Découvrir les futurs possibles
Bienvenue!
Te poses-tu des questions comme :
- De quoi aura l’air le monde de demain?
- Est-ce qu’on vivra dans des gratte-ciels ou dans des écovillages?
- Est-ce qu’on aura réussi à vaincre la crise climatique?
- De quoi aura l’air le marché du travail?
Voilà quelques-unes des questions auxquelles le projet Futurs possibles a tenté de répondre. Afin d’élaborer une vision plus claire du monde de demain, on est allés chercher les réponses auprès des 17-30 ans du Québec à travers des ateliers interactifs, des sondages en ligne, des interviews et une recherche documentaire.
En combinant toutes ces idées, on aurait pu raconter des centaines d’histoires différentes. On est finalement arrivés à 4 scénarios de futurs possibles, très différents les uns des autres (mais tous aussi riches !). Alors, le futur sera-t-il selon toi redoutable ou souhaitable? À toi d’en juger! Explore les 4 scénarios en poursuivant ton chemin et vote pour celui qui te plaît le plus à la fin!
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Des communautés tissées serrées
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Connexions virtuelles
L’État s’en charge
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Pour en savoir plus
Scénario 1.
Retour aux sources
Que ce soit lié au stress, à des problèmes de transports ou encore à la hausse du chômage grandissante, les villes n’ont pas pu retenir ceux qui voulaient réellement relâcher la pédale.En effet, nombre de personnes ont décidé de se rassembler en petits groupes afin de déserter les villes pour les campagnes et les espaces verts de façon à revenir à l’essentiel, gagner en indépendance et en qualité de vie bien évidemment, mais surtout de se lancer dans un nouveau départ!
11 juin 2040 quelque part entre Hébert et Rivière Éternité au Saguenay« Non mais on est-tu ben icitte! Je n’aurais vraiment pas pu rêver de mieux. » s’exclame Julien en train d’admirer cette nature luxuriante tout en récoltant paisiblement ses radis en compagnie de quelques voisins. Moins de 20 ans après l’apparition d’un certain COVID-19 et de ses autres variants, beaucoup de grandes villes ont été victimes d’exode urbain, volant ses dernières d’une partie de leurs habitants.
Scénario 1.
– Ah mais non! Non non et non! Suite aux milliards qu’ils ont fait lors de leur soi-disant pandémie et tous ces vaccins qu’ils ont écoulé, ça ne va pas recommencer! s’exclame Marianne en écoutant ce que raconte Julien, son père, à Paula, une amie voisine, en pleine récolte de légumes dans leur potager. – Ma chérie, tu venais de naître quand cette pandémie a frappé le monde, déclare Julien sur un ton rieur en se tournant vers sa fille.
– Oui et alors? Moi je vous le dis, ils ne vont pas finir par m’avoir comme les autres, à me faire avaler leur pilule, oh que non, je sais ce qu’ils font et ce que ca nous fait! Vous croyez quoi? Si ceux qui habitent en ville sont assez stupides pour les croire, en tout cas pas moi! continue-t-elle d’affirmer intensément à son entourage. – On te croit et tu sais très bien qu’on est les premiers à se méfier de ces grandes compagnies qui détruisent notre environnement et notre santé... À ton avis pourquoi on est venus vivre ici avec ta mère quand elle venait tout juste de tomber enceinte de toi? Regarde les bienfaits de cette clairière, on a tout et ça, tant qu’on continuera à en prendre soin.
Scénario 1.
– On fait tout pour s’isoler, on paie même plus de taxes mais ils font tout pour essayer de nous faire peur et de nous déranger… C’est à n’y rien comprendre! Comment as-tu entendu cette nouvelle sur cette campagne de vaccination pour le Nord du Québec d'ailleurs Julien? Est-ce officiel? demande leur voisine Paula. - Ce matin sur ma fidèle radio que mon père m’avait légué. On n’en fait plus des comme ça! D'ailleurs, faudra pas que j’oublie d’échanger quelques piles rechargeables solaires à Manu contre quelques vêtements tricotés avant qu’elle ne tombe en panne et que Manuel se plaigne d’avoir tropfroid d’ici quelques semaines.
