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Exposition Goulag
laloyaux.claire
Created on May 13, 2021
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Exposition sur le Goulag
Exposition Traces du Goulag
Par les élèves de 3E du collège Jean-Baptiste Clément de Colombes
Par les élèves de 3E du collège Jean-Baptiste Clément de Colombes
Home
Parcours de l'exposition virtuelle
1. Frise interactive de l'histoire du Goulag
2. Carte interactive du Goulag & témoignage de Julius Margolin
3. Qui étaient les zeks ? Galerie des déportés
4. Le laboratoire du Goulag : les îles Solovki
5. La Kolyma & les témoignages de Chalamov, Guinzbourg et Mandelstam
6. Les Juifs en URSS : arts et mémoire des crimes nazis et soviétiques
7. Et après ? Memorial et la dénonciation des crimes staliniens
8. Bibliographie et sitographie
9. Les commissaires de l'exposition
Aide à la navigation
1. Histoire du Goulag
1905-1924 : Première Guerre mondiale et révolutions russes
fév. 1918
1921
jan. 1924
oct 1917
fév. 1917
1905
déc 1922
août 1914
mars 1917
déc. 1917
mars 1918
mars 1921
1923
Passez votre souris sur les points, les grandes périodes et la notice biographique pour lire les légendes associées.
1. Histoire du Goulag
1924-1939 : L'URSS de Staline : un régime bureaucratique et un Etat totalitaire
avril 1930
juil 1932
août 1939
déc 1929
1924
1928
nov 1927
sept 1929
1930
1932
1936
1938
Passez votre souris sur les points, les grandes périodes et la notice biographique pour lire les légendes associées.
1. Histoire du Goulag
1939-1945 : L'URSS durant la Seconde Guerre mondiale
fév 1943
juin 1941
mai 1945
sept 1939
sept 1941
Passez votre souris sur les points et la grande période pour lire les légendes associées.
1. Histoire du Goulag
1945-1953 : Apogée du Goulag
1949
1953
1948
1945
1946
1947
1950
fév 1950
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1. Histoire du Goulag
1953-1991 : De la mort de Staline à la fin du Goulag
mars 1958
janv 1989
1953
fév 1956
1985
déc 1991
mars 1953
oct 1957
1964
sept 1991
Passez votre souris sur les points et les notices biographiques pour lire les légendes associées.
Frises et notices réalisées par Nahim, Issra, Walid & Julien
Les grands témoignages et leur retentissement
1949 1973
1973
1949
l'ARCHIPEL DU GOULAG d'ALEXANDRE SOLJENITSYNE
Voyage au pays des ze-KA DE julius margolin
+info
+info
1962
1966
une journee d'IVAN DENISSOVITCH D'ALEXANDRE SOLJENITSYNE
recits de la kolyma DE varlam chalamov
+info
+info
Par Walid
2. Carte interactive des camps du Goulag
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Le terme GOULAG est un acronyme apparu en 1930 et formé d’après le russe Главное управление лагерей, Glavnoïé oupravlénié laguéreï qui signifie « Direction générale des camps et des lieux de détentions ». Le Goulag est communément désigné comme un camp soviétique ou une prison mais c’est en réalité un organisme concentrationnaire qui réunit plus de 30 000 lieux de détention en URSS. En tout au moins 20 millions de prisonniers y étaient enfermés et plus de 1,7 millions de prisonniers y ont perdu la vie.
Par Camille la cartographe, Sami & Youssef
2. Plongée dans les camps avec Julius Margolin
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Chaque jour à l’aube, vers quatre heures en été, l’hiver à six, la sirène hurle l’appel au travail dans les milliers de camps soviétiques disséminés sur l’espace infini de l’océan Arctique à la frontière chinoise et de la mer Baltique à l’océan Pacifique. La multitude des corps humains est saisie d’un tremblement. A cette minute se réveillent des êtres qui me sont chers et proches et que je ne reverrai probablement jamais. Des millions d’hommes se lèvent, aussi détachés de notre monde que s’ils habitaient une autre planète.
