Lectures d'été #3

Lectures d'été #3

À la Bpi, niveau 3, 842 BOUV 1

« Même si l'abri de ta nuit est peu sûr / et ton but encore lointain / sache qu'il n'existe pas / de chemin sans terme / Ne sois pas triste ». Ce poème du grand poète persan Hâfez, Nicolas Bouvier et son ami peintre Thierry Vernet l’avaient inscrit sur leur voiture, lors du périple qui les mena de la Yougoslavie à l'Afghanistan, de juin 1953 à décembre 1954.

Il faut les imaginer, dans leur petite Fiat Topolino grande comme un pot de yaourt, tailler la route de Belgrade à Kaboul, sur des routes chaotiques. Pour les deux compères comme pour le lecteur des années soixante, à une époque où le voyage n’est que peu démocratisé, c’est la grande aventure, dépaysante à souhait ! Aujourd’hui encore, L’Usage du monde demeure captivant, grâce à l’écriture magnifique de Nicolas Bouvier, qui passe du trivial (les ennuis mécaniques) au sublime (les déclinaisons de la couleur bleu de la Grèce à l'Iran), nous laissant merveilleusement entrevoir les paysages rencontrés. En faisant corps avec ce qui les entoure, Nicolas Bouvier et Thierry Vernet livrent un voyage ponctué d’instants de grâce, devenu à juste titre un classique de la littérature.

L'Usage du monde, Nicolas Bouvier, 1963

À la Bpi, niveau 3, 840"19" PERE.G 4 VI

Il n'est pas indispensable de maîtriser toutes les subtilités du bi-carré latin ou de la polygraphie du cavalier, deux des contraintes qui président à l'agencement de La Vie mode d'emploi, pour en apprécier le génie.

Car on pourra tout aussi bien apprécier l'improbable diversité des romans en germe que contient chaque chapitre et la peinture hyperréaliste d’un immeuble bourgeois - comme jamais ne l’auraient rêvé Balzac ou Zola. On pourra aussi se réjouir de déceler quelques motifs récurrents comme celui du puzzle, symbole de création comme de brouillage du sens. C'est là le signe de la générosité et de la gourmandise du Perec romancier : empruntant aussi bien à des règles mathématiques complexes qu'au registre du jeu, il offre au lecteur, dans l'espace d'une maison de poupées, un terrain d'investigation vaste comme le monde.

La Vie mode d'emploi, George Perec, 1978

À la Bpi, niveau 3, 840"19" SAGA 2

En 1954, Françoise Sagan n’a que 18 ans quand elle sort son roman-phénomène. Au cœur de l’été, Bonjour tristesse porte toute la cruauté et la mélancolie de l’adolescence.

Bonjour tristesse n’a rien perdu de son charme, ni de son acuité. Cécile, adolescente oisive et gâtée, raconte ses vacances d'été dans une villa de la Côte d'Azur, en compagnie d’un père qu’elle adore et de sa maîtresse qu’elle déteste. Sur les plages de la Riviera, son éveil à l’amour se fera dans la douleur et la tristesse. Et donnera lieu à un incipit devenu culte : « Sur ce sentiment inconnu dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse ».

Bonjour tristesse, Françoise Sagan, 1954

À la Bpi, niveau 3, 820"18" STEV 2

Ce n'est pas une aventure très exotique que cette randonnée d'une quinzaine de jours relatée par Robert Louis Stevenson dans Voyage avec un âne dans les Cévennes.

Et pourtant, ce journal d'une traversée de la Lozère et du Gard reste un des récits de voyage les plus populaires du 19e siècle. Ce succès jamais démenti, Stevenson le doit avant tout à un personnage secondaire étonnant, l'ânesse Modestine, têtue mais affectueuse... Mais aussi à la façon pittoresque dont il décrit la campagne française en cette fin de siècle.

Voyage avec un âne dans les Cévennes, Robert Louis Stevenson, 1879

À la Bpi, niveau 3, 840"19" TOUR 4 VE

Echoué sur une île déserte au large de l’Amérique du Sud, seul survivant d’un naufrage, Robinson sait qu’il n’a que peu de chances d’être secouru un jour. Après avoir organisé son quotidien, la lassitude le guette, et avec elle la tentation d’une dangereuse oisiveté.

Pour ne pas y céder, Robinson se force à conserver un rythme strict et à respecter des règles austères qui le rapprochent de la civilisation qu’il a quittée. Mais sa rencontre avec Vendredi, autre habitant de cette île, va bousculer ses certitudes. Reprenant fidèlement la trame du roman de Defoe, Vendredi ou la Vie sauvage en réaffirme la portée philosophique par l’intermédiaire de Vendredi. Par la confrontation entre les deux modes de vie de ses héros, Michel Tournier interroge à la fois notre rapport à l’altérité et nos besoin paradoxaux de carcans sociaux pour nous sentir libres. Petit roman d’une grande richesse et d’une profonde poésie, Vendredi ou la Vie sauvage reste une des plus belles réécritures du mythe de Robinson.

Vendredi ou la Vie sauvage, Michel Tournier, 1971

La Montagne : revue mensuelle du Club alpin français, 1923, Domaine public, Gallica.bnf

Peintures originales exécutées en Chine représentant des fleurs et des oiseaux du pays, Domaine public, Gallica.bnf

Dimanche illustré, 1925, Domaine public, Gallica.bnf

Poissons, écrevisses et crabes de diverses couleurs et figures extraordinaires que l'on trouve autour des îles Moluques et sur les côtes des terres australes, Louis Renard, 1719, Domaine public, Gallica.bnf

Carte postale envoyée par Pierre Balland, soldat prisonnier, à sa famille, 1917-1918, Domaine public, Gallica.bnf

Kunstformen der Natur, Dr. Ernst Haeckel, 1899-1904, Domaine public, Gallica.bnf

Lilette Léveillé à Craboville, Jordic, 1914, Domaine public, Gallica.bnf

Souvenirs de la marée basse, Kitagawa Utamaro, 1789, Domaine public, Gallica.bnf

Deauville, baigneurs jouant au ballon en bord de mer, Agence Rol, 1927, Domaine public, Gallica.bnf

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