– D'ailleurs Julien, tu pourras m'aider avec ma maison tantôt? Faut absolument que je renforce mon mur en «cob» et j’aurais besoin de ton aide, demande Paula qui saute sur l’occasion. – Oui, certain! Et tu sais quoi? Je vais ramener mon vieux grille-pain, car j’ai encore le même souci avec le support de réchauffage et la dernière fois t’avais bien patenté le truc. – Super, et Marianne, si tu veux nous aider, tu es la bienvenue et je serais heureuse de vous garder pour souper, je comptais faire une tarte aux légumes avant de me rendre à la rencontre de notre comité. D'ailleurs Julien, il serait bon de mentionner ce que tu as entendu ce matin pour que notre communauté le sache et se prépare...
fin.
Voir le scénario 2.
Scénario 2.
Milo n’a pas eu trop le temps récemment les assemblées de locataires qui prennent souvent plus de temps que prévu – M. Richard n’arrête pas de parler –, ses contrats à la pige, les réunions pour le comité de vie communautaire et son bénévolat à la coop. Et tout ça en plus de ses études! Et après il se demande pourquoi il est fatigué… Milo attrape l’autobus et passe par la serre collective de la coop y récolter des fraises. Avec le nouveau système de chauffage à la biomasse, elles sont déjà prêtes. C’est mamie qui sera contente!Une fois à l’atelier, il démarre le tutoriel qui correspond à son modèle de grille-pain. Une amie de l’école a même contribué à développer le logiciel libre derrière l’application. Ça marche plutôt bien! Et l’appli est maintenant disponible en 51 langues, wow. « Je ne savais même pas que le kanien’kéha était une langue… »
Des communautés tissées serrées
22 mars 2041« !%?$& », Milo étouffe un juron. Son grille-pain est encore resté coincé et a brûlé ses toasts. Il va encore falloir qu’il passe à l’atelier de réparation. Il pourrait aller y faire un tour avant d’aller voir sa grand-mère au cohabitat. Pauvre mamie… Elle a eu un deuxième coup de chaleur hier. Une chance que Micheline et Hassan étaient dans la cour commune avec elle et ont pu l’aider! Avec les canicules ces dernières années, c’est quand même rassurant de savoir qu’il y a quelqu’un qui n’est pas loin. Bon, et de toute façon ça tombe bien On est mardi et Anna travaille à l’atelier de réparation, ça leur permettra de planifier le projet qu’ils veulent soumettre au conseil municipal.
Scénario 2.
Armé d’un tournevis, il se met au travail. Mais après 5 minutes : cul-de-sac. L’autodiagnostic conclut que les circuits sont sûrement bousillés. Anna émerge à ce moment derrière lui : – Salut! – Qu’est-ce que tu en penses? demande Milo en pointant l’appareil qui refuse de fonctionner. – Ouh là… j’ai bien peur que ton grille-pain soit fini. On n’a plus les pièces pour ce genre de modèle électronique depuis des années, tout venait de Chine préassemblé, c’était facile. Mais oublie ça pour essayer de réparer ces microcircuits maintenant. Par contre… Regarde-moi cette merveille!
Anna exhibe un grille-pain chromé au look vintage.– L’asso vient d’en acheter un lot de la MRC voisine. Ça va bien, leurs affaires. Avec leur nouvelle usine, ça crée pas mal d’emplois et le monde est bien payé. – Mmh… Et il est combien, ton grille-pain? demande Milo dont le budget étudiant est assez serré. – Avec ton tarif membre de la coop, ça reviendrait à 125 $. – Ouch. – Ouais, c’est pas donné. J’ai entendu dire que dans l’ouest, ils les vendent pour 300-400 $. Faut dire qu’ici, avec l’aciérie pas trop loin, ça aide à faire baisser les coûts au moins. Et puis si ce modèle-là brise, tu pourras changer les pièces… – Bon, pas le choix, se résigne Milo.
Scénario 2.