Les colis n'étaient pas seulement précieux par leur valeur matérielle. Ils ne contenaient pas seulement des objets et des aliments. C'était souvent, provenant de plusieurs milliers de kilomètres, le salut de la maison natale, une preuve d'amour, un témoignage de fidélité. Chaque objet, soigneusement empaqueté, rayonnait de chaleur et de tendresse. Nous nous sentions de nouveau des hommes et nous découvrions en nous de nouvelles forces pour la résistance. Dans un colis, je trouvais une vieille boite de "thé anglais", en fer-blanc, qui, pendant vingt ans, était resté sur un rayon dans la cuisine de ma mère. La vue de cette boite rouge laquée, avec des geishas et des petits bateaux, me réjouit comme si j'avais retrouvé mon meilleur ami. Et la timbale en émail bleu ! Et mes chaussettes avec mes initiales ! Dans quelle atmosphère de serre, d'amour et de chaleur nous avions vécu jusqu'au jour où le hasard nous jeta sous le pouvoir d'hommes pour qui votre vie n'avait aucune valeur ! Était-ce vraiment le hasard, ou la vie dans les camps, au contraire, n'était-elle pas la véritable école des mœurs humaines tandis que le climat dans lequel nous avions vécu jusqu'alors n'était qu'une exception ?
Ecoutez ces deux passages de son témoignage Voyage au pays des Ze-ka lus par Sami et Youssef.
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Par Omar
8 destins de déportés anonymes du Goulag
Domas Laurinskas
Grigori Kovaltchouk
Il naît en 1935 dans le village Mankiškė en Lituanie dans une famille pauvre. Les propriétaires terriens qui embauchaient le père de Laurinskas ont quitté la Lituanie au moment du retrait de l’armée allemande, craignant d'être déportés. Le 22 mai 1948 les parents de Domas sont déportés dans le village qui avait été peuplé par les prisonniers de guerre japonais. Domas se mit à travailler à la coupe du bois, puis fut embauché pour les travaux de construction. Jusqu’en 1951, il a été ouvrier non qualifié, puis a appris le métier de grutier. Domas Laurinskas est resté en Sibérie, bien qu’il soit allé à plusieurs reprises en Lituanie.
Il naît en 1944 en Ukraine occidentale. Il est déporté avec sa mère, ses frères et sa sœur, à la sortie de la guerre, dans la région d’Arkhangelsk, sur dénonciation d’un voisin. On accuse son père d’avoir fait partie des banderovci (les membres d'un assortiment d'organisations extrémistes de droite et antisémites en Ukraine). Après deux ans de déportation, sa mère décide de s’enfuir avec ses enfants et de revenir dans son village. Elle achète un billet de train contre son foulard et fait un long voyage, passant par Moscou, qu’elle traverse d’une gare à l’autre en camion, et Kiev. Ils restent tous quelque temps dans leur village, puis se font à nouveau dénoncer par un voisin et sont déportés au même endroit.
Par Rokia
Henry Welch
Silva Linarte
Silva Linarte naît en 1939 en Latgale (région au sud-est de la lettonie)Sa famille était très pauvre. En juin 1941 son père est arrêté car il a refusé de dénoncer des collègues instituteurs. Il est condamné aux travaux forcés au Vitlag (goulag) et meurt en 1942. Après cette condamnation, ses sœurs et sa mère sont reléguées dans la région de Krasnoïarsk (en Sibérie). En 1947 ses sœurs ont une autorisation pour rentrer en Lettonie. Après un long périple en train, ses sœurs semi orphelines sont placées dans un orphelinat à Riga et dans des familles d’accueil. En 1950 toute la famille est en Sibérie. Sa mère meurt d’un cancer.
