CM3 - OPINION PUBLIQUE

CM3 - Théorie de l'opinion publique & de l'influence

Notions clefs :

• pdv sociologique de Tarde (lois de l'imitation et importance de la presse) & théorie du Two step flow (leaders d'opinion et groupes de référence)

• def opinion publique éclairée et de masse
• raison de ce changement de type
• Affaire Dreyfus : premier évènement surmédiatisé
• pdv sociologique de Durkheim (conscience individuelle/collective dans la conscience des individus), Thonnies (socialité primaire et secondaire + "volonté sociale")et Le Bon (trois caractères de la foule)

• approche de Lippamnn (nécessité de marginaliser l'individu)
• approche de Dewey (nécessité de changements intellectuels profonds)

Comment se forme l'opinion publique ? De l'opinion publique "éclairée" à celle de masse.

OPINION PUBLIQUE ECLAIREE : réservée à l'élite des citoyens considérés comme les mieux informés et qualifiés par leur intelligence, leur moralité pour faire publiquement entendre et respecter (face à l'opinion commune/vulgaire) cette opinion juste et dirigée vers le "bien commun". En soit, le peuple reste la "multitude aveugle et bruyante" (Condorcet, Réflexions sur le commerce des blés, 1776)

« l’opinion de la fraction supérieure et « éclairée » de la société, distincte du reste du peuple incapable de raisonner et maintenu dans l’aveuglement et le préjugé depuis des siècles" - Loïc Blondiaux, La fabrique de l’opinion. Une histoire sociale des sondages, 1998

OPINION PUBLIQUE DE MASSE : pour tout ceux qui souhaitent bien répondre. Le terme publique a ici un autre sens appelé par la logique démocratique : c'est (apparemment) l'opinion du public lui-même (Patrick CHAMPAGNE, Faire l'opinion. Le nouveau jeu politique, 2015)

Pourquoi ce changement ?

Fin XIXe, multiplication des mouv de masse et des manifs (cf : droit de vote avec loi du 5 mar 1848 + naissance des partis et des syndicats avec loi Le Chapelier de 1791 + mouv social avec exemple du 4 mai 1886 à Chicago) + diffusion d'une presse populaire et nationale -> nouvelle opinion publique, concurrente de la précédente (les deux vont coexister jusqu'à milieu XXe siècle) ZOOM SUR L'AFFARIRE DREYFUS, OU LA MOBILISATION DE L'OPINION PUBLIQUE

Ceci est un paragraphe prêt à contenir créativité, expériences et histoires géniales.

OPINION

aL

« La vérité est en marche ; rien ne peut plus l’arrêter. » « Un jour la France me remerciera d’avoir aidé à sauver son honneur. » - Émile Zola

1894->1906 : l'affaire divise l'opinion publique : les dreyfusards et les antidreyfusards s'opposent notamment dans la presse (env 100.000 articles ont été publiés sur le sujet) = premier évènement surmédiatisé en France

Et du pdv sociologique ?

Emile DURKHEIM et la notion de "conscience collective" : cette notion désigne l'ensemble des valeurs communes au sein d'un groupe social. Dans la conscience des individus, il suppose l'existence d'une conscience totalement personnelle (déterminante dans les sociétés modernes) ainsi que d'une conscience collective (déterminante dans les sociétés trad). Ferdinand THONNIES - Communauté et société : Il distingue 2 formes de lien social. 1. liens personnels durables, englobés sous le concept de "communauté" de famille ou de voisinage -> les socialités primaires 2. liens impersonnels et fonctionnels, base de la "société" qu'il définit monde moderne engendré par l'Etat et le capitalisme, incarné par la grande ville et caractérisé par le progrès constant des formes secondaires de socialité (celles qui ne reposent pas sur l'interconnaissance)+ Il parle de "volonté sociale" là où Durkheim parlait de "conscience collective" + Oppose l'opinion publique comme "conglomérat de vues" diverses et "opinion publique en tant qu'expression des couches dominées et de l'ensemble de la société, guidée par les intellectuels et les savants au service de l'humanité."