Une fois la transaction effectuée, les deux se mettent à discuter du projet sur lequel ils travaillent depuis les derniers mois : une ferme biologique sur un terrain qu’ils veulent acheter avec la coop de la serre située juste à l’extérieur de la ville. Depuis que les municipalités gèrent les terres agricoles et les forêts, les règles varient beaucoup d’un endroit à l’autre. En achetant un terrain là, ils pourront avoir des poules, quelques vaches et même construire une grande maison pour y accueillir des amis et des bénévoles. Ils ont intérêt à présenter un super plan d’affaires pour aller chercher une subvention au conseil municipal!
fin.
Voir le scénario 3.
Scénario 3.
Dépendance et connectivité
« Amelia, peux-tu mettre à jour mon profil sur Flashgram, baisser un peu la température de ma chambre et me confirmer mes rendez-vous pour aujourd'hui? Merci! », s’exclame Rémi comme s’il s’adressait à un assistant disposé à répondre à toutes ses demandes quotidiennes... Rémi travaille principalement de chez lui et ne côtoie physiquement que peu de ses connaissances. Pour faire ses courses, échanger ou même voter, tout se fait principalement en ligne, c’est super simple et c’est pour tout le monde pareil! Toute opération est instantanée et l'utilisation des monnaies numériques, aujourd'hui courante, vient faciliter le processus.
Montréal, le 14 mai 2041 Rémi, 23 ans, jeune agent au service à la clientèle pour une multinationale de vente de produits électroniques, vit à Montréal, une grande ville où la technologie est devenue vitale au fonctionnement et au développement des humains. Comme chaque matin dans son petit appartement, le réveil de Rémi est marqué d’une douce voix d'androïde, nommée Amelia, produit breveté par Google et en contrôle du système technologique de son habitat.
Scénario 3.
– Je passe la majeure partie de mon temps à l'intérieur car je peux tout faire d’ici et pour être honnête les changements de température intenses et moi ça fait deux, affirme Rémi sur un ton un peu mitigé. – Oui, on le sait Rémi! lui rétorque Amelia – Comment ça « on »? s’exclame Remi. – Oui, moi et mon créateur te connaissons comme si nous t’avions créé, déclare Amelia sur un ton sarcastique. Rémi réalise qu’en effet, à travers Amelia, les grandes entreprises ont accès à toutes ses données. Sans compter les logiciels de reconnaissance faciale à l'extérieur et dans les espaces publics de Montréal qui permettent aux entreprises et aux gouvernements de géolocaliser chaque personne en tout temps maintenant.
– Heureusement que tu es là pour moi Amelia, je me demande souvent ce queje ferai sans toi et tous tes rappels…– Tu serais perdu sans mon aide Rémi, rétorque Amelia sur un ton humoristique. – Merci pour tous tes rappels ma chère Amelia! annonce Rémi avant de s’enfiler son premier café matinal, aussi programmé par Amelia. Rémi a de la chance car grâce à Amelia, il ne manque pas une opportunité pour les e-concerts, il a accès aux meilleures offres pour ses courses et en raison de la proximité des commerces, tout est vraiment facile et rapide!
Scénario 3.
Scénario 3.
– Oui Rémi mais es-tu certain de vouloir faire ce pas? Comment vas-tu faire sans tes commandes préférées « Drone Eat » uniquement disponibles au centre-ville? demande Amelia.
Même s’il apprécie la facilité, l'accessibilité des biens et des commerces ainsi que l’assistanat offert par toutes ces technologies, Rémi se surprend souvent à rêver d’une autre vie... – Je dois avouer que je suis souvent en train de regarder les annonces de logements à louer en banlieue de Montréal car les prix sont beaucoup trop élevés au centre-ville pour un jeune travailleur comme moi. En plus, je pourrais avoir beaucoup plus d’espace et en profiter pour me remettre au sport, s’exclame Rémi cherchant à se rassurer.
– J’imagine que je devrais changer mes habitudes même si comme tu le dis, ça risque de ne pas être facile. En tout cas, même si je déménage, je pourrais facilement revenir en ville voir mes amis grâce aux services de navettes autonomes ou encore
en utilisant l’Hyperloop car c’est vraiment pas cher. Rémi osera-t-il faire le pas et sortir de sa zone de confort malgré cette peur de l’inconnu?
fin.