En novembre 1933, Henry Welch naît à Łódź, en Pologne, d’une famille juive aisée. Son père est homme d’affaires. Entre eux, ils parlent polonais chez les grands-parents yiddish. En février 1939, le père d’Henry quitte la Pologne pour s’installer au Brésil. Il pense faire venir sa femme et son fils, mais la guerre rendra impossibles leurs retrouvailles. Quand les nazis rentrent en Pologne en septembre 1939, Henry et sa mère fuient à l’est du pays, à Bialystok, puis à Pinsk.
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Zofia Helwing
Vanda Valiuté
Elle est née en 1927 et arrêtée en 1946 car ses parents aidaient un oncle et un cousin qui se cachaient dans la forêt et qui luttaient contre les soviétique. Elle est condamnée à 10 ans de camp puis envoyée plusieurs fois dans des différents camps. Elle tombe amoureuse d’un autre détenu appelé Lucas dans un camp voisin. Elle a essayé de s’échapper plusieurs fois pour rentrer en Lituanie mais toutes ses tentatives ont échoué. Après avoir fait des travaux de forcés, elle est affectée à un atelier où elle peut mettre en œuvre son talent d’artiste peintre ; elle a été libérée peu après la mort de Staline ; elle est restée vivre dans les environs du camp et a été témoin à l’extérieur, de la répression et de la révolte qui s’y déroule l’été 1954.
Elle est née en 1925 en Volynie (Ukraine), elle est de nationalité polonaise. En septembre 1939 pendant que son père et son frère se trouvent à Varsovie, Zofia et sa mère sont expulsées de la propriété familiale par l’armée rouge et ensuite arrêtées et déportées en juin 1940 dans la région d'Arkhangelsk où elles travaillent à la coupe de bois. Sa mère y organise des cours du soir pour empêcher la soviétisation des enfants des déportés.
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Juozas Miliautskas
Elena Petrovna
Né en 1934 dans la région de Kaunas, en Lituanie, il vit à la campagne avec ses parents. Son père est ouvrier, sa mère ne travaille pas. À partir de 1947, la famille sent la menace de l’arrestation. Un frère de son père a rejoint les partisans. Le 17 mars 1949 quatre soldats du NKVD, parlant entre eux lituanien, viennent les prendre. Ils sont transportés dans une charrette jusqu’à la gare, puis enfermés dans un wagon de marchandises. Ils ont juste pris avec eux un demi-sac de farine. Le train les conduit dans la région d’Irkoutsk. De là, ils sont transportés en camion, puis en traîneau à Tchitchek, au bout de nulle part.
Née en 1937 en Ukraine. En 1944 ou 1945 son père est arrêté par les soviétiques car il porte un prénom à consonance allemande : il est donc considéré comme partisan de Bandera, un ultranationaliste ukrainien. Son père est envoyé dans un camp dans le Grand Nord sibérien, à Norilsk. Elle et sa mère sont déportées en Sibérie. Seul son frère en réchappe, car il était absent lors de la venue des soldats. Sa mère travaille dans une exploitation forestière, comme beaucoup de déportés de ces régions et ses talents de couturière lui permettent d’améliorer leur quotidien et de vivre mieux que le commun des déportés.
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8 destins de déportés célèbres du Goulag
Julius Margolin
Varlam Chalamov
Né en Biélorussie le 14 octobre 1900, il meurt le 21 janvier 197. Il passe son enfance et sa jeunesse à Ekaterinoslavle. Il est Israélien, Polonais et Russe. Il était journaliste et écrivain. Après la Seconde Guerre mondiale, il était impossible de publier un témoignage sur le Goulag. Son livre, La Condition inhumaine, a finalement été imprimé en France en 1949 par Calmann-Lévy. Dans ce livre, il raconte les cinq ans qu'il a passés dans les camps de concentration soviétiques
C'est un écrivain soviétique né le 5 juin 1907 à Vologda et mort le 17 janvier 1982 à Moscou. Il a été envoyé au Goulag de Djelgala dans la Kolyma après avoir été arrêté et accusé d’être un trotskiste et un contre-révolutionnaire. Après sa sortie du Goulag, il meurt dans un hôpital psychiatrique. Il a écrit plusieurs livres sur son expérience concentrationnaire comme les Récits de la Kolyma.
