Triple autoportrait de Norman Rockwell

Présentation

Le triple autoportrait

Norman Rockwell

Inspired by C. Guitteaud

SOMMAIRE

• Introduction : présentation de l’œuvre et de l’artiste, contexte historique et artistique

• Problématique

• Première partie : description de l’oeuvre

• Deuxième partie : analyse de l'oeuvre

• Conclusion

• Prolongements

• Sitographie

INTRODUCTION

Cette présentation vous propose de découvrir un autoportrait un peu particulier, il s'agit de celui de l'artiste Norman Rockwell. L'autoportrait est un exercice assez ancien dans l'Histoire des Arts : les plus anciens en Europe dateraient du XVe siècle. Depuis, l'exercice a été repris de différentes manières par les peintres, mais aussi par des sculpteurs ou des graveurs.

"Marcia peint son autoportrait", enluminure du Maître du Couronnement de la Vierge, connue en France en 1403, figurant dans la traduction de l'ouvrage de Boccace, De mulieribus claris (1374). Paris, Bibliothèque nationale de France.

L’œuvre

Fiche d’identité de l’œuvre

• Triple autoportrait de Norman Rockwell
• Illustration pour la couverture du Saturday Evening Post du 13 février 1960
• Huile sur toile
• 113,5 x 87,5 cm
• Lieu de conservation : Musée Rockwell, Massachusetts, USA.

Biographie de l’artiste

• Norman ROCKWELL est un peintre et un dessinateur américain. Il connut le succès notamment pour ses nombreuses couvertures de magazines et son style réaliste et humoristique.

• A la fin des années 50, l’artiste commence à être reconnu et le Saturday Evening Post décide de publier en feuilleton sa biographie. Il accompagne cette publication de son Triple autoportrait.

• Dans les années 1960, les sujets de ROCKWELL se font plus politiques, c’est d’ailleurs dans ces années-là qu’il crée l’illustration The problem we all live with qui traite de la ségrégation raciale aux Etats-Unis.

Biographie de l’artiste

Baignade interdite, couverture du Saturday Evening Post, 4 juin 1921.

The Problem We All Live With (en français : Le Problème avec lequel nous vivons tous), 1964,Washington.

Norman Rockwell 1894-1978

Le contexte historique

Nick Ut, Napalm girl, 1972

Martin Luther King, discours I have a dream, 1963

Le contexte historique

• Aux USA, les années 1960 ont été marquées par la Guerre du Vietnam mais également par l’assassinat du président Kennedy (en 1963).

• C’est également en 1963 que Martin Luther King (pasteur afro-américain) prononce son célèbre discours « I have a dream » pour lutter contre la ségrégation raciale.

Courant artistique : l’hyperréalisme

Duane. Hanson, Supermarket Lady, 1969

Duane Hanson, The tourists, 1970

Courant artistique

• Son style s'inscrit dans un courant qui va se développer dans les années soixante, l'hyperréalisme.

• L'hyperréalisme est un courant artistique né dans les années 60 aux Etats-Unis.. Les peintres hyperréalistes montrent des scènes de la vie courante, et souhaitent porter un regard neutre sur la réalité d'un monde capitaliste. Leur vision est objective ils utilisent la photographie reproduite à l'identique ou agrandie sur une toile.

PROBLEMATIQUE

En quoi cet autoportrait de Norman Rockwell est-il une réflexion sur la représentation de soi et sur l’art en général ?

I. DESCRIPTION

Les références artistiques : Dürer, Rembrandt, Van Gogh et Picasso

L’esquisse

L’autoportrait en cours de réalisation

Le reflet

L’artiste

L’artiste de dos, assis sur un tabouret, penché pour regarder un miroir, il a une main levée qui tient le pinceau devant sa toile. Le reflet du peintre dans le miroir, nous le voyons comme il doit le voir lui-même. La toile : l’autoportrait en train d’être peint, plus grand que « nature », l’artiste y semble plus jeune, son visage est plus rond ; la pipe est horizontale (opposition avec le modèle) Il s'agit bien d'un autoportrait comme le prouve la signature sur la toile devant laquelle se tient le peintre.

Les références artistiques Norman ROCKWELL inclut dans son tableau quatre reproductions d’autoportraits célèbres.

II. ANALYSE

L’œuvre comme réflexion sur l’Art N. Rockwell nous offre trois images différentes de lui-même. Quelles sont-elles ?

Un portrait flatteur : Le peintre y est plus jeune, le visage plus rond, sans lunette.

Un portrait peu flatteur : En raison de la posture adoptée, de dos, tempes grisonnantes.

Un portrait aveugle : Les yeux du peintre sont masqués.

Dans ce Triple autoportrait, l’artiste se moque de lui-même en se représentant vieillissant, dans une posture peu flatteuse et en mettant en scène le mensonge qui est au cœur de toute représentation de soi. N. Rockwell se montre en train de « tricher » et semble donc faire preuve d'une certaine franchise... Se représenter soi-même est cependant difficile, la présence de la corbeille pleine pourrait le suggérer.

• Le tableau représente le peintre en train de se dessiner. Il y a un tableau dans le tableau, c'est ce qu'on appelle une mise en abyme ; une technique dans laquelle on insère une œuvre dans une autre œuvre de même type. Cela peut consister, par exemple, à incruster une image dans l'image elle-même. L'abyme peut ainsi être répétée un grand nombre de fois, parfois jusqu'à l'infini.