Voir le scénario 4.
Scénario 4.
L’État s’en charge
Avec les pénuries d’eau à la campagne, les gens ont commencé à affluer vers la ville. Résultat : on se disputait les emplois, les tensions ont commencé et l’élection d’un gouvernement autoritaire n’a rien arrangé. Quand des militaires ont débarqué dans sa rue, elle en a eu assez. Ce n’est pas parfait au Canada, mais au moins elle n’a pas peur en sortant de chez elle… Et avec les nouvelles règles harmonisées pour la zone transpacifique, son diplôme est reconnu.
Québec, 9 septembre 2041 Sofia scrute son écran, satisfaite. Elle vient de mettre la dernière touche à son design. 12 h 27. Juste à temps pour son heure de dîner. Elle envoie son fichier à l’imprimante 3D de Montréal et Toronto. Parfait, la maquette du prototype sera prête pour leur rencontre de demain matin. « Bon, ça mérite une pause! ». Elle attrape son sac et file dehors. Sofia a immigré ici il y a 3 ans, son diplôme de design et gestion de produit en poche. Ça commençait à être lourd comme atmosphère chez elle dans la capitale.
Scénario 4.
– Encore! Bon, je vais m’en occuper. Et j’ajusterai nos chiffres pour cette filière dans notre base de données. – Super, merci. On va bien finir par y arriver, dit-il en haussant les sourcils. La porte de l’ascenseur s’ouvre sur le brouhaha du rez-de-chaussée. À tantôt! Pfff… Encore ce foutu grille-pain. Ça fait vingt fois qu’elle revoit les chiffres. Bon, c’est peut-être pour le mieux. Quand elle était à l’école de design, ses professeurs lui parlaient de conceptions ridicules d’objets dans le temps de ses parents. Comme cette chaise de bureau avec un dossier et des roues en plastique, un tube de métal, un siège en mousse synthétique et un revêtement en vinyle.
En sortant, elle croise son patron Stéphane dans l’ascenseur : – Salut Sofia, ah, t’as reçu la mauvaise nouvelle? – Non, quoi? – On vient d’apprendre que notre design pour le projet YB-316Q a été rejeté. – Le grille-pain? – Exact. Le ministère nous a retourné le dossier. Des fournisseurs ont changé dans une de nos chaînes de production depuis qu’on a soumis le dossier pour approbation le mois passé. La distance d’approvisionnement est dans les normes pour les émissions de gaz à effet de serre, mais les pourcentages de matières recyclées devront être revus.
Scénario 4.
En chemin vers le bureau, le regard souriant d’un vingtenaire dans une publicité grand format lui rappelle ses devoirs citoyens : « Ton vote. Ton choix. » Sofia soupire intérieurement. Ça va lui prendre plus qu’un slogan pour voter aux prochaines élections pour élire le Conseil mondial. C’est quand déjà? De toute façon, elle ne connait pas trop les candidats ni les partis, on dirait qu’ils sont tous pareils. Un prône une bonification des programmes de santé publique, une autre veut rajouter des clauses «d'harmonisation réglementaire» au Traité international de lutte à l’évasion fiscale. Ça change quoi, pour vrai? Ce n’est pas comme si son vote allait faire une différence...
Mais comment on était censés recycler ça?! C’était absurde. Au moins, maintenant, il y a des règles pour encadrer tout ça! Sofia se fraye un chemin jusqu’au comptoir de prêt-à-manger. Elle hésite entre la salade de tempeh aux légumes de saison (provenance : Centre-du-Québec et Ontario, côte de 25 pour l’analyse de cycle de vie) ou la lasagne bio 3 fromages (provenance Chaudière-Appalaches, côte de 18 pour l’analyse de cycle de vie). La lasagne, tiens!
fin.
Vote pour ton scénario préféré!
Références et remerciements
Visitez le site web de Futurs possibles pour connaitre tous les détails du projet et pour du contenu exclusif!