Des écrivains et intellectuels
Par Adlane
Un grand poète
Une intellectuelle
Ossip Mandelstam
Evguénia Guinzbourg
Il est né le 3 janvier 1891 à Varsovie et mort le 27 décembre 1938 à Vladivostok. C'était un poète et un essayiste russe. Il écrit en 1933 une épigramme contre Staline, qui lui vaut arrestation, exil, et finalement mort durant sa déportation vers la Kolyma alors qu'il était dans un camp de transit à Tcherdyne
Elle est née le 7 décembre 1904 à Moscou et morte le 25 mai 1977. C'est une écrivaine soviétique, principalement connue pour avoir raconté son expérience des prisons du NKVD et des camps du Goulag après avoir été arrêtée le 15 février 1937. Elle tire de son expérience une autobiographie en deux parties : Le Vertige et Le Ciel de la Kolyma.
Une journaliste
Margarete Buber-Neumann
Un intellectuel
Ecrivaine et journaliste allemande née le 21 octobre 1901 à Postdam et morte le 6 novembre 1989 à Francfort, Margarete Buber-Neumann était une militante communiste. Elle survécut aux camps du Goulag et aux camps de concentration nazis en Allemagne. Elle témoigna de son expérience dans son livre Prisonnière de Staline et d'Hitler.
Jozef Czapski
Józef Czapski est né le 3 Avril à Prague, en Autriche-Hongrie et est mort le 12 Janvier 1993 à Maisons-Laffite en France. C’est un intellectuel, écrivain, peintre et critique d’art polonais appartenant au cercle du célèbre mensuel de la dissidence polonaise Kultura édité en France. Il a écrit Terre inhumaine, œuvre majeure de la littérature polonaise, et qui est l'un des premiers témoignages sur l'horreur du Goulag.
Des scientifiques
Nikolaï Vavilov
Sergueï Korolev
Sergueï Pavlovitch Korolev est né le 30 décembre 1906 à Jytomyr (Empire russe) et mort le 14 janvier 1966 à Moscou, c’est un ingénieur et il est aussi le fondateur du programme spatial soviétique. Grâce à son génie visionnaire, sa force de caractère, ses capacités de travail et ses talents d'organisateur, l'Union soviétique acquiert une position dominante dans le domaine spatial à la fin des années 1950 et au début des années 1960. Il est enfermé à la prison de Boutyrka pour trotskisme.
Vavilov est né le 13 novembre 1887 à Moscou et mort le 26 Janvier 1943 à Saratov; Fils d’un riche commerçant de Moscou. Il devient un botaniste et généticien russe et soviétique, fondateur et directeur de l’Institut Pansoviétique de culture de plantes qui porte désormais son nom. Il est arrêté en 1940 pour participation à une organisation anti soviétique, sabotage et espionnage alors même que les Grandes Purges touchent à leur fin. Il meurt au Goulag trois ans plus tard.
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4. Les îles Solovki : le laboratoire du Goulag
Photographie du monastère des îles Solovki intact. Les Russes sont orthodoxes. D’une superficie totale d’environ 300km², les six îles de l’archipel Solovki se trouvent dans la partie occidentale de la mer Blanche. Elles furent peuplées dès le Ve millénaire avant J.-C. et conservent d’importants vestiges d’une occupation humaine remontant au IIIe millénaire. A partir du XVe siècle, l’archipel a connu une activité monastique intense et il conserve plusieurs églises construites entre le XVIe et le XIXe siècle.
Exposition de photographies par Farah, Alexandre & Zakaria
L'histoire du monastère prend un nouveau tournant après la révolution bolchevique de 1917. Le bâtiment est réquisitionné pour la création d'un complexe qui se révélera être le premier Goulag (camp de travail forcé).
