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Chronologie Elles font l'abstraction
Bibliothèque publiqu
Created on May 17, 2021
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Elles font l'abstraction
10 portraits parmi les 110 artistes à découvrir dans l'exposition au Centre Pompidou, du 19 mai au 23 août 2021
Vidéo de présentation de l'exposition sur le site du Centre Pompidou
L'exposition Elles font l'abstraction, au Centre Pompidou du 19 mai au 23 août 2021, ambitionne d'écrire une nouvelle histoire de l'abstraction en y réintroduisant l'apport d'artistes femmes, emblématiques de l'art moderne ou injustement oubliées.
L'histoire de l'art abstrait débute par convention en 1910, avec la peinture de Kandinski au titre sans équivoque : Première aquarelle abstraite. Pourtant, quatre ans plus tôt, l'artiste suédoise Hilma af Klint signe une série d'aquarelles abstraites, influencée par son expérience du spiritisme.
De la pionnière Georgiana Houghton et ses toiles guidées par les esprits aux installations féministes de Judy Chicago en passant par l'art textile, la photographie, la danse ou le cinéma, cette exposition invite à redécouvrir les œuvres de 106 artistes, du 19e siècle aux années 1980. Balises vous propose un focus sur 10 de ces artistes.
Georgiana Houghton, 1882, Domaine public
Guidée par de très nombreux anges, archanges et artistes (parmi lesquels Shakespeare ou Le Titien), elle ne théorise pas son abstraction comme courant artistique mais comme expérience spirituelle et transcendante. Elle n’en reste pas moins une figure pionnière de l’abstraction artistique, cinquante ans avant La première aquarelle abstraite de Vassilly Kandinski. Elle organise une exposition de son travail dans une galerie de Londres en 1871 mais sera peu reconnue de son vivant. Elle est redécouverte en 2015 à la faveur d’une exposition en Australie où sont présentées vingt-cinq de ses aquarelles.
Angleterre - SPIRITISME - DESSIN - PEINTURE
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World Receivers : Georgiana Houghton - Hilma af Klint - Emma Kunz. Exhibition. Munich, Lenbachhaus. 2018. 2019. À la Bpi, niveau 3, 704-731 WOR
Georgiana Houghton suit des études d’art avant de se tourner vers le spiritisme en 1859. Très croyante, elle ne voit pas de contradiction entre le spiritisme et la religion, et elle réalise ses premiers dessins, guidée par les esprits à l’aide d’une « planchette » de bois, puis passe rapidement à la couleur et la peinture. Elle réalise cent-cinquante-cinq aquarelles abstraites composées principalement de traits concentriques colorés, où chaque nuance de couleur symbolise un concept.
Georgiana Houghton, The Eye of the Lord, 1862 Domaine public
Georgiana Houghton (1814-1884)
Portrait de Hilma af Klint, vers 1885, domaine public
À la mort de sa sœur, elle commence à s’intéresser au spiritisme et à l’anthroposophie, un mouvement ésotérique et philosophique fondé par Rudolf Steiner. Ses recherches la conduisent à inventer une forme de peinture nouvelle qui mêle motifs naturels, symboles, lignes et couleurs. Elle peint ainsi en parallèle à son œuvre figurative, une œuvre abstraite constituée de quelque mille deux cents toiles qu’elle ne montre qu’à ses proches. Elle crée ses œuvres sans esquisse, de façon spontanée, dans un état qu’elle définit comme une transe. Elle donne la consigne de garder ses tableaux abstraits sous scellés pendant vingt ans après sa mort. Ils seront exposés pour la première fois en 1986 à Los Angeles.
SUÈde - PEinture - Spiritisme
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Petites histoires de grandes artistes : Hilma af KlintVidéo de l'association AWARE: Archives of Women Artists Research and Exhibitions
Hilma af Klint commence très jeune à s’intéresser à l’art. Chose rare pour une femme de sa génération, elle s’inscrit à l’Académie des beaux-arts de Stockholm, et se lance dans une carrière de peintre. Tout au long de sa vie, elle peint des sujets figuratifs et classiques qui lui assurent un revenu : portraits ou paysages, d’après modèles.
Hilma af Klint, Wheat and Wormwood, 1922 Domaine public, via wikiart.org.fr
Hilma af Klint (1862-1944)
Portrait de Sonia Delaunay, vers 1912, domaine public
Admise dans le cercle des peintres de Montparnasse, elle rencontre Picasso, Braque, Derain et Robert Delaunay qui deviendra son mari et qui l’initie à l’art abstrait. En 1912, elle crée avec Blaise Cendrars un « livre simultané », La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France, qui rencontre un grand succès. Dans le même temps, elle commence à peindre des motifs pour des robes et des tissus. Souhaitant faire entrer l’art dans la vie, elle mène en parallèle une carrière de peintre, de décoratrice (entre autres pour le théâtre) et de modiste. Jouant sur les couleurs vives et leurs contrastes, son art a influencé toute son époque.