- Méthodologie
- Analyse détaillée de chaque scénario
- Verdict climat par scénario
L'équipe de Futurs possibles, c'est: Alice, Geneviève, Laura, Marianne, Salima, Samuelle, Simon et Suzie. Futurs possibles est un projet d'Équiterre.Merci à André Fortin et Ali Romdhani pour leur accompagnement et leurs précieux conseils.
Scénarios Futurs possibles
Futurs possibles
Created on May 13, 2021
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Te poses-tu des questions comme :
- De quoi aura l’air le monde de demain?
- Est-ce qu’on vivra dans des gratte-ciels ou dans des écovillages?
- Est-ce qu’on aura réussi à vaincre la crise climatique?
- De quoi aura l’air le marché du travail?
Voilà quelques-unes des questions auxquelles le projet Futurs possibles a tenté de répondre. Afin d’élaborer une vision plus claire du monde de demain, on est allés chercher les réponses auprès des 17-30 ans du Québec à travers des ateliers interactifs, des sondages en ligne, des interviews et une recherche documentaire.En combinant toutes ces idées, on aurait pu raconter des centaines d’histoires différentes. On est finalement arrivés à 4 scénarios de futurs possibles, très différents les uns des autres (mais tous aussi riches !). Alors, le futur sera-t-il selon toi redoutable ou souhaitable? À toi d’en juger! Explore les 4 scénarios en poursuivant ton chemin et vote pour celui qui te plaît le plus à la fin!
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Que ce soit lié au stress, à des problèmes de transports ou encore à la hausse du chômage grandissante, les villes n’ont pas pu retenir ceux qui voulaient réellement relâcher la pédale.En effet, nombre de personnes ont décidé de se rassembler en petits groupes afin de déserter les villes pour les campagnes et les espaces verts de façon à revenir à l’essentiel, gagner en indépendance et en qualité de vie bien évidemment, mais surtout de se lancer dans un nouveau départ!
11 juin 2040 quelque part entre Hébert et Rivière Éternité au Saguenay« Non mais on est-tu ben icitte! Je n’aurais vraiment pas pu rêver de mieux. » s’exclame Julien en train d’admirer cette nature luxuriante tout en récoltant paisiblement ses radis en compagnie de quelques voisins. Moins de 20 ans après l’apparition d’un certain COVID-19 et de ses autres variants, beaucoup de grandes villes ont été victimes d’exode urbain, volant ses dernières d’une partie de leurs habitants.
Scénario 1.
– Ah mais non! Non non et non! Suite aux milliards qu’ils ont fait lors de leur soi-disant pandémie et tous ces vaccins qu’ils ont écoulé, ça ne va pas recommencer! s’exclame Marianne en écoutant ce que raconte Julien, son père, à Paula, une amie voisine, en pleine récolte de légumes dans leur potager. – Ma chérie, tu venais de naître quand cette pandémie a frappé le monde, déclare Julien sur un ton rieur en se tournant vers sa fille.
– Oui et alors? Moi je vous le dis, ils ne vont pas finir par m’avoir comme les autres, à me faire avaler leur pilule, oh que non, je sais ce qu’ils font et ce que ca nous fait! Vous croyez quoi? Si ceux qui habitent en ville sont assez stupides pour les croire, en tout cas pas moi! continue-t-elle d’affirmer intensément à son entourage. – On te croit et tu sais très bien qu’on est les premiers à se méfier de ces grandes compagnies qui détruisent notre environnement et notre santé... À ton avis pourquoi on est venus vivre ici avec ta mère quand elle venait tout juste de tomber enceinte de toi? Regarde les bienfaits de cette clairière, on a tout et ça, tant qu’on continuera à en prendre soin.
Scénario 1.
– On fait tout pour s’isoler, on paie même plus de taxes mais ils font tout pour essayer de nous faire peur et de nous déranger… C’est à n’y rien comprendre! Comment as-tu entendu cette nouvelle sur cette campagne de vaccination pour le Nord du Québec d'ailleurs Julien? Est-ce officiel? demande leur voisine Paula. - Ce matin sur ma fidèle radio que mon père m’avait légué. On n’en fait plus des comme ça! D'ailleurs, faudra pas que j’oublie d’échanger quelques piles rechargeables solaires à Manu contre quelques vêtements tricotés avant qu’elle ne tombe en panne et que Manuel se plaigne d’avoir tropfroid d’ici quelques semaines.