Les détenus travaillent jusqu’à épuisement, de six heures du matin jusqu’à minuit, voire une heure du matin. Il n’y a ni dimanche ni jour de repos. Chaque jour est une journée travaillée. Au moment des grandes fêtes, on augmente le temps de travail pour offenser les sentiments des croyants. Les prisonniers doivent abattre des troncs d’arbres dans le but de la construction de la construction du canal Mer Blanche-Baltique.
Avril 1918 : les autorités bolchéviques de Carélie ont envoyé un premier détachement de gardes rouges débarquer aux Solovki. Le nom de Garde rouge (en russe : Красная гвардия), dans l'histoire de la Russie, désigne les détachements ouvriers armés formés au cours de la révolution de 1917.
Juin 1920 : Débarquement d’une équipe de spécialistes d’art sur l’île pour établir un inventaire précis des œuvres d’art religieuses. Les plus précieuses, cette fois sont expédiées sous protection armée dans les musées nationaux de Leningrad et de Moscou. Nous voyons sur l’image de gauche une icône, un type d'œuvre religieuse. Cette icône est une Vierge à l'enfant : elle montre Jésus et sa mère Marie.
Le monastère est ensuite transformé en « sovkhoze » (une ferme appartenant à l'État dans l'ex-Union soviétique) ; les moines et les laïcs qui ont accepté de rester se retrouvent avec le statut « d’ouvriers agricoles », sous la tutelle d’une administration chargée de « mettre activement en valeur les richesses naturelles de l’archipel : forêts, pêcheries, élevage d’animaux à fourrure ».
Printemps 1922 : Confiscation des biens des églises et arrestation des religieux, ces derniers sont condamnés à la peine capitale et déportés dans des camps de rééducation par le travail. Nous observons sur l’image des religieux, qui se sont fait arrêter et réalisent du travail forcé, un garde à droite les surveille.
En mai 1923, un incendie ravage durant trois jours le monastère. C’est sur ces lieux dévastés qu’arrivent, en juillet 1923, plusieurs milliers de détenus avant même que le décret de création du « camp à destination spéciale des Solovki » n’ait été promulgué, le 13 octobre 1923, selon le procès-verbal de la réunion du Conseil des commissaires du peuple tenue ce même jour. La première tâche qui leur est assignée est de reconstruire, avant l’hiver, les bâtiments ravagés par l’incendie.
1923 : Une partie des détenus est entassée dans ce qui reste du monastère, une autre partie est envoyée dans les divers ermitages, églises et chapelles qui parsèment les six îles de l’archipel. Nous voyons des hommes et des femmes dans de mauvaises conditions, les femmes sont réparties à gauche tandis que les hommes à droite. Ils préparent du poisson séché. En 1924-1925 on compte environ 5 000 détenus. La progression, pour les années suivantes, est rapide : près de 13 000 en 1927, 22 000 en 1929.
Le 10 novembre 1925 Gueorgui Piatakov, le vice président du Conseil suprême de l’Economie nationale écrit à Félix Dzerjinski, président de cet organisme et chef du GPOU. Piatakov propose de créer un vaste réseau de « colonies de travail forcé […] dans quatre régions riches en ressources naturelles et vides d’habitants : dans la région de l’Lénisseï septentrional, au-delà du cercle polaire, secteur riche en graphite, cobalt, nickel, platine, osmium ; dans l’archipel de Sakhaline, riche en pétrole ; l’Altaï, riche en plomb, cuivre et étain ; dans la région sibérienne de Nertchinsk, riche en pétrole.
