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EL Lagarce-Partie II scène 2
celine.pouilly
Created on April 28, 2021
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Transcript
Juste la Fin du Monde
étude linéaire
Partie 2, scène 2
Une présentation réalisée par Séverine Chastan et Céline Pouillypour leurs élèves préférés...
Juste la Fin du Monde, Partie 2, scène 2
Au choix: accès aux pages par le sommaire (visuel ) ou suivi de l'ensemble de l'étude par le visuel
Voir les interprétations théâtrales
M'entrainer à la lecture de l'extrait
L'introduction de la lecture linéaire
L'essentiel de la lecture linéaire
La question de grammaire
Pour lire de manière expressive...mettez-vous à la place des personnages.
Titre 2
vous en êtes à me regarder comme une bête curieuse, il n’y avait rien de mauvais dans ce que j’ai dit, ce n’est pas bien, ce n’est pas juste, ce n’est pas bien d’oser penser cela, arrêtez tout le temps de me prendre pour un imbécile! il fait comme il veut, je ne veux plus rien, je voulais rendre service, mais je me suis trompé, il dit qu'il veut partir et cela va être de ma faute, cela va encore être de ma faute, ce ne peut pas toujours être comme ça, ce n’est pas une chose juste, vous ne pouvez pas toujours avoir raison contre moi, cela ne se peut pas, je disais seulement, je voulais seulement dire et ce n’était pas en pensant mal, je disais seulement, je voulais seulement dire... LOUIS. — Ne pleure pas. ANTOINE. — Tu me touches : je te tue.
CATHERINE — Elle ne te dit rien de mal, tu es un peu brutal, on ne peut rien te dire, tu ne te rends pas compte, parfois tu es un peu brutal, elle voulait juste te faire remarquer. ANTOINE. — Je suis un peu brutal ? Pourquoi tu dis ça ? Non. Je ne suis pas brutal. Vous êtes terribles, tous, avec moi. LOUIS. — Non, il n’a pas été brutal, je ne comprends pas ce que vous voulez dire. ANTOINE. — Oh, toi, ça va, « la Bonté même » ! CATHERINE. — Antoine. ANTOINE. — Je n’ai rien, ne me touche pas ! Faites comme vous voulez, je ne voulais rien de mal, je ne voulais rien faire de mal, il faut toujours que je fasse mal, je disais seulement, cela me semblait bien, ce que je voulais juste dire – toi, non plus, ne me touche pas ! – je n'ai rien dit de mal, je disais juste qu'on pouvait l'accompagner, et là maintenant
Entrainez-vous à lire de manière expressive...
Titre 2
CATHERINE — Elle ne te dit rien de mal, tu es un peu brutal, on ne peut rien te dire, tu ne te rends pas compte, parfois tu es un peu brutal, elle voulait juste te faire remarquer. ANTOINE. — Je suis un peu brutal ? Pourquoi tu dis ça ? Non. Je ne suis pas brutal. Vous êtes terribles, tous, avec moi. LOUIS. — Non, il n’a pas été brutal, je ne comprends pas ce que vous voulez dire. ANTOINE. — Oh, toi, ça va, « la Bonté même » ! CATHERINE. — Antoine. ANTOINE. — Je n’ai rien, ne me touche pas ! Faites comme vous voulez, je ne voulais rien de mal, je ne voulais rien faire de mal, il faut toujours que je fasse mal, je disais seulement, cela me semblait bien, ce que je voulais juste dire – toi, non plus, ne me touche pas ! – je n'ai rien dit de mal, je disais juste qu'on pouvait l'accompagner, et là maintenant
Catherine veut apaiser: elle parle sûrement avec douceur
Alors qu'il ne se dit pas brutal, Antoine l'est dans ses paroles: faites-le entendre!
Louis se veut réconciliateur: comment le faire entendre?
Antoine ne veut pas du soutien de son frère
Rappelez-vous: il est brutal!
Deux didacalies internes: un décrochement dans la lecture doit s'entendre.
Entrainez-vous à lire de manière expressive...