– D'ailleurs Julien, tu pourras m'aider avec ma maison tantôt? Faut absolument que je renforce mon mur en «cob» et j’aurais besoin de ton aide, demande Paula qui saute sur l’occasion. – Oui, certain! Et tu sais quoi? Je vais ramener mon vieux grille-pain, car j’ai encore le même souci avec le support de réchauffage et la dernière fois t’avais bien patenté le truc. – Super, et Marianne, si tu veux nous aider, tu es la bienvenue et je serais heureuse de vous garder pour souper, je comptais faire une tarte aux légumes avant de me rendre à la rencontre de notre comité. D'ailleurs Julien, il serait bon de mentionner ce que tu as entendu ce matin pour que notre communauté le sache et se prépare...
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Scénario 2.
Milo n’a pas eu trop le temps récemment les assemblées de locataires qui prennent souvent plus de temps que prévu – M. Richard n’arrête pas de parler –, ses contrats à la pige, les réunions pour le comité de vie communautaire et son bénévolat à la coop. Et tout ça en plus de ses études! Et après il se demande pourquoi il est fatigué… Milo attrape l’autobus et passe par la serre collective de la coop y récolter des fraises. Avec le nouveau système de chauffage à la biomasse, elles sont déjà prêtes. C’est mamie qui sera contente!Une fois à l’atelier, il démarre le tutoriel qui correspond à son modèle de grille-pain. Une amie de l’école a même contribué à développer le logiciel libre derrière l’application. Ça marche plutôt bien! Et l’appli est maintenant disponible en 51 langues, wow. « Je ne savais même pas que le kanien’kéha était une langue… »
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22 mars 2041« !%?$& », Milo étouffe un juron. Son grille-pain est encore resté coincé et a brûlé ses toasts. Il va encore falloir qu’il passe à l’atelier de réparation. Il pourrait aller y faire un tour avant d’aller voir sa grand-mère au cohabitat. Pauvre mamie… Elle a eu un deuxième coup de chaleur hier. Une chance que Micheline et Hassan étaient dans la cour commune avec elle et ont pu l’aider! Avec les canicules ces dernières années, c’est quand même rassurant de savoir qu’il y a quelqu’un qui n’est pas loin. Bon, et de toute façon ça tombe bien On est mardi et Anna travaille à l’atelier de réparation, ça leur permettra de planifier le projet qu’ils veulent soumettre au conseil municipal.
Scénario 2.
Armé d’un tournevis, il se met au travail. Mais après 5 minutes : cul-de-sac. L’autodiagnostic conclut que les circuits sont sûrement bousillés. Anna émerge à ce moment derrière lui : – Salut! – Qu’est-ce que tu en penses? demande Milo en pointant l’appareil qui refuse de fonctionner. – Ouh là… j’ai bien peur que ton grille-pain soit fini. On n’a plus les pièces pour ce genre de modèle électronique depuis des années, tout venait de Chine préassemblé, c’était facile. Mais oublie ça pour essayer de réparer ces microcircuits maintenant. Par contre… Regarde-moi cette merveille!
Anna exhibe un grille-pain chromé au look vintage.– L’asso vient d’en acheter un lot de la MRC voisine. Ça va bien, leurs affaires. Avec leur nouvelle usine, ça crée pas mal d’emplois et le monde est bien payé. – Mmh… Et il est combien, ton grille-pain? demande Milo dont le budget étudiant est assez serré. – Avec ton tarif membre de la coop, ça reviendrait à 125 $. – Ouch. – Ouais, c’est pas donné. J’ai entendu dire que dans l’ouest, ils les vendent pour 300-400 $. Faut dire qu’ici, avec l’aciérie pas trop loin, ça aide à faire baisser les coûts au moins. Et puis si ce modèle-là brise, tu pourras changer les pièces… – Bon, pas le choix, se résigne Milo.
Scénario 2.
