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Life Analog
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Created on May 6, 2021
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Transcript
Life Analog
Une exposition qui s'est vue totalement transformée pour être adaptée en une nouvelle forme à découvrir en ligne ! Proposée du 25 février au 9 avril dernier par les artistes Sandra Gil et Olivier Perriquet, l'installation revient ici :
Le projet
Interview d'artistes
Revoir l'installation
Le projet
LIFE ANALOG est une variation pour un fil et une goutte d’eau. Née du désir de composer à partir de ces deux formes élémentaires, l'installation convoque métaphoriquement les éléments essentiels à l'apparition et au développement de la vie.Chacune de ces deux formes est à elle-seule capable d'exprimer des rythmes, dans l'espace et dans le temps. Un réseau, autrefois un filet destiné à capturer certains animaux, tels que les lapins, les libellules et les éphémères, peut avoir des mailles accidentées, aberrantes, celles-ci produisant un rythme pour l'oeil. L’installation inverse ce rapport – c’est une goutte d’eau qui capte un entrelacs de fils – posant ainsi un paradoxe qui s’adresse à l’oeil. Les rythmes sont pris en charge par un ensemble de mouvements asynchrones : celui cadencé de la goutte qui s’émancipe inexorablement de la gravité, celui de la lumière composée de plusieurs sources qui nous emmènent irrégulièrement de l'aube au crépuscule, celui du dessin réalisé avec des fils dans l'espace, celui de la caméra cherchant par moment à faire le point quand la lumière lui est propice, enfin celui de sa diffusion en ligne, dont nous avons pris soin que la périodicité ne soit pas celle de la vie terrestre. Une proposition des artistes Sandra Gil et Olivier Perriquet
Biographie
Sandra Gil conçoit ses installations comme des dessins qu’elle réaliserait dans l’espace avec du fil pour en matérialiser les traits. Variant l’épaisseur de ses tracés, jouant sur la densité, elle crée des zones de transparence et d’opacité : ses installations convoquent le toucher d’une façon visuelle, tout autant que la vision sur un mode tactile. Habitant littéralement l’espace qu’elles investissent, elles sont la trace d’un processus, souvent frénétique, obsessionnel, dont le résultat, en définitive, reste léger, fragile et ambigu. Ses formes se déploient avec ampleur, aux dimensions architecturales.
Olivier Perriquet réalise depuis une quinzaine d'années du cinéma en live et en installation à l’aide de capteurs et de projecteurs qu’il construit lui-même. Avec une affinité particulière pour l'optique et les machines de vision, il conçoit des dispositifs qui montrent leur propre condition d’apparition et de réception tout en étant aux prise avec des éléments fictionnels, créant des situations où science et fiction se conjuguent pour inviter fréquemment à une expérience inhabituelle du temps et de l’espace.
Questions !
Comment le projet LIFE ANALOG est apparu ?
Comment Life Analog exprime cette notion de "réseaux" ?
Est-ce votre première exposition virtuelle ?
Comment avez-vous pensé ce moment de "pause virtuel" ?
Comment s'est passée la réadap-tation du projet pour sa forme en ligne ?
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Quel est votre « rôle » dans Life Analog ?
Qu'avez-vous tiré de ce travail ?
Quelles sont vos influences artistiques et/ou scientifiques ?
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Comment le projet Life Analog est-il apparu ?
Life Analog est né d’une collaboration entre nous, qui prend la forme d’un dialogue de nos pratiques respectives - le dessin dans l’espace pour Sandra et l’expanded cinema pour Olivier. Nous l’avons exposé pour la première fois dans un cadre privé et démarché ensuite auprès d’institutions. Il s’agit d’un projet évolutif, qui donnera lieu à une résidence en décembre prochain à Lille, ainsi qu’à une exposition, à Lille également. Le titre est une référence à ce qu’on nomme en anglais Earth analog pour désigner des planètes lointaines, hors du système solaire, susceptibles de réunir les conditions propices à l’apparition et au développement de la vie. Le titre de l’œuvre est pour nous une simple métaphore, une évocation suggestive, ouvrant une fenêtre sur nos sources d’inspiration.
Est-ce votre première exposition virtuelle ?
C’est en effet une toute première exposition sous cette forme, même si la pratique du réseau ne nous est pas étrangère. Olivier avait réalisé par exemple en 2013 une installation intitulée Close encounters of a remote kind, qui exploitait en direct le flux d’une webcam provenant d’un aquarium public au canada, diffusée sur internet.
Comment s'est passé la réadaptation du projet pour sa forme en ligne ?