Dès 1927, la surpopulation carcérale est telle sur les petites îles de l’archipel qu’une partie des détenus est transférée sur le continent. 40 % des détenus du camp des Solovki travaillent en fait sur le continent, près de Kem, dans des « camps volants » qui suivent la progression des chantiers forestiers de coupe de bois. Les détenus sont répartis en trois grandes catégories. Nous voyons ici des détenus catégorisés comme « invalides », ils travaillent ensemble en construisant des murs mais n'ont pas les forces physiques suffisantes pour effectuer de plus gros travaux.
Voici la catégorie « aptes à un travail physique lourd », ici même nous ne voyons que des hommes et non des femmes ce qui signifie que le travail lourd est pris en charge par les hommes. Nous voyons aussi que ces hommes creusent sous terre avec des pelles, un peu plus à la gauche, nous voyons un objet les servant à remonter et à notre droite nous pouvons voir aussi un garde rouge qui les surveille. Le travail est organisé, des hommes en haut, au milieu et en bas.
Enfin, nous avons la dernière catégorie, les « aptes à un travail léger ». Nous pouvons voir sur l’image qu’il y a des femmes qui prennent des bouts de terre pour récolter de la tourbe. La ration accordée au détenu est en fonction de son travail : s’il parvient à remplir les normes, il perçoit une ration de 800 gr de pain noir par jour, en plus d’une soupe claire où flottent quelques bouts de poisson. S’il ne parvient pas à remplir la norme, la ration diminue drastiquement, jusqu’à 400 ou 500 grammes.
La Kolyma
Un gigantesque complexe concentrationnaire en Sibérie
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5. Situation géographique
La Kolyma se situe au nord-est de l’URSS, en Sibérie orientale.Les prisonniers étaient déportés à la Kolyma à partir de 1000, 1500 ou 2000 prisonniers. Ils embarquaient au port de Vladivostok. Ils faisaient la traversée à bord d’un bateau. La traversée en mer durait 10 à 12 jours avant que les prisonniers n’arrivent à Magadan, la capitale de la région. Le premier chef de la Kolyma était Edouard Berzine, il est considéré comme le fondateur de Magadan.
Organisation du complexe
La Kolyma désigne en réalité tout un réseau de camps du Goulag. A l’époque du goulag Magadan était un gigantesque camp, il a été construit avec un plan rappelant fortement Saint-Pétersbourg. Les plus grands camps pouvaient contenir plusieurs milliers de détenus, les plus petits camps étaient isolés. Certains camps étaient liés à des usines, certains au travail agricole. La nature d’un camp dépend également de son activité, certains camps étaient temporaires (pour construire des routes ou des voies ferrées). La plupart des camps avaient des plans rectangulaires ou carrés. A l’entrée il y avait des portes de contrôle et des panneaux où il était inscrit « D’un poignet de fer, nous conduirons l’humanité vers le bonheur » ou encore « Par la force du travail la liberté ». Quand le directeur de Dalstroï est remplacé des centres de mise à mort sont créés tout autour de Magadan.
Le travail à la Kolyma
La principale activité de travail des zeks consistait à extraire du charbon dans les mines. Il a dû y avoir des milliers de morts pour que la compagnie Dalstroï devienne l’un des tout premiers producteurs d’or au monde. Dalstroï est une organisation soviétique créée en 1931 par le NKVD et chargée de gérer la construction de routes et l'exploitation des mines d'or dans la région de la Kolyma et s'étendant jusqu'à la péninsule Tchouktche. C’est une compagnie qui s’enrichissait en exploitant le travail des déportés.
Conditions de survie à la Kolyma
Sous Berzine tout se passait de façon presque "humaine" : les prisonniers étaient payés comme des gens libres et si les prisonniers purgeaient leur peine pendant un an sans commettre d'infraction ils avaient le droit de se loger librement sur le territoire de la colonie. Après Berzine, il y eut Palvo et cette époque est connue sous le nom de la période Garanine : les camps de la Kolyma deviennent alors des camps "d’extermination". Des personne sont fusillées chaque nuit sur ordre du colonel Garanine.
