autres du passé dans cette région des Balkans, caractérisée par la co-existence complexe entre différents peuples et confessions religieuses, et qui, au vu de sa situation géographique, a toujours été au centre d’enjeux géopolitiques et stratégiques majeurs.

1992 - 1995

1995

15e-18e siècles

Invasion et domination ottomane, montée des nationalismes, rébellions et guerres d’indépendance, annexions de territoires, redéfinitions successives des frontières, déplacements massifs de populations, totalitarisme, génocide… L’histoire de la région a connu de nombreux épisodes sombres et des tensions inter-ethniques restent persistantes.

1998

19e siècle

2000

1877

2000 - 2001

début 20esiècle

2003

1912

2006

1914

2008

1920

1941

1945

Balkans

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Violences et tOrtures sur les routes migraToires

Les violences et tortures subies en chemin

Sur leur parcours, les jeunes peuvent être victimes de violences diverses :

  • déni des demandes de protection ;
  • confiscation ou destruction des effets personnels ;
  • destruction de documents ;
  • injures ;
  • humiliations ;
  • détention punitive, à même le sol ;
  • déportation en pleine forêt ;
  • bastonnades, coups de poing, de pied et autres, jusqu’à briser les membres ou le crâne ;
  • contrainte à se dénuder ;
  • exposition à des températures extrêmes d’air conditionné durant le transport ;
  • conduite brutale du véhicule de transport provoquant blessures et vomissements ;
  • immersion dans l’eau froide, douche ou versement d’eau froide sur la tête en plein hiver ;
  • menaces et tirs d’armes à feu ;
  • plaquage au sol, piétinement ;
  • attaque de chiens ;
  • chocs électriques (Taser) ;
  • spray au poivre ;
  • privation de nourriture et d’eau ;
  • privation de sanitaires ;
  • contrainte à boire l’eau souillée des cuvettes ;
  • etc.

Un voyage coûteux et périlleux

Migrer d’Afghanistan en Europe ne s’improvise pas. Très rares sont ceux qui peuvent s’offrir le luxe d’attendre et d’obtenir un visa. Le coût est élevé pour les familles, qui misent souvent toutes leurs ressources sur le périlleux voyage. Elles s’endettent lourdement pour payer les passeurs. Sans quoi, le passage d'un pays à l'autre n'est pas possible. Quel que soit le motif de départ et le soutien financier dont disposent les jeunes, le voyage est dans tous les cas très dangereux. Les routes qu’ils doivent emprunter pour rejoindre l’Europe comptent d’innombrables périls : embarcations précaires en mer, passeurs peu scrupuleux, parcours d’immenses distances à pied sans équipement adéquat, abus de toutes sortes par des personnes qui profitent de leur vulnérabilité, perte de proches en cours de route, etc.

Les violences et tortures dénoncées impliquent manifestement la responsabilité des autorités qui les couvrent. Elles sont d’ailleurs parfois commises par des représentants de l’autorité eux-mêmes : agents des frontières, forces de police ou encore soldats.

Balkans

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Afghanistan

En savoir un peu plus sur la culture afghane, les différentes ethnies, les langues et la réalité du pays...

Chapitre 1 :

Ethnies

Langues

Chapitre 2 :

Éléments culturels

Chapitre 3 :

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Afghanistan

Le pays en tant que tel existe depuis 1747. Il doit ses frontières actuelles à une aberration coloniale négociée en 1893 entre l’empire britannique et l’émir d’Afghanistan Abdur Rahman Khan. Avec la Ligne Durand, le territoire ancestral des Pachtounes est artificiellement coupé en deux sur une longueur de 2.430 km, le long du Pakistan. Voici les quatre principales ethnies que nous sommes amenés à rencontrer en Belgique :

Chapitre 1 :

Ethnies

L’Afghanistan est au carrefour de bien des routes et de bien des peuples. Son histoire, très ancienne, est aujourd’hui occultée par le cliché de la guerre et de l’extrémisme religieux. Les épisodes coloniaux qui précèdent n’aident pas non plus à rendre hommage aux patrimoines culturels qui le traversent. Nous n’essayerons donc pas d’en embrasser toute la complexité, mais nous rappellerons que ces contrées, apparemment si lointaines, font déjà partie du projet eurasien d’Alexandre le Grand au 4e siècle avant notre ère.

Pachtounes

Tadijks

Hazaras

Pashayis

En savoir plus

Afghanistan

retour

Afghanistan

Chapitre 2 :

Langues

Une trentaine de langues ou dialectes se côtoient en Afghanistan. Le bilinguisme, voire le plurilinguisme, est très fréquent.