Une fois la transaction effectuée, les deux se mettent à discuter du projet sur lequel ils travaillent depuis les derniers mois : une ferme biologique sur un terrain qu’ils veulent acheter avec la coop de la serre située juste à l’extérieur de la ville. Depuis que les municipalités gèrent les terres agricoles et les forêts, les règles varient beaucoup d’un endroit à l’autre. En achetant un terrain là, ils pourront avoir des poules, quelques vaches et même construire une grande maison pour y accueillir des amis et des bénévoles. Ils ont intérêt à présenter un super plan d’affaires pour aller chercher une subvention au conseil municipal!
fin.
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Scénario 3.
Dépendance et connectivité
« Amelia, peux-tu mettre à jour mon profil sur Flashgram, baisser un peu la température de ma chambre et me confirmer mes rendez-vous pour aujourd'hui? Merci! », s’exclame Rémi comme s’il s’adressait à un assistant disposé à répondre à toutes ses demandes quotidiennes... Rémi travaille principalement de chez lui et ne côtoie physiquement que peu de ses connaissances. Pour faire ses courses, échanger ou même voter, tout se fait principalement en ligne, c’est super simple et c’est pour tout le monde pareil! Toute opération est instantanée et l'utilisation des monnaies numériques, aujourd'hui courante, vient faciliter le processus.
Montréal, le 14 mai 2041 Rémi, 23 ans, jeune agent au service à la clientèle pour une multinationale de vente de produits électroniques, vit à Montréal, une grande ville où la technologie est devenue vitale au fonctionnement et au développement des humains. Comme chaque matin dans son petit appartement, le réveil de Rémi est marqué d’une douce voix d'androïde, nommée Amelia, produit breveté par Google et en contrôle du système technologique de son habitat.
Scénario 3.
– Je passe la majeure partie de mon temps à l'intérieur car je peux tout faire d’ici et pour être honnête les changements de température intenses et moi ça fait deux, affirme Rémi sur un ton un peu mitigé. – Oui, on le sait Rémi! lui rétorque Amelia – Comment ça « on »? s’exclame Remi. – Oui, moi et mon créateur te connaissons comme si nous t’avions créé, déclare Amelia sur un ton sarcastique. Rémi réalise qu’en effet, à travers Amelia, les grandes entreprises ont accès à toutes ses données. Sans compter les logiciels de reconnaissance faciale à l'extérieur et dans les espaces publics de Montréal qui permettent aux entreprises et aux gouvernements de géolocaliser chaque personne en tout temps maintenant.
– Heureusement que tu es là pour moi Amelia, je me demande souvent ce queje ferai sans toi et tous tes rappels…– Tu serais perdu sans mon aide Rémi, rétorque Amelia sur un ton humoristique. – Merci pour tous tes rappels ma chère Amelia! annonce Rémi avant de s’enfiler son premier café matinal, aussi programmé par Amelia. Rémi a de la chance car grâce à Amelia, il ne manque pas une opportunité pour les e-concerts, il a accès aux meilleures offres pour ses courses et en raison de la proximité des commerces, tout est vraiment facile et rapide!
Scénario 3.
Scénario 3.
– Oui Rémi mais es-tu certain de vouloir faire ce pas? Comment vas-tu faire sans tes commandes préférées « Drone Eat » uniquement disponibles au centre-ville? demande Amelia.
Même s’il apprécie la facilité, l'accessibilité des biens et des commerces ainsi que l’assistanat offert par toutes ces technologies, Rémi se surprend souvent à rêver d’une autre vie... – Je dois avouer que je suis souvent en train de regarder les annonces de logements à louer en banlieue de Montréal car les prix sont beaucoup trop élevés au centre-ville pour un jeune travailleur comme moi. En plus, je pourrais avoir beaucoup plus d’espace et en profiter pour me remettre au sport, s’exclame Rémi cherchant à se rassurer.
– J’imagine que je devrais changer mes habitudes même si comme tu le dis, ça risque de ne pas être facile. En tout cas, même si je déménage, je pourrais facilement revenir en ville voir mes amis grâce aux services de navettes autonomes ou encore
en utilisant l’Hyperloop car c’est vraiment pas cher. Rémi osera-t-il faire le pas et sortir de sa zone de confort malgré cette peur de l’inconnu?
fin.