• De même, quand le peintre représente les autoportraits d’artistes célèbres qui l’inspirent, c’est à la fois pour leur rendre hommage et pour montrer sa modeste différence.

1- Le verre sur le point de tomber et la fumée qui s’échappe de la poubelle expriment la maladresse de Rockwell, une catastrophe se prépare pendant qu’il peint (c’est aussi une allusion à l’incendie de son atelier provoqué par une pipe mal éteinte ayant mis le feu à des chiffons dans une corbeille, qui entraîna la perte d’un grand nombre de ses objets personnels et travaux.)

2- Le casque de pompier sur le chevalet : acheté à Paris en 1923 dans un magasin d'antiquités, surmonte le chevalet il rappelle que son atelier d'Arlington a été dévasté par un incendie en 1943. Lors de son achat, Rockwell pensait que ce casque était une antiquité puis apprendra qu'il s'agissait en fait d'un casque de pompier (illusion vs réalité).

3- L’aigle sur le miroir : symbolise les Etats-Unis : Rockwell met en avant sa nationalité dont il semble fier. On notera aussi la présence d'un blason avec le drapeau des Etats-Unis.

4- Des pinceaux, des allumettes usagées, un tube de peinture ouvert gisent au sol : ces éléments soulignent que l’artiste est en pleine création.

CONCLUSION

• Se peignant en s'embellissant, Rockwell montre peut-être la tentation de donner de soi une plus belle image pour la postérité. Il pose le problème de la sincérité de l'autoportrait.
• Des trois personnages représentés, lequel est le « vrai » ? Quel est l’autoportrait le plus juste, le plus fidèle à la réalité ? Toute représentation n’est-elle pas toujours mensongère ? L'auteur nous montre peut-être un autoportrait impossible...
• Cette œuvre nous questionne sur la représentation des artistes par eux mêmes, l’autoportrait. Celui de Rockwell permet aussi de découvrir d’autres autoportraits qui ont marqué l’histoire des arts.

PROLONGEMENTS

D'autres triples autoportraits D'autres œuvres de l'artiste

Salvador Dalí au 20e siècle

Alfred Le Petit au 19e siècle

J. Gumpp au 17e siècle

Portrait of Norman Rockwell Painting the Soda Jerk, 1953. Un autre autoportrait de l'artiste, datant d'avant celui étudié. Rockwell représente le peintre face à son oeuvre. Un des fils de Rockwell a posé pour le portrait du serveur.

Freedom from Want,1943

La troisième de la série de quatre peintures à l'huile "Four Freedoms" de Norman Rockwell. Ces œuvres ont été inspirées par le discours sur l'état de l'Union prononcé en 1941 par le président des États-Unis Franklin D. Roosevelt, connu sous le nom de Four Freedoms. Le tableau montre une matriarche en tablier présentant une dinde rôtie à une famille de plusieurs générations, dans une représentation idéaliste des valeurs familiales de Rockwell.

The Young Lady with a Shiner, 1953.

Norman Rockwell a rencontré Mary Whalen (le modèle) pour la première fois alors qu'il assistait au match de basket de son fils. La jeune fille de 11 ans se disputait avec son père, qui était également l'avocat de l'artiste, pour obtenir un verre d'eau. Le jour prévu, il est venu la chercher à l'école. Comme elle n'avait jamais été convoquée dans le bureau du principal auparavant, Whalen était convaincue qu'elle avait des problèmes et a commencé à pleurer. Mais, à son grand soulagement, elle a trouvé Rockwell qui l'attendait.

The Problem We All Live With, 1964

The Problem We All Live With est un tableau de Norman Rockwell considéré comme une image emblématique du mouvement des droits civiques aux États-Unis. Il représente Ruby Bridges, une fillette afro-américaine de six ans, se rendant à l'école élémentaire William Frantz, une école publique entièrement blanche, le 14 novembre 1960, pendant la crise de déségrégation scolaire à la Nouvelle-Orléans.

New kids in the neighborhood, 1967.

Dans son illustration de l'intégration des banlieues dans la communauté de Park Forest à Chicago, Rockwell a exprimé sa philosophie de la tolérance. Nous pouvons imaginer que les enfants vont bientôt jouer ensemble, mais le visage qui se cache derrière un rideau de fenêtre nous fait nous demander comment les adultes vont réagir.

No Swimming, 1921

Norman Rockwell pensait peut-être aux vacances d'été de son enfance dans le nord de l'État de New York lorsqu'il a capturé la joie simple de la vie à la campagne dans No Swimming. Rockwell était considéré comme un illustrateur pour enfants au cours des premières années de sa carrière, marquées par sa collaboration artistique avec le magazine Boys' Life.

SITOGRAPHIE

• https://www.wikiart.org/fr/norman-rockwell
• https://www.nrm.org/
• http://histoiredarts.blogspot.com/p/rockwell-triple-autoportrait.html
• https://www.lejournaldesarts.fr/expositions/notre-probleme-tous-de-norman-rockwell-145044

Bonus Quizz

Afin de vérifier vos connaissances sur le sujet que nous venons de vous présenter, nous vous vous invitons à répondre aux questions du quizz sur Le Triple autoportrait.

Entrée