Gustave LE BON et la foule - Psychologie des foules, 1895 : cet ouvrage marque le début des travaux en psychologie sociale. Théorie de l'auteur aujourd'hui critiquée et dépassée. Certaines idées ont été utilisées par les régimes autoritaires et se retrouvent encore aujourd'hui dans la conception du maintien de l'ordre en France

A RETENIR :

• foule a besoin d'un meneur
• le meneur type est rarement extérieur à la foule, il en partage des les désirs et idées. Il vient lui-même de la foule et y acquiert un rôle de premier plan dans son organisation sociale

• pas le même comportement réunis que isolés
• foule comme entité psy particulière, irréductible aux individus qui la composent
• trois caractères que l'individu acquiert et que l'on trouve que dans l'état de foule : irresponsabilité, contagion, suggestibilité

Gabriel TARDE - Les lois de l'imitation, 1895 : considère que la seule réalité sociale est l'existence de consciences individuelles liées les unes aux autres par les lois de l'imitation.Dans L'opinion de la foule (1901) : l'opinion publique se forme par la cohésion mentale qui naît entre les lecteurs séparés, ce qui transforme une masse de lecteurs anonymes en un public distinct. + rôle fondamentale de la presse qui peut faire naître une opinion publique et devient garante du bon fonctionnement de la démocratie. = sa théorie est aujourd'hui obsolète mais a ouvert des piste de réflexion dans le domaine de la psy sociale (1er a concevoir le principe de "publics" et insister sur le rôle des "influenceurs". Théorie du two step flow de Paul LAZARFELD et Elihu KATZ (1955) : l'objectif est de comprendre comment se forment les opinions individuelles qui conduisent à l'expression d'une opinion publique. Leur théorie est tirée de diverses enquêtes réalisées au cours de campagne électorales américaines.

A RETENIR :

• infos diffusées par les médias sont d'abord reçues par des leaders d'opinion qu'ils relayent à la populat° au cours de conversat° interpersonnelles
• influence des médias est effective quand elle est prise en relais par les réseaux de com et d'influence personnelle existant au seins de groupes primaires

• L'influence des médias s'opère dans un processus à deux niveaux :

1. les leaders d'opinions (personnes qui par leur comportement/position ont une emprise sur leur etourage) filtrent l'info et pèsent sur l'opinion des individus2. les groupes de référence (famille, collectivité de travail)

Quel poids/rôle à l'opinion publique ? Selon Walter LIPPMANN et John DEWEY

conceptions tjr d'actualité. Tout deux se demande comment l'opinion publique peut être produite, quelle est sa fonction. Cet angle suppose qu'une op. publique effective n'existe pas (monde étant marqué par l'inovat° technologique/scientifique, etc. L'op. publique exprime le décalage monde nouveau/mentalités La grande question est : comment les citoyens d'un « vaste monde invisible » (Lippmann) pourraient-ils participer au gouvernement si aucun de leurs moyens intellectuels ou de leurs expériences ne leur permet d' accéder à la connaissance véritable des affaires communes, si l'interdépendance est tellement compliquée qu'ils ne savent pas même où situer leur communauté d'intérêt ?

Approche de LIPPMANN : le manque de jugements individuels et le comportement "privé" des citoyens menacent la possibilité d'une solidarité politique visant le bien commun, l'intérêt général et relative à l'unanimité.+ la complexité croissante des réalités sociales produisent ignorance, éloignement et indifférence et interdisent donc la format° d'une op. publique véritable = il faut donc marginaliser le public et interposer un groupe d'experts entre le public et le gouvernement. Approche de DEWEY : en démocratie le public n'est pas que le consommateur réactifs des décisions politiques. Le public (sens passif) est l'ensemble des personnes dont la liberté d'agir est menacée par les effets indirects d'activités auxquels ils ne participent pas (sens actif). Il est dévolu à rétablir cette liberté en prenant conscience des conséquences de l'interdépendances, en identifiant son intérêt et en créant des institut° destinées à protéger cet intérêt. + renoncer à l'op. publique -> priver de sens et de direction la liberté d'associat° et celle d'express°, l'éducat° et l'info. Sa conclusion est qu'il faut des changements intellectuels et associatifs profonds, ainsi qu'une théorie rénové de la démocratie qui passent par l'éducat° et la format° du public.