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L’État s’en charge
Avec les pénuries d’eau à la campagne, les gens ont commencé à affluer vers la ville. Résultat : on se disputait les emplois, les tensions ont commencé et l’élection d’un gouvernement autoritaire n’a rien arrangé. Quand des militaires ont débarqué dans sa rue, elle en a eu assez. Ce n’est pas parfait au Canada, mais au moins elle n’a pas peur en sortant de chez elle… Et avec les nouvelles règles harmonisées pour la zone transpacifique, son diplôme est reconnu.
Québec, 9 septembre 2041 Sofia scrute son écran, satisfaite. Elle vient de mettre la dernière touche à son design. 12 h 27. Juste à temps pour son heure de dîner. Elle envoie son fichier à l’imprimante 3D de Montréal et Toronto. Parfait, la maquette du prototype sera prête pour leur rencontre de demain matin. « Bon, ça mérite une pause! ». Elle attrape son sac et file dehors. Sofia a immigré ici il y a 3 ans, son diplôme de design et gestion de produit en poche. Ça commençait à être lourd comme atmosphère chez elle dans la capitale.
Scénario 4.
– Encore! Bon, je vais m’en occuper. Et j’ajusterai nos chiffres pour cette filière dans notre base de données. – Super, merci. On va bien finir par y arriver, dit-il en haussant les sourcils. La porte de l’ascenseur s’ouvre sur le brouhaha du rez-de-chaussée. À tantôt! Pfff… Encore ce foutu grille-pain. Ça fait vingt fois qu’elle revoit les chiffres. Bon, c’est peut-être pour le mieux. Quand elle était à l’école de design, ses professeurs lui parlaient de conceptions ridicules d’objets dans le temps de ses parents. Comme cette chaise de bureau avec un dossier et des roues en plastique, un tube de métal, un siège en mousse synthétique et un revêtement en vinyle.
En sortant, elle croise son patron Stéphane dans l’ascenseur : – Salut Sofia, ah, t’as reçu la mauvaise nouvelle? – Non, quoi? – On vient d’apprendre que notre design pour le projet YB-316Q a été rejeté. – Le grille-pain? – Exact. Le ministère nous a retourné le dossier. Des fournisseurs ont changé dans une de nos chaînes de production depuis qu’on a soumis le dossier pour approbation le mois passé. La distance d’approvisionnement est dans les normes pour les émissions de gaz à effet de serre, mais les pourcentages de matières recyclées devront être revus.
Scénario 4.
En chemin vers le bureau, le regard souriant d’un vingtenaire dans une publicité grand format lui rappelle ses devoirs citoyens : « Ton vote. Ton choix. » Sofia soupire intérieurement. Ça va lui prendre plus qu’un slogan pour voter aux prochaines élections pour élire le Conseil mondial. C’est quand déjà? De toute façon, elle ne connait pas trop les candidats ni les partis, on dirait qu’ils sont tous pareils. Un prône une bonification des programmes de santé publique, une autre veut rajouter des clauses «d'harmonisation réglementaire» au Traité international de lutte à l’évasion fiscale. Ça change quoi, pour vrai? Ce n’est pas comme si son vote allait faire une différence...
Mais comment on était censés recycler ça?! C’était absurde. Au moins, maintenant, il y a des règles pour encadrer tout ça! Sofia se fraye un chemin jusqu’au comptoir de prêt-à-manger. Elle hésite entre la salade de tempeh aux légumes de saison (provenance : Centre-du-Québec et Ontario, côte de 25 pour l’analyse de cycle de vie) ou la lasagne bio 3 fromages (provenance Chaudière-Appalaches, côte de 18 pour l’analyse de cycle de vie). La lasagne, tiens!
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L'équipe de Futurs possibles, c'est: Alice, Geneviève, Laura, Marianne, Salima, Samuelle, Simon et Suzie. Futurs possibles est un projet d'Équiterre.Merci à André Fortin et Ali Romdhani pour leur accompagnement et leurs précieux conseils.