Les trois langues les plus parlées par les jeunes Afghans accueillis en Belgique sont :

Quelques mots magiques :

le dari

le pashayi

le pashto

En pashto

En pashayi

Quelques autres langues et dialectes

Bonjour ça va ? Pardon Excusez-moi Merci Au revoir

Afghanistan

retour

Représentation du temps

Afghanistan

Hormis la période des talibans, l’Afghanistan a toujours utilisé un calendrier hégirien solaire (hijri shamsi), comme en Iran : en 2022, nous sommes en 1440. Par ailleurs, le monde urbain, le commerce et les relations internationales s’alignent sur le calendrier solaire occidental. Pour la plupart des Afghans, mesurer le temps n'est cependant pas une priorité : aux exigences de la ligne du temps, on répond volontiers par la primauté accordée à la qualité de l'instant.

Éléments culturels

Chapitre 3 :

en savoir plus

Quelques emblèmes de la culture afghane

Le cerf-volant tradition afghane

Le kabuli palaw plat national

Le code ancestral des Pachtounes, le pashtounwali

Ce code, de tradition orale, fait référence à des modes d’emploi familiaux complexes : il structure les échanges culturels, sociaux, territoriaux et commerciaux. Même si certains de ces modes d’emploi ont été détournés dans l’histoire récente, leur portée symbolique et pratique demeure fort ancrée dans l’inconscient collectif. À ce jour, pour la plupart des Pachtounes, ce code reste un point de repère plus fiable que les règles, lois et autres conventions écrites.

Le cricket sport populaire

Le buzkashi tournoi à cheval

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Musique et poésie

en savoir plus

Pir Muhammad Karwan

un poète contemporain qui écrit en pashto

La notion de mara'at

Watan Eshq Tu Eftekharam

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Littéralement, mura'at (en arabe et en dari) est un concept qui porte à la fois le sens de « respecter », de « prendre en considération » et de « s’adapter ». C’est–à-dire qu’on respecte quelque chose (un principe, une règle, une consigne…) en tenant compte d’un contexte – dont les contingences imposent de la nuance et de l’interprétation. L’éducation porte notamment sur cette dimension : être capable de respecter des principes en adaptant leur application aux circonstances de l’instant.

une chanson patriotique en dari

Rasha Mama

en savoir plus

en savoir plus

une chanson traditionnelle célèbre en pashto

En savoir plus

Afghanistan

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Méthodologie de récolte des témoignages

Les étapes du processus :

1. Les jours et heures de la venue de l’interprète sont annoncés ; les jeunes sont invités à se présenter à leur convenance. 2. La parole est recueillie et traduite par la directrice et l’interprète : les récits sont transcrits tels qu’ils sont déposés, sans chercher à investiguer ni questionner. Les éventuelles questions ne concernent que des clarifications de traduction. 3. Le récit est mis au net dans la foulée, puis restitué au jeune pour être validé. 4. Les paroles des jeunes sont enregistrées par des acteurs afin d’être intégrées au projet. 5. Les récits sont illustrés par un dessinateur. 6. Les enregistrements et les dessins sont restitués aux jeunes pour être validés.

Les témoignages ont été recueillis auprès de jeunes Afghans accueillis au centre MENA « Les Hirondelles » à Assesse et au centre Croix-Rouge d'Yvoir « Le Bocq ». Afin d’éviter les discours préalables, généralement dissuasifs, les témoignages ont été recueillis sans protocole particulier. Une relation de confiance est construite de manière informelle avec l’interprète – toujours le même – que les jeunes ont l’habitude de côtoyer au centre : venue fréquente, partage d’un thé, d’un repas, d’un poème, d’un questionnement…, en bonne intelligence avec l’équipe éducative. L’invitation et la prise de notes sont assurées par la directrice du centre. La relation de confiance est construite dans la vie quotidienne et cautionnée par la dynamique de groupe.

Ce projet relate des tranches de vie. Il ne prétend pas représenter la réalité de tous les migrants.

À propos du projet

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Pourquoi fuir l'Afghanistan ?

Pourquoi les jeunes cherchent-ils à quitter l’Afghanistan ?

Depuis la reprise du pouvoir par les Talibans à la suite du départ des troupes américaines d’Afghanistan en août 2021, les raisons de fuir qui priment sont en effet l’insécurité et la pauvreté. Ce retour des Talibans a provoqué une importante crise économique. Outre les dégâts générés par quatre décennies de guerre, l’Afghanistan affronte d’importants bouleversements écologiques : le pays est fortement affecté par le changement climatique. De nombreux jeunes migrent dans les pays frontaliers de l’Afghanistan, alors que d’autres fuient en ayant pour objectif une destination bien plus éloignée, en Europe par exemple. Dans la majorité des cas, les jeunes migrants ont une famille en Afghanistan ou une famille éparpillée dans différentes régions du monde. La proportion de garçons est bien plus importante que celle des filles parmi les MENA afghans. Dans le cadre de ce projet, nous relayons uniquement des témoignages de garçons. Mais cela ne signifie pas qu’il n’existe pas quelques Afghanes qui migrent seules – ou finissent par se retrouver seules sur la route migratoire – vers l’Europe, même si elles sont rares.

