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Négritude
sabtaill
Created on April 29, 2021
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Transcript
La négritude
“Je déchirerai les rires Banania sur tous les murs de France” Léopold SEDAR SENGHOR
A propos de Tintin au Congo
« Pour le Congo tout comme pour Tintin au pays des Soviets, il se fait que j’étais nourri des préjugés du milieu dans lequel je vivais... C’était en 1930. Je ne connaissais de ce pays que ce que les gens en racontaient à l’époque : "Les nègres sont de grands enfants, heureusement que nous sommes là !", etc. Et je les ai dessinés, ces Africains, d’après ces critères-là, dans le pur esprit paternaliste qui était celui de l’époque en Belgique. »
Avant...
XXème siècle, aux USA, grands mouvements visant l’affranchissement de l’homme noir. 1903 William Edward BURGHARD DU BOIS, (chef de file du Niagara Movement) publie "The Souls of Black Falks" ("Ames des peuples noirs"), véritable manifeste de l’«être noir"--> « Je suis nègre, et je me glorifie de ce nom" --> Positionner le combat noir envers l’idéologie dominante / Combattre cette idéologie par les écrits afin de la contrecarrer/ Mettre en exergue sa fierté envers ses origines noires et les chanter Le mouvement de la Negro-renaissance, avec Langston Hugues, Claude Mc Kay revendique l'appartenance à la société américaine et leur identité noire; "moi aussi, je suis l'amérique". --> volonté de repositionner l’être noir, sa culture et son histoire /espoir d'une reconnaissance de l’identité noire, + libération/intégration de cette identité dans la culture américaine et non repli sur soi Le "come back to africa". Mouvement de retour en afrique et fondation du Liberia avec M.A. Garvey. Le mouvement des anthropologues et le relativisme culturel: Marguerite Meed. Les plus connus sont: L. Frobenius, C. Levi Strauss, M. Delafosse. --> Il n'y a pas de société sans culture et chaque culture est originale. Le relativisme culturel, s'oppose au diffusionisme, foyer unique de culture qui s'est diffusée dans le monde. Leo Frebennuis écrit une histoire de l'Afrique noire, publiée en 1930 -->montrer que l'Afrique a une civilisation, et qu'elle peut donnner des leçons à l'occidental. André Gide : Voyage au Congo,. Révolté, il publie son carnet de voyage, "si l'inintelligence caracterisait le nègre, il y aurait alors fort peu d'européens".
Un Goncourt jugé scandaleux
En France, aux Antilles, en Afrique francophone : existence d'une littérature orale (griots; conteurs etc).A cela s'ajoute une littérature negro-africaine anglaise, française et espagnole naissante. On fixe cette naissance en France à la publication en 1921 du roman Batouala, du Guyanais René Maran, fonctionnaire français en actuelle république centraficaine). Par ce roman, il dénonce les abus de la colonisation, du travail forcé et il veut signifier que les noirs ont une culture et une identité propres. Ce roman est gratifié du prix Goncourt --> scandale Auteur = limogé de l'administration.
"Quand j’écris "Batouala", j’ai voulu montrer l’Afrique telle que je la voyais. On a contesté avec âpreté et méchanceté tout ce que j’avais dit et pour démontrer que je m’étais trompé, on a étudié ce que j’avais vu. On a été obligé de dire que je disais la vérité. "Batouala" montre l’Afrique du temps des Européens".
Info
Le mot
Etymologie : de l'espagnol negro signifiant "noir", dérivé du latin niger et du suffixe -itude, indiquant un état --> ici = un état d'oppression, d'aliénation, d'uniformisation ou de ghettoïsation subi dans une communauté. --> néologisme attribué à Césaire. Pour Césaire = « conscience d'être Noir, simple reconnaissance d'un fait, qui implique l'acceptation, la prise en charge de son destin de Noir, de son histoire et de sa culture ». Pour Senghor = ensemble des valeurs de civilisation du monde noir, telles qu'elles s'expriment dans la vie et les oeuvres des Noirs.
Contexte/ naissance
L’école coloniale cherche à promouvoir une petite partie de la jeunesse colonisée afin d’en faire la future élite destinée à encadrer les populations des colonies.--> système scolaire a renforcé les normes esthétiques européennes, et imposé le rejet de la langue créole, associée aux esclaves noirs. L’esclavage est aboli mais le monde colonial = encore marqué de profondes différences culturelles et sociales. Les plus doués parviennent à la fin des années 1920 dans les classes préparatoires des lycées parisiens. Léopold Sédar Senghor (1906-2001), sénégalais, et Aimé Césaire (né en 1913), martiniquais, font connaissance en 1932 dans la khâgne du lycée Louis-le-Grand, à Paris ; leurs itinéraires personnels, leur vie difficile dans le contexte parisien, alors que vient d’y triompher l’Exposition Coloniale (1931) et leurs rencontres avec les militants politiques du quartier Latin les amènent à fonder vers le milieu des années 1930 le Mouvement de la Négritude : le monde Noir, affirment-ils, a une pensée, un sensibilité, un art, une parole qui lui sont propres et qui ne peuvent se satisfaire des voies de l’école française ou de l’académisme européen. La compassion post-esclavagiste et l’assimilation scolaire leur sont insupportables. Léon-Gontran Damas (1912-1978), Guyanais, qui s'est joint à eux, est le tout premier à publier dans cette orientation ; il le fait avec virulence avec Pigments publié en 1937. Le Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé CESAIRE, en 1939, vise à repousser cette prédominance culturelle de la France et apparait comme le manifeste de la Négritude. --> Mouvement d'affirmation de l'identité noire né en réaction à l'européocentrisme ambiant.