Titre 2
vous en êtes à me regarder comme une bête curieuse, il n’y avait rien de mauvais dans ce que j’ai dit, ce n’est pas bien, ce n’est pas juste, ce n’est pas bien d’oser penser cela, arrêtez tout le temps de me prendre pour un imbécile! il fait comme il veut, je ne veux plus rien, je voulais rendre service, mais je me suis trompé, il dit qu'il veut partir et cela va être de ma faute, cela va encore être de ma faute, ce ne peut pas toujours être comme ça, ce n’est pas une chose juste, vous ne pouvez pas toujours avoir raison contre moi, cela ne se peut pas, je disais seulement, je voulais seulement dire et ce n’était pas en pensant mal, je disais seulement, je voulais seulement dire... LOUIS. — Ne pleure pas. ANTOINE. — Tu me touches : je te tue.
Rappelez-vous: antoine est en colère, brutal. Il peut sembler à la fin découragé, mais n'oubliez pas que la fin de la scène est extrêment tendue et violente. Dans une tirade, il faut veiller à ne pas être monocorde. Vous pouvez essayer de mettre en valeur certains mots, comme ceux que j'ai surlignés pour rendre comte de la rage que le personnage ressent (car oui, Antoine enrage!)
Introduction
PRESENTATION DE L'AUTEUR
PRESENTATION DE L'OEUVRE
PRESENTATION DE L'EXTRAIT: 2e partie scène 2
Projet de lecture : Comment, dans cette scène de conflit, Lagarce nous livre-t-il une vision tragique des relations et de la communication au sein d'une famille?
CATHERINE — Elle ne te dit rien de mal, tu es un peu brutal, on ne peut rien te dire, tu ne te rends pas compte, parfois tu es un peu brutal, elle voulait juste te faire remarquer. ANTOINE. — Je suis un peu brutal ? Pourquoi tu dis ça ? Non. Je ne suis pas brutal. Vous êtes terribles, tous, avec moi. LOUIS. — Non, il n’a pas été brutal, je ne comprends pas ce que vous voulez dire. ANTOINE. — Oh, toi, ça va, « la Bonté même » ! CATHERINE. — Antoine. ANTOINE. — Je n’ai rien, ne me touche pas ! Faites comme vous voulez, je ne voulais rien de mal, je ne voulais rien faire de mal, il faut toujours que je fasse mal, je disais seulement, cela me semblait bien, ce que je voulais juste dire – toi, non plus, ne me touche pas ! – je n'ai rien dit de mal, je disais juste qu'on pouvait l'accompagner, et là maintenant
vous en êtes à me regarder comme une bête curieuse, il n’y avait rien de mauvais dans ce que j’ai dit, ce n’est pas bien, ce n’est pas juste, ce n’est pas bien d’oser penser cela, arrêtez tout le temps de me prendre pour un imbécile! il fait comme il veut, je ne veux plus rien, je voulais rendre service, mais je me suis trompé, il dit qu'il veut partir et cela va être de ma faute, cela va encore être de ma faute, ce ne peut pas toujours être comme ça, ce n’est pas une chose juste, vous ne pouvez pas toujours avoir raison contre moi, cela ne se peut pas, je disais seulement, je voulais seulement dire et ce n’était pas en pensant mal, je disais seulement, je voulais seulement dire... LOUIS. — Ne pleure pas. ANTOINE. — Tu me touches : je te tue.
Dernière étape de l'introduction: annonce des mouvements
Premier mouvement: un échange conflictuel de "Elle ne te dit rien de mal" à "Je n'ai rien, ne me touche pas!"
Deuxième mouvement: le plaidoyer d'Antoine de "Faites comme vous voulez" à "cela ne se peut pas"
Troisième mouvement: l'échec inéluctable de la communication de "je disais seulement" à "Tu me touches: je te tue"
1er mouvement: un échange conflictuel
Catherine tente de jouer le rôle de la médiatrice familiale.
CATHERINE — Elle ne te dit rien de mal, tu es un peu brutal, on ne peut rien te dire, tu ne te rends pas compte, parfois tu es un peu brutal, elle voulait juste te faire remarquer.
Emploi de l'adjectif "brutal" accompagné de modalisateurs
Jeu des pronoms alternant Antoine / sa famille (elle = Suzanne / on = valeur généralisante)
Accumulation de négations : glissement de la volonté d'atténuation ... au reproche involontaire!