La transposition de Life Analog sous cette forme répond évidemment à une contrainte qui nous est imposée par la situation sanitaire. Néanmoins, elle rencontrait également une envie que nous avions d’explorer d’autres échelles en travaillant sous forme de maquette. Or ce format était bien adapté à une diffusion en ligne puisque l’installation ne pouvait plus être visitée physiquement. C’était donc pour nous l’occasion de nous engager dès maintenant dans l’expérimentation de cette déclinaison en dimensions réduites.Sur un plan technique, malgré son apparente simplicité, la miniaturisation et le portage de l’oeuvre sur internet ont nécessité la résolution d’un ensemble de problèmes techniques et imposent tout au long de son exposition une veille quasi permanente. Les propriétés optiques du dispositif, par exemple, ne sont plus les mêmes à cette échelle. Cette version a également conduit Sandra à travailler avec d’autres matériaux, pour lesquels il a fallu concevoir une structure porteuse adéquate. La mise en ligne a imposé un travail de recherche préalable et une batterie de tests pour trouver les outils techniques appropriés, ainsi que l’écriture de scripts pour automatiser sa diffusion.
Comment avez-vous pensé ce moment de "pause virtuel" ?
L’installation, de par sa lenteur et son invite à la contemplation, propose en effet une expérience aux antipodes de l’« état d’urgence » auquel les médias, la presse, le gouvernement, nous somment régulièrement de nous conformer. Cette lenteur se retrouve aussi dans la réalisation de l’installation, tout particulièrement dans le travail de Sandra, lorsqu’elle produit ses dessins. Cela peut être pris comme une pause, pourquoi pas. Mais c’est également l’occasion de prendre conscience des rythmes dans lesquels nous sommes « pris » comme dans un filet.
Comment Life Analog exprime cette notion de "réseaux" ?
C’est la dimension poétique du réseau qui nous a intéressé. Un réseau était autrefois un filet destiné à capturer certains animaux, tels que les lapins, les libellules et les éphémères… Les dessins de Sandra peuvent s’apparenter visuellement à un réseau, avec des mailles accidentées, aberrantes, celles-ci produisant un rythme pour l'oeil. Ici c’est une goutte d’eau qui capte un entrelacs de fils. L’installation inverse ainsi ce rapport, posant un paradoxe qui s’adresse à l’oeil.
Quel est votre « rôle » dans "Life Analog" ?
Life Analog est pensé comme un dialogue entre nous. Une rencontre à la fois de nos pratiques et de nos imaginaires. La pièce se situe finalement à un endroit médian qui reflète et incarne ce dialogue. Sandra conçoit ses installations comme des dessins qu’elle réaliserait dans l’espace avec du fil pour en matérialiser les traits. Olivier a une affinité particulière pour l'optique et les systèmes de vision. La forme qu’a pris l’installation est venue assez naturellement : un objet (un dispositif de vision) observe l’autre (un dessin dans l’espace). Mais cette emprise de l’oeil a une réciproque, les mailles du dessin, dans l’installation, peuvent donner l’illusion qu’elles rendent prisonnier l’oeil qui l’observe. Peut-être ce jeu de captures est-il un langage.
Quelles sont vos influences artistiques et/ou scientifiques ?
Olivier Pour cette installation, je pourrais évoquer la lecture d’Arthur T. Winfree, un biologiste et mathématicien qui a étudié les rythmes chez les organismes vivants, je pense aussi à l’optique adaptative, une technologie utilisée dans la construction des télescopes avec des optiques « liquides », par exemple l’obtention d’un paraboloïde réfléchissant à l’aide d’un bain de mercure en rotation. Sur le plan artistique, c’est l’artiste canadien Michael Snow qui me vient à l’esprit : deux de ses films expérimentaux les plus célèbres – La région centrale et Wavelength – nous confrontent à la fois à l’absence de l’humain et à une lenteur extrême, qui invite le corps à reconsidérer ses rythmes.
Sandra Mon travail trouve sont inspiration dans une multitude de sources, y compris artistiques, évidemment. Par exemple chez le dessinateur Koho Mori-Newton, pour ses formes répétitives, mais aussi chez des peintres comme Pierre Soulages ou Mark Rothko, chez des cinéastres comme João César Monteiro ou des chorégraphes comme Sofia Fitas, qui tous donnent à ressentir visuellement une expérience du temps. L’artiste Chiharu Shiota m’intéresse également pour la simplicité des matériaux dans ses installations... pour nommer quelques exemples.
Qu'avez-vous tiré de ce travail ?
Alors que tout était opérationnel, et que nous nous réjouissions d’avoir relevé ce défi technique pour présenter l’installation dans une nouvelle forme, originale, nous avons dû faire face à une difficulté inattendue : l’installation était hébergée sur un serveur de la société OVH qui a subi un incendie, nous rappelant brutalement que rien de tout cela n’est vraiment dématérialisé. Ironiquement, nous nous sommes amusés à penser que la goutte d’eau n’avait pas suffi à éteindre le feu… Olivier a mis en place un miroir sur un autre serveur et pendant que nous testions l’un et l’autre son bon fonctionnement, nous nous appelions au téléphone pour nous confirmer mutuellement que nous voyions bien la même chose. Il y avait quelque chose de magique, c’était comme de contempler la lune depuis deux pays différents. Nous avons réalisé que l’installation pouvait aussi amener ce genre de rituel.
Life analog
Voici un aperçu de ce que l'installation proposait du 25 février au 9 avril dernier. Prenez le temps de savourer le temps qui passe et laissez vous hypnotiser par cette goutte qui s'écoule...
Life analog, installation numerique