Ukraine - France - peinture - simultanÉisme - couture
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Présentation de l'exposition « Sonia Delaunay : les couleurs de l'abstraction » au Musée d'Art moderne de la Ville de Paris en 2015 par Anne Montfort, commissaire de l'exposition.
Élevée par son oncle dans un milieu cultivé, Sonia Delaunay commence à étudier la peinture en Allemagne en 1903. Enthousiasmée par l’impressionnisme, elle se rend ensuite à Paris pour poursuivre une formation artistique, dont elle se détourne vite pour mener ses propres recherches. Le fauvisme, avec ses couleurs vives en aplats, la fascine. Elle souhaite poursuivre dans cette voie, mais aller plus loin encore que les fauves en libérant la couleur du motif.
Sonia Delaunay, Dessins géométriques imprimés sur de la soie, 1924, Musée des Tissus de Lyon, Ismoon, CC BY-SA 4.0
Sonia Delaunay (1885-1979)
Les textiles précolombiens constituent une de ses sources d’inspiration pour la conception de tissus pour l’ameublement, de tentures murales ou encore de rideaux de théâtre. En 1931, elle succède à Gunta Stölzl à la tête de l’atelier de textile du Bauhaus. Mais le nazisme s’installe en Allemagne et l’école ferme en 1933. Avec son mari, le peintre Josef Albers, elle trouve refuge aux États-Unis. Première artiste textile à bénéficier d’une exposition personnelle au Museum of Modern Art de New York en 1949, elle est recrutée au Black Mountain College, une école expérimentale en Caroline du Nord fondée en 1932 par le psychologue et philosophe John Rice. Anni Albers y enseigne un tissage innovant sur divers matériaux.
allemagne - États-unis - bauhaus - tissage
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Petites histoires de grandes artistes : Anni AlbersVidéo de l'association AWARE: Archives of Women Artists Research and Exhibitions
Issue d’un milieu intellectuel et bourgeois, Anni Albers s’intéresse très tôt à l’art. Elle choisit de se former au Bauhaus à Weimar en 1922, une école réunissant toute l'avant-garde artistique allemande et qui se donne pour objectif de fusionner beaux-arts et arts appliqués. La jeune créatrice y suit notamment les cours de couleurs du peintre Paul Klee, qui influence son œuvre dans les motifs abstraits.
Anni Albers, Design for a Jacquard Weaving, 1926 Domaine public
Anni Albers (1899-1994)
Portrait de Germaine Dulac vers 1920, domaine public
Elle réalise plus de trente films et publie de nombreux écrits, où elle développe une théorie du « cinéma intégral » : « Lignes, surfaces, volumes évoluant directement, sans artifice d’évocation, dans la logique de leurs formes, dépouillées de tout sens trop humain pour mieux s’élever vers l’abstraction ». Elle abandonne la réalisation dans les années trente pour travailler chez Gaumont en tant que directrice adjointe des Actualités. Le musée d’Orsay lui consacre une rétrospective en 2005 et ses écrits théoriques sont réédités en 2020, après une longue période d'oubli depuis sa mort.
france - cinÉma expÉrimental - FÉminisme
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Germaine Dulac, La Coquille et le Clergyman, 1927
Germaine Dulac débute sa carrière comme journaliste pour les journaux féministes La Fronde et La Française, avant de se consacrer totalement au cinéma en 1916. Elle monte sa société de production et réalise le premier film surréaliste en 1927, La Coquille et le clergyman, un moyen métrage d’après un scénario d’Antonin Artaud. Son cinéma s’inscrit dans ses convictions féministes, inaugurant une nouvelle manière de représenter les femmes et leur corps.
Germaine Dulac, La Coquille et le Clergyman, 1927, domaine public
Germaine Dulac (1882-1942)
Barbara Hepworth par Mandelmann, 1966 CC BY-SA 3.0, Wikimédia
Son œuvre, poétique, se caractérise notamment par la diversité des matériaux utilisés, comme le bronze, la pierre ou le bois. Taillées directement, c’est-à-dire sans modelage, ses sculptures sont parfois traversées de fils tendus. Reconnue comme une artiste majeure de son vivant, les expositions se succèdent aux quatre coins du monde. Dès 1936, le Museum of Modern Art de New York lui achète une œuvre. La guerre la contraint à se réfugier en Cornouailles. Elle y installe son atelier-jardin où ses sculptures les plus connues seront conçues.
Angleterre - sculpture - « abstraction-crÉation »
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« Barbara Hepworth : redécouverte d’une géante de la sculpture »Beaux-Arts magazine, Louis Gevart, 13 novembre 2019
Figure majeure de la sculpture britannique du 20e siècle, Barbara Hepworth a longtemps été considérée à tort comme la disciple d’Henry Moore pour sa maîtrise de la taille directe. Issue d’un milieu modeste, elle étudie la sculpture à la Leeds School of Arts puis au Royal College of Art de Londres. Jusque dans les années trente, son art reste principalement figuratif. Puis l’abstraction s’impose, avec un travail des volumes et des formes organiques aux lignes pures et sphériques, dans une constante opposition entre vide et plein.