Baraque de prisonniers
Bilan victimaire
Berzine se fait arrêter en 1937 et est inculpé pour activités anti soviétiques et espionnage au profit du Japon. Il est fusillé le 1er août 1938. Entre 1937 et 1938 il y a 45% des fonctionnaire des camps qui sont arrêtés. A la fin de l’année 1937 et toute l’année 1938 les exécutions avaient lieu à Serpentine (Serpentine n’est pas le vrai nom de cette route, on l’appelait ainsi car elle était en zigzag et rappelait un serpent). Une route est construite entre Magadan et Iakoutsk. Les évasions du Goulag étaient possibles mais extrêmement compliquées et la plupart du temps les prisonniers qui avaient essayé de s’évader ont été tués.
Plus de 11000 morts ont eu lieu à la Kolyma. Pendant la Seconde Guerre mondiale 4 millions de soldats soviétique sont faits prisonniers par les nazis, seulement 2 millions sont rentrés en URSS après la guerre. 15% d’entre eux sont suspectés d’avoir trahi la patrie et seront expédiés au goulag. Une guerre éclate même, elle est appelée guerre des chiennes : elle oppose des truands, elle durera près de 10 ans et elle fit des milliers de morts.
Par Mickele
En hommage au poète, Varlamov Chalamov a rédigé dans ses Récits de la Kolyma un texte s'intitulant Chery-Brandy.Pour lire cet hommage :
Ossip Mandelstam
Ossip Mandelstam était un très grand poète russe né en 1891. Il sera arrêté pour avoir rédigé des poèmes critiquant Staline. On appelle « épigramme » un poète satirique contre quelqu’un. Mandelstam fut tout d’abord arrêté et exilé à Voronej en 1935 puis déporté en Sibérie en 1938 suite à une seconde arrestation. Il a travaillé dans un camp de triage près de Vladivostok où il mourut quelques mois plus tard seulement. Voici un des poèmes qui lui aura valu son arrestation. Pour lire l'épigramme :
Ecoutez Kahina lire et commenter ces deux textes.
Evguenia Guinzbourg
Ecoutez Pavitra lire deux extraits de son témoignage.
Evguenia Guinzbourg est née le 7 décembre 1904 à Moscou, elle est issue d’une famille juive. Sa famille quitte Moscou en 1909 pour s’installer à Kazan où Evguenia Guinzbourg fait ses études. Elle donne ensuite des cours à l’université fédérale et c’est là qu’elle rencontre son futur mari Pavel Axionov en 1932. Son mari est, comme elle, membre du bureau politique et du Parti communiste de l’Union soviétique. Ils ont eu deux enfants. Au moment des Grandes Purges, qui touchent notamment les intellectuels, elle est arrêtée en février 1937 car elle n’a pas voulu dénoncer un collègue trotskyste. Elle n’a plus le droit d’enseigner et elle est ensuite condamnée en 1939 à dix ans de travaux forcés dans les camps de la Kolyma.
Et les commentaires proposés par Pavitra et Kahina.
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Varlam Chalamov
Varlam Chalamov est né le 18 juin 1907 et a passé une grande partie de sa vie dans les camps.Chalamov est arrêté pour la première fois en 1929, il est envoyé dans le camp de Vichéra pour avoir diffusé le texte de Lénine connu sous le nom de « Lettre au Congrès » appelé « Testament de Lénine ». Ce texte est interdit car dans ce texte Lénine exprimait ses réserves sur le choix de Staline pour lui succéder. Lors de sa deuxième arrestation en 1932 il est marié et père d’une petite fille, il est déjà l’auteur de quelques récits, publiés ou inédits. Il est finalement condamné à 5 ans d’après l’article 58 (« activité contre-révolutionnaire trotskiste »), il est envoyé à la Kolyma. Chamalov survit à la période Garanine, extrêmement répressive envers les zeks mais la faim et les journées de travail de seize heures sur les gisements aurifères l’ont transformé en un « crevard », littéralement « celui qui est au bout », mot qui désigne un état humain particulier, entre la vie et la mort.