=> Catherine essaie d'apaiser les tensions familiales. MAIS... sa parole est maladroite et inefficace!
1er mouvement: un échange conflictuel
Antoine réagit vivement.
Décalage ironique entre l'intention de paix de Catherine et la colère d'Antoine
ANTOINE. — Je suis un peu brutal ? Pourquoi tu dis ça ? Non. Je ne suis pas brutal. Vous êtes terribles, tous, avec moi.
Reprise de l'adjectif "brutal" et de son modalisateur
emploi de phrases interrogatives (niveau de langue familier = Antoine surpris, blessé)
Adverbe de négation (vers isolé / refus catégorique) + négation totale (reformulation) = indignation d'Antoine: rejet du reproche
Jeu d'opposition entre les pronoms personnels: Antoine se place en position de bouc-émissaire = révèle sa fragilité
=> La parole se voulait réconciliatrice: elle se révèle polémique et divise fatalement. L'incompréhension règne entre les membres de la famille.
1er mouvement: un échange conflictuel
L'intervention de Louis attise le conflit
Reprise de la phrase négative (redoublement adverbial) d'Antoine pour rejeter le terme "brutal" le qualifiant.
a) Louis refuse la configuration du seul contre tous: il prend spontanément la défense de son frère.
LOUIS. — Non, il n’a pas été brutal, je ne comprends pas ce que vous voulez dire. ANTOINE. — Oh, toi, ça va, « la Bonté même »! CATHERINE. — Antoine. ANTOINE. — Je n’ai rien, ne me touche pas !
Vouvoiement de Catherine: distance de Louis avec le personnage et ses propos
Réplique ironique: apostrophe brève + expression idiomatique qui fait de Louis une allégorie de la bonté (guillemets, majuscule).
b) Antoine refuse le soutien de Louis.
=> La tentative de Louis pour apaiser les tensions se retourne contre lui: la rivalité fraternelle ressurgit. Antoine s'enferme dans une brutalité et une solitude paradoxales, refusant tout soutien.
c) C'est paradoxalement en se défendant d'être brutal qu'Antoine se montre véritablement brutal.
Renfort ambigu de Catherine: reproche ou volonté d'apaisement?
Antoine: 2 propositions brèves juxtaposées / impératif = didascalie interne (geste affectueux?) = Antoine s'isole face aux autres.
2e mouvement: le plaidoyer d'Antoine
ANTOINE. — (...)Faites comme vous voulez, je ne voulais rien de mal, je ne voulais rien faire de mal, il faut toujours que je fasse mal, je disais seulement, cela me semblait bien, ce que je voulais juste dire – toi, non plus, ne me touche pas ! – je n'ai rien dit de mal, je disais juste qu'on pouvait l'accompagner, et là maintenant vous en êtes à me regarder comme une bête curieuse, il n’y avait rien de mauvais dans ce que j’ai dit, ce n’est pas bien, ce n’est pas juste, ce n’est pas bien d’oser penser cela,
Antoine clame son innocence.
Antoine se présente comme une victime, amorce sa défense et souligne l'injustice.
Opposition entre les pronoms "je" et "vous", renforcée par le polyptote du vb "vouloir"
Distinction entre les intentions louables (vouloir) et les actes (faire) + antithèse
répétition des termes bien / mal (voc moral) = sentiment de culpabilité mais aussi d'injustice + comparaison: bouc-émissaire = isolement physique + didascalie interne: rejet du geste de réconfort
=> Au centre des regards, isolé face aux autres, Antoine s'enferme lui-même dans son isolement, son statut de victime, sa parole confuse.