Au départ un mot ... qui devient un concept.= un courant littéraire et politique qui rassemble des écrivains noirs francophones pour revendiquer l'identité noire et sa culture. --> Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Léon-Gontran Damas, Guy Tirolien, Birago Diop et René Depestre. --> Des intellectuels français se montrent solidaires comme Jean-Paul Sartre (1905-1980) pour qui la négritude est "la négation de la négation de l'homme noir". --> Le concept de négritude, a une vocation universelle, dénonce le colonialisme et la domination occidentale. La première négritude s’est exprimée surtout dans la poésie — les fondateurs du mouvement publiaient des recueils individuels ainsi que des anthologies, dont la plus célèbre est l’Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française, préparée par Senghor, éditée en 1948 avec la préface de Jean-Paul Sartre.
S'appuie sur les récentes découvertes, par des ethnologues européens, de la richesse et de la complexité des cultures africaines.Intellectuels qui cherchent à définir leur identité culturelle en fonction de leur filiation à l’Afrique plutôt que de leurs liens politiques et culturels avec la France. Différents périodiques laissaient la parole aux intellectuels noirs --> publications variées : poésie, autres genres, articles liés aux domaine de la culture, civilisation, philosophie, sociologie. Ex: L’Étudiant noir dans les années 1934/1935, Tropiques 1941/1943,. .
Après la Seconde Guerre mondiale :
- Nouvelles formes.
- 50' : parution de romans originaux dotés d’une expression forte.
- Contiennent des éléments ethnographiques, glorifient l’Afrique précoloniale et restituent la mémoire en rappelant les figures prestigieuses de l’histoire (EX écrits de de Birago Diop). .
- + Oeuvres autobiographiques. Ex: Mongo Beti et Ousmane Sembène, qui s’appuient sur les expériences vécues des sociétés coloniales / véritables romans d’apprentissage.
- Conscients des changements qui s’opèrent dans le monde et dans les mentalités, les écrivains s’interrogent également sur les rapports souvents difficiles et conflictuels entre la tradition et la modernité. Ex : Camara Laye dans L’Enfant noir, ou bien Bernard Dadié dans Climbié.
Jusqu’au début des années 60 la négritude a exercé une influence considérable et apparaissait comme une expression juste et reconnue des intellectuels noirs. Certains intellectuels et écrivains français = enthousiastes face à ces nouvelles expressions poétiques. Ex: Breton souligne la qualité littéraire, la beauté de la parole césairienne: « La parole d’Aimé Césaire, belle comme l’oxygène naissant » in : Césaire, A., 1995 Sartre se concentrait surtout sur l’aspect humain, social et soulignait le droit des poètes noirs à exprimer les revendications de leurs peuples et pays d’origine « Le nègre... est victime de la structure capitaliste de notre société », Sartre, J.-P., 2002 : XIII). Présence Africaine (maison d'édition) + la Société Africaine de Culture, sont à l’origine du premier festival des Arts nègres, qui se tient à Dakar en 1966. --> Evénement mémorable, personnalités venues de tous les coins du monde: Senghor, Césaire, André Malraux, Duke Ellington.... Mais courant cependant contesté, vivement critiqué.
Critiques et difficultés
- Préjugés d’un public français non préparé et potentiellement colonialiste mais aussi d'un public antillais constitué par une bourgeoisie de couleur soucieuse d'oublier ses origines.
- Eloge du Noir qui paraissait excessif à certains
- Vision trop unanime du monde noir --> contestation du panafricanisme
- Concentration trop importante sur le passé considérée comme déplacée dans le monde moderne, car elle risquait de détourner les Africains et Antillais du présent. Passéisme
- Wole Soyinka, Nigérian, le premier Nobel noir de littérature, déclarait que «le tigre ne proclame pas sa tigritude. Il se jette sur sa proie et la dévore» --> veut de l'action
- Image reductrice des ethnies, infantilisation des hommes qui pourraient sembler réduits aux danses, à la musique et aux chants.
- Tchicaya U Tam’si, (congolais) par exemple prend ses distances avec la négritude pour se tourner vers une création moins idéologique et plus focalisée sur des questions et dilemmes intérieurs..
- Ecriture encore trop sous l'emprise de la langue dominante
- Pour Frantz Fanon, ’il est désormais indispensable d’aller plus loin en adoptant de nouvelles attitudes. Les hommes noirs, au risque de ressasser à l’infini la conception du bon sauvage de Rousseau, devraient mettre en valeur leurs points de vue et ne pas se laisser entraîner dans le piège d’un débat purement idéologique.