Atelier-jardin de Barbara Hepworth THOR, CC BY 2.0, Wikimédia
Barbara Hepworth (1903-1975)
Elle expose au Salon des Indépendants de 1926 à 1929 et devient membre de Cercle et Carré, association d’artistes éphémère qui compte parmi ses membres Wassily Kandinski, Piet Mondrian, Fernand Léger ou Sophie Taueber-Arp. Elle se retire ensuite de la scène parisienne, où elle ne reviendra qu’après la guerre. Elle y poursuivra ses expérimentations dans un mouvement résolument abstrait, à partir de dessins linéaires, de collages et de peintures géométriques.
France - PEINTURE - abstraction gÉomÉtrique
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Le site du Cercle des Amis de Marcelle Cahn qui présente sa biographie, son œuvre et son actualité
Marcelle Cahn apprend très jeune à dessiner, peindre et jouer du piano et du violon. Elle découvre les peintres expressionnistes allemands lors d’un voyage à Berlin à 19 ans et commence à peindre à son retour à Paris.
Marcelle Cahn, Les clés du regard Film réalisé en 1976 par Pierre Gisling et Louis Barby pour la Radio Télévision Suisse
Marcelle Cahn (1895-1981)
Photo de Judy Chicago par Donald Woodman, 2012, CC BY-SA 4.0, Wikimédia
Pionnière du mouvement féministe artistique aux États-Unis, elle co-fonde le Feminist Art Program à l’université de Californie. Elle défend l’idée que l’art n’est pas universel mais qu’il existe une sensibilité artistique proprement féminine, une approche essentialiste qui lui sera reprochée. Elle est notamment célèbre pour son installation The Dinner Party, en 1979, qui célèbre des femmes qui ont marqué l'histoire.
États-unis - perfomance - art fÉministe
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La Dispute, Arts Plastiques : "Why not Judy Chicago?" et "Helena Almeida. Corpus" Arnaud Laporte, France Culture, 16 mars 2016
Après des études d’arts à UCLA, l’université de Los Angeles, Judy Chicago se rapproche des mouvements minimalistes californiens. Elle réalise dans les années soixante des expériences de fumigation colorées en plein air qui rappellent le dripping, technique picturale consistant à laisser couler ou projeter de la peinture sur une surface.
Judy Chicago, Domes #1 Photo de Donald Woodman, 1968 CC BY-SA 4.0, Wikimédia
Judy Chicago (1939)
Ainsi n’y étudie-t-elle pas seulement l’art, mais également la danse avec Merce Cunningham, la linguistique avec Flora Shepard, la philosophie avec Bill Levi ou la photographie avec Hazel Larsen. Mais la rencontre essentielle à son futur travail est celle du mathématicien Max Dehn. Il l’initie à la topologie, à la théorie des ensembles et à l’astronomie, sciences qu’elle met ensuite en œuvre dans ses peintures et installations. Rockburne résume ainsi sa recherche : « transposer une pensée abstraite, de façon mathématique, en un objet physique ». À une époque dominée par l’art minimal et conceptuel, elle explore la voie singulière d’une abstraction fondée sur la variation autour de modules géométriques simples et sur l’exploration subtile des matériaux et de leurs potentialités.
canada - États-unis - mathÉmatiques
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Présentation de l'artiste et de son art sur la chaîne NYC-ARTS
Dorothea Rockburne quitte le Canada à 18 ans pour intégrer le prestigieux, mais éphémère, Black Montain College en Caroline du Nord. Plateforme de pratiques artistiques d’avant-garde, c’est aussi un établissement pluridisciplinaire...
Dorothea Rockburne: In My Mind's Eye Alicia Longwell, Parrish Art Museum, 2011
Dorothea Rockburne (1932)
Dóra Maurer s’inscrit dans l’art conceptuel. L’arrivée de ce mouvement en Europe centrale dans les années soixante-dix a représenté pour elle une importante ouverture créatrice et nourri sa pluridisciplinarité. Son travail se caractérise, de fait, par la diversité des médias investis : vidéos, photographie, peinture, sculpture et performance. Par ailleurs, pour Dóra Maurer, le processus créatif est plus important que l’œuvre finie. Le film Timing (1973-1981) en témoigne : l’artiste, vêtue de noir disparaît dans un fond noir, ne laissant voir que le drap blanc qu’elle plie et replie. L’écran est ici une « toile » en constante recomposition : chaque pliage divise l’écran en une nouvelle composition géométrique, en une abstraction « processuelle ».
Hongrie - peinture - photographie - vidÉo
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Dóra Maurer, Timing, 1973-1980
Née à Budapest juste avant la Seconde Guerre mondiale, Dóra Maurer commence sa carrière artistique sous la dictature communiste en Hongrie. Pour elle, ses œuvres ne sont pas directement politiques, mais sous un régime où les œuvres d’art étaient soit tolérées, soit interdites, elles ont forcément pris une charge politique.
Portrait de Dora Maurer par Évi Fábián CC BY-SA 4.0, Wikimédia
Dóra Maurer (1937)