Lexique de la parole + polyptote du verbe "dire" + épanorthoses + emploi de l'adverbe restrictif emblématique "juste" => parole labyrinthique où la vérité se perd
2e mouvement: le plaidoyer d'Antoine
ANTOINE. — (...)arrêtez tout le temps de me prendre pour un imbécile! il fait comme il veut, je ne veux plus rien, je voulais rendre service, mais je me suis trompé, il dit qu'il veut partir et cela va être de ma faute, cela va encore être de ma faute, ce ne peut pas toujours être comme ça, ce n’est pas une chose juste, vous ne pouvez pas toujours avoir raison contre moi, cela ne se peut pas,
Antoine s'insurge contre le rôle familial qu'on lui impose.
impératif de 2e pers pluriel: opposition entre lui et toute la famille // paranoïa
jeu des pronoms personnels (alternance "je" / "il" ) et répétition de "vouloir" (forme affirmative/négative) = face-à-face des 2 frères, hostilité latente
Champ lexical de la faute + advbs ou locution adverbiale de temps = Antoine rejette le rôle dans lequel la famille veut l'emprisonner (celui qui est brutal, coupable de tout.)
=> Antoine ressasse les mêmes reproches et rejette avec virulence le scénario familial dans lequel il est piégé. Il renonce à s'expliquer, à se justifier pour ne plus exprimer qu'un refus de la situation qu'il subit en permanence.
Accumulation de négations qui traduit le sentiment d'injustice et la révolte d'Antoine
3e mouvement: l'échec de la communication
Le langage devient ressassement vide sous le coup de l'émotion.
ANTOINE — (...)Je disais seulement, je voulais seulement dire et ce n’était pas en pensant mal, je disais seulement, je voulais seulement dire... LOUIS — Ne pleure pas. ANTOINE. — Tu me touches : je te tue.
Versets brefs / rythme saccadé = la détresse d'Antoine, bouleversé, est perceptible
épanorthose + aposiopèse + répétition en boucle (quasi farcesque) du vb "dire" (devenu intransitif) et de l'adv restrictif "seulement" = le langage se vide, cesse d'être outil de communication.
La rivalité fraternelle s'exprime alors de façon saisissante.
=> Double échec de la communication: - Antoine, submergé par ses émotions (qui ont pris le dessus sur le langage) se laisse emprisonner par les mots. - le "dialogue" échoue définitivement dans la violence, jusqu'au meurtre symbolique du frère.
Intervention de Louis: didascalie interne = parole d'apaisement
Réplique d'Antoine: parataxe et asyndète + jeu de chiasme des pronoms "tu me / je te" + présent à valeur d'ordre + allitération en [-t] = menace brutale et imminente de "fratricide"
Conclusion
Retour sur votre projet de lecture: Comment, dans cette scène de conflit, Lagarce nous livre-t-il une vision tragique des relations et de la communication au sein d'une famille?
Et éléments de réponse: *difficulté de compréhension mutuelle *Antoine seul contre tous, mais surtout paranoïaque *difficulté voire impossibilité de "dire"
Un peu de grammaire pour le bac...
ANALYSEZ LA NEGATION DANS LES PHRASES SUIVANTES:
1. Elle ne te dit rien de mal.
3. Non, il n'a pas été brutal, je ne comprends pas.
2. On ne peut rien te dire.
4. Je n'ai rien, ne me touche pas!
ANALYSEZ L'INTERROGATION DANS LES PHRASES SUIVANTES:
Je suis un peu brutal? Pourquoi tu dis ça?
TRANSFORMEZ LA PHRASE INTERROGATIVE "Pourquoi tu dis ça?" EN COMMENCANT PAR: "Antoine demanda à Catherine...". EXPLIQUEZ VOS TRANSFORMATIONS.
TRANSFORMEZ LES PROPOSITIONS SUIVANTES EN AJOUTANT DE LA SUBORDINATION. VOUS ANALYSEREZ VOTRE TRANSFORMATION.
Tu me touches : je te tue.
Adaptations à la scène, à l'écran de la partie II, scène 2
Soyez attentifs au timing que j'ai précisé pour ne voir que l'extrait...
"Théâtre à la table" (Comédie-Française, novembre 2020) à partir de 1H23'21
Mise en scène de François Berreur (à la MC2, Grenoble, 2007) à partir de 1H27'03
Adaptation au cinéma par Xavier Dolan (2016) de 1H22'09 à 1H29'20
C'est la fin de l'étude! Assurez-vous de votre prise de note et n'oubliez pas de faire une fiche de révision personnelle pour préparer au mieux l'épreuve orale...
N'hésitez pas à me faire un petit retour sur cette présentation!