Ecoutez Elias lire et commenter des extraits de son témoignage Récits de la Kolyma.
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6. Les Juifs en URSS
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La culture juive en URSS
Les Juifs d’Europe centrale et orientale parlent et écrivent en yiddish, il s’agit d’une langue germanique ayant la particularité de s’écrire avec l’alphabet hébreu. Cette langue est un mélange entre l’allemand (80%), l’hébreu et les langues slaves (russe, polonais). Aujourd’hui c’est une langue très rare depuis l'extermination de 6 millions de Juifs durant la Seconde Guerre mondiale.
Alexei granowski
Mikhoels, Chagall et le théâtre yiddish
Il existe des artistes juifs soviétiques très connus comme Alexeï Granowski qui est le fondateur du réputé théâtre juif GOSET à Moscou ainsi que le metteur en scène de nombreuses pièces comme « La sorcière d’Abraham Goldfaden ».Salomon Mikhoels était un célèbre acteur juif qui jouait dans ses pièces, il a par exemple joué dans des pièces de William Shakespeare et Chagall était le peintre des décors du Théâtre GOSET.
Les Juifs et les révolutions de 1917
En 1926, on peut apercevoir des affiches « A bas l’antisémitisme, vive l’Union des travailleurs de toutes les nationalités » comme l'affiche ci-contre. Plus bas, on peut lire « Honte à celui qui sème la discorde contre les Juifs, qui sème la haine contre les autres nations ! ». En bas de l’affiche, on voit à gauche des travailleurs juifs soviétiques qui représentent la situation présente et à droite des images de pogromes et une caricature de Juif avare représentant le passé avec comme titre « L’antisémitisme instrument de la contre-révolution. »L’URSS lutte donc d’abord contre l’antisémitisme et ce en réaction aux nombreux pogromes (mouvements de haines spontanés contre les juifs accompagnés de massacres et de pillages). L’antisémitisme est alors considéré comme un instrument de la contre-révolution
La littérature juive soviétique
A partir de 1930, avec l'arrivée de Staline au pouvoir, les cultures autres que la culture soviétique sont opprimées. Les juifs pouvaient parler en URSS yiddish, hébreu ou bien la langue du pays où ils habitaient. Désormais, l’enseignement de l’hébreu est donc interdit, les organisations sionistes (favorables à la création d’un état juif en Palestine) sont perquisitionnées et leurs membres sont arrêtés à l'initiative même des sections juives du parti communiste. Seule la langue yiddish subsiste tant que les livres défendent les idées du parti communiste. Les livres Yiddish favorables aux idées communistes sont mis en avant. L'illustration ci-contre est celle d'un livre pour enfants de Leib Kvitko publié en 1937 à Odessa en Ukraine.
Le complot des blouses blanches
Un antisémitisme d'Etat
« Les traces du crime » par les Koukriniksy, Krokodil, 30 janvier 1953
Pour écouter une analyse de cette caricature par la chercheuse Lisa Vapné dans la RevueAlarmer, le 23 mars 2021
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7. La mémoire du Goulag
Découvrez la brochure de l'association Memorial avec Estelle & Rayan
Interview d'une historienne sur la difficile reconnaissance du Goulag en URSS et en Occident
Cette interview nous a montré que les résistances à la mémoire du Goulag ont été nombreuses.
Par Neyla & Younes
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Bibliographie & Sitographie
Padlet de ressources conçu pour les élèves
Site Archives sonores - Mémoires européennes du Goulag
Tomasz Kizny, Goulag, éd. Balland, Acropole & Géo, 2003
Patrick Rotman, Goulag - Une histoire soviétique (3 volets), 2017
Michaël Prazan, Goulag(s), documentaire, 2018
Site de Lumni, URSS Chronologies et portraits
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Les élèves de 3Eavec l'aide de Mmes Laloyaux & Abssi 2021
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