Léopold Sédar Senghor (1906-2001)
- Africain humaniste chrétien.
- Jeunesse au Sénégal puis études supérieures en France.
- Nourri de littérature française
- Recherche les points de jonction entre la France et l’Afrique. Cette tension, qu’expriment dans ses textes les figures féminines d’Isabelle, la blanche, symbole de la culture française et de Soukeina, la noire, image des racines africaines, traverse toute l’œuvre de Senghor et prend racine dans son parcours personnel.
- Son engagement littéraire se double d’un engagement politique : il accepte ainsi à deux reprises un poste ministériel en France avant de devenir après l’indépendance de son pays le premier président de la République du Sénégal.
- Ecritre marquée par la recherche de l'oralité, de la musicalité et du rythme --> "transe-tam-tam" : anaphores, répétitions, allitérations et assonances, interjections étonnantes, références antiques pour glorifier le passé mythique africain...Ponctuation plus respiratoire que syntaxique. Images ancrées dans le concret.
Info
Léon Gontran Damas (1912-1978)
Avec son recueil Pigments (1937) il fournit au mouvement son premier ouvrage poétique. Lien étroit entre lutte culturelle et lutte sociale et politique (socialiste). Considéré comme un poète subversif --> A la déclaration de guerre, en 1939, Pigments est interdit par la censure, en raison d’appels à la conscience critique, si ce n’est à la rébellion, des enrôlés Noirs, sortes de nouveaux esclaves, dit Damas, que les conflits internes à l’Europe ne concernent que de loin. Damas fréquente assidûment les rédactions engagées de La Revue du monde noir, de Légitime défense et d’Esprit, journal dans lequel il publie des poèmes. En 1935, il devient secrétaire de rédaction de la revue L’Etudiant noir.
- La première génération des écrivains de la Négritude revendique sa maîtrise de la langue du colon tout en laissant une large part à l’oralité et à la spontanéité de l’écriture.
- Le style des poèmes, souvent qualifié d’hybride, retrace l’appartenance à ces deux cultures.
- Style souvent sarcastique.
- Poésie du graffiti, du mot rare.
- Les mots deviennent poème grâce au rythme, à la musicalité. recherche de l’oralité des origines retrouvées --> poésie qui n’est pas intellectuelle mais éruption de mots et de rythmes. Comme du blues et du jazz, disait Senghor.
Aimé Césaire (1913-2008) , Martinique
,Il fait paraître en 1939 son Cahier d’un retour au pays natal, poème du ressourcement aux racines nègres et manifeste de la Négritude.. La même année avec sa femme Suzanne et un groupe d’amis, il fonde la revue Tropiques. Poète et homme d’action, il a été également maire de Fort de France de 1945 à 2001, et auteur en 1953 du pamphlétaire Discours sur le colonialisme. Historien (Toussaint Louverture), dramaturge (La Tragédie du roi Christophe, Une saison au Congo).Césaire, fervent militant pour une justice sociale exprime, dans son Cahier une complicité avec toutes les victimes de l’oppression raciale. Son écriture: - poétique du mot rare (savant, technique) / quasiment aucune trace du lexique créole / quelques néologismes savants - syntaxe désarticulée: beaucoup de phrases nominales, style asyndétique --> recherche le "brut", expression plus immédiate de l'émotion. - oralité/ parole proférée/ invectives, poésie du cri. Onomatopées --> Mise en scène d'un "JE" au style direct dans le Cahier - tout est dans le rythme: répétitions, anaphores, parallélismes de construction - didactisme: injonctives/ engagement : auteur prophète de son peuple: arracher les Martinquais à leur passivité, leur rendre leur fierté - fin lettré donc beaucoup d'interextes et des images recherchées - exubérance - poésie de combat --> violence du lexique - catharsis : faire revivre le passé pour mieux l'évacuer et faire naître un homme nouveau = poésie paradoxale : écrite en français qui est la langue du colon --> Peut apparaitre comme une langue étrangère Influence du surréalisme --> Ne pas le lire en le réduisant à la négritude
Après...
La dénomination de littérature créole est préférée au terme Négritude, car elle contient la composante de métissage, de croisement des peuples et des Histoires (avec H majuscule). Mais encore au-delà de la créolisation, on parle également de « migritude », (J. Chevrier en 2002 et S. Lavigne en 2011 --> néologisme qui réunit la Négritude à la migration, tenant ainsi compte des diasporas.
’Jean-Luc Raharimanana, auteur Malgache, écrit :"Ma langue d’écriture ne peut rendre compte de la légende ces Mille Collines. Il me faut alors prendre des détours, tordre cette langue qui a forgé ses mots dans sa terre d’origine, forcément différents de la mienne. Passer par d’autres voies que le sens immédiat. Chercher dans l’image, chercher dans le rythme [...] le dépouillement pour atteindre l’universel. L’universel pour atteindre cet être-mien. Il ajoute ensuite qu’il existe un sentiment de libération des auteurs modernes qui utilisent la langue française mâtinée de constructions locales, dans un pur esprit francophone « la langue m’ouvre un monde qui se dilate ».
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