Les jeunes Afghans, comme la plupart des MENA, fuient pour échapper aux dangers qui les menacent ou qui menacent leurs proches. L’exil n’est généralement pas un choix, mais plutôt une contrainte motivée par les violences de guerre, maltraitances, persécutions, recrutements forcés, famines et autres désastres engendrés par les conflits armés. C’est souvent un sacrifice douloureux pour tenter de construire un avenir meilleur, mais aussi – à terme – pour secourir leur famille.

retour

impact traumaTique

Conséquences psychologiques de l’exil

La guerre et l’exil génèrent de nombreuses sources de stress, à la fois dans le milieu d’origine et dans le milieu d’accueil. La route migratoire est une épreuve terrible, mais les obstacles ne disparaissent pas à l’arrivée en Belgique. Il reste d’importants défis à relever, à commencer par d’innombrables démarches administratives et une longue attente à l’issue incertaine. De nombreux jeunes arrivent en état de choc.

Migrants et adolescents

Rupture de liens et perte de repères

Résilience

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ACCUEIL DES MENA EN BELGIQUE

Les différentes étapes de l’accueil des MENA

Les jeunes qui fuient leur pays seuls sont appelés « MENA » (Mineurs Étrangers Non Accompagnés). Lorsqu’ils arrivent en Belgique, les MENA ont des démarches administratives à faire dans le but d’obtenir un titre de séjour, ils ont droit à l’accueil et à une prise en charge spécifique.

J’ai un adulte référent pour la vie au centre, un tuteur pour veiller à ce que je sois bien traité et un avocat pour défendre mes droits. Les gens sont gentils ; ils font ce qu’ils peuvent, mais en fait, ils ne peuvent rien faire… J’attends… J’attends que les autorités se prononcent sur mon dossier.

En Afghanistan, c’est dangereux d’aller à l’école. J’y suis allé très peu. Jamais les cours ne durent une journée entière ! Ici, je suis content d’y aller, mais parfois c’est au-dessus de mes forces. Je ne dors pas, je me souviens de trop de choses terribles. Et puis je ne sais pas si je vais pouvoir rester. Est-ce que ça vaut la peine d’apprendre cette langue ? J’en parle déjà trois ou quatre et le français, tu mets dix ans pour l’écrire correctement ! Je n’arrive pas à rester assis des heures sans bouger.

Je vis dans un centre d’accueil, dans une chambre à plusieurs. Je suis arrivé en état de choc, bouleversé, physiquement et psychiquement fatigué. J’ai toujours du mal à dormir. Dans un centre, il y a beaucoup de bruit ! Ici, j’ai un toit, de quoi manger, des soins si nécessaire, de quoi me vêtir et faire ma lessive. Je vais à l’école et je fais du sport. Je reçois 8 € d’argent de poche par semaine.

Ici, je suis un mineur étranger non accompagné. Je suis privé de ma famille pour longtemps, coupé de mon milieu et de mes points de repère. Je suis plongé dans un monde que je connais mal et qui ne comprend pas grand-chose à ce qui m’arrive. Je cherche refuge et reconnaissance. Je suis demandeur d’une protection internationale.

Les démarches pour obtenir un titre de séjour

La démarche la plus courante pour obtenir un document de séjour est la demande de protection internationale (autrement dit, demande d’asile), mais il existe également la circulaire MENA (aussi appelée « procédure MENA ») et une démarche spécifique pour les victimes de la traite des êtres humains. Les MENA sont accompagnés dans leurs démarches par un tuteur et un avocat qui peuvent les orienter vers la procédure la plus adéquate en regard de leur situation.

décision négative

décision positive

Que comprend la prise en charge des MENA ?

La procédure est généralement longue (plusieurs mois ou années). Les jeunes sont dans une situation d’attente qui semble parfois interminable. Un MENA ne peut pas être expulsé avant ses 18 ans. Une fois majeur cependant, si sa situation n’est pas régularisée, il se peut qu’il soit renvoyé dans son pays d’origine ou qu’on lui fournisse une aide pour y retourner volontairement.

Les MENA ont des besoins particuliers. Chaque jeune dans cette situation en Belgique a en principe droit à :

  • une protection sociale (tant que sa procédure de demande de protection internationale est en cours, il ne peut pas s’agir d’une aide financière, mais seulement d’une aide matérielle),
  • une aide juridique (en tant que mineur et en tant qu’étranger pour la procédure liée au séjour),
  • une aide psychologique,
  • des soins médicaux,
  • une éducation adaptée (comprenant l’apprentissage des langues nationales et, si nécessaire, un passage par une classe DASPA, dispositif d’accueil et de scolarisation des élèves primo-arrivants, afin de faciliter sa transition vers une classe ordinaire).